« Les morts ne meurent pas lorsqu’ils cessent de vivre, mais quand nous les vouons à l’oubli. »
Mia Couto

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Philippe Picquier

Marsha MEHRAN

Eau de rose et Soda bread
Philippe Picquier

23 | 375 pages | 16-08-2023 | 22€

en stock

Certains lecteurs avaient déjà poussé avec bonheur la porte du Babylon Café dans Une soupe à la grenade : on retrouve en effet les trois sœurs iraniennes Marjan l’ainée, Leila et Bahar exilées et on continue de suivre leur nouvelle vie irlandaise sous toutes ses facettes. Elles ont toutes souffert en Iran et ces souffrances continuent d’avoir des conséquences sur leur comportement, leur vie au jour le jour, surtout qu'elles ne partagent guère leurs tourments. Marjan assume tout, prend tout en charge, sa santé, leurs santés, le restau, leurs peurs, leurs peines... Mais il est peut-être temps qu’elle se réserve un espace de liberté avec une rencontre amoureuse... On retrouve également Estelle Delmonico, veuve italienne d’un pâtissier, qui les avait aidées à ouvrir leur restaurant, comme ceux qui les acceptent, qui acceptent la différence et les autres notamment les vieilles rombières catholiques et autres commères qui n’hésitent pas à passer l’action... Estelle découvre sur la plage une jeune femme très jeune, très belle, des mains singulières et merveilleuses, presque morte, une vraie sirène. Elle l’emmène chez elle et appelle le médecin (pakistanais) qui dresse le diagnostic. Estelle refuse de la juger et préfère coûte que coûte la sauver et l’aider. Elle met Marjan dans la confidence. Le trio emmène la belle inconnue mystérieuse à l’hôpital avec un retour rapide à la maison. Ils vont alors rechercher l’identité de cette jeune femme qui à son réveil ne les aidera pas en gardant le silence. Une vraie enquête qui les éclairera sur l’identité de cette femme, son histoire et les causes de sa disparition. Un récit enlevé avec des personnages attachants et à nouveau la cuisine iranienne au centre du récit (avec des recettes à la fin du récit) pour notre plus grand plaisir, les épices, les odeurs, les herbes, les plantes et la conviction que la cuisine reste essentielle en aidant, rapprochant, et soignant.

Ecouter la lecture de la première page de "Eau de rose et Soda bread"

Fiche #3074
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Santiago Artozqui

Les titres de Marsha Mehran lus par Vaux Livres


Ito OGAWA

Le goûter du lion
Philippe Picquier

22 | 260 pages | 28-07-2022 | 19€

Shizuku pourtant encore très jeune se sait condamnée. Elle décide de partir pour un dernier voyage vers la beauté, l’île aux citrons, dans la mer intérieure du Japon, de s’installer dans la maison du Lion, havre de paix (« On s’y sentait comme couvé du regard par un inconnu au visage souriant. ») pour terminer sa vie. Elle retrouve d’autres pensionnaires également en fin de vie et Madonna la directrice attentionnée. Délicate, tendre, elle est accompagnée par d’autres femmes également d’une grande douceur. Profiter sans retenue, sans peurs, sans regrets, des derniers instants, vivre les pépites de bonheur qui se présentent, les paysages, la mer, le soleil, les dernières rencontres, Rokka la chienne, sourire, rire, écouter les violoncelles pleurer ou chanter, tout est à prendre, comme le goûter du lion : tous les dimanches, un pensionnaire propose une recette liée à un souvenir, et même si elle est parfois accompagnée du vin à la morphine, parler de ses souvenirs, (re)découvrir de nouvelles saveurs, cuisiner, manger, partager, c'est la vie qui continue. Entre beauté et tristesse, « Je n’arrivais pas à verser des larmes et le violoncelle pleurait à ma place. Il pleurait mais le ciel était bleu, la lumière brillait à travers les nuages blancs. La mer s’étirait sous le ciel bleu... », toujours avec délicatesse, dans un lieu magique, Ito Ogawa trace le chemin de l’apaisement même devant l’issue fatale.

