« Les gens changent, mais très lentement, et pendant ce temps nous changeons, nous aussi, alors ça ne tombe jamais juste, c’est infernal. »
Julia Kerninon
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Un très long poème d’une grande douceur et mélancolie, une île au milieu du lac, une maison, un homme seul avec un rapport essentiel aux éléments, la nature, le Japon, avant la fin du monde, peut-être un rappel tardif que le bonheur était à portée de main, dans l’eau, dans l’air, la montagne, les arbres et nous l’avons laissé échapper, notre place n’est peut-être plus là. Un souffle particulier accompagne la lecture de cette prose poétique atypique.
Ecouter la lecture de la première page de "L'île du lac"Fiche #3012
Thème(s) : Littérature française
Darwyne est un enfant d’une dizaine d’année qui vit dans une modeste maison aux murs et au toit fragiles à la lisière de la forêt amazonienne. La maison se situe entre la forêt, la jungle et la ville. Comme lui. Il voit défiler ses beaux-pères successifs. Ils s’installent puis partent du jour au lendemain, sans prévenir... Le seul qui aime au-delà de tout, Yolanda, sa mère, c’est lui, il en est convaincu. Le gamin est différent, une malformation aux pieds, sa mère a dû se battre pour qu’il accède à une vie comme les autres mais il ne trouve pas sa place à l’école alors que dans la forêt… Une liaison intime, charnelle, une connaissance aiguisée des arbres, de la flore, de la faune, des sons, de l'espace… Dans la forêt, il est chez lui. Certains s’y perdent et y meurent, lui s’y déplace avec aisance, sans hésitation, de nuit comme de jour. Au moment où Jhonson, un nouveau beau-père s’installe, ni mieux, ni pire que les autres, débarque Mathurine, une employée de la protection de l’enfance, qui suite à une dénonciation, vient vérifier (pour la deuxième fois) les conditions de vie de Darwyne. Au cœur de la forêt, une relation particulière se noue entre Mathurine et Darwyne au risque de briser le fragile équilibre de la famille… Colin Niel nous dévoile page après page deux personnages principaux exceptionnels, Darwyne, ce gamin singulier transi d’un amour non partagé pour sa mère et la magique et puissante forêt amazonienne. Mathurine et Yolanda si opposées touchent également le lecteur qui quittera à regrets ces personnages en conservant une lueur d’espoir pour leur avenir : « L’histoire d’un enfant hors du commun, dotés de dons secrets. L’histoire d’un fils qui aimait sa mère à la folie, et qui aura tout tenté pour qu’elle l’aime en retour. L’histoire d’un petit humain devenu créature de la forêt, à la fois merveilleuse et monstrueuse. »
Fiche #2967
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Il est le Roi, elle est sa princesse. Il est le Roi de l’Archipel Loin-Confins et Tanah, sa fille, lui voue une confiance absolue, l’écoute avec passion et partage son imaginaire, ses histoires extraordinaires vécues comme réalité par la petite princesse : « Tanah ne cherche pas à savoir si ce que raconte son père est réel ou pas, vrai de vérité vraie ou simple pacotille. Il raconte, elle écoute, elle ne s’en lasse pas. Elle est pétrie de foi. ». Ces histoires, ce monde extraordinaire, l’amour partagé entre un père et sa fille, leur relation privilégiée marqueront à jamais Tanah et seront le ciment de sa vie d’adulte. Pourtant, assez jeune, une crise plus marquée, les rois sont parfois fragiles, et la petite fille se confrontera à la réalité de son père. Mais jamais elle n’oubliera complètement Loin-Confins, son Roi, ses rêves. Le Roi vieillira, la Princesse grandira mais restera toujours à ses côtés. Un conte avec une tendre relation entre un père et sa fille qui démontre la puissance de l’imaginaire et la place prépondérante de l’enfance dans notre vie d’adulte.
Ecouter la lecture de la première page de "Loin-Confins"Fiche #2585
Thème(s) : Littérature française
Ils ne sont que trois dans la famille : Louise, Anselme son père et Gary le chat aussi apaisant que violent avec les petits oiseaux. « Pacemaker » nous fait partager une de leur journée, une journée singulière, où tout semble se détraquer : le pacemaker d’Anselme s’affole et une prise d’otages a lieu dans une école. Les liens entre ces trois là sont forts. Anselme aux origines incertaines, son corps est sa mémoire, a su partager avec Louise son amour de la danse, art dans lequel s’expriment les corps, dans lequel les corps se touchent, se frôlent, racontent leur histoire, leurs rêves. Mais la danse est aussi une histoire de rythme comme la vie, comme les cœurs. Louise fait partie d’un groupe de danseuses, les Gazelles, qui doivent se produire autour d’un spectacle de danse orientale. Mais qu’est-ce que la danse orientale ? Les danseuses et danseurs sont-ils aussi orientaux ? Faudrait-il qu’ils le soient ? Néanmoins, la prise d’otages vient tout remettre en cause, tout bouleverser, et provoquer questionnements. Elle devient immédiatement un évènement, les médias s’en emparent et chacun a son avis, son explication. Les préjugés, les croyances resurgissent, les jugements rapides se forment, les accusations jaillissent, les identités et les origines affirmées et mises en cause. Un court roman lumineux, délicat et poétique qui nous rappelle que rien ne demeure figé et isolé et qui nous interroge avec sensibilité sur les notions d’identité, d’identité culturelle, de liens, d’origine, des notions au cœur de notre société et qui peuvent vite dériver vers des points de fixation archaïques et dangereux.
Ecouter la lecture de la première page de "Pacemaker"Fiche #2537
Thème(s) : Littérature française
Quand Louis, dix ans, apprend qu’il va passer une semaine de vacances avec sa grand-mère dans un coin perdu, en pleine forêt, sans télé, le vide, il frise la syncope ! En plus mémé Kalachnikov comme la surnomme les habitants du village voisin manipule mieux la baguette et sa canne que la tendresse ! L’enfer annoncé va se transformer en une aventure inoubliable. La mairie a décidé de construire une grande route non loin de la maison de mémé et de sacrifier la forêt qui l’entoure. Alors mémé, plus efficace qu’une meute de zadistes, n’est pas décidée à se laisser faire. Avec ses pouvoirs magiques, sa gouaille, ses convictions et sa canne, mémé Kalachnikov et Louis qui prendra sa part se lancent dans un combat qui semble néanmoins perdu d’avance mais mémé en a vu d’autres et Louis découvrira avec étonnement son passé ! Drôle et percutant, des dialogues francs et directs, pour les jeunes futurs révolutionnaires !
Fiche #2471
Thème(s) : Jeunesse
Deux classes de deux établissements scolaires bordelais et marseillais entament une correspondance. Pour l'initier, les enseignants proposent aux élèves de confectionneur (peut-être avec amour...) eux-mêmes un objet qu'ils enverront à leur correspondant. Comme d'habitude dans la collection Boomerang, deux histoires se répondent, et cette fois les deux volants décrivent ce que reçoit et confectionne Mathis le Marseillais et Camille la Bordelaise. Et parfois les cadeaux sont empoisonnés...
Fiche #2464
Thème(s) : Jeunesse
Les princes ont souvent toutes les qualités, les princesses le savent bien. Enfin, comme souvent, il y a la façade, le paraître et le reste, souvent moins joli, moins idéal. Guillaume Guéraud nous offre avec un brin d'espièglerie deux histoires en une qui nous révèle qui est vraiment le prince charmant si parfait ! Une première page décrit l'homme parfait et la seconde en noircissant quelques syllabes du même texte révèle la personnalité du petit prince ! Drôle et original.
Fiche #2331
Thème(s) : Jeunesse
Lorsque la sonnette retentit un soir, Armand ne s’attendait pas à voir Angelina, sa mamie devant l’entrée. Qui plus est avec sa valise ! Angelina ne supporte plus les papiers peints et pépé Hubert. C’est décidé, elle part, elle divorce et vient s’installer chez sa fille et son gendre. Mais Armand ne comprend pas : les parents, il l’a constaté à l’école, ça divorce, d'accord, mais les grands-parents, c’est impossible ! Alors avec son humour, sa naïveté et surtout son amour, Armand va œuvrer pour les retrouvailles heureuses de ses grands-parents !
Fiche #2323
Thème(s) : Jeunesse
Chrystal est sur la bonne voie, du moins lui semble-t-il. Brillante scolairement, elle achève son master en neurosciences. C’est une très belle femme qui ne laisse personne indifférent. Ses parents sont fiers d’elle. Néanmoins, il faut bien commencer à chercher du boulot : « … on apprend vite, lorsqu’on cherche du boulot, qu’on n’est pas la seule. Pour un poste ouvert, cinquante candidats se pressent au portillon. Dans le lot, il y a forcément quelqu’un de mieux que vous. Ce n’est même plus de la statistique, c’est la fatalité. ». Même le diplôme pose problème, « J’étais donc surdiplômée et inemployable… et en plus, c’était ma faute. » Alors, elle va accepter un emploi dans une entreprise internationale spécialisée dans l’information médicale qui gère des Call center spécialisés pour professionnels. Elle recrute principalement de jeunes surdiplômés restés sur le carreau, sans emploi. Ils sont brillants, savent travailler, durs à la tâche, et certains sauront résister à la pression… En effet, l’entreprise est passée maître dans l’art d’exploiter leur envie de travailler et leur peur de retomber dans le chômage sans moyen d’existence. Chasse à la prime, courbé l’échine, se taire, satisfaire le petit chef qui vous observe et finalement se laisser broyer en silence… Le récit est assuré par les connaissances de Chrystal qui se confient à un mystérieux enquêteur et retracent la descente aux enfers de Chrystal. Une variante aussi réaliste mais encore plus noire du « Paradoxe d’Anderson », un violent et efficace uppercut qui nous plonge au cœur de l’oppression du monde du travail et des nouveaux modes de management. On retrouve avec grand plaisir le rythme et la tension d’« Ubac », un récit dense, percutant, ramassé qui entraîne le lecteur dans une spirale vertigineuse dont il ne ressort pas indemne et n’est-ce pas ce que l’on demande à la littérature ?
Ecouter la lecture de la première page de "Elle le gibier"Fiche #2318
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Elliot n'en peut plus de regarder Lisa et de ne pas la comprendre. C'est l'amour fou mais il ne sait comment gérer sa relation. Peut-être sa soeur pourra-t-elle l'éclairer et l'aider. Ils semblent tellement différents, alors Elliot tel un Martien va tout tenter pour se rapprocher de son amoureuse. Tendre, drôle, parfois loufoque, on suit avec plaisir Elliot sur le chemin de ses premières rencontres.
Ecouter la lecture de la première page de "Elliot vient de Mars"Fiche #2315
Thème(s) : Jeunesse
Un récit polyphonique parfaitement construit dresse le portrait du disparu, de celui qui est parti sans crier gare. Et pourtant Tanguy savait crier ! Tanguy était un homme engagé depuis toujours, un homme de combat, un homme de conviction, sans concession, militant radical anti-fasciste, refusant l’autorité, le pouvoir et la domination : « il était parfaitement imprévisible et pouvait se montrer aussi doux que violent, aussi ouvert aux autres qu’introverti. ». Au moment de sa disparition, en août 2016, Tanguy travaille dans une superbe villa bourgeoise atypique comme jardinier d’un parc luxuriant et exotique. Or, un feu détruira cette propriété peu de temps après la disparition de Tanguy, laissant un corps et quelques cendres, les hypothèses de son rôle dans cette catastrophe restant ouvertes. Son entourage reste interdit devant cette disparition, le jour de l’anniversaire de Xavier, son compagnon de jeunesse et de militantisme, alors ils vont parler, de la trajectoire de chacun, de leurs amitiés et inimitiés, des non-dits, des jalousies cachées, des petits secrets, des renoncements (« Que reste-t-il en chacun de nous de nos adolescences ? »), des petites lâchetés, car évidemment, même au cœur des barricades, chacun peut avoir ses petites contradictions… Ils ont tous la quarantaine, se sont tous levés contre la société, gardent un certain dépit envers elle, quelque soit la place qu’ils ont su ou pu y trouver alors le bilan de cette génération permettra-t-il de lever l’énigme de ce départ, de choisir entre victoire ou défaite ?
