« Oui, vouloir aimer ce qui existe pour la première fois, cela relève de l’exploit. »
Christophe Carpentier

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Buchet-Chastel

Anne DELAFLOTTE MEHDEVI

Trop humain
Buchet-Chastel

60 | 320 pages | 25-01-2024 | 21.5€

en stock

A Tharcy, petit village de campagne, cela devient exceptionnel, un café, le Bal, garde ses portes ouvertes. Grâce à Suzie, « le prénom d’une nostalgie ». Le café et Suzie ne font qu’un, une institution, un monument, ils semblent là depuis toujours. Un café à l’ancienne, où l’on vient discuter, rigoler, s’engueuler, écouter, ou simplement passer du temps, être ensemble, avec les autres, avec Suzie, totalement dévouée. Les anciens continuent de le fréquenter mais ils sont aujourd’hui rejoints par les nouveaux, les néo-ruraux venus s’installer à la campagne. L’un d’eux s’en distingue : Mr Peck, un ingénieur, digne, stylé, riche, qui a acheté le vieux presbytère. Suite à une grave maladie, il repart quelques temps vers la ville. De retour après guérison, il est accompagné du robot Tchap, assistant de vie électronique (AVE), qu’il a développé et mis au point. La froide bestiole dérange et intrigue. Cette nouveauté inattendue provoque en effet étonnement, inquiétude, peur… à la fois du côté des anciens mais aussi du côté des nouveaux arrivants pour diverses raisons. Suzie d’abord en retrait est curieuse et ouverte et va donc progressivement s’y intéresser, les deux vont s’apprivoiser et Suzie s’ouvrira à Tchap comme à personne. Elle lui confiera ce qu’elle n’a jamais avoué à quiconque : son enfance, ses souvenirs douloureux, ses parents… mais le passé, certains préfèrent l’oublier et Tchap l’apprendra. Anne Delaflotte Mehdevi donne naissance à des voix qu’elle sait nous faire entendre, dresse avec son talent habituel le portrait de deux mondes amenés à cohabiter même si le plus ancien est en voie d’extinction, le portrait d’une femme (et de son café) attachante et nous interroge sans manichéisme sur l’installation dans l’intimité « des bêtes à sang chaud » d’une technologie toujours plus puissante et intrusive.

« Les gens romancent leur vie par procuration… Les ragots sont une distraction qu’on s’offre à la campagne à défaut de théâtre… En Province, la mise de départ, au jeu du pas vu pas pris, est beaucoup plus conséquente. »

« L’imprévu pour une machine, c’est la panne. Pour nous le hasard, une coïncidence, l’imprévu c’est la vie. »

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Fiche #3134
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Delaflotte Mehdevi lus par Vaux Livres


Adèle FUGÈRE

J'ai 8 ans et je m'appelle Jean Rochefort
Buchet-Chastel

59 | 135 pages | 08-09-2023 | 13.5€

Rosalie, 8 ans, est une petite fille farceuse, qui peut aussi parfois se renfermer, des hauts, des bas... Elle nous raconte sa mue, un matin, la moustache sous le nez, elle est devenue Jean Rochefort ! Elle habite en effet Saint-Lunaire, la ville de Jean Rochefort, et le récit sera effectivement lunaire ! Alors, Jean Rochefort sera omniprésent, son œil rieur, sa moustache, son flegme, son sourire mais aussi quelques-uns de ses amis. Elle s’habille différemment, parle différemment, et les adultes sont bienveillants, ses parents, son instituteur, le fameux Jean-Pierre, rentrent dans le jeu et acceptent sa différence, un monde idyllique, tendre, qui réconforte. Le chemin pour se soigner, pour grandir, pour se trouver, rencontrer son double et redevenir Rosalie sera saugrenu et surprenant. Un court texte atypique, entre sérieux caché sous une moustache et légèreté, conte inclassable, gai, pétillant, imaginatif et fantaisiste, un vrai bol d’air !

Premier roman

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Fiche #3085
Thème(s) : Littérature française


Thibaud GAUDRY

La Vénus au parapluie
Buchet-Chastel

58 | 175 pages | 15-08-2023 | 18.5€

Il pleut sur Paris : un petit coin de parapluie pour un coup de foudre. Devant le cinéma, elle lui propose de s’abriter sous son parapluie, coup de foudre, déflagration, fulgurance. Le récit nous fait partager ce qu’il va ressentir sur fond de comédies américaines hollywoodiennes, de balades dans Paris, ses quartiers, ses ponts et ses cinémas : « leur rencontre serait bientôt inscrite au répertoire des Monuments romantiques ». Description non dénuée d’humour de la rencontre, des premiers moments (théorie remarquable de l’accoudoir !), de ses émois, de ses sentiments qui prennent leur envol, de ses fantasmes et rêves, croire aux signes puis ne plus leur donner sens lorsque Vénus retourne à la maison... Les histoires d’amour finissent mal en général.. Comédie romantique drôle, fraîche, tendre et sensible avec un style enlevé et vif.

Premier roman

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Fiche #3072
Thème(s) : Littérature française


Renaud MEYER

Terre étrangère
Buchet-Chastel

57 | 215 pages | 01-08-2023 | 19.5€

Khatia Steiner, violoncelliste fille d’une célèbre pianiste, partage sa vie avec Antoine Derain, un discret et attentif photographe. Sa vie est percutée par la maladie : son grand-père Lucas Steiner est atteint d’Alzheimer et elle apprend qu’elle a un cancer du sein. Khatia au contact de son grand-père qui voit certains souvenirs s’éloigner et d’autres affluer en masse, s'engage sur une quête de l’histoire de ses ancêtres juifs renforcée par la découverte à la mort de Lucas d’une photo de son arrière-grand-mère qui joue du violoncelle et lui ressemble fortement. Son cancer bouleverse sa vie personnelle, sa vie de femme, sa vie d’artiste, elle doit endosser la panoplie d’une guerrière mais aussi s’interroger sur sa vie, ce qu’elle souhaite, l’essentiel et l’annexe. Terre étrangère relate l’histoire d’une famille venue de Russie, installée à Paris, déportée, toujours en terre étrangère en traversant divers thèmes : la musique, la maladie et ses conséquences sur la personne malade et ses proches, les liens avec ses ancêtres, la mémoire…

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Fiche #3057
Thème(s) : Littérature française


Adam MEJE

La queue de Léo Grégoire
Buchet-Chastel

56 | 286 pages | 09-07-2023 | 21€

Une famille parisienne heureuse de nos jours : Léo, Sophie et leur fille Luna. Bonheur, amour, tout va pour le mieux. Jusqu’au jour où Léo remarque au bas de son dos une légère bosse. Toujours pressé, il l’oublie vite. Mais elle va se rappeler à son bon souvenir, en grossissant puis en prenant forme : une queue ! Il s’agit bien d’une queue, Léo, le gars normal devient hors norme, atypique, différent. Lui qui travaille dans une start-up qui tisse les liens sociaux va voir beaucoup de monde lui tourner le dos, dont Sophie qui va le quitter. Seule sa fille continue de le soutenir et de l’aimer (« … je serais son papa même si j’avais une trompe comme un éléphant. »). Il devient un enjeu médiatique au cœur des tensions de notre société. Entre humour, ironie et souffrance, un premier roman singulier pour aborder la différence, son impact dans l’intimité, dans la vie familiale et professionnelle mais aussi son appréhension par les autres.

Premier roman

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Fiche #3040
Thème(s) : Littérature française


J.M. ERRE

Les autres ne sont pas des gens comme nous
Buchet-Chastel

55 | 200 pages | 26-03-2023 | 19€

Julie a l’habitude de clamer que Les autres ne sont pas des gens comme nous, pourtant Julie est normale, elle a 25 ans, aime lire, très occupée par les réseaux sociaux, attendant le grand amour, mais, en effet, il y a un mais et les lecteurs de « Qui a tué l’homme-homard ? » le savent, elle est tétraplégique, ne peut bouger, ne peut parler ce qui ne l’empêche pas de nous faire partager sa réalité, sa vision du monde, de la société, des autres. Julie déborde d’humour, un humour noir, féroce, acide flirtant parfois avec la loufoquerie. En outre elle continue de manier avec assurance l’ironie. Cette « spectatrice du réel » a l’œil particulièrement affûté et ses constats nous bousculent, nous poussent à réfléchir sur ce qu’est la vie, une vie. J.M. Erre fait toujours un pas de côté, toujours en décalage avec un humour sans limite pour notre plus grand plaisir.

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Fiche #2995
Thème(s) : Littérature française

Les titres de J.M. Erre lus par Vaux Livres


Marie-Hélène LAFON

Les sources
Buchet-Chastel

54 | 120 pages | 23-01-2023 | 16.5€

« Elle préfère le mot source au mot racine. » Le récit prend sa source un jour de 1967 puis coule jusqu’à nos jours, la vie, tumultueuse, calme, violente s’écoulant dans la vallée de la Santoire, loin de Paris, à proximité d’Aurillac, une ferme isolée au cœur du Cantal. La narratrice de la première partie relate son mariage (1959), « … elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas. », son enfermement dans cette ferme, la naissance très rapide de ses trois enfants, deux filles et un garçon, la violence de son mari et le temps nécessaire pour trouver les mots. Avec pudeur, elle raconte, décrit, explique, peurs, humiliations, coups, le silence, les apparences à sauver, la honte et au milieu, quelques brefs instants de répit. Puis c’est son ancien époux qui prend la parole. Sept ans après le divorce, il ne comprend toujours pas pourquoi elle est partie, sa chose, cette incapable responsable de ce désastre. Enfin, en 2021, l’une des filles clôture au moment de la vente de la ferme le récit familial en revenant à la source de son histoire, et en laissant refluer les souvenirs. Trois actes pour une vie, 120 pages pour une saga familiale, et les mots de Marie-Hélène Lafon et son style limpide comme une eau de source pour décrire la violence conjugale et le chemin douloureux d’une femme pour s’en libérer.

