« ...la douleur éprouvée par un sans-abri excède même ce qu’il peut en dire, qu’il ait ou non de l’éducation ou un diplôme. Elle est plus profonde, plus sourde, plus sombre que ces mots morts-nés dont nous disposons pour communiquer chaque jour et peut-être aussi que tous les vocables dont nous nous servons pour écrire… Nous ne croyons plus aux lettres : elles n’ont pas su protéger de la chute ceux qui les maîtrisaient. »
Rhéa Galanaki
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Youssef vit et enseigne en France depuis plus de vingt ans. Il rentre au Maroc, à Salé, sa ville d’origine, pour vendre un appartement qu’il a conservé de l’héritage de sa mère, depuis dix ans déjà. La famille était nombreuse, six filles, trois garçons, une mère comme chef de clan. Youssef déambule dans Salé, croise des visages connus ou non et surtout les souvenirs remontent. Enfant, malgré la pauvreté, il a partagé de beaux moments avec ses sœurs, mais il s’apercevra adulte, quand elles le connaîtront, sauront qui il est, que ce n’était qu’illusion, sa différence n’était et n’est toujours pas acceptée. Son amant de jeunesse, Najib, l’a profondément marqué. Najib l’avait quitté pour rejoindre un militaire loin de Salé. Un militaire qui l’avait protégé à tous points de vue et notamment dans ses trafics. A sa mort, Najib reviendra à Salé, riche donc aimé de tous... Youssef dresse un portrait cru et direct de la société marocaine, violence, religion et hypocrisie omniprésentes. « Ici, les enfants appartiennent à tout le monde. », et ainsi, tout est permis, surtout le pire, avec ses enfants. Pour Youssef, le pardon, à ce jour, reste impossible.
« Allah est leur propriété, leur logo, le hashtag qui les rassemble et les protège. Allah est le chemin sur lequel ils peuvent continuer de nous tuer chaque jour et chaque nuit impunément. Ils ont kidnappé Allah. Ils le tiennent en otage. Quand il leur arrive de nous croiser, toi et moi, ils invoquent ce même Allah pour nous condamner, nous exiler, nous exploiter, nous violer. Même morts, nous violer. »
Fiche #3220
Thème(s) : Littérature étrangère
Une balade familiale en forêt : la petite Rose (un an) et ses parents, Camille et Thomas. Thomas porte Rose, ils sont devant Camille, semblent ne faire qu’un (« Ils se ressemblaient, cet homme et ce bébé. »), elle les regarde, se ressent isolée, enfermée et s’imagine disparaître. « Elle était à la traîne, comme toujours. », elle se cache, ils la cherchent, elle résiste. Evaporée. La fuite débute. Sans se retourner, elle part, libre, vers l’aventure, vers le Nord, solitude des grands espaces, dans le froid et le blanc, au pied d’un volcan. Elle s’installe, seule, isolée, ne parle pas d’elle, de son passé, de son histoire. Progressivement, la vie, plus forte, renaît. Des amitiés d’abord, l’amour ensuite. Mais les fantômes du passé laisseront-ils cette nouvelle vie s’élancer ? Un parcours de femme intrigant, femme incertaine de trouver sa place dans une famille, femme libre (quel est le prix de cette liberté ?) écrasée par les rôles à tenir, femme attachée à son métier, femme hippocampe (« … ce sont les pères qui portent les enfants, la mère dépose les œufs dans leur poche et s’en va. ») mais au cœur brisé.
