« Le hasard n’existe pas. C’est toi qui définis le jeu. Toi et l’autre. »
Verena Hanf

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Stock

Paolo COGNETTI

Les huit montagnes
Stock

15 | 300 pages | 07-01-2018 | 21.5€

Pietro et Bruno se rencontrent alors qu’ils ont onze ans, une rencontre pour la vie malgré leurs différences. Pietro est un garçon de la ville, fils d’un ingénieur amoureux de la montagne, bien inséré dans le monde. Bruno est un p’tit gars de la montagne, ancré définitivement dans son lieu d’origine (« Toi, tu es celui qui va et qui vient, moi je suis celui qui reste. Comme toujours, pas vrai ? »). Ils se rencontrent en effet à Grana, village au cœur du Val d’Aoste où les parents de Pietro ont trouvé une maison loin de Milan où ils habitent et travaillent. Pietro nous fait découvrir la naissance de cette amitié indéfectible qui va unir les deux gamins avec une admiration et un respect partagés. Malgré ses réserves, Bruno lui fera découvrir et apprécier la montagne, les arbres, la nature. Le père de Pietro profite de chaque week-end pour parcourir la montagne, gravir les sommets ce que Pietro n’apprécie guère contrairement à Bruno dont la compagnie de cet homme sévère et directif mais qui s’intéresse véritablement à lui rend heureux. Malgré les aléas de la vie, Pietro et Bruno resteront toujours proches et rien ne pourra les séparer. Un bel hommage à la montagne et une superbe et émouvante histoire d’amitié entre deux gamins opposés qui ne se quitteront plus et parcourront ensemble les sentiers de la vie et de la montagne au cœur d’une nature préservée ; "Les huit montagnes" offre également une réflexion débordant d'humanité sur la vie et sur la filiation. Bonne lecture et bonne ascension !

Premier roman

« A ton avis, le passé, il peut passer une deuxième fois ? »

« Le voilà, mon héritage : une paroi de roche, de la neige, un tas de pierres de taille, un arbre. »

« Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les huit montagnes"

Fiche #2053
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anita Rochedy


Philippe CLAUDEL

L'Enquête
Stock

14 | 278 pages | 16-09-2010 | 23€

L’Enquêteur s’installe dans une ville où les suicides des employés de la grande Entreprise se sont multipliés. Il arrive serein, confiant mais dès ses premiers pas dans les rues de la ville à la recherche d’un hôtel, l’étrange commence de le perturber. Il doit élucider ces suicides alors que, heure après heure, son enquête est troublée, perturbée. Les évènements, les personnes qu’il rencontre, exercent une pression inhibitrice sur sa progression. Etape par étape, l’individu disparaît, demeure sans initiative ; passif, docile, il se laisse porter par les évènements, les accepte sans réagir. Déshumanisé voire écervelé, l’objectif premier de l’Enquête s’éloigne peu à peu de ses préoccupations, lui qui paraissait si motivé et consciencieux. Placés au centre d’un conditionnement particulièrement efficient, lui et les humains qui l'entourent se retrouvent étouffés par leur fonction et entraînés vers une profonde vacuité et un abîme où toute humanité s'estompe. La froideur des évènements rejoint celle des personnages. Les sentiments se sont évaporés mais qui tire les fils ? Qui est le Fondateur ? Existe-t-il ? Où est le véritable pouvoir ? Entre Orwell et Kafka, une fable contemporaine sombre, il nous reste à trouver le chemin qui nous ramènera à la vie en laissant loin derrière cette société désincarnée et sans avenir.

"L'ordre n'existe pas sans le concept de société. On pense souvent l'inverse mais on se trompe. L'homme a créé l'ordre alors qu'on n'exigeait rien de lui. Il s'est cru malin. Grand mal lui a pris."