« Pour se calmer et tenir, il faut faire. »

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Fiche #2969
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Hélène Lafon lus par Vaux Livres


Léna PAUL-LE GARREC

Lulu
Buchet-Chastel

53 | 175 pages | 03-08-2022 | 16.5€

Lulu et sa mère vivent ensemble mais ils sont tous les deux seuls, le père absent, toujours un fossé entre eux. Lulu n’est pas un gamin comme les autres, il n’aime pas son prénom (dû à Gainsbourg) mais pourtant il lui correspond parfaitement : « Imagination fertile. Les sentiers battus et les vérités données ne sont pas pour lui. Il sera constamment à la recherche de renouveau et d’émerveillement. ». Lulu est solitaire (« Seul, je suis si bien. ») et passe plus de temps sur le littoral qu’avec des gamins de son âge. Sur la plage, seul, il s’épanouit et vit des moments de bonheur. Il y trouve tout pour son cabinet des curiosités, il ramasse ce qu’il peut y trouver, coquillages, bois flotté, plumes, bouteilles... ces bouteilles qui traversent à l’aveugle (ou peut-être pas) les océans avec parfois un message. Il se sait différent alors parfois il aura la tentation d’être comme les autres, mais la plage le ramène toujours à sa réalité, à ses rêves. Sa mère également le rejoint sur cette sensation de singularité, elle est maladroite, quelques principes singuliers et non négociables (« Elle n’aime pas l’inutile. »), et une difficulté à vivre le moment, à être heureuse et à aimer (« Je n’arrive pas à accéder à la simplicité du bonheur d’aimer). Portrait émouvant d'un petit Prince solitaire, différent, fragile, imaginatif, lunaire, rencontrant toutes les difficultés pour trouver sa place aux côtés des humains et des adultes, et qui finalement, conservera non sans souffrance toujours une forme de liberté, « Mon esprit est d’une infinie liberté. Je navigue du fond des mers aux sommets du ciel »

Premier roman

« La vérité avons-nous envie d’elle, besoin d’elle. Je ne crois pas. Il n’y a qu’une vérité celle que l’on s’invente, chaque jour. »

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Fiche #2887
Thème(s) : Littérature française


Antoine CHOPLIN

Partie italienne
Buchet-Chastel

52 | 170 pages | 02-08-2022 | 16.5€

Gaspar est un sculpteur connu et reconnu en France mais souhaite prendre du recul et part pour Rome. Il s’installe sur la place Campo de’Fiori pour jouer des parties d’échecs avec des joueurs de passage, des inconnus. Jusqu’au jour où Marya s’installe face à lui et le bat régulièrement. Elle est originaire de Hongrie, œnologue et partage la passion des échecs qu’elle a appris avec son père. Un lien particulier se noue entre eux, tous les deux attachés à la connaissance, aux échecs, ils vont se confier. Gaspar apprendra l’histoire de Simon Papp, le grand-père de Marya, joueur réputé d’échecs. Simon, après être devenu le secrétaire particulier du commandant du camp d’Auschwitz qui l’avait reconnu et était aussi passionné et joueur d’échecs, mourra à Auschwitz. Les échecs sont un jeu de mémoire, chacun mémorise une multitude de parties, qui restent donc dans l’histoire du jeu. Alors Marya et Gaspar partent sur les traces des parties de Simon, dans les méandres de l’histoire avec comme résultat ultime, une partie nocturne devant la statue de Giordano Bruno symbole de la connaissance et du savoir (« Face à la bêtise, au joug des dogmes, à la démesure des pouvoirs aveugles. ») en opposition à l’obscurantisme. Un texte érudit, des personnages attachants par leur parcours et leur histoire, une plongée dans le monde des échecs et la mémoire, un style adapté, Antoine Choplin se renouvelle à chaque roman, quel plaisir !

Ecouter la lecture de la première page de "Partie italienne"

Fiche #2884
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Antoine Choplin lus par Vaux Livres


Violaine BÉROT

C'est plus beau là-bas
Buchet-Chastel

51 | 122 pages | 24-07-2022 | 14.5€

« C’est plus beau là-bas » est le long monologue d’un homme, un professeur d’université, qui se retrouve enfermé avec d’autres, entassés comme des cochons ou des vaches dans un entrepôt. Il ignore les raisons de cet enlèvement, il ignore ce qui se passe à l’extérieur, ce qu’est devenue sa femme. Il devient un prisonnier anonyme, « … il est évident que tu as très bien pris l’habitude de tout accepter tout de suite, de ne pas moufter… » Parfois, on vient chercher quelques-uns d'entre eux, on ne sait ce qu’ils deviennent et l’attente reprend. Un jour, ce sera son tour, il sera dehors mais devra suivre un homme sur les sentiers. Pour aller où ? Pourquoi le suivre ? Est-il toujours prisonnier ? Que se cache-t-il derrière tout ça ? Professeur, il décryptait la société, sa décadence, son absence d’avenir : un professeur qui osait donner les clés d’un monde meilleur, et un professeur qui croyait en la jeunesse et plaçait ses espoir en elle. Et il ne va pas être déçu ! Elle adoptera ses théories, ses paroles, ses écrits pour construire un projet, un nouveau monde. Mais la réalisation de cette utopie est-elle possible ? Ses craintes sont immenses et devant l’obstacle se révèlent. Lui le théoricien va devoir affronter le concret, la réalité, est-il prêt ? Le monde d’hier et ses acteurs vont-ils accepter calmement de perdre leurs petits avantages et s’effacer ? Même lui, « leur maître », a-t-il sa place dans ce nouveau monde ? Est-ce souhaitable pour lui ? pour les autres ? En a-t-il vraiment envie ? Un texte qui nous questionne sur notre monde, notre capacité à changer le cap du Titanic, « Or est-il capable d’évoluer, l’humain ? »

« … toute société en dégénérescence est obnubilée par la surveillance et la peur. »

« … ce n’était pas pour déplaire aux chefs d’Etat qui savent que l’on ne tient jamais un peuple aussi gentiment soumis qu’avec la peur comme alliée. »

« … l’homme est un animal comme les autres sinon qu’il est le seul à ne plus en avoir conscience. »

« Car aimer, tu en es désormais certain, aimer ne dure que le temps où l’on se persuade que l’on aime. »

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Fiche #2862
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Violaine Bérot lus par Vaux Livres


Anne DELAFLOTTE MEHDEVI

Le livre des heures
Buchet-Chastel

50 | 220 pages | 21-03-2022 | 17.5€

Marguerite, fille et petite-fille d’enlumineurs, n’est pas née garçon au grand dam de certains, notamment de sa mère qui ne lui sera jamais d’un grand soutien. Et dès son plus jeune âge, son caractère s’affirme. Consciente de se tenir sur « le bord du monde », elle sait que son univers tournera autour de l’art, des couleurs et du livre. Elle réussira ainsi à s’imposer dans l’atelier familial parisien d’enluminures, son grand-père et son père cèderont devant l'affirmation de sa passion. Elle se confrontera aux couleurs, apprendra trouver les bons pigments (merci à son parrain d’apothicaire), à créer les couleurs, les faire jaillir, les maîtriser, les admirer, les sentir : « Le Moyen Âge est friand de couleur vive autant que d’épice. La couleur est l’apanage de la nature, de nature divine, des Hommes qui en ont extrait les secrets et de ceux qui peuvent se les payer. Plus elle est vive, saturée, plus elle est enviable, enviée… La couleur n’est pas l’extraordinaire de Marguerite, elle est l’air qu’elle respire pour tenir. » Après un mariage non désiré, elle rencontrera un Maure, Daoud, qui fait une discrète halte à Paris avant de s’exiler avec Colomb. Elle découvrira avec lui une autre félicité, un autre monde que la peinture et les couleurs... Comme souvent dans ses romans, érudition et émotion animent le texte d’Anne Delaflotte Mehdevi qui cette fois dresse le portrait au cœur d’un Paris moyenâgeux (XVème) d’une femme volontaire, résistante, déterminée et singulière qui nous permet de partager son remarquable livre des heures et son élaboration.

Ecouter la lecture de la première page de "Le livre des heures"

Fiche #2821
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Delaflotte Mehdevi lus par Vaux Livres


Philippe SÉGUR

Le gang du biberon
Buchet-Chastel

49 | 220 pages | 13-02-2022 | 17.5€

en stock

Le Gang du biberon est un roman familial bien ancré dans notre société contemporaine : Alma (la mère), Hank (le père) et leurs trois enfants bien vivants Marnie (huit ans), Lilirose (quatre ans) et le tout jeune Lino. Hank, frisant la dépression, a de plus en plus de mal à supporter son quotidien, son boulot, le monde qui l’entoure et réussit à convaincre Alma : ils vont prendre la route, partir pour l’aventure, vers les routes espagnoles, sans téléphone ni GPS. Alma est militante au Fuck, un mouvement féministe radical. Mais Hank, « maître absolu de la diversion », tout en restant prudent, connaît très bien sa femme, ses convictions, ses réactions immédiates et tendues comme un ressort, son caractère entier et sait habilement en jouer, l’égalité hommes-femmes peut parfois bien servir les hommes dans une famille de trois enfants... Nous voilà donc partis pour un road trip sous forme d’une partie de ping-pong endiablée entre les deux parents interrompue épisodiquement par les temps morts demandés par les enfants notamment les biberons du petit dernier. Les dialogues sont vifs, souvent drôles, ironiques ou moqueurs et on accompagne le voyage de la famille avec plaisir jusqu’à son issue inattendue et (d)étonnante.

Ecouter la lecture de la première page de "Le gang du biberon"

Fiche #2811
Thème(s) : Littérature française


Violaine BÉROT

Comme des bêtes
Buchet-Chastel

48 | 148 pages | 03-05-2021 | 16€

Ils sont venus témoigner un à un, subir un interrogatoire, parler de l’Ours, donner leurs impressions parfois leur jugement. Il vient d'être arrêté, c’était un gamin différent, sans père, alors, c’est la tradition dans la vallée, on l’a surnommé l’Ours. Ce surnom lui allait comme un gant, tant il était grand, trapu, costaud, silencieux, grognant parfois. Souffre douleur de la cour d’école, il suscitait autant l’attirance que la répulsion dans cette vallée où certains se retirent, sans se cacher, juste à la marge, vivant de pas grand-chose, continuant d’être surnommés les hippies, pour oublier leur passé, leurs origines dans cette terre vierge, peut-être « terre d’expérimentation » d’une autre société, d’autres relations humaines et avec la terre. L’antre de l’Ours était encore plus isolé, au fin fond de cette vallée, sur les hauteurs, là où personne ne passe. Il y vivait avec Mariette, sa mère, une louve protectrice, dévouée et aimante. L’Ours, sorte d'enfant sauvage, passait beaucoup de temps dans la nature, éprouvant son don de soigner et celui mystérieux de détecter le mal chez ces animaux, et alors il devenait agneau, doux et protecteur. Son repaire était une grotte partagée avec les fées observant les déviances des hommes et protégeant les enfants. La cohabitation avec le village et les autres habitants de la vallée suivait son cours, « mais les brav’s gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux », alors le jour où un évènement singulier se produit, les véritables sentiments, peurs et haines jaillissent et lorsque l’Ours sera découvert avec une petite fille inconnue, venue de nulle part (l’Ours est-il le père ? L’a-t-il enlevée ? Mariette serait-elle la mère ?...) vivant dans la grotte de l’Ours et des fées, la bonne société se doit d'agir, sa mère et lui l’éprouveront violemment et douloureusement. Ce texte sous forme d’une suite de témoignages entrecoupés de poèmes féeriques implique nécessairement le lecteur qui se crispe page à page sentant aux travers des témoignages le mécanisme froid et inhumain de la machine à exclure et à juger ceux qui sont pas dans la norme. Il tremblera jusqu'à la fin redoutant la catastrophe finale. Violaine Bérot complète brillamment sa description précise et directe de la violence des relations humaines par un opus ou conte aussi beau que brutal.

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Fiche #2683
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Violaine Bérot lus par Vaux Livres


Marieke Lucas RIJNEVELD

Qui sème le vent
Buchet-Chastel

47 | 288 pages | 23-02-2021 | 20€

Une ferme au Pays-Bas, les Mulder, une famille nombreuse, religieuse, rigoriste. La plus petite est la narratrice, elle nous décrit ce monde sans amour, sans délicatesse, violent, violence des parents mais aussi violence au sein de la fratrie. L’aîné des enfants va mourir ce qui renforcera cette ambiance pesante presque nauséabonde. Nous ne sommes pas au Moyen-Âge, mais finalement pas si loin, et la fillette engoncée et enfermée dans sa parka rouge s’apercevra par elle-même que toutes les issues vitales ont été obstruées par cette famille malsaine…

Premier roman

Fiche #2642
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Daniel Cunin


Hector MATHIS

Carnaval
Buchet-Chastel

46 | 215 pages | 09-08-2020 | 16€

Un carnaval peut-il éclairer d’une lumière singulière et joyeuse la banlieue ? Ou ne restera-t-il que le défilé furtif de personnages bigarrés dans un monde à part avec clown triste en tête ? Hector Mathis renoue dans « Carnaval », « autopsie d’un vertige », avec Sitam personnage de son premier roman déjà percutant « K.O. ». Avec ce sentiment « d’avoir été présumé coupable toute mon enfance... », il s’est éloigné de ses amis mais ressent déjà son erreur. Alors qu’il recherche Capu sa compagne, il apprend la mort de l’un d’eux et revient sur les lieux de son adolescence. Retour sur le passé, sur l’enfance, ajustement du présent. Il revient avec une banlieue (« Foutue résidence à suicides ») qui a continué de se dégrader, mais il n’est plus seul. La maladie l’accompagne. Il est condamné depuis l’âge de vingt ans (« Mort vivant dès la vingtaine. »), une sclérose et toutes ses conséquences au quotidien. Ce retour est prétexte aux souvenirs de l’époque de cette amitié fraternelle puissante, de leurs folles aventures, de leurs dérives, de leur vie en marge, de leur précarité mais une époque où ils rêvaient encore, surtout ensemble, toujours ensemble même si « On était coupables, pour sûr ! Infréquentables ! Mauvais ! Nuisibles ! ». Le constat est lucide, direct et donc se mue en cri de rage contre la société, contre la maladie, contre les hommes, cri de désespoir, parfois débordant de larmes mais au milieu de rires de ces adolescents débordant néanmoins de vie. Un style en total adéquation avec ce cri dans l’urgence, percutant, musical, rythmé. Le « K.O. » est brillamment confirmé !

