« Pour eux, j’ai peur. Je sais pas, ils rêvent, tu comprends c’que je veux dire ? Ça pardonne pas ! Un jour ou l’autre, tu payes tous les trucs que t’as volés en les imaginant… »
Kaoutar Harchi
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Toujours un bonheur de retrouver l’humour de Philippe Jalbert qui interpelle ses lecteurs petits et grands dans une histoire loufoque avec au centre de l’histoire quelques beaux et discrets cacas !
Fiche #3192
Thème(s) : Jeunesse
Un superbe et original petit livre à l'italienne pour dédramatiser et familiariser un enfant (ou ses parents) avec le bain, la piscine, l'eau et les animaux marins. Un plongeon singulier dans le grand bleu !
Fiche #3191
Thème(s) : Jeunesse
« Depuis toujours nous aimons les dimanches » complète avec érudition et colère le diptyque joyeux, humain, utopiste et incontournable d’Hadrien Klent. Lydie Salvayre a décidé de régler les comptes de ces apologistes-du-travail-des-autres, c’est direct, sans artifice. Le discours est étayé de moult références littéraires, philosophiques, sociales et politiques, une série d’uppercuts sur fond d’ironie. La valeur travail et ses adeptes dont beaucoup appartiennent aux apologistes-du-travail-des-autres n’ont qu’à bien se tenir !
« ... la paresse est politique. »
« La paresse est ni plus ni moins qu’une philosophie. »
« La paresse est l’autre nom de la sagesse. »
Fiche #3161
Thème(s) : Littérature française
Dejima mêle brillamment la petite et la grande histoire avec érudition dans le Japon du XX ème. Les chapitres alternent entre l’histoire du Japon, sa place dans le monde, et le destin multiple de Mabel une jeune américaine fraîchement mariée qui visite Kyoto en 1902. Elle apprécie la ville, le pays, l’atmosphère, les croyances et coutumes. Elle reviendra en 1946, après la seconde guerre et Hiroshima, et oeuvrera pour sauver une jeune orpheline en mal de liberté qui finira par muter en renarde sauvage. Un roman singulier entre documentaire, roman et roman frisant le fantastique, déstabilisant parfois, à l’image du Japon.
« La liberté est là, terrible et splendide, poison et remède. »
Fiche #3019
Thème(s) : Littérature française
Don Quichotte, combattant des moulins à vent, Lydie Salvayre vient nous prouver que cette image est très réductrice. Elle nous fait partager ses quinze lettres à Cervantès, un hommage au Quichotte, des coups de gueule, le ton peut être cinglant, tendre ou moqueur, un questionnement permanent, moult sujets abordés, les thèmes d’hier restent prégnants dans notre société moderne (« … quatre siècles après les choses ont fort peu évolué, même si elles ont pris des formes plus insidieuses et plus suaves en apparence… »). Lydie Salvayre prend la défense du Quichotte, de son Quichotte puis se rangera progressivement et respectueusement aux côtés de Cervantès. Elle manie l’humour, l’ironie, la colère avec un équilibre maîtrisé, elle sait appuyer là où ça fait mal, pointer les contradictions, les renoncements, nous invite à reprendre notre réflexion. Quinze lettres pour nous rappeler ce qu’est le courage, pour (re)prendre nos combats, (re)trouver nos utopies, (re)nouer avec nos rêves (« …ce monde s’apprend par le rêve autant que par l’agir. »), refuser l’injustice, ne pas avoir peur de dire non et agir… sans craindre les revers et autres échecs. « … si la folie est le nom que l’on donne à ce qui, chez un être, subsiste encore de puissance visionnaire », alors Lydie Salvayre dans ce vibrant hommage à la littérature et à Cervantès prouve qu’il reste le roi des fous et le Quichotte un personnage essentiel.
« … la poésie demeure, au bout du compte, la seule chose qui se puisse opposer à la violence et à l’absurdité du monde. »
Fiche #2754
Thème(s) : Littérature française
1968. Brighton. Un trio réuni autour d’un film : Talbot, traducteur et producteur, Elfrida, écrivaine qui a connu son heure de gloire et reste bloquée devant une page blanche, et Anny, jeune actrice américaine qui a rapidement rencontré la notoriété. Monde de paillette, d’apparence ou le moi public et le moi privé sont parfois très éloignés, mais derrière le miroir, chacun reste avec ses secrets et ses failles : homosexualité refoulée, opium ou alcool, vie sexuelle intense, mensonges, chacun vit sur le fil entre sa célébrité et ses tourments. William Boyd avec tendresse, humour et ironie accompagne ce trio (épaulé par une belle palette bien garnie de personnages secondaires) au cœur de leur duplicité et sur les chemins empruntés pour assumer ce qu’ils sont.
