« La peine est un espace qui nous est réservé pour apprendre de ce qu’on a perdu. Et on perd si souvent. »
Gilles Jobidon
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Knud né en 1960 d’un père danois et d’une mère allemande nous raconte l’histoire de sa famille, une famille pour laquelle l’héritage de la seconde guerre mondiale sera très lourd. Sa mère a une vie heureuse à Berlin où elle suit ses études lorsque la montée du nazisme la pousse à un exil forcé au Danemark (« …avant que les nazis ne mettent fin à sa vie. ») et dès lors, la mort ne la quittera plus. Knud montre le mépris, la haine et les humiliations que les Danois font subir à ce couple mixte (allemande-danois). Unis par leur amour face à l'extérieur et replier sur eux-mêmes, Knud sera aussi mis à l’écart du couple malgré les sévices qu’il subit également à l’école notamment. Ses parents ne l’aideront pas à s’intégrer. Il ne pourra se protéger seul et restera le petit « boche », souffre-douleur des autres enfants. Les parents s’accommodent de la situation, même si on a l’impression qu’ils vivent à côté d’eux-mêmes, comme des zombies. Quant au petit, il vit dans la peur et l’horreur et restera marqué à jamais par ce quotidien. Devant cette haine constante, il croira même (à tort) que sa mère fut nazie. La seule personne dont il se sent proche est son oncle Helmut lui aussi marqué par la guerre puisque parti à 17 ans sur le front russe (« A l’âge de dix-sept ans, il avait été envoyé sur le front de l’est : il devait marcher sur Stalingrad ; deux millions de morts plus tard, après avoir retraversé en sens inverse l’hiver russe, il revint, trois orteils et l’entendement en moins… et même s’il réussit à revenir vivant au pays, il ne réussit jamais à revenir à lui-même. »). La vie de cette famille montre comment la guerre multiplie les victimes co-latérales comme on dit maintenant : sans l’avoir vécue, Knud en est aussi victime à travers la vie de ses grands-parents et de ses parents qui ne sont jamais réellement revenus de cette guerre. Réquisitoire contre la guerre, ce texte en démontre aussi sa puissance et on a même parfois l’impression que comme une bête blessée, elle est encore là, à l’affût, jamais achevée et toujours prête à se déclencher.
Fiche #258
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Elena Balzamo
Texte intime du philosophe André Gorz qui après 58 années vécues avec sa femme D. lui dédie ce texte très personnel. Seule sa belle-mère prononcera dans ce texte le prénom Dorine de son double indispensable ce qui ne nous empêchera pas de l'imaginer. Il lui adresse ce message discret, sensible et pudique. Leur rencontre date de 1947 et ils ne se quitteront plus, elle la jeune anglaise "belle comme un rêve... à la peau nacrée" et "à la chevelure abondante" et lui l'intellectuel autrichien exilé. A. Gorz s'aperçoit aujourd'hui de l'importance de sa femme dans son parcours d'homme, dans son parcours d'écrivain, dans sa vision de la vie. Dans tous les moments difficiles, elle fut présente pour le soutenir afin qu'il crée et poursuive son oeuvre ("aimer un écrivain, c'est aimer qu'il écrive, disais-tu, alors écris !"). La maladie de sa femme les rapprochera encore et il se consacrera alors uniquement à elle. A 80 ans, André Gorz nous offre et offre à sa femme une tendre et émouvante déclaration d'amour : "Tu m'as donné toute ta vie et tout de toi ; j'aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu'il nous reste".
Fiche #172
Thème(s) : Littérature française
Auteur des remarqués Charmes discrets de la vie conjugale et d'Une relation dangereuse, Douglas Kennedy n'en a pas moins débuté par un polar que Gallimard re-publie en folio. Nick Hawthorne, journaliste américain, décide sur un coup de tête de tout plaquer pour partir à destination de l'Australie. Aussitôt débarqué, il achète un combi VW et part dans un road-movie depuis Darwin à la rencontre du bush en direction de Perth soit trois mille kilomètres plus loin. Le bush demeure inhospitalier et il commet immédiatement sa première erreur : partir de nuit. Sa première rencontre violente avec un 'rou' (kangourou) augure de la suite ! Une australienne aux charmes violents l'entrainera après quelques haltes agréables dans un cul-de-sac dont il aura toutes les peines à s'extraire...
Un polar certainement prochainement sur nos écrans tant son intrigue, son rythme et son écriture concordent parfaitement avec les meilleurs scénarii du genre.
Fiche #88
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Catherine Cheval
Marthe Delerm raconte son enfance de fille de paysans puis sa vie d'institutrice passionnée par son métier dans la région parisienne. Elle débute sa carrière au moment de la guerre. Le livre alterne les récits de la mère et les commentaires respectueux, doux, et poétiques de son fils sur ses souvenirs de famille unie et cette mère attentive et sereine qui l'a regardé devenir écrivain. La tendresse, la douceur et quelques fois la tristesse à peine voilée rendent ce texte attachant.
Fiche #29
Thème(s) : Littérature française
Le journaliste Vatanen quitte tout : son métier, sa femme, son confort. Il est accompagné dans son nouveau départ par un lièvre recueilli blessé sur la route vers une autre vie. Ses rencontres diverses et hautes en couleur animent le livre. Il découvre la vie ardue des campagnards mais libre ainsi que la participation à des actions collectives qui lui permet de découvrir les autres. Un livre qui se lit avec plaisir et toujours le sourire aux lèvres.
Fiche #22
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Anne Colin du Terrail
- Romer - Gorz - Kennedy - Delerm - Paasilinna