« Finalement grandir c’est ça : c’est perdre des morceaux de soi. »
Olivier Dorchamps
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La famille (Odile, Ferment et leurs trois enfants, Béguin, Chiffon et Zizi Cabane) s’est installée dans une nouvelle maison à la campagne avec bonheur. Puis Odile, la mère, amoureuse de l’eau et des sorties nocturnes dans la nature, disparaît sans un mot, mystérieusement. Chaque membre (même Odile qui garde bienveillant un œil sur eux) de la tribu prend sa part du récit : une fêlure terrible dans la famille qui se mue en petite meute : chacun fait discrètement attention à l’autre, on se serre les coudes, toujours un œil attentif sur son frère, sa sœur, son père... le nouveau chemin de vie devient autant solitaire que collectif avec toujours une immense tendresse, une imagination débordante et une candeur attendrissante comme bouée de sauvetage. La tribu s’agrandit avec l’arrivée de tante Jeanne, de Marcel Tremble un nouveau grand-père sorti de nulle part et épisodiquement le prince charmant de Jeanne. Il va bien falloir tout ce beau monde pour tenter de gérer la mystérieuse source d’eau qui est apparue en même temps qu’un vent frais et qui provoque dégâts sur dégâts dans la maison. Un conte lumineux et émouvant pour suivre le long cheminement d’un père et de ses enfants pour tenter de renouer avec la paix intérieure et la vie, apprendre à maîtriser leur chagrin et leur deuil, à se passer de la présence physique d’un être cher, de comprendre que « ... pour l’amour charnel, on doit se débrouiller sans elle » mais que « Leur mère est partie tout en restant en eux. ».
« Nous débordons tous un jour du lit qui ne peut plus nous contenir. »
Thème(s) : Littérature française
Paul est un gamin atypique, il a douze ans, passe son temps à courir dans la nature, seul au milieu des polders. Il sait qu’il écrira un livre à treize ans. Et son carnet est sa mémoire. Tout Middlebourg, humains comme objets, nous raconte son histoire, leur histoire. Une multitude de personnages, certains ont même des doubles, dans un univers notoirement gris et sans trop d’espoir balancé par le caractère de Paul. Un premier roman rythmé, atypique dans son style, dans ses personnages, dans sa construction qui aimante le lecteur du début à la fin de ce voyage au coeur de la nature sauvage hollandaise.
Premier roman
« Il est si difficile d’être beau. Il vous est souvent interdit d’être autre chose en plus d’être beau. Surtout pas intelligent. C’est insupportable. »
« Ceux qui vous diront qu’ils savent où ils vont vous mentent. »
Ecouter la lecture de la première page de Watergang
Thème(s) : Littérature française
La campagne de 2022 s’annonce, chaque parti soigne son poulain, et comme les précédentes campagnes, tout est déjà écrit : sécurité, immigration, sécurité, immigration…. Sans vision, sans imagination, sans remise en question, dans la continuité de la politique mise en œuvre depuis 50 ans, les programmes vont être à peu près identiques à ceux de l’élection précédente et le jeu de théâtre va reprendre, chacun à sa place, sans surprise. Alors « Paresse pour tous » est un programme politique ambitieux mais aussi un OVNI littéraire voire politique ! Un grand bol d’air, un courant d’espoir lumineux… Emilien Long, prix Nobel d’économie, publie « Le Droit à la paresse au XXIème siècle », et décide alors de se lancer en politique et de se présenter aux présidentielles de 2022 ! Candidature atypique : aucune expérience en politique, candidature de la société civile (cet homme n’est pas en politique depuis sa première expérience étudiante…), campagne menée depuis Marseille et Sormiou bien loin du microcosme parisien, une équipe disparate, totalement débridée et non formatée et surtout une rupture totale avec la politique menée et soutenue par la gauche et la droite depuis tant d’années. Le cadre théorique économique est précis, étudié mais singulier, réduire à son strict minimum le temps de travail (trois heures par jour), plafonner les salaires et partager : « La paresse, ce n'est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c'est autre chose : c'est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps - ne plus le subir. » Naturellement les habitudes du monde politique et économique sont bouleversées, les élites politiques et médiatiques secouées : cet homme est fou, c'est un clown, « Liberté, égalité, fraternité, paresse », comment peut-on y croire sérieusement ? Une farce ! Que chacun retrouve sa liberté, son humanité, construise librement sa vie, rejette l’esclavage au travail (« Le travail est la meilleure des polices »), quelle utopie ! Mais l’homme est sincère et ses arguments font mouche, alors tranquillement, sereinement, naturellement, il va se faire une place dans cette élection et la peur va gagner peu à peu ses concurrents face à ce candidat improbable, insaisissable, capable de faire une pétanque en pantoufles à treize jours du premier tour sans les caméras des médias pour le spectacle, conservant du temps libre tout au long de la campagne pour vivre et lire « La Hulotte » à ses enfants ! « Une utopie peut-elle devenir réelle ? Une utopie doit-elle devenir réelle ? » Espérons que ces questions ne resteront pas théoriques et que des utopies renaissent des cendres laissées par les politiques menées depuis plusieurs décennies à « gauche » comme à droite… Votez Emilien Long ! Un roman qui vend du rêve et de l’espoir, alors pourquoi s’en priver ?