Fiche #832
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Philippe Claudel lus par Vaux Livres


Philippe ROUTIER

Pour une vie plus douce
Stock

13 | 169 pages | 24-08-2009 | 17€

Le père du narrateur est en prison et avant sa libération après sept années d’enfermement, il va détailler la suite des évènements qui ont entraîné une famille moyenne vers l’explosion et la catastrophe. Les parents avaient un travail stable, deux salaires, un fils qui ne semblait pas être au centre de leur intérêt. Le couple bien ancré dans notre société de consommation enchaînait emprunt sur emprunt, prêt sur prêt. Spirale de l’endettement avec comme seule issue possible, le divorce et le sur-endettement. Le fils choisira de vivre avec son père celui qui aura donné le plus de preuves d’amour. Hélas son voyage vers l’enfer est loin d’être achevé. Le regard du fils sur père reste tendre et ému et saura attendre sa sortie de prison. Malgré son destin tragique, cet homme continue de vivre, pas toujours heureux, souvent sans espoir, mais continue de vivre : « J’avais conscience d’appartenir au dixième de la population mondiale qui mange à sa faim et reçoit tous les soins vitaux, à cette partie somme toute chanceuse de l’humanité qui a le loisir de se demander si on l’aime assez et le ventre assez plein pour s’intéresser à la réponse. C’était déjà ça. »

Sélection Prix Page des Libraires 2009

Fiche #618
Thème(s) : Littérature française


Sasa STANISIC

Le soldat et le gramophone
Stock

12 | 384 pages | 13-07-2008 | 21.85€

Premier roman extrêmement ambitieux, fresque remarquable qui nous entraîne dans l’histoire de la Yougoslavie à travers celle du jeune Aleksandar, de sa famille et de ses proches. Nous sommes à l’époque où la Yougoslavie est encore unie (« l’époque où tout était bien ») et Aleksandar qui vit à Visegrad est particulièrement attaché à Slavko son grand-père membre du parti. Slavko a fait de lui un magicien révolutionnaire et Aleksandar ne manque pas de motivations (« Je suis contre la fin, la destruction ! Il faut suspendre l’achèvement. Je suis le camarade en chef de ce qui continue pour toujours et je soutiens ce qui va ainsi de suite ! »). Il garde toujours en mémoire les récits enflammés de son grand-père et sa mort (« …Slavko était assis au moment où, à Tokyo, Carl Lewis battait le record du monde, Grand-père Slavko est mort en 9 secondes 86, son cœur a couru au coude à coude avec Carl Lewis… ») marque définitivement Aleksandar. Puis la guerre civile provoquera l’exil de la famille vers l’Allemagne, intégration ardue dans une Allemagne en cours de réunification. Aleksandar grandit et écrit, encore et toujours (« Nous nous étions fait une promesse d’histoires, maman, …une promesse toute simple : ne jamais arrêter de raconter »), sur son quotidien, son exil, mais surtout sur l’histoire de son pays et de la guerre qui l’a achevé (on apprendra que Tito est mort trois fois), de la guerre qui remet en cause les fondements des individus et d'un pays, un pays perdu où tous vivaient ensemble et qui connut une forme de bonheur. Mais l’histoire de la Yougoslavie ne peut être déconnectée du reste du monde et même si les Européens furent longs à être concernés par cette guerre, cette histoire est aussi la nôtre et ce roman en témoigne brillamment. Un roman inventif dans le fond et la forme, fou, exubérant, ancré dans notre quotidien, vivant, vif, parfois cru, parfois burlesque (l’inauguration des nouveaux cabinets est une scène digne de Kusturica, il faudrait presque lire en écoutant la musique de Bregovic !). A découvrir.

« Plus tard, dans le livre qui parle du bon vieux temps, j’écris : On devrait inventer un rabot honnête qui saurait débarrasser les histoires de leurs copeaux de mensonges et les souvenirs de l’illusion. Je serais un collectionneur de copeaux »

