« Le souvenir d’une amitié, c’est encore de l’amitié. »
Benoît Sourty
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James Vann est de retour en Californie. Il débarque depuis l’Alaska et retrouve sa famille, parents, frère, ex-femme et David et Cheryl, ses deux enfants. Une famille inquiète. Son frère le prend en charge dès son arrivée à l’aéroport et tente d’établir le dialogue, de le soutenir. James en effet ne le cache pas, c’est certainement son dernier voyage, il a décidé d’en finir, il est venu avec son Magnum et il ne repartira pas. Il est en perpétuel questionnement, « Mais je n’arrive pas à interrompre mes pensées. Mon cerveau ne s’arrête jamais. » Pourquoi vivons-nous ? Quelle est notre place, pourquoi continuons-nous d’explorer le chemin ? Des raisons mercantiles ? égoïstes ? « Je pense que c’est le problème, cet instant où j’ai commencé à avoir besoin d’une raison. Qui sait pourquoi cet instant est apparu. » Un questionnement vertigineux. En outre, face à son passé, il considère sa vie ratée, deux vies de couple, deux séparations, un père à temps partiel, le fisc qui lui tombe dessus… Ses « cogitations sur l’existence, lancinantes et infinies, à toujours tout remettre en question » font que vivre devient une épreuve insurmontable. Mais Doug veille et le surveille, le prend sur son dos et tente désespérément de le ramener sur le chemin de la vie, tout vie mérite d’être vécue. Et naturellement la tâche est ardue, pénible. Le lecteur suit assidûment cette épreuve, les efforts de Doug et même parfois de James et espère jusqu’au bout que James déposera le Magnum au fond de sac, reviendra sur son choix définitif et retrouvera une place auprès de ses enfants et de la vie. Un récit qui plonge au cœur de la torture psychologique qui étouffe un homme sans réponse qui peut être lu comme un préquel ou un miroir à l’inoubliable Sukkwan Island.
« …il aimerait pouvoir la rassurer, être un père, être normal, être celui qu’il est censé être, mais c’est tout bonnement impossible. Comment réussissait-il à le faire avant ? »
« Comme ce serait incroyable de dormir, simplement. »
« Aucun néant ne peut être assez vide pour effacer tout ce que nous avons aimé ou tout ce qui nous manque. »
« Et un sentiment terrible de perte…. Une caverne en lui, insondable. Une pierre y tomberait pour l’éternité. »
Fiche #2361
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Derajinski