Ecouter la lecture de la première page de "L'éclipse"Fiche #3211
Thème(s) : Littérature française
Alexia CASALE
Comment enterrer son mari en toute discrétion
Julliard
20 | 475 pages | 26-05-2024 | 25€
« Nous sommes quatre femmes intelligentes et pleine de ressources. Ensemble, nous allons reprendre le contrôle de nos vies et trouver une solution… » : quatre femmes, pour diverses raisons les touchant personnellement ou des proches, vont tuer leur mari. Elles se rencontreront par hasard, enfin presque… Une chute fortuite, un coup de poêle efficace, un empoissonnement, une veilleuse qui mute en arme provoquent une union de fortune autour de quatre cadavres, quatre cadavres à faire disparaître et chacune trouvera son rôle dans cette évaporation mystérieuse… Enfin, pas si mystérieuse que ça, elles n'inventeront rien ! Néanmoins, le confinement dû au COVID ne facilite pas les choses, il va falloir être inventives et discrètes pour (re)trouver une liberté bien méritée ! Le récit revient sur le quotidien de ces femmes avec des maris autoritaires, méprisants, violents, souvent vulgaires, exerçant avec délectation leur pouvoir sur leurs compagnes. Nous partageons leurs discussions, leurs confessions, leurs justifications, leurs choix, leurs plans les plus fous. Une folle expérience relatée avec humour qui créera une connivence éternelle entre ces femmes (et le lecteur...) vite nécessaire face aux doutes et à l’angoisse mais qui ouvrira les portes d’une nouvelle vie libre et heureuse.
Premier roman
Fiche #3182
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Cécile Hermellin
Fabienne poursuit un double projet (lequel a suscité l’autre ?) : écrire un livre sur les paréidolies, ces figures ou formes que l’on peut deviner dans les nuages immobiles ou en mouvement et retrouver sa fille Calypso qui a brusquement disparu en claquant la porte. Elle prend la route, direction l’Auvergne, Allanche et notamment un lieudit Feydit où l’un des derniers petits copains de Calypso réside. Les nuages lui font autant oublier cette disparition qu’ils ne la lui rappellent. Instants fugaces d’évasion, presque de sensualité, bonheur éphémère pour une pause dans son enquête, dans ses tourments et son désarroi. Elle retrouve Romain et son père Flavio apaisant, attentif et attentionné. Pourra-t-elle trouver les traces de Calypso, la retrouver, renouer les liens et reconstruire une relation mère-fille apaisée et aimante où chacune d’elles trouvera sa place ? Un portrait tendre et sensible d’une mère désemparée en reconstruction.
Ecouter la lecture de la première page de "Cumulonimbus"Fiche #3165
Thème(s) : Littérature française
Tout part de la minuscule île de Népawa, dans la région de l’Abitibi, au Canada, point de départ d’un roman monde. Julien est l’aîné de la famille, une famille pauvre, un père bûcheron illettré, une mère qui se sent prisonnière de l’île et de son couple. Julien va nous permettre de le suivre dans ses voyages initiatiques, trois ans sur les routes et les mers du monde, dans sa quête, une vie d’aventure pour trouver sa place, pour espérer enfin se penser légitime. Un parcours chaotique, bien loin d’être rectiligne : vagabonder, rencontrer, pour se connaître, pour se construire, pour grandir. Sous nos yeux, une identité prend forme, se malaxe et éclot enfin. On assiste à la naissance d’un homme honnête et libre et l’accouchement sera parfois douloureux. Ce récit rythmé par un enchaînement de billets de moins d’une page dresse le portrait émouvant d’un transclasse qui mettra du temps à s’accepter, à accepter sa nouvelle vie, mais jamais n'oubliera Népawa, sa première maison et les siens.
« Raconter sa vie comme une aventure et considérer que bien vivre est un art du recommencement. »
« Se déraciner pour mieux s’enraciner ailleurs. »
Fiche #3081
Thème(s) : Littérature étrangère
La narratrice est la dernière d’une lignée de trois femmes, sa mère au prénom prédestiné, Reine, sa grand-mère Rose, deux femmes pour qui l’apparence et le paraître sont primordiaux. Alors évidemment l’âge et le vieillissement viennent heurter leurs préoccupations. Une jeune femme peut-elle trouver une complicité, une écoute dans ce cadre ? Reine continue de vouloir tout gérer (« la mauvaise fée qui me servait de mère »), seule Rose fera preuve de tendresse et d’écoute. Le récit est un va-et-vient dans les pensées, les souvenirs des trois femmes, leurs rapports aux hommes, leurs époux... Le questionnement intime d’une femme de quarante ans qui n’a toujours pas résolu « le mystère de sa mère » et qui s’interroge sur son avenir, sa vie, sa maternité, le temps qui passe.
