« La beauté, en dernier recours, pour sauver l’humanité. L’idée lui plaît… La beauté est un axe fixe autour duquel tout le reste tourne. Et l’art, dans son ensemble, résistera à l’usure, à la défaite… Si la beauté disparaît, plus personne ne saura qu’elle peut exister, et alors notre monde sera sans espoir. »
Claudie Gallay

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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L'Aube

Peace Adzo MEDIE

Sa seule épouse
L'Aube

16 | 298 pages | 14-08-2023 | 22€

Afi Tekple vit seule avec sa mère dans une petite ville du Ghana quand elle apprend une nouvelle qui va révolutionner sa vie : elle va se marier avec Eli, un des fils d’une riche et influente famille ghanéenne. Ses sentiments sont mitigés : heureuse de ce mariage, de ce changement de vie, mais elle ne connaît que très peu Eli. Qui est-il vraiment ? Vont-ils s’aimer, vont-ils former un vrai couple ? Questionnements renforcés par l’absence d’Eli au mariage ! Monsieur est très pris ! Elle déménage pour Accra, se retrouve seule dans un appartement luxueux avec une multitude d’employés à sa disposition. Mais pour l’instant, pas d’Eli ! Elle apprend qu’il a été ensorcelé par une Libérienne qu’il aime et qu’il ne veut pas quitter d’autant plus qu’ils ont eu une enfant qui est très malade. Or, Afi n’est pas prête à partager son mari, passant outre les désirs et projets de sa belle-famille et de sa mère, elle n’a qu’une seule envie : s’installer avec son mari et être sa seule épouse. Pas à pas, petite victoire après petite victoire, Afi apprend à connaître Eli, tombe amoureuse et dans son « malheur », Eli est attentionné, doux, attentif, à l’écoute. Afi va trouver sa place, forcer les portes, repousser les petits arrangements entre familles, les habitudes familiales et autres, le patriarcat, obtenir une vraie indépendance pour devenir une femme, une épouse, une femme d’affaires et une mère à part entière. Un portrait engagé au cœur du Ghana d’une très jeune femme amoureuse au caractère affirmé qui sait ce qu’elle veut et que rien ni personne ne pourra faire dévier pour l’obtenir.

Premier roman

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Fiche #3070
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Benoîte Dauvergne


Michèle PEDINIELLI

Boccanera
L'Aube

15 | 247 pages | 26-06-2023 | 11€

Première enquête de la privée corse Ghjulia Boccanera dite Diou à Nice (vrai personnage secondaire du roman) : une femme libre, de caractère, entêtée, à l’humour débridée et ironique, téméraire et prête à toutes les aventures. Dorian Lassalle, beau jeune homme, la contacte après la mort de son amant, Mauro Giannini, riche ingénieur en BTP. Les causes du meurtre restent incertaines. Elle récupère une clé USB à son domicile et c’est le début d’un dangereux engrenage, Dorian est assassiné, elle subit deux tentatives d’assassinat, puis une femme agent immobilier est massacrée… Boccanera sera accompagnée par son ex, le commandant Jo Santucci qui ne passera pas très loin de la correctionnelle… et ils ne seront pas trop de deux pour démêler les fils de cette intrigue. Un personnage vif et attachant pour un roman noir qui se dévore et nous parle aussi de réfugiés, de travaux urbains, d’homophobie…

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Fiche #3034
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Alessandro ROBECCHI

Le tueur au caillou
L'Aube

14 | 415 pages | 19-03-2023 | 21.9€

Milan, non loin du centre ville, deux meurtres coup sur coup, deux hommes du monde des affaires, de la haute, un propriétaire de plusieurs boucheries puis un promoteur. Caillou sur le gâteau, chaque cadavre est retrouvé avec un caillou en évidence sur le corps. Pas de lien entre eux, pas d’affaires obscures, les questions restent sans réponse. Les rumeurs et les hypothèses les plus folles commencent de courir, la peur commence à faire son oeuvre, la télé enchaîne les reportages et les interviews des proches des victimes, alors la police fait appel à soi disant des spécialistes. Mais, dans l’ombre, déclarée en vacances, l’équipe locale continue son enquête. Ils s’installent leur bureau clandestin chez l’un d’eux pour le plus grand plaisir de sa femme. Mais rapidement, un troisième meurtre, un courtier, personnage trouble, accroît les interrogations et la tension. Il va bien falloir trouver un lien entre ces trois là et remonter dans le passé et au cœur des années 80. Une « belle » enquête et une belle palette de personnages aux caractères et aux personnalités variés pour un portrait efficace du Milan populaire.

