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Amemiya Hatoko a vingt-cinq ans, sa famille est « une lignée d’écrivains calligraphes qui remonte, parait-il, à l’époque Edo, au XVIIème siècle. » Un long apprentissage, fastidieux, est donc nécessaire pour maitriser cette pratique. Enfant et adolescente, Hatoko y est soumise sous les ordres et conseils de sa grand-mère, « l’Ainée » qui l’a élevée. Un jour, elle a l’impression de se faire voler sa jeunesse, alors elle se rebelle et part. Aujourd’hui, elle est de retour pour reprendre la papeterie Tsubaki de sa grand-mère et son métier d’écrivain public. Le récit mêle donc ses souvenirs avec sa grand-mère qu’elle va (re)découvrir et ses rencontres pour son travail. Chaque lettre est différente, chaque demande aussi, Hatoko reçoit un large panel de la population. Ecrire pour les autres est un art : choisir les mots, le papier, l’encre, la plume, la disposition, l’enveloppe, un travail précis, minutieux, rien n'est laissé au hasard. Demander l’écriture d’une lettre, c’est aussi susciter une rencontre, un aveu, une confession et Hatoko doit savoir écouter, analyser, comprendre. La culture japonaise fleure à chaque page, atmosphère douce et délicate avec l’influence constante de la nature et des saisons : on n’écrit pas la même lettre en automne (« ... une saison qui donne envie d’écrire. ») et en été comme on ne mange pas la même chose : « Manger amer au printemps, vinaigre l’été, piquant l’automne et gras l’hiver. » Une belle plongée vaporeuse, profonde et délicate dans la culture japonaise sous la forme d’un portrait féminin et d’un lieu de partage où chacun est reçu avec attention et humanité.
Ecouter la lecture de la première page de "La papeterie Tsubaki"
Thème(s) : Littérature étrangère Traduction :
Myriam Dartois-Ako
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