Premier roman
Fiche #2877
Thème(s) : Littérature française
Gaëlle et son frère Arthur sont très proches et partagent une réelle connivence. Il a suivi la voie littéraire option théâtre alors qu’elle suit un sport études. Elle l’admire et va donc être plongée dans une tristesse profonde à sa mort prématurée, une maladie foudroyante. Arthur va être incinéré et Gaëlle, en opposition avec ses parents, se promet de respecter les vœux de son frère et d’aller libérer ses cendres sur l’île d’Aval. Elle fugue avec l’urne, sera recherchée, reprise, disparue à nouveau… Lors de ces périples, elle rencontrera Sam, prénom épicène, une femme dans la quarantaine, sorte de fée habillée de blanc, émue par son histoire, qui décidera de l’aider en lui demandant néanmoins de participer à une de ses pièces de théâtre. Elle retrouve ainsi Shakespeare et donc Arthur puisqu’il lui en parlait tant pour lui expliquer que la vie et les rêves sont dans le théâtre et réciproquement. Parcours d’une ado persévérante au cœur d’une relation fraternelle puissante et parfois, une rencontre peut bouleverser une vie.
Ecouter la lecture de la première page de "L'étoffe de nos rêves"Fiche #2855
Thème(s) : Littérature française
Liouba est une toute jeune journaliste qui a choisi de parcourir le monde et s’intéresse au changement climatique et à ses impacts, déchiffrer le monde et le transmettre. Pour son premier reportage en 2009, voyage « né du rêve d’une fuite à mener sans méthode, sans préméditation » elle part à la rencontre de la Jordanie, du désert et d’un homme qui a décidé de le combattre et de planter des arbres aux essences adaptées. C’est là qu’elle rencontre Talal, un photographe qui s’intéresse à l’exil, aux déplacements de population, donc souvent présent dans les zones de guerre. Le lien se crée, l’attirance est immédiate, mais la route et leurs vies les appellent. Sans pouvoir totalement se détacher, ils continueront de se parler, de se rencontrer furtivement au gré de leurs reportages qui nous confirment l’état inquiétant du monde mais quelque chose les empêche d’aller plus loin, malgré l’amour puissant qui les anime. Qu’attendent-ils ? Que la vie passe ? Que fuient-ils ? A partir de quand, de quoi, accepteront-ils cet amour qu’ils savent partagé ? Pourront-ils stopper leurs voyages, abandonner leurs missions, pour se retirer du monde et se poser à un endroit précis, s’ancrer dans un lieu, reprendre lien avec la terre ? En parallèle, nous suivons le destin de Jaya et Aslam, frère et sœur isolés sur une île en 2040, à l’heure où le dérèglement climatique (notamment la montée des eaux) a des conséquences de plus en plus lourde et évidente, qui du renard arctique et de l’homme saura le mieux s’adapter... Anne-Lise Avril dans son premier roman réussit à mener de front la lente progression d’une histoire d’amour de deux êtres qui portent avec eux la barbarie et l’horreur de notre monde qui elles, ne progressent pas au même rythme ! Elle nous rappelle également avec douceur que l’homme appartient à la terre et pas le contraire, donc à nous d’y prendre garde !
Premier roman
« L’exil est l’état naturel de l’être humain. Né dans un lieu de hasard, appelé à ne jamais y demeurer, appelé à toujours y être ramené. »
« Peut-être que l’amour, dit-elle, est cette tendance à la réunion de ce qui est séparé. Conditionné donc par le fait que l’autre reste insaisissable. Pour que puisse naître ce mouvement, cet élan perpétuel et légèrement désespéré. Qui nous ramène toujours à lui. »
Fiche #2735
Thème(s) : Littérature française
C’est une histoire de flics et donc d’enquêtes, cette fois des meurtres de vieilles dames s’enchaînent. Mais « La fille du troisième » est aussi une plongée dans le monde de Lesbos. Swany est une enquêtrice à la vie tumultueuse. Elle est la fille d’un couple de femmes auxquelles elle n’a pas encore révélé son homosexualité. Elle est en effet secrètement la maîtresse de la commissaire Louise qui ne semble pas prête à plaisanter avec l’infidélité et le mensonge. Pourtant, lors d’une fête entre voisins, sous l’œil complice et protecteur de Bella belle haïtienne adepte du vaudou, elle tombe dangereusement amoureuse de Yaël la fille du troisième ce qui plongera Louise dans une profonde colère empreinte de violence. Une enquêtrice sensuelle, vivante, pleine de fougue et amoureuse, assez rare pour le souligner, à l’œuvre dans une enquête propice à aborder moult problématiques très contemporaines.
