« Partout les côtes des chiens offertes aux coups de pieds des valets. »
Mathieu Riboulet
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Philippe Claudel nous offre un petit bijou inclassable chez Finitude, un récit sur l’écriture, les écrivains et les éditeurs, la lecture et les lecteurs, une revue à la Prévert pleine d’humour et de tendresse, d’humour noir ou d’ironie, de folie ou de philosophie. Le lecteur est surpris à chaque page, le jeu se met en place comme un ping-pong endiablé que l’on aimerait infini, le rythme est parfait, les échanges rapides sur trois lignes ou une page. Au détour d’un mot, on croit reconnaître un écrivain, au détour d’un autre, on reste interdit. Un OVNI percutant la biblio du grand Philippe Claudel qui se lit, une fois n'est pas coutume, le sourire aux lèvres !
Ecouter la lecture de la première page de "De quelques amoureux des livres..."Fiche #1714
Thème(s) : Littérature française
Dans l'excellente et superbe collection Accordéon (venez découvrir d'autres titres en magasin), Philippe Claudel évoque avec une grande poésie et fraîcheur, son enfance au travers des ombellifères et des souvenirs qu'elles lui rappellent, tous les sens sont en éveil, odeurs, sons, images. Venez prendre les chemins de traverse sur ses traces (et celles d'Emile Gallé), vous ne le regretterez pas !
Fiche #1219
Thème(s) : Littérature française
Philippe Claudel et son écriture toujours aussi remarquable nous reviennent avec cette édition en livre de poche de trois petites histoires de jouets. Ces trois courts récits empreints parfois de mélancolie mettent en scène des hommes aux vies simples, des rêves et des jouets, objets emblématiques du rêve : rêve de celui qui les a créés, rêve (jamais éloigné du souvenir) de celui qui les manipule ou les regarde.
Fiche #867
Thème(s) : Littérature française
L’Enquêteur s’installe dans une ville où les suicides des employés de la grande Entreprise se sont multipliés. Il arrive serein, confiant mais dès ses premiers pas dans les rues de la ville à la recherche d’un hôtel, l’étrange commence de le perturber. Il doit élucider ces suicides alors que, heure après heure, son enquête est troublée, perturbée. Les évènements, les personnes qu’il rencontre, exercent une pression inhibitrice sur sa progression. Etape par étape, l’individu disparaît, demeure sans initiative ; passif, docile, il se laisse porter par les évènements, les accepte sans réagir. Déshumanisé voire écervelé, l’objectif premier de l’Enquête s’éloigne peu à peu de ses préoccupations, lui qui paraissait si motivé et consciencieux. Placés au centre d’un conditionnement particulièrement efficient, lui et les humains qui l'entourent se retrouvent étouffés par leur fonction et entraînés vers une profonde vacuité et un abîme où toute humanité s'estompe. La froideur des évènements rejoint celle des personnages. Les sentiments se sont évaporés mais qui tire les fils ? Qui est le Fondateur ? Existe-t-il ? Où est le véritable pouvoir ? Entre Orwell et Kafka, une fable contemporaine sombre, il nous reste à trouver le chemin qui nous ramènera à la vie en laissant loin derrière cette société désincarnée et sans avenir.
"L'ordre n'existe pas sans le concept de société. On pense souvent l'inverse mais on se trompe. L'homme a créé l'ordre alors qu'on n'exigeait rien de lui. Il s'est cru malin. Grand mal lui a pris."
Fiche #832
Thème(s) : Littérature française
Un village de l’est de la France (ou d'ailleurs) où l’on parle un patois proche de l’allemand se réveille au lendemain de la guerre avec ses secrets. Brodeck est revenu des camps et a connu l'innommable et le degré zéro de l'humanité ce qui bouleversera à jamais son appréhension de l'Homme. Il n’est pas né au village, il y est arrivé enfant avec Fédorine, sa mère adoptive, s’y est installé et a réussi à se faire accepter par ce village isolé (« C’était un temps où personne encore n’avait peur des étrangers même lorsqu’ils étaient les plus pauvres des pauvres »). Il fut même envoyé par le village à la capitale pour ses études mais revint en catastrophe suite à la montée du fanatisme et à une première nuit sanglante d’épuration. Et puis, un jour, avec son cheval et son âne, un homme arrive de nulle part et trouble la quiétude du village. L’autre (« Der Anderer ») semble connaître sa destination et s’installe à l’auberge du village. Il est si différent : il s’habille différemment, il est érudit, il parle à son cheval et à son âne, il prend des notes et en plus il sourit... Quelles sont ses intentions ? Que veut-il ? Que cache-t-il ? Espèce de fantôme du passé, les habitants se persuadent qu’il connaît leurs secrets ou qu’il est venu pour les découvrir. La tension croît jusqu’à sa disparition le soir de l’Ereigniës (« la chose qui s’est passée ») comme si le village avait peur de dévoiler de lourds secrets partagés mais tus par tous. Brodeck, le seul qui maîtrise les mots (« Je préfère écrire. Il me semble alors que les mots deviennent très dociles, à venir me manger dans la main comme des petits oiseaux, et j’en fais presque ce que j’en veux, tandis que lorsque j’essaie de les assembler dans l’air, ils se dérobent »), est chargé de rédiger le rapport rendant compte de cette apparition furtive. Il rédigera en réalité deux rapports qui vont se mêler (entremêlement traduit également dans la construction du roman) celui de l’Anderer et celui de sa vie (« Il faut que je raconte l’arrivée de l’Anderer, chez nous, mais j’ai peur : peur d’agiter des fantômes, et peur des autres »). Ces deux vies ne se rejoignent-elles pas ? Deux destins tragiques, destin de l’humanité ? Au péril de sa vie, il cherchera à comprendre cette énigme qui est aussi la sienne tout en témoignant de la Shoah. Un roman grave, sur la peur (éternelle ?) de l’Autre mais aussi sur l’histoire chaotique de l’humanité donc l’histoire de chacun de nous. Dense, puissant, implacable, universel, intemporel et superbe !
Fiche #267
Thème(s) : Littérature française
Le monde sans les enfants et autres histoires
Stock
1 | 182 pages | 19-09-2006 | 15.3€
Un grand bol d’air et de fraicheur que ces vingt histoires de Philippe Claudel qui, mine de rien, abordent quelques sujets tabous : histoires, contes, fables feront le bonheur des petits pour la lecture du soir et des grands pour repartir d’un pas léger vers leur quotidien. Histoires d’enfants avec leur naïveté, leurs failles, leurs joies, leurs espoirs et leurs tristesses. Vous y découvrirez notamment la panique des adultes après la disparition de tous les enfants (Le monde sans les enfants), les difficultés d’une fée (le dur métier de fée), un garçon qui s’évade par et dans les livres (le garçon qui entrait dans les livres), une petite fille qui veut rendre gentils tous les humains (le vaccin de Zazie), l’histoire du cahier qui grossit, qui grossit (le gros Marcel), un chasseur de cauchemars proche de la retraite (le chasseur de cauchemars), l’impact de la télévision sur la vie familiale (une vie de famille), la fable de l’âne gris qui voulait devenir blanc… La fraicheur et la poésie sont renforcées par les illustrations superbes de Pierre Koppe. Vivifiant. Que du bonheur !
Fiche #153
Thème(s) : Littérature française