« La peine est un espace qui nous est réservé pour apprendre de ce qu’on a perdu. Et on perd si souvent. »
Gilles Jobidon
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Clemens est un jeune de la bourgeoisie allemande d’avant guerre. Ballotté d’institut en foyer, Clemens est une sorte d’elfe, d’une beauté remarquable, image de l’aryen parfait, mais gracile et d’une grande douceur et délicatesse. Il est musicien et un violon l’accompagne sans relâche : « Ce violon sanglé à l’enfant, c’était bien l’âme du grand-père virtuose. ». Virtuose lui aussi, il joue, rejoue sans cesse, ne quitte jamais son violon, un couple qui s’autoprotège : « Il doit le sauver du chaos ! » En effet, le chaos menace le monde, il verra disparaître son entourage un à un. Il freinera l’échéance mais la violence le rattrapera et l’enrôlera aussi. Le jeune garçon fermera les yeux en découvrant la beauté de l’océan et sa violence recherchant la musique la plus idoine pour représenter ce sublime tableau ambivalent. Violence et beauté, culture, musique, art et barbarie, côte à côte, voisines, se côtoient, s’affrontent à chaque guerre qui recommence et sur ce champ de bataille, des anonymes, des innocents. Littéraire, poétique, dense et profond, de superbes descriptions et une réflexion essentielle face au fracas du monde, hier comme aujourd’hui.
« On perd son temps dans la vie, mais un soir à sept heures dix-sept, ou un matin, on s’éveille tout à coup au milieu des grands arbres. Quelque chose se met à exister soudain… »
« La musique habite un monde inaccessible, elle est comme l’âme des absents. »
Fiche #3252
Thème(s) : Littérature française
Alba est une linguiste spécialisée dans les langues minoritaires, donc en voie d’extinction. S’interroger, analyser les mots, c’est son métier, mais n’est-ce pas aussi s’interroger sur l’homme ? Elle voyage beaucoup et prend l’avion régulièrement, son empreinte carbone prend ainsi part à une autre extinction annoncée… Elle est aussi relectrice-correctrice et travaille actuellement sur les textes d’un poète avec qui elle a eu une aventure alors qu’il était étudiant et elle le vit mal. Alors sur un coup de tête et deux fautes d’orthographe, elle quitte tout, pour rejoindre un coin perdu de l’Islande (« Le seul bruit que tu entendras, c’est le hurlement du vent. ») et décide de planter moult arbres (« … il faut planter trois cent cinquante arbres pour compenser chaque vol par-dessus l’océan. ») pour tenter de compenser, d’entretenir la vie, de combattre… Elle rencontre les villageois (et découvre leur amour pour leur langue) mais aussi les réfugiés qui s’échouent en Islande (« il n’y a pas que des cétacés qui s’échouent sur les côtes de ton pays…) et notamment le jeune Danyel. Les mots, la grammaire, les arbres, la nature, Alba les aime, les respecte, les palpe, les observe, les décortique avec attention et tendresse et dans sa retraite ou son retrait, elle perpétuera cette passion et son combat : planter les arbres, mettre les mots islandais à disposition des migrants. Toujours un bonheur de retrouver la sensibilité d’Audur Ava Olafsdottir qui excelle pour laisser tranquillement le lecteur rentrer dans l’intimité d’Alba page après page, mot après mot (et ils sont pesés), proposer sans rien imposer et malgré un état des lieux objectif et noir, la conclusion reste optimiste.
Ecouter la lecture de la première page de "Eden"Fiche #3107
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Eric Boury
La princesse, fille unique du dernier Sultan de Zanzibar, vit une aventure avec son jeune serviteur, esclave eunuque. Evidemment, personne ne voit cette relation d’un œil bienveillant et attendri. L’époque est toujours et encore violente : négriers, colons font parler la force brute… Au milieu de cette oppression, la belle Uhuru garde sa liberté et continue de chanter et danser suscitant l’admiration de la princesse. Les révoltes qui naissent ou couvent dans l’Afrique de l’Est viennent également enrichir ses rêves mais la liberté reste encore une utopie, même pour une princesse… Conte pour adultes qui bouscule, ironique, caustique, roman historique, philosophique, roman d’amour, un roman singulier (notamment par l’écriture), dense et multiple.
« Aucun sang n’est meilleur marché qu’un autre, aucune âme ne vaut moins qu’une autre, aucun homme n’est né pour être un esclave ou un maître. »
« Tous les humains sont des sauvages, seuls les animaux ont vraiment bon cœur. »
Fiche #2959
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Xavier Luffin
Yu Ling est nounou dans la même famille à Pékin depuis plusieurs années. Elle s’occupe de Dada avec fermeté mais amour. Mais aussi par amour pour son compagnon ou par lassitude, elle décide avec son acolyte, M. Courge, de kidnapper l’enfant. Avec cet enlèvement et ce qu’elle sait sur les activités de la famille, une belle rançon est assurée... Sauf, que le même jour, le grand-père maternel de Dada puis son père sont arrêtés et inculpés pour corruption alors que sa mère s’éclipse discrètement. Retour à la case départ ! Le compagnon de Yu Ling prend la poudre d’escampette avec ses économies, et elle revient avec Dada et une oie dans la maison familiale devenue sans famille. Comment Yu Ling et Dada vont-ils vivre cette épreuve ? Dans la déchirure ou dans l’amour ? Vont-ils se repousser ou se réunir ? Resteront-ils tous les deux les hôtes de marque de l’hôtel du cygne qui accueillent ceux qui n’ont pas d’amis ? Un joli et original roman, tendre et émouvant, avec deux personnages attachants qui disent aussi un peu de la Chine d’aujourd’hui.
