« J’aime que les mots soient comme des bonbons qu’on a envie de laisser fondre sur la langue du diable. Des mots à sucer, à rêver, à enfermer dans une boîte à malice. Juste pour le plaisir de les ressortir de temps à autre. Et de les faire rôtir au milieu d’un champ de pâquerettes. »
Nadine Monfils

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Romans traduits par Pierre Szczeciner

S.A. COSBY

Le roi des cendres
Sonatine

4 | 410 pages | 10-08-2025 | 23.5€

en stock

Roman s’est éloigné de sa famille de longue date. Il a laissé son frère, son père et sa sœur à Atlanta pour gérer avec réussite une entreprise de gestion de patrimoine. Son père et sa sœur continuent de gérer la crématorium familial malgré la mystérieuse disparition de la mère et le frère enchaîne les échecs accro à diverses drogues. Lorsque sa sœur l’appelle pour lui annoncer qu’après un accident, son père est dans le coma, Roman revient à Jefferson Run, ville ou village tant tout le monde se connaît, où la violence s’exprime à chaque coin de rue. Il retrouve sa famille qu’il aime malgré ses dérives, ses échecs, ses silences et secrets (« A la fin de cette journée, les mensonges deviendront leur langage d’amour. »). Rapidement, l’accident du père lui apparaît suspect d’autant plus que son frère, Dante, se retrouve au cœur d’affaires très louches et les gangs rivaux s’intéressent à lui... Roman aime Dante, son petit frère, et ne peut que le protéger et tenter de le sortir de ce faux pas. Roman va alors être confronté à la violence pure et brutale où la vie n’a plus aucune valeur pour certains. Heureusement, il est riche, sait gérer l’argent des autres et a une capacité d’adaptation hors norme, pour le meilleur et le pire... Epaulé par son dangereux ami Khalil, il va affronter les gangs avec comme seule solution, leur anéantissement. Un roman noir de noir au cœur d’une violence sans limite, souvent gratuite, et d’une famille qui s’aime avec un secret comme fondement et poison.

« L’argent c’est de l’acide. »

« Devenait-on nécessairement un monstre si on commettait un acte ignoble pour une bonne raison – sauver la vie de son frère, par exemple ? »

« Le karma, c’est ce qui te poursuit. Ce que tu mérites, c’est ce qui finit par te rattraper. »

« Il n’y avait pas de limites. Il n’y avait que des choix. »

« ... on n’aime pas ses parents parce qu’ils sont parfaits, mais parce qu’ils persévèrent malgré leurs imperfections. La grâce demeure inaccessible, la beauté réside dans le fait d’essayer de l’atteindre. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le roi des cendres"

Fiche #3347
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Pierre Szczeciner


S.A. COSBY

Le sang des innocents
Sonatine

3 | 400 pages | 04-01-2024 | 23€

Titus Crown est de retour dans le sud des Etats-Unis, soit disant pour s’occuper de son père. Il vient de quitter (étonnamment ?) le FBI et revient dans son comté d’enfance, à Charon, pour y devenir le premier shérif noir. Et rapidement, il constate que « Le Sud ne change pas. On a beau essayer d’oublier le passé, il finit toujours par se rappeler à nous de la pire des manières. ». Racisme et religion ancrent le quotidien de tous. Il a été élu mais pour beaucoup, malgré sa droiture, son intégrité et son honnêteté absolues, il reste un Noir, un usurpateur et pour les autres, il n’est jamais loin d’être un traître. Dans cette atmosphère tendue, il est appelé pour une fusillade dans le lycée. Arrivé sur place avec son équipe, il apprend que Lattrel, un jeune noir désoeuvré, a assassiné un enseignant apprécié de tous. Lors de son interpellation, le jeune Lattrel est abattu par la police. Bavure ou légitime défense ? Titus devra trancher. Mais avant tout, il voudrait savoir pourquoi Lattrel a choisi de tuer M. Spearman que tous les enfants et tous leurs parents de Charon connaissent et apprécient. Titus n’est pas au bout de ses surprises et les morts violentes et horribles vont s’enchaîner… Un superbe personnage qui regarde avec lucidité ses congénères, leur croyance, leur racisme, leurs difficultés, leur faiblesse comme leur force et tente de rester droit, humain, attentif aux autres dans une ambiance, pesante, violente, usante. L’intrigue comme les personnages sont complexes et nous tiennent en haleine dans une intensité constante, de la première à la dernière page.