« Nous autres révolutionnaires sommes des idéalistes, des intransigeants. Nous sommes de ceux qui ne réclameront rien mais prendront tout. »
Fiche #2145
Thème(s) : Littérature française
Du 8 au 14 juillet, sept jours pour découvrir un trio amoureux qui interroge le lecteur et continue de l’interroger après avoir achevé le roman : où est l’amour ? où est le coupable ? Samuel dirige une boîte de nuit à l’ancienne, comme il en reste quelques-unes, au bout d’une zone industrielle d’une ville de Normandie. Mais il est usé, comme son établissement, et aimerait bien partir, rebondir. Sarah est toujours disponible pour Samuel. Son passé douloureux lui pèse, mais elle vient régulièrement tenir les vestiaires de la boîte et occuper le lit de Samuel. La relation est trouble et se retrouve perturbée par l’arrivée du troisième larron : Rodolphe fut le mari de Sarah et l’ami de Samuel. Il a quitté, le croyait-il, ce monde après un drame terrible qui les a touchés il y a quinze ans. Mais ce fait divers refait surface et le (ou les) rattrape. La tension est palpable et permanente, l’ambiance brumeuse. Les relations au sein de ce trio sont également obscures, qui manipule qui ? qui est le responsable ? qui aime qui ? qui réussira à partir ? La trame du roman dévoile progressivement le second plan, le passé, qui continue d’étouffer ce trio glauque, désespéré et peu engageant jusqu’à l’explosion finale !
Ecouter la lecture de la première page de "Rien à voir avec l'amour"Fiche #2143
Thème(s) : Littérature française
Fabienne Juhel nous convie à une rencontre à l'écart d'une station balnéaire de la côte nord bretonne avec Jeanne Devidal (1908-2008) surnommée « la folle de Saint-Lunaire ». Elle mêle le récit de l’histoire de la vie de cette femme singulière avec un dialogue avec Jeanne. On apprend certains épisodes de sa vie, ses chavirements, Fabienne Juhel choisissant de laisser, à l’image du personnage, des zones d’ombre ; tout n’est pas dévoilé, un mystère continue de régner. Cette ancienne factrice vécut en marge, à côté du monde, dans sa maison, dans le vent, ouverte sur la mer avec ses animaux, ses Invisibles, son tilleul, son mirador : les deux intriguaient ou choquaient tout autant. Une maison digne du Facteur Cheval, de bric et de broc, réparée, recousue, collée, agrandie. Une forteresse, l’extérieur n’y rentrera pas et saura la rejeter sans retenue : « Tu aimes le silence et ils sont le bruit. Tu aimes la solitude et ils sont la masse, le nombre, comme pour les lapins. Tu préfères te tenir immobile sur la frange des nuages ; ils sont le mouvement. Alors, la femme se terre derrière les murs, mille-feuilles de parpaings, de briques, de cageots et de boîtes de conserve englués dans le ciment. Maison tanière. Forteresse. Bunker. Carapace. » Fabienne Juhel, aidée par son écriture toujours aussi maîtrisée, addictive et envoûtante, réussit à nous faire partager sa passion pour Jeanne Devidal. Comme dans ses précédents romans, on retrouve avec plaisir La Bretagne, les renards, l’eau, l’océan, le vent, la folie, et un nouveau portrait de femme brutalisée et chavirée par le monde qui lui-même ne semble pas avoir conscience de son propre chavirement.
"Vieillir te fait remonter l'enfance en bouche."
Fiche #2136
Thème(s) : Littérature française
Caroff est échoué sur la rade de Brest. Seules sa femme et sa fille le maintiennent à flots. Il n’a plus de bateau et ses collègues du port ne veulent plus entendre parler de lui. Ils n’ont pas oublié son dramatique accident et le jeune mort resté au fond de l’océan. Caroff pense avoir trouvé la solution en acceptant de participer à un trafic qui passe par un retour sur la mer. Deux ou trois expéditions, des enveloppes avec du liquide et il pourra enfin partir avec sa famille et démarrer une nouvelle vie. On aimerait tant que ce soit possible… Un beau texte, bien noir, très marin qui offre un portrait des hommes animant le port et de beaux personnages : 180 et Yann deux petites frappes qui viennent pour encadrer Caroff, Brieuc qui semble repartir sur de bons rails avec son entreprise de taxi maritime, Delmas trafiquant basique, dangereux et sans humanité, Josette et René un vieux couple attendrissant sur le départ. Il ne vous reste plus qu’à monter sur le bateau pour goûter aux embruns et apprécier cette écriture, vous ne le regretterez pas !
Premier roman
Fiche #2113
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Un jeune homme est installé dans la maison de vacances de ses parents située en bord de mer, la haute saison est finie, il est seul, à part. Comme d’habitude, il se sent isolé, entraîné par un glissement sans fin, glisser ou chuter, mais toujours tomber : « C’était une amertume qu’il ne parvenait pas à contenir, à la fois une haine et une envie de pleurer, mais il ne savait pas pourquoi. » Il ne sait pourquoi, mais c’est inéluctable, une douleur qu’il ne peut surmonter ni maîtriser, une sensation de vide, de trou noir qui l'aspire. Le silence l’a envahi, les mots ont disparu. Mais un billet de train a été déposé sur la table. Pour la fête des mères, il va, il doit les retrouver tous. Sa mère, son père, sa sœur. Il revoit le regard de sa mère, froid, sans sentiment, obsédant, et le sourire constant de sa sœur. Il se rappelle le regard des autres sur lui et n’y a jamais détecté d’amour. Un très court texte douloureux et émouvant à l’écriture subtile, sobre et poétique, qui plonge au plus profond d’un jeune homme qui reste tragiquement en dehors du monde.
Ecouter la lecture de la première page de "Le funambule"Fiche #2064
Thème(s) : Littérature française
Lorsqu’une jeune femme débarque au commissariat et demande à le rencontrer, Manuel Ferreira est loin de se douter qu’il est sur le point de vivre un dangereux retour dans le passé. Il est vite sensible aux charmes d’Adèle Lemeur, chercheuse en médecine, et la photo qu’elle lui montre ne change rien ! Il s’agit de Marie Moineau, l’institutrice qu’il n’a jamais oubliée : elle est morte, assassinée, une balle dans le dos, dans sa classe. Et Manuel était dans la salle de classe. Néanmoins, il n’en dit rien à Adèle et accepte de l’aider dans son enquête, une enquête sur un meurtre mais aussi, sans qu’elle le sache, une enquête sur sa famille, et toute famille a ses secrets bien gardés…
Ecouter la lecture de la première page de "Assassins d'avant"Fiche #2029
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Pierre a été reconnu bipolaire dès l’âge de 20 ans. Il séjourne régulièrement dans des établissements spécialisés et retrouvent ses frères de la nuit. Il les connaît tous et les médecins ont pris l’habitude, lui le journaliste de l’Humanité, de lui adjoindre Lucas, un financier. Conscients de leur état, ils peuvent en plaisanter et Lucas a l’humour dévastateur et l’ironie facile notamment concernant leur différence de points de vue économique et social. Son père continue de l’aider, de le soutenir tendrement et lui rend visite régulièrement ce qui incite Pierre à évoquer ses origines et sa terre. Il est issu d’une famille cévenole, ancrée dans sa région, dans son village capable de vivre quasiment en autarcie. Son père est garde-chasse mais un garde-chasse qui aime la nature, les arbres, et la poésie. Pierre développe un sentiment de culpabilité récurrent, d’avoir abandonné ce monde, de l’avoir délaissé et d’avoir donc participer à son effondrement. Car, ce monde se meurt, sa disparition approche, et Pierre ne peut l’accepter. Comme il ne peut accepter les discours des élites bourgeoises auxquelles appartient sa femme et sa famille. Pierre est bipolaire mais c’est aussi un être entier, écorché vif qui ne peut accepter les injustices, la bien-pensance et l’hypocrisie, et cela produit donc un mélange détonnant : Pierre ne peut jamais se retenir très longtemps ! Un récit autobiographique sous forme de cri, qui ne cache pas la violence prête à jaillir, qui nous parle aussi du monde médical psychiatrique au cœur du quotidien de Pierre, de feu la paysannerie mais aussi de sa vision du monde.
Premier roman (récit)
« C’est simple, le monde, c’est pas complexe, comme racontent un paquet de connards en permanence. Il y a les dominants, vous voyez, et il y a les dominés… et il faut juste choisir son camp. »
Fiche #1999
Thème(s) : Littérature française
Danielle, 70 ans, est une ancienne neurologue appartenant à une famille de scientifiques. Elle accueille les siens chaque été dans sa villa non loin de Sanary, notamment son fils médecin psychiatre et son petit-fils élève en prépa évidemment brillant et promis à un bel avenir. Le mot émotion a été effacé par la famille, chez ces gens là, tout est en retenu, en maîtrise. Ces gens savent que tout peut s’expliquer scientifiquement, froidement, du fait le plus anodin au sentiment le plus extrême. Alors ne nous laissons pas aller… froideur et décence, sans jamais laisser transparaître ses sentiments… Mais cette année, tout change : Danielle a embauché une jeune employée de maison, Prisca. Personne ne sait grand-chose de cette jeune femme étrange et souriante. Elle les attire, les bouscule, les provoque et va les révéler à eux-mêmes. Elle les contraindra à se questionner sur eux-mêmes, sur leur passé, leur vie et leur avenir. Une petite piqûre finalement bien aimable qui les incitera à réagir, à se réveiller, à affronter le danger de la vie en sortant de celle formatée et sans surprise dans laquelle jusqu’à maintenant ils s’isolaient et dont ils se contentaient fièrement.
Ecouter la lecture de la première page de "Une mer d'huile"Fiche #1994
Thème(s) : Littérature française
Blaise est une terreur au collège. Il frappe sans raison, choisit un victime au hasard et frappe toujours et encore pour faire mal. Il a sa botte secrète, « Ba-Ba-Bam », trois coups de poings enchaînés, dans le ventre. La victime s’écroule. A chaque fois. Blaise ne parle pas, son moyen d’expression, c’est la violence. Blaise est seul et en colère, a la haine, contre le monde entier mais contre lui aussi. Pourquoi cette colère ? Pourquoi ces cauchemars qui lui font peur, lui qui ne craint personne ? Le narrateur le tutoie, donc le suit, pas à pas, bagarre après bagarre, et le pousse dans ses retranchements pour qu’enfin il dévoile ses failles. Un texte aussi court que percutant sur un ado d’aujourd’hui à la dérive qui touche et émeut.
Ecouter la lecture de la première page de "Des poings dans le ventre"Fiche #1930
Thème(s) : Jeunesse
La couverture semble entraîner le petit lecteur vers une sombre histoire et une atmosphère pesant. Des découpes sur chaque page le confirment. Un monstre paraît s’être installé dans la maison et cela va être terrible ! Et pourtant, et pourtant, que nenni ! Jean Gourounas nous offre une très belle surprise, fraîche et colorée et immédiatement une deuxième lecture s’impose !
Fiche #1917
Thème(s) : Jeunesse
Le narrateur ne sait pas grand-chose de son arrière-grand-père, Raoul H.. Sa famille en parlait rarement, et peu d’informations filtraient : « C’était un monde où les vivants étaient sévèrement gardés par des ombres gigantesques. », ombres des adultes, ombres du passé, ombres des morts. Et puis le narrateur comme le lecteur, dès les premières pages, découvre le secret qui entoure l’existence de Raoul : il fut administrateur provisoire pendant la seconde guerre et s’occupa donc de la spoliation des biens juifs, de récupérer leurs biens, au service de l’Etat évidemment, il ne faisait donc que son devoir... Mais le narrateur ne se contente pas des silences de sa famille, « Tu dois prendre de la distance avec tout ça, et tu verras c’est beaucoup plus simple après. », et choisit d’enquêter dans la mémoire familiale et aux Archives, d’aller au bout, de percer les silences et non-dits, pour la vérité et pour son frère, hanté par la Shoah, qui s’est suicidé. Peu à peu, l’ombre de Raoul devient plus marquée, et l’homme prend forme avec toute son horreur. Alexandre Seurat nous offre un deuxième roman tourmenté, noir, déstabilisant, à la construction singulière oscillant entre rêve, enquête, analyse historique, procès fictif. Très fort et nécessaire !