« En fait, on est tous aussi démunis quand vient la souffrance. »
Fiche #2740
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Lucie Modde
Voilà une tranche de vie fraiche et attachante à dévorer à pleines dents : Ibidem Serpicon, « humaniste libertaire de gauche » regarde le monde et nous invite à l’accompagner pour notre plus grand plaisir. Ibidem adore déambuler, flâner dans Paris et observer avec bienveillance (souvent) la vie et ses semblables, enfin semblable, peut-être est-ce un peu exagéré ! L’homme ne se sent pas bien dans notre monde, alors que faire : poésie, dérision, autodérision, humour, tragi-comédie, un mélange lumineux pour repousser le désespoir, « voir la vie comme un imbécile heureux. » et développer une certaine philosophie de vie débordante d’humanité.
Premier roman
Fiche #2714
Thème(s) : Littérature française
Noële n’a connu qu’elle, ne connaît qu’elle, la Géante. Elle vit à ses pieds, masse de pierre impressionnante, protectrice ou dangereuse. Noële y est totalement insérée, incluse dans la nature, elle la connaît parfaitement, la respecte, l’écoute, la scrute, la craint. Un peu sorcière, elle connaît les plantes, sait s’en nourrir, comment se soigner. Seul Rimbaud, son frère, qui parle davantage aux arbres qu’aux hommes l’accompagne. Existence spartiate, mais elle semble l’accepter. Jusqu’à l’arrivée de deux inconnus. Deux personnes bien ancrées dans le monde d’aujourd’hui, ouvertes sur l’extérieur. Ils connaissent le monde, elle ne connaît rien du monde, elle connaît La Géante, ils ignorent tout de la Géante. Maxim s’installe dans une maison proche d’elle, malade, il est venu se mettre à l’écart. Noële va jouer le rôle de factrice, et s’occuper des lettres échangées entre Maxim et Carmen. Et Noële les lira, découvrira une autre vie que la sienne, d’autres mots, les apprivoisera, d’autres sentiments jusqu’à interférer dans la relation. L’écriture de Laurence Vilaine magnifie une nature indomptable et le portrait de cette femme solitaire prête à s’éveiller à un autre monde.
Ecouter la lecture de la première page de "La Géante"Fiche #2561
Thème(s) : Littérature française
Un été norvégien aurait pu rendre compte des lamentations, des regrets débordant d’aigreur et de mélancolie d’un écrivain vieillissant se retournant vers sa jeunesse mais E. M. Gudmundsson a évité ce piège avec tendresse et joie. Il nous offre le roman d’une génération d’Islandais ancrée dans l’Europe entre la Norvège et l’Europe du sud, une génération de « trop jeunes pour être hippies et trop vieux pour être punks ». Alors ils flirteront avec les idées anarchistes, prendront la route, et Gudmundsson entamera son chemin de littérature et de poésie (« Je suis devenu poète même si j’ignorais ce que ça signifiait. Je ne le sais toujours pas, la poésie, c’est une pièce dans laquelle on pénètre, et d’où on ne ressort jamais. »). Vivre, écrire. « Ecrire, c’est vivre ». Et pour vivre, des petits boulots. Apres, durs, en Norvège notamment. Ils y brûleront leur jeunesse accompagnée parfois par la drogue. Gudmundsson invite parfaitement le lecteur à le suivre, à l’accompagner, dans ses rêves, dans ses naïvetés, dans son amour de la poésie, dans son admiration d’auteurs. Le regard sur sa jeunesse est réaliste enrichie d'une pointe d’ironie sans mélancolie. Un bel et discret hommage à la jeunesse, au voyage, à la poésie, aux rêves et à la poésie.
