« J’ai l’impression d’avoir à peine commencé, et voilà que c’est déjà fini. C’est donc comme ça, mourir, se dit-il. Se tenir tranquille et attendre. »
Robert Seethaler
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Un homme, la quarantaine, célibataire, se rend dans la maison de son père qui vient de décéder. Leur relation a toujours été distendue (« Je lui faisais honte et lui en voulais. »). Il retrouve des textes annotés qu'il a écrit à ses débuts : portraits de femmes et d’hommes modestes tous marqués par la solitude, des destins orientés souvent par des évènements dès l’enfance. Les portraits sont séparés par ses propres réflexions sur son environnement, ses souvenirs, son parcours, son rapport avec ce père qu’il va progressivement (re)découvrir. Un texte sensible, délicat et pudique, des portraits réussis de vies en retrait et isolées.
Ecouter la lecture de la première page de "Parmi d'autres solitudes"Fiche #3209
Thème(s) : Littérature française
Nora Melki avait trouvé le prince charmant au moins pour cette soirée inoubliable… et elle le sera ! Après un passage dans une boîte parisienne réputée des beaux quartiers, elle découvre sa très belle voiture, sa très belle propriété, mais l’homme devient violent et elle le tue d’un coup d'escarpin rageur. Désespérée, désemparée, elle a la lumineuse idée d’appeler Susan Cooper, une auteure britannique de polars installée en France et le dernier polar qu’elle a lu la convainc que Susan Cooper saura la protéger des enquêteurs, trouver la solution et la sortir de ce bourbier. Elle lui envoie un message et Susan Cooper, intriguée et curieuse, y répondra puis se laissera aller à quelques conseils… Un duo étonnant vient de naître… Un faux polar habilement construit et mené, drôle, réjouissant et haletant, avec de nombreux conseils aux écrivains en herbe, « Il n’y a pas d’humour anglais. Les Anglais ont de l’humour, c’est tout. », il ne vous reste plus qu'à découvrir celui toujours très efficace et très fin de
Stéphane Carlier : troisième roman lu par Vaux Livres, troisième coup de coeur !
« L’amitié, dans ses sommets, surpasse largement l’amour. »
Fiche #3155
Thème(s) : Littérature française
Gustavo et sa femme représentent pour certains le couple idéal, un amour sans faille. Aussi lorsque les policiers fracturent la porte de leur maison, ils ne s’attendent pas à trouver Gustavo un couteau à la main et couvert du sang de sa femme retrouvée morte. Gustavo est accusé, puis condamné. Ses parents sont désespérés, son père se retrouvent seul et ne peut supporter que son fils adoré soit le coupable. Il devient vieux, alors c’est maintenant ou jamais. Il enlève trois personnes ayant pris part à l’accusation de Gustavo (un avocat, une juge et une témoin) et se rend à la police. Si l’innocence de son fils n’est pas prouvée, chaque semaine, un otage mourra. Le vieil homme est déterminé, devient mutique et ne lâchera aucun indice sur ses otages, une « belle » preuve d’amour d’un père pour son fils…. En outre, il exige que l’enquête soit menée par une inspectrice, Indira Ramos, qu’il estime intègre. Le compte à rebours est lancé… L’inspectrice au caractère affirmé et animée d’une phobie des microbes, est accompagnée d’un inspecteur avec qui les relations sont tendues, l’enquête s’annonce compliquée ! Une belle palette de personnages des bas fonds jusqu’aux plus puissants, une intrigue bien menée et complexe, une inspectrice attachante, têtue et perspicace, une belle découverte.
