« L’être humain s’habitue hélas à tout. »
Louis-Philippe Dalembert
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« Elle préfère le mot source au mot racine. » Le récit prend sa source un jour de 1967 puis coule jusqu’à nos jours, la vie, tumultueuse, calme, violente s’écoulant dans la vallée de la Santoire, loin de Paris, à proximité d’Aurillac, une ferme isolée au cœur du Cantal. La narratrice de la première partie relate son mariage (1959), « … elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas. », son enfermement dans cette ferme, la naissance très rapide de ses trois enfants, deux filles et un garçon, la violence de son mari et le temps nécessaire pour trouver les mots. Avec pudeur, elle raconte, décrit, explique, peurs, humiliations, coups, le silence, les apparences à sauver, la honte et au milieu, quelques brefs instants de répit. Puis c’est son ancien époux qui prend la parole. Sept ans après le divorce, il ne comprend toujours pas pourquoi elle est partie, sa chose, cette incapable responsable de ce désastre. Enfin, en 2021, l’une des filles clôture au moment de la vente de la ferme le récit familial en revenant à la source de son histoire, et en laissant refluer les souvenirs. Trois actes pour une vie, 120 pages pour une saga familiale, et les mots de Marie-Hélène Lafon et son style limpide comme une eau de source pour décrire la violence conjugale et le chemin douloureux d’une femme pour s’en libérer.
« Pour se calmer et tenir, il faut faire. »
Fiche #2969
Thème(s) : Littérature française