« Je ne te quitte pas. Je ne te lâche pas. Je souffle sur ta vie. Je souffle sur tes doigts. Souffler. Souffler pour que la lueur minuscule qui s'allume parfois dans tes yeux ne s'éteigne jamais. »
Françoise Lefèvre

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Hugo Boris - La délégation norvégienne

Hugo BORIS

La délégation norvégienne
Belfond

275 pages | 19-08-2007 | 17.5€

René Derain rejoint une forêt du nord de l’Europe avec son chien pour un stage de chasse. Cinq hommes et deux femmes de différents pays européens partageront son quotidien pendant quelques jours. Pas encore arrivé à destination, il s’arrête et observe la forêt ; même son chien s’inquiète et reste paralysé, immobile, sans voie devant ce mur. Elle semble étrange, interdite, refermée, absorbante. Il poursuit pourtant son chemin et est le dernier à arriver à destination. Bizarrement, le propriétaire du pavillon de chasse responsable du stage est absent. Les stagiaires prennent possession du chalet et entreprennent leurs premières sorties. Peu à peu, Derain ressent une tension poindre au travers des anecdotes contées lors des veillées et de ces sorties. Chacun semble jouer un rôle déjà écrit et la fin lui paraît peu à peu inéluctable. Un piège puissant, machiavélique et fantastique se referme sur lui. Son assassinat ne saurait tarder, c’est écrit ! Mais qui tire les fils de cette histoire ? Ce qui est certain, c'est que le lecteur aura son rôle et sans son intervention, l'histoire restera sans fin ! Hugo Boris réussit à installer une atmosphère lourde et inquiétante par petites touches et le fantastique de la situation accroît le suspense et l’intérêt du lecteur pour cette épopée tragique. On retrouve l’environnement de l’excellent « Scène de chasse en blanc » mais sa violence est remplacée par une dose mesurée de fantastique qui accroît l'étrangeté du récit et l'oppression ressentie par la lecteur.

« Une peur singulière le gagne, lui, le garde forestier, qui n’a jamais rien ressenti de tel dans son pays. La peur de l’ombre, la peur du silence, la peur du bois sombre à la tombée de la nuit. Il y a quelque chose d’inquiétant dans cette montée de la peur lorsqu’il n’y a évidemment personne. Et son chien qui n’aboie pas... Quelque chose ne va pas. Le chien est anormalement immobile. ».

Fiche #266
Thème(s) : Littérature française


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