Ecouter la lecture de la première page de "Un été norvégien"Fiche #2555
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Eric Boury
Découvrir un nouveau roman d’Audur Ava Olafsdottir procure toujours un grand bonheur, notamment pour ses personnages, leurs failles et leur humanité. Pourtant dans « Miss Islande », peut-être de manière plus prégnante que dans ses précédents romans, l’Islande n'est pas loin d'être le personnage principal, ce pays attaché à ou amoureux de ses volcans, de la mer, de son climat, de ses couleurs souvent sombres, « spectacle aussi grandiose que terrifiant ». Mais l’Islande, est aussi le pays des mots où « il est un mot pour chaque pensée qui vient au monde ». Les trois autres personnages baignent dans cet espace, la jeune Hekla (nom d’un volcan) persuadée de son destin d’écrivaine quittera rapidement son père pour Reykjavik et occupera des petits boulots en attendant. Elle y retrouvera son ami Jon John, homosexuel, et son amie d’enfance Isey qui deviendra très (trop ?) rapidement maman de deux enfants et figera ainsi si vite son avenir. Hekla passe autant de temps avec sa machine à écrire (même dans le monde de l'écriture, être femme peut être un handicap) que Jon avec sa machine à coudre, il est en effet styliste. Ces deux là dénotent, ne rentrent pas dans les cases habituelles. Et en 1963, leurs différences sont vécues par certains comme des agressions et ils peuvent parfois leur faire savoir avec violence. Mais Hekla et Jon resteront unis pour faire face. Encore donc de beaux portraits lumineux et attachants, deux poètes combattants pour leur différence et leur liberté face aux vieux conservatismes.
« Nous sommes tous pareils, des baleines déboussolées et mortellement blessées. »
Fiche #2411
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Eric Boury
Damya aurait pu continuer de danser. Un soir de novembre de 2015 l’en a empêché. Damya aurait pu retrouver ce rendez-vous manqué avec un homme. Un soir de novembre de 2015 l’en a empêché. Mais Paris continue de vivre, avec ces blessés, sur le retour, lentement. Et Damya va arpenter ses rues. Elle est en effet chargée par l’une ses amies de repérer des figurants pour La Douleur qui représenteront les déportés qui rentrent, un casting géant, « La rue pullule d’étoiles anonymes », sous forme de traversée de Paris pour dénicher des visages éprouvés, des corps tordus. Elle doit rechercher la douleur et observera des hommes et des femmes dans leur vie quotidienne au coeur de la capitale, car ces potentiels figurants ont un passé et un présent bien réels qu’ils supportent et vivent souvent tragiquement bien loin des palaces parisiens. Hubert Haddad décrit avec poésie cette errance, ce voyage éprouvant avec une grande douceur, comme une danse lente, précise, aérienne et esthétique.
« Certains rêves ne durent qu’un éclair et contiennent en eux toute la mémoire. »
Fiche #2108
Thème(s) : Littérature française
Il y a toujours dans les personnages de Audur Ava Olfasdottir une part qui touchera chaque lecteur. Ils sont touchants, profonds, parfois drôles, et toujours humains. Elle excelle à leur donner corps et à les inviter réellement dans l’espace de chacun de nous. Jonas Ebeneser n’échappe pas à la règle ! Il a sept cicatrices et tente de les « réparer » comme il restaure et retape avec passion les objets endommagés ou hors d’usage. Lassé par son existence, avec le fusil de son voisin (pour en finir ou pour se défendre ?) et sa boîte à outils, il décide de quitter les trois femmes qui se sont éloignées de lui (son ex, sa fille et sa mère) pour aller dans un pays dévasté par la guerre où réparer n’est pas un vain mot. Mais réparer les autres et soi-même dans un pays éprouvé par la guerre peut aussi inciter à dresser un bilan objectif de sa vie et Jonas reste un modeste même s’il fait maintenant partie de ceux qui savaient et qui ont agi quoiqu’il en pense. Reconstruire, agir, se reconstruire et vivre. Délicat, sensible, lumineux et émouvant !
« Je suis comme l’aquarelle qui s’efface à l’eau. »
« Peu d’hommes tuent. La plupart se contentent de mourir. »
« Le silence sauvera le monde. »
Fiche #2047
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Eyjolfsson
Le garçon n’a ni prénom, ni nom, et il ne parle pas, un enfant sauvage, une page quasi-vierge. Il a vécu avec sa mère et pas grand-chose, dans le sud de la France, au cœur d’une campagne éloignée de tout. A la mort de sa mère, il prend la route en 1908, décide de partir et débute une autre vie, la rencontre avec les hommes (il ne sait rien, « eux savent ») et l’humanité et son quotidien : une lumière ténue parfois, de la noirceur souvent, mais il part affronter la vie, « Sens, touche, goûte, étreins, respire. ». Au hasard de ses pérégrinations, il croise un géant, l’Ogre des Carpates, avec qui il demeure quelques instants et écrit les premières lignes apaisées de sa vie puis Emma, sa première rencontre féminine (après sa mère). C’est alors que la première guerre éclate et le garçon se retrouve au cœur des carnages, de l’horreur et de l’absurdité de ce conflit. Blessé, il rentrera à Paris avant de reprendre la route. Le héros de Marcus Malte est muet, ne prononcera jamais un mot et pourtant, en refermant le livre, le lecteur est convaincu de le connaître intimement, de ressentir ses émotions, le portrait est donc parfaitement réussi mais Marcus Malte mène de front un rappel de l’histoire de cette période (première partie du XXème), le style est travaillé et personnel avec de belles trouvailles, le texte est rythmé, un pavé que l’on dévore avec grand bonheur, Marcus Malte s’est éloigné avec talent de ses romans noirs habituels et c’est une vrai réussite !