Premier roman

Fiche #416
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Toraille


Eric FAYE

L'homme sans empreintes
Stock

11 | 264 pages | 05-01-2008 | 19.3€

A la mort de Stig Warren publiant les livres de B. Osborn, écrivain mondialement connu, sa femme et sa dernière maîtresse se retrouvent. Cet écrivain a toujours eu l’obsession du secret et de la discrétion, discrétion face à son histoire personnelle et politique, mais également discrétion devant son œuvre : « L’époque n’est pas au secret n’est-ce pas ? On ne veut plus de secrets. Tout doit être élucidé. ». Sa femme le découvrira progressivement selon les informations que son mari voudra bien lui distiller mais de larges zones d’ombre subsisteront. Maître pour brouiller les pistes, ses identités furent multiples, identités motivées par son histoire politique en RDA et par son désir d’écrivain de s’effacer devant son œuvre et toujours attentif à ne pas brouiller son œuvre par son image. Il cherchera toujours à faire partager au plus grand nombre son œuvre tout en masquant au mieux son identité et son histoire. Les deux femmes entreprennent un voyage pour se rendre sur la tombe de Stig qui leur échappera également. Elles se dévoileront, se raconteront pour tenter de percer les secrets de cet homme qu’elles se sont partagé (« Stig ne s’était pas caché pour le plaisir de se cacher ») mais cette traque (aidée par Thomas Ahorn « spécialiste des écrivains qui effacent à grandes eaux les traces d’eux-mêmes ») ne leur permettra pas jamais de lever le mystère de cet homme et de son passé : « Il a fait le maximum de concessions à l’anonymat et n’a pas pu aller plus loin. Vouloir la gloire pour un moi nimbé de mystères, un moi sans nom, dont on ignorerait la genèse. Pourquoi ? Parce que l’auteur doit être fiction lui-même, fiction bâclée, mutilée par lui-même ? Ne pas donner prise au moindre biographe, le plonger dans le brouillard pour que l’œuvre domine, ensoleillée au-dessus des brumes, tel un dieu qui aurait obtenu le silence des ego, le sacrifice de l’homme… ». B. Osborn serait bien perdu dans le monde littéraire français contemporain…

« Un écrivain est un être immatériel, une pensée qui se déroule, et vous vous escrimez à localiser un être de chair en un point sur la terre. Ce que vous avez entrepris n’a pas de sens. »

Fiche #342
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Eric Faye lus par Vaux Livres


Laurence TARDIEU

Rêve d'amour
Stock

10 | 159 pages | 27-12-2007 | 15.75€

Alice Grangé a trente ans et n’a pas connu sa mère disparue alors qu’elle avait quatre ans. Elle crie et hurle sa douleur de ne pas se souvenir d’elle, de son visage, de son corps. Aucune image ne vient l’aider. Le style du texte traduit cette douleur extrême qui l’empêche de vivre. Seule une couleur bleue occupe ses souvenirs. La narratrice nous conte sa jeunesse accompagnée par son père, présent mais muet. La parole n’est pas au centre de leur relation et il ne lui parlera pas de cette mère disparue. Au côté de son amie Hannah (« Hannah est la sœur que je n’ai pas eue et qui m’a choisie ») qui sait l’écouter, elle tente de remonter le passé. Quelques instants avant de mourir, son père lui murmure que sa mère a aimé un autre homme, un peintre dont il lui révèle l’identité. Pour connaître sa mère mais aussi pour se connaître et achever le livre de sa vie, Alice part immédiatement à la recherche de cet homme.
Les phrases sont courtes, le style vif et le lecteur participe, ressent la douleur d’Alice. Un livre que l’on lit d’une traite. On n’oublie pas les livres de Laurence Tardieu.

Fiche #335
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurence Tardieu lus par Vaux Livres


