« Nul ne peut, à neuf ans, par décret personnel, se passer d’amour et de joie de vivre. »
Jean-Frédéric Vernier
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La mer, le vent, la brume, la lande, les falaises, un phare, des habitants, des femmes, des enfants, une île, une disparition : pas un ingrédient ne manque pour un conte qui vous habitera longtemps. Les hommes sont pour la plupart en mer ou sur le continent. Les femmes et les enfants restent sur l’île. La nature peut être aussi sublime que violente, tout comme la vie. Mais toutes et tous semblent l’apprécier, un refuge, des vies malgré tout protégées loin du marasme citadin. Lors d’une sortie habituelle d’une classe, une brume épaisse s’abat sur l’île et Raph disparaît. Elle connaît parfaitement tous les recoins de l’île, alors l’inquiétude laisse place dans un premier temps à une tension devant l’inhabituel. La brume s’estompe, la petite reste introuvable. Alors la peur grandit, les femmes organisent une battue, les langues se délient, de nouvelles relations se nouent, d'autres se tendent. Un premier roman parfaitement maîtrisé sur tous les plans : roman choral, style poétique très imagé, doux et sensible, atmosphère, descriptions de la nature et de la psychologie des personnages, une réussite !
Premier roman
« Je veux tendre les bras sans me demander comment c’était hier, ce qu’il y aura demain, comment on fait pour que ça dure. Il construit le château de sable sans en avoir l’air, et je soulève chaque seau pour savoir ce qu’il y a dessous. »
Fiche #3202
Thème(s) : Littérature française
La narratrice est une femme accomplie, professeur, écrivain, un mari également professeur, une fille avocate. En un instant, tout bascule : elle devient la femme du violeur, la femme du porc. Elle connaissait les frasques de son mari, notamment avec ses étudiantes. Cela ne la gênait pas, cela faisait partie de leur vie de couple et lui offrait même quelques espaces de liberté et de solitude. Mais les temps changent. Elle est entraînée dans la spirale, dans les jugements péremptoires : complice ? victime ? Dans le même temps, « le délicieux professeur V. » et surtout jeune professeur a obtenu un poste dans son établissement et elle, la femme de soixante ans, est bien décidée à le séduire, une aventure qui frise parfois le vaudeville pour le plus grand plaisir du lecteur. Un premier roman singulier non dénué d’humour qui aborde les scandales de notre époque par le biais du portrait d’une femme brillante, d’âge mûr, qui s’interroge (et interroge le lecteur) sur son couple, sa vie amoureuse, ses choix (« ... ce sera parce que je l’ai décidé et non parce que les autres pensent que je devrais le faire... »), son désir, sa vie sexuelle (« Nous n’envisagions pas la sexualité comme un traumatisme. »), le vieillissement, l’évolution de nos sociétés.
Premier roman
Fiche #3052
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Emmanuelle Heurtebize
Un accident de moto, et elle pousse la porte d’un autre monde. Comme dans un conte, loin de la ville, elle se retrouve au cœur de la forêt montagnarde dans une maison forestière aux côtés de deux anges, deux fées, deux sorcières, Jeanne (« une impression d’évanescence émanait de l’ensemble de sa silhouette ») et Stella (« son regard luisait de folie »). Finalement, l’accident a peut-être permis de réaliser son désir le plus profond : « Je n’eus pas le courage de m’évaporer. L’accident l’a fait. ». Laisser de côté l’agitation perpétuelle, le bruit, les paroles inutiles, les tensions permanentes, revenir à la lenteur, à l’attention et l’observation au cœur d’une nature sauvage qui a repris ses droits et n’attend rien de l’homme. Une nature puissante qui s’immisce partout nous ramenant vers l’animal comme un retour au source à l’opposé du tumulte insensé et mortifère de notre monde. Un premier roman sous forme de conte ou de rêve pour retrouver du sens et nos sens.
