« Mais personne ne nous a prévenus que les pires désastres seraient ceux dont nous serions seuls responsables. »
Louise Candlish

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Liana Levi

ROUDA

Les mots nus
Liana Levi

55 | 150 pages | 31-12-2022 | 17€

Chronique sans concession des années 90 de la France depuis Belleville. Ben, une seule syllabe, sait manier la langue, trouver le mot qui fait mouche. Des rêves pour oublier l’ennui, l’amitié avec deux potes, un Corse, « obsédé par les meufs », un Serbe, « une croûte de glace sur un lac en ébullition » et l’espoir de l’amour avec Oriane « la plus belle fille de ma vie ». L’œil est attentif, la plume vive. Le bac, la Sorbonne, les livres et les mots ne peuvent gommer les injustices, les souffrances. Des mots néanmoins indispensables pour affronter (« Pour soigner ma rancoeur, je mets des mots sur ma colère. ») et appréhender le monde. Des mots si importants dans les luttes et lorsque la banlieue s’embrase ; mais l’autre monde, l’Assemblée et les quelques-uns se partageant le pouvoir peuvent-ils les entendre, les comprendre ? Un premier roman témoignage rythmé, percutant, incisif et poétique, d’un adolescent puis d’un homme sensible qui continue à être heurté et outré par les violences et injustices des sociétés contemporaines.

Premier roman

« On ne peut pas changer le monde Ben, mais il faut tout faire pour qu’il ne te change pas. »

Fiche #2963
Thème(s) : Littérature française


Dany HÉRICOURT

Ada et Graff
Liana Levi

54 | 286 pages | 18-09-2022 | 21€

Rien ne prédestinait Ada et Graff à se rencontrer. Ada, 70 ans, est une vieille dame originaire du Pays de Galles et exilée à La Roque, petit village cévenol, non loin de Saint-Etienne. Elle vit en retrait du village avec ses secrets et ses petites habitudes, le marché, ses baignades dans la rivière au bout du jardin… et surtout l’attente. L’attente d’un signe de sa fille qui a rejoint la secte « Enfanter » avec son fils, mais pas un regard, aucune visite, aucune parole, alors elle continue d’attendre, d’espérer. Graff est Rom, funambule en fin de parcours, il est arrivé avec un cirque mais vient de tomber d’une échelle, se retrouve (doublement) plâtré et immobilisé et regarde sa troupe repartir l’abandonnant avec sa caravane et un cheval blessé, une caravane installée à proximité d’Ada. Ils sont tous les deux à l’arrêt, sans plus trop d’espoir, interrogatifs sur leur avenir. Mais ils vont se rencontrer, s’apprivoiser, se trouver. Deux solitaires qui vont se confier, s’ouvrir à l’autre, dévoiler ses failles, son histoire, ses tragédies (dans les mines galloises ou dans les persécutions des peuples nomades de l’Europe de l’est) et trouver une attention, une écoute, retrouver l’énergie nécessaire pour continuer le chemin de la vie. Une rencontre singulière qui bouscule les habitudes du village et génère rumeurs et inquiétudes. Une rencontre et un amour tardifs, entre deux personnages différents, lumineux, courageux et attachants qui vont leur permettre de retrouver espoir, un avenir et l’ambition de vivre pleinement.

« Je suis tellement vieux que j’ai arrêté de vieillir. »

« Au Pays de Galles, on menace les enfants pas sages d'être donnés aux gypsies. Les enfants anglais, eux, sont envoyés chez les Gallois. »

Ecouter la lecture de la première page de "Ada et Graff"

Fiche #2917
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Dany Héricourt lus par Vaux Livres


Paola PIGANI

Et ils dansaient le dimanche
Liana Levi

53 | 232 pages | 27-07-2021 | 19€

Szonja et sa cousine partent de Hongrie en 1929, un exil pour quitter la paysannerie et rejoindre le camp des ouvrières de l’industrie textile : Lyon, Vaux-en-Velin, la production de viscose bat son plein pour fournir de la soie industrielle. A leur arrivée, elles sont dirigées vers un foyer mené par les sœurs du Très-Saint-Sauveur. Immédiatement, tout est organisé autour du travail : chacune doit donner le maximum, avec quelle contrepartie ? De bas salaires, des horaires impossibles, des contrôles incessants, des contremaîtres « appliqués », des pénalités récurrentes, des conditions de travail pénibles et dangereuses… Religieuses et patrons main dans la main (« … une enclave de paix sous la haute protection de messieurs les patrons et du curé. ») pour encadrer dans leur vie professionnelle, religieuse et même intime cette cité ouvrière et maîtriser ce monde de travailleurs immigrés, Italiens, Hongrois, Russes, Arméniens… Des liens forts se créent, une entraide se noue, un collectif commence à germer. En plus de partager les danses joyeuses du dimanche (« Danser en plein air, c’est déjà être libre comme un révolutionnaire du 14 juillet. »), la résistance prendra forme sur fond de crise : résistance aux patrons, aux bonnes sœurs, au racisme puis bientôt au fascisme. Ces vies modestes, ces destins écrasés par le monde du travail sauront se réunir, se serrer les coudes, s’entraider et se soutenir. Paola Pigani nous offre un émouvant portrait historique des vies modestes et laborieuses sans qui le Front populaire n’aurait pas pu naître et mettre en œuvre une réelle mutation sociale.

« Etre pauvre, c’est savoir se jeter sans état d’âme dans un ailleurs. Plier sa vie dans une valise en carton bouilli, entre quelques vêtements et des rêves de second choix. »

« Nous sommes la foule immense, nous sommes l’océan qui peut tout engloutir. Dès que nous en aurons la volonté, un moment suffira pour que justice se fasse. »

Ecouter la lecture de la première page de "Et ils dansaient le dimanche"

Fiche #2716
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Paola Pigani lus par Vaux Livres


Pascale DIETRICH

Faut pas rêver
Liana Levi

52 | 203 pages | 23-05-2021 | 17€

Louise a enfin gagné le gros lot ! Elle a rencontré l’homme idéal, attentionné, tendre, intelligent, à l’écoute. Carlos a changé de métier et quitté l’Espagne pour devenir sage-femme, un signe, l’homme parfait… enfin presque… Deux menus défauts : une manie à toujours fermer les tiroirs et les portes, et une somniloquie quotidienne : des rêves, où Carlos parle en Espagnol avec violence ce qui ne lui ressemble pas. Perturbée, Louise décide de l’enregistrer et demande à sa meilleure amie, Jeanne, de traduire le discours de Carlos. Ô surprise, Carlos parle d’assassinat, de mort, invective ses interlocuteurs, revient sans cesse sur les mêmes lieux, obsession troublante… Quand Louise tente de lui en parler, Carlos se ferme, esquive et disparaît, alors elle décide de partir à Marbella avec Jeanne sur les traces du passé de Carlos. Les deux femmes, nouveau couple amateur de Sherlock et Watson au féminin, ne sont pas au bout de leurs surprises, un voyage périlleux et dangereux pour découvrir un autre Carlos et donc mieux le connaître mais aussi pour permettre à Carlos d’enfin assumer son passé. Toujours un plaisir de retrouver l’humour et le ton juste et léger des faux polars de Pascale Dietrich.

Ecouter la lecture de la première page de "Faut pas rêver"

Fiche #2691
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Pascale Dietrich lus par Vaux Livres


Iain LEVISON

Un voisin trop discret
Liana Levi

51 | 250 pages | 09-05-2021 | 19€

Jim est un retraité paisible, solitaire, et serait retiré du monde s’il n’était pas chauffeur Uber. Mais sa tranquillité va être bouleversée lorsqu’une nouvelle voisine Corina s’installe dans l’appartement voisin avec son jeune fils. En effet, à peine installée, elle frappe à la porte en pleurs, son mari, Grolsch, engagé dans les forces spéciales en Afghanistan, a vidé leur compte. Etrangement, Jim, le petit retraité transparent, le chauffeur Uber payé à la course, lui donne 1000 dollars en liquide sans s’inquiéter du remboursement et lui promet de veiller sur elle. Grolsch est un tueur, un tueur au service de l’état américain, dans les vallées afghanes. Avec son coéquipier, ils doivent assassiner des cibles désignées. Or, il vient de changer de coéquipier et lie connaissance avec Kyle, un jeune militaire ambitieux qui cache son homosexualité à sa hiérarchie comme à ses collègues et s’est même marié à une copine de lycée pour mieux brouiller les pistes et est devenu en même temps père. Après une mission ratée qu’ils ont tenté de cacher en mentant à leur capitaine, les deux reviennent dans leur foyer, retrouvent femmes et enfants. Reste maintenant à maître Levison à déplacer tranquillement les pièces du puzzle pour qu'elles trouvent leur place ! Iain Levison continue de dresser habilement et brillamment avec son œil critique et précis et son humour, le portrait de l’Amérique et de ses travers (ici l’engagement militaire hors sol, l’homosexualité, Uber…) avec des romans frisant le polar et des personnages modestes percutés par l’Histoire, et quand la fin inattendue renverse la morale, c’est du bonheur !

Ecouter la lecture de la première page de "Un voisin trop discret"

Fiche #2686
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle

Les titres de Iain Levison lus par Vaux Livres


Milena AGUS

Une saison douce
Liana Levi

50 | 170 pages | 21-02-2021 | 16€

Un modeste village sarde se meurt, plus d’école, plus d’enfants, plus de maire… Quelques parents et grands-parents sont restés et la vie va renaître mais pour certains, elle est mal venue. Des migrants s’installent accompagnés de quelques humanitaires, certains les considèrent avec crainte comme des envahisseurs, un groupe de femmes va franchir le pas et aller à leurs devants, préférer la parole, le partage et la rencontre à la peur. Il va falloir apprendre à vivre ensemble, pas d’autres solutions, et vivre ensemble n’est jamais aisé (des deux côtés) mais reste possible. Accepter l’autre, accepter la différence, apprendre de l’autre, se nourrir de l’autre sans ignorer les difficultés… Une chronique tendre, humaine, généreuse mais équilibrée et réaliste.

"En ces temps-là, on détestait ceux qui se portaient mieux que les autres, pas comme aujourd'hui, où l'on déteste ceux qui vont plus mal."

Ecouter la lecture de la première page de "Une saison douce"

Fiche #2636
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marianne Faurobert

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Vanessa BAMBERGER

L'enfant parfaite
Liana Levi

49 | 255 pages | 01-02-2021 | 19€

Roxanne fait sa rentrée en première S au lycée Sully, un établissement renommé et parfait pour le chemin prévu vers l’excellence, vers la réussite : classes préparatoires, grande école, pourquoi pas Polytechnique… Un destin tout tracé et un bel avenir promis. Ses parents l’aiment et veulent le meilleur pour elle, elle le sait, elle le sent : peur de l’échec, peur de décevoir, alors la pression monte, classe après classe, année après année. Les adultes ne s’en doutent pas et restent indifférents à sa souffrance, à ses doutes, doute sur sa réussite scolaire, doute sur son apparence, sa personnalité… Alors Roxanne slame ses sentiments, sa vie, ses peurs. Pour soigner son acné, elle prend un médicament puissant que son dermato abandonnera. Alors un ami cardiologue de son père fera une ordonnance de complaisance sans savoir qu’elle sera l’étincelle d'un évènement terrifiant qui couvait depuis longtemps. Vanessa Bamberger avec ce drame nous entraîne dans les tourments de l’adolescence, ses interrogations, ses peurs face à un monde de compétition, de comparaison, chacun évalue l’autre, se mesure à l'autre, affronte la pression parentale, sociale, la pression de l’apparence, des bandes d’ados, des réseaux sociaux… Une tragédie qui sonne vraie et qui interroge avec justesse et émotion les adultes (parents et/ou enseignants) comme les adolescents.