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Fiche #2991
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Agathe Lauriot dit Prévost, Paolo Bellomo


Mohamed NEDALI

Le poète de Safi
L'Aube

13 | 267 pages | 14-11-2021 | 21.9€

Safi, petite ville côtière du Maroc, a longtemps vécu sur le dos des bancs de sardines. Devenus rares, la ville s’ennuie entre les Egarés et les Homo islamicus et perd ses couleurs. Une jeunesse bridée, chacun recherche sa place entre les deux groupes et une once de liberté. Moncef Bahri est poète, donc l’œil est vif et critique. Mais peu, à part deux amis poètes, sont prêts à partager sa poésie, même sa petite amie le et la repousse. Alors un jour, il décide de crier son envie de poésie, de culture, de liberté depuis les haut-parleurs de la mosquée, il invective, il provoque, (« Réveille-toi ! … Reviens à la vie ! Reviens au monde ! ») un appel à se lever, à se réveiller, sortir des codes, des habitudes. Immédiatement, il devient une cible pour les islamistes et la police… Les mots et les vers suffiront-ils pour éviter lapidation ou lynchage ? Avec réalisme et sans un désespoir profond et absolu, un hommage vif, parfois drôle, à Safi, ville abandonnée, à la poésie et aux poètes sous la forme du portrait d’un jeune Marocain bien décidé à gagner une part de liberté, à s’émanciper, à retrouver la lumière, réfléchir, à s’ouvrir au monde et aux autres et à les inciter à se joindre à lui.

« A Safi, comme partout ailleurs, les classes sociales ne se mêlent pas : les pauvres s’allient aux pauvres, les riches aux riches... ordre figé et immuable… »

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Fiche #2782
Thème(s) : Littérature étrangère


Samira EL AYACHI

Le ventre des hommes
L'Aube

12 | 350 pages | 06-08-2021 | 22€

en stock

« Le ventre des hommes » mène de front deux histoires naturellement intimement liées puisqu’il s’agit de celle d'un père et de sa fille. Cette jeune femme, après des études supérieures (la première fille de la cité des mines à faire des études), est devenue enseignante et comme un héritage de son père « plus républicain que la République même », a appris à rester droite, debout, ne jamais baisser les yeux (« Laisse jamais quelqu’un te casser. »), à ne pas rester soumise aux injonctions de la hiérarchie... Elle revient sur son enfance, multicolore, multilangue, pleine d’imagination et de lumière. Son père fait partie des 3000 mineurs marocains exilés dans les années 70, mineurs dans la pratique seulement puisqu’ils n’auront même pas accès au statut de mineur même si « On mange la mine. On dort la mine. On sent la mine. » : difficultés et âpreté du métier renforcées par cette mise à l’écart. Et le père va lutter pour leurs droits tout regardant sa fille grandir, espérant en son émancipation notamment par l’école. Donc Hannah revient sur sa joie d’apprendre, son amour des mots, l’apprentissage et la découverte d’une nouvelle langue (« Je découvrais à mes dépens l’existence de passages secrets à la surface même de la langue française, cette coquine. ») qui marque aussi une rupture voire une forme d’abandon avec la maison mère, son envie d’indépendance et d'ascenseur social, sa tendresse absolue pour son père même dans ses colères, l’appréhension de sa différence en tant qu’adolescente, puis la prise de conscience des injustices, de son milieu et de ses origines. Les phrases claquent, style haché qui montre bien l’urgence permanente dans laquelle vit la famille. Un hommage émouvant et tendre, une belle histoire d’amour entre une fille et son père sur fond d’exil, d’immigration et de monde ouvrier.