« Et de grâce faites que le mystère perdure. L’indéchiffrable et l’indicible. Que nul ne sache jamais d’où provient l’émotion qui nous étreint devant la beauté d’un chant, d’un récit, d’un vers. »
« L’homme peut tout inventer. Il peut tout créer et peut tout détruire. Au choix. »
« Les habitudes sont tenaces mais on n’est pas obligé de vivre, on peut se contenter d’être en vie. »
Fiche #1874
Thème(s) : Littérature française
Zulma publie enfin le premier roman d’Audur Ava Olafsdottir (après les trois suivants !). On retrouve déjà la poésie et la tendresse présentes dans les trois ouvrages suivants. Des personnages (ordinaires) et un pays (contrasté) rudes, mais éclairés par des moments lumineux ouvrant à une certaine sérénité. Agustina est une gamine handicapée peinant à se déplacer. Sa mère est partie sur les traces d’oiseaux migrateurs et son père n’a fait que passer, « Elle a été drôlement courte, l’union de tes parents, dit Nina. Quatre ou cinq jours tout au plus. Et il a plu tout le temps. ». Elle aurait été conçu dans un champ de rhubarbes sauvages où elle aime maintenant à s’allonger. Nina une femme d’une soixantaine d’années, qu'on aimerait rencontrer, prend soin d’elle avec tendresse, humour et simplicité. Agustina a du caractère et, encouragée par Nina, se lance un défi, gravir le sommet voisin (844 m)… Audur Ava Olafsdottir nous enchante une nouvelle fois avec ses personnages attachants et son amour de la vie.
Premier roman
Fiche #1815
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Eyjolfsson
Une petite fille de 9-10 ans nous raconte sa vie, sa relation avec sa mère, leur départ à Broadway. Elle vit seule avec sa mère, son père et son frère étant partis vers Paris : « Tout ce que je demandais, c’était d’être avec mon père, ma mère, mon frère et mes amis. », c’est son rêve, son souhait le plus fort. Mais, en attendant, elle demeure seule avec sa mère, accepte et réalise tous ses désirs. Comédienne, sa mère décide de partir à Broadway, certaine que la gloire et les rôles l’attendent. Coup de tonnerre, c’est la fille qui est embauchée en premier pour un rôle grâce à sa voix qui séduit le producteur. La petite fille nous relate alors le quotidien de ce duo où elle fait tout pour sa mère, ses désirs étant étouffés : la petite fille n’étant pas finalement celle que l’on croit ! Après l’excellent « Papa tu es fou », William Saroyan continue d’explorer avec tendresse les relations filiales mais introduit cette fois, un déséquilibre évident dans le lien familial.
« Une maman c’est bien suffisant, quelquefois même c’est trop. »
« Parce que les parents n’ont jamais été des enfants, semble-t-il, et pourtant c’est bien ce qu’ils restent toujours. Ca continue ainsi toute la vie. C’est comme ça, il faut l’accepter et faire de son mieux. »
Fiche #1772
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Annie Blanchet
La mère d’Hildur vient de mourir. Elle lui lègue une lettre, une petite maison jaune sur une île, et beaucoup de souvenirs. Hildur n'a jamais pu dire ''Mamam'' ou ''mère'', elle appelait sa mère Siggy, une mère atypique, froide, extravagante, dépressive et mélancolique. Alors Hildur revient sur ses souvenirs avec une grande originalité, pour comprendre sa mère et son comportement mais peut-être aussi pour mieux appréhender ses propres liens avec son fils Tumi. Le fil du discours est étonnant, les enchaînement surprenants autant que l’écriture et les images suscitées ce qui fait que ce livre sur la mort, la dépression, et la famille est unique.
Premier roman
« J’ai envie de vivre et mourir à la fois. D’être et de partir. Nous sommes tous bipolaires. Le désir d’un retour aux sources vit en chacun de nous, en lui s’unissent les balbutiements et la fin. Nauséeuse, j’entends une voix qui monte des profondeurs de la mer : ''Tu est l’argile de la terre'' … »
Fiche #1732
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Christophe Salaün
La science avance, avance, et rien ne peut l'arrêter. Le possible s'étend expérience après expérience. Hubert Haddad envisage dans « Corps désirable » une nouvelle étape, la transplantation d'une tête humaine sur le corps d'un autre homme. On y viendra, sans aucun doute. Cédric après un accident devient le cobaye idéal. L'opération est une réussite, l'aspect purement médical est résolu, le corps et les organes sont réunis, vivent, la vie triomphe et la médecine aussi. Mais qu'en est-il de la pensée, de la psychologie ? Cédric pourra-t-il accepter ce corps sans questionnement ? D'où vient-il ? Quel est son vécu ? Quelle est son influence ? Pourra-t-il encore aimer et être aimé ? Hubert Haddad dans un roman troublant à suspens aborde une longue série de questions essentielles, le progrès, la science, la médecine, l'identité, l'amour, la vie, la mort.
