« Tout grand livre est invisible. »
Joël Vernet
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Ramata, française d’origine sénégalaise, est en voie de reconversion professionnelle. Elle effectue un stage d’art thérapie dans un Ehpad et se retrouve face à Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d’Alzheimer, qui a abandonné le français pour une langue inconnue : une langue disparaît à l’approche de la mort, une autre renaît. Intriguée, Ramata part sur les traces d’Astrida, à la recherche de cette langue mystérieuse, une remontée dans l’histoire coloniale belge avec évidemment des résonances avec sa propre histoire. Astrida est originaire du Rwanda, née, à une époque où le Rwanda était sous tutelle belge, d’un Blanc et d’une Rwandaise. Petite fille métisse, elle s’appelait Consolée, elle sera enlevée à sa famille, placée en institution gérée par des religieuses très appliquées sur leur mission « civilisatrice », puis expédiée en Belgique (les enfants rwandais en Belgique, les enfants réunionnais en France, les enfants amérindiens au Canada, les enfants indiens aux Etats-Unis… différents pays, différentes époques, toujours les hommes et toujours la même horreur et la même folie), on changera son prénom puis elle sera adoptée. Ses premières années la marquent à jamais, notamment les moments apaisés et tendres partagés avec son grand-père, elle attendra d’ailleurs toute sa vie, Sakabaka, le milan noir que son grand-père lui avait annoncé. En miroir de ce destin figure l’histoire de Ramata et de sa fille, deux générations issues de la même Histoire mais qui semble l’appréhender différemment, en tous cas les deux ne peuvent en faire abstraction, doivent en parler, s’y confronter, sans l’oublier, sans la nier, pour simplement pouvoir se construire et vivre. La rencontre de Ramata avec Astrida et Consolée l’incitera à s’interroger sur son histoire, sa place dans la société française, son passé et son avenir, sa fille lui rappellera que, « Tourner une page, je veux bien mais après l’avoir écrite. », il est peut-être enfin temps de tous s’y mettre... Avec délicatesse, douceur et humanité, Beata Umubyeyi Mairesse nous parle pourtant de préoccupations majeures et parfois violentes de nos sociétés, l’exil, le racisme, les conséquences de l’histoire coloniale à travers les générations sur les destins individuels, l’importance de la parole et des langues.
Ecouter la lecture de la première page de "Consolée"Fiche #2911
Thème(s) : Littérature étrangère
Lire « Et la forêt brûlera sous nos pas » alors que de nombreuses régions français en cet été 2022 voient leurs forêts dévastées par les flammes est une expérience troublante. En effet, le roman débute par un premier chapitre (le point fort du roman) au rythme effréné et à la tension extrême alors que de gigantesques feux déciment les forêts suédoises à une échelle inédite. Devant l’étendue de la catastrophe, rien n’était vraiment prévu. Des millions de personnes doivent être évacués alors que les transports deviennent problématiques, l’eau, l’alimentation, tout pose problème. Au milieu de ces tensions, de ces peurs, de ces drames, se trouve la famille de Didrik, un consultant médias, qui a attendu le dernier moment pour fuir. Un couple à la dérive, trois enfants dont un bébé, et tout explose, un enfant part avec des inconnus, ils sont contraints de se séparer… Didrik va rejoindre son amante, une influenceuse, très loin des préoccupations de protection de la planète, un seul slogan, « Faut t’acclimater, bordel ! » et vivez, profitez ! Elle loge dans un appartement luxueux appartenant à un ancien grand champion de tennis vivant dans le luxe et l’apparence, qui continue de penser que « L’écologie est devenue un culte de la mort… » alors « A quoi bon vivre si nous nous obstinons à voir la mort et l’anéantissement partout ? », tournons les yeux et profitons. Il est en train de passer du bon temps avec son fils qu’il considère comme un looser sur un bateau luxueux. Quatre personnages principaux face à la catastrophe annoncée qui fait plus que commencer de devenir une réalité… Que sont-ils prêts à faire ? Sont-ils prêts à évoluer ? Jusqu’où ? Quelles tensions vont naître devant la catastrophe écologique : « Nous devons leur apprendre que le pire n’est pas ce que la nature va nous faire. Mais ce que nous nous ferons les uns aux autres. », notre société pourra-t-elle résister ? Un roman qui nous met au pied du mur, qui nous interroge sur nos comportements passés et surtout futurs, qui nous place devant une réalité annoncée puis décrit avec vraisemblance les différents comportements attendus et déjà en place. Pour conclure avec cet été 2022 caniculaire, une citation qui fait chaud dans le dos, « Ce n’est pas la bonne perspective. Cet été n’a pas été le plus chaud. Ca a été le plus froid de tous les étés à venir. » !