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Fiche #2733
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Samira El Ayachi lus par Vaux Livres


Pierre SÉRISIER

L'intraitable chagrin de la bourgeoisie
L'Aube

11 | 395 pages | 02-01-2020 | 23€

Manger une huître est parfois dangereux, maître Lambert s’en aperçut à ses dépens, mais trop tard, une fausse route, et la mort au détour d’un bon repas ! Jacques Lambert notaire à Rouen était l’un des membres emblématique de la haute société provinciale française. Une femme kleptomane, chacun a ses petits travers, trois grands enfants. Peu de temps avant sa mort, Jacques Lambert avait rédigé un testament léguant son étude à sa fille à la grande surprise de son fils aîné Jean-Baptiste qui espérait bien prendre sa suite. Son second fils, Gilles, s’occupe de généalogie et se délecte de mettre à jour les petits secrets familiaux, même lorsque cela peut atteindre les proches de sa famille… Pierre Sérisier dresse un portrait décapant et très chabrolien d’une famille bourgeoise qui se complait dans son petit monde clos et méprisant mais aussi de notre société et ça cogne dur !

« Quand la connerie est érigée en système de pensée, il n’est pas utile de l’imprimer sur du papier demi-format. Un tweet suffit. On gagne du temps. »

« La vraie victoire des argentiers, c’est la défaite de notre imagination. »

« Aujourd’hui, l’épaisseur morale de ceux qui nous gouvernent est si fine qu’ils pourraient se rouler une clope avec. D’un autre côté, pourquoi ils s’emmerderaient ? Elle date de quand la dernière révolution qui a marché ? »

« Etre riche a aussi cet avantage : personne n’a vraiment envie de fouiller vos poubelles. »

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Fiche #2461
Thème(s) : Littérature française


Samira EL AYACHI

Les femmes sont occupées
L'Aube

10 | 242 pages | 06-08-2019 | 20€

Petit Chose est né avec une mère et un père. Néanmoins, le 14 juillet, pétard inattendu et violent, il ne grandira qu’avec sa mère et seulement quelques week-ends avec son père qui est parti. Garde classique à la demande du père, la garde est accordée à la mère, c’est la normalité, elle le souhaitait évidemment ? Elle est heureuse, n’est-ce pas ? Elle doit finir une pièce de théâtre, tenter de la vendre, finir sa thèse, assurer ses cours et ses corrections, changer la couche et faire les courses puis le ménage, alors cette normalité, elle est prête à la remettre en cause. Pourquoi dans le cadre d’une séparation, la femme doit-elle seule assumer un enfant et totalement son quotidien ? Qui a décidé de cet état de fait et de cette normalité ? Les hommes ? Courir, courir toujours, après le temps qui passe devant les tâches immenses, celles déjà effectuées, celles qu’il reste à faire, burn-out annoncé. Le planning déborde, seules les Wonder Woman réussiront. Alors elle tente d’endosser le costume avec toujours l’impression de ne pouvoir y arriver, comment grandissent les enfants de mère solo, que deviennent-ils ? Evidemment, la désertion du père l’obsède, colère froide, et la place de l’homme dans le couple et dans la famille est disséquée, remise en cause. La lutte doit continuer et le combat est loin d’être gagné, « Ne rien lâcher », même elle, parfois, reconnaît, « Tu te rends compte à quel point ton intelligence est infectée par des idées toutes faites. » Et puis, l’impression de se faire manger par Petit Chose, petit prince cannibale qui l’empêche de vivre autre chose que lui, mur infranchissable qui entrave sa vie de femme, sa vie intime, sa vie professionnelle et sociale, sorte de retrait du monde, de la vraie vie. Culpabilité et honte de ce sentiment inavouable, impossibilité de le partager avec qui que ce soit, tabou absolu. Très occupée, le chemin sera donc long et chaotique pour à nouveau croire en l’autre, surtout s’il est homme, mais aussi pour admettre la place du père (d’autant plus qu’il l’a choisie seul) aux côtés de Petit Chose. Un roman coup de poing non dénué d’humour sur la séparation, la maternité, notre société toujours aussi patriarcale et les vieux réflexes ancrés dans notre inconscient et la lutte toujours à mener (par les femmes et les hommes) pour qu’ils deviennent définitivement surannés.

