« C’est un des avantages de l’inconvénient d’être sans emploi, on n’a pas de maille mais on a du temps. Comme l’avait toujours dit mon père, OK, le temps c’est de l’argent, mais l’argent c’est du temps. Ici, tout le monde avait l’emploi de son temps, faute d’un emploi tout court. »
Laurence Biberfeld

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Marie Sizun - Plage

Marie SIZUN

Plage
Arléa

262 pages | 11-07-2010 | 19.5€

en stock

Plage est le roman de l’attente, attente d’Anne venue un 26 juillet sur une petite plage bretonne attendre son amant, homme marié qui lui a promis de la rejoindre afin de partager enfin huit jours (huit chapitres), loin de toutes les préoccupations journalières qui les éloignent l’un de l’autre. Anne bibliothécaire quelque peu effacée annonce l’arrivée de son « mari » pour la fin de la semaine. L’attente et l’impatience la tenaillent dès son arrivée : attente de la venue de l'amant, attente des appels téléphoniques : « Quelle banalité, cette histoire ! Comment ne t’en aperçois-tu pas ? On dirait qu’il y a deux personnages en toi : celui que j’aime, et un espèce de vieil enfant un peu idiot. Un idiot qui me fait peur. » Elle tue le temps sur la plage, théâtre de la vie. Elle observe et chaque rencontre, chaque vision, est prétexte à rappeler des souvenirs personnels ou familiaux, proches ou lointains, parfois mélancoliques, notamment les moments de bonheur avec son père qui l’adorait au grand dam de sa mère. Les portraits sont justes, tendres, caustiques, touchants. Dès le mardi, la conversation téléphonique avec son amant sème le trouble et instille une angoisse persistante dans son attente. Marie Sizun avec son style tout en retenue, délicat et fin, trouve le ton juste pour montrer qu’au fur et à mesure de cette longue attente, l’angoisse, la peur, la tristesse et la solitude submergent Anne, « Le pire est toujours certain ». Dans cet environnement maritime pouvant osciller entre douceur et violence, Anne est venue mettre un terme à une histoire (« Pourquoi ai-je eu alors, avec un brusque serrement de cœur, le sentiment que nous vivions la fin de quelque chose et que je me rappellerais toujours avec tristesse ce moment là ? Ce moment où tout était encore possible ») pour repartir, différente, vers le monde des vivants.

Article paru dans la revue "Page des Libraires"

Fiche #796
Thème(s) : Littérature française


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