« La nature ne négocie pas. On ne peut ni la convaincre, ni l’apaiser, ni la menacer. Nous sommes une catastrophe naturelle qui s’étend depuis dix mille ans, nous sommes la sixième extinction de masse, nous sommes un super-prédateur, une bactérie meurtrière, une espèce invasive, mais pour la nature nous ne sommes qu’une ride à la surface. Une broutille, un toussotement, un cauchemar dont on se souvient à peine. »
« Nous ne détruisons pas la planète. Nous ne détruisons que nos possibilités d’y vivre. »
« Car c’est la capacité d’adaptation de l’humain qui crée la plus grande souffrance. »
Fiche #2909
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anna Postel
16 ans, Annabelle vit avec sa mère et son jeune frère une adolescence classique jusqu’au jour où, pour peut-être répondre à son mal être, elle décide de maîtriser son corps, et de choisir ce qui est bon pour elle, pour lui, et notamment et principalement son alimentation (« …je suis ce que je mange… »). Elle sait ce qui est bon pour elle, trie, diminue drastiquement les quantités ingurgitées : elle contrôle tout dans ce chemin vers la liberté, le refus des injonctions, jusqu’à ce que son corps finalement lui échappe. Les liens avec sa mère, impuissante et désemparée, se distendent et la solitude s’installe. Elle se croit vainqueur de cette épreuve (« Elle a tué le corps qu’on lui vouait… »), mais vainqueur de quoi ? Comment sortir et revenir de ce combat mortifère sans se renier ? « Légère » décrypte avec véracité et réalisme, sans pathos ni recherche d’explications psychologisantes, la chute vertigineuse et dangereuse d’une adolescente dans l’anorexie.
Premier roman
« Elle aime beaucoup l’idée d’avoir contredit l’ordre et pour une fois sans le chagrin qui, autour d’elle, accompagne tout ce qui fout le camp »
Fiche #2812
Thème(s) : Littérature étrangère
Anton Torvah, « fils du vent », tzigane, dresseur de chevaux, né à la fin de la première guerre mondiale au cœur de la steppe kirghize, est un habitant du monde. Avec une troupe de tziganes au sein d’un cirque, il va parcourir le monde, gommer les frontières et rencontrer partout la même barbarie avec comme apogée naturellement le nazisme. Amoureux de la musique, des chevaux, des espaces, des voyages, leur philosophie de vie est mise à mal par la brutalité des hommes, mais ils savent résister, rester fiers et debout, la survie fait partie de leur quotidien. Une épopée brutale et poétique qui traverse un demi-siècle de notre monde violent et barbare.