« Entre-temps vous reproduisez les élites comme à l’usine, sur le même modèle, avec élimination des pièces défectueuses, pour ne pas ralentir la machine… Au sommet de la pyramide il n’y en aura qu’un. »

« Vous êtes peut-être trop vieux, pour comprendre que c’est le silence, pas le suicide, qui est contagieux. »

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Fiche #2632
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Vanessa Bamberger lus par Vaux Livres


Négar DJAVADI

Arène
Liana Levi

48 | 420 pages | 20-09-2020 | 22€

Benjamin Grossmann croit avoir réussi à s’extirper du quartier populaire de l’Esp parisien où il a passé son enfance. Il est devenu le pape des séries en France, monde de paillette, richesse et proximité avec le pouvoir, du moins les décideurs. Il revient voir sa mère mais regarde la population, ses anciens voisins, de haut, sans sentiment, des invisibles. Néanmoins, un soir, il se fait voler son portable et le voilà à nouveau plongé dangereusement dans l’arène. Les évènements s’enchaînent (effet papillon ou « Comment être sûr de la part du hasard dans une tragédie ? ») : un gamin mort, une flic qui le bousculent au-delà de la mort, une lycéenne du quartier filme la scène et sa vidéo devient virale, les politiques et les médias s’en mêlent, les communautés s’affrontent, les rivalités de quartier rejaillissent, les émeutes grondent, un monde s’effrite. Un récit rythmé qui portraitise notre société à la dérive où chacun reste dans un équilibre fragile et où tout peut basculer et entraîner les masses et les individus en instant.

Ecouter la lecture de la première page de "Arène"

Fiche #2591
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Négar Djavadi lus par Vaux Livres


Dany HÉRICOURT

La cuillère
Liana Levi

47 | 240 pages | 16-08-2020 | 19€

La cuillère prend naissance au Pays de Galles dans une famille (nombreuse) qui gère un hôtel. Une petite cuillère brillante, en argent ciselé, avec quelques marques distinctives est découverte. Une des filles de la famille s’éprend immédiatement de l’objet en ce jour tristement particulier : son père qu’elle adorait vient de mourir brutalement et tout le monde est éprouvé (« ... le gallois transmet mieux que toute autre langue le sentiment de perte. »). Malgré l’angoisse et la tristesse qui l’étreignent, la toute jeune femme (elle fête quasiment au même instant ses dix-huit ans) entreprend une enquête, un voyage initiatique et de reconstruction sur les traces des origines de cette mystérieuse cuillère. Son grand-père qui retrouve l’alcool à cette occasion la guide vers une piste française, la cuillère pourrait provenir de Bourgogne suite à un achat de quelques caisses de vin. Seren, dans la Volvo de son père, part enquêter. Un road trip rythmé (on roule vite en Volvo si elle n’est pas en panne !) plein d’humour, de vie, de rencontres et d’autodérision qui l’entraînera jusque dans un grand domaine de Bourgogne où les secrets de cette cuillère et même un peu plus se révèleront à elle et à sa famille à sa grande surprise !

Premier roman

« Dans cette nuit où personne ne dort je réalise que nous vivons entouré de choses auxquelles nous n’accordons aucune importance jusqu’à ce qu’elles disparaissent, se cassent ou se révèlent sous une lumière nouvelle. »

« On choisit sa route, mais on ne commande pas au vent. »

« Les gens veulent fatalement que l’on fasse ce qu’ils veulent que l’on fasse. Qu’est-ce que je veux ? ».

« Je sais que je peux apprendre à vivre sans ton père, mais sans lui je ne sais pas comment apprendre. »

Ecouter la lecture de la première page de "La cuillère"

Fiche #2575
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Dany Héricourt lus par Vaux Livres


Vanessa BAMBERGER

Alto Braco
Liana Levi

46 | 255 pages | 09-05-2020 | 10€

en stock

Depuis maintenant de longues années, Brune, Douce et Annie (dite Granita) forment un trio équilibré, avec ses habitudes, ses règles, ses sous-entendus et ses silences. Brune partage en effet son existence parisienne avec sa grand-mère et sa grand-tante depuis la mort précoce de sa mère. Deux grands-mères pour grandir et vivre bien loin de leur région d’origine, l’Aubrac. Comme l’habitude le veut, Douce et Granita tiennent un bistrot, le Catulle sans aucun temps libre et sous une charge de travail importante. Mais aujourd’hui, l’équilibre est rompu, le trio brisé par la mort de Douce, la grand-mère de Brune. Le voyage vers l’Aubrac devient obligatoire. Brune et Granita retrouvent Lacalm et leurs souvenirs : la nature, les paysages le climat rude, les odeurs, les éleveurs, et les vaches. Retrouvailles avec la familles, les proches, les cafés… Retrouvailles avec un pays et ses fameuses racines qui questionnent Brune qui ressent cette « force invisible qui m’avait attirée sur l’Aubrac. » et se demande si « si l’Aubrac pouvait m’avoir été transmis » même si « Je n’avais pas été élevée dans l’idée d’appartenance à un pays, d’un droit à la terre. » Elle (re)découvre l’âpreté de la vie des éleveurs, les rivalités entre le monde d’hier et celui d’aujourd’hui, l’impact des changements de consommation. Son père se débat dans cet environnement : il a repris la ferme familiale, s’épuise dans les difficultés, peine à survivre, n’a pas fait les bons choix et les bons investissements et s’apprête à vendre sa ferme et ses terres. Alors Brune entrevoit sa mission, « J’étais revenue sauver la ferme de mon père. » mais pour cela, elle va devoir découvrir les secrets de sa famille, et ses origines et liens avec ce pays : « Il ne faut pas oublier d’où on vient. Ou plutôt, il faut savoir d’où l’on vient pour pouvoir l’oublier. Je n’appartenais pas à une terre, mais à une histoire, dont je devais connaître le début pour en écrire la fin. » Un récit émouvant qui allie l’intime, la découverte des secrets de famille, la transmission, la question des racines et un bel hommage à l'Aubrac évidemment mais aussi aux vaches et au monde de l’élevage.

« L’Aubrac a la particularité d’être un pays de femmes, de maîtresses femmes, proclamait Granita, oubliant de préciser qu’il s’agissait de travailleuses de l’ombre. »

Ecouter la lecture de la première page de "Alto Braco"

Fiche #2539
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Vanessa Bamberger lus par Vaux Livres


Ali AL-MUQRI

Le pays du Commandeur
Liana Levi

45 | 155 pages | 17-03-2020 | 16€

Le Commandeur règne d’une main de maître sur son pays et ses habitants. Son image est partout dans le pays, sur les murs, dans les maisons… et toute critique reste interdite, le Commandeur doit être vénéré. Le narrateur est écrivain, vient d’un pays voisin et a accepté de rédiger une nouvelle biographie du Commandeur, évidemment il va falloir louer le grand homme ! Il va se confronter avec la peur, tous se taisent, peur de tout, peur de tous, l’angoisse paralyse, chacun craint son voisin, tout le monde est suspect. L’écrivain participe à une commission chargée de superviser cette biographie et il sent cette soumission l’atteindre, il a accepté pour l’argent, sa femme étant malade et ayant besoin de soin, il ne peut plus reculer. Pendant ce séjour, seconde difficulté, il rencontre la fille du Commandeur qui souhaite l’épouser, lui, l’auteur d’un ouvrage sur la sexualité qui pourra donc la comprendre et notamment sa frustration. Jusqu’à quand le peuple acceptera-t-il cet asservissement ? Un frémissement est ressenti… Mais si la révolte prend son envol, que deviendra-t-il ? Ne sera-t-il pas considéré comme un allié du tyran ? Un court texte mais efficace qui évoque avec humour et ironie la soumission, le népotisme, le pouvoir absolu, les compromissions, la peur, la religion, la sexualité, la condition des femmes, la liberté, une série de thèmes aussi intemporels qu’universels.

« Chacun a un certain courage en lui, mais les courageux ne sont pas tous disposés à mourir sans avoir au moins goûté à la saveur de la vie. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le pays du Commandeur"

Fiche #2505
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Khaled Osman, Ola Mehanna


Alberto VIGEVANI

Un monde sans faille
Liana Levi

44 | 123 pages | 11-02-2019 | 7.5€

Le narrateur était enfant au moment de l’entre-deux-guerres. Il adule sa famille et leurs amis. Un monde heureux, une vie aisée et facile dans l’opulence, la bourgeoisie juive semble se ravir d’un monde sans faille que rien ne semble pouvoir entraver. Rien ? Quelques signes viennent néanmoins obscurcir le présent et l’avenir mais peu semble y porter attention, trop peu… Les deux courts textes qui composent « Un monde sans faille » relatent cette chute vertigineuse et surtout fulgurante d’un monde qui se croyait protégé et intouchable et n’avait rien vu venir. Une jolie découverte qui n’est pas sans rappeler la prose de Zweig.

Ecouter la lecture de la première page de "Un monde sans faille"

Fiche #2290
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Claude Bonnafont


Pascale DIETRICH

Les mafieuses
Liana Levi

43 | 152 pages | 08-02-2019 | 15€

Leone Campora est bientôt arrivé au bout du chemin lorsqu’il rejoint une chambre de l’hôpital de Grenoble. Le vieux mafieux indétrônable est alité et la famille unie le pleure déjà ! Notamment sa femme Michèle et ses deux filles Alessia et Dina. Comme souvent dans les familles, l’une a pris la suite du père et gère ses propres petites « affaires » dans l’arrière cour de sa pharmacie, et l’autre espérant peut-être racheter la famille œuvre dans l’humanitaire. Et toutes se sont accommodées depuis toujours des morts et trafics accompagnant le patriarche, il faut bien assurer ce train de vie qui fait leur bonheur. Mais peut-être une fin calme et ordinaire l’attend dans cette chambre d’hôpital ? Raté ! En dernier cadeau, le vieux leur lègue un tueur à gages payé pour tuer Michèle sa propre femme, la mère de ses filles, qui a fauté il y a déjà de longues années avec Bernard son meilleur ami ! Affront ultime qui doit être lavé ! La famille va devoir faire bloc et les trois femmes vont s’occuper de ces mecs, au comportement si prévisible et prouver qu’elles peuvent les remplacer sans aucune hésitation. Les femmes prennent le pouvoir même au cœur de la mafia, et qu’est-ce que cela change ? Tout et pas grand-chose ! Un court texte rythmé, noir et drôle, avec quelques portraits efficaces de machos et qui montre néanmoins le sourire aux lèvres que les femmes et les hommes placés dans certaines situations se ressemblent tant !