« Nous cachons tous notre jeu, non ? Nous sommes des mystères. »
Fiche #2705
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Isabelle Perrin
Voilà une nouvelle version singulière et drôle du petit chaperon rouge qui joue avec les mots, avec le loup, avec le petit chaperon rouge, avec mère-grand et avec le petit lecteur !
Fiche #2702
Thème(s) : Jeunesse
La vie moderne nous éloigne du dehors, de la nature alors que la vie est là, tout près, derrière la fenêtre, il suffit d'ouvrir la porte, de faire quelques pas et la beauté éclatante de la nature est à portée d'oeil : les pinceaux doux et précis et les couleurs de Cindy Derby nous le rappellent dans une éclatante démonstration.
Fiche #2664
Thème(s) : Jeunesse
Traduction : Flo Brutton
Médor traîne dans le quartier, dépité, triste, affamé. Heureusement, Mère-Grand lui ouvre sa porte, aux petits soins pour lui, elle lui ouvre son frigo, le coiffe, le lave, il devient le roi de la maison ! Jusqu'au jour où elle doit s'absenter et Médor retrouve la désagréable sensation de faim...
Fiche #2604
Thème(s) : Jeunesse
Elle a à peine quinze ans dans le milieu des années 90 et revient passer ses vacances d’été en famille dans le village natal de sa mère, au cœur de la campagne française. Elle devient la seule fille d’un petite groupe d’ados désoeuvrés, six p’tits mecs qui la surnomment la Bourge, ils veulent rester libres, refusent les contraintes : « Peut-être les silences derrière l’esbroufe qui laissait à penser que rien n’était grave ni à prendre au sérieux. » Elle découvre le groupe, l’amitié, l’amour. Ils ne font rien, le vide, l’ennui, sauf à enchaîner des petites transgressions qu’ils jugent anodines, bien loin des jugements de leurs parents et des adultes… Et cette période restera un moment charnière de sa vie. Ils vivront non loin les uns des autres et cet été restera ancré dans sa mémoire même si elle a repris une fois les vacances achevées le chemin prévu, les études, elle sera prof, mari, enfants… Eux resteront, rien ne changera.
Premier roman
Fiche #2594
Thème(s) : Littérature française
Un album tout en bleu pour partir à l'aventure, partir en balade en famille. Départ à l'aube, il fait encore nuit, laisser les lumières de la ville derrière soi, marcher, grimper, et au sommet attendre le spectacle inégalable du lever de soleil sur les cimes d'une montagne encore endormie.
Fiche #2554
Thème(s) : Jeunesse
Tout réussit au personnage principal du Cercle des Hommes. Homme d’affaires très riche, puissant, il vient d’être nommé « à la tête d’un des plus importants consortium miniers du monde. », une femme plus jeune et éblouissante, des propriétés au quatre coin du monde, un portable dans chaque poche… Quand il se met aux commandes de son petit avion pour survoler l’Amazonie, il est loin de se douter qu’il est à un tournant de sa vie. En effet, devant la falaise aux aras, il va subir une attaque en règle de ces oiseaux majestueux et multicolores. Son avion s’écrasera au milieu de la forêt et il se réveillera blessé et entouré par des Yacou, huit Yacou, derniers représentants d’une tribu isolée. Prisonnier, sans portable, sans rien, dans une fosse avec des cochons sauvages et menaçants sous l’œil inquiet et inquisiteur de la tribu qui s’interroge sur sa vraie nature. Toute sa richesse, son pouvoir, ses propriétés ne lui seront d’aucun secours pour les convaincre qu'il n'est ni cochon ni animal. Ici, « Rien ne se vendait. Rien ne s’achetait. Tout se prélevait, après avoir demandé la permission et s’être fait pardonner d’avance. La richesse se trouvait ailleurs. » Et il va falloir qu’il l’intègre et qu’il prenne son temps pour comprendre les codes, le langage, trouver la protection de certains, éviter les dangers, mais « Après tout, pour la première fois de son existence, il goûtait au seul luxe que sa fortune ne lui permettait pas de s’offrir : prendre son temps. » La tribu semble heureuse, gérée par une vraie démocratie et libre dans son