« La vieillesse est la fin des illusions. »
Teresa Moure
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Moïra est au chevet de sa sœur Amy plongée dans le coma depuis cinq ans. Elle lui parle, lui raconte ce qu’elle est, ce qu’elle a été et ne sait si sa sœur l’entend et mieux, la comprend. Moira est tenaillée par les remords, extrêmement sensible, écorchée vive, elle ne s’est jamais acceptée. Petite sauvageonne, elle vit au bord de la mer, sa grande amie, son double : la nature, les oiseaux, la mer éclairent sa solitude. Lorsqu’âgée de onze ans, sa petite sœur naît, c’est la rupture. Elle s’éloigne de sa famille et part loin en internat étudier. Sans amis, elle y demeure isolée. Elle ne se sent aimée et proche que de sa tante Til qui pourtant ne sera pas là lorsqu’elle en aura vraiment besoin. Femme toujours en souffrance, l’amour et l’aide de son mari la laisseront également insatisfaite : elle est différente et demeurera différente des autres. Sa vie est racontée délicatement, avec pudeur et retenue, confession douloureuse de sa vie d’enfant à sa vie de femme, du sentiment de culpabilité depuis l’accident de sa sœur. Récit au féminin envoûtant.
« Quoi qu’il en soit. J’avais appris une leçon, une leçon que tu n’as sans doute pas encore apprise toi-même, et que tu n’auras pas le temps d’apprendre, et c’est la suivante : on suit son cours. On est toujours soi, et on persévère, malgré les deuils, les erreurs. Les femmes, en particulier. Nous savons garder des secrets. Nous lestons d’un poids nos culpabilités, nos passions, nos haines, nos mensonges, et nous les laissons s’enfoncer, au point qu’on pourrait croire que rien de tout cela n’a jamais existé. Mais nous ne sommes pas dupes. Mes secrets, je peux tous les compter. »
Fiche #363
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marie-Claude Pasquier