« Donner un voix au désir, c’est lui donner un corps qui peut respirer et vivre. »
Caleb Azumah Nelson
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Le 12 mai 1976 sera un grand jour pour Nicolas Laroche, le premier, le dernier. A treize ans et demi, il s’apprête à vivre sa première finale de coupe d’Europe, de football naturellement, Saint-Etienne affrontant le tenant du titre, le Bayern de Munich dans l’Hampden Park de Glasgow. Adolescent passionné de foot, il nous raconte en parallèle l’avant-match, sa vie, ses copains, le collège (« D'ailleurs, je déteste être adolescent. Je n'aime pas ce temps où tout nous semble définitif alors que tout est transitoire.). Sa préparation du match est perturbée, quelques mois avant le jour J, sa mère quitte la maison, ses parents divorcent. Mais avant la rencontre, son père a déjà trouvé une remplaçante accompagnée d’une chose s’annonçant être son fils : « Maman est partie et papa l’a remplacée par Virginie, un peu plus tard. Moi je l’ai remplacée le jour même par une équipe de football. » Même si l’ASSE prend une grande place dans ses pensées, un questionnement récurrent revient concernant ses parents, leur rupture, le départ de sa mère, l’amour de son père. Il vacille et seuls les Verts le maintiennent en état de continuer à jouer ! Alors lorsqu’il s’installe avec son père, sa nouvelle femme et son fils (quelle tristesse de regarder avec ces ignares, et oui, regarder un match de football, c’est aussi une histoire de partage et d’amitiés), il est tendu, très tendu. La victoire doit être au bout, sinon comment supporter de vivre toute son existence en vaincu, à se poser sempiternellement les mêmes questions sans réponse, pourquoi cette défaite ? pourquoi ces maudits poteaux étaient-ils carrés ? ... Joli et émouvant portrait d’un adolescent sensible et toujours dans l'absolu, bouleversé sans avoir pu en parler par la séparation de ses parents et adulant (hélas peut-être) une équipe de football devenue mythe.
Premier roman
« C’est cela que j’aime le plus dans le football : se diluer dans une foule qui vibre à l’unisson et se laisser emporter par ses mouvements démesurés. Ouvrir la bouche pour crier et sentir les gradins vibrer sous la clameur démultipliée. Se dresser en levant les bras au ciel et voir la vague soulever une écume de milliers de mains tendues. Je suis entré en football comme on entre en religion, le jour où pour la première fois j’ai été secoué par cette jouissance éphémère de se sentir tout-puissant en disparaissant dans la houle d’une foule. C’est cette émotion que depuis j’aime ressentir au stade, ce moment océanique où l’on ne se laisse pas simplement emporter par la vague, mais où l’on devient la vague. »
« Finalement, c’est toujours la même histoire lorsqu’il s’agit de la foi, ce n’est qu’à la fin que l’on sait si on a eu raison d’y croire ou pas. »
Fiche #2191
Thème(s) : Littérature française