Premier roman
Fiche #2869
Thème(s) : Littérature française
Qui n’a pas rêvé un jour d’évasion, de liberté, de nouvelle vie et d’un nouveau départ ? Tamsin Calidas et son mari franchissent le pas et quittent la vie citadine et confortable de Londres pour une île des Hébrides. Ils s’installent dans une petite ferme délabrée à retaper, l’avenir les appelle : rencontrer la nature, l’élevage, fonder une famille, vivre. Mais la réalité est parfois plus âpre que les rêves : le mari n’avait peut-être pas les mêmes envies, l’argent s’épuise plus vite que prévu, la nature (voire les autochtones) est peut-être plus sauvage qu’attendue… Mais Tamsin s’accroche, dans sa solitude, elle découvre et apprécie cette nature même quand elle est parfois hostile, noue des liens particuliers avec les animaux et son chien, reste émerveillée devant la mer, se régénère à chaque nage dans l’eau froide. Un récit émouvant, sensible et prenant d’une femme qui ira au bout de ses rêves malgré les multiples obstacles qui se dresseront en travers de la route qu’elle a choisie.
« Le doute est dangereux. Il rend prudent, alors on questionne. Les questions donnent lieu à l’incertitude et à la peur. La peur fait hésiter, ou reculer à ce qui vous appelle. Parfois, elle empêche de faire exactement ce qu’il faudrait faire. En reculant face à la vie, on est pris au piège de sa propre vague, on est bloqué à jamais dans sa trajectoire, sur laquelle on n’a que peu voire aucun contrôle. »
« Je suis solitaire, mais pas seule… Je dois prendre garde à ce qu’elle ne se métamorphose pas en isolement, lequel peut s’immiscer subrepticement dans un cœur. »
Fiche #2854
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Caroline Bouet
Corregidora, c’est l’histoire de la violence faite aux femmes noires, une violence qui traverse les générations et dont le vécu se transmet de mères en filles depuis toujours. Alors quand Ursa dans le cabaret où elle chante le blues tombe sous la violence de son mari et perd son enfant, elle tremble de ne pouvoir jamais transmettre son histoire, leur histoire. Aussi, elle nous la confie son histoire, son cri et ses souffrances : haine, désir, violences physiques, sexuelles, psychiques. Gagner une once de liberté est un combat absolu, permanent et dangereux. Le portrait frontal d’une femme, objet sexuel, qui fera tout pour sortir de l’emprise d’hommes d’une violence totale et inhumaine n’acceptant aucune limite.
Ecouter la lecture de la première page de "Corregidora"Fiche #2831
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Madeleine Nasalik
Angie est de retour. Enfant, elle avait suivi ses parents et son frère à Londres. Mais à onze ans, son père décéda. Elle vivra une passion intense avec un peintre plus âgé, deviendra parfois son objet et le quittera. Après sa mort, elle revient sur les lieux de son enfance « en quête de silence », retrouve sa mère et les secrets de famille et du village restés intacts. Elle est devenue l’étrangère. Le village regarde de loin cette femme qui vit seule avec ses chiens. On est loin de la vie londonienne, le quotidien est âpre, le travail dur dans une nature et un paysage pourtant flamboyants. Pour trouver sa place, Angie va remonter le fil de l’histoire, tout le monde sait, personne ne parle, peu l’aident, pour notamment expliquer les morts subites de sa famille (« Je suis cernée par la mort. Je suis terrifiée à l’idée d’être aspirée par le gouffre. »). Tout change lorsqu’elle découvre le suicide de Don Julian suivi de l’arrivée de ses deux sœurs héritières. Deux sœurs prêtes à tout pour gérer le domaine à leur guise, faire plus d’argent et Angie est un obstacle et à nouveau, le village laisse seule Angie face au projet des deux sœurs. Mais Angie est sans concession, place au-dessus de tout sa liberté, libre d’être là, libre de vivre comme elle l’entend, libre de rester seule, elle sait qu’elle est chez elle, n’est pas prête à abandonner, à baisser les yeux. « L’étrangère » dresse le portrait éblouissant d’une femme libre et volontaire, prête à tout pour conserver sa liberté et dévoiler les secrets et non-dits d’un village préférant le silence et fasciné par la mort.
« Entre ce qui s’est réellement produit et le souvenir qu’on en garde, vient toujours se glisser un coton imprégné d’éther. »
Fiche #2722
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Aline Valesco
- Rocchitelli - May Jonas - Morel Darleux - Calidas - Jones - Merino