« Un être humain qui veut se perfectionner doit toujours rester lucide et serein, sans donner l'occasion à une passion ou à un désir momentané de troubler sa quiétude et je ne pense pas que la poursuite du savoir constitue une exception à cette règle. »
Fiche #1648
Thème(s) : Littérature française
Long (mais trop court) dialogue ou face à face, entre un père et son fils. Les échanges sont vivants, frais, débordent de joie, de vie, de respect et d'attention. L'un veut vivre de son écriture, l'autre est un écrivain en herbe, amour des mots, de la lecture. Mais c'est aussi un roman d'apprentissage sans aucune lourdeur et le roman de la transmission, de l'enseignement d'une certaine idée de la vie, du plaisir, carpe diem. Les deux, toujours complices, s'écoutent, se mêlent, parfois l'adulte devient enfant et l'enfant adulte. Le père répondra à toutes les questions de la vie sans retenue et avec franchise. Le ton est plaisant, entre sérieux et humour, moqueries et respect, réalité et invraisemblance, un panel complet en 140 pages ! Les faits les plus communs de la vie sont prétextes à dialogues joyeux. Très belle idée de rééditer ce texte universel et extrêmement « moderne » de 1957, superbe hommage à la vie, au goût de vivre, qui n'a pas pris une ride !
« Les mauvaises herbes encaissent bien des coups durs, a répondu mon père. Mais si tu tournes le dos une minute, les voilà qui reviennent, tranquilles et simples comme toujours, sans faire les orgueilleuses et les fiérotes, et sans se fâcher d'avoir été attaquées tant de fois. C'est vraiment de voir ça recommencer perpétuellement. »
« Ce qui a le meilleur goût dans le hot dog, c'est le monde entier, a-t-il dit ; donc le bon endroit pour en manger un, c'est la rue. »
« Tu sais, Papa, je ne comprends rien du tout. C'est très bien comme ça. »
« Papa, écrivons tous les deux des choses qui feront rire les gens, même si nous ne gagnons pas beaucoup d'argent, parce que, à quoi ça sert, la vie, si les gens ne rient pas ? »
Fiche #1640
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Danièle Clément
Des années d’expérience ont été nécessaires à Fannie pour que personne ne s’aperçoive qu’elle avait un œil de verre. Ces collègues notent seulement une raideur, des mouvements singuliers. Mais ce soir, elle a rendez-vous. Avec Freddie, un jeune emblématique de Wall Street. Elle arrive en avance, dernier étage d’un parking couvert. Elle attend, il arrive dans son superbe coupé Mercedes. Freddie ne sait pas encore qu’il est au cœur de la vengeance de Fannie, ses parents ont tout perdu en tombant dans le piège des subprimes et il va bien falloir trouver quelques explications à ce drame… Acéré, puissant, brut, un direct du gauche qui vous laisse KO.
Le deuxième texte « Ceux qui construisent les bateaux ne les prennent pas » évoque l’obsession d’un flic, Ingmar, pour retrouver l’assassin de Paul. Vingt-sept ans qu’il est mort, Paul. Son meilleur ami. Il fut le dernier à le voir, à lui parler. C’est lui aussi qui innocenta le coupable idéal. Et depuis l’assassin court toujours. Et Paul le retrouvera, saura dire à tous la vérité. Enfin, Paul tente de s’en persuader…
Fiche #1535
Thème(s) : Littérature française
Lors d’un réveillon bruyant à Reykjavik, Maria n’entend pas vraiment ce que lui annonce son mari Floki. Après onze années de mariage, il la quitte en lui assurant néanmoins qu’elle sera toujours la femme de sa vie. Une évidence ! Il part partager l’existence de l’un de ses collègues homme, spécialiste comme lui, de la théorie de chaos, deux experts du domaine en effet, et Maria peut en juger d’elle-même ! Choc, déflagration, Flora se remémore leur vie commune, l’arrivée des jumeaux, leur démarche d’adoption qu’elle continuera seule, recherche des indices, des mensonges... Elle est épaulée par sa voisine, Perla, une naine experte conjugale et écrivain. Ce petit lutin, qui écrit un roman au thème pas très éloigné de l’expérience de Maria (fiction et réalité progresseront de conserve), deviendra vite indispensable et lui sera d’un grand secours pour affronter le passé, le présent et son futur après ce bouleversement. Comme à son habitude, Audur Ava Olafsdottir sait parler avec douceur de la vie et de ses bouleversements quotidiens, de la famille, des relations humaines, le ton est vif, drôle, ironique, tendre et la lecture particulièrement agréable et plaisante.