Post-scriptum : Quand on a adoré un texte, on peut se permettre deux bémols anodins : avoir préféré Arthur H à Trust (et notamment "Bosser huit heures") et oublié l’excellent et incontournable référence à « Alexandre le bienheureux » !
« Ah, la radicalité : elle est compliquée ; elle fait peur, elle semble rude. Elle secoue. Elle est menaçante. Mais elle est nécessaire : c’est ce qu’il faut retenir. Elle sert à casser les dogmes, les scléroses, les certitudes imposées. Elle permet de s’obliger à réfléchir… »
« Qui a décidé un jour que la vie adulte serait grise, contrainte, formelle, sinistre ? »
« Et je pense que dans notre pays, les élections ne sont pas truquées. Elles sont donc un véritable lieu d’expression, dès lors qu’il y a des candidats portant un projet alternatif. »
« Mais tu vois, en fait tout ce qu’on vit depuis des décennies c’est qu’on s’impose des schémas d’impossibilité. »
Thème(s) : Littérature française
Depuis la prison, un homme, avant de mourir, choisit de se confesser, d’écrire son histoire, sa trajectoire chaotique et violente. Il y a urgence, alors pas d’artifice, pas de concession, sur un rythme effréné (pas de virgules), le lecteur prend de plein fouet une réalité âpre et dérangeante. Après la déchirure indélébile de son enfance, ses souvenirs et la vie en prison, son quotidien est accompagné par le Démon « qui me contraignait mais qui me rendait fort alors je l’ai accepté. » et une violence permanente subie ou infligée. Du brutal !
Premier roman
Thème(s) : Littérature française
Creuser dans son jardin, trouver un objet ancien, puis une source, les fouilles deviennent alors clandestines, deux voisins s’y retrouvent : c’est parti pour une immersion totale dans l’histoire et les légendes provençales. « Le dit du Mistral » est un roman singulier, un conte bousculé par le Mistral omniprésent et les odeurs du Luberon, un voyage dans les rêves, dans le langage provençal si imagé, au cœur de la nature chatoyante où la faune sauvage rode sous l’œil attentif du chat Le Hussard. L’attachement des personnages (tout en conservant un œil critique et parfois moqueur) à leur espace de vie, aux arbres, aux rivières, à la faune, aux couleurs et aux odeurs, à la magie des lieux, à la liberté d’errer à l’ombre du Ventoux est immense et ils nous le font partager modestement mais avec efficacité. Quel hommage à l'imaginaire (provençal) ! Dommage que Le Tripode ne fournisse pas comme marque-page un billet de train pour le Luberon !
Premier roman
Thème(s) : Littérature française
« Le Détour » est le fruit de vingt-cinq années d'écriture pour dresser cette introspection absolue, pour se trouver, retrouver une identité, descendre avec difficulté au plus profond de soi en mettant de côté à force de lucidité tous les a priori qui nous accompagnent. Faire remonter le passé pour dire son histoire, pour redécouvrir voire découvrir son histoire. En effet, « Le Détour » interroge aussi la mémoire et les souvenirs. Il relate le parcours de Luce d'Eramo qui, élevée dans une famille bourgeoise de dignitaires fascistes soutien de Mussolini, partit de son propre chef en Allemagne en 1944 pour intégrer un camp de travail nazi. Elle a 19 ans quand elle décide de se rendre compte par elle-même de ce qui se passe dans un Lager mais aussi de constater jusqu'où elle est capable d'aller, d'éprouver les évènements, découvrir ce qui peut vous changer, faire évoluer votre vision du monde, de l'homme. Donc elle raconte tout, sans concession, à différentes périodes, se souvient de l’horreur, de la faim, la maladie, du mépris, de la violence, du sexe, des rivalités de classe notamment, des évasions, de l’accoutumance au pire, de la lutte pour la survie... Oui, elle est fasciste, mais elle peut néanmoins revendiquer de meilleurs conditions de travail, de vie. En 1944, elle travaillait dans les camps, fin 1945 elle reviendra paralysée en Italie sans jamais avoir accepté aucun passe-droit. Une année pour une seconde identité. Et « le Détour » témoigne de cette mutation totale et du long chemin à parcourir pour que Luce d’Eramo l’appréhende. Le Détour vous interrogera aussi longtemps !
