« Se maintenir dans le bonheur est épuisant alors qu’il n’y a finalement aucun effort à fournir dans la chute. »
David Foenkinos
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A l’est de l’Europe et à l’ouest de l’Empire russe, jusqu’au début du XX ème siècle, les Juifs et leur famille étaient cantonnés dans la Zone de résidence. La petite Henni y vit avec sa famille. La vie semble apaisée même si parfois les adultes chuchotent à l’écart. Les enfants sont nombreux et confiés à leurs aînées. Zelda est sa grande sœur, son idole, son modèle. En un instant, cette famille va exploser : des hommes font irruption dans les maisons, pillent, brûlent, tuent. Ce soir là, Henni, Zelda et leur grand frère réussissent à s’enfuir, abandonnant leurs petits frères et sœurs, leurs parents sans vraiment connaître leur avenir. Dans le froid et la peur, Henni et Zelda fuient, se cachent. Après quelques heures d'attente, sur le chemin du retour, Henni revit par flash son enfance, ses instants lumineux comme ses premières peurs et angoisses. Quel plaisir de retrouver la puissance du style d’Angélique Villeneuve, son absolue précision dans les descriptions qui place le lecteur au cœur de chaque scène au plus près de ses personnages et de leurs sentiments.
Ecouter la lecture de la première page de "Les ciels furieux"Fiche #3049
Thème(s) : Littérature française
De superbes illustrations pour accompagner cette nouvelle histoire d’Angélique Villeneuve qui aidera les jeunes enfants à grandir, à prendre confiance, à affronter leurs peurs et à les dépasser. Igor a peur, toujours peur, jusqu’à en être paralysé. Alors son père, imaginatif et protecteur, crée un manteau particulier, un manteau qui va permettre à Igor de s’envoler vers le monde et les autres sans oublier son merveilleux papa !
Fiche #2981
Thème(s) : Jeunesse
Alabama, 1880, Kate et Arthur Keller, le Capitaine, vingt ans plus âgé qu’elle, dans leur plantation, attendent un heureux évènement. L’accouchement se déroule sans problème, naissance d’une fille, Helen. Le bonheur inonde la maison. Et puis une mauvaise et féroce fièvre, une fièvre sans nom qui attaque le nourrisson. Ceux qui savent assurent qu’elle va mourir. Sa mère continue d’y croire. C’est sa petite. Elle va survivre. Elle survivra. Mais elle en sortira muette, sourde et aveugle. La mère et la fille en reviennent soudées, unies par un lien absolu à jamais. Pourtant, ceux qui savent voient en cette chose une sauvageonne, une folle, voire une bête ou un objet. L’ombre et la nuit semblent étouffer le domaine et la petite fille. Mais Kate, entre doute et culpabilité (« Elle ne peut pas céder. Elle ne veut pas… les mères sont tenues de s’acharner jusqu’au bout pour sauver leur progéniture. »), se refuse à abandonner Helen, la protège envers et contre tout et se lance à la recherche du chemin qui pourra la mener vers le savoir et la lumière. « Dans la grande tristesse de l’amour », le périple sera long, tortueux, pénible, hésitant, dangereux à cet instant où Le Sud et le Nord n’ont pas encore digéré la paix et les tensions raciales persistent, « ils ne sont plus esclaves mais le sont toujours ». « Les femmes résistent à tant de choses » mais jusqu’où cette mère sera-t-elle prête à aller pour sa fille ? Comment sortiront-elles de cette épreuve ? L’amour absolu l’incitera à accepter la séparation et de la confier à une autre, Anne pour qu’elle applique sa méthode et l’accompagne vers son statut de femme indépendante et « la belle lumière ». Angélique Villeneuve va une nouvelle fois vous illuminer avec ce portrait émouvant de femme endossant parfaitement son costume de mère et la puissance salvatrice de l’amour.