« Accepter la mort n’est pas si facile. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le goûter du lion"

Fiche #2874
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Déborah Pierret-Watanabe

Les titres de Ito Ogawa lus par Vaux Livres


Marsha MEHRAN

Une soupe à la grenade
Philippe Picquier

21 | 295 pages | 27-09-2021 | 21€

Trois sœurs ont suivi le chemin de l’exil dans les années 80. Elles ont fui l’Iran et se retrouvent dans un petit village d’Irlande où elles ouvrent rapidement le Babylon Café. Et les odeurs, goûts, parfums et mets préparés vont conquérir avec quelques hésitations voire réticences la majorité des autochtones. Il faut dire que les odeurs et les mets semblent irrésistibles et peu pourront résister. Les sœurs savent bien que partager un repas n’est pas seulement une affaire alimentaire, bien plus se retrouve sur et autour de la table avec ces plats préparés avec amour : partage et plaisir ouvrent parfois des portes inattendues. La préparation de ces plats est aussi à l’image des relations, des liens noués autour du Babylon Café, tout prend sens, comme le recours à la grenade, « le fruit de l’espoir ». Tout en développant leur nouvelle activité, il leur faudra aussi tenter de faire la paix avec leur passé douloureux et les évènements violents vécus qu’elles nous feront connaître. Vous partagerez avec grand plaisir ce destin de trois sœurs sur le chemin de l’exil bien décidées à prendre en main leur destin, laissez-vous envoûter par les odeurs sensuelles de la cuisine iranienne que vous pourrez même éprouver avec les recettes introduisant chaque chapitre.

Ecouter la lecture de la première page de "Une soupe à la grenade"

Fiche #2773
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Santiago Artozqui

Les titres de Marsha Mehran lus par Vaux Livres


Ito OGAWA

La république du bonheur
Philippe Picquier

20 | 282 pages | 17-01-2021 | 19€

Hatoko est devenue femme et mère en même temps. Elle a épousé Mitsurô et découvert le bonheur de devenir la mère de sa petite fille. Comme sa grand-mère l’a fait avec elle, elle va l’initier à la calligraphie et partager les gestes de tous les jours et ses petits secrets. Profiter de chaque instant, même dans les gestes anodins du quotidien. En parallèle, écrivain public, elle accueille aussi les secrets et demandes singulières de ses clients avec bienveillance et attention. Dans « La république du bonheur » suite de « La papeterie Tsubaki » (peut se lire indépendamment), on retrouve la même tendresse, la même douceur, la même humanité, la même délicatesse, la même attention à l’autre, la même capacité à trouver le bonheur dans les gestes du quotidien et dans notre environnement.

« … blesser quelqu’un involontairement est encore plus grave que de le faire de façon délibérée. »

« Si on peut quitter le partenaire qu’on a choisi de son plein gré, pourquoi les liens du sang nous interdisent-ils de quitter une famille qu’on n’a pas choisie. »

Ecouter la lecture de la première page de "La république du bonheur"

Fiche #2625
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako

Les titres de Ito Ogawa lus par Vaux Livres


Ito OGAWA

La papeterie Tsubaki
Philippe Picquier

19 | 375 pages | 09-08-2018 | 20€

Amemiya Hatoko a vingt-cinq ans, sa famille est « une lignée d’écrivains calligraphes qui remonte, parait-il, à l’époque Edo, au XVIIème siècle. » Un long apprentissage, fastidieux, est donc nécessaire pour maitriser cette pratique. Enfant et adolescente, Hatoko y est soumise sous les ordres et conseils de sa grand-mère, « l’Ainée » qui l’a élevée. Un jour, elle a l’impression de se faire voler sa jeunesse, alors elle se rebelle et part. Aujourd’hui, elle est de retour pour reprendre la papeterie Tsubaki de sa grand-mère et son métier d’écrivain public. Le récit mêle donc ses souvenirs avec sa grand-mère qu’elle va (re)découvrir et ses rencontres pour son travail. Chaque lettre est différente, chaque demande aussi, Hatoko reçoit un large panel de la population. Ecrire pour les autres est un art : choisir les mots, le papier, l’encre, la plume, la disposition, l’enveloppe, un travail précis, minutieux, rien n'est laissé au hasard. Demander l’écriture d’une lettre, c’est aussi susciter une rencontre, un aveu, une confession et Hatoko doit savoir écouter, analyser, comprendre. La culture japonaise fleure à chaque page, atmosphère douce et délicate avec l’influence constante de la nature et des saisons : on n’écrit pas la même lettre en automne (« ... une saison qui donne envie d’écrire. ») et en été comme on ne mange pas la même chose : « Manger amer au printemps, vinaigre l’été, piquant l’automne et gras l’hiver. » Une belle plongée vaporeuse, profonde et délicate dans la culture japonaise sous la forme d’un portrait féminin et d’un lieu de partage où chacun est reçu avec attention et humanité.

