« Les ethnologues sont des gens qui racontent des choses au sujet des mœurs des autres hommes qu’ils considèrent comme des curiosités par rapport à leur propre culture. »
Alain Mabanckou
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Agnès est danseuse, danse et crée des spectacles. Ce soir, elle l’a décidé, c’est la dernière d’un spectacle créé avec une troupe atypique. Ils étaient ensemble, le lendemain elle sera seule. Elle prendra en effet la route, en car, pour un voyage « déraisonnable », « lent », « indécis », « des moments pour me souvenir », « un voyage comme une promesse à notre histoire », voyage à travers l’Europe vers un lieu particulier. Dans son sac, un livre, le livre. Elle le connaît par cœur, c’est le seul livre de Julien Lancelle, elle l’a lu et relu à son ami décédé Guillaume, relu jusqu’aux derniers instants : récit d’une relation père-fille, une fille différente et un père aimant et totalement dévoué qui lui consacre sa vie, lui tiendra la main pour découvrir la vie et la nature (de très beaux extraits s’intercalent dans le récit du voyage d’Agnès). Agnès avec ce voyage entre la solitude et Guillaume respecte une promesse, une parole, une fidélité, une amitié, « pour notre histoire qui vibre encore. » pour « faire de nos blessures un royaume. » et « danser la page suivante. ». Le style poétique de Gaëlle Josse toujours aussi addictif et sa sensibilité au service d’un superbe et émouvant récit de deuil, de reconstruction, d’hommage à la vie (« Chaque jour, écrire une nouvelle vie »), aux livres et à la parole donnée.
« … les souvenirs, c’est un peu comme ce papillon qui ressemble à une petite feuille sèche, invisible sur le sol, le bois, la pierre. Lorsqu’il s’ouvre, il dévoile un intérieur bleu de lapis-lazuli, marbré de jaune, offrande fugitive d’une merveille, puis il se referme, très vite, à nouveau insoupçonnable de beauté. »
« Jusqu’à quel point faut-il embarquer ses proches dans une histoire qui n’est pas faite pour eux ? »
« Sans élan, ne vivons-nous pas qu’à moitié ? »
« … on ne peut s’empêcher d’espérer. »
« Pourquoi vivons-nous parfois si loin de nos vies ? »
Fiche #3282
Thème(s) : Littérature française