Cercle, dans sa vie toute simple, totalement incluse dans la Nature idolâtrée, « … la science tenait déjà tout entière dans la nature et le bonheur… », bien loin de la toute puissance et de l’« effronterie envers la nature, par péché d’orgueil, pour avoir eu la prétention d’être plus efficace que les saisons, d’exiger tout, tout de suite, tout le temps… ». Pourtant son espace vital se réduit drastiquement. De nouvelles bêtes, monstrueuses, jaunes, aux dents acérées, tuent les arbres sacrés dans un vacarme assourdissant et rien ne semble pouvoir les arrêter. Alors le chemin va être long, passionnant, dangereux, pour que ce frère de Carlos Gohsn (mais nous avons tous un peu de Carlos !) redevienne le Yacou qu’il fut (car nous avons tous été Yacou !), et il faut se dépêcher de ne pas l’oublier ! Ce roman d’aventure, ce conte philosophique voire écologique nous offre une belle rencontre, improbable et passionnante, incitant à la réflexion et peut-être à l’action, comme Pascal Manoukian nous le rappelle avec cette citation d’Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »
Ecouter la lecture de la première page de "Le cercle des hommes"Fiche #2470
Thème(s) : Littérature française
Bernard Chambaz reprend la route, en vélo cette fois. Et il est bien entouré ! Il convoque pour ce long voyage son amoureuse, son fils Martin (ça ne vous rappelle pas le titre d’un grand roman d’un certain London ?) décédé accidentellement et le monstre Jack London, tous les deux nés à un siècle d’intervalle. Il nous offre donc un roman atypique, inclassable. Evidemment l’hommage à Jack London est marqué, boulimique de la vie, un homme dans la fureur de vivre, la fureur de faire dans une liberté totale. London mange la vie par tous les bouts, sans aucun temps mort, sans aucune retenue dans tout ce qu’il entreprend et il entreprend beaucoup, toujours avec passion et parfois dans l’excès. Bien loin des écrivains des beaux quartiers parisiens mais plutôt familier des bas-fonds, il sera marin, éleveur, chercheur d’or, correspondant de guerre… et toujours dans l’engagement politique mais aussi dans l’écriture et la lecture. Alors pour reposer Jack ou retrouver Martin, Bernard Chambaz les fait se rencontrer et crée ainsi dans la connivence des moments de plénitude, de poésie, de calme et d’apaisement. Bernard Chambaz a trouvé la forme adéquate et le récit parfait pour rendre un hommage original et attachant à deux morts qui continuent de vivre à ses côtés et donc au notre.
Ecouter la lecture de la première page de "Un autre Eden"Fiche #2422
Thème(s) : Littérature française
A Dely Brahim à l’ouest d’Alger, la cité du 11-Décembre a encore en son sein un terrain vague, zone de rendez-vous des gamins du quartier et surtout terrain de football où se retrouvent régulièrement Jamyl, Mahdi et Inès. Une vie harmonieuse malgré le climat (dans les deux sens du terme) d’Alger. Jusqu’au jour où deux généraux déclarent être propriétaires du terrain et veulent y installer de belles villas dont ils ont déjà établi les plans. Les gamins les bousculent et refusent ce diktat. La résistance s’organise, ils laissent la peur à leurs parents et refusent de faire place. Les militaires sont d’abord quelque peu désarçonnés, faire plier les adultes, ils savent, mais avec des enfants, la corruption, la peur s’avèrent un peu moins efficaces… A travers l’enjeu de ce terrain, Kaouther Adimi dresse un portrait de la société algérienne, avec sa corruption, ses abus de pouvoir et ses lâchetés, mais aussi de sa jeunesse et de ses espérances mettant ainsi en évidence le fossé générationnel. Son récit est parfaitement équilibré entre le passé avec le témoin privilégié qu’est Adila la grand-mère d’Inès et le présent voire l’avenir avec ces gamins encore débordant de projets et de rêves et pas encore fatigués par les luttes qu’ils devront mener. Une passionnante et instructive chronique algérienne entre le sépia du passé et la couleur contemporaine.