« L’ennui, poursuit-elle, c’est que les gens pensent que l’amour va tout sauver. Les plus emmerdants exigent que l’amour les sauve d’eux-mêmes. »
« L’expérience m’a appris que la conduite humaine est aléatoire, capricieuse et imprévisible. »
Fiche #1452
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Eyjolfsson
Il était temps. Il était temps pour Bjarni Gislason depuis sa maison de retraite d’écrire à Helga pour lui clamer une dernière fois son amour, un amour qu’il a jugé impossible. Les témoins sont disparus, sa femme Unnur comme Helga et son époux et il peut enfin se raconter, revenir sur sa vie rude d’éleveur de brebis, sur l’opération malheureuse que subit sa femme, sur son attirance jusqu’à l’obsession pour Helga. L’homme d'une grande sérénité est simple, poète, vrai, attentif à son environnement et sa confession âpre, sincère et lucide. Un monologue aussi éblouissant et émouvant que rugueux que l’on lit d’une traite.
"Croire au progrès et se l'approprier est une chose, mais c'en est une autre que de mépriser le passé... C'est quand les gens tournent le dos à leur histoire qu'ils deviennent tout petits."
Fiche #1323
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Eyjolfsson
Les immortelles constitue le résultat d’un marché entre un écrivain et une prostituée à Port-au-Prince. Un corps, un sexe contre la transcription d’un témoignage sur un monde que le dernier tremblement de terre a éprouvé, garder mémoire des femmes prostituées disparues, ne pas les oublier. Histoire de la belle et très convoitée Shakira, amoureuse d’un écrivain et des livres pourtant étrangers à ce monde. Brûlot vif, percutant, direct, cru, dérangeant, à la forme et au style singuliers.
« Finalement, un homme poète c’est un peu comme une femme engrossée par les mots. »
Fiche #1189
Thème(s) : Littérature étrangère
La narratrice a trente trois ans, son mari la quitte, et sa meilleure amie Audur est enceinte de jumeaux. Hospitalisée, Audur lui confie son enfant, un jeune garçon différent, prothèses auditives, grosses lunettes déformantes. Quelque peu désemparée, elle n’a pas élevé d’enfants et les a peu fréquentés, elle hésite à l’accueillir. Venant de gagner à la loterie, cette femme libre décide de partir avec sa vieille voiture, de l’emmener visiter son île, un voyage pour se découvrir, s’apprivoiser. L’attachement ne fera que croître au fil des kilomètres, l’enfant saura lui faire ressentir la place qu’elle a prise à ses côtés (« Je t’avais dit qu’il te changerait »). Ses souvenirs, ses rêves et ce tour de l’île apaiseront peut-être son passé et lui ouvriront un nouvel horizon. Le voyage est joyeux, rythmé. Les péripéties attendrissantes de ce couple dans cette île singulière, poétique et pluvieuse, la liberté et le détachement de cette femme suscitent une complicité réelle avec le lecteur qui retrouve avec joie toute l’humanité et l’amour de la vie déjà instillés dans « Rosa Candida » avec un zeste de cocasserie en sus.
Ecouter la lecture de la première page de "L'embellie"Fiche #1165
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Eyjolfsson
Brice illustrateur de livres pour la jeunesse a choisi de déménager pour une grande maison à la campagne afin d’attendre le retour inespéré de sa femme journaliste partie en Egypte. Sans nouvelles, il préfère partir avec toutes leurs affaires en cartons. Il prend possession de sa nouvelle maison, mais l'installation peine et les cartons demeurent souvent intacts. Il les éventre quand le besoin s’en fait sentir. En attendant un signe de sa femme, il n’a plus l’envie de travailler, il se laisse vivre et les occupations dans le coin sont rares. Il rencontre Blanche, personnage étrange, sorte de fée sans âge qui trouve qu’il ressemble étrangement à son défunt père. Ils se voient régulièrement sans vraiment se comprendre et puis, comme souvent dans les romans de Pascal Garnier, le rythme s’accélère, les failles s’accroissent et se dévoilent. Le roman noir et le drame prennent son ampleur agrémentés d’un humour désespéré. Ce dernier roman posthume vivement conseillé ne restera pas dans les cartons. "Oui, il y a bien une vie après la mort... celle des autres, bien entendu" sans oublier celles des livres.
"Quand on a une vie intérieure, on a fatalement une double vie. Restait à savoir laquelle des deux allait bouffer l'autre."
"Rien n'est plus émouvant qu'un couple de vieillards vu de dos."
Fiche #1085
Thème(s) : Littérature française
Opium Poppy, ou la tragédie de la guerre des hommes face aux mondes des enfants, suit les traces d’un petit paysan afghan dans un pays écrasé par la guerre et le trafic d’opium. Même l’exil ne suffira pas à le sauver. La guerre et ses protagonistes vident les têtes, lavent les cerveaux, et poussent au départ, à la fuite, engendrent de profondes mutations dans le psychisme de chacun. La survie est une lutte permanente, incite à de lourds compromis, vous bouscule, vous transforme et inhibe toute réflexion. Chacun devient un rouage d’une machine puissante que personne ne maîtrise. L’enfance n’existe plus, et pire, l’avenir est définitivement et irrémédiablement marqué, obstrué (« Le passé n’est jamais si simple »), les vies futures sont réglées, inexorablement. Un roman bouleversant, noir, d’une grande simplicité comme un miroir réaliste et sans révolte de la guerre et de notre propre monde. Vous n'oublierez pas le petit Alam, je vous l'assure !