« Moi je suis banlieusard à tout jamais. Paris me recrache chaque fois qu’elle tente de m’engloutir. Elle me régurgite. »

« Le produit c’est l’homme. Un sac de viande avec une connexion Internet. Bourré de frustrations. »

« L’homme, c’est un singe ! Un singe plus doué que les autres mais doué pour quoi ? La violence et la prétention ! Rien de plus... »

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Fiche #2572
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Hector Mathis lus par Vaux Livres


Marie-Hélène LAFON

Histoire du fils
Buchet-Chastel

45 | 172 pages | 08-08-2020 | 15€

Un siècle de l’histoire de trois générations d’une famille entre Figeac, Aurillac, leurs beaux paysages oubliés, et Paris et notamment l’histoire d’un fils de père inconnu, « A père inconnu, fils inconnu. ». Gabrielle accouche à 37 ans et confie son fils, André, à sa sœur Hélène. Le petit André se retrouve à Figeac avec Hélène et Léon et leurs trois filles, Gabrielle repartant travailler à Paris ne retrouvant André que chaque été. André adopte immédiatement sa nouvelle famille, Léon l’adore et c’est réciproque, « Léon parle comme ça, il a ses mots à lui qu’André aime bien ; ce sont des mots qui arrangent les choses, font rire, ou sourire, et consolent le monde. Il préfèrerait qu’Hélène et Léon soient ses vrais parents, et les cousines ses vraies sœurs. Il préfèrerait mais il a toujours su la vérité. » : il reste néanmoins un vide, ce père inconnu qui ne connaît pas l’existence d’André. Cent ans de vie modeste, de silence, « Soupire rime avec sourire... », d’histoire de vies, de vraies vies, histoire de familles, donc avec son lot de soucis et de tensions mais que l’écriture et le style de Marie-Hélène Lafon apaise et contrebalance avec une certaine sérénité. Comme d’habitude, le seul reproche à faire à Marie-Hélène Lafon est de contraindre le lecteur à sortir trop rapidement du tendre et doux cocon dans lequel elle l’installe si efficacement.

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Fiche #2571
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Hélène Lafon lus par Vaux Livres


J.M. ERRE

Le bonheur est au fond du couloir à gauche
Buchet-Chastel

44 | 185 pages | 24-03-2020 | 15€

Michel H., 25 ans, est à la recherche du bonheur depuis toujours ! Enfant morose, adolescent souffre-douleur et adulte neurasthénique, il n’a à l’évidence toujours pas trouvé la clef ni son but de vie, même le suicide, il l’a abandonné et continue de chercher, « Je me dois de réussir ma vie, c’est l’injonction contemporaine ». Parfois même, car Michel H. est un cérébral et réfléchit beaucoup en oubliant que « Ne pas avoir à réfléchir, c’est le secret de la paix intérieure. », il en arrive à la conclusion que « c’est le bonheur qui rend malheureux ». Il est en couple depuis peu avec une jeune femme rencontrée dans un groupe de paroles mais elle vient de le quitter en lui laissant quelques livres bien loin de son idole, l’écrivain humoristique selon lui, l’autre Michel H. avec qui, il semble avoir quelques points communs. Il pense pouvoir trouver comment reconquérir sa dulcinée dans cette petite bibliothèque de feel good ou autre développement personnel. Le challenge : trouver le bonheur et accueillir à nouveau sa bien aimée en douze heures. Il ne reculera devant rien dans son petit appartement sous l’œil dubitatif voire inquisiteur de son couple de voisins, Mme et M. Patusse. En nous interrogeant sur ce qu’est le bonheur dans notre société, J.M. Erre nous offre une tragi-comédie dont le seul risque est de nous faire mourir de rire, un objectif de vie que Michel H. a omis ! Evidemment quand on recherche l’éclat de rire à chaque page, il peut y avoir quelques ratés ou longueurs, mais ils sont très vite pardonnés quand on fait le bilan du nombre de perles rencontrées tout au long du roman, J.M. Erre est le pape de la tragi-comédie et les Michel H. les rois du stand-up ! Morale de l’histoire : si votre vieille crêpière est toujours au fond de votre armoire, même couverte de toiles d'araignée, conservez là à tout prix, elle peut encore servir…

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Fiche #2514
Thème(s) : Littérature française

Les titres de J.M. Erre lus par Vaux Livres


Jérémie LEFEBVRE

L'Italienne qui ne voulait pas fêter Noël
Buchet-Chastel

43 | 260 pages | 28-10-2019 | 16€

« C’est difficile à croire mais l’Italienne que tu as devant les yeux est en train d’oublier qu’elle appartient à sa famille ». En effet, c’est décidé, Franscesca, étudiante à la Sorbonne, rentre à Palerme pour annoncer qu’elle refuse de fêter Noël en famille. Délaisser parents, frère, et sœur face à la tradition de Noël. Après une rapide phase de questionnement, la famille passera à l’offensive et sera prête à tous les mensonges pour la faire changer d’avis. Francesca en dialoguant avec son chat Souris rapporte tous les évènements de cette « histoire horrible » propices à revenir sur les rapports frères-sœurs, père-fille et mère-fille, sur la famille et son pouvoir d’absorption, les traditions, mais aussi nous parle de l’actualité des sociétés italiennes et françaises avec une douce ironie à l’image de ce roman, un ton qui peut paraître léger et même drôle pour aborder des problèmes cruciaux au cœur de notre intimité et de nos sociétés européennes.

« Les histoires horribles, ça se met en place comme ça. Dans une perfection d’autant plus parfaite qu’elle n’a pas l’air parfaite… Une perfection qui inclut des éléments d’imperfection un peu comme le capitalisme inclut des éléments de justice sociale ; ainsi, elle devient indétectable, elle se croit invisible, et l’histoire horrible peut vraiment commencer. »

Ecouter la lecture de la première page de "L'Italienne qui ne voulait pas fêter Noël"

Fiche #2432
Thème(s) : Littérature française


Jean-Philippe BLONDEL

La grande escapade
Buchet-Chastel

42 | 268 pages | 16-09-2019 | 18€

« La grande escapade » est un roman emblématique de la France des années 70 et des mutations de l'époque. Il dissèque la vie des enfants, des parents, des instituteurs d’une petite ville non loin de Paris. Tout a changé depuis : les enfants ne sont plus les mêmes, les relations familiales, les relations prof-elève, l’école, les méthodes pédagogiques, tout a évolué drastiquement et ce roman nous le démontre habilement en exposant notamment les peurs de ceux qui s’apprêtent à les vivre. Les gens vivaient alors encore ensemble, évidemment de belles choses en découlaient mais aussi d’autres moins lumineuses, toute communauté a ses travers. On suit l’évolution de ce monde autour de Philippe Goubert, 10 ans (en 1975), un enfant sage, attentif, un peu maladroit et d’une palette de personnages, enfants et adultes. On va partager avec lui ses aventures, le début de la mixité, l’évolution même ténue du statut de la femme, les évolutions pédagogiques de certains instituteurs qui pointent, les convictions des adultes qu’ils ont un rôle prépondérant auprès de leurs enfants. Ce petit monde bouillonne et il faudra attendre « la grande escapade », un voyage où quelques-uns de ces acteurs laisseront libre court à leurs sentiments et envies pour qu'ils acceptent ces changements dans leur vie intime. Entre rire et gravité et toujours avec nuances, Philippe Blondel aime ses personnages et nous les fait aimer avec toujours autant de bonheur et de charme.

« Parfois les adultes ignorent le poids qu’ils peuvent avoir sur la destinée des enfants qui ne sont pas les leurs. »

« Ce qu’on souhaite avant tout, c’est que rien ne change radicalement et que chacun puisse vivre son existence comme il l’entend, tout en ayant bonne conscience parce que quelqu’un d’autre s’occupe des milieux défavorisés. Bref, on est de gauche, quoi. D’une gauche de la couleur du rosbif qu’on sert régulièrement lors de ces repas. Pas saignant. Ni bien cuit. Juste à point.

Ecouter la lecture de la première page de "La grande escapade"

Fiche #2421
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Hubert MINGARELLI

La terre invisible
Buchet-Chastel

41 | 182 pages | 29-07-2019 | 15€

La guerre se finit à peine et un photographe de guerre ne parvient pas à quitter l’Allemagne. Il a vécu la libération d’un camp et reste hanté par ce qu’il a découvert. Vide, mélancolique, et surtout sans espoir envers les hommes, il est désespéré devant leur aptitude au mal, leur violence et leur haine. Alors finalement, il reste et décide d’arpenter la campagne allemande pour photographier les gens de ce pays, ceux qui ont accepté, encouragé, refusé de voir la réalité ou laissé faire. Qui sont-ils ? Que deviennent-ils ? Rêvent-ils comme lui de ces moments insoutenables ? Qui a été et qui sera encore capable de tuer ? Il est accompagné par un jeune soldat anglais fraîchement débarqué et qui n’a pas connu la guerre. Le dialogue entre les deux hommes est hésitant, le jeune soldat peinant à se confier, en effet un secret intime douloureux entrave leur relation et sa vie. On retrouve l’écriture délicate et sans artifice d’Hubert Mingarelli pour décrire ce voyage au cœur de l’Allemagne vaincue de deux hommes hantés par leur souvenir et détruits par la violence humaine.

Ecouter la lecture de la première page de "La terre invisible"

Fiche #2373
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Hubert Mingarelli lus par Vaux Livres


Régis RIVALD

Les gens de la clairière
Buchet-Chastel

40 | 208 pages | 10-06-2019 | 15€

Des citadins pensent partir en vacances et se retrouvent dans un endroit isolé de la forêt bien loin des villes. Ils se préparent à un joli moment, vivre ensemble, petit communauté l’espace d’un instant, dans la sérénité et la joie, au cœur d’une nature accueillante. Mais « Les gens de la clairière » prend rapidement la forme d’un conte, or les contes peuvent aussi être noirs et terrifiants. Dans cette solitude, ils vont devoir trouver de la nourriture, être confrontés à la mort, même les enfants vont s’adonner à des jeux cruels, et s’apercevoir que la nature n’est pas aussi bienveillante qu’ils le supposaient, « c’est comme ci on était en guerre contre d’invisibles ennemis. » Dans le chaos, « la civilisation ne nous a pas laissé grand-chose. » « Faire la part du feu et ensuite reconstruire. Nous ne sommes pas armés contre le Désordre. Nous allons apprendre à l’être. » et « Les gens de la clairière » est peut-être la première leçon pour nous y préparer ! Pour information, ce roman a été publié pour la première fois en 1971 et son auteur a ensuite disparu dans une clairière inconnue de tous !