« Qui sait quels sont les vents qui nous poussent à faire ou à dire. Qui sait, après tout, s’il existe un hasard. »
Fiche #2560
Thème(s) : Littérature française
Ester est lasse de son environnement familial, fatiguée des cris voire même des rires, trop de monde, trop de bruit. Alors elle s’isole et grimpe dans son arbre à portée de mains des nuages. Solitude et calme dans le vent et le silence. Mais elle s’aperçoit rapidement qu’elle n’est pas si seule que ça, elle découvre un monde bienveillant, le monde qui lui procure joie et apaisement. Alors elle choisit de redescendre, de revenir dans le tumulte, mais elle est maintenant différente, a grandi et sait comment conserver sa gaîté, sa sensibilité et sa sérénité. Doux, tendre, poétique et apaisant !
Fiche #2168
Thème(s) : Jeunesse
Le grand poulpe est majestueux et particulièrement fier de ses tentacules : tous superbes avec une fonction particulière et essentielle. Enfin presque... Le huitième semble isolé et inutile, à quoi peut-il bien servir ? La réponse est peu évidente et d'ailleurs sert-il réellement à quelque chose ? Il faudra attendre un combat terrifiant avec la murène pour le savoir et dans le malheur, il prouvera à l'évidence qu'il est indispensable !
Fiche #2167
Thème(s) : Jeunesse
Maria est une femme amoureuse. Elle aime partager son existence avec William, son second compagnon. Elle aime particulièrement son petit-fils de trois ans, Marcus. Ils sont très liés, forte complicité qui semble indestructible, elle sait l’écouter, le regarder, le guider tout en lui laissant toute liberté. Elle l’accompagne dans sa passion pour les oiseaux toujours prête à s’envoler à ses côtés. Alors qu’un deuxième enfant est annoncé dans la famille, Marcus préfère parfois porter une robe plutôt qu’un short, ses ongles prennent parfois des couleurs inhabituelles et ses cheveux s’allongent. Dans le même temps, ses parents décident de ne pas faire connaître le sexe du nouveau-né, ce sera un bébé, un enfant, pour le genre, il aura tout le temps de choisir, « leur enfant vaut mieux que ces fadaises de garçon ou de fille. ». Marcus, quant à lui, choisit de changer de prénom, pourquoi l’en empêcher ? Maria, sans rien dire, en évitant de laisser transparaître ses doutes et ses sentiments qu’elle peine à formuler et même à identifier, est bousculée. Sa place, sa position évoluent, pas son amour. Chaque mot doit être pensé, chaque regard pesé. La spontanéité disparaît et l’équilibre familial change. Chacun y trouvera-t-il sa place ? Qui résistera ? Qui tombera ? Qui s’éloignera, qui restera ? Les liens s’estomperont-ils ? Angélique Villeneuve nous offre un nouveau bijou, entre puissance et douceur. Comme souvent, elle demeure dans le sentiment, le ressenti, évite tout jugement ou cliché. Maria n’est pas un livre à thèse, juste un livre d’amour puissamment humain. On est dans l’émotion pure et maîtrisée et dans la délicatesse. Angélique Villeneuve continue avec un immense talent et son écriture envoûtante (le roman se lit d’une traite) à construire son panthéon de portraits féminins et Maria vient d’y prendre une très belle place.