Premier roman
« Les hommes sans cesse rêvent du zénith, disait encore Jag, et oublient le nadir. Pour être à l’équilibre, il faut avoir les deux, la tête dans la lumière, et les pieds ancrés dans le sol, parfois la boue ! Le vent dans les cheveux et les pieds sur terre, voilà ce qu’il faut pour être heureux ! »
« ... voilà bien tout le drame des hommes : ils sont exactement comme les moutons. On leur fait croire à l'existence de loups et ceux qui sont censés les protéger sont en fait ceux qui les tondent et les tuent. »
Fiche #2737
Thème(s) : Littérature française
Emmanuelle vit en couple, une jeune femme « médiane », « normale », très amoureuse de son mari Léon et de son petit chat. Elle a 28 ans et fait part à son gynécologue de sa décision : se faire ligaturer les trompes et ne pas avoir d’enfant. Il a fallu dans un premier temps trouver un gynécologue qui acceptait sa décision et d’appliquer la loi qui le lui permet. Mais maintenant, elle rentre dans un entre-deux, le compte à rebours est lancé, quatre mois de délais, quatre mois de réflexion. Alors Emmanuelle observe, observe sa vie, observe son couple, sa sexualité d’hier et d’aujourd’hui, ses parents, son petit chat, ses amis, sa meilleure amie et son bébé... Quelle place prendrait un enfant dans cet univers ? Qu’est-ce qu’être femme ? Etre femme sans enfanter ? Qu’est-ce qu’une femme libre ? Ne s’est-elle pas laisser enfermer dans une routine au milieu de Léon et du petit chat ? Comment partager sa décision avec Léon ? Comment en faire part à ses amis ? « Echographie du vide » laisse place aux réflexions d’une jeune femme moderne face aux injonctions à la maternité et à une décision encore singulière et définitive.
Premier roman
« Ce qu’on a l’air cons, quand même, lâche Emmanuelle en s’esclaffant.
- Comment ça ?
- A être adultes. »
« Le vent est libre, certes, mais c’est du vent. »
Fiche #2466
Thème(s) : Littérature française
Mourir n’est pas de mise s’intéresse aux dernières années de Jacques Brel. Des années où le grand Jacques a choisi de tourner le dos à la scène, au succès et préféré sa liberté, une liberté retrouvée loin des salles de concert européennes même si « sa vie, il se l’était faite belle à ravir, il l’avait dévorée sans jamais devenir un adulte résigné ou prudent qui consent à enterrer ses rêves. ». Profiter des quelques années (même s’il ignore combien) qu’il lui reste à vivre. Il naviguera, pilotera un avion, s’installera là où il le souhaitera, construira la maison à l’endroit choisi et selon ses plans. Fidèle en amitié, il n’oubliera pas ses amis, il les choisira et les accueillera dans ses élégants habits en dépliant le tapis rouge avec une table garnie avec goût. Il ira aussi à la rencontre des habitants des Iles Marquises qui ne le connaissaient pas, les aidera, saura les écouter et découvrira une autre philosophie de vie. Mais évidemment, ces années libres, sereines seront aussi les années de la maladie, une maladie qui fatigue, use et fait terriblement souffrir, son ultime combat. Un court texte qui rend avec douceur un hommage élégant et appuyé à un mythe à un instant particulier de son existence.
Premier roman
« ... on se disputa gentiment sur le terme de talent. Brel le réfutait absolument. Pour lui, il n’y avait que l’envie, une envie effrayante. »
« Les larmes roulaient en lui-même et il se demandait : la vie, est-ce grave ? Est-ce sérieux ? »
Fiche #2190
Thème(s) : Littérature française
Nadia est une jeune fille brillante de la communauté noire d’Oceanside en Californie. Alors que sa mère s’est suicidée sans explications il y a quelques mois, elle choisit d’avorter, traumatisme indélébile, après sa rencontre avec Luke, le fils de pasteur, qui ne l’aide guère dans ce drame au cœur du communauté où la religion a une influence immense. Elle décide alors de partir pour de brillantes études à l’Université de Michigan et de laisser sur place son passé et notamment son amie Aubrey et Luke. Mais trois ans, après, elle revient sur place et retrouve ses amis et la communauté. La construction du « cœur battant de nos mères » aimante le lecteur en alternant la narration des vies de Nadia, Aubrey et Luke au cœur des différentes communautés fondement de la société et l’avis d’un chœur de vieilles femmes, de mères, qui commentent les évènements de la communauté.
Premier roman
Fiche #2037
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Jean Esch
Immense puzzle qui traverse le temps (les 60 dernières années du XX ème) et les continents (Amérique, Europe). Les personnages se découvrent tranquillement au gré de leur existence, les pièces s’emboîtent et les liens se font, subrepticement, presque par magie. Deux hommes initient cette saga : John venu défendre une terre étrangère dans son bombardier B-24 est abattu et parcourt, blessé, la campagne française. En danger, il tombe, par hasard, sur un Allemand en mauvaise posture, aurait pu le tuer mais choisit de l’épargner. Les deux hommes prennent alors des chemins opposés sans savoir que cette rencontre et son issue marqueront à jamais les destins des personnages qui prennent part à ce brillant récit mosaïque.