Ecouter la lecture de la première page de "L'administrateur provisoire"Fiche #1836
Thème(s) : Littérature française
Bertrand Berger-Lafitte est l’héritier d’une propriété de Cognac en 2011. L’exportation est importante pour son commerce et le Japon primordial. La catastrophe nucléaire au Japon marque le début des catastrophes pour Bertrand et son entreprise. Les cours sur les bourses mondiales s’effondrent, sa fille multiplie les provocations et tombe enceinte d’un ouvrier syndicaliste, les trahisons se multiplient au conseil d’administration avec à la tête du complot son ex-femme. Il trouve ses seuls moments de calme et sérénité auprès de son chauffeur, Eddy, personnage atypique et intrigant mais aussi au côté d’un faon grâce auquel il retrouve quelques sensations de son enfance. Lorsque Eddy disparaît à son tour, son monde s’écroule… La vie de riche propriétaire de domaine du Cognac peut être terrible, nous compatissons !
Ecouter la lecture de la première page de "Sous la vague"Fiche #1820
Thème(s) : Littérature française
Prune et Merlin viennent de s’installer à la campagne, ils ont trouvé la maison de leur rêve, le bonheur les attend après quelques travaux naturellement. Merlin est dessinateur de BD, une série de treize volumes dont le personnage principal est inspiré de son meilleur ami, Laurent et qui a rencontré son public et le succès, et illustrateur de la grande encyclopédie des oiseaux. Et puis, première tuile, Laurent, son pote, son inspirateur, meurt,. Au-delà de la tristesse, cette disparition l’interroge sur son art, son œuvre. Quel avenir pour Jim Oregon, le héros de sa série ? Et si en outre, Laurent, de manière posthume, s’en mêle, tout se complique, « Je n’ai jamais pu bosser sous la contrainte… ». Marie-Sabine Roger nous entraîne avec bonheur à la rencontre de sa nouvelle tribu avec comme héros principal, Merlin, cet enchanteur moderne qui nous fait partager, entre fiction et réalité, avec sa gouaille, sa verve, son humour et sa sensibilité, le quotidien d’un écrivain qui sait « changer la vie des gens ». Sans détour, il nous confie ses réflexions intimes sur la création, sur l’écriture et l’imaginaire, sur les personnages de fiction leur liberté et leur force, sur le pouvoir de l’écrivain, sa relation avec ses personnages, sur les lecteurs et les éditeurs... Drôle, vif et vivant, et toujours aussi humain, Marie-Sabine Roger aime clairement ses personnages et nous aussi !
« Les morts ne sont pas tristes, il n’y a pas de raison que les vivants le soient. »
« Ca fait toujours du bien d’arrêter d’être con. »
« On peut croire que le temps passe mais c’est nous qui passons, pour ne plus revenir. »
« Ils font encore confiance aux hommes politiques. Cons comme des poussins qui voteraient Renard. »
« Les lecteurs… Mettez une apostropher, on entend ‘‘l’électeur’’. Ce n’est pas un simple jeu de langue, une pirouette. On est lu parce qu’on est élu. C’est le lecteur qui fait l’auteur, et pas uniquement l’inverse. »
Fiche #1794
Thème(s) : Littérature française
Estelle quitta les foyers de la DDASS pour un poste de préparatrice en pharmacie dans une vallée alpine et surtout dans le village bien nommé Val Plaisir, une petite station où elle se sentit chez elle immédiatement d’autant plus qu’elle tomba rapidement amoureuse du beau Jérémy, le patron du bowling local. Ils vivaient dans le bonheur parfait notamment depuis que la petite Lilas était née. Hormis l’arrivée des loups dans la vallée, calme et sérénité étaient au programme de chaque journée, l’entente parfaite que vint troubler l’arrivée inattendue de Nadia, sœur jumelle de Jérémy de retour après quelques années des Etats-Unis où elle était partie brutalement et dont il n’avait jamais parlé. Immédiatement, la complicité entre les deux sera criante voire trouble, relation fusionnelle exclusive. Nadia demeure distante et froide avec Estelle et Lilas, la tension s’installe et quelques évènements inquiétants viennent bouleverser Estelle qui prend peur. Que cache Nadia ? Qui est-elle vraiment ? Que vient-elle chercher ? Pourquoi Jérémy lui avait caché son existence ? Estelle frise-t-elle la paranoïa ? Le séjour se prolonge, les questions se multiplient, le malaise envahit la maison, l’angoisse croît, et lorsque l’on touche à son petit, même une agnelle peut se transformer en louve et « Comme une louve, je défendrais mon petit jusqu’à mon ultime goutte de sang »… Tension extrême, trois personnages plus complexes qu’il n’y parait initialement et parfaitement rendus, un roman noir dangereux, une fois ouvert, il est impossible de le refermer ! Efficacité totale !
Ecouter la lecture de la première page de "Ubac"Fiche #1783
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Et que celui qui a soif, vienne - un roman de pirates
Le Rouergue
60 | 480 pages | 08-02-2016 | 21.8€
Depuis quand n’avez-vous pas lu un romain d’aventures maritimes et de pirates ? Pour beaucoup, ce type de lecture reste un lointain souvenir et Sylvain Pattieu choisit étonnamment de nous rafraîchir la mémoire. Il nous fait monter à bord de trois bateaux, un négrier, un vaisseau pirate et un navire marchand, qui voguent sur les mers et leurs équipages seront certainement amenés à se croiser... A l’époque, le commerce ne peut se passer de la mer et des bateaux, il se développe déjà vertigineusement et des grandes sociétés ou organisations trustent l’activité et tirent profit de cette première mondialisation. Certains refusant cette vision du monde et de l’homme choisissent une autre utopie et hissent le drapeau noir. Sylvain Pattieu, avec une vision toute romantique de ces hommes bigarrés d’origines et de caractères divers, nous relatent leur quotidien, leurs trajectoire et destin, tout y est : des combats et des morts, du vent et des embruns, des femmes et des hommes, des abordages et de l’aventure, de l’amitié et de l’amour, de la fidélité et de la trahison, de l’oppression et de la liberté, des thèmes toujours d’actualité ! En outre, si le lecteur vient à somnoler lorsque le vent se fera calme et la voile loin d’être bordée, Sylvain Pattieu a trouvé une méthode originale plus efficace qu’un coup de sabre pour le réveiller. Revigorant !
Ecouter la lecture de la première page de "Et que celui qui a soif, vienne - un roman de pirates"Fiche #1753
Thème(s) : Littérature française
Attila, un prénom qui évoque immédiatement la guerre, et Julia Kerninon choisit d’y adjoindre l’amour. Attila, rude Hongrois, la cinquantaine, a toujours connu la galère, travaille la nuit et adore peindre. Puis c’est La rencontre avec son opposé, l’âge, l’origine sociale, tout les sépare. Theodora, vingt-cinq ans, Autrichienne, fille unique de l’un des plus grands chanteurs d’opéra de Vienne, riche et cultivée, gâtée par la vie sans trop la connaître. Rencontre impossible, et pourtant. Telles les relations chaotiques entre leurs deux pays, Theodora et Attila vont engager le combat et apprendre à partager leurs vies. Attila, le guerrier qui a engagé le combat contre Theodora, contre les autres mais aussi contre lui-même, sera obligé de reconnaître qu’il apprend de Theodora et déposera définitivement les armes. Julia Kerninon, experte en art de la guerre, décrypte les stratégies, les avancées et reculs, les victoires et défaites de chaque partie, observe avec précision les mouvements de l’amour, les vagues qui animent cette relation. Après « Buvard », belle confirmation d’une grande maîtrise.
« …la vérité ne se répartit pas exclusivement entre la parole et le silence, entre ce qui est dit et ce qui est tu, mais elle occupe d’abord et surtout les territoires immenses et sans nom qui les séparent. »
« …l’amour rappelle qu’il y a des frontières et qu’on ne les franchit pas impunément. »
« Tout le monde réécrit l’histoire. L’histoire, c’est la réécriture. »
Fiche #1739
Thème(s) : Littérature française
Gilda a rejoint depuis peu le camp des divorcées ! Une semaine sur deux, elle retrouve son fils Trévor. Elle est bouleversée par cette séparation qui lui offre néanmoins une certaine liberté, et elle compte bien en profiter ! Initialement actrice, elle se dit maintenant ou plutôt, elle se pense, écrivain. Et elle y met de la conviction et de l’application ! Elle est aidée par Philomène, une ancienne éditrice, qui tente d’apporter de l’aide aux chômeurs « décidés à emprunter le chemin sinueux de la littérature. ». « Au feu, Gilda ! » nous fait donc partager le quotidien d’une femme représentative de notre époque avec fraîcheur et humour et surtout, Géraldine Barbe a trouvé une forme singulière qui renforce la vivacité du texte et emmène ainsi le lecteur aux côtés de Gilda.
Ecouter la lecture de la première page de "Au feu, Gilda !"Fiche #1734
Thème(s) : Littérature française
Quand on a un grand-père qui a défendu la France et combattu dans les tranchées en 14 puis a été raflé par cette même France et assassiné en Algérie, un jour ou l’autre, ce souvenir s’impose et Ahmed Kalouaz, prolongeant son travail de mémoire, devait évidemment nous le présenter. Il le fait à l’occasion d’un nouveau séjour hospitalier propice aux souvenirs et aux bilans : le récit est succinct, débordant d’émotion, de tendresse et de tristesse, mais c’est aussi un vibrant hommage à la langue, à la poésie et aux mots. En parallèle, Ahmed Kalouaz nous fait partager son questionnement face au destin de son grand-père et le chemin que lui-même a parcouru depuis son enfance. Il évoque son choix de combattre et d’émouvoir avec les mots, ce qui le conduira jusqu’à une révolte apaisée. Il n’oublie pas de rendre humblement hommage à ses guides et maîtres et il le fait dans une langue sublime avec une poésie évidente, parfaitement rythmée contrairement à la tachycardie qui le bouscule.
« La vie, c’est cette idée un jour d’avoir voulu faire chanter les mots pour rattraper le temps perdu ou, oubliée dans des famines anciennes, donner la parole à des générations de muets. »
Fiche #1733
Thème(s) : Littérature française
Deux histoires qui n'en font qu'une (collection Boomerang). Max et Léo sont jumeaux, l'un est doux, calme, attentif et le second est plus remuant... Mais ils sont prêts à échanger leur casquette pour une journée et se mettre dans la peau de l'autre !
Fiche #1701
Thème(s) : Jeunesse
Noé attendait ce jour avec impatience, c'est l'anniversaire de sa mère, et il est tout heureux de lui faire un beau cadeau. Il a fabriqué une boîte à trésor et pendant que sa mère travaille, il décide de sortir de la maison et d'aller à l'aventure pour remplir sa boîte de plein de belles choses. Mais il trouve sur sa route un petit chat qui l'emmène vers d'autres chemins qui le mèneront à la rencontre de... sa maman ! Un petit texte plein de tendresse et de douceur.
Fiche #1702
Thème(s) : Jeunesse
Marine CARTERON
Les autodafeurs, Mon frère est un gardien, tome 1
Le Rouergue
54 | 325 pages | 16-05-2015 | 14€
Auguste n’a guère le temps de se remettre de la mort de son père dans un accident de la route plus que douteux... Immédiatement après le drame, il part en catastrophe avec sa mère et sa petite sœur autiste, Césarine, s’installer dans la maison de ses grands-parents. Rapidement, la thèse de l’accident s’effondre et Auguste apprend son père a été assassiné par les Autodafeurs et se retrouve alors au cœur d’un affrontement entre la Confrérie, « gardiens de la liberté », à laquelle appartiennent son père et son grand-père et cette société qui durent depuis l’Antiquité ! L’enjeu est de taille : les livres et le savoir. Une lutte sans merci. La Confrérie est attaquée de toute part et Auguste s’aperçoit que son père l’a préparé depuis longtemps pour prendre la relève. L’innocente Césarine ne restera pas en reste dans ces aventures ! Des personnages singuliers, vifs, sympas, de l’aventure, de l’action, du suspens, du mystère, de l’humour, du rythme, alors pourquoi se priver ?
Premier roman
Fiche #1637
Thème(s) : Jeunesse Littérature française
Hannah et sa famille emménagent dans un grand immeuble tout neuf baptisé en grande pompe Hector. La famille est heureuse, Hannah découvre les recoins de son appartement mais aussi de l'immeuble. Seul souci, sur la terrasse, la petite ressent le vertige. Mais ce n'est rien par rapport aux évènements futurs. Hector, sans raison apparente, se met à trembler et expulse quelques objets. Les tremblements restent inexpliqués mais c'est sans compter Hannah et son amie Louise qui trouveront un moyen radical et original pour soigner Hector !
Ecouter la lecture de la première page de "L'immeuble qui avait le vertige"Fiche #1631
Thème(s) : Jeunesse
Konnichiwa, Martin ! - Salut, Hikaru !