Philippe CLAUDEL

Le rapport de Brodeck
Stock

9 | 401 pages | 19-08-2007 | 21.85€

Un village de l’est de la France (ou d'ailleurs) où l’on parle un patois proche de l’allemand se réveille au lendemain de la guerre avec ses secrets. Brodeck est revenu des camps et a connu l'innommable et le degré zéro de l'humanité ce qui bouleversera à jamais son appréhension de l'Homme. Il n’est pas né au village, il y est arrivé enfant avec Fédorine, sa mère adoptive, s’y est installé et a réussi à se faire accepter par ce village isolé (« C’était un temps où personne encore n’avait peur des étrangers même lorsqu’ils étaient les plus pauvres des pauvres »). Il fut même envoyé par le village à la capitale pour ses études mais revint en catastrophe suite à la montée du fanatisme et à une première nuit sanglante d’épuration. Et puis, un jour, avec son cheval et son âne, un homme arrive de nulle part et trouble la quiétude du village. L’autre (« Der Anderer ») semble connaître sa destination et s’installe à l’auberge du village. Il est si différent : il s’habille différemment, il est érudit, il parle à son cheval et à son âne, il prend des notes et en plus il sourit... Quelles sont ses intentions ? Que veut-il ? Que cache-t-il ? Espèce de fantôme du passé, les habitants se persuadent qu’il connaît leurs secrets ou qu’il est venu pour les découvrir. La tension croît jusqu’à sa disparition le soir de l’Ereigniës (« la chose qui s’est passée ») comme si le village avait peur de dévoiler de lourds secrets partagés mais tus par tous. Brodeck, le seul qui maîtrise les mots (« Je préfère écrire. Il me semble alors que les mots deviennent très dociles, à venir me manger dans la main comme des petits oiseaux, et j’en fais presque ce que j’en veux, tandis que lorsque j’essaie de les assembler dans l’air, ils se dérobent »), est chargé de rédiger le rapport rendant compte de cette apparition furtive. Il rédigera en réalité deux rapports qui vont se mêler (entremêlement traduit également dans la construction du roman) celui de l’Anderer et celui de sa vie (« Il faut que je raconte l’arrivée de l’Anderer, chez nous, mais j’ai peur : peur d’agiter des fantômes, et peur des autres »). Ces deux vies ne se rejoignent-elles pas ? Deux destins tragiques, destin de l’humanité ? Au péril de sa vie, il cherchera à comprendre cette énigme qui est aussi la sienne tout en témoignant de la Shoah. Un roman grave, sur la peur (éternelle ?) de l’Autre mais aussi sur l’histoire chaotique de l’humanité donc l’histoire de chacun de nous. Dense, puissant, implacable, universel, intemporel et superbe !

Fiche #267
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Philippe Claudel lus par Vaux Livres


Simonetta GREGGIO

Col de l'ange
Stock

8 | 142 pages | 03-04-2007 | 17€

Le narrateur est Nunzio, architecte mort depuis dix-sept jours en laissant derrière lui ses amants et son amie Blue avec qui il vivait à Paris. Pourtant il continue d’exister et observe le monde des vivants et des morts. Il épie ses anciens compagnons et leurs réactions devant sa disparition et nous livre ses états d’âme. Blue reste interdite devant la disparition inexpliquée de Nunzio et pour comprendre, elle entreprend de se rendre au Col de l'ange leur village natal. Nunzio qui a toujours été son véritable ange gardien l’observe et raconte leur histoire dans ce petit village, histoire faite de violences, d’amitiés et de fidélité. Marcus, le frère ainé représentatif de la devise de leur domaine (« je suis ténèbres, mais je brille comme les étoiles »), y réside toujours et demeure très lié à son frère mais aussi à Blue. Il leur a permis de fuir le village mais leur est resté fidèle comme leur petite chienne Youza. La mort rode dans cette histoire, mort des parents, et mort de chacun d’entre nous : « On meurt souvent comme nos parents. On hérite des mêmes forces, des mêmes fragilités. Père s’est brisé d’un coup, la foudre sur un chêne. Maman était l’une de ses branches, elle ne pouvait pas survivre sans les racines et le tronc communs. Je me demande comment mon frère sera abattu… Lorsque l’on souhaite à un nouveau-né une longue et bonne vie, il faudrait par la même occasion lui souhaiter une douce mort, une fin sereine. Cette hypocrisie, ce manque de clairvoyance, me frappent plus que jamais ». Blue reviendra-t-elle de ce voyage vers son passé ou poursuivra-t-elle une histoire commencée il y a trente ans ? Simonetta Greggio excelle dans l’art de nous confronter à des personnages aux sentiments complexes et à des thèmes universels tels l’enfance, ses secrets et ses douleurs, la fidélité et la mort.

