« La beauté, en dernier recours, pour sauver l’humanité. L’idée lui plaît… La beauté est un axe fixe autour duquel tout le reste tourne. Et l’art, dans son ensemble, résistera à l’usure, à la défaite… Si la beauté disparaît, plus personne ne saura qu’elle peut exister, et alors notre monde sera sans espoir. »
Claudie Gallay
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Les ombres nues confirme la sensibilité et la délicatesse soulignées par les précédents romans de Patrick Martinez. La forme ici vient renforcer la finesse du récit qui dévoile les souvenirs qui hantent le narrateur : la mort de son père, la folie de sa mère, ses amours et ses rencontres passés, son rapport à l’écriture... Une revisite du passé pour l’appréhender différemment, avec un œil plus apaisé. Une page avec une phrase en italique, un texte qui complète, ou vice-versa, comme les ombres qui nous devancent ou nous suivent ; les images jaillissent à la lecture éclairant peut-être les ombres du passé. Des ombres d’un passé souvent douloureux, rappelé avec douceur, sans cris, pleurs ou révolte, une mise à nu avec des mots pour ne pas oublier : « Ses mots l’un après l’autre choisis pour lutter avec lui contre l’oubli. »
« Pouvait-il s’agir de quelque chose dont il était incapable de se dire même à soi juste un mot ? »
Fiche #3303
Thème(s) : Littérature française
Gus est maintenant en retraite. Il a décidé de quitter le foyer pour enfants où il était l’homme à tout faire. Son départ marqua ses collègues et les enfants. L’homme était discret mais sa place importante. Gus attend un train qui l’emmènera rencontrer son frère (et sa belle-soeur) qu’il n’a pas vu de longue date et qui est dans une maison de soin. Le voyage sera propice à un retour dans le passé, avec son enfance, son frère, son travail, les enfants du foyer. Et parmi ces enfants, il y eut Léo. Il s'en rend compte aujourd'hui, à l’évidence, Léo reste à ses côtés. Pour toujours. Une cicatrice qui jamais ne se refermera. L’histoire de Léo et sa propre histoire vont s’entremêler (aussi bien dans le récit que dans la réalité), entre douceur et douleur, par petites touches, avec pudeur et une émotion aussi contenue que puissante.
Ecouter la lecture de la première page de "Lui seul"Fiche #3126
Thème(s) : Littérature française
Patrick Martinez dans un court texte nous fait partager l’histoire de Rose, une jeune femme qui, enfant, a été violée. Enfance détruite, Rose devient observatrice du monde qui l’entoure, de l’homme qui lui fait subir ces violences répétées, de sa mère agressive et détestable, alors elle fait un pas en arrière et observe, en silence. Elle semble ailleurs, absente, enfermée. Comment mettre des mots sur cette souffrance extrême ? Passer par l’écrit pour esquisser son cri et se retrouver ? « Il fallait qu’isolée, se repliant sur elle-même pour s’écouter, se parler en silence, elle puisse s’y retrouver dans un flot de paroles si présent et pourtant, elle le sentait, le devinait, lui appartenait de moins en moins. » A qui se confier ? Comment trouver ses mots ? A qui les confier ? Peut-elle encore attendre quelque chose de l’Autre ? Pascal Martinez, sur un sujet difficile et brûlant, en plaçant le lecteur au plus près de l’intimité de Rose, de l’intime, de ses sentiments, avec une pudeur et une sensibilité extrêmes, réussit parfaitement et avec émotion à nous mener aux côtés de Rose sur le chemin de sa vie.
Premier roman
Fiche #2497
Thème(s) : Littérature française