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Arsène Le Rigoleur est un paysan d’une quarantaine d’années, de la Bretagne intérieure, où la terre est prégnante, omniprésente, pesante : « C'est ici qu'il se terre. Non loin des hommes qu'il fréquente à distance, entre chien et loup. ». Bête sauvage, il a son territoire, sa zone protégée, son village, tel un renard, il protège sa tanière. Malheur à celui qui s’y aventure. Pourtant une famille d’urbains vient s’installer dans la ferme voisine. Juliette, cinq ans, vient rencontrer régulièrement Arsène alors que son frère rouquin, Louis, est plus méfiant. Arsène se dévoile avec son vocabulaire, le vocabulaire de la campagne où les mots de la nature, de la faune, de la flore renforcent l’écriture et le thème du roman. Un discours franc, direct, sans artifice. Un parler vrai qui peut être tendre ou violent alors que la peur et la tension s’accroissent au fur et à mesure de la confession d’Arsène. Son attachement viscéral à sa terre, à son seul ami, Yvan, l’entrainent vers une destinée terrible et même s’il semble se questionner, il préfère rester une bête sauvage et aucune culpabilité ne l'émeut lorsque, toujours rusé et aveuglé par sa rancœur, il assouvit sa soif de vengeances. La nature est terrible et violente, mais l’homme n’a-t-il pas la première place dans cette sauvagerie ? Une histoire ténébreuse et dérangeante menée d’une « patte rousse » de maître de Fabienne Juhel.
Thème(s) : Littérature française
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