Ecouter la lecture de la première page de "Les mafieuses"

Fiche #2286
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Pascale Dietrich lus par Vaux Livres


Eva DOLAN

Haine pour haine
Liana Levi

42 | 424 pages | 31-12-2018 | 22€

L’inspecteur Zigic et sa partenaire le sergent Ferreira de la section des crimes de haine enquêtent sur deux meurtres qui se sont déroulés dans le même quartier de Peterborough : deux hommes d’origine étrangère massacrés à coups de poings et de bottes. Et l’assassin masqué n’a pas craint les caméras de surveillance puisqu’il a revendiqué son geste avec un salut nazi. Néanmoins, cette enquête est rattrapée par un nouveau drame : deux femmes et un homme également immigrés sont renversés devant un arrêt de bus et semble-t-il le conducteur a choisi délibérément de les heurter. Pure coïncidence ou les meurtres sont-ils liés ? La pression est immense : il va falloir faire vite et discrètement. Pression médiatique mais aussi politique, l’extrême droite est en pleine croissance et prête à exploiter tous les évènements quitte même à les provoquer… Zigic et Ferreira vont se heurter à une enquête difficile où chaque piste envisagée se révèle rapidement comme une impasse, la tension les atteint aussi face à leur impuissance… Un polar bien noir au cœur de l’Angleterre en crise économique et politique avec un modèle multiculturel remis en cause pour certaines communautés.

Ecouter la lecture de la première page de "Haine pour haine"

Fiche #2261
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Lise Garond


Estelle-Sarah BULLE

Là où les chiens aboient par la queue
Liana Levi

41 | 285 pages | 26-07-2018 | 19€

Une jeune trentenaire née en banlieue parisienne vit un quotidien bien éloigné de ses origines guadeloupéennes. C’est peut-être néanmoins l’instant de se retourner une dernière fois vers son passé familial et interroger ses racines. En effet elle ne connaît la Guadeloupe que comme « une métropolitaine en vacances », sa « vie était ailleurs. » et tout le monde le savait, le sentait, et lui faisait ressentir. Or, coup de chance, elle a une tante, véritable conteuse hors pair, à la parole libérée, qui depuis son lit d’hôpital parisien est toute prête à lui relater l’histoire familiale, les Ezechiel descendants d’esclaves, emblématique de l’histoire de la Guadeloupe et à exposer aussi bien son parcours (et celui de sa famille) qu'à dresser le portrait sans fard de la société antillaise (« D’ailleurs les Antillais critiquent les Antillais. »). Le discours d’Apollone, surnommée Antoine, parfois entrecoupée par les avis d’autres membres de la famille, revient sur les années guadeloupéennes, « Quelques éblouissements et puis rien que des blessures. », des années de débrouille de la campagne au taudis de Pointe-À-Pitre, suivi de l’exil. Antoine subira en effet deux ruptures, le départ de Morne-Galant en 1947 puis l’envol depuis Pointe-À-Pitre vers la métropole vingt ans plus tard abandonnant tout ce qu'elle avait construit. L’installation en banlieue, « quitté un nulle part pour un autre nulle part », perdus, isolés, à l’écart, à une époque où la France se construit grâce à eux mais aussi sans eux, « Nous, les Antillais, nous avons toujours su nous adapter, pas vrai ? De la case d’esclaves aux HLM, nous savons ce que signifie survivre. » Puis le travail se fait rare, les regards changent, « Je dirais qu’en métropole, nous sommes devenus noirs vers 1980 à partir du moment où avoir du boulot n’est plus allé de soi. » et néanmoins ces « immigrés de l’intérieur » choisiront de rester, toujours, jusqu’au bout de leur histoire. L’écriture est imagée, le vocabulaire précis, le ton singulier, quelques expressions créoles colorées viennent installer une ambiance particulière et un rythme tonique. Un premier roman qu’on ne lâche pas et permet notamment d’« aimer mon histoire et la matière dont elle était faite ; une succession de violences, de destins liés de force entre eux, de soumissions et de révoltes. »

Premier roman

« La nuit n’est pas menteuse comme le jour. C’est la nuit que tu peux lire en toi-même comme dans un livre, et voir les autres comme ils sont vraiment. »

Ecouter la lecture de la première page de "Là où les chiens aboient par la queue"

Fiche #2174
Thème(s) : Littérature française


Silvia AVALLONE

La vie parfaite
Liana Levi

40 | 390 pages | 25-04-2018 | 22€

Dora et Adele vivent à Bologne, au cœur de deux quartiers proches l’un de l’autre et pourtant si éloignés. Adele est très jeune, à peine majeure, habite la cité des Lombriconi côté précarité et pauvreté et s’apprête à accoucher. Dora, trentenaire, partage avec son mari un grand appartement du centre ville et n’a toujours pas résolu son désir absolu d’enfants engendrant tristesse et amertume jusqu’à fragiliser son couple. Silvia Avallone choisit donc de nous faire vivre alternativement aux côtés de ces deux femmes en plein questionnement sur leur maternité avec des visions bien différentes (« Quand devient-on parent ? Quand on le désire, quand on accouche, ou qu’on le veut et qu’on l’affirme ? … C’est quand tu acceptes que ton fils soit un autre, et que tu l’aimes tel qu’il est. »). Adele ne souhaite pas que son enfant vive la même vie qu’elle, devienne inévitablement une perdante prisonnière de son quartier et envisage donc l’abandon. Dora professeur (« Née avec une malformation, mais fière. Bancale, mais déterminée. ») minée par son échec face à la maternité prend le chemin ardu de l’adoption. Le jeune Zeno établit un lien évident entre les deux femmes, entre les deux mondes. Voisin d’Adele, il l’observe débordant d’amour et suit avec brio les cours de Dora. Et Zeno, fin observateur, se décide à écrire cette vie, ce quotidien, ces vies. Il crée ainsi un lien multiple, plus dense, avec ces deux femmes : « Il pouvait raconter la douleur des autres, mais pas leur bonheur. Du bonheur, il était forcément exclu. ». Après Anna et Francesca puis Marina, Andrea et Elsa, Dora et Adele rejoignent les portraits féminins réalistes et puissants de Silvia Avallone images de l’Italie des années 2000 où les difficultés immenses de vie entravent lourdement les rêves de la jeunesse mais n’empêchent pas chacun de continuer d’espérer en une vie meilleure.

« Parce qu’il y a des forces contre lesquelles on ne peut rien, répondit-il d’un ton détaché. Peut-être plus irréparables encore qu’un désir stupide et égoïste. »

Ecouter la lecture de la première page de "La vie parfaite"

Fiche #2140
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Brun

Les titres de Silvia Avallone lus par Vaux Livres


Sebastian ROTELLA

Trafiquants & associés
Liana Levi

39 | 355 pages | 23-04-2018 | 21€

Une nouvelle enquête pour Valentin Pescatore qui de toute évidence adore se confronter aux gros et dangereux poissons ! Une tuerie vient de se dérouler à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis avec des méthodes qui ressemblent fort à celles des cartels de la drogue. Dix femmes, dix clandestines froidement abattues et rapidement, on s’aperçoit que le groupe était constituée de douze femmes… De l’autre côté de la frontière, une autre enquête se rapproche d’une multinationale, Blake, toujours soupçonnée de corruptions, financement occulte, corruption et jamais condamnée. La société est puissante, riche et peut compter sur de nombreux appuis dans les médias et chez les politiques et autres dirigeants du pays. Donc, pour avoir une chance, une enquête non officielle avec un relais médiatique sera peut-être plus productive… Les deux enquêtes vont bientôt ne faire plus qu’une entre Mexique, Italie et Etats-Unis, leurs enquêteurs formant ainsi une équipe attachante, équilibrée, entêtée, efficace et animée par une amitié et un respect mutuel évidents. Néanmoins, est-ce que cela suffira-t-il pour mettre à bas une multinationale prête à tout pour étendre son pouvoir, son influence et sa richesse ? Un polar qui se met en place tranquillement pour ensuite emmener le lecteur dans un rythme endiablé au plus près de la corruption mondialisée. Très très efficace !

« … les chercheurs ont décidé d’utiliser des avocats au lieu de rats pour leurs expériences de laboratoire. Pour trois raisons. La première, c’est qu’il y a plus d’avocats que de rats. La deuxième, c’est qu’il n’y a aucun risque que les assistants de laboratoire se prennent de sympathie pour les avocats. Et la troisième… C’est qu’il y a certaines choses que les rats refusent de faire. »

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Fiche #2139
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Françoise Bouillot

Les titres de Sebastian Rotella lus par Vaux Livres


Iain LEVISON

Pour services rendus
Liana Levi

38 | 220 pages | 01-04-2018 | 18€

Mike Fremantle, un ancien du Vietnam, dirige en 2016 un modeste commissariat dans le Michigan. Il fait son boulot sérieusement, honnêtement et consciencieusement et est toujours demeuré éloigné de la politique. Il est proche de la retraite, vit paisiblement avec sa femme d’origine vietnamienne et sa fille que sa mère voit déjà médecin, il ne lui reste « plus qu’à » être admise dans une école… Dans le même temps, au Nouveau-Mexique, Wilson Drake est en campagne électorale en vue de prolonger son poste de sénateur. En 1969, Wilson Drake s’appelait Billy Drake et combattait au Vietnam aux côtés du sergent Fremantle. Et dans ses discours de campagne, il a évoqué des faits d’armes qui sont maintenant contestés et remettent en cause sa réélection. Billy décide donc de faire appel à Fremantle pour confirmer ses affirmations, même si tous les deux savent qu'il s'agit un mensonge. Fremantle, l’amoureux de la vérité se laisse entraîner contre quelques crédits exceptionnels pour son poste de police… Le pouvoir lui ouvre ses portes, avec ses fastes, ses passe-droits, son argent et ses mensonges perpétuels. Saura-t-il résister, s’arrêter avant la catastrophe ou choisira-t-il le cynisme et le mensonge ? Une plongée vertigineuse, ironique et amère au cœur du pouvoir et des campagnes électorales où tout est permis, seul le résultat compte et malheur au perdant ! Un Iain Levison toujours aussi efficace et direct !

« C’est pour ça que les sénateurs ne veulent jamais renoncer à leur siège, que les présidents se présentent toujours à un second mandat. Ce qui compte n’est pas de gouverner, ce sont les privilèges… Qui a envie de retourner dans la file d’attente pour faire examiner ses chaussures aux rayons X après avoir vécu cette vie là ? »

« Nous vous écoutons, votre opinion est importante pour nous. Mais personne n’écoute. Fremantle le sait. Les gens qui croient que leur opinion est entendue sont moins susceptibles de provoquer des troubles. Voilà pourquoi on s’arrête ici : pour pacifier, soulager, roucouler des berceuses et endormir des masses en colère. Tout va bien, nous vous écoutons. »

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Fiche #2121
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle

Les titres de Iain Levison lus par Vaux Livres


Emmanuel GRAND

Kisanga
Liana Levi

37 | 390 pages | 26-02-2018 | 21€

Carmin est l’un des fleurons de l’industrie française, entreprise minière, elle est implantée partout et ses employés parcourt le monde tels des aventuriers modernes. Evidemment l’Afrique est l’un de ses terrains de jeu favoris ! Mais la concurrence est rude pour signer de nouveaux marchés avec les dirigeants africains. Canada, Etats-Unis, Chine… sont aussi dans la course. Or Carmin s’apprête à signer un contrat aussi exceptionnel qu’inattendu : elle va en effet s’allier avec la Chine pour l’exploitation d’un gisement de cuivre au Congo comme on en a rarement vu. Tout le monde est sur le pont, les actionnaires et autres investisseurs voire boursicoteurs se réjouissent d’avance. Néanmoins, les délais sont réduits et Carmin dépêche une équipe de choc sur place encadrée par le bras droit du PDG de Carmin, un homme à poigne. Parmi eux, l’ingénieur Olivier Martel qui vient d’enterrer son collègue et ami mort étrangement après une embuscade en Afrique, accepte l’aventure en laissant sa petite fille et son épouse à Paris. Il va falloir éplucher les contrats, préparer l’inauguration et surtout lancer l’exploitation. Olivier Martel est prêt, motivé mais peut-être un peu trop pointilleux, il découvre rapidement quelques aberrations dans le déroulement du contrat. Dans le même temps, une équipe de barbouzes dirigée par un ancien militaire français est chargée de récupérer au Congo un dossier compromettant impliquant Carmin et l’Etat français dans une vieille affaire pas très « propre »… Un journaliste Raphaël Costa fait le lien entre ces deux affaires, alors à partir du moment où il contactera Olivier Martel, la vie de l’ingénieur ne sera plus la même ! Emmanuel Grand nous emmène dans un troisième voyage aussi réussi que les deux premiers ! Cette fois, l’Afrique et ses richesses sont au premier plan comme la géopolitique et l’économie. Comme à son habitude, Emmanuel Grand a bossé le sujet, l’intrigue et le suspense mais aussi le réalisme en sortent naturellement renforcés. Troisième opus et toujours un sans faute ! Prenez votre billet pour un voyage haletant, Kisanga sera disponible dès le 15 mars, avec comme guide Emmanuel Grand pour vous éclairer dans les arcanes du pouvoir politique et économique.