« Parfois, le deuil est un amour inexprimé. Parfois, c’est l’incarnation du regret. »

« Le mal n’est jamais trop compliqué. Par contre, il a beaucoup de culot. »

« … le diable n’est que le nom qu’on donne aux choses horribles qu’on se fait les uns aux autres. »

« Tout le monde est seul, papa, on préfère juste croire que ce n’est pas le cas… »

Ecouter la lecture de la première page de "Le sang des innocents"

Fiche #3122
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Pierre Szczeciner


Greer HENDRICKS

Sarah PEKKANEN

Une femme entre nous
Sonatine

2 | 454 pages | 28-07-2018 | 22€

C’est l’histoire d’un chat et de deux souris. Ils sont attendrissants tous les trois. Le chat semble doux, gentil, attentionné, protecteur. La première souris reste étonnée que ce chat brillant s’intéresse à elle. Mais elle y croit jusqu’au jour le matou préfèrera une autre souris. Et les apparences sont souvent trompeuses, le chat possède aussi des griffes et parfois sa sauvagerie originelle jaillit au travers d’un violent coup de pattes. Quant aux souris, si elles arrivent à s’allier pour éviter le pire, elles sont capables de devenir fauve par leurs ruses et intelligences. Néanmoins, le combat demeure a priori déséquilibré alors l’aspect psychologique, les manipulations et faux-semblants sont primordiaux, et Greer Hendricks et Sarah Pekkanen les ont développés avec une attention évidente et accomplie associés à une narration qui monte en puissance tout au long de l’affrontement pour le plus grand plaisir du lecteur (un seul bémol mais qui n’entache en rien la lecture, que les traducteurs adorent à un point inégalé le mot sororité !). Inattendu et très efficace !

Ecouter la lecture de la première page de "Une femme entre nous"

Fiche #2175
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Corinne Daniellot, Pierre Szczeciner


David CORBETT

Une certaine vérité
Sonatine

1 | 550 pages | 10-08-2013 | 22€

En 1994, Jude McManus a 17 ans quand son père est retrouvé mort dans les eaux d’un lac. Il était flic à Chicago et de lourds soupçons pesaient sur lui et son équipe, Phil Stroke et Bill Malvasio. Accident ? Suicide ? Cette disparition ne sera jamais élucidée même si Jude assiste à la perquisition en règle de sa maison par les collègues de son père qui ne se gênent pas pour donner leurs avis. Phil et Bill quittent quant à eux le devant de la scène… On retrouve Jude en 2004 comme garde du corps d’Alex, un scientifique américain, dans la République du Salvador. Dans ce pays gangrené par la pauvreté, la violence et la corruption, Alex est venu réaliser un audit pour un grand groupe concernant l’exploitation de l’eau. Bill Malvaisio navigue également entre les Etats-Unis et le Salvador. L’homme n’a plus aucune limite et il agit aussi bien pour son compte que comme homme de main d’un chef mafieux. Bill contacte alors Jude lui proposant de faire venir au Salvador Phil Stroke pour le relancer et le sortir de la panade. Jude y voit l’occasion de connaître enfin la vérité sur la fin de son père mais une certaine proximité avec ces deux hommes a résisté au temps et aux doutes sur leur honnêteté à Chicago. Bill parait sincère et repenti, mais Bill ne fait rien gratuitement… et Jude même s'il refuse longtemps la réalité, vient de tomber dans un engrenage terrible. La trame est dense puisqu’elle allie une intrigue haletante, un portrait efficace des relations entre l’Amérique et le Salvador comme de l’état affolant de cette République.

Premier roman

« Je pense que nous sommes tous des ordures. »

« Et qu’était l’amour sans un peu de trahison ? »

« Peut-être qu’ici c’est ça, la seule solution quand on veut sauver quelque chose, pensa-t-elle en rentrant dans la maison. Il faut le tuer d’abord. »

« Pourquoi est-il si difficile pour nous autres Américains – et pus particulièrement pour nous autres hommes américains – de concevoir qu’on puisse ne pas avoir envie de nous ? »

Ecouter la lecture de la première page de "Une certaine vérité"

Fiche #1336
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Pierre Szczeciner