« Une révolution c’est beau, c’est con et à la fin, c’est souvent triste… »
« Ne cède jamais aux adultes, ne cède jamais aux peurs des grands. »
Fiche #2402
Thème(s) : Littérature française
Quelle joie de retrouver le lapin d'Antonin ! Toujours aussi grognon et entêté ! Cette fois, il a la charge des courses pour sa maman et Madame Bergeron n'a pas de tarte aux cornichons sauvages. Quelle erreur ! Lapin va insister, n'en doutez pas !
Fiche #2314
Thème(s) : Jeunesse
Claire est médecin dans un hôpital parisien et accueille dans son service un homme qu’elle reconnaît immédiatement : Dominique fut son amant quinze ans plus tôt à Marseille alors qu’avec son amie Manu, toutes jeunes, elles travaillaient dans le théâtre associatif que dirigeait Dominique. Il est alors beau, brillant, talentueux et séducteur. Tout le monde l’adore, les parents, les enfants qu’il encadre et naturellement Claire et Manu. Le soleil, le théâtre, « La tempête » de Shakespeare, l’amour… Les enfants arrivent avec leurs histoires, leurs fragilités et se fondent dans la troupe, nouvelle petite famille. Ils n’ont pas encore la maîtrise de la façade construite par les adultes pour se protéger, pour simuler, de leurs mensonges et restent dans la vérité et donc parfois dans la violence. Parmi eux, Jo est à part, dérange presque. Elle semble étrange, solitaire, en souffrance ici et ailleurs. Dominique, Claire et Manu en sont naturellement conscients mais que feront-ils ? Souhaiteront-ils et pourront-ils percer son secret et la sauver ? Maltraitance ? Harcèlement ? Le drame se déroulera devant leurs yeux. Les retrouvailles avec Dominique, que Claire ne pourra sauver, font rejaillir le passé et rappellent cruellement à Claire cette impuissance, hier comme aujourd’hui. Un roman prenant et émouvant avec en filigrane l’enfance maltraitée, la responsabilité, la culpabilité, l’impuissance et le remord.
Ecouter la lecture de la première page de "Midi"Fiche #2303
Thème(s) : Littérature française
Catastrophe ! Un ours est tombé à la mer ! Et son petit copain pirate le regarde s'éloigner, ils pleurent, ils crient, ils se débattent, mais l'aventure semble mal partie ! Il faudra attendre la dernière page pour rassurer tout le monde et avoir une bonne surprise !
Fiche #2280
Thème(s) : Jeunesse
C'est l'heure de l'histoire du soir, avant de s'endormir. Papa se lance, ce soir, c'est l'histoire de madame Dujabot, dite Colette. Et Colette est une poule particulière, elle a des dents ! Papa semble heureux de son histoire mais Antoine veille au grain, il ne faudrait tout de même pas en faire trop ! Comme d'habitude avec André Bouchard, décalé et hilarant !
Fiche #2258
Thème(s) : Jeunesse
Alfa Ndiaye et Mademba Diop sont originaires du même village africain, « plus que frères », ils vont éprouver leur vingt ans et leur amitié au plus profond des champs de batailles de la première guerre mondiale. Tirailleurs, ils vont obéir aux mêmes ordres, jaillir des tranchées coupe-coupe et fusil à la main, croiser la mort et le regard bleu des ennemis à tuer (sifflement, attaque, destruction, mort, enchaînement inéluctable et répétitif). Mais, rapidement, Mademba s’écroulera, blessé à mort et implorant Alfa de l’achever. Alfa ne pourra s’y résoudre. Devenu seul, la folie l’accompagnera pendant les assauts, mais n’est-ce pas ce que la France lui demande (« La France du capitaine a besoin que nous fassions les sauvages quand ça l’arrange. »), et après : elle ne semble plus vouloir le quitter. Il effraie ses ennemis, ses frères de combat mais sa violence insoupçonnable , il l'a choisie, il l'entretient délibérément et il l'assume. Il devient le sorcier fou honni par tous et est évacué. En retrait, il pourra réfléchir et revenir sur son passé, son enfance, la naissance de son amitié avec Mademba, son premier amour, son sentiment définitif de culpabilité de n’avoir pas su le protéger puis abréger ses souffrances et enfin sa volonté de résister aux ordres et à l’horreur. Une écriture parfois simple et poétique mais toujours singulière, parfois précieuse et chantante, accompagnée de répétitions pour mieux ressentir l’horreur et la folie ultimes, une plongée dans l’atrocité absolue d’une guerre, un réquisitoire contre ceux qui la décident et mènent une génération à l’abattoir. Indispensable notamment pour cette année du centenaire et pour ne pas oublier les hommes venus de terres lointaines que l'on a choisi de sacrifier délibérément !