Le Rouergue
52 | 48 pages | 03-05-2015 | 6€
Deux nouvelles histoires de la collection Boomerang qui abordent la découverte de l'autre et de la différence par le biais des correspondants (deux petits Savoyard et Japonais). Toujours avec autant de tact, de délicatesse et de justesse.
Fiche #1632
Thème(s) : Jeunesse
Rachel CORENBLIT
Quarante tentatives pour trouver l'homme de sa vie
Le Rouergue
51 | 190 pages | 02-05-2015 | 18€
A travers quarante tableaux, Rachel Corenblit dresse le portrait d’une femme proche de la quarantaine à la recherche de l’âme sœur mais aussi un bilan des rapports hommes-femmes. Lassée de sa solitude, Lucie, institutrice à Toulouse, laisse libre cours à son imagination pour trouver un compagnon. Recherche obsédante, propice à l’humour grinçant et corrosif, état des lieux parfois pathétique, les comportements classiques sont passés en revue dans tous les cadres (familiale, amicale, professionnel…) et toutes les situations sont bonnes (ou pas) pour provoquer rencontres et ouverture éventuelle ! Le ton est direct, vif, piquant, un texte particulièrement rythmé entre rires et pleurs.
Premier roman
Fiche #1630
Thème(s) : Littérature française
Maria Salaün était une superbe petite fille. Une chevelure flamboyante, trop flamboyante peut-être, rouquine, elle est rejetée telle une sorcière dangereuse et à éviter, d’ailleurs ne serait-elle pas responsable de la mort en couche de sa mère ? Elevée par son père, elle travaille avec lui dans une auberge et c’est là, après avoir repoussé Antoine son ami d'enfance et sa demande en mariage, qu’elle rencontre un officier allemand et l’amour. Un amour plus fort que la guerre. Mais, dès la fin du conflit, Antoine et ses sbires reviennent la voir elle, la putain, pour lui faire payer cette « faute ». Assise sur la chaise n°14, sans baisser les yeux, vêtue de la robe de mousseline blanche de sa mère et pieds nus, telle une fée intouchable ou un ange inaccessible, elle accepte sans rien dire cette honteuse épreuve et reste de marbre pendant cette violente tonte sans laisser poindre le moindre sentiment (« C’était la tête nue d’un oiseau déplumé aux yeux fixes et graves. »). Elle est marquée à vie, n’oubliera jamais ce moment, y pensera à chaque instant, mais elle ne fera pas ce cadeau de le montrer aux personnes venues assister à cette condamnation. Tondue par son ami d’enfance devant une assistance (dont deux GI noirs) impassible. Elle dénombre six bourreaux qui participent de loin ou de près à cette ignominie. Mais la honte n’est pas de son côté, et elle saura le leur rappeler : « Montrer à tous que la honte n'était pas que de son côté. Que la honte n'était pas son souci, mais qu'elle deviendrait le leur, après. ». On retrouve avec grand plaisir le style précis et travaillé comme le talent de conteuse de Fabienne Juhel qui manipule toujours aussi parfaitement le(s) symbole(s) et magnifie invariablement la nature bretonne. Elle nous offre cette fois un superbe portrait d’une femme libre et volontaire qui saura dire non, et nous parle notamment de la folie de la guerre, du pardon et d’humiliation.
Ecouter la lecture de la première page de "La chaise numéro 14"Fiche #1610
Thème(s) : Littérature française
Le nom de Violette Nozière n’a pas été oublié, cette jeune femme qui pour obtenir plus rapidement sa liberté, quitter un monde qu’elle exécrait, a choisi le meurtre, un parricide réussi. Violette Nozière deviendra sujet de discordes, célébrée par certains, haïe par d’autres… Raphaëlle Riol choisit de la rencontrer pour nous rappeler ce destin tragique dans les années 30. Au cours d’un va-et-vient maîtrisé et permanent entre fiction et réalité, une amitié littéraire certainement envahissante se noue entre la criminelle et l’auteure qui face à cette rencontre est amenée à s'interroger sur le processus d'écriture. Original et inventif.
« Il n'y a pas de « personnages de papier ». Ceux qui vous soutiendront le contraire sont des universitaires. Un personnage, ça vit. Ça vous suit. Partout. Ça suscite des bonheurs, ça vous crée des soucis, ça vous fait partager les siens. Ça vous change une existence. »
Fiche #1596
Thème(s) : Littérature française
La licorne invisible - Le roi des fous
Le Rouergue
48 | 46 pages | 11-02-2015 | 6€
Encore une petite pépite dans la collection Boomerang. On y rencontre un grand-père amoureux des oiseaux prêt à tout sacrifier pour eux, un albatros bien éloigné de son domicile habituel, un vieux sage solitaire, deux soeurs téméraires, une corne de licorne et beaucoup de tendresse !
Fiche #1589
Thème(s) : Jeunesse
La femme d’Antoine Piazza, en 2010, suite à un accident stupide, se retrouve plongée dans le coma, allongée sur un lit d’hôpital de Tours, proche de la Loire. Antoine et sa fille la veillent ( « Le corps de Camille… Étendu sur le lit, il n’était pas une compagnie, à peine une présence. ») et ce récit nous raconte avec mesure et sensibilité ces moments. Antoine Piazza observe, suggère, fait ressentir, dans une atmosphère feutrée, calmement, avec douceur et mesure. Il nous parle du monde hospitalier et de son personnel, des malades et de maladies, de la maison des Parents, de sa femme, de sa fille, de dignité, avec la mort qui rode autour. Il nous parle de ses doutes et de ses inquiétudes mais aussi de ses espoirs. Il nous parle de ce corps immobile devenu étrange et étranger, sans douleur, absent. Antoine Piazza a trouvé le ton juste pour nous faire part de cette épreuve, nous faire appréhender avec délicatesse, sans pathos, sans cris ni pleurs, ses sentiments, ses peurs et son espoir de voir ce corps reprendre vie.
Ecouter la lecture de la première page de "Tours de garde"Fiche #1581
Thème(s) : Littérature française
Elliot est l’élève parfait. Pas une bêtise, jamais de retenue. Le petit chouchou de Madame Motul, son instit, ce qui fait qu’il n’a pas que des amis dans la cour de l’école ! Et puis, un jour, pour que la nouvelle, la belle Lisa, le regarde enfin, Elliot se prend pour un footballeur, frappe dans un ballon, et badaboum, une vitre de la classe du directeur vole en éclat ! Punition, une première ! Et c’est le début d’une grande mutation, Elliot découvrira bientôt qu’il a des super pouvoirs, des amis et peur de rien !
Ecouter la lecture de la première page de "Elliot, super-héros"Fiche #1568
Thème(s) : Jeunesse
Un immeuble, quatre personnages et un chat, et les chats sont malicieux… Dans une chambre, Sofiane se sent bien seul avec son plâtre. Seul une infirmière et un chat errant le visitent périodiquement et par la fenêtre, il observe une gamine avec qui il aimerait bien devenir ami. Il a alors l’idée géniale de se servir du chat comme messager et les deux commencent de faire connaissance, enfin presque… Au rez-de-chaussée, une vieille dame vit seule et ne souhaite rencontrer personne, ni le vieux monsieur de l’appartement d’à côté et même pas un chat errant qui tente de s’installer chez elle. Mais parfois les quiproquos suscitent des rencontres inattendues… Encore un excellent texte de la collection « Boomerang » à découvrir.
Ecouter la lecture de la première page de "Chat par-ci - Chat par-là"Fiche #1562
Thème(s) : Jeunesse
Elise FONTENAILLE-N'DIAYE
Ziza dans l'oasis - Zizou au désert
Le Rouergue
44 | 48 pages | 07-11-2014 | 6€
en stockZizou est un petit fennec issu d’une famille nombreuse mais c’est le plus intrépide. Alors quand il croise un djinn qui lui propose de partir à l’aventure et d’aller voir d’un peu plus prêt les humains qui habitent non loin sa grotte, Zizou n’hésitera pas longtemps… Ziza est une petite fille qui reste au village et regarde avec envie son frère adoré partir, toujours partir. Elle est handicapée et ne peut s’éloigner du village et reste souvent seule. Alors quand son frère lui offre un petit fennec, la joie l’envahit et elle adopte immédiatement son nouveau compagnon. Encore un joli texte dans la collection Boomerang (deux histoires qui se répondent) qui traite avec justesse et délicatesse du handicap et de la liberté.
Fiche #1544
Thème(s) : Jeunesse
Angèle ne sait pas pourquoi sa grand-mère et sa mère la surnomme "petite indienne". Peut-être à cause de ses deux tresses, peut-être pour autre chose. Pourtant, la nuit, seule ans sa chambre, elle n'a pas rassurée et ne trouve pas le sommeil. Et ce soir, la panique guette, des bruits, des ombres, elle appelle mais sa grand-mère ne vient pas à la rescousse. Elle prend son courage à deux mains, et sort de sa chambre. Une aventure qui révèlera un secret sympathique qui lui permettra de grandir et certainement de mieux dormir !
Ecouter la lecture de la première page de "Une indienne dans la nuit"Fiche #1533
Thème(s) : Jeunesse
Mortimer Decime appartient à une famille touchée par une terrible malédiction. En effet, les hommes de cette famille meurt tous les uns après les autres à 36 ans à onze heures du matin. Mortimer a donc construit sa vie avec ce compte à rebours précis ou plutôt n’a pas construit sa vie, comment vivre, envisager l’avenir, faire des projets, quand, définitivement, l’horizon final se situe à 36 ans ! D’un autre côté, tout est permis jusqu’à 36 ans, puisque la mort patientera, alors Morty ne se gêne pas ! Il a pourtant préparé minutieusement ce moment et est maintenant allongé sur son lit dans son beau costume de deuil avec ses belles chaussettes colorées, et attend tranquillement la faucheuse. Mais il l’attendra peut-être plus longtemps que prévu… Un roman avec de beaux personnages et débordant d'humanité (comme d’habitude chez M-S Roger), optimiste, vivant, plein d’humour, qui peut paraître léger voire loufoque, mais qui derrière ce masque peut aussi susciter une réflexion profonde sur la mort et surtout sur la connaissance précoce et précise de l’instant de notre mort.
« Décéder fait partie de ces moments intimes qui supportent assez mal les témoins importuns. »
Fiche #1503
Thème(s) : Littérature française
Un père accompagne sa fille à l’hôpital. Anorexique, elle a accepté ce séjour pour se soigner, reprendre des forces pour accomplir sereinement son année de terminale. La séparation est douloureuse et le père décide de lui écrire afin de tenter de l’aider à se raccrocher à la vie. Dès son plus jeune âge, elle aimait les mots alors il va lui montrer que d’autres femmes, avant elle, ont aussi souffert, lutter pour continuer à vivre. Il lui écrit les destins d’Hanna Arendt et de l’Albanaise Musine Kokalari. Il lui parle de mots, de poèmes, de musique et de chansons, de voyages, de nature mais aussi d’elle, de son anorexie de son corps, de lui et de ses difficultés à être père et mari, de son enfance et des histoires qui avaient sa préférence. Un court récit, tendu et combattant, émouvant, clairvoyant et un bel hommage à la littérature et à la poésie comme armes efficaces pour nous aider à vivre.
« Nos sentiments sont des musiques impossibles à écrire… »
Fiche #1457
Thème(s) : Littérature française
Fatima, femme de ménage qui connaît donc si bien les chambres d’hôtel, est dans l’une d’elles et attend son amant. Elle en profite pour se remémorer son enfance. Sa famille était échouée dans un camp du Gard, « les incasables » comme on les nommait. Elle est née dans ce camp, loin de l’Algérie et de la France. Fatima raconte cette histoire avec son œil d’enfant qui demeure dans l’incompréhension mais aussi de femme. Ses parents ne parlaient pas du passé et de leur histoire, les enfants ne comprenaient pas les brimades, les silences, les violences subies, la soumission, la mise à l’écart (« Dans le monde des bons et des méchants, nous étions doublement montrés du doigt. Enfants de bougnoules, enfants de salauds. »). Fatima raconte et explique simplement, sereinement, sans pleurnicheries ni regrets, comment elle a embrassé son passé, digéré l’histoire et emprunté le chemin de l’apaisement.
