« Les mères ont davantage à voir avec les guerres qu’elles n’imaginent. C’est le contraire de ce que tout le monde pense. Il ne peut y avoir de guerre sans mères. Plus que quiconque, les mères ont horreur de perdre. Nous sommes capables de tout pour éviter la mort d’un fils. »
Bernard Carvalho
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L’homme arrive dans un supermarché. La vie et le hasard l’ont mené là. Il erre jusqu’au rayon des canettes de bière. Il a soif, il en choisit une, l’ouvre et la boit. Immédiatement, quatre hommes de la sécurité l’encadrent, et lui demandent de les suivre. Il se laisse faire, ne cherche ni à s’expliquer ou se justifier, ni à se défendre, il les suit. Il se retrouve dans un endroit isolé au fond de la réserve et l’enfer commence. Les coups pleuvent, les ricanements et autre regards en biais explosent. Il se recroqueville, se tait, et attend, sans révolte, usé, seul face aux autres, face à nous, face à la société toujours plus agressive et offensive ou au contraire lâche et apathique. Il attend que cela cesse, ça ne peut que cesser, il se dira seulement, in fine, « pas maintenant, pas comme ça ». Une seule phrase, un long cri sans début ni fin, ininterrompu, récit étouffant, éprouvant, suffocant, asphyxiant, une chute vertigineuse dans un gouffre sans fin semble-t-il… Vous finirez le texte essoufflé ou oppressé, je vous l’assure, encore un très très bon Laurent Mauvignier qui, en s’inspirant de la réalité, nous offre encore un texte inoubliable et profond et une nouvelle variation autour « des hommes ».
Fiche #918
Thème(s) : Littérature française