Ecouter la lecture de la première page de "Les gens de la clairière"

Fiche #2360
Thème(s) : Littérature française


J.M. ERRE

Qui a tué l'homme-homard ?
Buchet-Chastel

39 | 368 pages | 10-02-2019 | 19€

« Un meurtre, un flic, un village plein de secrets, j’ai les ingrédients de base sous la main. Je vais mélanger de mon mieux et tant pis si ça fait des grumeaux. » Le ton est donné, mais rassurez-vous, les grumeaux seront digestes et la folie douce de J.M. Erre y est pour beaucoup. En effet, à Margoujols, petit village de Lozère, un cirque s’est installé, un cirque à l’ancienne qui montre la différence, un cirque qui expose des monstres ; femme à barbe, sœurs siamoises, homme le plus petit du monde ou homme à trois jambes… Mais après la mort du directeur, c’est au tour de l’homme homard d’être retrouvé sauvagement assassiné. Il faut quand même bien enquêter et un trio s’y colle : Pascalini l’adjudant, son adjoint Babiloune et la fille du maire, jeune tétraplégique en fauteuil qui ne communique qu’avec un doigt et un ordinateur et narratrice du récit. C’est l’occasion idéale de rencontrer les habitants qui oscillent entre silence, médisance et mauvaise fois absolues. Des rencontres surprenantes, des secrets révélés, une enquête loufoque, des réflexions aussi profondes que légères, du pur déjanté et le bonheur total !

Ecouter la lecture de la première page de "Qui a tué l'homme-homard ?"

Fiche #2288
Thème(s) : Littérature française

Les titres de J.M. Erre lus par Vaux Livres


Hector MATHIS

K.O.
Buchet-Chastel

38 | 202 pages | 04-12-2018 | 15€

Sitam partage la cabane brinquebalante d’Archibald, un amoureux fou du jazz qui vit en marge, reclus, chassé du monde qui parlera de lui avec retenue mais surtout écoutera Sitam lui confier son histoire et dévoiler sa trajectoire au cœur de la précarité et de la guerre. Sitam est maintenant posé mais fuit depuis quelque temps. Il s’est évadé de Paris après un attentat pour parcourir l’Europe en plein chaos. Un passage en Hollande où il constitue avec amitié une petite bande que sa maladie éclipse. Elle l’incite en effet à reprendre la route, et il ferme la boucle en revenant en banlieue. Portrait d’un jeune homme qui abhorre son époque et sa société, qui choisit l’errance dans un monde en perdition et qui trouve son seul refuge dans la musique et les mots. Le texte est vif, nerveux, un flux constant le traverse, une poésie et une musicalité permanentes, le tout prend à « l’estomac » en abordant de front la vie, la maladie, la mort, l’amitié, la solidarité, la tendresse et le désespoir. Vous n’échapperez pas au KO !

« Pour continuer à traquer la beauté, faut beaucoup de silence… »

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "K.O."

Fiche #2250
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Hector Mathis lus par Vaux Livres


Daniel DE ROULET

Dix petites anarchistes
Buchet-Chastel

37 | 140 pages | 05-11-2018 | 17.5€

Fin XIXème, elles étaient dix. Dix à s’engager, à choisir, à partir. En 1910, il n’en reste qu’une, Valentine, soixante quatre ans, et le temps de « faire les comptes » est venu. Alors Valentine va les raconter. En effet, en juin 1873, dix femmes (la plus jeune a dix-sept ans) vont quitter un village du canton de Berne. La plupart travaillent, certaines sont mariées, d’autres ont des enfants, la hiérarchie, elles s’y sont déjà confrontées, dans la famille, dans le couple, dans le travail… Alors elles choisissent le camp de la liberté, du collectif, du participatif, de l'égalité, un nouveau monde, avec chacune en poche un oignon protecteur : long et compliqué voyage pour atteindre l’Argentine, destination finale. Elles rencontreront l’hostilité des hommes (les Anarchistes dérangent et resteront toujours des bêtes à abattre), les bouleversements politiques de l’époque, et même dans le dénuement total, elles persévéreront sur le chemin de la liberté en prenant leur décision collectivement, ne se fatigueront jamais et garderont « la force de s’insurger. » Le voyage va éprouver le groupe mais elles resteront toujours libres et solidaires. Un roman historique qui nous permet de découvrir une palette de portraits d'anonymes très humains qui iront au bout de leurs convictions. Ca fait du bien, on en redemande !

« Ce qui compte ce n’est pas de réaliser l’utopie anarchiste, c’est d’être anarchiste. »

Ecouter la lecture de la première page de "Dix petites anarchistes"

Fiche #2237
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Daniel De Roulet lus par Vaux Livres


Ingrid THOBOIS

Miss Sarajevo
Buchet-Chastel

36 | 217 pages | 31-07-2018 | 16€

Joaquim a vingt ans en 1993 quand il arrive à Sarajevo, ville assiégée et meurtrie. Il vient faire face à la mort, la fixer, il est photographe, adepte de l’argentique, loin de la mitraille numérique irréfléchie et non maitrisée. Joaquim vient tragiquement de faire face à la mort, sa sœur s’est suicidée en se jetant par la fenêtre de l’appartement alors qu’il était en toute confiance dans son bain, rupture totale, blessure profonde jamais cicatrisée, responsabilité et culpabilité ne le quitteront jamais. Alors la mort, il veut la défier, l’affronter, voire la rencontrer mais elle ne l’embrassera pas. Il se retrouve au cœur de Sarajevo où chacun tente de survivre avec dignité et courage espérant encore, espérant toujours, entre l’élection de Miss Sarajevo et les tirs mortifères de snipers. Mais Joaquim survivra, sans jamais oublier, et continuera de parcourir le monde avec cette peur du vide et des fenêtres et baies vitrées ancrée en lui, l’appareil photo en bandoulière, choisissant ou non d’appuyer sur le déclencheur pour laisser une trace. Il évoquera son enfance étouffant sous les non-dits et les silences, source de cataclysmes, la mort de sa mère, sa rupture avec son père « posté en lisière d’une famille qu’il avait construite comme malgré lui. », son dernier voyage à Rouen après la mort de son père. Ingrid Thobois montre avec perfection comment la douleur s’insinue, se fige, et pourquoi et nous livre un émouvant et douloureux portrait d’un homme éprouvé mais qui restera sur le chemin de la vie.

« On n’est jamais trop jeune pour se souvenir. On n’est jamais trop vieux non plus. »

« On n’oublie jamais rien ; on escamote ou on enfouit. »

« L’amorce de la vie ne se retrouve parfois qu’à l’endroit de la mort. »

Ecouter la lecture de la première page de "Miss Sarajevo"

Fiche #2177
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Ingrid Thobois lus par Vaux Livres


Jean-Philippe BLONDEL

La mise à nu
Buchet-Chastel

35 | 252 pages | 28-01-2018 | 15€

Louis Claret est un professeur de province en fin de carrière. Séparé sans heurts de sa femme, il vit seul, et croise ses filles épisodiquement. L’heure du bilan approche et c’est la rencontre avec un ancien élève qui va le provoquer. Il est peintre et célèbre et Louis se rend à sa soirée de vernissage, en traînant les pieds, sans aucune motivation, simplement peut-être pour occuper cette soirée qui risquait d'être comme les autres. Il ne se souvient guère d’Alexandre Laudin, élève effacé à l’époque mais Alexandre fait le premier pas, l’un pratique les mots, l’autre la peinture. Louis va s’interroger sur sa vie, vie que l’on regarde souvent en spectateur, sur le temps qui passe, sa relation aux autres, sa femme, ses filles, son métier et ses élèves, ses projets, ses lectures. Alexandre provoquera une mise à nu partagée dans tous les sens du terme, un bilan particulièrement lucide et franc devant ce regard observateur et compréhensif. Les deux se confieront, s’écouteront, découvriront l’intimité de l’autre, ses failles, ses troubles avec délicatesse et bienveillance. Jean-Philippe Blondel a toujours le mot juste pour accompagner l’intime et les sentiments de personnages attachants et pour donner corps à ses personnages qui nous accompagnent délicieusement de roman en roman.

« On connaît si peu ses propres enfants, au fond. On connaît si peu les autres, en général. On ne fait que projeter sur eux les fantasmes qu’ils nous inspirent. »

« Parfois, je me prends à rêver que le progrès s’enraye et nous rejette sur un rivage vierge, ahuris et désoeuvrés. »

« Mais la vraie question, tu sais, Louis, la vraie question, c’est : Quand est-ce qu’on s’arrête, qu’on s’assied un peu pour souffler et réfléchir à qui on est vraiment et à ce qu’on souhaite, au fond ? »

Ecouter la lecture de la première page de "La mise à nu"

Fiche #2078
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Paul-Bernard MORACCHINI

La fuite
Buchet-Chastel

34 | 155 pages | 10-09-2017 | 14€

Un homme a enfin pris La Décision ultime : quitter ce monde et ses habitants médiocres qu’il méprise : « Plus je fuis et plus j’ai besoin de fuir plus loin encore. Mon seuil de tolérance envers mes semblables est au plus bas. Il ne s’agit plus de quitter le quotidien morne d’un carcan social, c’est au-delà… » Il prend la route et retrouve une région isolée qu’il connaît: « Riche de rencontres et d’expériences nouvelles, ce voyage-ci sera une suite d’évènements déroulés au hasard de sentiers inconnus. Une fuite en avant ». Loin de la société, il s’installe en solitaire au cœur d’une forêt et de la nature. Il est rapidement rejoint par un chien blessé qui l’accompagne dans ses balades, ses chasses, pêches et cueillettes. Il se prépare à vivre son premier hiver, instant où la puissance de la nature donne toute sa mesure. Mais est-il si bien que ça préparé à cette solitude ? Pourra-t-il résister à la sauvagerie et à la folie qui guettent ? Une fuite finalement assez désespérée d’un homme guère attachant.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "La fuite"

Fiche #2016
Thème(s) : Littérature française


Marie-Hélène LAFON

Nos vies
Buchet-Chastel

33 | 185 pages | 08-08-2017 | 15€

C’est assez rare pour le souligner, Marie-Hélène Lafon cette fois reste en ville et délaisse la campagne. Néanmoins, le lecteur n’est pas perdu, car dès les premières phrases, il retrouve les mots, le style, les descriptions pointilleuses de Marie-Hélène Lafon, seul, peut-être, le rythme change pour nous parler des urbains, de leurs vies et surtout de leur solitude. Naturellement, les personnages font partie des modestes, des anonymes, et Marie Hélène excelle pour trouver le mot idoine pour décrire, faire ressentir leurs pensées, leurs sentiments, leurs façons de voir, d’exister, de rêver, elle sait trouver le mot juste, le qualificatif adéquat pour chaque personnage qui devient un intime du lecteur page après page. Le Franprix de la rue du Rendez-Vous à Paris est le lieu central où se croisent Gordana, la caissière, un homme qui vient chaque vendredi matin la rencontrer et une femme qui observe, imagine et en racontant les autres se dévoile aussi discrètement et modestement. Chacun vit sa solitude, rêve sa vie, et continue d’espérer pouvoir inventer son existence, « on peut s’attendre longtemps comme ça, on peut rester des années à se contempler, et vivre chacun de son côté. ».