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Fiche #2103
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Emmanuel Grand lus par Vaux Livres


Catherine BÉCHAUX

Les passagères du 221
Liana Levi

36 | 124 pages | 31-08-2017 | 14€

Paul conduit le bus de la ligne 221, une ligne calme, tranquille, vingt-sept arrêts avant le terminus, des passagers représentatifs de la banlieue qu’il traverse. Enfin presque. Paul remarque dans un créneau d’horaires particulier que de nombreuses femmes alourdies par de gros sacs montent dans son véhicule. Elles quittent le bus au même arrêt, peu de temps avant le terminus : le centre de détention. Elles sont femme, sœur, mère, grand-mère d’un détenu et elles arrivent, tendues, la boule au ventre, toujours dans l’incertitude. Et naturellement, le trajet est propice à la réflexion, à se remémorer le passé, la trajectoire qui a mené à cette catastrophe qui les conduit aujourd'hui à ce parloir, quelques instants trop courts dans ce minuscule espace crasseux pour tenter de renouer le dialogue, de parler, de questionner ou simplement se contenter d’être là dans cette « hutte calfeutrée dans la tempête. ». Mais cette fois, le trajet est singulier, l’une d’entre elles, âgée, fait un malaise. Que faire ? Appeler les secours et risquer de rater le parloir hebdomadaire ou parier pour une fois sur un avenir heureux et continuer la route. Une palette de portraits émouvants de femmes en survie.

Premier roman

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Fiche #2011
Thème(s) : Littérature française


Didier CASTINO

Rue Monsieur-le-Prince
Liana Levi

35 | 202 pages | 22-05-2017 | 17.5€

1986 serait-elle une année charnière, un tournant ? Comment ont grandi, vieilli, les étudiants de l’époque qui participaient aux manifestations contre la loi Devaquet ? Qu’ont-ils accepté ? Renoncements ou continuité ? Ils ne peuvent avoir oublié Malik Oussekine et sa course, sa fuite, lui qui ne manifestait pas, simplement mis en mouvement par la peur (« On court parce que les forces ne sont pas égales, on court parce qu’il y a un déséquilibre, l’un veut s’enfuir, d’autres veulent l’atteindre, le soumettre. ») qui le mènera derrière une porte d’immeuble où les voltigeurs le retrouveront, le tabasseront et le tueront. 20 rue Monsieur-le-Prince. Ils ne peuvent oublier les commentaires affligeants après sa mort. Ils ne peuvent oublier les discours de haine du Front National qui poussait la porte médiatique. 1961, 1968, 1986, on peut énumérer les années où l’état et son bras armé ont choisi la violence pour étouffer des convictions, des engagements, des désaccords, des luttes et des vies. Quelle évolution depuis ? A partir de la vie de Hervé et de ses questionnements et des courses infinies et pour le plaisir de son frère Victor, Didier Castino rend un hommage, une dignité à toutes les victimes de la violence d’état. Il revient sur l’Histoire, les luttes, les engagements, incite chaque lecteur à réfléchir, à se souvenir, à se questionner sans jamais donner de leçon. Un livre indispensable pour replacer définitivement Malik Oussekine au cœur de l’Histoire, de notre Histoire.

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Fiche #1954
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Didier Castino lus par Vaux Livres


Xavier GLOUBOKII

Ecorces
Liana Levi

34 | 185 pages | 06-02-2017 | 17€

Ahmed est le shérif d’un comté proche d’une forêt que seule les scieries dérangent et menacent, le béton gagne du terrain, inexorablement. Pour le reste, c’est le calme plat ! Jusqu’à l’arrivée de quelques membres du Renouveau Organique, drôles d’oiseaux venus défendre les arbres et la forêt. Déguisés en arbres, ils sont bien décidés à s’opposer aux coupes dévastatrices et œuvrer pour préserver cet espace naturel. Maria l’amie d’Ahmed lui annonce avoir trouvé une bête, ou plutôt ce qu’il en restait, « un tronc sans queue, ni tête, ni pattes. » La forêt devient étrange, elle recrache animal après animal, tous mutilés et elle semble épier les visiteurs. Atmosphère étrange voire inquiétante. Ahmed saura-t-il éclaircir ce mystère ?

Premier roman

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Fiche #1896
Thème(s) : Littérature française


Ernst LOTHAR

Mélodie de Vienne
Liana Levi

33 | 670 pages | 12-12-2016 | 13€

« Mélodie de Vienne » relate la vie d’Henriette Stein, une jeune femme juive, belle et élégante, une jeune Autrichienne de la fin du XIX ème qui se marie, sans amour, avec Franz Alt. Elle rejoint donc sa famille (facteurs de piano), la bousculant dans ses habitudes et dans la vie bien rangée qu’elle mène. Ils ne sont pas nobles, mais les fréquentent, un monde de faux-semblants où l’ambiance est feutrée (« …les phrases convenues, si peu vivantes… ») et où la frivolité d’Henriette détonne. Pourtant, ils vivent tous ensemble, et elle sera contrainte de mentir, de mentir, pour vivre, elle, la sensible au cœur d’un monde froid et distant. Une magistrale saga familiale illuminée par une écriture élégante et délicate mais aussi un portrait rare de l’Autriche de la fin du XIXème au début du XXème qui a évidemment des résonances avec notre époque : l’Autriche des Habsbourg aussi raffinée qu’irrespectueuse de l’humain, l’Autriche fière, l’Autriche de la musique et de la littérature qui suivra Hitler, l’Autriche guerrière et expansionniste.

« Gouverner signifie donner aux gens un présent et - surtout - un avenir ! Or tout ce qu’on nous donne, c’est, au mieux, un passé galvanisé ! »

« Mais la vie est fondée sur le respect, et qui n’en a pas, comme vous, et ne l’exige pas comme moi, n’est pas libre comme vous le pensez, mais moins libre que tous, car il est dominé par des jugements arbitraires ou faux. »

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Fiche #1889
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Landes


Ernest J. GAINES

L'homme qui fouettait les enfants
Liana Levi

32 | 112 pages | 12-11-2016 | 12€

Le tribunal vient de rendre son verdict : le jeune homme accusé est condamné et à cet instant, un cri retentit dans la salle : « Fils ! », deux coups de feu suivent tuant le condamné. Le shérif Mapes même s’il a quelques difficultés à remuer ses cent cinquante kilos arrive rapidement et accorde étonnamment les deux heures que le vieux Brady Sims, l’auteur des coups de feu, lui demande. Un jeune journaliste est présent et aimerait bien comprendre cette surprenante autorisation. Il va savoir prendre le temps et écouter ceux qui savent. Tranquillement, sans les brusquer. Il se retrouve dans un salon de coiffure où quelques hommes sont présents et vont conter le parcours de Brady Sims, une fois lancés, on ne peut plus les arrêter, leurs témoignages s’entremêlent et aimantent les présents (comme le lecteur). Un court roman à la construction originale, chronique sociale, portrait des noirs américains toujours suspects jamais tranquilles avec une forte et obsédante odeur de blues.

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Fiche #1883
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Michelle Herpe-Volinsky


Négar DJAVADI

Désorientale
Liana Levi

31 | 350 pages | 10-08-2016 | 22€

Désorientale suit l’itinéraire personnel et familial de Kimiâ, d’Iran en France à partir des années 60, à la recherche de son propre chemin, de sa maison. Par son intermédiaire, le lecteur balaye l’histoire récente de l’Iran, le régime du Shah, l’arrivée au pouvoir de Khomeiny puis son accueil par la France, la répression des opposants (dont faisaient partie ses parents) aux deux régimes, Négar Djavadi entremêle cette grande Histoire à la fresque de la famille Sadr sur trois générations. Une famille nombreuse et virevoltante, un pays à forte culture, un exil périlleux à travers la montagne, un nouveau pays, une nouvelle langue, trouver son identité et son équilibre et pour cela Kimiâ devra faire d’autres rencontres, l’image, la musique, Anna, la procréation assistée, d’autres voyages peut-être moins lointains et moins éprouvants mais tout aussi essentiels et bénéfiques pour se détacher sensiblement de son pays natal et trouver sa propre identité, sa place et apprendre lentement à être heureuse. Un premier roman ambitieux et parfaitement maîtrisé, le ton est vif et personnel, il interpelle et entraîne immédiatement le lecteur confident ou témoin, l’équilibre entre l’intime et l’Histoire est judicieux, tout est imbriqué, le contraste permanent, les thèmes sont multiples et traités en profondeur, la fougue, le tempérament et l’envie de liberté de l’héroïne vivifiants. Un premier roman au top !

« Comment croire, alors que la vie s’étale devant soi aussi infinie que le monde, qu’un simple mot puisse la résumer tout entière ? »

« On a la vie de ses risques, mes chatons. Si on ne prend pas de risque, on subit, et si on subit on meurt ne serait-ce que d’ennui. »

« Sauf que la liberté est un leurre, ce qui change c'est la taille de la prison. »

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Fiche #1825
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Négar Djavadi lus par Vaux Livres


Pascale DIETRICH

Une île bien tranquille
Liana Levi

30 | 158 pages | 30-04-2016 | 15€

Les îles bretonnes sont souvent balayées par le vent, un vent puissant qui bouleverse la vie et bouscule parfois les curieux en haut des falaises… Le maire de Trevedic le savait mais sera néanmoins retrouvé mort au bas des rochers. Sa fille, Edelweiss, quitte donc son mari parisien bobo et « un peu connard » pour revenir sur l’île où elle est née afin d’enterrer son père (« Dans une heure, je serais dans un autre monde, une société miniature, celle où j’avais grandi. »). Mais son île a changé, étrangement, elle sent que quelque chose cloche. Des voitures de luxe peuplent l’île, des caméras de surveillance sont apparues, quelques yachts sont amarrés… Alors quand elle se met à douter de l’accident de son père (« A Trevedic, on comprend très tôt que le vent est la clef de tous les alibis. »), Edelweiss se doit d’enquêter auprès des îliens évidemment peu bavards : « Les îliens sont pudiques. Ils n’évoquent leurs malheurs que chez eux, abrités par le cercle de mer qui fait barrage au reste de l’humanité. » et même « Il y a un honneur à ne pas parler ». Mais Edelweiss a de la suite dans les idées, et malgré les menaces claires qu’elle subit, elle est bien décidée à découvrir la source de cette mutation et richesse intrigantes. Une enquête vivifiante et légèrement immorale, juste ce qu’il faut, qui prouvera que les Bretons imaginatifs ont de la ressource et que si les huîtres venaient à manquer, ils ont déjà trouvé un produit de substitution !