Ecouter la lecture de la première page de "La fille du troisième"Fiche #2482
Thème(s) : Littérature française
Basile est fou amoureux de Charlie, mais Charlie n’est jamais seule, une intruse se place toujours entre eux deux. Charlie est en effet harpiste et passionnée par son instrument, son enfant, ou plutôt ses enfants, elle en possède six, passionnée par la musique et la maîtrise de son instrument. Un instrument bien loin d’être comme les autres, de part sa taille et son poids, et sa proximité avec le musicien. Le rival prend donc de la place et beaucoup de temps mais il va bien falloir que le mari aimant se faufile entre eux deux ! « Le mari de la harpiste » nous permet de partager le quotidien de ce trio amoureux singulier avec tendresse, légèreté et humour. Un grand bol d’air sans aucune fausse note !
Ecouter la lecture de la première page de "Le mari de la harpiste"Fiche #2283
Thème(s) : Littérature française
Marie est serveuse dans un bar au Havre lorsqu’elle rencontre Alexandre, un étudiant passionné de cinéma et littérature. Elle l’écoute, le regarde ébahie, l’admire mais rapidement le gouffre entre eux deux apparaît, le mur entre leurs mondes est beaucoup trop épais et résistant. Une rupture houleuse et voilà Marie devant un juge. Seconde rencontre, seconde possibilité de changer le cours de la rivière, de la vie. Les mondes sont aussi différents et néanmoins quelque chose d’indicible se noue avec ce juge plus âgé que Marie, bougon, taiseux, râleur et solitaire. Elle ose lui demander de l’aide après sa condamnation, il accepte en fixant les règles et la voici devenue chauffeur du juge. L’écoute, l’attention, le dialogue parfois, atteignent Marie, la font réfléchir, changer, découvrir. Le flot de la vie semble réellement se dévier. Histoire d’une belle rencontre qui permettra à une jeune femme de découvrir le monde, de se lever, de vivre peut-être enfin sans peur, avec envie et curiosité et à un juge austère de retrouver quelques couleurs et de l’humanité dans son quotidien. Un roman au style fluide, attachant par ses personnages, leurs images dans le miroir de notre société, leur rencontre, leur mutation, mais aussi pour « s’interroger sur son propre courage de changer les choses » inhérentes à sa propre vie, à son entourage, voire encore plus loin.
« Dans la station balnéaire, même la mer apparaît plus confortable et plus sereine qu’au Havre. Ici, les flots évoquent le repos et l’éternité, là-bas, la lutte et le commerce. Ici, le casino est un loisir. Là-bas, un recours. »
« On ne choisit pas d’aimer. C’est aimer qui te choisit. »
« … notre époque avait honte de la douceur. »
Fiche #2277
Thème(s) : Littérature française
Augustin, écrivain, et Esther se sont séparés. Une passion qui a duré et l’écrivain revient sur cette période et tente d’analyser aussi bien cette phase que les fissures qui les amèneront progressivement à cette rupture. Il dissèque, revient en boucle sur son passé. En effet, Augustin partage son existence avec trois fantômes. Trois fantômes qui le torturent et l’obsèdent. Ses parents d’abord : sa mère qui l’a toujours rejeté et a constamment violenté sa famille, Toto, son père, qui a tout accepté da sa mère. Augustin a si peur de lui ressembler, d’éprouver les mêmes sentiments, d’être aussi lâche. Et puis, il y a Cécile, l’amour précédent, qui l’a quitté pour un autre homme. Augustin n’a pas tourné la page et continue de l’aimer. Augustin revient en boucle sur l’influence de ces trois personnes, sur la période de son enfance et sa vie de couple avec Cécile et tente d’y déceler des résonances concernant son amour pour Esther. Il dissèque minutieusement, jusqu’au plus profond, ses sentiments amoureux, de leurs naissances jusqu’à leurs lentes érosions puis leurs morts.