Ecouter la lecture de la première page de "Maria"Fiche #2118
Thème(s) : Littérature française
Une mère, Angélique Villeneuve, est à terre. Elle est atteinte, son fils, une nuit, dans sa chambre, s’est tué. Vingt ans de bonheur, de partage, pulvérisés en un instant. Les interrogations s’imposent, deviennent omniprésentes sans pour autant nous relater le passé de la famille et les éventuelles raisons de cet acte. Est-il parti accompagné de ces lumineux instants partagés ? Comment continuer sans lui, avec lui, sans créer de chapelle et de mausolée ? Les mots évidemment sont au centre du chemin emprunté par la mère : les entendre, les dire, les accepter, comme ce mot suicide qui siffle comme un serpent jailli d’un taillis ou comme ce mot qui néanmoins n’existe pas en Français qui la désignerait comme « orpheline d’enfant » ou plus simplement comme son prénom tant de fois exprimé sans y prêter attention. Comment vivre avec sa présence permanente malgré son absence définitive ? Pourra-t-elle être autre que la mère d’un suicidé ? Le regard des autres, leur peur, évolueront-ils ? Angélique Villeneuve nous parle avec franchise de son parcours intime dans ce chaos, de l’état de choc qui l’anéantit jusqu’à ces petits instants où la vie la pince et lui envoie de légers flashs de lumière. Pour cela, elle pratique dans ce récit le tutoiement, impliquant évidemment immédiatement le lecteur et établit ainsi un dialogue entre la mère dévastée et l’écrivain voire entre deux mères. On retrouve naturellement la superbe et précise écriture d’Angélique Villeneuve dans ce récit juste, pudique, digne, émouvant, doux et chaud par l’humanité qui s’en dégage, il rejoint le camp des livres qui nous font grandir et nous aident à vivre.
« Lorsqu’un enfant meurt, est-on toujours sa mère, est-ce qu’un enfant perd sa mère en même temps que la vie ? »
« Faudrait-il, de surcroît, se remettre de ce que l’on vit ? »
Fiche #1801
Thème(s) : Littérature française
Jeanne est une femme du peuple. Elle vit seule avec sa fille Léo, et travaille comme ouvrière fleuriste à son domicile, elle fabrique des fleurs artificielles, superbes, irréelles, si éloignées de la noirceur du quotidien. Métier artisanal qui exige précision, minutie, attention et concentration ce qui ne l’empêche pas de penser à Toussaint son époux. Il aimait la vie, grand, beau, il rayonnait au milieu de ses amis. Et puis, il y eut la grande guerre, il partit, il fut blessé, elle le sut mais il refusa qu'elle vienne le voir. Puis il revint, un jour, sans prévenir. Pourtant c’est un autre homme qui franchit la porte, blessé psychiquement et physiquement, un bandeau lui cachant le visage, le silence l’accompagnant. Mais si Jeanne sait qu’« elle a perdu sa vie d’avant », elle continue d’aimer, de vouloir cet homme, elle est patiente, courageuse et amoureuse, elle pansera chaque blessure avec douceur et attention. Elle et Léo continueront d’espérer de retrouver leur Toussaint (« Toussaint était à elles. ») et qu’il « bascule » à nouveau dans la vie et l’amour pour enfin ne redevenir qu’un. Angélique Villeneuve dans ce court roman (une belle habitude) a trouvé un angle singulier, émouvant et percutant pour évoquer la guerre, le quotidien de femmes simples, leurs vies éprouvantes au cœur de cet épisode tragique mais aussi la douleur de la disparition comme les difficultés du retour. Chaque mot est pesé, l'écriture ciselée, Angélique Villeneuve laisse deviner, ressentir, le ton est sensible sans pourtant jamais dissimuler réalité et vérité, les choses sont dites délicatement, les sentiments éprouvés, même le silence s’entend chez Angélique Villeneuve !