« Il ne faut pas chercher à aimer tout chez un homme. Je l’ai appris à mes dépens. Il faut en aimer une partie suffisante, au moins cinquante pour cent. Le reste, il faut parvenir à l’accepter, sinon c’est mort. »

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Fiche #1777
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Pascale Dietrich lus par Vaux Livres


Lionel SALAÜN

La terre des Wilson
Liana Levi

29 | 202 pages | 24-04-2016 | 17.5€

en stock

Au début des années 30, la Grande Dépression étreint l’Amérique et l’Amérique profonde n’est pas épargnée. Dick Wilson après 15 ans d’absence revient sur les lieux de son enfance au nord-ouest de l’Oklahoma. Un territoire pauvre où le soleil brûle, la terre sèche et l’eau rare. En outre, depuis peu, la zone est asphyxiée par le vent et les terribles tornades dust bowl qui font voler le sable et la terre. Les fermiers ne s’épargnent point, le travail est harassant et permanent, les résultats maigres et la misère partagée, les hommes sont rudes, rustres et secs. Dick débarque avec une belle voiture, un beau costume, propre sur lui, il semble avoir réussi, et retrouve la ferme familiale intacte : le père n’a pas changé, lui et sa violence aveugle avaient provoqué son départ avec sa mère, mais le père vit maintenant avec l’ancienne copine de Dick, Annie Mae, et leur petite fille ; la mule Jessie est toujours là et a donc résisté à la rage et la violence répétée du père. Dick est-il venu régler ses comptes ou seulement monter une affaire juteuse sur fond de prohibition et/ou de recherche pétrolière ? Un roman réaliste et noir, au plus près des personnages et de leur destin, le lecteur est immédiatement au milieu du décor tant l’atmosphère l’enveloppe dès les premières pages, tous les personnages apportent leur pierre au récit et y trouvent parfaitement leur place, Jasper l’homme à tout faire de Dick étant particulièrement réussi. Une tragédie digne des grands auteurs américains inspirés par l’Amérique profonde.

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Fiche #1774
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Lionel Salaün lus par Vaux Livres


Emmanuel GRAND

Les salauds devront payer
Liana Levi

28 | 380 pages | 07-01-2016 | 20€

Deuxième roman d’Emmanuel Grand, et l’on peut déjà constater qu’il réussit parfaitement à singulariser ses histoires dans une région, la Bretagne dans le premier (« Terminus Belz »), le Nord de la France cette fois et à camper des personnages complexes et attachants. Wollaing, petite ville du Nord de la France, subit un chômage pesant et handicapant depuis que les usines ont fermé une à une et notamment la grande aciérie Berga qui employait tant de monde et où chacun a tissé des liens ou des haines et ne les a pas oubliés. Dans cette friche industrielle, la classe ouvrière n’espère plus que la survie et chacun se débrouille comme il le peut, Pauline une jeune toxico qui peine à sortir de la drogue, Antoine Vanderbeken un médecin dévoué et attentif à la population et à ses difficultés, Freddie patron d’une salle de sport mais aussi expert en la récupération des mensualités impayées de prêts non officiels… Alors lorsque Pauline est retrouvée tristement assassinée, Wollaing gronde, le coupable idéal semble désigné mais c’est sans compter la pugnacité et l’instinct du commandant Erik Buchmeyer, flic borderline et moins cartésien que son attirante assistante le lieutenant Saliha, qui n’hésitera pas à remonter loin, très loin afin d’éclaircir le passé, de mettre à jour les liens et blessures ouvertes. Des rebondissements, du suspense, une trame complexe, des personnages fouillés, une région dévastée et oubliée, du social et des luttes ouvrières, une grande confirmation que ce deuxième polar d’Emmanuel Grand !

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Fiche #1730
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Emmanuel Grand lus par Vaux Livres


Iain LEVISON

Ils savent tout de vous
Liana Levi

27 | 232 pages | 22-10-2015 | 18€

Snowe assure sérieusement son boulot de flic dans une petite ville du Michigan. La petite routine qui s’est installée au fil des ans est bouleversée le jour où il s’aperçoit, interloqué, qu’il a un pouvoir étrange et incroyable : il lit dans la pensée des gens. Bien pratique dans son métier, les délinquants n’ont plus de secrets pour lui mais aussi dans sa vie quotidienne et personnelle ce qui s'avère in fine assez perturbant. Bien loin de lui, Brooks Denny vit ses dernières heures dans le couloir de la mort et possède le même pouvoir qui lui permet d’exceller pendant les parties de poker en prison. Ces comportements exceptionnels n’ont pas échappé au FBI qui dépêche Terry une enquêtrice qui propose à Brooks un marché : la vie sauve contre une observation d’une négociation secrète entre le gouvernement américain et un chef d’Etat africain. Mais Brooks n’est pas aussi crédule que le FBI l’estime, et détecte la manipulation et s’enfuie. Une fuite qui le mènera jusqu’à Snowe et quand deux manipulés se rencontrent… Entre le polar et le roman d’anticipation, Iain Levison nous parle efficacement de l’homme d’aujourd’hui et de demain, de surveillance et de manipulation déjà bien au cœur de nos sociétés… Suspense garanti !

« Les gens croient que la confiance se mérite, mais en réalité croire ce qu’on vous dit, est chez les humains, la configuration par défaut. »

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Fiche #1710
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle

Les titres de Iain Levison lus par Vaux Livres


Paola PIGANI

Venus d'ailleurs
Liana Levi

26 | 172 pages | 30-08-2015 | 17€

Mirko et sa sœur Simona après un périple douloureux s'arrêtent à Lyon en 2001. Comme beaucoup de leurs compatriotes, ils ont quitté le Kosovo, pays en guerre, guerre qu'ils ont vécue et subie et ne pourront jamais oublier. Après un passage par l'Italie, ils s'installent en France et l'aventure continue dans le dédale des formalités administratives pour obtenir un statut salvateur, trouver un foyer… Chacun réagit en regard de son vécu. Simona est particulièrement volontaire, décidée à rester en France et accorde une importance primordiale à la langue qu'elle découvre et apprend. Elle veut se l'accaparer, s'imprégner des mots, les faire siens, et chaque phrase devient une victoire et une preuve d'amour à son nouveau pays (« Simona garde les mots en bouche comme des bonbons. Elle en suce le silence jusqu'à ce que son cerveau veuille bien associer les images aux sons, aux lettres et restituer une partie de leur corps. Elle roule sa voix sur cette nouvelle langue. Elle l'aime. Elle la crache. Elle la chante avec toute la hargne qui l'habite. »). Mirko, plus âgé, mutilé et peut-être plus marqué par la guerre, demeure plus silencieux et solitaire. Il a trouvé un autre mode d'expression dans les graffs. Chacun essaie de protéger l'autre tout en vivant comme il le peut son exil. L'auteur montre bien que, contrairement aux poncifs habituels, toute généralisation est insensée, chaque exil (et chaque douleur) étant en effet singulier, douloureux et personnel. Sans larmoiement mais avec clairvoyance, elle décrit la difficulté immense de l'exil mais aussi les belles rencontres qu'il suscite et l'importance de la langue. Des courts chapitres, des phrases courtes, un style percutant pour un livre essentiel au coeur d'une actualité si pénible.

« Chacun a vécu sa peur comme il a pu, au gré de l'urgence, de sa haine… Mirko et sa sœur Simona sont partis sans réfléchir dans la fumée d'un incendie. Ils ont tout quitté. La peur de Milosevic, Mitrovica, leur ville, plus loin le village des grands-parents. A chaque lieu, une nouvelle vérité, une nouvelle impossibilité. »

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Fiche #1691
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Paola Pigani lus par Vaux Livres


Didier CASTINO

Après le silence
Liana Levi

25 | 223 pages | 16-08-2015 | 18€

Louis Catella est un homme emblématique. Communiste catholique, lui et l’usine (Fonderies et Aciéries du Midi) ne font qu’un. Si l’on parle de lui, on parle de l’usine, réciproquement et nécessairement et le temps de la confession est venu. Louis se raconte dans un monologue destiné à son plus jeune fils qui avait sept ans au moment de sa mort. Il raconte son métier, l’usine, le syndicat, ses engagements et ses luttes, mais aussi la famille, son amour pour Rose et pour ses enfants, la lutte pour la vie et pour les quelques instants de bonheur volés. Louis et ses enfants forment une famille de gauche, la vraie gauche, « Même les enfants ne connaissent que la bonté et la ferveur de la gauche, c’est grave de ne pas être de gauche, c’est un principe, tous les gens qui viennent à la maison sont de gauche. Et même dans la gauche, il y a la gauche gauche et la gauche un peu moins. Tonton Henri, il est un peu moins, il est socialiste, mais il est à gauche quand même, notre ami Alexandre, c’est pareil, à gauche mais un peu moins. ». Les enfants comme Louis ont un chemin tracé, tout d’abord parce que c’est comme ça (« Très tôt on comprend que certaines choses nous sont étrangères, tout s’organise entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas, ceux qui vont à l’école et ceux qui travaillent, c’est l’un ou l’autre. ») mais aussi pour des raisons pécuniaires (« L’école s’impose comme une fausse route, pleine de dangers, et qui ne permettra pas ni à ma mère ni à mon frère ni à personne de vivre. Il faut très vite gagner de l’argent. »). Puis en 1974, Louis meurt et il faut continuer la route. Le fantôme de ce père observe la vie de la famille sans lui, dialogue avec ce plus jeune fils, avec tendresse et douleur mais aussi regrets, doute et culpabilité. En effet, la tradition a été rompue, le fils est devenu prof abandonnant l’usine, le PC et la CGT, et tente de justifier ses choix auprès de ce père modèle. Tableau sensible et poignant de la condition ouvrière des années 70, une époque révolue où le Nous (« Nous existons, même sans rien, même estropiés. ») avait encore un sens et portait espoir et rêve. Portrait vivant sans concession, sans misérabilisme, dans la vérité et le réalisme, à la construction particulièrement accomplie.