Ecouter la lecture de la première page de "Vertiges"Fiche #1351
Thème(s) : Littérature française
Laurent Minkowski, 42 ans, est marié avec Juliette, de vingt ans sa cadette. Alors qu’il apprend qu’il est victime d’une forte hypertension, le laboratoire de génétique où il était chercheur le licencie. Mais aux yeux de Juliette, il se doit de demeurer sans faiblesse, puissant et invincible, il préfère donc taire sa situation et se lance initialement dans de menus larcins (« Ce fut un curieux moment, poivré d’enfance… »). Julie, crédule, ne voit rien venir (« Par chance, Juliette était vétérinaire. Si j’avais été un hamster ou un lapin, cela n’aurait pas fait un pli, elle aurait deviné que je la baratinais. ») mais être un délinquant averti n’est pas donné à tout le monde. Les évènements, désagréments et autres mensonges s’enchaînent, irrémédiablement, Laurent se laisse entraîner et ne maîtrise plus grand-chose. Les aventures sont rythmées, rocambolesques, aussi improbables que drôles, Laurent (lequel des deux ?) surprend toujours avec humour le lecteur par ses trouvailles et innovations pour se couler dans la peau d’un bandit moderne.
« L’être humain est génétiquement programmé pour agir. Quitte à faire n’importe quoi. »
Fiche #1211
Thème(s) : Littérature française
Elias doit se rendre à Poitiers pour l’enterrement de sa grand-mère qui s’est suicidée. Une grand-mère que tous les voisins estimaient souriante, aimable… alors que redoutable, elle a exercé tout son talent pour empoisonner l’existence de ses proches (« Même disparue, ma grand-mère est comme un tissu rêche. »). Ce suicide le jour du Yom Kippour, à Poitiers, accompagné d’une longue lettre d’adieu écrite en rouge et qui règle quelques comptes, incite Elias à convoquer la mémoire de ses aïeux pour mieux appréhender l’histoire familiale, une histoire qui va de pair avec l’histoire des pays qu’elle traverse. Une suite de tableaux éclaire cette saga familiale sur trois générations et son passé mais aussi l’Histoire (Pologne, Russie, France, Occupation…) avec comme point d’ancrage la grand-mère. Un passé qui ne passe pas, qui reste présent, que l’on peut seulement espérer accepter pour finalement errer dans ce labyrinthe le sourire aux lèvres.
Premier roman
Fiche #1200
Thème(s) : Littérature française
Cécile et François vivotent à Paris au milieu de la grisaille et de leurs rêves. Rêves de départ qui se concrétisent sur un coup de tête : ils quittent la capitale pour Marrakech en vue d’acheter un riad. Totalement ignares sur ce pays, ne connaissant ni le Maroc et son histoire, ni les Marocains, Fouad Laroui en profite pour casser quelques-uns de leurs préjugés avec un ton ironique, voire sarcastique mais toujours plaisant. Le couple après quelques aventures acquière un riad mais lors de l’installation, ils découvrent une vieille femme dans une petite pièce isolée du fond. Elle demeure silencieuse et immobile. Qu'attend-elle ? Que faire ? Qu’en faire ? Les certitudes et projets des nouveaux Marocains s'en trouvent ébranlés. D’où vient cette vieille dame si étrange ? Pour y répondre, il leur faudra se familiariser avec l’histoire du Maroc qui prendra le visage archétypal du jeune Tayeb. Un roman à multiple facettes qui sur un ton singulier parcourt l’histoire du Maroc mais aussi ses relations déséquilibrées avec la France.