Ecouter la lecture de la première page de "Le bon père"Fiche #2844
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Thomas Dangoumau
L’enterrement de Serge est programmé : Serge Blondeau, 64 ans en 2019, vient de mourir à Tusy, et dans une petite église de Saône-et-Loire, quelques-uns se préparent pour un dernier adieu. Serge fait partie de ces modestes, de ces invisibles, alors chacun s’attend à une triste journée : Arlette sa femme dévastée par sa disparition, Gilberte, sa mère, qui veut profiter de cet évènement particulier pour faire une annonce importante à ses proches, Brigitte, sa sœur, qui ne l’a jamais apprécié et qui espère repartir au plus vite retrouver son amant et récupérer une maison de sa mère, Bernard son beau-frère qui aimerait bien recouvrer les quatre cent francs prêtés en 1998 à Serge, Dédé, son pote ex-taulard cloué dans un fauteuil d’handicapé, sa nièce qui aurait aimé mieux le connaître et quelques autres… Et cette journée qui va finalement durer deux jours (même un enterrement peut être perturbé par une grève…), personne ne l’oubliera ! Une série d’inattendus, de découvertes, de rencontres vont venir bouleverser voire égayer le déroulement prévu… Une palette de personnages vrais, singuliers, attachants, émouvants à qui l’on souhaite longue vie en souvenir de Serge pas si modeste que ça !
« … de lui glisser à l’oreille qu’elle sera heureuse à nouveau, qu’il ne faut pas qu’elle l’oublie, que c’est comme ça que ça marche, que la vie nous balance des caillasses et, quand on ne s’y attend plus, quand on se dit qu’on ne recevra que ça, des caillasses, ce sont des fleurs qu’elle répand sur nous, des fleurs de cerisiers japonais… »
Fiche #2764
Thème(s) : Littérature française
C’est l’histoire d’un homme, vous, moi, un homme qui, pour une raison inconnue, change de chemin, quitte le convenu, l'attendu, abandonne la routine. Un matin, au lieu de tourner à droite pour rejoindre son lieu de travail, il part à gauche, définitivement à gauche. Et immédiatement, dès le bout de la rue, il découvre l’inconnu, de nouveaux lieux, de nouvelles personnes, de nouveaux objets, un autre regard sur la vie. Avec des rebonds à la Devos, les rencontres stupéfiantes et les situations inattendues s’enchaînent, un inventaire à la Prévert, les chiens se mettent à miauler, les fleuristes à vendre des lunettes, les ânes chantent la Marseillaise, les chiens guides perdent la vue... C’est imprévisible, surprenant, loufoque, absurde, fantaisiste et donc évidemment souvent très drôle.
Ecouter la lecture de la première page de "Le contraire de d'habitude"Fiche #2684
Thème(s) : Littérature française
Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins
Le Cherche Midi
4 | 223 pages | 12-01-2020 | 20€
Guille, petit bonhomme attendrissant de neuf ans, rêve d’être Mary Poppins. En effet, il a connu Mary Poppins avec sa mère qui partageait souvent avec lui ses aventures. Mais depuis, sa mère est partie pour un long voyage et n’en est pas revenue, seul avec son père, il attend donc sa lettre hebdomadaire avec impatience. Alors pour pallier cette absence et alléger ces attentes, Guille a choisi les mots, les histoires et le rêve. Sa différence l’isole à l’école, il reste seul avec Nazia sa petite copine, également rejetée par les autres. Cet univers qu’il s’est créé lui permet de montrer de la joie, des sourires, mais derrière ce masque, qu’y a-t-il ? Sonia, sa maîtresse, et Maria, psychologue scolaire, s’interrogent. Son père tente de le protéger, fait tout pour, et préfère garder le silence sur le départ de sa maman, mais qui protège qui réellement ? Tendre, émouvant, lumineux, délicat, derrière chaque sourire, les larmes ne sont pas loin. Un livre magique qui rappelle que derrière l’innocence des enfants, il y a aussi une remarquable acuité pour découvrir ce que les adultes veulent leur cacher.