Premier roman
« … j’avais été inhumain par obéissance aux voix du devoir. Mais j’étais devenu libre de ne plus les écouter, de ne plus obéir à ces voix qui commandent de ne pas être humain quand il le faudrait. »
« La folie temporaire permet d’oublier les balles. La folie temporaire est la sœur du courage à la guerre. »
Fiche #2235
Thème(s) : Littérature française
Une famille habite une maison isolée avec son arbre du bonheur dans l’Oise à Essaimcourt : « Essaimcourt a la beauté de ses arbres presque morts… » Elle vit pour l’instant dans une certaine insouciance. Les parents travaillent en usine, quelques emprunts, une maison à crédit, une voiture à crédit, mais toujours des projets et les enfants continuent de susciter joie et bonheur. La plus grande prépare le bac en section économie et révise les théories économiques qui éprouvent ses parents et étouffent son village ; mais s’il faut en passer par là pour espérer une vie meilleure et éviter le paradoxe d’Anderson... Aline et Christophe sont aux petits soins pour Mathis, le petit dernier, atteint d’une maladie inconnue. Et puis un jour, vous apprenez au boulot, au détour d’un couloir, ou devant la machine à café que l’usine vient d’être rachetée qui par un concurrent chinois qui par un fond de pension américain. Et le lendemain, un courrier, Le courrier, cinq lignes brèves directes après trente ans pour vous annoncer cordialement que vous ne faites plus partie de l’équipe. La violence ultime. Désespoir, sentiment d’abandon, d’inutilité, plongée dans un long tunnel noir sans fin. C’est Aline la première qui subit le viol, la maladie mortelle : « Cancer du chômage. Elle fait partie des métastasés. Effondrée, elle s’arrête sous son arbre. Plus rien ne surgit à l’intérieur de son ventre. La bête s’est installée. Elle est là pour longtemps, elle le sent… Rien n’a encore changé, mais tout est différent. » Pourtant, le couple préfère faire illusion devant les enfants, ne rien dévoiler, et tenter de continuer à survivre, à la protéger. Mais la violence de notre société n’a guère de limite, et les seules questions qui demeurent sont : jusqu’à quand tiendront-ils et jusqu’à quand les enfants l’ignoreront-ils ?
Chronique sociale, réaliste et désespérée de notre société où le déclassement devient la règle, où l’espoir s’amenuise chaque jour, où le monde ouvrier disparaît, où les plus pauvres sont devenus majoritaires mais impuissants. Indispensable !
« Dans la queue, personne ne crâne. Tout le monde a peur, un jour aussi, de ne plus pouvoir y arriver… L’écart de salaire entre ceux qui vendent et ceux qui volent est devenu si ténu qu’il faut surveiller tout le monde. »
« Ils nous laissent une vue bien dégagée sur les usines vides, comme ça, quand tu passes devant en allant pointer au chômage, tu jures de fermer ta gueule la prochaine fois que tu trouveras du boulot. »
« Il n’y a pas mieux aujourd’hui pour enseigner la géographie aux enfants que de leur apprendre où sont passées les usines de leurs parents… »
« Vivre sans usines, c’est vivre sans poumons. »
« Depuis la grève et le licenciement d’Aline, Christophe n’y croit plus, ni à lui ni aux autres et à leurs promesses d’un monde meilleur. Dieu, Karl Marx, Mark Zuckerberg se moquent bien d’eux. Les pauvres n’ont pas plus de chance de s’en sortir qu’un taureau dans l’arène. On les laisse espérer, c’est tout, pour mieux les obliger à tourner en rond, parce qu’on a besoin d’eux pour remplir les caisses, les églises et les réseaux. C’est le même mensonge depuis toujours. ‘‘Chrétiens, prolétaires, facebookeurs de tous les pays, unissez-vous, le monde est à vous.’’ En vérité, il est à eux. »
Fiche #2209
Thème(s) : Littérature française