« Il s’est aussi rendu compte que ce que les gens pensent être leur vraie vie n’en est que la surface. La vérité n’a pas besoin d’être démontrée, au fond de soi on sait déjà tout. »
Fiche #1343
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Micha Venaille
Bruno Bonnet, violoncelliste français vivant à New-York, parcourt le monde au gré de ses concerts. Lors de chaque représentation, il revoit toujours le visage d’Anna dont il a conservé une moufle qu’il place dans sa poche lors de chaque concert. Anna était une amie d’enfance morte à l’âge de douze ans devant ses yeux renversée par une voiture.
Hannah quant à elle a grandi au Pays de Galles avec ses parents et son frère Jonathan. Très complice avec lui, sa mort accidentelle l’a profondément marquée et elle conserve toujours sur elle des glands de l’arbre sous lequel il a été retrouvé mort. Rien ne supposait que les deux allaient se rencontrer, quel hasard pouvait les faire se croiser et surtout se reconnaître avec cette certitude qu’ils se connaissent de longue date ? Une belle rencontre, un joli texte sensible, pudique, tout en nuances.
« Les ombres n’avaient pas disparu. Un cadeau, de la part des absents. Ils ne gâchaient pas notre bonheur, au contraire ils lui rajoutaient du sens, de la profondeur. Et nous offraient ce supplément de passion dont nous aurions besoin un jour pour mieux nous aimer. »
Fiche #1167
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Micha Venaille
Après « Mots de tête », Dominique Resch poursuit la chronique réjouissante d’un prof de Marseille en lycée professionnel, lycée qu’il n’abandonnerait pour rien au monde. Cette fois, le discours est peut-être plus centré sur le prof lui-même. Il n’a pas perdu sa tendresse et son attention pour ses élèves, il continue d’œuvrer pour que ses mots les atteignent, les interpellent, les bousculent, les émeuvent : « La route des mots est longue. Mais elle a un début. C’est ce qui est bien. Pour un élève, le tout est d’accepter de la prendre, d’accepter l’idée qu’elle puisse mener quelque part ». Néanmoins, il s’agit d’une route à double sens, le prof apprend aussi leur langue si novatrice, rapide, imagée… Toujours avec humour, il dresse un portrait sensible de la jeunesse tumultueuse avec qui il tente d’établir une proximité et une connivence maîtrisées espérant susciter un respect mutuel. Mais pour cela, il n’oublie pas d’énoncer les astuces et autres trucs qui permettent de les apprivoiser, de les captiver, cinéma, cirque et école sont parfois proches… mais si cela permet d’avoir envie de découvrir Catherine Deneuve !
Ecouter la lecture de la première page de "C'est qui Catherine Deneuve ?"Fiche #1152
Thème(s) : Littérature française
François Vallier, le narrateur, est un jeune pianiste, virtuose reconnu, il enchaîne les concerts. Tourbillon de succès, de travail, de réussite... Pourtant, une lettre marque un coup d’arrêt à cette vie rythmée, à cette course. Un infirmier psychiatrique l’informe qu’une de ses patientes écoute sans discontinuité ses CD, notamment ses interprétations de Schumann. Il reconnaît immédiatement Sophie, c’est elle, « Sophie était donc chez les dingues… ». Il doit aller la chercher. Immédiatement. Il a aimé Sophie, passionnément, puis il l’a abandonnée dans un moment dramatique. Il reprend la partition de leur vie, de leur rencontre, « … Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles… ». Il se retourne, fait le point avec sincérité et lucidité sur son passé, pas tendre avec son caractère et ses actes passés, mais peut-on rejouer deux fois la même partition, en tout cas, « J’ai toute la vie pour y arriver ».