Premier roman

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Fiche #1681
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Didier Castino lus par Vaux Livres


Milena AGUS

Luciana CASTELLINA

Prends garde
Liana Levi

24 | 175 pages | 02-03-2015 | 17€

« Prends garde » propose deux angles (différents) des mêmes évènements, littérature versus histoire. La pauvreté est immense et terrible à l’issue de la deuxième guerre dans les Pouilles. La tension est extrême et l’arrivée de nombreux réfugiés n’arrange rien… Néanmoins les riches propriétaires n’en prennent pas la mesure et continuent de vivre une existence privilégiée bien éloignée de la réalité du peuple. Alors un soir, lorsqu’un coup de feu est tiré à Andria, village des Pouilles, la rumeur s’étend instantanément, les coupables sont trouvées, ce ne peut être que les sœurs Porro recluses dans leur château. Lynchage expéditif, violence aveugle, toutes les frustrations, haines jaillissent, faim et injustice réclamaient vengeance et rien ne pourra la stopper…

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Fiche #1597
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Margueri, Marianne Faurobert

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Silvia AVALLONE

Marina Bellezza
Liana Levi

23 | 542 pages | 13-09-2014 | 23€

Marina, Andrea et Elsa sont originaires d’une vallée perdue, encaissée au plus profond du Piémont. Jadis prospère, elle voit les entreprises fermer et se dépeuple peu à peu. « Ce n’est pas vrai que ce qui compte, c’est où on arrive. Ce qui compte, c’est d’où on vient. » et ces trois là vont l’éprouver. La belle, très belle, Marina, à la voix lumineuse, rêve d’ailleurs, de célébrité, elle sait qu’elle attire les regards et aime en jouer. Andrea après quelques années d’études préfère suivre les pas de son grand-père et exploiter une ferme d’alpage au cœur d’une nature sauvage et fière ; évidemment il n’a d’yeux que pour Marina alors qu’Elsa l’a toujours aimé. Amour impossible. Marina et Andrea dont les relations oscillent entre attirance et répulsion conservent leurs rêves sans oublier leurs racines et leur enfance accompagnés de failles profondes. Un combat pour grandir, un combat pour la liberté mais le prix sera peut-être cher à payer. Portrait attachant et émouvant d’une jeunesse qui vit sans retenue l’amour, l’amitié et ses rêves au cœur d’une société qui va à vau l’eau. Après « D’acier », une superbe confirmation que l’on dévore !

« Mais le fric a un prix, lui aussi. Il veut toujours quelque chose en échange : ton temps, ta fatigue, et surtout un bon morceau de ta conscience. »

« Une sorte de miracle. Une des raisons pour lesquelles on choisit ce genre de vie. Il n’y a ni vacances ni treizième mois, et on ne devient pas riche. Le vrai gain, c’est voir les clients revenir parce que votre beurre, votre tomme, les produits que vous avez fabriqués de vos mains sont meilleurs que les autres ; attendre la naissance d’un veau ; apprendre à lire dans l’étendue du ciel même les signes les plus imperceptibles des saisons, et accorder le rythme de son corps à celui de la terre, sa liberté à la sienne. »

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Fiche #1513
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Brun

Les titres de Silvia Avallone lus par Vaux Livres


Sebastian ROTELLA

Le chant du converti
Liana Levi

22 | 360 pages | 14-08-2014 | 20€

Valentino Pescatore est installé à Buenos Aires et essaie d’oublier un passé un peu trouble. Il travaille pour une agence de sécurité dirigée par Facundo, un Juif argentin avec lequel il s’entend très bien. Lors d’une mission, il croise, par hasard semble-t-il du moins, Raymond, un ami d’enfance, son frère, petit malfrat charmeur. Dix ans qu’ils ne s’étaient pas vus notamment car Valentino avait refusé de suivre les traces périlleuses de Raymond. Ils boivent un coup, discutent, se rappellent le bon temps mais Raymond reste évasif quant à ses activités actuelles et ne semble pas avoir changé. Quelques jours après, un terrible attentat a lieu dans un centre commercial du quartier juif. Valentino devient immédiatement suspect car un appel suspect a été enregistré sur son portable. Peu de personnes connaissent ce numéro et le dernier en date est … Raymond ! Pour se disculper et connaître les éventuels liens de Raymond avec l’attentat, Valentino se lance dans l’enquête. Il rejoint une équipe d’agents du renseignement dont Fatima Belhaj une jolie Française qui ne le laisse pas insensible. Valentino passera par l’Argentine, la Bolivie, la France, l’Irak et l’Espagne pour tirer au clair une affaire internationale de terrorisme établissant les liens étroits entre islamisme et banditisme. De beaux personnages, du suspens, un thématique très contemporaine et une intrigue bien ficelée.

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Fiche #1494
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Anne Guitton

Les titres de Sebastian Rotella lus par Vaux Livres


Will WILES

Attention au parquet !
Liana Levi

21 | 300 pages | 03-06-2014 | 21€

Oskar et le narrateur ont fait leurs études ensemble en Grande-Bretagne. Très différents, ils se sont néanmoins côtoyés souvent et se retrouvent maintenant dans leur pays d’origine, en Europe de l’Est. Oskar doit partir régler son divorce aux Etats-Unis et il invite le narrateur à le rejoindre et à s’installer dans son appartement pour l’occuper et prendre en charge ses deux chats. Celui-ci débarque dans un appartement impeccable, plancher superbe et fragile, mais une atmosphère froide et sans vie. Trop propre, trop net, trop rangé. Ecrivain, il produit des brochures et espère profiter de cet environnement pour enfin écrire un roman. Mais cet endroit sans âme est-il le lieu idéal ? Les directives du maniaque Oskar disséminées partout dans l’appartement l’aideront-ils ? Les chats ne lui faciliteront pas non plus la tâche et les évènements s’enchaîneront pour le plus grand malheur de l’appartement, de son gardien et de son propriétaire. Ce séjour permettra en outre de découvrir qui se cache derrière Oskar et son besoin si puissant de perfection, son ami n’est pas au bout de ses surprises ! Le ton est légèrement moqueur, so british, un zeste d’absurde et de loufoque, une goutte kafkaïenne, un goûteux cocktail !

Premier roman

« Nous vivons une époque formidable, et pas seulement grâce à la pénicilline, aux toilettes à chasse d’eau et au chauffage central : nous pouvons dorénavant survoler les nuages. Et ceux-ci tiennent leurs promesses de beauté sublime. »

« Une chambre n’est pas qu’une chambre. C’est la manifestation d’un état d’esprit, le produit d’une intelligence. .. Nous faisons nos chambres qui, à leur tour, nous font. »

Ecouter la lecture de la première page de "Attention au parquet !"

Fiche #1465
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Pertat


Emmanuel GRAND

Terminus Belz
Liana Levi

20 | 368 pages | 26-03-2014 | 19€

Marko Voronine est enfin décidé : il quitte l’Ukraine, sa mère et sa sœur pour la France. Il a trouvé des passeurs roumains qui « l’aideront » à quitter son pays accompagné de quelques autres. Mais un passeur est un passeur, et le voyage tourne mal, les émigrants réagissent, tuent les deux passeurs, récupèrent le camion et l’argent et se lancent dans une fuite désespérée conscients que la mafia roumaine sera vite à leur trousse. Arrivés en France, ils décident de se séparer et Marko part vers la Bretagne et embarque pour l’île de Belz où il a trouvé un emploi en espérant faire le mort… quelques temps. L’accueil est glacial, son nouveau patron, Joël Caradec, le défend face aux autochtones qui voient en lui un marin du dimanche qui pourtant vole leur boulot. Le danger est partout, l’ambiance tendue : Dragos un tueur roumain est à ses trousses et ne fera pas de quartier, et sur l’île l’Ankou rôde, annonce son arrivée et suscite peur et méfiance. Le récit oscille avec vivacité entre la traque de Dragos, machine à tuer, et l’enquête de Marko sur l’île. Un premier roman à multiple facettes, suspense, atmosphère, légendes celtiques et fantastique, croyance populaire, de beaux personnages comme Papou le marin qui reste à terre, mais aussi roman social au cœur de la rude société des hommes de la mer dont l’avenir s’annonce orageux.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Terminus Belz"

Fiche #1439
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Emmanuel Grand lus par Vaux Livres


Lucile BORDES

Décorama
Liana Levi

19 | 158 pages | 12-01-2014 | 14.5€

Georges, agent immobilier, vit dans une ville de bord de mer où les chantiers navals ont fermé. Les projets immobiliers fleurissent, les lieux se transforment, « se modernisent ». Mais Georges est las de tout ça. Il change de travail et décide de remplacer le gardien du cimetière qui vient de décéder, un lieu idéal pour convoquer les fantômes du passé. Il espère y retrouver le calme tandis que la spéculation et les ambitions continuent d’animer la ville. Certains habitants particulièrement motivés y participent avec entrain préférant ignorer les craintes de leurs voisins devant ces mutations profondes. Georges, lui, a choisi de résister ! Une écriture singulière pour cette fable cruelle, drôle qui nous interroge judicieusement sur notre participation à la transformation des lieux et à la « modernisation » de notre environnement.

« Je l’ai très tôt soupçonné de posséder ce don là : être suffisamment servile pour que les autres le soient aussi, tout naturellement. »

Ecouter la lecture de la première page de "Décorama"

Fiche #1392
Thème(s) : Littérature française


Ryad ASSANI-RAZAKI

La main d'Iman
Liana Levi

18 | 328 pages | 03-02-2013 | 20.5€

Ryad Assani-Razaki dans ce roman polyphonique donne la parole notamment à trois jeunes Africains, Toumani, Alissa et Iman. Ils partagent une Afrique où le passé colonial continue d’insuffler des comportements et agissements biaisés, dangereux et inhumains. Un enfant peut être acheté, laissé pour mort, chaque jour et sans souci. C’est dans un égout qu’Iman retrouve Toumani, la jambe mangée par les rats. Iman, superbe métis, a quitté sa mère qu’il ne voit plus alors que son père, blanc, est reparti de longue date en France. Alissa a rencontré Toumani avant que Monsieur Bia achète Toumani puis le jette comme un vulgaire objet usager. Les points de vue alternent, les personnages dialoguent par chapitre interposé, le jeune handicapé Toumani qui idolâtre Iman, aime Alissa mais reste désespéré, incapable de rêves, d’espoir, d’envisager un lendemain, un destin commun ; Alissa qui ne comprend pas pourquoi Toumani la repousse vers Iman ; Iman qui ne voit pas d’autre issue qu’un départ vers l’Europe. Le récit est rythmé, les destins détaillés, les choix et sentiments de chaque personnage disséqués et ce portrait humain de l’Afrique noire demeure désespéré et désespérant. Un premier roman fort et poignant.

Premier roman

« On dit que le destin d’un homme est entre ses mains. Mensonge. Souvent, le destin n’est que la pointe d’une lance projetée depuis plusieurs générations. »

« Je vis dans un monde où les rêves déplacés peuvent être fatals. »

« Le monde est ainsi fait, la valeur d’une personne est liée à son utilité. Je ne sais ni lire ni écrire et je tiens à peine debout. La véritable question n’est donc pas "Que veux-tu ?" mais "Que peux-tu te permettre de vouloir ?". Beaucoup ne le savent pas, mais même l’ambition est un luxe. »

Ecouter la lecture de la première page de "La main d'Iman"

Fiche #1239
Thème(s) : Littérature étrangère


Tiziano TERZANI

Lettres contre la guerre
Liana Levi

17 | 190 pages | 03-08-2012 | 15€

en stock

Tiziano Terzani a été pendant trente ans correspondant en Asie du Spiegel et du Corriere della Sera. Il a beaucoup voyagé et vécu dans de nombreux pays au contact de cultures différentes, de modes de vies différents, des diverses religions pratiquées. Tolérant, ouvert aux autres, aux différences, le 11 septembre et ses lendemains l’accablent littéralement. Il écrit alors une première lettre au Corriere puis à une collègue italienne exilée aux USA et enfin une série de lettres de divers coins du monde. Tiziano Terzani crie son opposition aux guerres aux conséquences désastreuses, montre comment le 11 septembre a marqué la fin d’une époque, le passage à un autre monde acceptant la restriction des libertés individuelles, les tortures, Quantanamo, les mensonges d’états, le repli sur soi, la peur de la différence… Il tente d’observer une neutralité parfaite afin d’expliquer et comprendre notre monde et ses dérives face à l’Islam : « La substance de tout ce que je voulais dire était là : les raisons des terroristes, le drame du monde musulman face à la modernité, le rôle de l’Islam en tant qu’idéologie anti-mondialisation, la nécessité de la part de l’Occident d’éviter une guerre de religion, une issue possible : la non-violence ». Ses lettres parcourent le monde et ses problèmes auxquels il répond par un recadrage culturel et historique. Une belle découverte que cet homme libre, demeurant optimiste malgré tout, qui cherche simplement à exprimer une voix forte et singulière, prônant la non-violence, l’acceptation de l’autre et la tolérance mais sans aucune complaisance pour la politique américaine et le suivisme européen. Particulièrement instructif et enrichissant !