Ecouter la lecture de la première page de "Nos vies"

Fiche #2003
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Hélène Lafon lus par Vaux Livres


Violaine BÉROT

Nue, sous la lune
Buchet-Chastel

32 | 120 pages | 13-02-2017 | 14€

en stock

La narratrice est une jeune sculptrice à l’avenir rayonnant quand elle se rend chez un sculpteur plus âgé, un grand artiste. Elle va rester, l’aimer au-dessus de tout, au-dessus de sa vie elle-même. Il deviendra le Maître, elle sera là, il ne la verra pas, « Tu étais celui qui détenait le savoir et moi j’exécutais, c’était aussi simple que cela. ». Jour après jour, il se nourrit d’elle alors qu’elle disparaît progressivement. Il l’utilise au même titre qu’un outil de sculpture. L’œuvre de destruction est en marche, le couple s’établit entre soumission et violence autant psychique que physique à l’insu des visiteurs. L’emprise est totale, elle sait qu’elle doit partir, mais elle reste malgré la peur qui l’étreint (« J’ai peur et je ne sais même pas de quoi. »), et quand elle part enfin, à notre grand désarroi, elle reviendra, « Pour ton sourire, je sais que je pourrais me damner à nouveau. » Le lecteur, tendu, attend le hurlement libérateur qui lui apportera une respiration et la délivrera enfin de cet étouffement. Un roman aussi court qu’intense de souffrance, l’amour peut être aussi douloureux que dangereux !

Ecouter la lecture de la première page de "Nue, sous la lune"

Fiche #1904
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Violaine Bérot lus par Vaux Livres


Laurent SAGALOVITSCH

Vera Kaplan
Buchet-Chastel

31 | 142 pages | 03-08-2016 | 13€

Le narrateur qui vit maintenant à Montréal a vingt ans d’écart avec sa mère qui s’est installée à Tel Aviv. A 50 ans, elle meurt d’un cancer et peu avant, il l’avait encore interrogée sur ses origines, son père, ses grands-parents, sans succès. Il se heurtait à un mur grimaçant, « des phrases cinglantes qu’elle me lançait au visage d’un ton saccadé, heurté, éruptif, comme si les mots lui brûlaient la langue... », une mère à part, détachée de tout et de tous. Des années plus tard, il revient à Tel Aviv dans l’appartement de sa mère, sur les traces de son fantôme. C’est ici qu’il reçoit une lettre d’un notaire de Wiesbaden qui lui annonce le suicide de sa grand-mère Vera Schwartz ou Vera Kaplan de son vrai nom le 2 mai 1998 et lui précise qu’il a été difficile de le retrouver. Et l’histoire de ses origines est la source de ces difficultés, le carnet de Vera Kaplan lui fournit en effet la trajectoire précise de sa mère et de sa grand-mère, de son enfance à la décision ultime de son suicide. L’histoire de cette femme nous plonge dans l’Allemagne de la seconde guerre et décrit la situation des juifs allemands. Vera choisira la vie, définitivement et exclusivement la vie, « sa destinée était de vivre. De vivre à tout prix. ». En aucun cas, elle n’accepte pas la mort (« Que jamais je n’accepterais de mourir parce que mon seul tort, mon unique faute, était d’être née juive. »), choisit le combat, prête à tout pour ne pas devenir « complice de l’extermination de mon propre peuple en acceptant sans broncher leurs commandements de monter dans des wagons m’emmenant vers une mort certaine », ne jamais renoncer, sans limite, en toute conscience, en assumant jusqu'au bout ses actes. Mais qui pourrait assurer dans sa situation choisir froidement la mort ? Un court roman qui nous interroge sans jamais juger à partir du « destin extraordinaire » et entravé d’une femme juive née à Berlin en 1921.

« On ne peut divorcer de son peuple, Joseph. Il finit toujours par vous rattraper. »

Ecouter la lecture de la première page de "Vera Kaplan"

Fiche #1818
Thème(s) : Littérature française


Myriam CHIROUSSE

Le sanglier
Buchet-Chastel

30 | 158 pages | 02-08-2016 | 14€

Carole et Christian vivent isolés à la campagne. Elle vend (difficilement) sur internet des objets qu’elle fabrique alors qu’il travaille dans une scierie. Une nuit, Christian parle en rêvant et Carole pense qu’il a prononcé le mot « Sanglier ». Le lendemain, les événements s’enchaînent et les problèmes se succèdent les uns aux autres. Le lecteur assiste aux réactions du couple et apprend ainsi à les connaître. Les objets sont personnifiés, prennent leur part à l’aventure de ce couple, un couple légèrement usé et surtout qui a laissé se construire à son insu un mur d’incompréhension que seul, peut-être, le regard perçant et brillant d’un sanglier pourra percer…

"Il n'imaginait pas ça quand il avait dix-neuf ans, que même la personne la plus proche de vous pouvait très bien ne jamais arriver à vous comprendre un jour."

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Fiche #1817
Thème(s) : Littérature française


Colombe BONCENNE

Comme neige
Buchet-Chastel

29 | 115 pages | 11-04-2016 | 11€

en stock

Lors d’un week-end de vacances avec sa femme, Constantin Caillaud découvre étonnamment le roman « Neige noire » de son auteur favori Emilien Petit. Il croyait connaître tout de l’œuvre de cet écrivain, aussi il se lance dans des recherches à propos de ce livre ignoré de tous. Un livre qui ne semble pas exister, d’ailleurs au moment de le montrer à Hélène, son ancienne maîtresse qui lui a fait découvrir cet écrivain, Constantin ne peut retrouver cet exemplaire unique et part à sa recherche au cœur du monde littéraire. L’enquête est donc une absolue nécessité, une enquête sans meurtre, sans coupable, et même l’existence de l’objet du délit est remise en cause... Ce n’est peut-être qu’un rêve, ou alors une folie douce, ou bien encore une machination finement réglée… Colombe Boncenne joue en permanence entre fiction et réalité avec le lecteur, elle lui laisse choisir son chemin et son roman, elle propose sans jamais imposer. Un premier roman d’une grande finesse et maîtrise, et un belle et singulier hommage à la littérature.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Comme neige"

Fiche #1766
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Colombe Boncenne lus par Vaux Livres


Violaine BÉROT

Des mots jamais dits
Buchet-Chastel

28 | 188 pages | 18-08-2015 | 16€

en stock

Dès la première phrase, le ton de ce conte est donné : « Il était une fois une vilaine petite fille qui venait de naître. L’histoire commence là. ». Aucun membre de la famille n’est nommé, chacune et chacun portent son rang, la petite fille deviendra successivement la fillette, la fille puis l’aînée. Elle est née de l’amour de deux personnes, un amour total, exclusif (« L’amour entre eux est déraisonnable, vertigineux, enragé.). Elle fut donc immédiatement l’intruse dans cette relation. La mère et le père, malgré leurs nombreux enfants, ne vivent que l’un pour l’autre (« Le père ne regarde que la mère. »), et c’est donc l’aînée qui prendra tout ce petit monde en charge. Cela se fait simplement, naturellement, sans que la fille ne soit surprise voire révoltée par son rôle (« Elle s’est habituée depuis toujours, à coup de volonté, de certitudes, à tout maîtriser de son corps et de ses émotions. »). Elle n’aura ainsi pas le temps de l’enfance, de l’insouciance, de l’adolescence, pas le temps de grandir et de se construire, de rêver, adulte et responsable, elle le sera dès son plus jeune âge et portera sans cris, sans mots, le quotidien de cette famille. Par son style et sa construction, Violaine Bérot implique immédiatement le lecteur dans ce conte douloureux et émouvant.

Ecouter la lecture de la première page de "Des mots jamais dits"

Fiche #1683
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Violaine Bérot lus par Vaux Livres


Ingrid THOBOIS

Le plancher de Jeannot
Buchet-Chastel

27 | 76 pages | 26-07-2015 | 9€

en stock

Chose exceptionnelle, la même année que Cathy Jurado-Lécina, Ingrid Thobois a choisi de revenir sur le destin exceptionnel de Jeannot. Expérience fascinante que cette double lecture, une même histoire et deux points de vue très différents, deux écritures, deux approches, deux réussites ! Ingrid Thobois a choisi le monologue comme expression et c'est Paule, la sœur aimante et très proche de Jeannot qui nous fait partager leur quotidien. Paule restera jusqu'au bout aux côtés de Jeannot, elle l'accompagnera jusque dans sa folie, l'épaulera, de son retour d'Algérie jusqu 'à sa mort. Elle nous le raconte, avec ses tripes, sans chronologie, souvent avec poésie et avec un ton oscillant entre naïveté et réalisme, toujours avec franchise, brut sans artifice, elle suscite sans imposer, pas de longs discours, du rythme, un mot ça et là révèle une clé. Solitude, indifférence, peur, l'isolement de la famille apparaît clairement, un homme au milieu d'autres hommes va mourir et malgré tout, Paule continue de crier, sans détour, son amour pour Jeannot. Un texte bouleversant sur la folie, sur l'amour, sur la famille, sur l'exclusion et la différence.

Ingrid Thobois nous rendra visite le vendredi 15 novembre 2015.

Ecouter la lecture de la première page de "Le plancher de Jeannot"

Fiche #1667
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Ingrid Thobois lus par Vaux Livres


Jean-Philippe BLONDEL

Un hiver à Paris
Buchet-Chastel

26 | 270 pages | 28-01-2015 | 15€

Victor est prof d’anglais depuis plus de vingt ans et écrivain. Son neuvième roman est sorti lorsqu’il reçoit une lettre d’un lecteur pas comme les autres, quelqu’un qu’il a rencontré il y a bien des années, une lettre qui provoquera un retour sur le passé, à la période de ses dix-neuf ans. Lui, le petit provincial, avait alors quitté sa famille pour le milieu étudiant parisien. Grand lycée, l’élite, classes préparatoires, un petit monde fermé, sûr de lui et assez méprisant. Victor est à part, n’a pas leurs certitudes ni leur assurance, seul lien social, une amitié naissante avec Mathieu, le fils de l'auteur de la lettre. Leur amitié n’aura pourtant pas le temps de s’épanouir puisque Mathieu, après une humiliation de trop, dans un cri que personne n'oubliera, enjambe une balustrade et se suicide au sein même du lycée. Victor devient alors l’ami du suicidé, pour les étudiants, pour les parents de Mathieu, pour tous. Un nouveau statut qui lui ouvre des portes, suscite des rencontres, comme un triste malentendu. Des évènements cruels, de l’émotion, de l’intime, des relations humaines complexes, J-P. Blondel excelle pour nous faire partager et appréhender les sentiments de ses personnages. Il sait nous toucher, nous éprouver mais aussi démontrer que supporter puis supplanter une épreuve ne pourra se réaliser qu’à plusieurs, par une solidarité, une entraide et une amitié salvatrices.