Fiche #1020
Thème(s) : Littérature étrangère
Par un mois de mars neigeux, une rousse parisienne, "le péril rouge", s'installe chez ses cousins, "fratrie sympathique de grands bourgeois", à Soulx, petit village perdu dans les Alpes. Après avoir supporté le récit des prouesses de ses skieurs de cousins, "c'est au diner que la conversation, tout en restant bon enfant prit un tour plus mondain et que Paul K entra pour de bon dans son existence". A 24 ans, la mort des parents de Paul K lui permet enfin de s'extraire du placard où il demeurait enfermer. Pourtant, "en 24 ans de détention Paul K n'avait jamais perdu la boule, ce qui prouvait un imaginaire immense et une force psychologique hors du commun". Mieux, il devient une sorte de sage philosophe et la rousse parisienne décide immédiatement de partir à sa rencontre. Après une longue randonnée, il arrivera exténuée à la porte de Paul K. qui l'accueillera avec gentillesse. Subjugué par cet homme, elle est totalement aimantée sa beauté, sa force et sa sagesse. Elle découvre également avec tendresse ou curiosité son entourage respectant la solitude du sage ou le considérant comme un monstre voire le diable. Noémie de Lapparent dresse avec réussite une série de portraits singuliers. Réussiront-ils à "ramener Paul à la vie" ou le sage imposera-t-il sa philosophe loin de toute préoccupation matérielle ? La réponse sera accompagnée des "bons baisers de la montagne" de la Parisienne !
Premier roman
Fiche #836
Thème(s) : Littérature française
Un court roman (une centaine de pages) particulièrement prenant et envoûtant par son thème et sa structure. Le style et le rythme sont vifs et entraînent le lecteur dans les pas de Markus et Franck. Deux adolescents très liés, amis, un peu isolés qui vont vivre un drame. Lors de l’une de leurs balades en mobylette, un accident les détruit. Franck a les deux jambes brisées et en restera marqué à vie alors que Markus plonge dans un coma profond. Deux vies, deux corps brisés. Franck nous raconte cette histoire et dévoilera dans les dernières pages le dénouement bouleversant de ces deux vies qui ont basculé un soir pas comme les autres.
Fiche #657
Thème(s) : Littérature française
Les autres, c’est rien que des sales types
Julliard
5 | 134 pages | 24-08-2009 | 16€
Un nouveau Jacques A. Bertrand toujours avec autant d’humour et de malice sur les autres, cet autre qui fait rire, qui fait peur, dont on se moque avec ironie, simplicité voire méchanceté. Tout y passe, tous les standard de notre bonne société d’Homo Sapiens Sapiens le touriste, le Parisien, le provincial, le jeune, le voisin… jusqu’à l’écrivain évidemment et la boucle est bouclée avec toujours le sourire aux lèvres. Mais au fait, quels « sales types » sont les lecteurs ?
Fiche #629
Thème(s) : Littérature française
Louise, dix ans, assiste avec sa mère à la cérémonie de transfert des cendres de Jean Monnet au Panthéon. Un homme en grand manteau noir, s’assoit non loin d’elle. Elle l’observe, l’ausculte, se sent immédiatement familière de cet homme, et c’est la révélation : François Mitterrand, président de la République, est son père (« Désormais. Je suis influente. Je suis puissante. Je suis Loulou Mitterrand. Un petit rire nerveux s’échappe de moi. Loulou Mitterrand. Cela sonne furieusement bien. »). Elle le sait, c’est une évidence et Louise s’empresse de révéler son secret à sa meilleure amie. Quant à son véritable père, Louise ne le voit qu’épisodiquement puisqu’il a quitté le foyer et aime une autre femme que la mère de Loulou. Maladroit, silencieux, ses sentiments restent bien cachés et leur relation est quelque peu tendue et distante. Aucun des deux n’est prêt à briser ce mur de silence et à s’exposer à l’autre en révélant ses sentiments, espérons que ce changement de père (« C’est comme ça, on fait ce qu’on peut ») saura briser la glace ! Un ton original pour parler des relations père-fille.