Ecouter la lecture de la première page de Le détourThème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Corinne Lucas Fiorato
Madame Jules a un mari, son mari son amant et cela lui suffit. Etre unique, exclusif. Ils s’aiment, se regardent, se touchent, beaucoup, toujours et encore. Le monde disparaît devant leur amour. Fusion de tous les jours, enfermement permanent. Ils se suffisent. Elle le pense. Elle le croit. Jusqu’au jour où un vilain phantôme en deux phrases et une proposition, introduit le doute, le questionnement. Qui doutera de l’autre ? Son amant, son mari est-il réellement toujours avec lui ? N’y a-t-il pas à apprendre, à connaître, à aimer à l’extérieur : « J’ai oublié qu’il y avait un monde derrière ma porte. J’ai oublié qu’il y avait un autre monde que celui de ma chambre. » On retrouve avec plaisir l’écriture, le style et la musique d’Emmanuel Régniez qui décrit ici une nouvelle facette d’une vie de couple.
Ecouter la lecture de la première page de Madame JulesThème(s) : Littérature française
Stéphane Carlier fait dire à l’un de ses personnages : « Tu devrais écrire sur les chiens, reprit-elle. Les gens adorent les histoires de chiens. » et Stéphane Carlier a peut-être endossé le conseil pour lui-même. En partie du moins, car naturellement « Le chien de Madame Halberstadt » est bien plus qu’une histoire de chien, même si le carlin de Madame Halberstadt prend une grand part aux aventures et au destin de Baptiste. Surtout que Baptiste, écrivain (« J’avais écrit un livre que personne ne lisait. »), quelque peu désabusé n’est pas au sommet de sa forme : sa femme vient de le quitter pour son dentiste et même s’il s’y connecte de nombreuse fois par jours, ses romans sont dans les profondeurs du classement des ventes sur Amazon (les réflexions sur les ventes de romans valent leur pesant d’or). Jusqu’au jour où sa voisine devant se faire opérer lui confie pour quelques jours Croquette, un petit carlin obèse et au souffle court. Rapidement les évènements s’enchaînent et Baptiste constate que la présence de cette boule de poil a une influence positive sur sa vie et même semble-t-il sur les ventes de son dernier roman qui a gravi quelques marches dans les ventes amazoniennes accompagnées de quelques commentaires positives étonnants. Un récit de vie improbable et sensible qui nous aimante, débordant de fraîcheur, d’humour pince-sans-rire qui nous accompagne du début à la fin pour notre plus grand bonheur et celui de Fanny Ardant...
« Il n’était probablement pas assez à gauche ni assez littéraire mais elle avait appris à ne pas attacher d’importance à ce qui n’en avait pas. »
Thème(s) : Littérature française
Un couple se couche. Elle est réveillée dans la nuit par un bruit bizarre. Une blague d’Antoine son époux ? Impossible, il est en arrêt cardiaque. Elle pratique un premier massage cardiaque avant l’arrivée des pompiers, puis sa vie bascule. Paniquer est impossible, expliquer immédiatement au cœur de la nuit à Margot et Victor, leurs enfants de six et trois ans puis le coma d'Antoine ( « sommeil qui ressemble à la mort ») devient central : va-t-il se réveiller, sera-t-il le même, qu’aura-t-il perdu, pourrait-il gagner quelque chose, le questionnement est infini, les sentiments multiples, abandon, culpabilité, espoir, tristesse, désespoir, peur, les émotions restent cachées, tues, impossible de les partager vraiment, elle est devenue spectatrice, l’espace temps a changé, sa scène est devenue le monde hospitalier, elle veillait cette nuit particulière, et sa veille continue. Un texte court et intense qui se lit d’une traite, une émotion permanente et un style très maitrisé qui s’adapte à chaque sentiment, à chaque pensée. Une immense preuve d'amour.
Premier roman
Thème(s) : Littérature française
François est amoureux, terriblement. Et ce qu’il redoute le plus, c’est que cet amour s’estompe. Il le sait, cela arrivera, c’est certain. Alors ne vaut-il pas mieux que cet amour s’arrête subitement à son apogée ? Et pour cela, il doit disparaître. Il causera évidemment de la peine à ceux qui l’aiment, mais il laissera une trace indélébile et l’amour subsistera, éternel, et puis, finalement, c’est presque jubilatoire de voir l’être aimé partir avec son urne... Alors, François organise son décès et meurt puis charge son ami Didier d’annoncer sa disparition. Néanmoins, l’amour peut réapparaître à chaque instant et François le rencontre à nouveau et les doutes et les peurs réapparaissent. Il ne voit pas d’autres solutions, une nouvelle mort au grand dam de Didier qui commence de se lasser d’être le messager de la mauvaise nouvelle ! Un processus infini (l’amour n’est-il pas infini ?) qui le mènera à devenir invisible ! Vif, surprenant, surréaliste et souvent drôle !