« C'est le propre du roman d'amener le lecteur à renoncer au sommeil. A se relever, sans faire de bruit, pour ne pas troubler celui ou celle qui dort à ses côtés. A descendre dans le salon, allumer les lumières et s'affaler dans le canapé, vaincu. La prose a gagné le combat. On ne peut plus lui résister. »

« Vomir la jeunesse pour son inculture n’est qu’une ultime preuve de la détestation de soi. »

« Nous sommes beaucoup plus résistants que nous ne le croyons. »

Ecouter la lecture de la première page de "Un hiver à Paris"

Fiche #1579
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Sophie VAN DER LINDEN

L'incertitude de l'aube
Buchet-Chastel

25 | 150 pages | 14-09-2014 | 13€

C'est la fête de la rentrée. Anushka est heureuse, joyeuse de reprendre le chemin de l’école et retrouver son amie Miléna. Elle est accompagnée de son grand-père qu’elle adore et Miléna de sa mère. Anushka est pressée et son grand-père traîne. A l’entrée de l’école, seul le grand-père reste à l’extérieur et les autres rejoignent le gymnase qui fait office de salle des fêtes, fête qui tourne immédiatement au cauchemar. Des terroristes les retiennent en otage. Attente, terreur, solitude, soif… L’enfant donne sa vision des évènements, du drame qui se déroule sur quelques jours, une fillette peu familière de cette violence dont l’imaginaire reste peuplé par les contes, des histoires et un monde qui vont l’aider, l’accompagner (comme le lecteur) tout au long de cette tragédie (« Mon lit. C’est tout ce que je veux. Et une histoire pour m’endormir. »). Entre deux violences, deux hurlements, une comptine lui permettra de s’évader et conserver son innocence et son âme d’enfant. Avec une prose poétique et sensible, sachant varier les rythmes, Sophie Van Der Linden en évitant un pathos étouffant rend un hommage poignant aux victimes de la tragédie de Beslan qui se déroula en 2004.

Ecouter la lecture de la première page de "L'incertitude de l'aube"

Fiche #1514
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Sophie Van Der Linden lus par Vaux Livres


Marie-Aimée LEBRETON

Cent sept ans
Buchet-Chastel

24 | 126 pages | 25-08-2014 | 11€

en stock

Face au mutisme de sa mère, Madame Plume, Nine a soif de savoir, de connaître son histoire. Elles habitent au nord de la France, un climat, une région bien éloignés de leurs origines : « Je suis née au creux des montagnes, là où le ciel change de couleur dans la courbure du vent. » . En effet, Nine sait seulement qu’elles ont quitté précipitamment la Kabylie après l’assassinat de son père. Alors, à la mort de sa mère, Nine choisit de faire le voyage retour, elle veut découvrir l’endroit où ses parents se sont aimés, découvrir les traces de son enfance et suivre ce chemin qui la fera grandir. Un court récit oscillant entre poésie et conte, tout en retenue et en douceur malgré les thèmes abordés (la souffrance, la peur, les non-dits, l’exil, la guerre…), sans révolte, apaisé.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Cent sept ans"

Fiche #1504
Thème(s) : Littérature française


Marie-Hélène LAFON

Joseph
Buchet-Chastel

23 | 140 pages | 17-08-2014 | 13€

Joseph est emblématique d’un monde qui s’éteint, d’un monde où l’homme avait sa place. Ouvrier agricole, il est engagé dans une ferme par un patron, il y dort, il y mange, il y travaille. L’homme est discret, effacé mais efficace au travail, sans problème, n’a besoin de rien, de demande rien. Il revient sur cette période de mutation du monde agricole et rural au cœur du Cantal. Son métier, les fermes telles qu’il les a toujours connues, sa famille, tout s’éclipse progressivement. Pourtant, Joseph n’est pas triste. En silence, il continue son chemin gardant pour lui ses pensées sur ce monde et ses acteurs. Marie-Hélène Lafon, la puissance de ses descriptions et sa prose délicate nous offrent à nouveau un superbe portrait d’un homme de la terre empreint de tendresse et de douceur.

« Les soirs avant de monter, Joseph dit bonsoir, sans regarder, on l’entend à peine mais on sait qu’il l’a dit. »

Ecouter la lecture de la première page de "Joseph"

Fiche #1499
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Hélène Lafon lus par Vaux Livres


Andrés NEUMAN

Parler seul
Buchet-Chastel

22 | 168 pages | 25-04-2014 | 17€

Trois voix participent au récit de « Parler seul », trois visions, trois tons différents qui relatent les mêmes évènements, le même voyage. Chacun parle seul et pourtant le trio est particulièrement uni. Mario, le père, se sait très malade et condamné et veut absolument partager quelques derniers instants privilégiés avec son fils et lui offrir ainsi une bibliothèque riche de souvenirs. Lito a dix ans, plein de vie et de fougue, d’espoir et d’insouciance, ignore l’état réel de son père et adore parler et faire partager son enthousiasme. Elena, la mère, sait que son mari va mourir et accepte néanmoins de les laisser s’évader tous les deux dans un long périple en camion. Pour oublier ses peurs et sa colère et trouver du réconfort, elle se noie dans la lecture (« La lecture me calme les nerfs. Faux. Elle ne me les calme pas. Elle les oriente différemment. ») et l’écriture en attendant avec impatience les prochaines nouvelles. Chacun des trois raconte ce voyage à sa façon, résiste avec ses moyens, sa personnalité et expose ses sentiments et se nourrit des deux autres. Chacun a sa vision de la mort, de la maladie, du mensonge, mais aussi de la vie et surtout, les trois veulent vivre, et vivre encore. Une relation père-fils sublimée au cœur de ce roman intense et prenant, sans pathos et terriblement humain.

« Je me demande si, sans forcément en avoir conscience, on ne va pas vers les livres dont on a besoin. Ou si les livres eux-mêmes, qui sont des êtres intelligents, ne détectent pas leurs lecteurs et ne se font pas remarquer d’eux. Au fond, tout livre est un Yi King. Tu l’ouvres et c’est là, tu es là. »

« … les enfants deviennent adultes en jouant, un peu à l’inverse de nous, parents, qui jouons pour retourner en enfance… »

« … tout ce qui est dans mon corps est désormais mon ennemi, c’est ce qu’on appelle être mort. »

Ecouter la lecture de la première page de "Parler seul"

Fiche #1445
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Alexandra Carrasco


Cathie BARREAU

Comment fait-on l'amour pendant la guerre ?
Buchet-Chastel

21 | 160 pages | 26-01-2014 | 15€

en stock

« Comment fait-on l’amour pendant la guerre ? ». Ici, ailleurs ? Question obsédante, intemporelle, universelle. Donatienne dans les rues de Nantes ou de Beyrouth feint de chercher sa réponse. Donatienne est écrivain et entretient une relation amoureuse à distance avec Jad, journaliste à Beyrouth. La guerre et cette question l’obsèdent. Elle, l’écrivain, comme chacun d’entre nous, est poursuivie, par une guerre, par ses guerres. Personne ne peut y échapper, celles que chacun a vécues, celles de ses ancêtres, celles de son pays, mais aussi naturellement, celles des autres. Nous la faisons, nous la subissons, nous l’attendons, les écrivains la relatent en infléchissant parfois l’histoire. Et pourtant, nous restons, nous vivons, nous faisons l’amour. Un court roman à l’écriture précise et soignée singulier par sa construction et sa tentative de réponse à cette question essentielle.

« La guerre n’est pas un récit, c’est une impuissance à vivre, à parler, à écrire. »

« La littérature n'est pas la vie, écrit sa fille, elle est simplement le révélateur de l'invisible de la vie : c'est-à-dire l'essentiel et la plus grande part de ce que nous sommes. »

« ... il est bien inutile de se chercher une identité, on a juste à vivre dans les lieux que le destin nous offre. »

Ecouter la lecture de la première page de "Comment fait-on l'amour pendant la guerre ?"

Fiche #1403
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Cathie Barreau lus par Vaux Livres


Juan VILLORO

Récif
Buchet-Chastel

20 | 281 pages | 26-01-2014 | 20€

Côte mexicaine paradisiaque, enfin presque : « Ici, la réalité est déjà déformée. » Enlèvements, assassinats, drogue. Et même sur ces dérives, un peu d’imagination, pas de scrupules et il y a du fric à se faire ! Mario Müller, ancien rocker, l’a compris et crée un complexe touristique antre de la terreur, « … on vivait dans la Pyramide et que ce complexe touristique était censé représenter la Ville. On était isolés, en marge de tout. ». Les activités proposées aux touristes avides d’émotions fortes sont singulières, le GO est imaginatif ! Pourtant, lorsque Tony, un ancien compagnon de son épopée musicale arrive, la petite communauté tremble… Assassinat, enquête, flic pas très net... Un huis clos tendu enclin à une plongée au plus profond de la noirceur de l’âme humaine et de la société mexicaine.

« Les Etats-Unis ont toujours une guerre à te proposer pour expier tes fautes. »

« Le prix à payer pour tout ce que j’avais consommé, c’était la réalité. »

« Le tiers-monde est là pour sauver les européens de l’ennui. »

Ecouter la lecture de la première page de "Récif"

Fiche #1405
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Isabelle Gugnon, Juliette Barbara


Sophie VAN DER LINDEN

La fabrique du monde
Buchet-Chastel

19 | 156 pages | 07-08-2013 | 13€

Mei, jeune Chinoise, est venue en ville pleine d’espoir, un travail, un logement, de l’argent… Finalement, elle dort, loge, travaille dans l’usine de textiles qui l’a embauchée. A chaque nouvelle commande, un nouveau slogan (« Ton courage tu donneras sans limite pour construire une Chine prospère. ») motive ces petites mains qui ne font qu’une avec leur machine, efficaces, aguerries à la douleur, sous l’œil sévère d’un contremaître sans pitié veillant au respect de délais toujours plus oppressants : « Je n’ai pas été au bout de ma douleur car je sais qu’elle est sans fin. Pourtant, je dois garder ma fierté. » Et pourtant, la jeune Mei continue de rêver, sa vie ne fait que commencer, elle rêve d’une rencontre, d’un amour pour la vie. Et le rêve peut-il devenir réalité dans le monde de Mei ?

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "La fabrique du monde"

Fiche #1334
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Sophie Van Der Linden lus par Vaux Livres


Jean-Philippe BLONDEL

06h41
Buchet-Chastel

18 | 235 pages | 01-03-2013 | 15€

6h41, hasard de la vie, ils prennent le même train, le 6h41, un lundi matin, départ Troyes, arrivée Paris. Cécile vient de rendre visite à ses parents et part rejoindre sa fille et son mari. Philippe divorcé s’installe dans le même compartiment. Un regard, chacun reconnaît l’autre, tout en pensant que l’autre ne l’a pas reconnu. Presque trente ans qu’ils ne se sont pas vus. Jeunes, ils ont été ensemble quelque temps, il était charmeur, elle effacée. Partis à Londres en amoureux, leur retour fut solitaire et aussi brutale que leur rupture fût définitive et violente. Depuis ils ont vieilli, mutation physique et psychique. Que sont-ils devenus ? Cette expérience commune a-t-elle influé leur existence future ? Comment ont-ils évolué ? Ont-ils oublié ou le passé se conjugue-t-il encore au présent ? Le pardon est-il possible ? Les chapitres donnent la parole alternativement à l’une et à l’autre et nous font partager leurs souvenirs, réflexions et interrogations. Une heure trente de voyage et le rythme du récit est aussi rapide. Un joli texte de J-P Blondel, toujours aussi sensible et lucide, artiste de la description, introspections et bilan qui nous interrogent sur ce que nous sommes devenus, ce que la vie et les évènements ont fait de nous, sur l’idée que nous nous faisons de nous et des autres, un miroir parfois amer et toujours sans complaisance.

Ecouter la lecture de la première page de "06h41"

Fiche #1253
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Ilija TROJANOW

Des oiseaux couleur de soufre
Buchet-Chastel

17 | 190 pages | 07-01-2013 | 18€

Zeno, alias M. Iceberger, glaciologue émérite, voit son vieux père s’installer chez lui alors que sa femme l’a quitté. Avec toutes ses illusions et son amour des glaciers, il décide alors de tout quitter et de partir pour un long voyage à la rencontre de l’Antarctique. Il aime la nature et les glaciers plus que tout mais le monde a changé, et le spectacle qu’il découvre le bouleverse et attise sa colère. Son meilleur ami, le glacier dépérit, va mal et Zeno se sent totalement impuissant. Que faire, quelle issue ? Pour le glacier ? Pour lui ? Un portrait attachant d’un anti-héros lucide, grincheux, ironique, écologiste désabusé qui nous livre une fable écologique (à la construction singulière) sans jamais culpabiliser le lecteur.