Ecouter la lecture de la première page de "Lettres contre la guerre"

Fiche #1158
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle


Alessandro PIPERNO

Persécution
Liana Levi

16 | 423 pages | 11-09-2011 | 22€

L’existence de Leo Pontecorvo ne souffre d’aucun accroc. Professeur de médecine reconnu, il exerce dans le service des enfants atteints de cancer. Son action et son dévouement sont reconnus. Sa vie familiale avec sa femme Rachel et ses deux fils baigne dans le bonheur dans le milieu bourgeois et juif romain. Néanmoins, après des vacances avec sa famille et la petite amie de l’un de ses fils âgée de douze ans, il apprend par le journal télévisé lors d'un repas familial que cette gamine l’accuse d’avoir tenté de la séduire voire plus. Honte ou stupéfaction, honte et stupéfaction, il ne réagit pas, ne se défend pas mais se recroqueville sur lui-même, s’isole. Vite jugé, vite condamné, par tous. Il ne sait se battre, a toujours été protégé et n’est absolument pas préparé à cette épreuve. Il revient sur son enfance, sa vie, sur le déroulement de ces vacances, sur la terrible efficience de ce piège qui se referme sur lui, et assiste comme un spectateur à sa descente en enfer d’autant plus que personne ne l’aide et qu’il semble l’accepter. Mise à mort collective d’un homme, l’histoire se répètera-t-elle indéfiniment ? Un récit sombre, une étude psychologique particulièrement noire, miroir de notre société et de notre histoire collective.

« Dans la nature tout obéit à la logique perverse de la folie. Les cellules de votre prostate ou de votre colonne ne sont pas les seules à devenir soudain folles. Vous aussi vous devenez fou. »

« La vérité est tout ce que les images ne disent pas. »

Fiche #1024
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle

Les titres de Alessandro Piperno lus par Vaux Livres


Virginie OLLAGNIER

Rouge argile
Liana Levi

15 | 218 pages | 25-07-2011 | 17€

Rosa revient au Maroc, pays qu’elle a quitté dans les années 50 en y laissant sa famille. Aujourd’hui, seule subsiste cette demeure au milieu d'un vaste domaine, témoignage du passé colonial familial et il est temps de mettre un point final à la succession malgré ce qu’elle lui rappelle : « Dans cette maison dans laquelle elle avait grandi et aimé pour la première fois de cette passion éternelle qu’on voue à se parents. Premier lieu auquel elle avait appartenu. ». Elle retrouve avec plaisir Sherifa, sa nourrice, deuxième mère toujours complice. Retour aux sources bouleversant, chaque objet, chaque vision provoque un flux ininterrompu de souvenirs, anodins ou non qui, image après image, la mène sur les traces de sa famille et de ses secrets. Elle s’était construite sur une certaine idée de son passé, un modèle de famille et de couple et ce voyage lui révèlera sa vraie famille, ses secrets et non-dits mais aussi son attachement viscéral à cette terre rouge et à la vie qu’elle crée, entretient, prolonge et achève. « Rouge argile. Sang séché. ».

« Merci de m’avoir offert ton Maroc, Sherifa. Ce n’est que du tien que je parle, pas du Maroc en entier. Je ne suis pas de ce pays, ce n’est pas le mien, Sherifa, j’ai mangé ta terre. J’ai mangé ta terre sacrée. Je serai donc là jusqu’à la fin de tes jours. »

Fiche #988
Thème(s) : Littérature française


Silvia AVALLONE

D'acier
Liana Levi

14 | 387 pages | 11-04-2011 | 22€

Anna et Francesca sont deux jeunes ados italiennes de 13-14 ans du début des années 2000, loin de l'Italie historique ou touristique. Blonde et brune, elles vivent dans une cité ouvrière toscane bâtie autour d’une aciérie omniprésente, personnage à part entière, sorte de monstre aussi amical qu'hostile. On naît là et on y meurt. Anna et Francesca sont unies par une forte amitié, proche de l’amour, et partagent le rêve de s’extraire de cet univers, de transcender leur condition. Elles sont belles, jeunes, attirantes, elles le savent et en jouent dans ce monde qu’elles souhaitent quitter, bien loin du choix de leurs mères qui ont tout accepté. Mais D’acier est aussi le portrait d’une génération et d’un milieu social qui ne croit plus dans le bonheur collectif, un monde désenchanté, sans avenir, sans rêves ou alors limité au dernier modèle de la Golf, qui n’attend guère plus que quelques instants de bonheur volés par ci par là (Carpe diem), moments furtifs d'enchantement à ne pas rater et à saisir absolument. Leur point d’ancrage demeure la famille mais elle aussi est souvent à l’image de la société, en péril. Seule issue donc, l’amitié entre ces deux gamines qu’elles pensent indéfectible... Superbe premier roman ancré dans le quotidien de nos sociétés et animé par de nombreux portraits d’une grande ampleur. Silvia Avallone évite une noirceur pesante par la dualité constante du récit (beauté-laideur, plage-immeubles, Ile d’Elbe-Stalingrado, vie-mort…) mais surtout réussit à l'illuminer par la beauté et l’amitié de deux ados en train de devenir femmes.

Premier roman

Fiche #927
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Brun

Les titres de Silvia Avallone lus par Vaux Livres


Lionel SALAÜN

Le retour de Jim Lamar
Liana Levi

13 | 233 pages | 19-02-2011 | 17€

Jim Lamar est de retour. Rescapé du Vietnam, il retrouve Stanford, coin perdu dans le Missouri, au bord du Mississipi, treize ans plus tard. Le solitaire Billy Brentwood, le narrateur, a alors treize ans, fils d’agriculteurs, il est le seul a aller au devant de Jim dont les parents sont morts et la ferme familiale a été saccagée. L'arrivée inattendue de Jim soulève en effet l’hostilité des villageois qui le tiennent pour responsable de la mort de ses parents et n’ont que faire du Vietnam, de la guerre et de ses conséquences. Confidences, apprentissage, Billy et Jim s’apprivoisent au bord du fleuve lors de longues parties de pêche au cours desquelles Jim raconte sa vie et ses épreuves, son départ, ses rencontres, ses combats, ses trois amis et frères avec qui il formera, malgré leurs différences, un groupe soudé. Si soudés, qu’au retour du Vietnam, seul survivant, il entreprend de respecter la promesse qu’ils s’étaient faites, aller rencontrer les familles des disparus, et raconter, expliquer, éclairer… un périple qui continuera à la façonner. Ce double portrait de deux hommes, de deux Amérique, est particulièrement émouvant et ce roman initiatique aborde en peu de pages et pourtant avec profondeur de multiples thèmes, la guerre, l’amitié et la fraternité, l’altérité, la pauvreté, l’écriture et la lecture, la littérature, les doutes et souffrances, l'apprentissage de la vie, la mort… Premier roman particulièrement rythmé avec une bonne et âpre odeur de blues !

Premier roman

Fiche #898
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Lionel Salaün lus par Vaux Livres


Milena AGUS

Quand le requin dort
Liana Levi

12 | 149 pages | 12-03-2010 | 15€

"Quand le requin dort" (premier roman de Milena Agus) est le portrait d'une famille sarde loin de la normalité traditionnelle. Un père voyageur, une mère introvertie, un frère musicien et la narratrice adolescente vivant une relation sadomasochiste avec un homme marié. Milena Agus réussit parfaitement à décrire des caractères, des vies, des dialogues oscillant entre candeur et violence, entre tendresse et démence. Un livre contrasté...

Fiche #737
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Françoise Brun

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Kim THUY

Ru
Liana Levi

11 | 143 pages | 18-02-2010 | 14.5€

Ru est le récit d’une jeune femme vietnamienne ayant émigré au Canada par les terribles boat people et qui trie aléatoirement dans ses souvenirs, des souvenirs nombreux tant la petite fille qu’elle était semble fine observatrice. Le récit oscille entre passé et présent, enfance et maturité, évocation familiale et universelle, douceur et violence, climat apaisé et guerrier... Un court récit poétique à la prose maîtrisée qui distille une douce violence aimantant le lecteur du début à la fin.

Premier roman

Fiche #718
Thème(s) : Littérature étrangère


Victor LODATO

Mathilda Savitch
Liana Levi

10 | 275 pages | 24-08-2009 | 20€

Mathilda Savitch est la narratrice, jeune adolescente qui du jour au lendemain voit son quotidien et son avenir totalement obscurcis ce qui provoque une rupture totale dans son évolution vers le monde adulte. A l’orée du livre, on ne connaît pas grand-chose sur le passé de Mathilda mais on apprend immédiatement que sa sœur Helene est morte écrasée sous un train. Mathilda laisse courir son imagination sur l’histoire de sa sœur, sur ses sentiments, ses amours, sur le déroulement de l’accident… L’adolescente est perdue, désespérée, elle oscille entre naïveté et perversité, gentillesse et méchanceté, sensibilité et cruauté mais cherche avant tout à attirer l’attention de ses parents totalement désorientés par ses réactions (même le paisible chien Luke de la famille subit ses écarts) eux-mêmes restant déboussolés par la perte de leur fille aînée (le couple tangue dans la tempête), et par ses amis quelque peu apeurés par ce qui lui arrive et par son comportement. Tout est prétexte à imaginer le pire, même l’ambiance de peur face au terrorisme est un terrain de jeu pour la petite. Un texte sans retenue sur cette adolescente en perdition particulièrement imaginative.

