« L’art est le seul placement vraiment impérissable du travail et de l’effort de l’homme. »
Xavier-Marie Bonnot
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Le garçon n’a ni prénom, ni nom, et il ne parle pas, un enfant sauvage, une page quasi-vierge. Il a vécu avec sa mère et pas grand-chose, dans le sud de la France, au cœur d’une campagne éloignée de tout. A la mort de sa mère, il prend la route en 1908, décide de partir et débute une autre vie, la rencontre avec les hommes (il ne sait rien, « eux savent ») et l’humanité et son quotidien : une lumière ténue parfois, de la noirceur souvent, mais il part affronter la vie, « Sens, touche, goûte, étreins, respire. ». Au hasard de ses pérégrinations, il croise un géant, l’Ogre des Carpates, avec qui il demeure quelques instants et écrit les premières lignes apaisées de sa vie puis Emma, sa première rencontre féminine (après sa mère). C’est alors que la première guerre éclate et le garçon se retrouve au cœur des carnages, de l’horreur et de l’absurdité de ce conflit. Blessé, il rentrera à Paris avant de reprendre la route. Le héros de Marcus Malte est muet, ne prononcera jamais un mot et pourtant, en refermant le livre, le lecteur est convaincu de le connaître intimement, de ressentir ses émotions, le portrait est donc parfaitement réussi mais Marcus Malte mène de front un rappel de l’histoire de cette période (première partie du XXème), le style est travaillé et personnel avec de belles trouvailles, le texte est rythmé, un pavé que l’on dévore avec grand bonheur, Marcus Malte s’est éloigné avec talent de ses romans noirs habituels et c’est une vrai réussite !
« Et de grâce faites que le mystère perdure. L’indéchiffrable et l’indicible. Que nul ne sache jamais d’où provient l’émotion qui nous étreint devant la beauté d’un chant, d’un récit, d’un vers. »
« L’homme peut tout inventer. Il peut tout créer et peut tout détruire. Au choix. »
« Les habitudes sont tenaces mais on n’est pas obligé de vivre, on peut se contenter d’être en vie. »
Fiche #1874
Thème(s) : Littérature française
Le Far West de Marcus Malte nous offre deux nouvelles bien noires mais non dénuées d’humour. Dans la première, « Les Cowboys », des appels répétés au bureau du shérif, grand amateur de Marvel, signale une bête étrange, espèce d’énorme lézard, en balade dans la ville, le dernier témoin l’a vu monter dans un Dodge noir. Pas d’infraction, rien à signaler, alors pourquoi intervenir, n’y aurait-il pas quelques humains dans la ville bien plus dangereux que cet animal ? Le shérif ne pourra néanmoins retenir sa curiosité et son équipe ne s’en remettra pas… « Les Indiens » retrace la triste et inéluctable trajectoire d’un trio déglingué par la vie qui malgré l’amour et l’amitié ne pourra démêler les fils d’un destin hélas si tristement prévisible. Terriblement efficace.
Ecouter la lecture de la première page de "Far West"Fiche #1756
Thème(s) : Littérature française
Des années d’expérience ont été nécessaires à Fannie pour que personne ne s’aperçoive qu’elle avait un œil de verre. Ces collègues notent seulement une raideur, des mouvements singuliers. Mais ce soir, elle a rendez-vous. Avec Freddie, un jeune emblématique de Wall Street. Elle arrive en avance, dernier étage d’un parking couvert. Elle attend, il arrive dans son superbe coupé Mercedes. Freddie ne sait pas encore qu’il est au cœur de la vengeance de Fannie, ses parents ont tout perdu en tombant dans le piège des subprimes et il va bien falloir trouver quelques explications à ce drame… Acéré, puissant, brut, un direct du gauche qui vous laisse KO.