Fiche #211
Thème(s) : Littérature étrangère


Eva Kristina MINDSZENTI

Les inattendus
Stock

7 | 91 pages | 20-02-2007 | 14€

Au nord de la Hongrie, à la frontière slovaque, un hôpital est installé. Il accueille dès leur naissance des enfants abandonnés par leurs parents terrifiés : ces enfants aux corps déformés sont les victimes après coup de Tchernobyl. Klara, la jeune femme narratrice, nous raconte sa vie après son engagement dans cet hôpital comme soignante afin d’obtenir un salaire et éviter d’attendre que le temps passe (« je n’ai jamais rien vu de plus repoussant. Je n’ai jamais rien senti d’aussi attirant »). Elle montre comment progressivement elle s’habitue à ces enfants et à leurs malformations, leur apporte réconfort et trouve en eux des qualités qu’elle n’a pas vues ailleurs. Elle devient pas à pas une autre à leur contact. (« Je découvrais des émotions… Je me demandais jusqu’où pouvait aller le reniement de ce que l’on a appris. A quel moment, mes parents, en comparaison avec les malades me sembleraient difformes »). L’hôpital devient sa maison. Ces enfants peuvent rire, penser, ils veulent être dignes et elle les défend, les protège, les aime. Leurs vies s’imbriquent dans celles des soignants : « Ensemble. Dans cet enfer. Ensemble. En enfer. C’est doux ». Deux béquilles aident Klara dans son quotidien : son amour de la poésie (« il a écrit des livres pour que des gens comme moi ne sombrent pas ») et son admiration pour les chiens (« le chien l’emporte sur l’humain »). Un livre douloureux sur ces enfants mais aussi sur Klara, inattendue, qui n’aura jamais été indispensable à ses parents. Un texte composé de phrases courtes, voire d’enchainements de mots, d’un style ciselé qui renforce sa dureté et sa douleur. Premier roman de E.K. Mindszenti à découvrir.

Fiche #196
Thème(s) : Littérature étrangère


Nan AUROUSSEAU

Du même auteur
Stock

6 | 176 pages | 02-02-2007 | 15.75€

Nan Aurousseau a connu un beau succès avec son premier et excellent livre "Bleu de chauffe". Il nous conte maintenant l'histoire d'un ancien taulard qui connait le succès et la prospérité après la publication d'un livre témoignage... Ce succès lui assure une vie sereine sans souci du lendemain. Il vit en marge sans se préoccuper du monde extérieur. Pourtant son passé le rattrape (inévitablement ?) par l'intermédiaire de sa voisine qui a subi violences et viols et qui après l'avoir enlevé l'accusera. Une machination terrible se met alors en branle et le conduira à nouveau en prison. Un livre prenant, cru, parfois violent mais toujours lucide.

Fiche #188
Thème(s) : Littérature française


Stéphanie POLACK

Route royale
Stock

5 | 117 pages | 16-01-2007 | 15€

Constance a vingt et un an et sort de prison. Elle sait que David, son premier amour, ne l'attendra pas. Avant son incarcération, ils se sont aimés et déchirés parfois dans la violence. Constance devient solitaire et erre dans la ville et dans ses rêves. Seule Eve qui l’héberge reste en contact. Pourtant, elle rencontre Werner, un homme plus âgé qu'elle. Cet homme fidèle des tribunaux a suivi son procès, l'a reconnu et se souvient des raisons qui l’ont conduite en prison ; il avait même enquêté sur son passé et ses proches. Il ne lui en dit rien et continue son examen minutieux et attentif en consignant ses impressions dans un carnet. Une relation tendre et étrange les lie et aidera peut-être Constance a retrouvé le contrôle de sa vie perdu sur la Route royale.

Fiche #183
Thème(s) : Littérature française


Philippe CLAUDEL

Le monde sans les enfants et autres histoires
Stock

4 | 182 pages | 19-09-2006 | 15.3€

Un grand bol d’air et de fraicheur que ces vingt histoires de Philippe Claudel qui, mine de rien, abordent quelques sujets tabous : histoires, contes, fables feront le bonheur des petits pour la lecture du soir et des grands pour repartir d’un pas léger vers leur quotidien. Histoires d’enfants avec leur naïveté, leurs failles, leurs joies, leurs espoirs et leurs tristesses. Vous y découvrirez notamment la panique des adultes après la disparition de tous les enfants (Le monde sans les enfants), les difficultés d’une fée (le dur métier de fée), un garçon qui s’évade par et dans les livres (le garçon qui entrait dans les livres), une petite fille qui veut rendre gentils tous les humains (le vaccin de Zazie), l’histoire du cahier qui grossit, qui grossit (le gros Marcel), un chasseur de cauchemars proche de la retraite (le chasseur de cauchemars), l’impact de la télévision sur la vie familiale (une vie de famille), la fable de l’âne gris qui voulait devenir blanc… La fraicheur et la poésie sont renforcées par les illustrations superbes de Pierre Koppe. Vivifiant. Que du bonheur !