Ecouter la lecture de la première page de "La papeterie Tsubaki"

Fiche #2195
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako

Les titres de Ito Ogawa lus par Vaux Livres


Baek HEENA

Chat Chelou
Philippe Picquier

18 | 08-10-2017 | 14.5€

Chat Chelou est l'image du gros matou, désagréable, agressif. Et lorsqu'il passe devant le poulailler délaissé par ses occupantes, il n'hésite pas une seconde, vole un oeuf et hop, le repas est terminé ! Devinez alors ce qu'il adviendra... De superbes illustrations qui rendent parfaitement ce chat et son caractère !

Fiche #2034
Thème(s) : Jeunesse


Hyun-wook PARK

Comment ma femme s'est mariée
Philippe Picquier

17 | 395 pages | 15-06-2017 | 19€

Le narrateur, fan du Real Madrid, a trouvé l’âme sœur, mais catastrophe, elle, de son côté, adule le FC Barcelone. Et pourtant, ils rentrent tous les deux sur le terrain et le match va être vif et vivifiant. Le Classico se jouera donc tous les jours ! Quelques feintes et autres passements de jambe, un pénalty et un gardien de but angoissé, des tactiques différentes et ils se renvoient en permanence la balle, même si elle joue principalement un poste d’attaquant et fait preuve d’une terrifiante efficacité... Lui préfèrerait garder le terrain pour eux deux, elle est prête à faire rentrer d’autres joueurs, quelques cartons jaune ou rouge, une mi-temps pour se ressourcer et permettre des retrouvailles. Un texte truffé de références footballistiques particulièrement frais et original qui aborde la question du couple, de la vie, du bonheur et du foot sous des angles totalement inattendus ! La philosophie, le ballon et la vie ne font plus qu’un !

« On dit que c’est le papillon qui choisit la fleur, alors qu’en fait ce sont les fleurs qui décident de s’offrir ou non à tel ou tel papillon. »

Ecouter la lecture de la première page de "Comment ma femme s'est mariée"

Fiche #1970
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Lim Yeong-hee


Lianke YAN

Un chant céleste
Philippe Picquier

16 | 90 pages | 19-03-2017 | 13€

You Sipo est devenue malgré elle une figure du village des Monts Balou où elle s’est installée quelques années plus tôt, on l’appelle même le village des « quatre idiots ». Elle a en effet donné naissance à quatre enfants, quatre simplets, quatre idiots. Elle en est évidemment totalement bouleversée. Comment les élever seule, son mari étant décédé ? Que vont-ils devenir ? Comment leur trouver maris et femmes ? Elle arpente inlassablement la vallée pour découvrir leur compagnon idéal mais les malédictions n’ont pas bonne réputation dans la campagne chinoise. Aujourd’hui, c’est la Troisième qui veut mari et elle est exigeante, elle veut gens-complet. Tâche ardue pour You Sipo… Et c’est au cours de cette quête qu’elle apprend qu’une décoction d’os d’un proche parent pourrait ramener à la raison sa lignée. Inutile de rappeler qu’une mère est prête à tout, vraiment tout, pour ses petits… Dans la lignée de l’excellent (mais inégalable) « Les jours, les mois, les années », Yan Lianke nous revient pour notre plus grand plaisir avec un court conte philosophique qui place en son cœur l’amour maternel absolu et la puissance des croyances populaires (ou non...).

Ecouter la lecture de la première page de "Un chant céleste"

Fiche #1935
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Gentil

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres


Marie SELLIER

Catherine LOUIS

Le jardin de Madame Li
Philippe Picquier

15 | 07-11-2016 | 14.5€

Madame Li est une petite vieille, toute ridée, usée et fatiguée notamment par ses allées et venues pour remplir d’eau ses deux pots de terre. Les voyages se renouvellent d’autant plus vite que l’un des pots est fêlé, mais Madame Li a un secret et n’échangerait pour rien au monde ce vieux pot… Superbe et tendre conte chinois avec sur chaque page l'idéogramme d'un mot significatif.

