« Car renoncer à souffrir demande beaucoup de courage. »
Sonia Ristic

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Intervalles

Olivier JACQUEMOND

Un amour sous la guerre
Intervalles

4 | 185 pages | 18-06-2023 | 18€

Un amour sous la guerre tire sa réalité du Liban des années 70. Esther est une jeune Libanaise avide de liberté. Antonin est un jeune peintre français venu chercher une pointe d’exotisme. Ils vont se rencontrer, s’aimer. Vivre leur amour entre le Liban et la France, dans l’exil et au contact de la guerre : guerre religieuse, guerre entre états, guerre entre clans, « Une guerre d’usure, une guerre invisible, une guerre sournoise. Ici, la guerre est dans les têtes. Une guerre intime. » L’attraction du Liban est intense, « Le Liban est mon monde, le monde est mon Liban. », mais la violence est permanente, presque intégrée, au cœur de chaque famille, dans chaque conscience. Alors évidemment, cet environnement vient percuter l’intimité, les amours et les amoureux. Chaque roman ayant cadre le Liban nous permet, croit-on, de mieux appréhender sa réalité. Mais chaque nouvel opus bouscule nos certitudes et Un amour sous la guerre ajuste brillamment l’esquisse .

« Offrir à manger, c’était honorer ; terminer son repas, c’était aimer ; se resservir, c’était pardonner. »

« Parfois, il vaut mieux la guerre. Avec la guerre, le monde absurde vire au tragique. C’est préférable aussi. »

« Une guerre de susceptibilités, une mosaïque de contentieux, avec des raids punitifs, des embuscades, des prisonniers, et des morts, plus qu’il n’en faut. »

« Dans un conflit, la vraie question n’est pas qui gagne mais à qui profitera la paix. »

Ecouter la lecture de la première page de "Un amour sous la guerre"

Fiche #3031
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Olivier Jacquemond lus par Vaux Livres


Albena DIMITROVA

Nous dînerons en français
Intervalles

3 | 205 pages | 02-05-2023 | 12€

en stock

Alba a dix-sept ans lorsqu'elle est admise à l'hôpital du gouvernement bulgare pour une paralysie galopante. Loin de son milieu habituel, elle va faire La Rencontre avec Guéo, cinquante-cinq ans et membre du Politburo. La complicité initiale se mue rapidement en passion. L'histoire se déroule quelques années avant la chute du mur et les régimes communistes tendent à disparaître. Et Guéo est bien placé pour le savoir, il a toujours été militant et rédige alors un rapport destiné à sauver le régime. Alors surveillance ou espionnage ne l'émeuvent guère. Il préfère la vie (sans contraintes) et Alba. Pourtant le quotidien s'embrume et il décide de faire partir Alba, définitivement marquée par cet homme et cette rencontre, en France où il la rejoindra dès que possible. « Nous dînerons en français » est le roman de la fin d'une période en Bulgarie, d'une passion entre deux êtres différents, d'un rendez-vous manqué et Albena Dimitrova a choisi de nous le faire partager avec son accent dans sa langue d'adoption qu'est le Français ce qui renforce la poésie et la fraîcheur du trait.

Cette chronique a été rédigée en juillet 2019 suite à la première édition aux éditions Galaade. Les éditions Intervalles vous permettent aujourd'hui de rédécouvrir ce roman épuisé depuis de trop longues années.

Premier roman

« En toute chose politique c'est pareil, une fois les extrémités bien bordées, il faut attraper la bonne mais boudeuse voix du milieu »

« Je n'ai jamais possédé le cœur de Guéo. Lui non plus, il n'a jamais possédé le mien. Nous les avons juste fait battre ensemble. Etions-nous libres? »

Fiche #3020
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Albena Dimitrova lus par Vaux Livres


Elisabeth LESNE

Filles de l'est, femmes de l'ouest
Intervalles

2 | 155 pages | 23-10-2022 | 21€

1989-2019, commémoration habituelle, grands discours convenus, les hommes sont au micro, à la tribune, sur les écrans : « … des hommes majoritairement, qui allaient évoquer avec tous les clichés habituels le monde dont elles venaient, le monde tout gris, tout triste d’avant 1989, un monde sans liberté où ne régnaient que la peur et les pénuries. ». Dans le même temps, six auteures décident d’apporter leurs voix et leurs regards à cette histoire, de partager leurs vécus, leurs réalités. Six paroles singulières à hauteur de femmes (et d’hommes) issues de pays différents (Pologne, Yougoslavie, Bulgarie, Roumanie, Tchécoslovaquie…) pour s’extraire des poncifs et nous parler de leur réalité, d’hier et d’aujourd’hui, entre Est et Ouest. Dans de courts textes percutants, elles dépassent les clichés, rappellent que l’Est n’était pas uniforme, et nous parlent de leur enfance, de leur joie comme de leur tristesse, de leurs parents, de leur pays, de leurs droits en tant que femme... Témoigner pour apprendre, témoigner pour vivre : « Nous méritons plus. Nous méritons de vivre des temps passionnants. »

Liste des auteures : Albena Dimitrova, Lenka Horňáková-Civade, Katrina Kalda, Grażyna Plebanek, Sonia Ristić, Andrea Salajova, Marina Skalova, Irina Teodorescu.

« Nous sommes les additions des traumatismes que nous avons occultés, ainsi que de ceux que les générations précédentes, dans le silence souvent, nous ont transmis. »

« Oh, si seulement on pouvait à tout moment se déshabiller de son passé, se tenir sans culture et sans bagages, sans identité, sans papiers, sans territoire, juste être vivant, oui, si seulement, alors on se rencontrerait vraiment et le centre et les marges feraient unité. »

Fiche #2945
Thème(s) : Littérature étrangère


Sonia RISTIC

Triptyque en ré mineur
Intervalles

1 | 265 pages | 30-07-2022 | 19€

A Belgrade, dans les années 70, Milena, après avoir rencontré deux Américains, entreprend une correspondance avec l’un d’eux. Il y est évidemment question de leur rencontre, de ce qu’ils en attendent, en espèrent, mais aussi du contexte historique et politique (guerre froide, espionnage...) et de l’écriture qui fait partie de leur vie. En visitant son père interné, elle rencontre Lily qui a passé son enfance à Berlin. Le deuxième opus revient sur la rencontre de Lily, fille d’une famille ouvrière, et Clara, fille unique d’un couple d’avocats juifs, dans les années 30 à Berlin. Elles tentent de s’aimer au cœur de l’Histoire qui viendra les séparer. Des années plus tard, en plein confinement en France, Ana, qui a vécu son enfance à Belgrade, reçoit un imposant paquet rempli de lettres, la correspondance de Milena et Sam, si romanesque qu'elle va se lancer dans l'écriture et découvre cette phrase de Milena « l’amour de ma vie, c’est ce que je suis en train de faire. C’est l’écriture. » qu’elle peut aujourd'hui partager. Trois opus en ré mineur, trois complaintes mélancoliques qui se répondent avec en arrière-plan « ... les relations complexes qu’entretiennent la maladie mentale, la création, la mort et l’amour. ». « On n’a toujours qu’une version de l’histoire, celle qui a été écrite, et on se débrouille, on fait avec tous les scénarios possibles qui se dessinent entre les lignes. » et la version de Sonia Ristic est ici passionnante.

« Car renoncer à souffrir demande beaucoup de courage. »

Ecouter la lecture de la première page de "Triptyque en ré mineur"

Fiche #2878
Thème(s) : Littérature étrangère





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