« Ma vie, je l’ai souvent construite avec mes poings, à coups de dents, puisqu’il fallait y mordre à ma façon, s’inventer à partir de trois cailloux, de deux croyances, contre l’arbitraire, une existence unique. »
Fiche #1455
Thème(s) : Littérature française
Le père de Ludovic est parti. Quelques mois. Sa mère pleure son absence et hurle son incompréhension. Aucune explication. Un matin, trois flics tapent à la porte, armes à la ceinture, interpellent son père, lui demandent de les suivre et le voici à l’ombre pour quelques mois. Pourquoi ? Pierre Brigneau était comptable, il est prisonnier, refuse de s’expliquer et préfère le silence. A sa sortie, le trio est tendu, s’observe. Pour se retrouver, l’un des rares amis encore présent auprès du père, leur offre un vieux camping-car. Le père et son fils partent pour un voyage dans les superbes Cévennes. Pierre a choisi cette destination et en expliquera progressivement les raisons profondes à son fils tout en lui dévoilant le moment venu, mot après mot, son histoire et son passé. Un triple portrait sensible et émouvant d’un père, d’un fils et de leur relation.
Ecouter la lecture de la première page de "Après la peine"Fiche #1443
Thème(s) : Jeunesse
Le papa de Loli est respecté dans la cité. Il adore son jardin et même les p'tits caïds du quartier regardent ça avec intérêt. Alors quand il se retrouve en prison, la solidarité de tous sauvera la famille et le papa qui a fait une grosse bêtise ! Un sujet difficile abordé avec tact, délicatesse et humanité.
Fiche #1432
Thème(s) : Jeunesse
Thomas GORNET
Je porte la culotte - Le jour du slip
Le Rouergue
37 | 62 pages | 01-03-2014 | 7.5€
en stockRéalité, rêve ou cauchemar ? D’un côté, une culotte, de l’autre un slip. D’un côté Corentin, de l’autre Corinne. L’un se réveille fille, l’autre se réveille garçon ! L’horreur ! Pourtant, chacun d’eux devra vivre une journée à l’école, avec ces copines et copains avec cette mutation incroyable ! Drôle, très drôle !
Ecouter la lecture de la première page de "Je porte la culotte - Le jour du slip"Fiche #1417
Thème(s) : Jeunesse
Caroline N. Spacek est un écrivain accompli, adulé. Dès son premier roman, elle a marqué et impressionné le monde littéraire. Elle vit maintenant loin de l’agitation, du monde, retirée et barricadée dans une grande maison à la campagne. Presque inexplicablement, elle accepte pourtant de recevoir Lou un jeune étudiant. Il ne la connaît pas mais admire son œuvre. Ils passeront finalement deux mois ensemble. Quelque chose semble les rapprocher, peut-être une enfance violente, peut-être pas. Il s’efface, l’écoute, serait prêt à tout pour suspendre le temps et tout apprendre d’elle, tout comprendre. Il laisse s’installer avec bonheur et surprise une intimité qu’il n’espérait pas, « Lui faire ouvrir les doigts. Savoir ce qu’elle dissimulait au creux de sa paume. ». Progressivement, elle revient sur sa vie, son écriture, son œuvre. Elle revit littéralement son histoire, dissèque son travail et retrouve tous les sentiments, fougue, colère, désespoir, qui l’ont alors animée, loue la seule richesse à ses yeux, les livres, les mots et la lecture. Elle revient sur la métamorphose qu’elle a accomplie par les mots, par sa volonté, aussi forte et combattante que fragile, la femme est terriblement attachante. Un roman (ou deux) parfaitement maîtrisé, travaillé, construit qui livre le portrait fascinant d’une femme fière et fragile mais aussi une réflexion sur l’écriture, les mots, la création, les douleurs et joies qui l’accompagnent, la recherche du mot parfait et la solitude qui s’installe inexorablement. Un premier roman étonnant !
Premier roman
« Les phrases étaient du métal aussi, une substance pure qu’il fallait extraire patiemment du sable dur de la mémoire. »
« Ce qu’ils appelaient violence, c’était simplement ce qu’ils ne reconnaissaient pas. »
Fiche #1413
Thème(s) : Littérature française
Cathy YTAK
Thomas SCOTTO
Le garçon d'écume - Le garçon des rives
Le Rouergue
35 | 44 pages | 27-01-2014 | 7.5€
en stockDeux textes comme toujours dans la collection Boomerang qui se répondent et qui parlent cette fois d'amitié entre deux petits garçons. Deux garçons de chaque côté du livre et de la rive. L'un regarde passer les péniches mais surtout celle de Sylvain et l'autre observe les maisons défilées depuis la péniche mais surtout celle de Samuel. Ils se font signe, timidement et espèrent se rencontrer un jour. Puis, enfin, la péniche fait une halte non loin de la maison.
Ecouter la lecture de la première page de "Le garçon d'écume - Le garçon des rives"Fiche #1406
Thème(s) : Jeunesse
Le couple d’Estelle et d’Arnaud vacille dangereusement autour de leur fils unique Auguste. Estelle est sur le départ. Pourtant la famille, comme tous les ans, part vers la même destination, loin de Marseille et de son port. Direction le Cap-Ferret et la même place de camping avec la vieille tante héritage d’une lointaine période où le couple flottait dans l’harmonie parfaite. Une baignade entre deux engueulades. Puis, le frère d’Arnaud débarque à l’improviste, comme d’habitude. Fraîchement sorti de Fleury, insouciant, sans retenu, il mord la vie et adepte du parler vrai, il n’hésite pas à bousculer ce couple en perdition. Estelle tente de l’ignorer, Arnaud ne peut le rejeter (c’est son frère tout de même !), Auguste l’adore. La tension va crescendo autour des destins maintenant liés du couple et du frère au parcours chaotique... Vif, nerveux, on le lit d’une traite, la vague vous heurtera de plein fouet et vous emportera, inexorablement !
Ecouter la lecture de la première page de "Baignade surveillée"Fiche #1398
Thème(s) : Littérature française
Claudine GALEA
La fille qui parle à la mer - Le garçon au chien parlant
Le Rouergue
33 | 60 pages | 08-12-2013 | 7.5€
en stockEncore un beau et émouvant dans la collection Boomerang qui propose deux histoires qui se répondent. Oyana est une petite fille qui a quitté sa maison, son village et se retrouve au bord de la mer avec sa mère. Elle s'isole régulièrement au bord de l'eau, lui parle, l'apprivoise, le bateau qui doit les emmener vers un autre monde se faisant attendre... Loïc ne quitte jamais son grand chien noir qui lui parle. Ils ne font qu'un. Jusqu'au jour où le grand chien trouve cachée derrière un rocher au bord de la mer une petite fille endormie. Claudine Galea réussit à parler simplement et avec tendresse et humanité de l'exil et de l'immigration.
Ecouter la lecture de la première page de "La fille qui parle à la mer - Le garçon au chien parlant"Fiche #1383
Thème(s) : Jeunesse
Mon frère est un cheval - Mon cheval s'appelle orage
Le Rouergue
32 | 46 pages | 28-10-2013 | 6.5€
en stockBoomerang est une collection des éditions du Rouergue qui propose deux histoires directement en relation, le livre se lit donc par les deux côtés. « Mon cheval s’appelle orage » expose le bonheur d’une petite fille à qui ses parents font un cadeau exceptionnel, un superbe cheval, compagnon attendue de longue date. Elle l’appelle Orage, il est encore fougueux, sauvage et il faudra le dresser. Mais la petite est impatiente, une nuit, elle va le voir, grimpe sur son dos, et les voici partis pour une chevauchée fantastique. Mais où Orage peut-il bien l’amener ? Le petit garçon de la seconde histoire s’appelle Elvis comme son frère, un cheval né le même jour que lui. Ils ne se quittent pas et espère ne jamais se quitter. Pourtant Elvis et sa famille subissent les affres de l’hiver et la famine guette. Il décide alors lui-même de vendre son compagnon pour continuer de vivre. Un même animal, deux sentiments bien différents mais autant d’amour et d’attachement. Belle émotion qui n’entrave pas la réflexion.
Ecouter la lecture de la première page de "Mon frère est un cheval - Mon cheval s'appelle orage"Fiche #1372
Thème(s) : Jeunesse
Deux hommes se parlent, correspondent, s’écrivent. Après sept années d’emprisonnement, l’un sort de prison, l’autre passe outre les conseils de son entourage et espère l’aider à reprendre part à la vie, retrouver une place dans la société. Le miroir se brouille, l’un doute, s’angoisse, s’interroge sur ses motivations, l’autre demeure « un homme à casier », subit un rejet gratuit et immédiat, « la haine aveugle des satisfaits ». Peu à peu, lettre après lettre, mot après mot (« … des mots, faute de mieux. Mais des mots, malgré tout. »), les solitudes se révèlent et se rejoignent, les mêmes interrogations sur la vie sont soulevées et restent souvent sans réponse. Les murs de la prison pour l’un sont remplacés par des murs invisibles tout aussi infranchissables. L’autre, insensiblement, s’isole, se retrouve happé par son alter ego (« Je ne pourrai plus jamais me défaire de lui. Il a scellé nos vies, nos histoires. Me voilà enfermé avec lui à tout jamais. »). Un roman intimiste et philosophique qui incite à la réflexion sur des thèmes aussi vastes que primordiaux tels la liberté, la prison, le sens de la vie, la justice, le pardon… Un texte fort qui vous hantera longtemps.
« Tout est petit là-bas. Aucune grandeur possible. Il ne faut pas se mentir là-dessus. On est ramené à ce que l’on est, à ce que l’on ne cessera jamais d’être, sans illusion possible sur ce qu’on pourrait être. Pas de salut, pas de pardon, pas de rémission. Rien. L’horreur de ce que l’on est. L’horreur humaine. »
« Quand il n’y a plus d’amour, il ne reste que la folie. »
« On choisit son esclavage, on choisit ses mensonges, à défaut de pouvoir choisir autre chose, une vraie vie. Mais la "vraie vie"… On ment sa vie. »
Fiche #1363
Thème(s) : Littérature française
Samira Sedira a même oublié l’odeur des planches qu’elle a pourtant longuement foulées et puissamment respirées. En effet, après une formation de comédienne, elle a joué de nombreux rôles, fréquenté moult salles de théâtre. Et puis, un jour, tout s’arrêta, le rideau tomba et personne ne fut là pour le lever. Plus de rôles, plus de travail, plus rien, exclusion, solitude et isolement s’installent progressivement. Sans identité, sa vie se délite. Le chômage, fin de droits, retour au boulot, et elle s’engage comme femme de ménage. Les souvenirs reviennent. L’exil de ses parents, leur sacrifice, son obligation de réussir, sa mère qui ne s’est jamais intégrée, l’impression de revivre son calvaire aujourd’hui avec en plus un sentiment de mépris de soi et de culpabilité face à cet échec qui semble établir que rien ne bouge, seule demeure l’attente, l’attente de dignité, de reconnaissance, de travail, de son pays, du retour… Ce témoignage sincère et direct est sensible, émouvant, intense tant dans l’émotion qu’il suscite que dans la multitude des thèmes abordés (l’exil, le travail et le chômage, les femmes exilées, les enfants d’immigrés, la réussite, le monde du théâtre, le salariat et les petits boulots…).
Premier roman
Fiche #1301
Thème(s) : Littérature française
Cela fait bien longtemps qu’Olivier n’est plus retourné sur les lieux montagneux de son enfance et a quitté père et mère. Il a quitté ce monde après la mort "bête" et accidentelle de son frère Marc grand espoir du monde du ski, admiré et idole de tous et surtout de son père. Olivier avait toujours accepté la place dans l’ombre de son frère que le père, vieil homme bourru, lui avait octroyée mais cette disparition l’avait repoussé loin. Sous l’insistance de sa compagne et de sa mère, il revenait enfin, la boule au ventre, bien décidé à parler à son père malgré l’angoisse et la tension qui l’animent. L’auteur nous fait ressentir parfaitement les sentiments d’Olivier qui revient sur la rivalité entre deux frères, la préférence assumée d’un père pour l’un des fils mais aussi son désir d’apaisement et de libération de la parole. Après « Tous les trois », Gaël Brunet confirme son intérêt pour l’intime d’une famille qu’il aborde avec une grande pudeur et sensibilité en laissant toujours poindre une lueur d’espoir malgré la lourdeur des évènements imposés par la vie.