Fiche #955
Thème(s) : Littérature française
A 22 ans, le jeune Islandais Arnljotur se décide à quitter sa famille après le drame qui l’a frappée. Sa mère est décédée lors d’un accident de voiture et le laisse avec son père bientôt octogénaire et son frère qui reste anormalement silencieux. Arnljotur, petit rouquin, était très proche de sa mère qui trouva la force, quelques instants avant de mourir, de l’appeler, de le rassurer, de le conseiller et de lui offrir une dernière preuve d’amour. Elle lui avait fait partager sa passion pour les roses dans la serre et le jardin où elle cultivait une variété exceptionnelle sans épines et à huit pétales, la Rosa Candida. Avant de partir, Arnljotur raconte son enfance, ses liens familiaux forts encore resserrés à la mort de sa mère, mais aussi la naissance de sa fille née un jour particulier, après une rencontre rapide, sans avenir. Lorsque Arnljotur part restaurer une roseraie d’un monastère du continent, il emporte évidemment quelques boutures de la Rosa Candida qui perpétueront la mémoire de sa mère. Ce premier roman traduit en France d’Audur Ava Olafsdottir est une vraie réussite, un livre véritablement apaisant qui dégage une atmosphère remplie de tendresse et délicate. Ce « garçon des roses » charme par sa naïveté et sa candeur, sa tendresse dans sa relation à l’autre et avec sa fille, dans ses sentiments et ses préoccupations. Un charme aux accents féminins indéniables dans ce portrait tendre d’un homme solitaire attentif aux autres auquel il ne manque que l’odeur de la Rosa Candida mais avec un peu d'imagination, vous la devinerez au fil des pages…
« Le problème, c’est bien entendu que le travail au jardin se fait dans la solitude et le silence et que je n’ai donc pas l’occasion de m’exercer à parler »
Fiche #777
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Eyjolfsson
Géométrie d’un rêve est le journal d’un romancier qui a été fou d’amour de Fedora, une soprano lyrique. Il croit fuir sa mémoire et son passé en s’installant sur les côtes du Finistère dans un vieux manoir. Mais l’ambiance des lieux le ramène inexorablement vers son histoire et il entreprend donc un journal. Son enfance, ses rencontres, Fedora, Amalya étudiante connue à Kyoto se mêlent aux nombreux personnages de fiction compagnons du romancier. Les personnages déteignent les uns sur les autres, la réalité étouffe la fiction et vice-versa. La frontière devient floue et peu à peu, si le lecteur franchit le pas, se laisse bousculer, il est happé dans le tourbillon et s’imprègne des nombreuses références qui enrichissent le texte. Un roman exigeant et ambitieux.
Fiche #647
Thème(s) : Littérature française
Dès le premier mot, le lecteur se retrouve face à une petite fille dont il ne connaîtra pas le prénom, sorte d’Alice bretonne, amoureuse des arbres et notamment d’un hêtre confident et meilleur ami. Petite fille rêveuse, imaginative, chaque personnage qu’elle décrit oscille entre réalité et fiction. Elle dépeint son entourage tel qu’elle l’apprécie, le ressent : Marie, une mère souvent absente et partie retrouver son amante du moment dans l’ile des veuves, un père disparu et Teresa une gouvernante mexicaine attentionnée et aux petits soins pour elle. Jusqu’au jour où s’installe chez elle, Samuel, l’Indien terrible bûcheron venu menacer son royaume. Un univers magique, mystérieux, étrange et secret qui ne se dévoilera vraiment qu’à la dernière page. Superbe texte (ou conte) à l'écriture parfaitement maîtrisée.
Fiche #575
Thème(s) : Littérature française
Martial et Odette Sudre changent de vie. Ils se sont décidés à rejoindre les Conviviales, résidence clôturée, sécurisée, réservée aux séniors. Ils arrivent sur le lieu les premiers, suivis de près par les Nolde puis par Léa femme seule donc nécessairement suspecte… Chaque couple débarque avec sa personnalité, son histoire, son passé, ses peurs et ses lubies, ses espoirs et tente de retrouver l’harmonie dans ce lieu paisible, trop paisible peut-être... Ils ne croisent que M. Flesh, le gardien bourru chargé de la sécurité et de l’entretien du domaine et Nadine, jeune animatrice qui doit tenter de les amuser et de les occuper. Pascal Garnier excelle pour installer des ambiances harmonieuses, sereines, qu’un grain de sable viendra tragiquement enrayer et faire basculer dans le noir et le tragique. Cette fois, il s’agit d’un camp de gitans qui s’installe à proximité du domaine. La peur et ses conséquences même dans un petit groupe explose littéralement ce petit havre de bonheur, les secrets jaillissent, la haine surgit… jusqu'à l'implosion finale !
