« Peu d’hommes tuent. La plupart se contentent de mourir. »
Audur Ava Olafsdottir
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Alba est une linguiste spécialisée dans les langues minoritaires, donc en voie d’extinction. S’interroger, analyser les mots, c’est son métier, mais n’est-ce pas aussi s’interroger sur l’homme ? Elle voyage beaucoup et prend l’avion régulièrement, son empreinte carbone prend ainsi part à une autre extinction annoncée… Elle est aussi relectrice-correctrice et travaille actuellement sur les textes d’un poète avec qui elle a eu une aventure alors qu’il était étudiant et elle le vit mal. Alors sur un coup de tête et deux fautes d’orthographe, elle quitte tout, pour rejoindre un coin perdu de l’Islande (« Le seul bruit que tu entendras, c’est le hurlement du vent. ») et décide de planter moult arbres (« … il faut planter trois cent cinquante arbres pour compenser chaque vol par-dessus l’océan. ») pour tenter de compenser, d’entretenir la vie, de combattre… Elle rencontre les villageois (et découvre leur amour pour leur langue) mais aussi les réfugiés qui s’échouent en Islande (« il n’y a pas que des cétacés qui s’échouent sur les côtes de ton pays…) et notamment le jeune Danyel. Les mots, la grammaire, les arbres, la nature, Alba les aime, les respecte, les palpe, les observe, les décortique avec attention et tendresse et dans sa retraite ou son retrait, elle perpétuera cette passion et son combat : planter les arbres, mettre les mots islandais à disposition des migrants. Toujours un bonheur de retrouver la sensibilité d’Audur Ava Olafsdottir qui excelle pour laisser tranquillement le lecteur rentrer dans l’intimité d’Alba page après page, mot après mot (et ils sont pesés), proposer sans rien imposer et malgré un état des lieux objectif et noir, la conclusion reste optimiste.
Ecouter la lecture de la première page de "Eden"Fiche #3107
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Eric Boury