« L’amour fini a toujours besoin de radoter. »

« L’enfant n’est pas un temps mais une géographie, il suffit de poser le doigt au bon endroit, et le paysage se déplie. »

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Fiche #2387
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Samira El Ayachi lus par Vaux Livres


Adrienne YABOUZA

La pluie lave le ciel
L'Aube

9 | 190 pages | 22-07-2019 | 17.9€

La République des Murmures, emblématique d’une Afrique vacillante, vient de franchir un nouveau palier. Les rebelles s’approchent du pouvoir et le président M’Mollo M’Mollo pourtant fraichement élu, est contraint de rejoindre ses comptes en banque bien loin de sa région natale. Alors pour tous ceux qui ont acquis un petit pouvoir, un petit espace protégé, le temps est venu de choisir et les belles vestes africaines se retournent facilement ! Au milieu de tout ça, « être une femme dans la bordellerie de chaque jour, ça n’avait jamais été facile », l’avenir des femmes s’obscurcit encore mais malgré tout ce qu’elles subissent, elles conservent encore la force de combattre. Adrienne Yabouza réussit le tour de force d’établir un bilan réaliste et funeste d’une Afrique corrompue où l’islamisme s’installe dans l’horreur, où l’influence des grandes puissances (nouvelles et anciennes) reste immense, le tout à travers un récit fantaisiste et drôle.

Ecouter la lecture de la première page de "La pluie lave le ciel"

Fiche #2370
Thème(s) : Littérature étrangère


Enzo Gianmaria NAPOLILLO

Les tortues reviennent toujours
L'Aube

8 | 320 pages | 25-03-2019 | 22€

L’histoire de Giula et de Salvatore débute alors qu’ils sont enfants sur une petite île italienne face aux côtes africaines. Elle est Milanaise, il est natif de l’île. Ils se côtoient pendant les vacances, elle est la fille d’un architecte riche et reconnu originaire de l’île mais qui l’a quittée pour ses études, il est le fils d’un pêcheur de l’île. Ils vont jouer ensemble, apprendre à se connaître, puis à s’aimer. Adolescents, ils font l’amour pour la première fois sur une petite plage isolée, instant de tendresse et de douceur absolu. Mais l’âpreté de la vie les rattrape immédiatement puisque le corps d’un gamin s’échoue sur la plage, un gamin qui avait comme eux rêvé d’autre chose. Moment fondateur, Giula et Salvatore sont liés à jamais. Ils se quitteront, se retrouveront, partiront, reviendront, mais toujours, malgré leur milieu différent et le chemin de la vie qui les éloigne, ils partageront le souvenir de cet instant double. « Les tortues reviennent toujours » nous relate donc avec sensibilité la relation entre Giula et Salvatore mais aussi le comportement dans cette île devant l’arrivée des migrants. Un texte malgré l'arrière-plan thématique d’une grande douceur et d’une grande humanité.

« Expliquer qu’un pays qui ne se souvient pas d’avoir été un peuple migrant n’a ni futur ni passé. »

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Fiche #2309
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jacques Van Schoor


Maïssa BEY

Nulle autre voix
L'Aube

7 | 248 pages | 04-11-2018 | 19.9€

« Vient toujours le moment où il faut choisir. Choisir entre l’insupportable et … l’insupportable. On ne voit pas arriver ce moment. » Sa vie s’est en effet terminée le jour où elle a décidé de mettre fin à l’inacceptable. Elle a tué son mari, elle a tué « l’homme ». C’était la seule façon de s’en sortir, de se libérer et pourtant sa vie s’est arrêtée à cet instant, « je suis passée de l’autre côté de ma vie ». Elle a été condamnée, elle a été emprisonnée, elle a purgé sa peine et est sortie de prison, dans le silence. Elle a rejoint son frère, le seul en qui elle continuait d’avoir confiance. Puis une écrivain est venue pour recueillir son témoignage et écrire son histoire. Elle-même a trouvé en prison dans les mots la force de survivre, elle écrivait pour les autres prisonnières. Alors elle accepte. Elle raconte son enfance, le comportement de sa mère, le mariage forcé, les coups… Ses études supérieures n’auront rien empêché… Elle raconte les mensonges, les brimades, le silence, réel enfermement avant la prison, baisser les yeux et se taire, la soumission, « mes semblables et moi étions génétiquement programmées pour l’obéissance, la soumission. », la haine qui s’installe et grandit, l’enfermement et la vie carcérale. « Nulle autre voix » expose sans artifice la condition de la femme en Algérie sans guère d’espoir, un récit très rythmé, des phrases courtes, un ton doux et violent, poétique et âpre, et affleurent toujours une révolte et une violente colère.

