« Toutes les familles heureuses se ressemblent ; chaque famille malheureuse a une manière bien particulière de l’être. »
Léon Tolstoï
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Sarah, la narratrice, part au Japon après le décès de son frère Nathan. Enfants, ils étaient très liés, il était son double, unis face à leurs parents, toujours à la recherche de leur liberté. Mais seul Nathan persévèrera dans cette voie, Sarah adoptant une vie plus conventionnelle, bien rangée. La mort de son frère trouble cet ordre bien établi et l’incite à partir sur ses traces afin d’expliquer cette disparition et savoir si son frère s’est suicidé comme il l’a déjà tenté dans la passé. Elle se retrouve dans un modeste village japonais, au pied des falaises, où moult désespérés viennent mettre fin à leur vie. Elle le cherche, elle le sent, le suit mais il s'échappe toujours et encore. Nathan prétendait avoir retrouver la paix et la sagesse dans ce pays atypique et auprès d’un certain Natsume. Cet homme se dévoue totalement à ces désespérés et tente de les sauver puis de les remettre patiemment dans le chemin de la vie.
« Vu de loin on ne voit rien » disait Nathan mais « vu de près » non plus selon Sarah ! En effet, ce voyage en l’éloignant de son foyer, en la confrontant à l'ambiance et la culture japonaises et en la rapprochant de son frère l’éclairera dangereusement ("Je m'étais tellement trompée") sur sa vie, son mal être, ses proches, ses attentes mais aussi sur Nathan ce frère assoiffé d'amour qu’elle croyait connaître. Nathan avait trouvé en Natsume sa béquille alors que Sarah, qui s’occuperait d’elle ? Olivier Adam continue de creuser son sillon et d’explorer pour notre plus grand plaisir ses thèmes favoris (la fraternité, la difficulté à connaître ses proches, la vie de gens simples, la mort, la mer…) en sachant toujours se renouveler.
« On a toujours le choix, m’avait-il répondu un jour, les dents serrées, les yeux tremblant de colère. Quand on a fait des études, on a toujours le choix. Entre la main gauche et la main droite. Entre ce qui blesse et ce qui soigne, entre ce qui aggrave et ce qui répare. On a toujours le choix. Tu pourrais très bien bosser dans le social, enseigner, entrer dans un service public, mettre ton intelligence et ta force de travail au service des gens, de la culture, de l’éducation. Tu pourrais très bien choisir de bien moins gagner ta vie et d’ouvrir les yeux sur ce que tu vas faire. Tu pourrais très bien t’abstenir d’apporter ton eau au grand moulin du libéralisme, de la religion du profit et de la rentabilité, des délocalisations, de la production à bas coûts en Inde ou au Bengladesh. Tu pourrais. »
Fiche #817
Thème(s) : Littérature française