Fiche #1879
Thème(s) : Jeunesse


Ito OGAWA

Le jardin Arc-en-Ciel
Philippe Picquier

14 | 296 pages | 02-10-2016 | 19.5€

Izumi, jeune mère, et son fils Sôsuke sont à la gare quand ils vont faire une rencontre qui bouleversera à jamais leur vie. Sôsuke presque par inadvertance et sans vraiment le savoir évite le suicide d’une jeune lycéenne, Chiyoko. Izumi et Chiyoko se retrouveront, s’aimeront et ne se quitteront plus, restera à déterminer qui a sauvé qui... Elles partiront avec Sôsuke vers un village de montagne pour rénover une maison en ruine et la transformer en maison d’hôtes, l’Arc-en-Ciel. Lorsque Chiyoko accouche d’une petite fille, la famille Takashima est née, une famille heureuse mais que tout le monde n’accueille pas avec sourire et bienveillance… Et pourtant, malgré les évènements et comportements parfois pénibles face à leur homosexualité affichée, l’ambiance reste solaire, étoilée et douce. La Constitution de la famille en dit long sur leur philosophie de vie : « Ne jamais de se mentir à soi-même, Rire à gorge déployée une fois par jour, Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble, Ne surtout pas se forcer. Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter. » Une approche qu’elles tentent de faire partager aux divers clients qui poussent la porte de l’Arc-en-Ciel. Un livre lumineux, tendre et doux où l’amour et l’attention à l’autre redeviennent essentiels et ça fait du bien !

Ecouter la lecture de la première page de "Le jardin Arc-en-Ciel"

Fiche #1855
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako

Les titres de Ito Ogawa lus par Vaux Livres


Muriel ZÜRCHER

Qu LAN

Toile de dragon
Philippe Picquier

13 | 01-12-2014 | 13.5€

Thong-Li fils de pêcheur a une passion, le dessin. Il dessine et dessine encore, partout, sur tout. Un jour, un mendiant lui offre le matériel nécessaire. Il ne lui manque que le papier, alors Thong-Li peint ses dragons sur des toiles d'araignée et ses dragons semblent si réels que l'on s'attend à tout instant qu'ils s'envolent. Lorsque l'Empereur l'apprend, il exige évidemment de rencontrer ce petit prodige... Somptueux !

Fiche #1559
Thème(s) : Jeunesse


Ji-young GONG

Nos jours heureux
Philippe Picquier

12 | 326 pages | 07-09-2014 | 19.5€

La jeune Yujeong traîne son mal de vivre depuis de nombreuses années, tentatives de suicide, provocations, elle ne trouve pas sa place. Pour cette fois, on lui laisse le choix entre un séjour d’un mois en hôpital ou de suivre sa tante Monica, religieuse à qui elle ressemble tant à ce qu’on lui dit, dans ses visites à la Maison d’arrêt de Séoul où elle rencontre très régulièrement un condamné à mort. A reculons, sans envie et plutôt avec dégoût, Yujeong part à la rencontre de cet homme. Pour symboliser ces rencontres, les voix dialoguent. Lui raconte son enfance sans sa mère avec son petit frère devenu aveugle par la violence de son père et son parcours chaotique et violent. Elle dévoile également le fil de sa vie et ira jusqu’à confier sa faille, cause de son mal de vivre. Initialement, elle ne voit en cet homme qu’un monstre sanguinaire, sans pitié, violent à l’extrême qui ne mérite ni attention ni pitié. Peu à peu, sans oublier ses actes, elle verra l’image du miroir devenir nette, puis apparaître les contours d’un homme qui a commis l’irréparable certes, mais d’un homme quand même, allant jusqu’à s’y attacher. Ce « couple » singulier dans cette situation exceptionnelle se découvre mutuellement avec sincérité, s’apprivoise et chacun d’eux ramène l’autre vers la vie. Un texte puissant et âpre qui nous parle de peine de mort, d’amour, de rédemption et de pardon.