« Le visible et le caché. Deux socles sur lesquels repose la société. Ce qui ne se voit pas n’existe pas et ne peut donc être répréhensible. »

« Pour moi, la première violence est de s’arroger le droit de disposer de l’autre. Du corps de l’autre. Au nom d’une supériorité légitimée par la naissance, le sexe, l’argent, la position sociale ou encore par des lois humaines ou divines. »

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Fiche #2236
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Maïssa Bey lus par Vaux Livres


Leïla SLIMANI

Le diable est dans les détails
L'Aube

6 | 62 pages | 25-11-2016 | 9.9€

Joli cadeau de Leïla Slimani des éditions de l’Aube que ces six nouvelles du Goncourt 2016, avis personnel, analyse ou fiction, on reconnaît sa puissance, sa voix, sa détermination, ses cris, le Diable n’a qu’à bien se tenir !

Fiche #1884
Thème(s) : Littérature française


Hugues SERRAF

Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chai
L'Aube

5 | 150 pages | 31-07-2015 | 16€

Un couple s'étiole, prend ses distances, puis se sépare. L'homme reste interdit et la femme disparaît. Le coupable idéal est désigné, le mari ! Il a même laissé ses empreintes sur un sabre sanguinolent ! Le corps de la femme reste introuvable mais l'époux se retrouve immédiatement en prison, et rejoint un Coloc heureusement amical dans une cellule « crade et grise ». Il arrive avec sa vision de la prison construite à partir des films et livres abordant le sujet et tente de retrouver quelques indices de vérité... Son Coloc très curieux aux réflexions pleines de bon sens l'incite à lui raconter son histoire, histoire assez classique d'un couple que le temps pousse vers la sortie et la séparation. Plongée efficace dans l'histoire d'un couple et dans l'univers pénitentiaire, le tout sur un rythme soutenu et avec un ton inventif et décalé et surtout débordant d'humour !

Premier roman

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Fiche #1672
Thème(s) : Littérature française


Maïssa BEY

Hizya
L'Aube

4 | 346 pages | 31-07-2015 | 13€

Hizya est une jeune Algérienne. Diplômée, comme beaucoup, elle ne peut travailler dans son domaine et se retrouve employée dans un salon de coiffure. Cet échec représentatif de la jeunesse d'aujourd'hui révèle aussi une réussite : sa famille a accepté qu'elle sorte de la maison, qu'elle travaille, petite victoire vers une indépendance, premier pas vers la liberté. Car Hizya a des envies, des projets, ils lui sont personnels et elle n'a pas envie qu'on les lui impose. En outre, le salon de coiffure est propice aux conversations, les femmes racontent librement leurs espoirs, leurs envies, leurs rêves mais souvent rattrapées puissamment par la réalité, la famille et la tradition. Hizya puise aussi sa force dans un poème antique, dont l'héroïne possède le même prénom, qui demeure un véritable hymne à l'amour, à la beauté et à la femme. Cela l'épaulera dans son combat pour la liberté, un combat de tous les jours, qui se gagne petit à petit, par petit morceau. Maïssa Bey nous offre un superbe texte à l'écriture poétique, à la fois portrait d'une jeunesse algérienne prête à résister et pourtant oppressée par la tradition et le poids familial mais aussi véritable hymne à la liberté et cri puissant et émouvant d'une jeune femme qui veut pour elle et pour les autres autre chose que ce que lui destine sa famille et la société, être soi, réaliser ce qu'elle a choisi et s'émanciper.