Ecouter la lecture de la première page de "La battue"Fiche #1281
Thème(s) : Littérature française
Après le décès de sa grand-mère avec laquelle il vivait, un professeur de collège d’histoire et géographie hérite de sa maison. Il s’y retrouve seul, un peu perdu, notamment dans la chambre rouge, espace qu’il a commencé d’aménager avant la mort de la vieille dame. Une chambre qu’il aimerait bien voir habitée, par une belle âme si possible pour la protéger, l’élever encore. Oui mais qui ? Un jeune homme beau comme un ange qui vit dans la rue presque devant chez lui le croise, il l’enlève. Hasard des rencontres, de la vie. Le huis clos devient vite dérangeant, ambigu. Entre attirance et répulsion, douceur et violence, sans rébellion, les sentiments contradictoires traversent ces deux hommes. Lequel des deux acceptera ou décidera de briser les chaînes de la relation qui les unit ? En sus d’un style travaillé, d'une écriture poétique et musicale, Claire-Lise Marguier réussit déjà dans ce premier roman à varier le ton, les effets et surtout bousculer le lecteur.
Premier roman
Fiche #1274
Thème(s) : Littérature française
Comment trouver l'amour à cinquante ans quand on est parisienne
Le Rouergue
27 | 192 pages | 25-03-2013 | 18€
Comment trouver l’amour à cinquante ans quand on est parisienne ou comment une suite d’évènements, de hasards, de coïncidences, amène des vies minuscules vers le bonheur. Au centre de la ronde, Catherine Tournant, prof rigoureuse, divorcée, une fille loin d’elle se retrouve face à ses préjugés et à l’amour quand elle rencontre le père de Dimitri Diop, jeune plombier noir venue la dépanner. Quel autre lien que l’amour et Paris peut-il exister entre ces trois personnages, Jérémie Lesdiguières, styliste gay, Eve-Marie Saada psychanalyste, et Natacha Jackowska, lycéenne qui vient de perdre sa mère et quitter le lycée ? Un roman résolument optimiste ouvert vers le bonheur, peut-être un peu trop…
"... et maintenant si c'est vraiment l'amour qui se présente à nous, sommes-nous capables de le vivre ?"
Fiche #1273
Thème(s) : Littérature française
Anna et Gaëtan forment un couple heureux, ils ont réussi, riches et parvenus, ils espèrent toujours plus. Sans scrupules, les ventes immobilières s’enchaînent, l’argent coule à flots, la vie facile et cela leur parait juste, « A une époque, je gagnais plus en un mois que mon père en un an. Et ça me semblait juste. » Le cynisme est également de mise, « J’étais un petit con, avec délectation. » mais la crise les rattrape et ébranle leurs certitudes, la chute est immédiate, ils sont réduits à vivre à Cergy dans un modeste appartement familial. Ils rejoignent ceux qu’ils ont tant méprisés. La justice commence de s’intéresser à la société de Gaëtan, moins fier alors des combines qu’il a mises au point, pourtant l’été approchant, Anna souhaite partir à la mer et ils louent un deux-pièces dans une résidence du Lavandou. Sur la route, un accident les ralentit, Gaëtan croise le regard d’une gamine le visage en sang, il a l’impression qu’elle l’appelle mais il ne s’arrête pas, premier grain de sable avant la plage. Arrivés sur place, ils s’installent sans mots dans le deux-pièces minables. Elle va à la plage, il reste et tourne en rond. Le roman raconte cette escapade en revenant sur les évènements antérieurs et leur histoire. Le couple vacille, pourra-t-il résister, quel sera le comportement de chacun face à cette épreuve ?
Premier roman
Fiche #1229
Thème(s) : Littérature française
Au Repos-fleuri vivent des vieilles dames qui ont survécu à leurs époux. Alphonsine, 89 ans, n’est pas résignée et n’a aucune envie d’attendre la mort dans ce lieu ("Le faste et l'artifice sont dans mes veines. Le goût de l'indépendance aussi..."). Lorsqu’elle croise, par hasard, Alice, 30 ans, venue rendre visite à sa grand-mère, elle saisit l’occasion et lui propose de prendre la route, toutes les deux, un long voyage propice aux confessions et réflexions. Escapade de deux femmes si éloignées qui pourtant se découvrent des points communs : refus de la soumission, du mariage, révolte contre la gent masculine. Elles partagent alors leur parcours personnel et amoureux, souvent médiocres et sans grand bonheur. Le discours et le regard de ces deux Amazones en quête de liberté est glaçant, parfois violent et cru, souvent dérangeant, toujours cruel pour les hommes et sans concession.
"Je m'appelle Alice, j'ai 30 ans. Je mérite mieux que de pleurer un amant ou que de me tuer dans un cagibi de maison de retraite. Je suis encore jeune et jolie, paraît-il. Pour autant, qu'on se le dise, jamais je ne deviendrai vieille. Parce que je mérite mieux. Alors, pour mériter, je fuis."
"Je m'appelle Alphonsine, j'ai été femme mariée, j'ai durement lutté contre la mâle domination dans ma maison, contre l'assimilation de la femme au foyer à du moyen gibier. Je me suis montrée impitoyable pour gagner ma liberté. En cet instant précis, je suis encore femme mais ne suis plus mariée. Libérée, quand bien même devenue âgée..."
Fiche #1230
Thème(s) : Littérature française
Louis a décidé de passer à l'action : une famille ordinaire, même pas divorcée, des difficultés pour rédiger son devoir d'espagnol, ça ne peut plus durer : "les parents ont toujours peur de se séparer à cause des enfants, ils ne pensent jamais que parfois ça serait sympa de se séparer pour les enfants.". Et petit Louis a de la suite dans les idées, même Benjamin Biolay en saura quelque chose !
Ecouter la lecture de la première page de "L'invité surprise"Fiche #1213
Thème(s) : Jeunesse
Les oubliés de la lande habitent « une terre si improbable que même la Mort ne s’aventurait pas jusque-là. », un village auquel aucun chemin ne mène, absent des cartes. Une trentaine d’âmes vivent une éternité de solitude, sans vieillissement, loin du monde qu’ils ont quitté pour moult raisons plus ou moins avouables. Une grande quiétude règne sur cette petite société dirigée par Jason le premier installé dans ce trou noir et encadrée par des règles précises. « L’éternité n’était pas plus supportable pour ces postulants à la vie éternelle que ne l’était l’idée de leur propre mort » et certains lorsqu’ils le décidaient, repartaient vers l’autre monde où la Mort les attendait sereinement. Pourtant, même ici, rien ne dure, éternité fragile… Lorsque Tom le seul enfant de la communauté découvre le corps d’un inconnu décédé aux portes du village, puis un premier animal mort de façon singulière et inexplicable, les évènements s’enchaînent et dérèglent vite ce quotidien si paisible, la Faucheuse aurait-elle rattrapé ces rescapés ? Fabienne Juhel et son écriture accomplie nous subjuguent avec une enquête palpitante et tendue que vous dévorerez, des portraits contrastés, attachants et inoubliables, et des thématiques (comme à son habitude) variées telles le temps, le sens de la vie, le Mal et la Mort (élément de la vie dans le monde celte). Un conte profond et fascinant, incontournable de cette rentrée.
« Il découvrait que raconter une histoire, c’était s’exposer d’abord à ne pas être cru, qu’"histoire" et "conte" étaient les cousins des mots "mensonge" et "affabulation". Et le conteur, une sorte d’illuminé, pour ne pas dire un fou. »
« Un héros ? Est-ce qu’on devient un héros en assumant sa condition de mortel ? »
Fiche #1172
Thème(s) : Littérature française
« Les impatientes » dépeint le parcours scolaire puis professionnel de deux lycéennes d’un établissement de banlieue dite difficile. Elles partagent une envie de vivre débordante, une impatience extrême et une énergie exceptionnelle malgré leur profondes différences. L’une est réservée, disciplinée, bonne élève, promise à un bel avenir et espère intégrer Sciences Po. L’autre est violente, agressive, exubérante, plus assidue aux soirées dans les boîtes de nuit qu’au lycée. Alima-Nadine Sissoko et Bintou Masinka voient brutalement leurs destins basculer lors d’un « incident » aussi violent que subit auquel elles participent. Elles intègrent alors de concert le monde professionnel des sans-grade dans un grand magasin. Pourtant leur force combative et leur haine de l’injustice ne les abandonnent pas alors qu’elles tentent de se frayer un chemin commun dans le monde adulte.
Premier roman
« …Des fois je me dis que j’aurais voulu vivre en Amérique eux ils ont Martin Luther King ils ont Obama et nous on a qui en France ? »
Fiche #1153
Thème(s) : Littérature française
Marie est lycéenne en 1967 en Franche-Comté et espère en une vie différente de celle de sa mère. Amoureuse, elle se marie puis tombe rapidement enceinte, et à 20 ans a déjà deux enfants. Son destin et son quotidien semblent écrits, encadrés : les parents, le mariage, le travail, la famille... « La grande bleue » retrace année par année douze ans de son existence mais aussi de toute une génération de femmes des années 70, ces femmes ouvrières confrontées au monde du travail, découvrant la contraception et rêvant d’une autre vie. Avec minutie et dans une écriture limpide, Nathalie Démoulin implique le lecteur dans ce quotidien hésitant, dans les luttes permanentes pour une liberté qui se paiera parfois au prix fort, dans les lourdes conséquences de la guerre d’Algérie pour les hommes qui y participèrent mais aussi pour leurs proches, elle décrit également les relations et l’ambiance dans le monde du travail qui préfigurent parfaitement les tensions actuelles. Un témoignage parfaitement romancé du basculement de la vie des femmes après 68 qui grâce à leur audace et à leur volonté, à leur discrétion et à leur fragilité, sauront se construire et rêver des vies nouvelles en refusant de les subir.
« A la violence de ce qu’on vit s’additionne ce dont on se souvient. »
Fiche #1151
Thème(s) : Littérature française
Les grands-parents de Childéric habitent trop loin pour qu'ils passent leurs vacances d'été ensemble. Aussi ses parents font appel temporairement à un grand-père adoptif. Cet été, ils s'installent dans le Morbihan, au bout de la presqu'île de Rhuys et voient arriver M. Signol, accompagné de son chien Lasco, un superbe Braque de Weimar, dans un side-car de la belle époque ! L'adoption est immédiate surtout que cet ancien prof d'Anglais et son chien entraînent Childéric sur les traces d'un dangereux gang qui enlève depuis un certain temps les chiens de la presqu'île. Un nouveau couple d'enquêteurs est né, Watson et Holmes n'ont qu'à bien se tenir !
Fiche #1119
Thème(s) : Jeunesse
La chambre 28 d’un hôpital est occupée par le « repêché de la Seine ». Jean-Pierre Fabre ne se souvient plus des causes de sa chute dans le fleuve. Ces longues journées vont être propices à se remémorer la vie de ce vieux loup solitaire, ours mal léché (« Décidemment, je suis un vrai sauvage, un ours insensible. Tout glisse sur mon poil sans me faire un épi. ») au langage fleuri. Dans sa chambre, seul son portable lui permet d’égayer son quotidien par l’écriture de ses souvenirs. Son passé comme son présent est marqué par son caractère entier, l’homme n’est guère indulgent, ni avec son entourage, ni avec lui-même. Pourtant quelques visites éclairent sa personnalité : le jeune flic qui tente de comprendre les raisons de sa chute, Camille le jeune étudiant homosexuel qui l’a sauvé de la noyade et Maëva une gamine tout en rondeurs qui apprécie semble-t-il autant sa compagnie que celle de son portable ! Tout en décrivant avec sensibilité éclairée par un sens critique le quotidien d’un hôpital, de son personnel, des malades, de leurs relations, les rencontres façonnent, dévoilent ces personnages. Jean-Pierre est seul, tente de se convaincre que son cœur est sec, « un constipé du cœur », mais apprend à leur contact, les émotions sauront fendiller l’armure derrière laquelle il se croyait protéger : Jean-Pierre Fabre, une grande gueule qui a souvent voulu faire le malin mais qui finalement a grand coeur. Marie-Sabine Roger nous offre à nouveau un panel de personnages simples, vrais, humains, écorchés par la vie mais le propos aidé par des expressions souvent très imagées, comme d'habitude, n’est jamais pesant, seulement réaliste et on sent l’amour qu’elle porte à ses personnages donc à l’humanité.
Ecouter la lecture de la première page de "Bon rétablissement"Fiche #1062
Thème(s) : Littérature française
Toutes les grands-mères sont formidables ! L'héroïne chante le blues ! Et d'où vient cette petite guitare qu'elle couve d'un regard amoureux ? Pour le savoir, il faudra découvrir son histoire au temps où les Américains débarquèrent sur les plages françaises. Une belle remontée dans le temps pleine de tendresse.