Premier roman
Fiche #506
Thème(s) : Littérature française
Dans un petit village, quelques couples se côtoient plus ou moins, s’épient plus ou moins, jusqu’au jour où l’une des femmes, Brune-Olive, apprend qu’elle décèdera prochainement. Elle décide de ne pas prévenir son fils parti chasser l’araignée dans des contrées lointaines, et prépare les lendemains : elle charge Solange mariée à Roland, époux ombrageux et quelque peu absent, de prendre soin de son mari, et elle écrit des centaines de lettres en prévision des évènements probables ou non auxquels ses amis risquent d’être confrontés. Son mari devra poster ces lettres et ainsi elle restera présente et actrice au sein de cette petite communauté où sans être totalement loufoques, les personnages fricotent avec l'originalité et parfois avec la folie. Tout se passe comme prévu jusqu’au jour où, en appliquant à « la lettre » les consignes de Brune-Olive, Roland et Solange renverseront les cartons de lettres et bouleverseront le tri précautionneux de Brune-Olive... Pour cette rentrée, un roman léger et agréable, rythmé et imagé, vaudevillesque et espiègle qui vous fera passer un bon moment.
Fiche #503
Thème(s) : Littérature française
Si l’on vous demande de citer votre animal favori, peu de chance qu’il se trouve dans les 19 sales bêtes que Jacques A. Bertrand a choisi de vanter dans des portraits subtils, érudits, drolatiques et attachants. D’une plume alerte et sautillante, il s’amuse à abattre les préjugés que nous portons sur ces bestioles ``mal famées’’ dans ses chroniques animalières. Au passage, mine de rien, grâce à un humour délicat permanent, ce pince sans rire en profite pour faire passer une analyse écologique et éthologique pertinente du pou ou de la chouette, du rat ou du serpent… pour qu’in fine, ils paraissent tous avoir ``quelque chose d’humain’’. Du microbe à l’ours en passant par le moustique et le rat, vous y trouverez nécessairement votre nouveau protégé à moins qu’il vous faille attendre la dernière sale bête présentée par J.A. Bertrand et la pire selon lui : l’homme ! Ce recueil d’autodérision qui remet l’homme à son humble place réussit à nous faire réfléchir en riant, un vrai moment de bonheur.
« L’araignée est un être exquis. Et très ancien. Cet arachnide bien connu, de l’ordre des aranéides, fait figure d’ancêtre dans le monde des insectes dont d’ailleurs il ne fait pas partie. »
« Qui est apparu le premier sur cette planète, de la mouche ou de l’asticot ? On ne tient même pas à le savoir. Ni mouche sans asticot, ni asticot sans mouche. L’Homo sapiens sapiens pêche tantôt à la mouche, tantôt à l’asticot »
Fiche #439
Thème(s) : Littérature française
Jean Teulé après nous avoir fait rencontré pour notre plus grand bonheur François Villon nous fait franchir aujourd'hui la porte du magasin des suicides, "la maison Tuvache, 10 générations dans le suicide". Petit bijou d'humour noir et d'ironie, dès les premières pages, le ton est donné par les prénoms des protagonistes : Mishima et Lucrèce pour les parents, Marylin et Nicolas pour les deux ainés. Tous les procédés efficaces de suicide sont proposés avec prévenance aux clients désespérés. Dans ce magasin, à la sortie du client, on ne dit pas "au revoir" mais "adieu" ! Les propriétaires se veulent aussi inventifs pour assurer la prospérité du magasin ("Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort !"), tous les faits quotidiens sont exploités pour enrichir le magasin de nouveaux procédés, ils iront même jusqu'à utiliser leur fille avec le "Death kiss" ! Tout irait pour le mieux dans cette tristesse et cette monotonie sans l'arrivée inattendue et non désirée du petit dernier, Alan, qui ne possède qu'un seul défaut : la joie de vivre ! Insidieusement et au grand désespoir des parents, il les transformera progressivement et entrainera une mutation complète du magasin... Superbe !
"Il n'y a pas beaucoup de clients ce matin... Oui, c'est mort"
Pour un cadeau complet, vous pouvez ajouter à ce roman la bande dessinée "www.lamort.fr, les aventures de la mort et de Lao Tseu" de Boucq chez Casterman !
Fiche #191
Thème(s) : Littérature française
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