«  C'est ainsi que, de génération en génération, pour maintenir la tradition, des mères exercent leur pouvoir – le seul qui leur soit permis – sur d'autres femmes, d'autres mères, dans l'espace domestique – le seul qui leur soit réservé.  »

«  C'est moi qui les autorise à sortir tête nue ! Tu entends ? L'essentiel est ce qu'elles ont dans la tête, et non sur la tête !  »

«  C'est de moi qu'ils ont peur. Ils ont peur de nous. Ou, et l'idée me vient brusquement, d'eux-mêmes. Je voudrais tellement savoir pourquoi. Savoir de quoi se nourrit cette peur venue du fond des âges et qui semble croître sans cesse pour déferler sur le monde.  »

«  Dans notre milieu règnent en maître deux devises : la loi du silence et le culte du caché. Pourtant je m'obstine à croire que je pourrais être de celles qui veulent forcer le destin.  »

Ecouter la lecture de la première page de "Hizya"

Fiche #1673
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Maïssa Bey lus par Vaux Livres


Samira EL AYACHI

Quarante jours après ma mort
L'Aube

3 | 234 pages | 29-06-2013 | 16.8€

Le narrateur est mort. A trente-cinq ans. Définitivement. Certes, il l’a voulu. Son corps est rapatrié au Maroc, mais ses parents absents, il faut qu’il patiente. Il patientera. Longtemps. Quarante jours. Et chacun lui rendra visite, une dernière fois, viendra devant sa dépouille et parlera sans retenue, enfin. Les révélations se succèdent, le voile se lève. Il écoutera et entendra. Souvent avec surprise, faut-il être mort pour connaître son entourage ? Les démons se dévoilent, les secrets jaillissent. Le discours est réaliste, sans concession, vif, souvent ironique. Les coutumes et croyances sont décrites sans lourdeur, « On servira à manger au peuple, et on ne saura plus si l’on fête ou si l’on deuille. », en espérant que le dessert ne soit pas trop long à arriver !

« Autour de moi, les garçons et les filles oscillaient entre trois expectatives mythiques. Celle de Baudelaire et de ses paradis artificiels. Celle d’Artaud et de ses hôpitaux. Celle de Bukowski au cœur d’une folie ordinaire. Il n’y avait de place pour rien. Ni devant ni derrière. »

« A Paris, mon père n’est qu’une ombre arabe parmi les les ombres arabes. Personne ne le connaît autrement qu’en habit d’ouvrier. Mais à Fès, mon père est un Autre. Un homme qui en impose. »

Ecouter la lecture de la première page de "Quarante jours après ma mort"

Fiche #1317
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Samira El Ayachi lus par Vaux Livres


Samuel ZAOUI

Omnivore
L'Aube

2 | 198 pages | 03-06-2009 | 9.9€

Sam-Elie Mekies a une heure devant lui, une heure avant de mourir. Il l’occupera à nous raconter sa trajectoire, destin tragique d’un petit patron « de gauche » qui se noiera dans son ambition, ambition d’avoir plus, de posséder plus, toujours plus, en oubliant progressivement ses scrupules et convictions. A la tête de sa société Omnivore spécialisée dans la restauration collective, Sam-Elie ne reconnaît plus qu’un Dieu : l’argent. Il rencontre l’homme providentiel qui lui permet d’accéder aux fameux marchés (« Je me demande pourquoi on crée des règles qui servent qu’à compliquer les contrôles sans empêcher la fraude. »)… financement occulte… fausses factures… marchés truqués… tout lui sourit, mais est-il si certain d’être le maître du jeu et de posséder les bonnes cartes ? Un long monologue sans artifice, franc et direct, noir et parfois cynique où le mélange des genres du fameux triumvirat truands, pouvoirs politiques, pouvoirs économiques mène à un terrible gâchis.

Fiche #580
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Jean-Louis ANDREANI

Sole di Corsica
L'Aube

1 | 213 pages | 30-12-2005 | 9€

Deuxième volume des enquêtes de Delphine Mailly, maintenant avocate spécialisée dans les questions de l'environnement. Ses deux amies corses font appel à elle devant les projets immobiliers d'une SCI "Sole di Corsica" en zone protégée. Evidemment, le monde politique se retrouve rapidement mélé à cette affaire : du préfet à un conseiller de l'Elysée, le milieu politique n'en sortira pas grandi et l'affaire se terminera à l'Assemblée Nationale.

Fiche #71
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir





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