Ecouter la lecture de la première page de "Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins"Fiche #2468
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Vanessa Capieu
Bruxelles n’a pas été épargnée par la terrible épidémie d’Ebola III qui plonge l’Europe dans une phase terrifiante. Les morts se multiplient, la sauvagerie se développe au grand jour, chacun s’isole, se protège, la peur de l’autre est permanente. Roxanne vit seule, se drogue aux médicaments pour tenter de survivre encore quelques temps, mais le cœur n’y est plus, même si Mehdi vient encore lui rappeler ce que vivre veut dire. C’est alors qu’un évènement vient bouleverser son quotidien, voire son avenir. Son ex parti avec sa fille a contracté le virus, y succombe mais lui laisse Stella leur fille murée dans le silence et qui ne connaît finalement pas sa mère qui reste interdite devant cette petite personne étrange. Une nuit, la violence franchit le seuil de leur appartement et décide Roxanne au départ. Elle se souvient de sa maison de famille, loin dans la campagne, et choisit l’exil espérant s’éloigner de la barbarie et du virus et peut-être créer de réels liens mère-fille avec Stella. Chacune prend ses marques dans la maison, Roxanne retrouve quelques connaissances qui l’accueillent avec joie, mais hélas, la violence n’épargne pas la campagne et en outre, une présence fantôme étrange semble occuper la maison, et les fantômes, chacun le sait, peuvent être inquiétants ou protecteurs…
Ecouter la lecture de la première page de "De Profundis"Fiche #1852
Thème(s) : Littérature française
Trinité, Berthe et Simone vivent à Seclin dans le Nord et se rencontrent fréquemment et parlent, et elles ont beaucoup de choses à dire, ces « réfractaires au désordre établi » ! Ces trois prolos le disent sans retenue, avec toute la liberté qu’elles s’octroient et surtout avec leur langage (parfois bien vert) et leurs expressions, « j’entretiens des rapports de courtoisie avec la langue française » malgré quelques « trous de conjugaison ». « On mange, on boit, on se parle, on s’aime et surtout l’on rit » résume parfaitement ce roman singulier. Un bon mot à chaque page, des dialogues truculents et vifs, de l’humour en permanence, une critique évidente de notre société où les pauvres sont écrasés et en réalité délaissés, de l’ironie et de la révolte. Des personnages solidaires débordant de vie qui tentent de vivre comme ils l’entendent et espèrent continuer de rire en refusant « la dictature de la tristesse », un sentiment bien éloigné à la lecture de ce texte !
« L’action doit toujours précéder la réflexion. C’est ce que n’ont jamais compris nos chers intellos. »
« Je hais la modération sous toutes ses formes. Qui ne consume pas sa vie la laisse s’éteindre. »
« Tu as raison, on enjolive toujours le passé. On se souvient de l’ivresse et on oublie la gueule de bois. »
« Oui, ma Berthe, ça pèse lourd, les chagrins. J’ai les artères obstruées par les larmes refoulées. »
Fiche #1680
Thème(s) : Littérature française
Marthe Simonet sexagénaire depuis peu se retrouve seule dans sa petite maison de Plouerbec qu’elle avait choisie avec son mari maintenant décédé. Côte morbihannaise, terre magique, océan miroir, « terre de départ, terre d’accueil. Ultime bout de l’Europe. La Bretagne semble avoir calqué sa rugosité sur celle de l’Océan ». Initialement isolée, elle voit peu à peu l’espace se combler. La région attire, des gens différents s’installent. Marthe, « assurément une dame », continue sa route, sans se retourner, sans s’inquiéter, aide les enfants en difficulté, intervient à la bibliothèque, mots fléchés et surtout son jardin et ses fleurs. Aucune plainte devant ce quotidien réglé et répétitif mais imperceptiblement, le lecteur ressent un manque, une envie. Et un prospectus municipal annonce le projet de rachat des maisons du quartier à bons prix. Acceptation pour certains, résistances pour d’autres. Après la présentation du projet (pour le bien collectif évidemment…) par le Maire, l’organisation se met en place. Les rencontres s’accélèrent, les rapprochements aussi, surtout avec l’étranger, le vieil allemand solitaire, d’habitude peu bavard et souvent en mer, confrontation de deux personnages opposés qui apprendront à se connaître, à partager leur poésie notamment, deux expériences différentes de la vie se rejoignant. Sur un ton délicat, Bertina Henrichs suggère souvent sans dévoiler, provoque réflexion et accroît ainsi les liens du lecteur avec ses personnages le tout avec l’odeur si justement suggérée des embruns et du vent marin.
« A quel moment précis faut-il changer de stratégie, renoncer à la solution idéale pour en adopter une autre ? A quel moment faut-il se résigner ? C’est une grande question. »
Fiche #1030
Thème(s) : Littérature française
- Harté - Carlier - Diaz - Carlier - Gourio - Palomas - Pirotte - Naour - Henrichs