Premier roman

Fiche #637
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle


Inaam KACHACHI

Si je t'oublie Bagdad
Liana Levi

9 | 250 pages | 23-07-2009 | 20€

Née en Irak, Zeina fuit adolescente vers les USA avec ses parents, son père, présentateur de télévision sans histoire, ayant pourtant été accusé de conspiration contre le régime de Saddam Hussein et donc torturé. Ses grands parents maternels auxquels elle était très liée restent vivre quant à eux à Bagdad. Ecartelée entre les deux pays, les deux cultures, Zeina est cependant bien intégrée dans la société américaine, a un ami américain, tout en restant fière d’avoir su conserver sa langue maternelle, grâce à la lecture de poésies irakiennes et à la fréquentation d’un groupe d’amis irakiens, libanais et syriens. Reconnaissante aux USA d’avoir accueilli sa famille, elle se souvient avec fierté du jour de l’obtention de sa nationalité américaine, au contraire de sa mère, qui elle, a pleuré de tristesse ce jour là. Le lendemain du 11 septembre, hébétée, elle postule à un poste d’interprète arabe mais elle n’est pas retenue. A la déclaration de guerre contre l’Irak, elle renouvelle sa candidature. Encore Irakienne mais déjà Américaine, elle part à la fois dans l’idée de rembourser une dette qu'elle aurait envers les USA mais aussi pour aider les habitants du pays de ses racines. Elle débarque dans des conditions rocambolesques à Tikrit, dans un ancien palais de Saddam Hussein investi par les américains. Là elle va traduire des documents saisis, renseigner les militaires sur les habitudes de vie des habitants et servir d’interprète pour des interrogatoires de suspects, interrogatoires parfois musclés ou absurdes. Elle décrit le quotidien et les dangers de cette vie et surtout sa prise de conscience qu’elle « n’est pas dans la même tranchée que les habitants de ce pays » qui la regarde avec hostilité. Elle retrouve avec émotion sa grand-mère qui vit toujours à Bagdad, à qui elle aura honte d’avouer qu’elle travaille pour l’armée américaine. Celle-ci, très attachée à sa petite fille mais enrageant de son engagement, ne va pas hésiter à lui présenter les fils de son ancienne nourrice, pour essayer de la ramener dans le droit chemin, de « refaire son éducation ». Mais de prise de conscience du rôle ambigu de son armée, en chagrins de deuils elle rentre avec « un chagrin pareil à du miel raffiné - épais, poisseux et translucide », avec lequel il lui faudra apprendre à vivre. Un beau portrait d’un pays lacéré et d’une femme déchirée (le portrait de la grand-mère vaut aussi le détour) entre deux identités qui rend compte de la vie des Irakiens expatriés en Amérique, de leur relation fusionnelle avec la mère-patrie, une femme qui, sur le terrain, réalise l’impasse dans lequel se sont engagés les USA mais incrimine aussi les Irakiens qui n’ont pas su profiter de l’opportunité qui leur était offerte.

Premier roman

Fiche #610
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Khaled Osman, Ola Mehanna


Milena AGUS

Mon voisin
Liana Levi

8 | 52 pages | 07-01-2009 | 3€

en stock

Cette nouvelle inédite de Milena Agus d’une cinquantaine de pages met en scène une jeune femme solitaire, mère d’un petit garçon de deux ans silencieux et qui ne marche pas. La vie lui pèse et elle pense au suicide comme délivrance ultime en élaborant la méthode qui conduirait au suicide parfait. Cela devient sa préoccupation première jusqu’au jour où son voisin, beau, seul, père d’un petit garçon turbulent rentrera enfin dans sa vie. C’est par l’intermédiaire de ce petit garçon que les liens se tisseront, tranquillement, dans l’amitié et la complicité… Un joli texte tendre que le lecteur aimerait voir se poursuivre.

Fiche #497
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Dominique Vittoz, Françoise Brun

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Bertina HENRICHS

La joueuse d'échecs
Liana Levi

7 | 212 pages | 20-12-2008 | 9€

Eleni est femme de ménage dans un hôtel de l'île de Naxos où elle est née et a toujours vécu humblement, discrètement, au service de sa famille et de ses désirs, résignée ? pas si sûr... Un jour, dans une chambre, elle aperçoit un jeu d'échecs et est littéralement et immédiatement fascinée par tous ses pions noirs et blancs. Alors que les hommes s'adonnent au trictrac dans cette île, elle décide d'apprendre à jouer aux échecs avec l'aide de son ancien instituteur qui n'a pourtant pas conservé un souvenir très positif d'elle. Cependant, il l'aidera, la soutiendra et se rendra rapidement compte que cette passion et cette volonté feront d'elle une joueuse capable de gagner et surtout une autre femme, une femme qui saura affirmer son identité et sa personnalité. Il la fera se confronter à son ancien partenaire le pharmacien très sceptique initialement puis lui fera gravir un à un les échelons devant ce damier fascinant. Une île est un monde clos et tous les habitants seront rapidement au courant de cette passion venant perturber la vie familiale d'Eleni, son mari n'étant pas le premier à l'épauler ("Etre cocu aurait été plus supportable. Une trahison amoureuse, même inacceptable, pouvait être nommée. Il y a un code d'honneur. Alors que là, ce délire narquois le laissait impuissant."). Beaucoup regardent d'un mauvais œil une femme qui prend des initiatives et sort du carcan familiale… Bertina Henrichs montre qu'une femme simple, ordinaire par sa passion ("Le pion était la base du jeu, petit soldat serviteur, avançant tout droit vers son unique but, celui du blocage de l'armée ennemie ou de l'ascension sociale ") peut réussir à s'affirmer, à s'émanciper, à se libérer ce qui contraindra son entourage à la regarder différemment (même si cela n'était pas son but). Le lecteur suit avec tendresse ou admiration le parcours semé d'embûche d'Eleni qui malgré les difficultés ira jusqu'au bout. L'ambiance ensoleillée et paisible de cette petite île grecque accroit notre attachement à ce très beau texte éclairée par cette femme qui prend en main son destin et saura abattre quelques pions et autres murs.

Premier roman

Fiche #496
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Bertina Henrichs lus par Vaux Livres


Milena AGUS

Battement d'ailes
Liana Levi

6 | 154 pages | 20-02-2008 | 15€

Après avoir enchanté ses lectrices et lecteurs avec son ‘Mal de pierres’, Milena Agus nous offre à nouveau un portrait de femme, une femme indépendante et incomprise, à la recherche d’un amour (impossible ?). La côte sarde est au centre du roman : cette femme y possède un terrain et une maison très convoités qu’elle refuse de céder quitte à rester dans la pauvreté. Occupée à résister aux promoteurs, Madame multiplie pourtant les rencontres au grand dam de certaines… Une femme hors norme que nous fait découvrir sa jeune voisine, narratrice de quatorze ans. Un deuxième livre toujours aussi charmant sur les femmes, la différence et l’amour.

Fiche #361
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Dominique Vittoz

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Andreï KOURKOV

Le pingouin
Liana Levi

5 | 300 pages | 01-11-2007 | 19€

Victor a adopté Micha le pingouin du zoo de Kiev qui ne pouvait plus le nourrir (« J’ai pas de chance aves les femmes. J’en ai eu marre, j’ai pris un pingouin et je me suis tout de suite senti mieux »). Ce manchot royal cardiaque et dépressif rompt la solitude de Victor. Victor rêve d’être écrivain mais journaliste, il écrit des notices nécrologiques de personnes encore vivantes afin que son journal soit le premier à les publier le moment venu. Peu à peu, il perd toute liberté dans son travail : on lui choisit les personnalités à chroniquer, on lui impose des phrases à intégrer… Puis, peu à peu, les personnes concernées par ses chroniques disparaissent… Il évite de se poser des questions même s’il apprendra plus tard le fin mot de l’histoire… Humour glaçant et grinçant pour ce premier roman traduit de A. Kourkov. A (re)découvrir.

Fiche #317
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nathalie Armagier


Milena AGUS

Mal de pierres
Liana Levi

4 | 124 pages | 23-02-2007 | 15€

La narratrice nous conte l’histoire de sa grand-mère sarde née en 1913 et de sa famille. Jeune femme, elle est fantasque, rêveuse, et détonne au sein de sa famille et de sa communauté où montrer ses sentiments et sa joie est rare. Au contraire, elle vit et assume pleinement ses sentiments et ses émotions et ne craint pas de les extérioriser (« elle a pris sur elle tout le désordre… dans une famille le désordre doit s’emparer de quelqu’un parce que la vie est ainsi faite, un équilibre entre les deux, sinon le monde se sclérose et s’arrête »). Ses parents refusent de comprendre sa fougue, son envie de vivre et sa recherche de l’amour. A 30 ans, elle reste vieille fille et est mise à l’index. Quand certaines font des enfants, elle fait des pierres, atteinte du « mal de pierres », la maternité lui semble interdite. Pourtant, elle se marie en 1943 contre son gré avec un veuf de plus de 40 ans. Partie en cure sur le continent, elle rencontre l’amour dans les bras d’un autre malade, le Rescapé qui a perdu une jambe pendant la guerre. Elle le décrit avec admiration, subjuguée elle est en attente de leurs conversations et de leur écoute mutuelle. De retour de cure, elle met au monde le père de la narratrice qui deviendra un grand musicien : « Papa, aucune fille n’en voulait, et grand-mère en souffrait, se sentant coupable d’avoir peut-être transmis à son fils le mal mystérieux qui éloigne l’amour ». Il finit par épouser une jeune femme qui l’adore et la petite fille est confiée à sa grand-mère paternelle qu’elle apprendra à connaître. Elle comprendra que la rencontre du Rescapé marqua un tournant dans sa vie (« j’ai connu une grand-mère différente qui riait pour un rien »). Il faudra pourtant qu’elle attende la mort de sa grand-mère et la découverte du cahier noir à tranche rouge qu’elle tenait pour comprendre les clés de sa vie : « En fin de compte, que savons nous vraiment des autres ? ». Superbe.

Fiche #199
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Dominique Vittoz

Les titres de Milena Agus lus par Vaux Livres


Dan GEARINO

De toutes pièces
Liana Levi

3 | 377 pages | 21-08-2006 | 20€

Holly Hill petite bourgade du sud des Etats-Unis n'a pas encore oublié la guerre de sécession. L'opposition Nord-Sud perdure et les deux communautés Noirs-Blancs cohabitent malgré tous les préjugés influant encore sur les relations humaines et les comportements quotidiens. Un soir, une église brûle et le cadavre d'un Noir y est retrouvé carbonisé. La machine s'emballe immédiatement et la piste du crime raciste est privilégiée surtout que presse, police et justice ont sous la main un coupable idéal. Une contre-enquête est menée par un pompier local fraichement licencié qui reste insensible aux sirènes du racisme. Ironie et humour grinçant accompagnent cette enquête certainement bientôt sur vos écrans !

"Ils n'entendent que des préjugés depuis leur naissance, et quand ils deviennent grands, n'importe lequel est prêt à incendier une église noire s'il croit pouvoir prouver quelque chose"

Fiche #118
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle


Philippe DELEPIERRE

Crissement sur le tableau noir
Liana Levi

2 | 287 pages | 30-12-2005 | 18€

Itinéraire d'un prof exténué et écrasé par le système éducatif et son fonctionnement. Juan Vega fils d'immigré espagnol est prof de français et nous allons suivre son année scolaire. Il enseigne en particulier dans une 1ère S qui subit le français par obligation : c'est la dernière année ! Ils ne travaillent que ce qui est rentable... sauf une élève plus intéressée. Ce prof cherche à enseigner comme il pense, et non comme on veut lui imposer et les ennuis commencent ! On cotoie ses collègues, l'administration, les inspecteurs, petit monde impitoyable. Aucun des problèmes rencontré durant l'année scolaire n'est escamoté et le système sera le plus fort en menant à la démission.

Fiche #27
Thème(s) : Littérature française


Alessandro PIPERNO

Avec les pires intentions
Liana Levi

1 | 350 pages | 30-12-2005 | 20€

Alessandro Piperno nous propose dans son premier roman une galerie de portraits de la famille juive du narrateur Daniel : un grand-père superficiel aimant trop les femmes des autres, un oncle séduisant qui quittera l'Italie pour Israel, un père absent bourgeois adulant le luxe et les grands de ce monde, un frère plus doué, chaque personnage portant un sentiment de culpabilité. Daniel ne sait où se situer : la communauté juive lui "reproche" un parent non-juif et et les "non-juifs" le repousse le renvoyant aux origines de l'un de ses parents. Les tourments de Daniel dans ce monde et son impossibilité à séduire la belle Gaïa accompagnent cette chronique de la vie romaine. Un roman à grand succès en Italie.

Fiche #42
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Fanchita Gonzalez-Batlle

Les titres de Alessandro Piperno lus par Vaux Livres





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