« Il est un creux immense, et Jeanne ignore s’il est possible de l’emplir. Si à eux deux ils en seront capables. »
« La victoire est belle, mais elle aplatit tout, voilà ce qu’elle se dit. La victoire assourdit les douleurs personnelles en en faisant plus qu’une, nationale. Elle n’écoute pas. Et Jeanne veut écouter. »
Fiche #1446
Thème(s) : Littérature française
Un territoire propose le portrait d'une femme à part, isolée. Encore jeune, elle se sait rapidement sourde mais ne peut être appareillée. Elle a toujours vécu dans la maison de son enfance, territoire de cette famille où malgré sa mise à l'écart, enfant, elle parvenait à savourer quelques bons moments notamment avec sa soeur. Peu à peu, son entourage l'ignore, avant pour certains de la brimer ("S'ils faisaient un effort pourtant, les gens, elle les comprenaient assez bien. Mais ils n'en faisaient jamais longtemps. Bientôt, elle n'eut même plus à sourire."). Aucun du Garçon, de la Fille, de la Soeur, de la Mère et du Père n'aura un geste, une attention. Elle occupe maintenant ce territoire accompagnée du Garçon et de la Fille, vie à trois éprouvante qu'elle semble néanmoins accepter. Elle reste attentive et attachée à des choses simples, souvenirs anodins mais si marquants et évocateurs qui l'aident à résister, à rester droite mais aussi à rester prisonnière de ce territoire... Un bel hommage et un portrait douloureux d'une femme différente que son handicap repoussera loin d'une vie familiale apaisée et à qui personne ne saura accorder attention et amour.
"Elle n'est pas complètement sourde, seulement un peu. Et pas débile, comme ici, au village, chacun se l'imagine, à cause, au début, des sourires à contretemps, des yeux roulants quand la voix des autres s'engluait, des oui, des d'accord, des ah bon lâchés au hasard, pour faire plaisir, pour ne pas s'enfuir. Mais rapidement et malgré sa bonne volonté, ceux du village se sont fait leur idée."
Fiche #1053
Thème(s) : Littérature française
Mollux est un gamin de douze ans, presque comme les autres, bavard (ou plutôt "loquace" comme il aime à se définir), amoureux des dictionnaires et de la mousse au chocolat même industrielle, il a cependant une imagination débordante. Son entourage proche, ses profs, enfin tout ce qui bouge autour de lui est affublé d’un surnom ou autre sobriquet toujours plus imagé que le précédent ! La famille foldingue au grand complet ! La mère, dite l’Outarde experte en innovations culinaires, la petite sœur Cocotte, le chat Soupechaude et enfin le père Sauf2fois puisqu’il ne lui a adressé la parole qu’à deux reprises. Lorsque Mollux surprend dans le salon en pleine nuit son père en compagnie d’un paon aussi beau que menaçant, il s’interroge. Et quand le lendemain, les deux compères ont disparu, Mollux épaulé par son inséparable ami Procopé, se lance dans une enquête aussi périlleuse que loufoque. Vous assisterez alors, hilare, à sa mue en Supermollux ! Une enquête menée tambour battant par des ados audacieux et surtout désopilants. Un texte joyeux, cocasse, foisonnant de trouvailles, imaginatif qui se partagera entre parents et ados comme un bon et riche repas ! A déguster sans aucune modération !
Article paru dans la revue Page
Fiche #917
Thème(s) : Jeunesse
Dominique, la cinquantaine, est fleuriste à Rochefort. Séparée de son mari, elle vit seule. Sa sœur frise la folie depuis de nombreuses années, son père s’est envolé de longue date et sa mère est décédée figée dans son amour pour cet homme qui semblait l’ignorer. Dominique s’est créée une vie en marge, loin des humains, plus proche de la nature et sa beauté, tel son site favori, le Grand paradis. Son quotidien sera bouleversé par une photo familiale représentant un portrait étrange d’une aïeule, Léontine. Le portrait est signé d’un collaborateur du professeur Charcot à la Salpétrière. Dominique part sur ses traces, dans les pas de l’hystérie, et son enquête la mène dans les archives de l’hôpital en chasse de Léontine mais cette traque lui révèlera également beaucoup sur sa famille et sur elle-même. Un roman douloureux où la différence de l’héroïne sera l’un des moteurs de son enquête qui lui apprendra qui elle est et lui procurera une certaine forme d’apaisement.
"Grand Paradis, la vie minuscule des branches dans la haie, Grand Paradis, la lumière bourdonnante des mouches qui calment les pleurs, Grand Paradis, le silence loin des humains."
Fiche #812
Thème(s) : Littérature française