Fiche #153
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Philippe Claudel lus par Vaux Livres


Jean-Eric BOULIN

Supplément au roman national
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3 | 155 pages | 21-08-2006 | 18€

Jean-Eric Boulin dresse un tableau douloureux de la France contemporaine en opposant la France invisible, le peuple, à la France visible, c'est-à-dire le microcosme médiatico-polico-culturel. La France invisible par lassitude oublie ses luttes collectives et sombre dans la consommation en regardant avec admiration et envie la France visible, fière et arrogante ("les visibles se regardent entre eux. Ils dessinent un cercle lumineux qu'accentuent les projecteurs. Ils se congratulent. Cette bonne humeur qu'autorisent deux centimètres de lévitation au-dessus du peuple"). Pour certains, la solution sera individuelle : c'est le cas de Kamel Barek et Yann Guillois qui se révoltent dans la violence extrême devant l'échec de leur intégration dans cette société injuste et inhumaine. Pour d'autres, la rage rejoint le collectif ("une gigantesque colère collective" pour qu'enfin "la misère du monde soit à l'ordre du jour") alors que l'embrasement de la France guette en attendant et en espérant raisonnablement dans l'avenir qui saura réunir le peuple sans distinction et dans son intégralité.

Un cri du coeur et d'amour pour la France invisible et pour qu'elle se retrouve, le tout dans un style incisif, rapide, sec et violent.

Fiche #115
Thème(s) : Littérature française


Daniel ARSAND

Des chevaux noirs
Stock

2 | 174 pages | 21-08-2006 | 17€

Jo Harfang ("Je m’appelle Jo Harfang et je viens des confins du monde") a dix-neuf ans et a tué sa tante et quelques hommes, des inconnus, des amants. De sa prison il nous rapporte sa funèbre épopée et sa dérive en nous présentant sa généalogie puisqu'il est le dernier de sa lignée ("lignée de héros, dynastie de cinglés") dont le passé marque au fer rouge la vie sans amour de Jo ("Pouvoir aimer quelqu'un, une chimère ? Question sans intérêt"). La famille implantée à Roanne semble frapper par la malédiction et Jo se prenant pour un Dieu ("je voulais être centaure et fléau divin") n'aura de cesse de traduire sa haine en actes ("La haine est un sentiment salutaire... J’ai la haine franche, généreuse, flamboyante "). Il prendra la suite de son grand-père suicidé au milieu de quatre chevaux noirs et deviendra le cavalier de la folie. L'épopée d'un Dieu, d'un criminel ou d'un malade mental pour laquelle le lecteur devra attendre la dernière page pour établir son sentiment définitif.

Fiche #127
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Daniel Arsand lus par Vaux Livres


Laurence TARDIEU

Puisque rien ne dure
Stock

1 | 128 pages | 21-08-2006 | 16.5€

Ce livre raconte l'histoire d'un couple déchiré par la disparation de Clara leur petite fille. La douleur et le désespoir qu'ils éprouvent sont totalement différents et si différents qu'ils se sépareront malgré tout leur passé et leur amour. Ils tenteront de survivre loin l'un de l'autre dans des univers opposés.
Puis, alors qu'ils ne sont pas revus depuis des années, Geneviève écrira à Vincent, "Je meurs viens me voir, me revoir une dernière fois", et nous dévoilera son journal tenu depuis la disparition de Clara. On suivra l'enfermement de Vincent et l'impossibilité de communiquer qui les atteindra. Vincent quitte tout pour la rejoindre. Cet appel n'est finalement qu'un don ou une bouée de secours que Geneviève lance à Vincent. Par son appel et sa mort, Geneviève espère permettre à Vincent de retrouver un peu de sérénité et de bonheur.
Ecriture délicate, pudique et forte, douleur toujours présente et intense mais avec retenue et sensibilité alors que la vie bascule ne pourront vous laisser indifférents.

Fiche #110
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurence Tardieu lus par Vaux Livres





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