Ecouter la lecture de la première page de "Nos jours heureux"

Fiche #1510
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Choi Kyungran, Isabelle Boudon


Zijian CHI

Toutes les nuits du monde
Philippe Picquier

11 | 176 pages | 19-03-2014 | 7.5€

Une petite-fille vit chez ses grands-parents, elle se sent isolée, seule, abandonnée, rencontrera la vieille dame soviétique qui l’accueillera comme un trésor et partira à la découverte de son grand-père et de ses secrets. Dans la seconde, une femme perd accidentellement son mari, le magicien. Elle décide alors de partir au lac des Trois Monts au cœur de sources chaudes, voyage à la rencontre de son deuil mais aussi des autres. Elle raconte ses rencontres, ses recherches, la vie, la mort, sa douleur. Deux nouvelles débordant de délicatesse, de douceur, et de sensibilité et dégageant une certaine sérénité malgré les tracas du quotidien.

Ecouter la lecture de la première page de "Toutes les nuits du monde"

Fiche #1438
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Stéphane Lévêque


Hye-young PYUN

Cendres et rouge
Philippe Picquier

10 | 198 pages | 13-08-2012 | 18€

Monsieur T-K travaille au sein d’une entreprise pharmaceutique spécialisée notamment dans les insecticides. Lors d’une soirée où son patron est présent, il est le seul à oser affronter un rat. Cela lui vaut d’être remarqué par son patron et désigné pour partir à l’étranger pour une mission de quelques mois voire quelques années. Il débarque à C. en pleine épidémie et dès qu’il foule le sol de C. sa vie devient un cauchemar. Soupçonné d’être contagieux, il est mis en quarantaine, puis libéré, il se retrouve sans sa valise dans un appartement au cœur d’un quartier envahi d’ordures pestilentielles. Son contact dans la succursale de C demeure injoignable et il apprend que son ex a été retrouvée sauvagement assassinée dans son appartement tandis qu’il ne se souvient de rien. Les policiers frappant à sa porte, il choisit la fuite et se retrouve parmi les SDF et les rats alors que l’épidémie paralyse toujours C.. La descente aux enfers continue, jour après jour, il disparaît, quitte l’humanité. Il s’éloigne de tous et de tout et personne ne s’en préoccupe. Hye-young Pyun nous offre un premier roman sombre, parfois absurde, souvent kafkaïen, toujours angoissant, féroce portrait d’une solitude provoquée et d’une chute incontrôlée.

Premier roman

"Tout comme les raticides accroissent la résistance des rats, les épidémies rendent les hommes plus forts. La race humaine n'est pas une espèce facile à éliminer"

Ecouter la lecture de la première page de "Cendres et rouge"

Fiche #1171
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Nagel, Lim Yeong-Hee


Ryû MURAKAMI

Chansons populaires de l'ère Showa
Philippe Picquier

9 | 198 pages | 12-08-2011 | 17.8€

Ryû Murakami évoque le Japon moderne dans une fable noire digne des meilleurs mangas. Des héros et héroïnes, sans limites, sans but et désoeuvrés, peu de sentiments, vivent les uns à côté des autres mais sans réellement se connaître, ni se prêter attention (« … ce qui les réunissait était le fait d’avoir renoncé à s’impliquer positivement dans la vie, sous quelle que forme que ce fût… Ce n’était d’ailleurs pas à proprement parler une tendance générale mais plutôt l’expression d’un oppressant système de valeurs reposant sur l’idée que rien de nouveau ne se produirait jamais sous le soleil. »). Chacun parle, personne n’écoute, tout est ramené à sa petite expérience personnelle. Six jeunes paumés, étranges, « légèrement » fêlés se confronteront à six femmes trentenaires se prénommant Midori en mal d’amour et sans hommes. Le combat et la violence iront crescendo et leurs folies se nourrissant les unes des autres seront sans limite. Murakami dépeint sans retenue une société malade de solitude, sans projet, où la violence s’immisce progressivement dans chaque geste du quotidien.