« L’individu est un mystère, quelques milliards d’individus organisés en système parasitaire, une catastrophe. Je suis fatigué d’être un homme dans ces circonstances. »

Offert à un ami qui partait pour un long voyage – Tang Shi

"Le jour d'hier qui m'abandonne, je ne saurais le retenir ;
Le jour d'aujourd'hui qui trouble mon cœur, je ne saurais en écarter l'amertume.
Les oiseaux de passage arrivent déjà, par vols nombreux que nous ramène le vent d'automne.
Je vais monter au belvédère, et remplir ma tasse en regardant au loin.

Je songe aux grands poètes des générations passées ;
Je me délecte à lire leurs vers si pleins de grâce et de vigueur.
Moi aussi, je me sens une verve puissante et des inspirations qui voudraient prendre leur essor ;
Mais pour égaler ces sublimes génies, il faudrait s'élever jusqu'au ciel pur, et voir les astres de plus près.

C'est en vain qu'armé d'une épée, on chercherait à trancher le fil de l'eau ;
C'est en vain qu'en remplissant ma tasse, j'essaierais de noyer mon chagrin.
L'homme, dans cette vie, quand les choses ne sont pas en harmonie avec ses désirs,
Ne peut que se jeter dans une barque, les cheveux au vent, et s'abandonner au caprice des flots."

Ecouter la lecture de la première page de "Des oiseaux couleur de soufre"

Fiche #1218
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Dominique Venard


Marie-Hélène LAFON

Les pays
Buchet-Chastel

16 | 205 pages | 09-09-2012 | 15€

Claire a quitté "le pays" pour en rejoindre un autre. Cette fille ne pouvait reprendre la ferme familiale, alors elle quitta le Cantal pour Paris et des études littéraires à la Sorbonne. Elle se consacre totalement à ses études, le choc est brutal, elle rattrape les retards. Elle connaît la campagne, elle apprend la ville et découvre la vie parisienne. Mais son premier pays reste ancré en elle, les odeurs, la nature, les lumières... Puis les pays se multiplient : l’écriture, la littérature, la langue, la transmission. Pourtant elle réussit à estomper leurs frontières et passer allègrement de l’un à l’autre avec toujours, cette toile de fond campagnarde. Avec ce texte littéraire servi par une écriture travaillée, Marie-Hélène Lafon interroge la force de l’enfance et de ses souvenirs sans omettre de nous faire partager ses émotions devant un monde qu’elle a quitté mais jamais oublié.

« Longtemps Claire avait tu ses enfances, non qu’elle en fût ni honteuse ni orgueilleuse, mais c’était un pays tellement autre et comme échappé du monde qu’elle n’eût pas su le convoquer à coups de mots autour d’une table avec ses amis de Paris. Elle avait laissé les choses parler pour elle, un morceau de frêne à l ‘écorce grenue, ou une ardoise festonnée de lichens roux qu’elle avait conservée au moment de la réfection du toit de la grange, dix ans après son départ. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les pays"

Fiche #1184
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Hélène Lafon lus par Vaux Livres


Jean-Philippe BLONDEL

Et rester vivant
Buchet-Chastel

15 | 248 pages | 17-08-2011 | 16€

en stock

Jean-Philippe subit la compassion de tous à chaque rencontre, chacun connait son drame. Un accident de la route, son père macho fou au volant, son frère et sa mère succombent subitement. Quatre ans après, son père suit le même chemin. Que faire à vingt-deux ans quand il n’est plus possible de se rassurer en disant : « On a toute la vie devant nous » et qu’aucun projet laissé en suspens ne pourra être réalisé, et de n'être « plus soumis aux regards de ceux qui m’ont vu grandir ». Il hérite et préfère tout vendre pour tout dilapider, se relever, renaître. Laure et Samuel, les deux fidèles qui ne posent pas de question, l'accompagnent aux Etats-Unis en direction de Morro Bay en hommage à une chanson de Lloyd Cole. Longue mue douloureuse vers une autre vie, vers la lumière au gré des rencontres. Sorte de road-movie, pause en mouvement avant de repartir, pour lever la brume, bancal, écorché pour tenter de reconstruire une vie. Il vit ce voyage tout en étant absent, détaché. En équilibre au dessus du vide. Evidemment l’appel du gouffre sera puissant, mais il saura résister, stopper le plongeon, détourner la tête, l’esprit car heureusement, « Putain, comme j’ai voulu vivre. ». Un texte émouvant, mélancolique, rythmé par un humour désespéré qui dépeint avec justesse et franchise le retour à la vie, vers une sérénité salvatrice. Un vibrant hommage, le dernier l'espère l’auteur.

« Nous sommes tous perdus. Mais nous nous retrouvons de temps en temps. »

« Avoir vingt-deux ans, c’est une malédiction temporaire. »

« J’ai vingt-deux ans et je suis le dépositaire de leurs histoires inachevées. J’ai vingt-deux ans et je suis un reliquat de récit. Une survivance. »

Fiche #1011
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Philippe Blondel lus par Vaux Livres


Olivier SILLIG

Skoda
Buchet-Chastel

14 | 102 pages | 06-06-2011 | 11.15€

Dans un pays inconnu, un jeune homme reprend conscience. Il est seul, ses camarades, à ses côtés, sont décédés. Un obus, certainement. L'homme se lève puis croise une voiture elle aussi détruite. Deux adultes encore au volant sont morts pourtant un bébé continue de vivre. Stejpan passe son chemin, puis revient sur ses pas pour prendre dans ses bras ce petit bout de chair. Au milieu de la guerre, sur la route, un lien indéfectible se soude, Stejpan découvre la vie, l'amour, un amour qui fait face à l'horreur et la haine, affrontement inégal, mais la vie incarnée par ce bébé sera plus forte que tout, le lecteur l'espère tout du moins !

"Stejpan n'a que vingt ans mais déjà il pressent qu'on décide rarement."

Fiche #957
Thème(s) : Littérature française


Dorothea RAZUMOVSKY

Les vaches rouges ou un dernier amour
Buchet-Chastel

13 | 178 pages | 22-04-2011 | 18.25€

Madame le professeur a disparu de la résidence pour personnes âgées où elle s'était installée depuis quelques temps avec sa chienne Cora. On ne retrouve que son ordinateur sur lequel elle tint son journal. On découvrira pourquoi elle a choisi de quitter sa maison et sa belle-fille mais surtout sa rencontre avec Waldemar Wagner ou Vova un jeune allemand d'origine russe qui deviendra très proche d'elle jusqu'à ce qu'il disparaisse sans laisser de traces. Elle ne pourra l'abandonner et quittera donc sa résidence pour partir à sa recherche au pays des vaches rouges. Un superbe roman qui aborde le thème de la vieillesse sans plaintes ni gémissements, bien au contraire, avec une approche vivifiante. L'héroïne déborde d'humanité, de tendresse et aborde avec détachement le regard des autres, des jeunes, du personnel soignant, des personnes âgées sur la vieillesse ainsi que son propre regard sur elle-même. Le discours est très réaliste mais jamais larmoyant. Un très beau texte sur une vieille dame allant au bout de ses envies.

"Oui je suis heureuse, car on a besoin de moi. Peut-être chaque être humain n'a-t-il besoin pour être heureux que d'une seule personne qui ait besoin de lui."

"Comment chacun sait, derrière chaque femme fatale se cache un homme qui cherche avec désespoir ses chaussettes."

Fiche #934
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Chantal Le Brun Kéris


Fabienne JACOB

Corps
Buchet-Chastel

12 | 157 pages | 21-09-2010 | 18€

Monika, la narratrice, travaille dans un institut de beauté, elle reçoit les femmes qui viennent pour leur corps, elle les voit, elle les touche, les évalue, les jauge… Corps des villes, corps des campagnes… Corps inutile, corps en beauté, corps mémoire, corps vivant, corps malade, corps mort, corps de fillettes ou de femmes… par une écriture singulière, Fabienne Jacob n’en oublie aucun.

« Je sais moi quand elles sont belles. Les femmes, c’est mon métier, elles sont belles quand elles sont dans leur vérité. Exactement dans la coïncidence de leurs corps et des années, cela s’appelle la vérité. »

Fiche #834
Thème(s) : Littérature française


Jean BERNARD-MAUGIRON

Du plomb dans le cassetin
Buchet-Chastel

11 | 112 pages | 04-09-2010 | 15€

Victor a la passion des trains, il aurait souhaité devenir conducteur de trains mais la vie l'a mené vers d'autres cieux, plombés : "je travaille de nuit comme conducteur de presse dans un grand journal régional.". Victor en fin de carrière assiste impuissant, avec incompréhension à l'évolution et la disparition de son métier. Il vit avec sa mère alors que son travail est toute sa vie, il lui accorde toute sa passion et son attention. Aussi lorsqu'il est relégué au cassetin, quinze longues, très longues années et laborieuses s'annoncent. Aussi lorsque Madeleine, la belle Madeleine, lui propose de rédiger son histoire pour le mensuel du Syndicat du Livre, il s'attelle avec difficulté à sa tâche. En outre, le plomb n'est pas sans danger pour la santé, et le doux agneau pourrait muter en animal dangereux... Un bel hommage à un métier qui disparaît et aux hommes qui l'exerçaient.

Premier roman

Fiche #828
Thème(s) : Littérature française


Fadéla HEBBADJ

Les ensorcelés
Buchet-Chastel

10 | 187 pages | 16-07-2010 | 14.7€

Au début des années 1970, en banlieue, la narratrice alors âgée de 7 ans profite d'une enfance heureuse avec ses parents, frères et soeurs. Le 21 novembre 1972, un véritable et terrifiant cataclysme anéantit cette famille d'origine kabyle. Un voisin algérien s'introduit dans l'appartement, armé, il tue la mère et blesse mortellement la soeur. Le père et le frère en réchappent de peu. L'assassin reconnu irresponsable plaidera l'ensorcellement et ne sera pas emprisonné. Ses questions restant sans réponse, le père sombre dans le silence et l'isolement alors que la narratrice se réfugiera dans une rage profonde et durable : "La rage et la colère sont mes deux lignes de conduite morale. En dehors de cette rage, il y a la mort, la résignation, le deuil de ma mère". Peut-on surpasser ce type d'évènement ? Oublier, pardonner ne peuvent faire partie du vocabulaire de la narratrice, mais peut-être écrire seulement et crier, toujours crier sa rage.

Fiche #801
Thème(s) : Littérature française


Virginia BART

L'homme qui m'a donné la vie
Buchet-Chastel

9 | 180 pages | 04-07-2010 | 19€

Dans la France post 68, un père préfère rester libre que devenir père ("Mode de vie hippie incompatible avec les engagements du mariage") et prend la route ou vit en marge loin des vies conformes et familiales. La narratrice, sa fille, l'a longtemps nié ("Mon père ne faisait pas partie de ma vie") mais vient le moment où le désir de le connaître la taraude malgré les sentiments incertains et souvent ambivalents qu'elle éprouve devant cet homme atypique et attirant mais sauront-ils, désireront-ils se connaître, se réconcilier voire s'aimer ?