Fiche #1040
Thème(s) : Jeunesse
Le jeune Basilio n’est pas un héros, ni ses amis les hérons cendrés, observateurs dignes et distants de la vie humaine. Au moment où Républicains et Nationalistes s’affrontent, Basilio, naïf et tendre, peint les hérons du marais à proximité de Guernica, immobiles comme la mort et cependant si vivants et terriblement attentifs, aussi à l’écart que Basilio et si proches pourtant. Le 26 avril 1937, alors que les premières bombes incendiaires commencent de s’abattre sur Guernica, il peint une nouvelle toile pour son amoureuse, un héron cendré superbe, digne, coloré. Mais comment l’art peut-il faire face à la guerre et à son atrocité ? Revenu finalement sur les lieux du désastre, le prêtre le charge de photographier le désastre pour témoigner, mais sa préférence va pour l’invisible : « Ce qui se voit ne compte pas plus que ce qui est invisible ». Sans être présent, un autre artiste saura rendre compte de ce massacre et les deux artistes, furtivement, côte à côte, sauront prendre mesure de ce témoignage et de l’œuvre. Antoine Choplin revient avec réussite avec sa prose si précise et économe en mots à l’affrontement entre la fureur de la guerre et nos vies toujours si hésitantes et branlantes.
Sélection Prix Page des Libraires 2011
Fiche #983
Thème(s) : Littérature française
Catherine, la trentaine, libraire et célibataire, revient avec sa sœur Angélique dans la maison de ses grands-parents, en Haute-Saône, où elles passaient chaque année leurs vacances d’adolescentes, loin de leurs parents. Nettoyer, vider la maison, de ses objets, de ses souvenirs, de leurs souvenirs. Angélique ne s'en préoccupe que peu contrairement à Catherine : « J’ai une de ces mémoires. Une de celles qui ne laissent pas d’ombres… une mémoire cruelle. ». Tout lui rappelle ce premier été (mais n'est-ce pas plutôt ce dernier été ?) qu’elle n’a jamais oublié. Personne n’a mesuré l’importance, la force des évènements vécus cette année là. Les deux soeurs ne sont pas originaires du village mais elles lui appartenaient pourtant plus que les enfants de la colonie qui changeaient d’une année sur l’autre. Séjour d’adolescents, apprivoisement annuel, approches timides, premiers pas hésitants, confrontation à la différence, brutalité des sentiments et des comportements adolescents… Catherine présente ce séjour, la tension est immédiatement palpable et l’on sent que ce lourd secret n’échappera pas à ce compte-rendu. Sa vie a basculé en un instant, la pureté, l’innocence, le rêve disparaissent à jamais, l’enfance s’achève et espérer alors du monde adulte sera-t-il encore possible ?
« Tous les crève-cœurs de l’enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n’est rien d’autre qu’un réseau de stigmates. »
Fiche #978
Thème(s) : Littérature française
Un court roman pour petits et grands qui relate l'histoire véridique du jeune Colton Harris-Moore. A huit ans, après avoir été accusé à tort du vol d'un vélo, il déclare la guerre à la police. Il fugue et s'isole dans la forêt. Pour survivre notamment, il vole. A manger, à boire, des jeux... Il visite les maisons, puis tout en s'excusant auprès des propriétaires, vole voitures, bateaux. La police court... Puis, il vole son premier avion à seize ans, une révélation ! Elise Fontenaille a écrit rapidement ce récit, vous le dévorerez ! Vous courrez aux côtés du "bandit aux pieds nus", tant le rythme est rapide et l'empathie pour ce gamin paumé, croissante.
Fiche #902
Thème(s) : Jeunesse
Antoine a quarante ans et dit n’avoir jamais réellement vu la mer. A la lecture d’une pancarte "Défense de déposer les ordures" sur une palissade d’un chantier qui pourrait paraître à certains anodine, très malade, il quitte tout, femme et enfants, entreprend le voyage de Saint-Malo aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Mais naturellement, ce voyage n’a rien d’un voyage touristique classique. Ce voyage libératoire est aussi un retour sur son enfance, enfant indien adopté à deux ans par un couple atypique, jumeaux rescapés des camps de la mort qui auront à jamais enlevé une part pourtant indispensable d’humanité à ces « deux Ténébreux ». Pas à pas, Antoine ou Abrha dévoilera son terrifiant passé lors de cette marche vers une renaissance, la rédemption ou une paix avec lui-même et son passé, avant le dernier voyage.
Les contes recouvrent quelques caractéristiques récurrentes : lecture à plusieurs niveaux, importance de l’environnement, la faune, parallèle entre les sociétés animale et humaine, les monstres, les arbres et la forêt, la peur, le deuil et la mort, les sentiments humains contrastés, l'adversité, la noirceur et la candeur, la poésie et évidemment un imaginaire libéré et l’enfance, ses cauchemars et ses rêves. Ces ingrédients se retrouvent dans chaque ouvrage de Fabienne Juhel, subrepticement ou clairement, toujours naturellement, sans artifice. Les contes peuvent déranger, les romans de Fabienne Juhel peuvent bousculer. Indubitablement, elle est une remarquable conteuse au premier sens du terme armée d’une vraie écriture, d’une plume affirmée et d’un vrai style, elle réalise jusqu’à maintenant un sans faute. Je vous conseille tous ses livres (cf. autres livres chroniqués sur le site).
« Le loup des contes qui mange la petite fille est un loup alpha, mais celui qui engage la course avec elle, sous le mode du jeu, jusqu’à la maison de la mère-grand, celui qui simule la voix de la fillette est un clown, un cendrillon, comme vous l’appelez, le simulateur.
Mais il s’agit du même alors, il avait dit, pensif.
Du même, oui. »
« Dans l’histoire des hommes, donner naissance et tuer ont toujours été à l’ordre du jour. »
Fiche #893
Thème(s) : Littérature française
« Tous les trois », ils sont tous les trois, un jeune père et ses deux jeunes enfants après l’accident et la disparition de leur mère : « Je suis leur père pour le meilleur et le meilleur. Je n’ai pas envie du pire. Le pire, on l’a déjà vécu. Il est derrière nous. ». Le choix de la vie est assumé, évidemment cela ne sera pas toujours facile mais la vie continue malgré tout, et le père va devoir gérer, prendre en charge, soutenir, inventer un quotidien, tenter de combler le vide laissé par cette disparition, gouffre qui apparaît au détour d’une phrase, d’une vision et pourrait aspirer le trio définitivement soudé. Le drame affleure chaque geste, chaque attention du quotidien peut déclencher mélancolie, joie, tristesse ou rire, osciller entre justesse et maladresse, bonne humeur ou gêne, le bateau tangue chaque jour, chaque minute… pourtant l'amour sauve ce trio du naufrage. Un superbe texte, tendre, hommage à un père et à la paternité, à l'enfance et sa candeur, mais aussi à la vie et à sa force, sans pathos ni tristesse exagérée que les courts chapitres rendent aussi vivant que ce trio attachant. Un premier roman à découvrir.
Premier roman
"J'en viens parfois, souvent même, à me poser la question de savoir où nous allons comme ça tous les trois. Je n'en sais rien et l'idée me fait peur. Je sais juste que l'amour que nous nous portons est le fil d'Ariane qui nous maintient en vie et que nous suivons aveuglément."
Fiche #885
Thème(s) : Littérature française
Une petite ville du nord, triste, pèse lourdement sur le présent et l'avenir des personnages principaux de "Vivement l'avenir". Alex jeune femme au physique masculin travaille depuis peu à l'usine et vient poser ses sacs dans ce coin pourtant déprimant. Elle est hébergée par un couple, Marlène et Bernard, que la rancoeur et les regrets éternels épuisent et aveuglent. Ils hébergent également Gérard, le frère de Bernard. Gérard est handicapé et Marlène le supporte de moins en moins. Alex se rapproche de Gérard, sans jugement, avec une acceptation totale de l'autre mais avec lucidité (elle le surnomme Roswell… "Il est comme les orchidées, il vit dans une serre, il ne ressemble à rien de connu. On peut éventuellement l'aimer, si on aime ce qui est bizarre"), ne sont-ils pas tous les deux différents... Lors d'une promenade au bord du canal, point d'ancrage de ces jeunes, ils rencontreront Cédric qui a enchaîné les petits boulots mais ne peut digérer sa séparation récente avec Lola. Décu de ne pas réaliser ses rêves, son copain Olivier dit le Mérou a choisi son amie pour la vie : la cirrhose. La vie de ces quatre trentenaires est décryptée chapitre après chapitre, on les sent ancrés dans ce lieu désespéré qui les étouffe et annihile tout projet de bonheur. Quelle rencontre, quel évènement motivera suffisamment ces pauvres hères pour sortir de l'impasse ("Si un jour je trouve ma voie, ce sera sûrement une impasse"), pousser la porte et découvrir un autre monde et y trouver sa place. Marie-Sabine Roger nous offre à nouveau un roman réaliste avec de vrais personnages, roman particulièrement contemporain, éclairé avec tendresse, humour et humanité par de jeunes personnages qui peinent à trouver leur place dans une société a contrario de plus en plus inhumaine. Le langage imagé et les multiples percutantes formules renforcent sa vivacité, l'hommage appuyé à la différence et une nostalgie certaine de l'enfance. Marie-Sabine Roger a vraiment l'art de tisser des liens forts entre ses personnages eux-mêmes et avec le lecteur.
Fiche #788
Thème(s) : Littérature française
Dès le premier mot, dès la première page, le lecteur est happé dans ce wagon aux côtés du narrateur, jeune homme de 22 ans. Un aller simple, sans retour, où l’humanité sera bousculée. C’est la fin de la guerre mais qui pourrait stopper ce funeste convoi que les Allemands mènent envers et contre tout de Compiègne à Dachau. 2160 hommes montent et s'entassent dans 22 wagons sans se douter des conditions endurées lors de ce voyage, on ne peut se douter de l’inimaginable… Ils partirent à 2160, mais combien arriveront-ils ? Ils vont souffrir de tout : la promiscuité, la faim, la soif, la mort, les odeurs, l’obscurité, la peur, la terreur, les bagarres… Ils seront atteints dans leur chair, dans leur âme. Le narrateur ne cache absolument rien de son état, de ses sentiments, de ses réflexions. Il est à la fois un homme parmi les autres mais également un élément de cette masse vacillante, vomissante que les Allemands mènent dans les gouffres de l'enfer. Le lecteur le sent combattre minute après minute, halte après halte, pour conserver toute son humanité alors que la tentation de la barbarie est omniprésente et peut parfois apparaître comme une béquille salvatrice. L'enfer, la barbarie, la souffrance éprouvent sans répis l'humanité. Un interminable et désespérant voyage au plus profond de l’âme humaine grâce à ce récit parfaitement maîtrisé (tout comme son écriture) et bouleversant qui ouvre des pistes de réflexion hélas toujours d’actualité.
« Quoi que nous soyons, quoi que nous fassions, nous seront toujours plus forts qu’eux, car nous sommes plus humains. Bizarrement, je me dis que c’est notre souffrance qui nous empêche de leur ressembler, qui fait que nous ne sommes pas eux, que nous ne pourrons jamais l’être. Jamais ils ne connaîtront ce qu’ils nous ont fait subir. S’ils devaient le connaître, je crois – maintenant que l’alerte est passée – que je me battrais pour l’empêcher. Ce serait nous rabaisser à eux, et perdre tout ce qui nous reste. Nous ne sommes pas eux. Nous ne sommes pas eux. »
« La porte s’est ouverte, et l’espoir est entré d’abord. Mais ce qu’on voit très vite dans les yeux de ces femmes fait peur. Car ce qu’on voit, c’est ce que nous sommes devenus »
Fiche #782
Thème(s) : Littérature française
Léo et son père font partie des ouvriers de l’usine en grève depuis plus de quinze jours après l’annonce de sa fermeture. Ils appartiennent au même monde, ont le même environnement, le même univers, mais vivent-ils réellement le même quotidien ? Les rêves et ambitions les éloignent. Cette dernière lutte est emblématique de leurs différences. Le père, vieux militant syndical, est ancré dans Son usine. Le fils est ailleurs, trompettiste, il rêve de Thelonious Monk et du prochain concert qu’il donnera avec ses amis. Il n’existe plus que des individualités qui se côtoient et même s’entraident mais dont les espoirs et rêves isolent. Un monde s’éteint, un autre se cherche. La nouvelle partition d'Antoine Choplin joue avec retenue et respect, sans jugement ferme et définitif, deux mondes qui se croisent et représentés surtout par le désarroi de leurs acteurs.