« Le pire est déjà un premier pas vers des temps meilleurs. »

« Ils n’avaient jamais vraiment connus d’épreuves dans leur vie et ils étaient absolument dépourvus de la capacité d’imaginer ce que les autres pouvaient ressentir ou désirer et il ne leur venait pas à l’idée de faire un geste pour autrui. »

« Il y a un certain endroit sur la Terre, dit Suzuki Midori en se remémorant le passage d’un livre, où vous finissez par comprendre que ce n’est pas la nuit qui tombe mais la nuit qui vient. Ce n’est pas que la nuit succède simplement au jour mais tel un être vivant elle vient recouvrir le jour en l’avalant… »

Fiche #1005
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvain Cardonnel


Tong SU

A bicyclette
Philippe Picquier

8 | 142 pages | 13-04-2011 | 15.2€

Su Tong, l’auteur d’"Epouses et concubines", nous offre un recueil de nouvelles évoquant le passé récent de la Chine. Ce « petit garçon un peu seul et vite inquiet » dépeint le quotidien simple des années 70 au sein d’une famille pauvre de six personnes. Petite pause dans la vie trépidante chinoise en perpétuelle mutation et tournée exclusivement vers l’avenir : « Presque involontairement, on coupe les liens avec le passé, on met toute son énergie à s’imaginer et à se tracer un avenir ». Comme un clin d’œil au lecteur occidental, le recueil débute par une petite histoire de la bicyclette mais le récit est surtout émaillé des rencontres quotidiennes, de descriptions des petits commerces, les souvenirs les plus prégnants remontant à la surface : son premier professeur, sa première bicyclette, son départ pour Nankin, la journée où il tombe amoureux de la pluie, l’amour paternel… Ces nouvelles douces et fluides, entre passé et présent, forment une réflexion simple et attachante sur ses vies passée et actuelle mais aussi sur son métier d’écrivain et sa passion de la lecture.

Article paru dans la revue Page

Fiche #928
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne-Laure Fournier


Yûichi KIMURA

Jun TAKABATAKE

Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
Philippe Picquier

7 | 11-11-2010 | 13.2€

Trois rats, deux chats. Ennemis irréductibles. Ils se retrouvent pourtant tous les cinq bloqués au fond d'un profond trou et le problème semble insoluble ! Seule l'amitié pourra les sauver et cette situation périlleuse viendra à bout de leur inimitié !

Fiche #861
Thème(s) : Jeunesse


Lianke YAN

Songeant à mon père
Philippe Picquier

6 | 117 pages | 25-04-2010 | 6.5€

en stock

Lianke Yan nous surprend à chaque nouveau livre. Cette fois il nous propose une autobiographie de sa jeunesse prétexte à un bilan lucide de son comportement et de sa personnalité. Douze chapitres, sortes de nouvelles, nous offrent une rencontre avec cet auteur important mais aussi avec cet immense continent mystérieux qu'est la Chine ; la dernière nouvelle s'impose par son thème et l'importance qu'elle revêt pour l'auteur puisqu'il s'agit de la disparition de son père. Un joli texte rempli d'émotion par un auteur lucide et que la culpabilité continue d'harceler.

"Aujourd'hui enfin, je me suis assis pour écrire. Je me suis assis pour écrire et je peux, à travers la vie et la mort de mon père, comprendre le monde, regarder en face ce qu'il y a de bon et de mauvais en moi, regarder en face la vie et la mort, la décadence et la prospérité de toutes choses, l'eau tarie du fleuve, les feuilles mortes, regarder en face, à travers ma propre vie, la disparition et la renaissance, la renaissance et la disparition de tout ce qui vit."

Fiche #757
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Brigitte Guilbaud

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres


Lianke YAN

Les jours, les mois, les années
Philippe Picquier

5 | 125 pages | 26-01-2009 | 7€

en stock

Une terrible sécheresse s’abat dans la région d’un petit village de montagne et la vie devient insupportable. La population décide de fuir sauf un vieil homme. Incapable de marcher des jours durant (et vers quoi ?), un vieil homme choisit de rester et de combattre le soleil et le temps en compagnie de son vieux chien aveugle et dévoué. Ils veilleront sur un unique pied de maïs, dernier espoir de vie et devant le temps qui passe, chaque jour, chaque heure, chaque minute est une lutte pour la vie, pour le futur. Les deux s’épauleront dans la difficulté et les larmes mais ne se quitteront pas. Yan Lianke change de thème et de ton par rapport à ses deux précédents romans et nous propose cet hymne flamboyant à la vie. Un texte très émouvant devant la volonté obstinée de ce vieil homme qui continue d’espérer en la vie. Superbe.