Fiche #499
Thème(s) : Littérature française
Marcus Malte nous propose trois nouvelles où il démontre qu'il a l'art de décrire des situations où tendresse et violence se mêlent définitivement. Dans la première, François est un enfant réservé à qui ses parents imposent des colonies de vacances. Il y retrouve le jeune Mestrel et sa fascination semble l'aveugler. Un château où l'atmosphère est pesante... Dans la seconde, quatre adolescents nés alors que le nuage de Tchernobyl survolait la France vont jusqu'au bout de leurs convictions. Et enfin, la dernière nouvelle est la déclaration d'admiration pour le fondateur de son club d'un minot marseillais pourtant promis à un bel avenir footballistique...
Fiche #474
Thème(s) : Littérature française
Edmond, le narrateur, se retourne et se penche avec poésie sur sa vie, sur trois périodes, à chaque fois à la veille de Pâques, fête familiale ancestrale : l’enfance, l’âge adulte et enfin la vieillesse. Arménien, Edmond vit en Iran dans une zone de l’ancienne Arménie où cohabitent deux communautés : des Arméniens d’obédience catholique et des musulmans. Naturellement le quotidien d’Edmond et de son entourage est souvent conditionné par les oppositions entre ces deux communautés. Le premier volet nous présente l’enfance d’Edmond marqué par un père froid et distant, incapable de trouver sa place entre Edmond et sa mère. La famille du père est omniprésente, sa mère et sa sœur scrutant constamment les actes de son épouse alors que la grand-mère reste ancrée dans la culture arménienne, une femme doit rester à sa place… La mère d’Edmond au contraire est ouverte aux autres, tente de prendre quelques distances avec les traditions et supporte difficilement les pressions et humiliations de sa belle famille. A l’école, Edmond est très proche de Tahereh, fille du concierge musulman de l’école et seule musulmane de l’école catholique. Cette amitié n’est naturellement pas appréhendée de la même façon par la mère d’Edmond et la famille paternelle… Edmond, enfant sensible et délicat, nous fait part de sa vision du monde adulte par petites touches incarnées par les anecdotes de sa vie. Dans le second volet, Edmond est marié à une femme arménienne traditionnelle. Cette deuxième veille de Pâques est centrée sur l’annonce de sa fille qui envisage de se marier avec Behzad, musulman d’origine turc. Sa femme le charge de la faire revenir à la raison et Edmond y trouve l’occasion de se remémorer son propre mariage. Il part avec sa fille dans une maison de famille mais pourra-t-il et aura-t-il l’envie de la sermonner ? Dans le dernier volet, Edmond est veuf, sa fille s’est éloignée et il ne peut s’empêcher de rapprocher la rupture des traditions qu’a représenté son mariage et la mort de sa femme. Une collaboratrice dont l’histoire personnelle est également marquée par ce même genre de rupture, tente de le conduire vers la voie du pardon. Un récit très doux même si la violence est sous-jacente, fait de non-dits et de suggestions qui nous transporte dans un quotidien à la fois éloigné et si proche de nous.
Fiche #422
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Christophe Balaÿ
Taiwan, dans les années 1950. Tiemin est parti à la guerre quelques années plus tôt alors que son idylle avec Wenhui prenait une place prépondérante dans leur vie. Wenhui l’attendit et à son retour, ils se marièrent. Pourtant, Tiemin vivait avec ses souvenirs de guerre et était gravement atteint de tuberculose. Wenhui lui est alors totalement dévouée et se consacre exclusivement à sa guérison. Pourtant lors de sa convalescence, Tiemin va rencontrer des personnes engagées politiquement qui vont le détourner peu à peu de sa femme qui, dans le plus grand désespoir ("Elle eut peu à peu le sentiment que tout vie demeurait solitaire") et en espérant les sauver, commettra l’irréparable. Un texte mélancolique et triste sur le destin tragique d’une femme amoureuse et d’un homme qui la délaisse pour son engagement.
Fiche #324
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marie Laureillard
1937, en pleine guerre sino-japonaise, Macao est la plaque tournante de tous les trafics. A la tête de cet empire chinois périlleux, monsieur Yasuda, « le roi sans couronne », dirige d’une main de fer son casino très prospère l’Eldorado. Sa fille ultra-protégée mademoiselle Kasuko, est de retour d’un pensionnat huppé de Hong-Kong. Un jour surgit Werner von Krall, ex-officier de l’armée allemande et marchand d’armes accompagné de son lieutenant Munroe. Il a déjà rencontré Yasuda dans le passé et la rencontre a laissé un goût amer au roi sans couronne. Pour conclure un nouveau marché, von Kroll projette de faire sauter la banque de L’Eldorado et à sa surprise, il rencontrera sur son chemin la jeune, jolie et discrète Kasuko. Une tragédie dans l’enfer du jeu !
Après « la Madone des Sleepings », voici « Macao, enfer du jeu », adapté au cinéma par Jean Delannoy et immortalisé par Erich von Stroheim dans le rôle de Werner von Krall.
Fiche #318
Thème(s) : Littérature étrangère
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