Fiche #706
Thème(s) : Littérature française
Nina est fille unique et arrive à l’âge de l’adolescence. Rien ne bouge dans cette famille jusqu’à cet été où elle accueille pour les vacances Sabine, deux ans plus âgées que Nina. L’énigmatique, Sabine, dont ils ne connaissent pas grand-chose. Ils rejoignent comme tous les ans une maison de vacances située sur une île méditerranéenne. Sabine perturbe aussitôt l’équilibre du trio. Tout chez elle, ses silences, ses réactions, ses désirs bousculent la famille. Elle s’impose et impose à Nina son univers. La rencontre avec Toni, un jeune du village, accroît encore l’intensité des jeux, jeux pervers, rapports de force, influence… Les parents commencent de s’inquiéter de l’éventuelle influence sur Nina de cette ado mutique dont ils n’arrivent pas en connaître plus. Jusqu’au jour où ils décident de partir en randonnée, une randonnée qui mettra un point final à cette rencontre, et qui mettra un terme à l’adolescence de Nina. Pour le reste, chaque lecteur en décidera…
Fiche #635
Thème(s) : Littérature française
Pierre a 28 ans et a choisi de s’éloigner de la vie parisienne pour s’installer à la campagne, dans la Sarthe. Pourquoi a-t-il quitté cette vie colorée, animée et multiple pour la solitude ? Pas à pas, sur des tons multiples, Pierre se dévoile au lecteur, dévoile ses craintes, ses peurs, ses sentiments, ses amours, mais surtout les fantômes vivants ou morts qui le hantent lui apportant peur, regrets ou bonheur. La vie de Pierre s’intègre totalement dans la vie campagnarde comme le récit d’Anne Percin, Pierre citadin ou campagnard reste sans complaisance avec lui-même. Après une thèse sur Simone Weil, il s’atèle à une biographie sur Rosa Bonheur femme aussi sans concession et différente. Entre deux chapitres, il revient sur son amour pour R. un photographe indépendant toujours sur le départ avec qui il vécut une passion brûlante pendant huit années, un amour qui continue d’exister et entretenu par les visites épisodiques de R. dans sa retraite de la Sarthe. Cette passion et cette confession telle une bouée de secours adouciront les douleurs de l’écorché vif qu’est Pierre, qui pourra ainsi commencer de s’accepter tout en restant fidèle à lui-même et continuer de vivre des moments même fugitifs de bonheur.
Premier roman
Fiche #604
Thème(s) : Littérature française
Clara et sa tante Zarie sont vernies ! Elles ont gagné au tiercé et pour fêter ça, Zarie propose à Clara d’aller passer une semaine à Barcelone. Clara est ravie évidemment et prépare avec attention sa valise pour ce premier grand voyage. Zarie est une tante attentionnée et elle fera découvrir à Clara cette belle ville de Barcelone mais aussi la culture espagnole. Le voyage sera également l’occasion pour Clara de mieux connaître sa tante et son histoire mais aussi de mieux appréhender ce que sont le bonheur et l’amour.
Fiche #557
Thème(s) : Jeunesse
Eugénie est une petite fille aimante. Lorsque son père perd son travail, la vie d’Eugénie va s’en trouver bouleversée, à la maison comme à l’école. Après quelques jours d’insouciance, le nouveau chômeur vit de moins en moins bien son inactivité. Sentiment d'inutilité, rabaissement de soi... Dans le même temps, la classe d’Eugénie participe à un concours et doit inventer un objet volant. Le père d’Eugénie véritable professeur Tournesol saura intéresser les enfants, éveiller leur intérêt tout en retrouvant lui-même son estime de soi pour le plus grand plaisir d’Eugénie.
Fiche #519
Thème(s) : Jeunesse
Arsène Le Rigoleur est un paysan d’une quarantaine d’années, de la Bretagne intérieure, où la terre est prégnante, omniprésente, pesante : « C'est ici qu'il se terre. Non loin des hommes qu'il fréquente à distance, entre chien et loup. ». Bête sauvage, il a son territoire, sa zone protégée, son village, tel un renard, il protège sa tanière. Malheur à celui qui s’y aventure. Pourtant une famille d’urbains vient s’installer dans la ferme voisine. Juliette, cinq ans, vient rencontrer régulièrement Arsène alors que son frère rouquin, Louis, est plus méfiant. Arsène se dévoile avec son vocabulaire, le vocabulaire de la campagne où les mots de la nature, de la faune, de la flore renforcent l’écriture et le thème du roman. Un discours franc, direct, sans artifice. Un parler vrai qui peut être tendre ou violent alors que la peur et la tension s’accroissent au fur et à mesure de la confession d’Arsène. Son attachement viscéral à sa terre, à son seul ami, Yvan, l’entrainent vers une destinée terrible et même s’il semble se questionner, il préfère rester une bête sauvage et aucune culpabilité ne l'émeut lorsque, toujours rusé et aveuglé par sa rancœur, il assouvit sa soif de vengeances. La nature est terrible et violente, mais l’homme n’a-t-il pas la première place dans cette sauvagerie ? Une histoire ténébreuse et dérangeante menée d’une « patte rousse » de maître de Fabienne Juhel.
Fiche #500
Thème(s) : Littérature française
Germain Cazes, 45 ans, 110 kilos de muscles, presque illettré, raconte son histoire et sa rencontre avec une vieille dame particulièrement cultivée. Il vit de petits boulots et dans une caravane. Une rencontre dans le jardin public bouleversera sa vie ; Margueritte, 86 ans, très cultivée, réservée mais attentive et respectueuse des autres. Ils observent tous les deux les pigeons, lient connaissance et deviennent rapidement complices et amis. Margueritte ouvre les portes d’un nouveau monde à Germain : le monde des lettres et des livres. Elle saura le guider, ne pas l’apeurer, le prendre par la main en le respectant, et lui fait découvrir l’émotion ou la peur que peuvent susciter les lectures comme les voyages qu'elles permettent. Germain change et ses copains de comptoir ne le reconnaissent plus. Le dictionnaire devient son plus grand ami ! ("Je planquais ce dico comme un livre de cul tellement j’avais honte") Un vrai hommage aux livres et à la lecture, des portraits succulents, un livre populaire dans le sens noble du terme, très humain, optimiste, émouvant, souvent drôle et imagé.
Fiche #430
Thème(s) : Littérature française
La narratrice d’une quarantaine d’années vit depuis six mois dans le Cotentin à la Hague. Professeur de biologie, elle participe à un programme du Centre Ornithologique de Caen mais vient aussi oublier son passé et peut-être en guérir. Peu à peu, au rythme des marées (ou des déferlantes), Claudie Gallay installe magistralement une atmosphère singulière à mesure que la narratrice découvre les habitants de ce bourg. Solitaire, elle observe la mer et fait corps avec elle, lui crie son désespoir et sa douleur. Pourtant les habitants l'accepteront et elle découvrira les histoires enfouies et tues du village ; étrangère au village, elle s’intéresse malgré tout à tous et à leurs trajectoires. Elle loge dans une maison balayée par le vent et les embruns où vit également Raphaël sculpteur insatiable et passionné qui regarde avec circonspection le monde et en propose sa vision d'artiste. Il vit une relation privilégiée avec sa soeur Morgane, belle femme de 30 ans admirée de tous les hommes. Autour d’eux s’animent une série de personnages (« A la Hague, les vieux et les arbres se ressemblent pareillement torturés et silencieux ») comme Nan une vieille folle habillée de noir qui a vu disparaître toute sa famille en mer ou La Cigogne une petite fille décharnée au quotidien difficile mais qui continue de rêver… Jusqu’au jour où Lambert arrive au village pour vendre la maison où il venait en vacances avec ses parents. Le passé va ressurgir… Nan prendra Lambert pour un autre, un certain Michel. Progressivement se révèleront les liens exacts qui unissent tragiquement Lambert à ce village et peu à peu, le miroir se brisera et chacun aura son rôle ou sa vision des évènements… Un grand roman fait de rancunes, de haine, de mensonges, de non-dits où la mer est omniprésente (« Ces vagues les déferlantes. Je les ai aimées. Elles m’ont fait peur »), la mer cruelle qui broie et détruit mais qui accueille aussi les passagers éphémères que sont les hommes et les oiseaux.
« C’est son rêve et les gens qui ont des rêves ne risquent pas grand chose. Et ceux qui n’en ont pas, ils risquent quoi ? Je ne sais pas… mais c’est moins facile pour eux »
"Des oiseaux par milliers volent vers les feux
Par milliers ils tombent par milliers ils se cognent
Par milliers aveuglés par milliers assommés
Par milliers ils meurent.
Le gardien ne peut supporter des choses pareilles
Les oiseaux ils les aiment trop
Alors il dit tant pis je m'en fous
Et il éteint tout..."
Jacques Prévert, le gardien de phare aime trop les oiseaux
Fiche #368
Thème(s) : Littérature française
Deux hommes devenus célibataires sont solitaires. Ils vivent tous les deux dans le souvenir d’une femme (l’une est morte et l’autre a quitté son mari) et séparés par une cloison. Ces deux fantômes errent dans une résidence désertée. L’un a plus de 80 ans et occupe ses journées à écouter le même air au piano, "Les scènes d’enfant" de Schumann, un air que sa femme jouait et rejouait avec perfection comme une obsession. Les deux hommes se rencontrent régulièrement et chacun renvoie à l’autre son image et l’image de la femme absente. Le silence tranche avec cet air de Schumann et la mélancolie du jeune homme trouve son double dans ce vieil homme élégant et patient. Peu à peu, ils dévoilent à mots couverts et discrètement leur histoire, timidement, par petits indices. Une complicité indéfectible les unit dans ce temps qui passe inexorablement. Un beau texte mélancolique sur deux hommes naufragés unis face à la solitude, à l’amour perdu et au temps qui passe.
Premier roman
Fiche #369
Thème(s) : Littérature française
La narratrice est entourée de ses deux enfants Léa et Matthias et de son mari Michel. Peu à peu, son mari s’inquiète de troubles de comportements et le diagnostic est terrible et irrémédiable : six mois à vivre au mieux, un astrocytome s’est installé dans son cerveau. Elle est perdue. Après un malaise, elle est admise dans un service hospitalier. Son mari l’assiste alors qu’elle est perdue dans un état comateux et continue de se perdre. Les réminiscences du passé lui rappellent son long cheminement, cette errance parmi la forêt et les étoiles (l’astrocytome a également la forme d’une étoile) entourée de sa famille. Une belle écriture pour un texte allégorique sur un sujet difficile traité avec poésie, franchise et réalisme, sans pathos et qui remue le lecteur.
« Le cerveau règne partout en maître sur les affaires des hommes. Il s’occupe de politique, d’argent, d’art et d’amour. Le cœur n’est qu’un muscle esclave du cerveau. Le cerveau est roi, tyran, despote, prêtre et confesseur. Et si des pratiques cannibales concernent le cœur, je doute qu’il en existe pour le cerveau. Qui, en effet, prendrait le risque d’ingérer les rêves d’autrui ? ».
« Je sais qu’ils mentent. Je me suis trop bien enfoncée dans la forêt pour espérer retrouver mon chemin et revenir parmi les miens. »
Fiche #264
Thème(s) : Littérature française
- Rykner - Niel - Roger - Cosnier - Guéraud - Frier - Guéraud - Constant - Vix - Chartre - Riol - Gallen - Juhel - Gouézec - Seurat - Vix - Souchon - Morin - Desmares - Gourounas - Seurat - Percin - Roger - Vix - Pattieu - Kerninon - Barbe - Kalouaz - Cohen-Janca - Le Gall - Carteron - Pierré - Abier - Corenblit - Juhel - Riol - Le Gall - Piazza - Chartre - Servant - Fontenaille-N'Diaye - Cousseau - Roger - Briet - Kalouaz - Kalouaz - De Lestrade - Gornet - Kerninon - Ytak - Guéraud - Galea - Cousseau - Rykner - Sedira - Brunet - Marguier - Morin - Gallen - Riol - Barbe - Juhel - Pattieu - Démoulin - Kalouaz - Roger - Martin - Choplin - Percin - Fontenaille - Juhel - Brunet - Roger - Rykner - Choplin - Gaudy - Percin - Marciano - De Lestrade - Juhel - Roger - Gallay - Perez - Juhel