Premier roman

Fiche #789
Thème(s) : Littérature française


Marie-Hélène LAFON

L'annonce
Buchet-Chastel

8 | 196 pages | 16-07-2009 | 15€

Paul vit dans une ferme à Fridières, dans le Cantal. Pourtant entouré de sa sœur et de ses deux oncles, il est seul et ne veut pas disparaître seul. Aussi, il passe une annonce dans le Chasseur français pour rechercher une compagne. A l’autre bout de la France, dans le Nord, Annette, 37 ans, vit avec son fils et peine à quitter un mari alcoolique et violent. Mais elle va franchir le pas, pour elle, pour son fils, pour la vie. Les deux meurtris vont d’abord converser au téléphone, puis se rencontrer et enfin franchir le pas dans la douceur et la lucidité, ils se connaissent, connaissent leur passé et leur âge, savent que la folie de la passion ne les animent pas, mais ils sont décidés, obstinés, ils feront un bout de chemin ensemble (« Ni Annette ni Paul n’iraient extirper ce qui restait, s’incrustait, dessous. On ne gratterait pas les vieilles plaies de solitude et de peur, on n’était pas armé pour ça, pas équipé ; on s’arrangerait autrement. »). Pourtant Annette ne trouvera pas une terre d’accueil ouverte et attentive. Chacun a sa place dans le domaine, et elle et Eric viennent quelque peu bousculer des habitudes bien établies. Heureusement, Paul, même si l’on peut le classer parmi les taiseux (ses mains parlent plus que lui), avec obstination et tendresse, saura épauler Annette afin qu’elle trouve sa place et revienne à la vie.

Sélection Prix Page des Libraires 2009

Fiche #607
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie-Hélène Lafon lus par Vaux Livres


Xavier HOUSSIN

La mort de ma mère
Buchet-Chastel

7 | 120 pages | 22-12-2008 | 16€

Un appel téléphonique, il faut faire vite, venir au chevet de sa mère. Le narrateur la retrouve mais pour l’accompagner et lui tenir la main, tendrement, désespérément, sur un lit d’hôpital dans une chambre si froide. Fils unique et chéri de sa mère, l’homme se retourne vers son passé avec mélancolie. L’organisation des funérailles ne parvient pas à ralentir ce flot de souvenirs. Dans ce texte émouvant et sensible, Xavier Houssin varie le rythme, la longueur des chapitres, et aspire irrémédiablement le lecteur dans cette mélancolie.

Fiche #491
Thème(s) : Littérature française


Teodoro GILABERT

Les pages roses
Buchet-Chastel

6 | 201 pages | 11-09-2008 | 14.2€

Par une prose alerte et originale, en courtes phrases ou suites de mots, l'auteur nous "jappe" avec un brin d'humour et de dérision son histoire banale, "médiocre" pense-t-il. Dans les années 80, bon élève timide et sage du lycée Fénelon, il prend plaisir à se plonger dans le petit Larousse et y découvre avec délectation l'attrait des "pages roses", "si fines, si élégantes, rien à voir avec le rébarbatif Gaffiot gros et laid" : chaque chapitre du livre est introduit par une citation latine adaptée. Le récit nous fait partager la trajectoire estudiantine et professionnelle d'un jeune homme qui tente de trouver un sens à son existence. L'adaptation à la Sorbonne est difficile "seul au milieu de la foule" mais notre héros, pas rebelle mais décalé, se réfugie dans son travail et dans les films de la nouvelle vague. Sa réussite au CAPES l'entraîne au lycée Henri IV comme stagiaire mais seul certifié face aux agrégés de ce grand lycée, il en sera le mouton noir... Après un poste dans le 9.3. où il dut se convaincre que "l'enseignement du Latin et du Grec en 5e était un facteur de réussite essentiel pour les enfants des quartiers défavorisés", il obtient son agrégation et une mutation pour Nantes... L'évocation de ses "non péripéties" est bien sûr alimentée d'une analyse subtile et souriante (voire grinçante) de notre société.

Premier roman

Fiche #459
Thème(s) : Littérature française


J.M. ERRE

Made in China
Buchet-Chastel

5 | 280 pages | 07-03-2008 | 18.25€

Toussaint Legoupil est né noir en Chine puis fut adopté par Léon Legoupil maire de Croquefigue-en-Provence et sa femme Mado qui croque un peu plus que des figues ! Le ton est donné ! Pourtant Toussaint écrasé par l’amour maternel décide d’en savoir un peu plus sur ses origines et entreprend un voyage en Chine accompagné de Mimi sa promise imposée et de sa chauve-souris. Voyage périlleux riche d’enseignement à tout point de vue ! Il lui révèlera la vérité et une terrible machination au terme d’aventures dignes des plus grands OSS 117 mais avec un humour déjanté en plus. Entre roman interactif et interpellations du lecteur, toujours loufoque et plus fou, un roman léger pour partir dans un long voyage hilarant. On sent vraiment que J-M Erre s’est fait plaisir et vous le suivrez avec entrain et bonheur dans sa folie.

Fiche #364
Thème(s) : Littérature française

Les titres de J.M. Erre lus par Vaux Livres


Claude DUNETON

La chienne de ma vie
Buchet-Chastel

4 | 75 pages | 24-08-2007 | 10.15€

C. Duneton nous révèle une part de son enfance paysanne pendant l’Occupation entre ses parents aux relations orageuses et sa chienne. Et lorsque l'homme se retourne vers son passé, finalement, il voit cette chienne, compagnon de tous les jours. Une histoire de vies de chiens au pluriel !

"Mon père n'avait aucune autorité, mais il savait plein de choses de la vie des vaches et tout ça..."

"La fureur de ses maîtres lui semblait aussi inexplicable que la colère de Dieu demeurait imprévisible pour ma mère... De la méchanceté gratuite."

Fiche #288
Thème(s) : Littérature française


Thierry DU SORBIER

Le stagiaire amoureux
Buchet-Chastel

3 | 200 pages | 19-08-2007 | 13.2€

L’accueil le premier jour d’un stagiaire dans une entreprise préfigure souvent de la suite du stage. Lorsqu’Amory jeune parisien (« Il vient de Paris, Rita. C’est normal qu’il regarde le paysage. Ils n’en ont pas, là-bas ») s’installe au Courrier d’Avesnes, l’accueil est plutôt froid et ironique. Le rédacteur en chef est tout puissant et le fait savoir sans détour ni finesse. Son appréciation des capacités d’Amory est immédiate, définitive, et négative : « un chafouin ». Comme sanction ou bizutage, il décide d’expédier Amory dans le village de St Paulin-sur-Morbier (« Tout est vieux et bordélique. Il n’y a jamais eu de plan d’urbanisme, ici. Ce n’est pas un village, c’est un troupeau »), seul village où il ne se passe absolument rien depuis des années : le calme plat ! Il devra pourtant tenir une chronique pendant un an et intéresser les lecteurs du journal. Pourtant, dans le même temps, le célèbre cinéaste américain Almotino est las de tourner dans les mêmes lieux filmés pour la nième fois. Son équipe cherche un endroit inédit et devinez quel village les accueillera ? Amory saura-t-il rendre compte de cet événement ? Ces chroniques trouveront-elles écho auprès du rédacteur en chef et de ses lecteurs ? Un livre léger plein d’humour pour une rentrée souriante !

« Il a pris soin de ne pas être maire, pas député, d’être le dernier dans la liste des conseillers municipaux : chargé de la culture et des loisirs, autant dire du néant, c’est là qu’il s’ébroue à l’aise, où il développe ses pouvoirs et ses embrouilles »

Fiche #263
Thème(s) : Littérature française


Daniel DE ROULET

Kamikaze Mozart
Buchet-Chastel

2 | 291 pages | 19-08-2007 | 16.25€

La destinée de Fumika jeune japonaise rejoint la tragédie de la seconde guerre mondiale. Obtenant une bourse pour ses qualités de pianiste, elle part aux Etats-Unis, s ‘éloigne de sa culture et s’ouvre au monde. Elle rencontre sur le campus Wolfang Steinamhirsch un jeune chercheur suisse, violoniste amateur et surtout chercheur en physique qui se spécialisera dans l’atome. Il prend part au projet et à la réalisation de la bombe atomique (« Il va être engagé dans un programme international où la science sera directement au service de la lutte contre le nazisme »). Comme bon nombre de ses concitoyens, Fumika est arrêtée comme ennemie potentielle à la nation et cantonnée dans un camp de détention. Ultime utopie, elle espère encore et toujours que Mozart et la musique sauveront le monde de son destin tragique (« La musique peut-elle nous sauver de la guerre ? »). Pourtant ses trois Mozart ne lui seront pas d’un grand secours : ni le vrai, ni un mari futur Kamikaze choisi et imposé par sa famille ancrés dans les traditions de l’Empire du levant, ni Wolfang le chercheur rencontré aux Etats-Unis qui s’enfermera dans ses convictions. Dénoncée alors qu’elle travaille dans les locaux où les scientifiques préparent la bombe, elle retournera au Japon lors d’un échange contre des prisonniers américains puis subira dans sa chair l’explosion atomique et ses conséquences. Une approche originale et passionnante de l’histoire et des errements des fous de science et de l’atome qui participèrent à l’élaboration de la machine à tuer la plus puissante et la plus terrible jusqu’à en oublier l’humain.

« L’homme qui va l’épouser n’est pas qu’un officier, il est aussi futur kamikaze. Elle va donc se marier avec un mort. Un homme pas encore au paradis, mais qui s’y prépare sur ordre de Sa Majesté Notre Empereur. Au lieu de mourir seul, M. Tsutsui veut se marier. Que sa femme le soutienne, lui offre un dernier plaisir. »

« En temps de paix, le scientifique appartient à la science, en temps de guerre, il se doit tout entier à son pays. Grâce aux gaz nous allons sauver un nombre incalculable de vies, puisque la guerre finira vite. »

« ...Les scientifiques marchent à chaque coup, quand on leur propose d’abréger la guerre en développant une arme encore plus puissante »

Fiche #279
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Daniel De Roulet lus par Vaux Livres


Giles MILTON

Le nez d'Edward Trencom
Buchet-Chastel

1 | 365 pages | 04-03-2007 | 22.3€

En exergue à ce livre, il serait aisé de placer la célèbre tirade du nez de Rostand ! Une dynastie anglaise, les Trencom, ont effet un appendice nasal exceptionnel et extraordinaire au service de leur commerce tenu de père en fils : la fromagerie Trencom. Vous saurez tout sur les fromages européens appréciés semble-t-il de la gent britannique ! Mais le roman ne se limite à ses senteurs subtiles et si agréables de fin de repas : la famille est marquée par une conjuration : la fromagerie subit périodiquement des catastrophes et pas moins de neuf ancêtres d’Edward sont décédés de morts violentes et inexpliquées et tous en Grèce ou en Turquie ! Edward intrigué mais aussi inquiet puisqu’il se sent épié se lance dans une enquête périlleuse afin de découvrir les causes de ces disparitions en chaîne. Vous découvrirez comment un petit Tupperware sauvera Edward d’une destinée familiale fatale ! Giles Milton emploie les flash-backs du XVIIème à 1969 pour mener de front l’enquête d’Edward et la présentation de sa généalogie le tout avec un humour léger et subtil si british… Une saga historique odorante et savoureuse à déguster sans modération.

« La mère d’Humphrey s’était signée trois fois en voyant reparaître le patrimoine familial chez son fils. Elle avait accompli son devoir, et d’autres suivraient son exemple dans les années et les siècles à venir. Depuis la naissance d’Humphrey, au moins un enfant par génération – souvent mais pas toujours le premier-né de sexe masculin – recevait un nez de forme et de sensibilité prodigieuses. »

« Oncle Harry, avait-il demandé, qui est le premier à avoir eu notre nez ? … Je t’interdis d’aborder ce sujet chez moi. Ce nez a fait la grandeur de notre famille, mais il a aussi fait sa perte. »

Fiche #201
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Florence Hertz





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