Le deuxième texte « Ceux qui construisent les bateaux ne les prennent pas » évoque l’obsession d’un flic, Ingmar, pour retrouver l’assassin de Paul. Vingt-sept ans qu’il est mort, Paul. Son meilleur ami. Il fut le dernier à le voir, à lui parler. C’est lui aussi qui innocenta le coupable idéal. Et depuis l’assassin court toujours. Et Paul le retrouvera, saura dire à tous la vérité. Enfin, Paul tente de s’en persuader…
Fiche #1535
Thème(s) : Littérature française
Antoine Simiac est un orateur né. Il emporte avec lui la foule et il est donné gagnant aux prochaines élections présidentielles. Et pourtant, il ne sera pas élu. Il croisera la route d'un homme armé d'un gros calibre. Le poète est assassiné, le meurtrier arrêté et condamné. Mais agissait-il seul ? Manipulations ? Contrat ? Dix-sept ans plus tard, l'assassin sort de prison et une superbe jeune femme aguichante l'attend à sa sortie... Encore une histoire bien noire renforcée par le trait de crayon de Vincent Gravé. Superbe !
Fiche #1420
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
Sublimissime bijou noir que ce coffret ! D’abord dans la forme, l’objet est superbe, soigné, présentation impeccable. En outre, il réunit quatre grands auteurs et les quatre nouvelles sont à la hauteur de leur réputation, aucun doute, elles forment bien un ensemble cohérent et le coffret prend tout son sens. Enfin, le thème, toujours d’actualité, les femmes en colère, évidemment attrayant et traité avec personnalité par chaque auteur, des femmes courageuses aux caractères bien trempés, en colère, et souvent violentes. Chez Didier Daeninckx, onze vieilles dames, sans peur, viennent régler son compte à un banquier digne héritier d’une histoire chaotique. Chacune racontera sa vie de misère et le coup de massue finale porté par les placements pourris de la banque. Chez Marc Villard, Cécile et sa fille Lulu partage un mobile home à Ritsheim. Le froid s’installe, la neige tombe, seul l’alcool réchauffe la mère. Elles découvrent à proximité de leur caravane le cadavre d’une jeune Asiatique. Lulu ne le supporte pas et se lance dans une enquête avec l’intention évidente de venger cette mort inacceptable. Dominique Sylvain nous place au cœur d’un couple qui a décidé d’enfanter par procuration. Issara les aidera à obtenir l’enfant tant désiré. Pourtant, Elsa marche dans Bangkok, excitée, sur les nerfs, cherchant son enfant et son amour disparu. Elle est loin de penser qu’elle abandonnera d’elle-même son désir de vengeance devant la violence du réel. Enfin, Marcus Malte nous propose de rencontrer Tamara, une Guyanaise, qui a hérité d’une maison en métropole, et décide de s’y installer et de se lancer dans l’élevage de cochons. Etrangère, noire, travaillant comme un homme, le village la regarde avec un œil haineux. Sauf une petite fille, une gamine intrépide qui brave les interdits, et vient la rencontrer en cachette. Jusqu’un jour, Tamara décide de stopper ces agressions. C’est terminé, elle l’a décidé !
« Il ne suffit pas d’être Français pour ne pas être étranger. » (Marcus Malte, Tamara, suite et fin)
Fiche #1389
Thème(s) : Littérature française
Marcus Malte nous propose trois nouvelles où il démontre qu'il a l'art de décrire des situations où tendresse et violence se mêlent définitivement. Dans la première, François est un enfant réservé à qui ses parents imposent des colonies de vacances. Il y retrouve le jeune Mestrel et sa fascination semble l'aveugler. Un château où l'atmosphère est pesante... Dans la seconde, quatre adolescents nés alors que le nuage de Tchernobyl survolait la France vont jusqu'au bout de leurs convictions. Et enfin, la dernière nouvelle est la déclaration d'admiration pour le fondateur de son club d'un minot marseillais pourtant promis à un bel avenir footballistique...
Fiche #474
Thème(s) : Littérature française