« Un homme, ce n'est jamais insignifiant dans une demeure. »
Fatou Diome
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Personne ne semble connaître Pablo lorsqu’il descend du train dans la petite gare de Pozenegro, achète cash un appartement minable et s’y isole. Evidemment, les rumeurs grondent... et rapidement, le village sait qu’il est un architecte renommé et riche. Mais que vient-il faire ici ? Que fuit-il ? Qui fuit-il ? Que cache-t-il ? Les appétits s’aiguisent... Au milieu de ce marasme et des secrets de chacun, seule Raluca se range immédiatement à ses côtés, il faut dire que Raluca est particulière, folle pour certains, en tous cas débordante de vie et d’enthousiasme, « copine avec tout le monde », « Reluca est imparfaite. Glorieusement imparfaite. », « Reluca est capable de rendre possible l’impossible... Elle est forte comme un démon, mais c’est un ange. » Pablo est donc tombé sur la bonne personne, elle saura le mettre en confiance, lui faire accoucher son secret, réorienter sa vie et partager sa bonne étoile. Rosa Montero aimante littéralement le lecteur grâce à une intrigue rondement menée, des secrets qui se dévoilent au fil des pages et surtout deux personnages différents, attachants, avec des facettes proches de chacun de nous, cherchant à solutionner des failles traversant l’humanité.
« Ce que nous appelons folie n’est qu’une tentative désespérée de moins souffrir. »
« Ce en quoi se divise vraiment l’humanité, c’est entre gentils et méchants. »
« La peur est comme une pierre que tu charries dans ton estomac... La peur est un parasite, un envahisseur. »
« Car vieillir, c’est être occupé par un étranger. »
Fiche #2725
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Chirousse
Bruna Husky est une réplicante de combat, techno-humain, femme de demain, une vie programmée pour dix ans, de 25 à 35 ans. Et ce compte à rebours l’interroge et l’angoisse : comment vivre quand la date de fin est fixée définitivement ? Dans le même temps, dans une zone dangereuse, elle enquête sur des poubelles atomiques accompagnée d’un inspecteur protecteur, d’un tripoteur ambigu, et d’une jeune réplicante lui ressemblant particulièrement. Entre le roman d’anticipation et le polar, « Le poids du cœur » nous interroge sur nos espoirs, notre vie, notre avenir et ce que nous faisons sur terre et ce que nous allons faire de la Terre.
« Nous allons tous mourir. Ce que nous faisons pour supporter ça, c’est l’oublier. »
« Vieillir, tu sais, c’est devenir peu à peu l’otage de ton corps. Toi, tu croyais naïvement que ton corps c’était toi, mais à partir d’un certain âge tu découvres qu’en réalité c’est un extraterrestre, un inconnu… Et encore plus angoissant, que c’est un inconnu qui te tue. »
« Moi, j’ai toujours eu peur de ceux qui ont plus de réponses que de questions. »
Fiche #2563
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Chirousse
Comment survivre au mal absolu quand on a quatorze ans ? Comment étouffer ses cris, sa révolte, sa douleur ? Dita a en effet douze ans quand elle découvre son premier camp nazi, ce sera Terezin, puis Auschwitz. Evidemment, elle sera confrontée à l’horreur, à la mort, à la maladie, à la souffrance, à la peur, mais un rayon de lumière viendra des livres. Huit livres. Huit livres à protéger, à cacher, à réparer. Huit livres à chérir. Désignée comme responsable, elle sera « Mademoiselle la bibliothécaire ». Des hommes prendront d’énormes risques pour assurer un semblant de classe, pour parler de ses livres, de leurs récits, rencontrer leurs personnages, les commenter, les compléter, s’envoler ailleurs, dans un autre monde, un monde libre, vers la vie, le monde d’hier, le monde de demain. Un instant, un bref instant, mais si vital. Un roman (basé sur des faits réels) bouleversant autour d’une héroïne exceptionnelle qui rappelle le trésor qu’est la littérature et comment elle peut nous aider à vivre même au cœur de l’horreur absolue.
Ecouter la lecture de la première page de "La bibliothécaire d'Auschwitz"Fiche #2562
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Chirousse
Soledad est une grande séductrice et elle redoute plus que tout de devoir dire qu’elle était une grande séductrice. Elle a en effet maintenant la soixantaine et son amant vient de la quitter pour rejoindre une jeune femme à qui il fera un enfant. Doute sur son avenir, sur sa capacité de séduire, crainte de voir le désir s’envoler à jamais, peur de ne plus jamais sentir un regard se poser sur soi. Son métier, elle prépare une exposition sur les écrivains maudits, ne peut lui suffire. Alors, pour faire la leçon à son ancien amant, elle engage Adam, un jeune gigolo, beau comme un Dieu, attirant. Elle sort avec lui, il devient son amant et elle, addict. Sans limite, frisant parfois le pathétique, elle est prête à tout pour lui et même pour ses proches. La chair est évidemment une réflexion lucide au ton vif non dénué d’humour sur le vieillissement au féminin, la hantise de ne plus séduire, d’être mise sur la touche, à l’écart et place avant tout l’Amour au centre de l’existence.
"Etre maudit, c'est savoir que votre discours ne peut avoir d'écho, parce qu'il n'y a pas d'oreilles capables de vous comprendre. En cela, être maudit ressemble à la folie, lâcha brusquement Soledad. Etre maudit, c'est ne pas correspondre à son époque, à sa classe sociale, à son milieu, à sa langue, à la culture à laquelle on est censé appartenir. Etre maudit, c'est désirer être comme les autres, mais ne pas pouvoir. Et vouloir être aimé, mais ne susciter que de la peur ou peut-être du rire. Etre maudit, c'est ne pas supporter la vie et surtout ne pas se supporter soi-même."
Fiche #1902
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Chirousse
Rosa Montero chargée de rédiger une préface au journal de Marie Curie s’est laissée emporter par le tourbillon de la vie de Marie et en nous racontant sa vie, elle nous parle aussi d’elle-même et le lecteur se retrouve entraîner avec bonheur au coeur de ces deux vies. Elle nous parle évidemment de la volonté extrême de Marie, de son amour puissant pour Pierre et pour la science qu’elle plaçait au-dessus de tout, de la science et de la radioactivité, de l’exil et des difficultés rencontrées, de la place de la femme, d’amour, de son rôle de mère, des relations enfants-parents en Pologne et en Espagne, de souffrances et de combats, de la mort d’un époux… Ces deux femmes ont partagé beaucoup d’expériences similaires, et Rosa Montero raconte tout, enfin presque, puisqu’elle gardera le silence à propos de Pablo…
Deux femmes hors norme, un texte étonnant et attachant, qui aborde des thématiques toujours très contemporaines, éclairé par une écriture vivante et enjouée qui happe le lecteur dès les premières lignes.
« Les livres naissent d’un germe infime, un œuf minuscule, une phrase, une image, une intuition, et ils grandissent comme des zygotes, organiquement, cellule après cellule, en se différenciant en tissus et en structures de plus en plus complexes, jusqu’à devenir une créature complète et souvent inattendue. »
« Fernando Pessoa l’a très bien exprimé : ``La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que la vie ne suffit pas.’’ Elle ne suffit pas, non. C’est pour ça que je suis en train d’écrire ce livre. C’est pour ça que vous êtes en train de le lire. »
« Mais il faut avoir vécu longtemps, je suppose, et avoir su apprendre de la vie, pour en venir à comprendre qu’il n’y a rien de plus important ni de plus splendide que le chant d’une enfant sous un figuier. »
Fiche #1567
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Myriam Chirousse