« La sociabilité est comme un muscle. Quand on ne s’en sert pas, elle s’atrophie. »
Thème(s) : Littérature française
Faire partie d’une famille où les suicides ne sont pas rares aurait pu entraîner Valérie Manteau du « mauvais » côté du balcon. Et dans chaque suicide, il y a souvent une zone qui reste insondable, une part d’incompréhension. Comme dans cette journée que personne n’a oubliée où nos piliers ont été ébranlés, où des hommes libres, exigeants, moqueurs et engagés, enfants terribles pour certains, frères adulés pour d’autres, sont tombés sous les balles dans les locaux de Charlie. Elle aurait dû être présente, ce jour, à cette heure, elle était absente. Alors évidemment il est question de mort, de violence, de souvenirs, de souffrance, de culpabilité, d’interrogation mais également et surtout de résistance et de vie, d’amour. Valérie Manteau nous raconte aussi bien les morts que les survivants, le passé, la déconnade et les fous rires, les blagues continuelles, les réactions qui heurtent comme celles qui soutiennent, la recherche de réponses dans la littérature, la quête absolue d’une vie totale et libre pour se reconstruire. Le style est vif, le rythme étudié, les mots précis, un livre bien loin d’un témoignage larmoyant qu’on ne quitte pas et qui nous habite longtemps, très longtemps. Un émouvant cri de vie à lire et relire pour faire soi la citation de Sony Labou Tansi , « J’exige le courage tragique de se marrer en connaissance de cause. » et espérer être à nouveau un jour calme et tranquille sans rien oublier ni personne.
« Six pieds sous terre camarade, tu n’es pas mort. Comme le prédisait Rimbaud, viendront d’autres horribles travailleurs. Et ils commenceront par les horizons où tu t’es effondré. »
« Il faut vous dire qu’ils sont morts comme ils ont voulu vivre, libres… »
Thème(s) : Littérature française
Une sœur et un frère partagent la maison familiale, seuls dans leur château au milieu des fantômes. Ils ne se quittent pas. Seule exception, les jeudis où le frère prend le bus, part en ville chercher quelques livres. Sa sœur ne quitte jamais le château. Et pourtant l’inattendu survient. Un jeudi, en ville, il voit sa soeur dans un bus. Irréel. Incroyable. Elle ne sort jamais et refuse de prendre le bus. Le frère reste pantois et dans l’incompréhension totale. Comment lui parler ? Comment l’interroger ? Doit-il l’interroger ? Le doute s’installe, les hypothèses le minent. Le petit monde protégé qu’ils s’étaient construit (notamment au coeur de leur bibliothèque) loin du monde commence de se fissurer… La tension monte, les crispations aussi, les portes claquent et s'ouvrent, le lecteur attend avec crainte le sang... Un texte particulièrement singulier et tout aussi étrange et inquiétant qu’attachant, une écriture envoûtante, sèche et répétitive quand il le faut, une tension maîtrisée qui accroche le lecteur, un conte noir obsédant à partager sans modération !
Premier roman
Thème(s) : Littérature française
En 1515, une expédition quitte l’Espagne pour Rio de la Plata. Après un long voyage, quelques-uns débarquent à terre avec le capitaine. Ils sont tous massacrés à l’exception d’un jeune mousse qui sera épargné et partagera le quotidien des Indiens pendant une dizaine d’années. A partir de ce fait divers, Juan José Saer construit un roman inclassable, entre le récit mythologie, la fable, le roman historique, le témoignage ethnologique et anthropologique, le roman d’aventures… Le narrateur est le mousse maintenant devenu vieux. A l’aube de ses derniers jours, il se confie et revient sur l’évènement qui a marqué définitivement son existence, une expérience singulière et fascinante, témoignage de l’histoire de l’Homme. On le suit pendant ses dix années et l’accompagne dans ses efforts pour comprendre les Indiens, ni justifier, ni condamner, juste les comprendre pour comprendre le réel mais également son rôle de témoin. Un texte qui vous travaille longtemps après avoir refermé la dernière page…
« Quand nous oublions, c’est que nous avons perdu moins la mémoire que le désir. »
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Laure Bataillon
- Cournut - Alonso - Klent - Rouchon-Borie - Mak-Bouchard - D'Eramo - Régniez - Carlier - Zaytoun - Szabowski - Manteau - Régniez - Saer