Ecouter la lecture de la première page de "Nos vies désaccordées"Fiche #1082
Thème(s) : Littérature française
Vingt séquences vivantes, remuantes, drôles décrivent le quotidien d'un prof de Français. Loin de Paris, à Marseille, "la mer, le soleil et l'OM" ! Le face à face n'est pas de tout repos, mais le prof déploie tout son art pour encadrer, guider, écouter, exploiter au mieux les quelques instants propices à l’apprentissage, toujours conscient de la richesse de cette jeunesse inventive, qui a son propre langage et ses codes. Les moments tendus n'arrivent pas à obscurcir les instants de bonheur. Les liens se nouent, les élèves se confient sans retenue. Parfois l'envie, la motivation s'étiolent, mais penser à Tonio et ses congénères les ranime puissamment et joyeusement. Enfin un texte jubilatoire mettant en scène sans angélisme un prof dévoué et fidèle à une jeunesse turbulente et attachante !
Ecouter la lecture de la première page de "Mots de tête"Fiche #1048
Thème(s) : Littérature française
Dans son épilogue, Mercè Rodoreda présente précisément ses personnages : « Ils ne sont ni bons ni méchants : comme les personnes qui passent à côté de nous tous les jours de la semaine. Et qui ont leurs secrets. Miroir brisé est un roman où chacun tombe amoureux de qui il n’a pas à tomber amoureux et où celui qui manque d’amour cherche qu’on lui en donne de quelque façon que ce soit : que cela dure une heure ou bien un moment ». Une famille, de nombreux personnages participent à l’intrigue de ce roman, de nombreuses femmes, mais c’est surtout la personnalité de Teresa et ses actes qui fondent son atmosphère et le rendent attachant. Fille d’une vendeuse de poissons, elle tombe amoureuse d’un allumeur de réverbères. Enceinte, elle apprend que cet homme est marié, il adoptera l’enfant et elle en sera la marraine. Premier secret fondateur. Elle fait alors la rencontre qui transfigurera son destin, Nicolau Rovira riche financier l’épouse avant de mourir rapidement. Ainsi elle change de milieu social, règne sur la maison et le domaine épaulée par la fidèle Armanda. Morts, non-dits, secrets habitent ces personnages avec leur faiblesse, leur force, leur méchanceté vivant comme ils le peuvent avec toujours l’espoir d’un amour apaisant.
« J’ai parlé de moi et de choses essentielles dans ma vie, avec un certain manque de mesure. Et la démesure m’a toujours fait peur, très peur. »
Fiche #998
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Bernard Lesfargues
Le narrateur vient de prendre sa retraite. Il vit seul et visite régulièrement sa tante dans un centre d’hébergement où il remarque Léo un petit vieux qui attend… « Ma tante décéda et je me mis immédiatement à m’ennuyer… de Léo ». Seule solution : l’adopter. Après quelques formalités, Léo s’installe et la vie à deux débute. Une vraie vie intime. Le ton est tendre, délicat, non dénué d’humour et jamais péremptoire et s’attache à questionner sans jamais juger. Léo pourrait être son père, mais justement n’est pas son père et « s’il avait été mon père, l’aurais-je gardé ? ». Leur quotidien dissèque la relation entre ces deux personnes étrangères, le vieillissement et la vieillesse. Le narrateur s’offre sans retenue, aime sans rien attendre en retour, sans contrepartie, onze mois d’un dévouement émouvant. Un texte poignant où l’auteur accompagne avec réussite les histoires tristes et désolantes de la vieillesse par de la lumière et de la poésie.
Fiche #785
Thème(s) : Littérature étrangère
Ce petit pois là voit ses frères tous identiques, et fiers de l'être mais lui, rêve d'autre chose. Il prend la route pour grandir, et part à la rencontre du monde. Il rencontre le paon et veut sa beauté, le tigre et veut sa force... Un joli album sur la différence et l'identité.
Fiche #731
Thème(s) : Jeunesse
- Mairesse - Liljestrand - Claes - Mascaro - Bonvalet - Hennebelle - Bennett - Van Booy - Van Booy - Resch - Josse - Resch - Rodoreda - Gagnon - Battut