Fiche #508
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Brigitte Guilbaud

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres


Shuichi YOSHIDA

Park life
Philippe Picquier

4 | 96 pages | 26-07-2007 | 6.1€

Dans notre monde où le temps s’accélère, où chacun est pressé, se doit d’aller vite, de ne pas s’attarder, pourquoi ne pas aller s’asseoir dans un parc, et souffler, s’arrêter, observer, laisser son imagination courir... Contemplation... Les parcs sont des lieux particulièrement propices aux rencontres et à ces pauses dans notre vie moderne dont le rythme va toujours croissant. Un homme rencontre par hasard dans le métro de Tokyo une femme inconnue et étonnamment, lui adresse la parole à propos d’une publicité vantant les dons d’organes (la vie après la vie). Il se rend ensuite comme à son habitude dans le parc Hibiya et assis sur son banc attitré (« Moi, je m’assois sur un banc, tout simplement »), il observe les hommes, les animaux, les arbres, l’eau, le vent… la vie… Il retrouvera l’inconnue dans ce parc et chacune de leurs rencontres éclairera sa vie par sa douceur et sa quiétude et par une conversation inédite. Tout est possible dans un parc : « Mais pourquoi est-ce que tout ce monde vient au parc ? Il a médité très sérieusement, chose rare chez lui, avant de me dire nettement : ‘‘Ils se sentent soulagés’’». Un récit qui évolue par petites touches délicates, sans éclat, avec simplicité et justesse, une vision décalée de la vie quotidienne… Même au sein du mégapole, il subsiste des havres de paix où la vraie vie se cache pour qui sait prendre le temps de la détecter….
Ce livre a obtenu l’équivalent du prix Goncourt au Japon en 2002.

Fiche #261
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Gérard Siary


Bulbul SHARMA

Mes sacrées tantes
Philippe Picquier

3 | 233 pages | 02-05-2007 | 8.5€

en stock

Bulbul Sharma nous propose la destinée de femmes indiennes en huit nouvelles. Huit femmes qui voyagent, quittent la maison familiale, découvrent et s'ouvrent au monde : la vieille et redoutée Mayadevi qui part revoir une ultime fois son fils aîné à Londres : une semaine en enfer ! R.C. emmène sa femme et sa fille en voyage pour la première fois, grave erreur, elles découvriront la vie et refuseront leur vie antérieure. Des nouvelles qui sans le dire exposent non sans humour et détachement la vie des femmes en Inde et quelques coutumes qui dictent les comportements passés et actuels.

Fiche #229
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Mélanie Basnel


Lianke YAN

Le rêve du village des Ding
Philippe Picquier

2 | 329 pages | 23-01-2007 | 9.7€

Yan Lianke est de retour, après l'excellent "Servir le peuple", il nous conte cette fois l'épreuve du sang contaminé subie par les villages chinois. L'ironie du premier livre a cette fois disparu devant l'ampleur de la catastrophe : plusieurs villages furent décimés par le virus après que les villageois, encouragés par les autorités et leurs représentants, ont vendu leur sang pour améliorer leur quotidien. Et naturellement, l'argent intervenant, la dérive de certains vers quelques comportements abjects est inéluctable : trafic de cercueils, organisation de mariages posthumes... La famille Ding est au centre de cette histoire : le grand-père instituteur intermittent était le sage de la famille respecté de tous, Liang contaminé déshonore la famille en trompant sa femme, et enfin Hui, le profiteur sans scrupules. Nous suivrons les déconvenues dans l'horreur croissante du grand-père en attendant l'issue fatale.

Fiche #186
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Claude Payen

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres


Lianke YAN

Servir le peuple
Philippe Picquier

1 | 189 pages | 30-12-2005 | 7.5€

en stock

Le slogan "Servir le peuple" clamé par la Révolution culturelle revient comme un leitmotiv dans ce livre ou plutôt dans la bouche du héros, Wu Dawang. Ce roman jubilatoire et ironique pousse à l'extrême la logique de ce slogan. Alors que Wu est au service d'un colonel, le respect du slogan le conduira à découvrir l'amour en compagnie de la femme du colonel et finalement aboutira à une conduite "contre-révolutionnaire" puisqu'ils détruiront des objets ayant trait au Grand Timonier afin d'agrémenter leurs ébats amoureux. Un livre interdit en Chine à sa publication à découvrir.

Fiche #49
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Claude Payen

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres





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