« Où vont les larmes des hommes qui ne pleurent pas ? »
Hafid Aggoune
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Le livre raconte l’histoire d’un pensionnat suisse, l’Institut Alderson, à la fin de l’année 1959. Cet institut situé près de Lausanne est réservé aux gosses de riches mais subit actuellement quelques difficultés financières. Madame veuve Alderson envisage la vente de l’établissement à un repreneur américain. Les enfants sont envoyés là très jeunes pour diverses raisons, loin des bras de leurs parents mais quelles que soient leurs différences auront toujours un point en commun, l’abandon froid et réfléchi de leurs parents (« Les internes de l’Institut, ils sont éduqués, ils sont riches, ils sont ceci, ils sont cela. Mais on les a mis de côté ! Et qui les a mis de côté ? Qui ? Leurs parents ! Pas la vie. Pas la guerre. Pas la misère. »). Leur famille s’éloigne dans l’isolement et la solitude malgré un apprentissage complet ce qui permet à Metin Arditi d’aborder avec réussite de nombreux thèmes : la photographie, le sport et notamment le football, la danse, la musique... Les seules personnes avec lesquelles les enfants pourraient entretenir des relations humaines sont leurs professeurs. Mais ceux-ci à l’image de leurs parents ne leur seront pas d’un grand secours. On apprendra leurs secrets, leurs faiblesses, leurs sentiments. Une belle brochette de personnages tourmentés qui se révèleront à l’approche de l’audit nécessaire au rachat de l’institut qui devrait provoquer inévitablement quelques départs... Chacun passera sur le gril d’un entretien individuel, choisira de se raconter ou de se taire, d’accepter ou de réagir, de se vendre ou de refuser le marché. Un beau texte sur la solitude et les rencontres qui jalonnent l’existence permettant de l’éclairer autant qu’il est possible.
Fiche #622
Thème(s) : Littérature étrangère