« Je vais vous dire, moi : le seul charme du tourisme dans les pays pauvres, quand on ne s’est pas fait arnaquer par des truands, c’est de transformer le moindre pékin en maharadjah pendant une ou deux semaines. Ca n’a jamais été la meilleure façon de se cultiver. Si on voulait vraiment s’instruire, il faudrait commencer par reconnaître qu’on ne sait presque rien. Observer, écouter. Mais les gens sont vaniteux et pressés, ils songent surtout à se distraire vite fait et à épater leur entourage. Ca leur évite de se demander ce qu’ils foutent sur leur terre. »
Jean-François Sonnay
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Roberta RECCHIA
La vie qui reste
Istya & cie
398 pages | 11-08-2024 | 22€
Il y aura la vie d’avant et la vie d’après.
Dans la vie d’avant, après des débuts difficiles, Marisa, Stelvio et leurs enfants sont heureux. La famille Ansaldo s’installe à Torre Domizia : ce bord de mer cossu près de Rome convient mieux à l’asthme de Betta qui, à 16 ans, est déjà une femme, extravertie, bruyante, effrontée.
La vie d’après commence après une nuit d’été tragique. Avant le drame, Marisa, la mère, a su survivre au déshonneur, à la dure réprobation de sa mère pour se marier sans entacher la réputation de sa famille. Enfin heureuse et apaisée l’âge venant, la mort brutale de Betta la plonge dans la sidération. Celle qu’on appelait Boucle d’Or s’était aventurée avec sa cousine Miriam dans une promenade nocturne. Miriam, plus timide, avait finalement accepté de partager avec Betta les plaisirs interdits des feux de joie qui réunissent les jeunes sur la plage, la nuit. En chemin, les deux jeunes filles sont violemment agressées. Betta ne reviendra pas. Miriam tait l’horreur de ce qui leur est arrivé, rentre seule, et tente d’enfouir le souvenir de la douleur et de la honte. Personne ne sait rien, sauf sa grand-mère, peut-être ? Personne ne se préoccupe d’elle. L’enquête est bâclée. Oublier arrange tout le monde.
Miriam brisée, s’enfonce dans l’addiction et l’anorexie. Elle subit la peur, le poids de la culpabilité des survivantes. Mais elle va rencontrer Leo, dealer au grand cœur puis sa sœur aînée Corallina (autrefois Pietro) qui a vécu humiliations et violences, comme Miriam. Deux êtres fragiles, en marge de la société mais toujours bienveillants.
Leo perd ce qui lui reste de candeur en enquêtant sur ce qui a amené au drame. Jusqu’où ira-t-il pour venger Betta et surtout Miriam ?
Avec ce premier roman qu’on lit d’une traite, entre polar noir, saga à l’italienne et roman psychologique, le lecteur s’attache aux personnages. Marisa, Miriam, Corallina, Stelvio et Leo dont on suit le parcours de vie, difficile mais plein d’espoir et de résilience au fil des années nous accompagneront longtemps après que le livre soit fermé. Sauront-ils trouver le chemin de l’oubli, du pardon, de la résilience ?
Christine J.
Premier roman
Fiche #3229
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elsa Damien