Rencontrer un rêveur ne peut qu’ouvrir l’esprit du lecteur et susciter son intérêt ! Et le jeune collégien Michel est l’un d’eux, un vrai, un pur ! Il habite à Pointe-Noire une modeste parcelle (équipée tout de même de WC protégés...) aux cotés de Maman Pauline et Papa Roger, qui font parfois les sévères, haussent le ton, mais adorent le petit Michel. C’est lui qui nous raconte avec toute sa naïveté, sa franchise ("... on va encore dire que moi Michel j'exagère toujours et que parfois je suis impoli sans le savoir...") mais aussi son œil attentif le quotidien de la famille et réussit parfaitement à nous rendre compte des aléas de la vie congolaise des années 70 et à nous faire rire sans effets calculés ni construits. Mais nous sommes en 1977, en mars 77, un mois particulier pour le Congo puisque le camarade président Marien Ngouabi est assassiné à Brazzaville. Immédiatement Michel est confronté à l’histoire du Congo et à la politique et nous offre quelques explications mémorables sur le fonctionnement général congolais. Il n’oublie pas l’héritage de l’époque coloniale, les européens ne sommes donc pas épargnés... Alors quand la famille apprend qu’un des oncles de Michel, en tant que proche du président a été assassiné, la tristesse, la colère voire l’envie de vengeance animent Maman Pauline prête à tout pour la mémoire de son frère et naturellement Michel en est le témoin privilégié... Un portrait attachant et souriant d’un jeune adolescent rêveur qui apprendra à observer les cigognes dans le ciel congolais et qui découvre tous les méandres de la vie intime comme celle d’un citoyen congolais que la politique ne laisse jamais indifférent.
Ecouter la lecture de la première page de "Les cigognes sont immortelles"Fiche #2197
Thème(s) : Littérature étrangère
Edouard Louis sait nous parler de violence mais cette fois, son hurlement se mêle à un cri d’amour pour son père, un père mort avant l’heure, éprouvé et étouffé par la société, par la pauvreté et par le discours récurrent et si conventionnel des politiques. Edouard Louis ne mâche pas ses mots, il nomme, il désigne les auteurs de cette violence sourde et assassine, il se place du côté de ceux qui sont « à l’écart du monde ». C’est court, c’est percutant, c’est direct, sans artifice et si réel.
« … la politique, c’est la distinction entre des populations à la vie soutenue, encouragée, protégées et des populations exposées à la mort, à la persécution, au meurtre. »
« … nous sommes ce que nous n’avons pas fait… »
« Pour les dominants, le plus souvent, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne. Pour nous, c’était vivre ou mourir. »
Fiche #2161
Thème(s) : Littérature française
Petit Lapin doit cette fois s'habiller. Et ce n'est pas le plus simple, il doit enfiler des bottes ! Alors avec sa mauvaise fois, sa colère voire sa mauvaise foi, cela devient (comme à chaque fois) très très drôle !
Fiche #2157
Thème(s) : Jeunesse
Un dessin et des couleurs d'une grande douceur pour parler des émotions de tous les jours, des petits moments anodins qui font une vie, des joies, des chagrins, petits instants qui filent et qui néanmoins nous constituent.
Fiche #2094
Thème(s) : Jeunesse
Antonin Louchard fait encore mouche ! Cette fois, un lapin grincheux dialogue avec son professeur de dessin. Et évidemment le lapin d'Antonin traine des pieds pour écouter le prof et n'est pas tout à fait prêt à tenir compte de ses conseils... Encore un grand éclat de rire assuré !
Fiche #2085
Thème(s) : Jeunesse
A Sylva, une petite ville paumée des Appalaches, un peu à l’écart du monde, des ossements sont retrouvés sur une rive de la rivière. Ils appartiennent à une jeune femme qui, des années plus tôt, aurait quitté la ville. C’était l’été 69, période où les hippies avaient encore les cheveux au vent. Elle s’appelait Ligeia, venait de Floride s’installer chez son oncle et sa tante suite à quelques « mésaventures » et une jeunesse mouvementée… La jeune délurée rencontra Bill et Eugene deux frères inséparables que l’apparition de ces os va contraindre à se retourner vers leur passé, à l’époque où ils vivaient encore à l’ombre d’un grand-père dictatorial et autoritaire. Bill est aujourd’hui un chirurgien brillant et toujours amoureux de la femme qu’il fréquentait déjà en 1969. Eugene est maintenant seul, sa femme et sa fille l’ont quitté et a sombré dans l’alcool. Et Ligeia comme elle l’avait déjà réalisé en 1969 va venir bousculer leur quotidien et leur relation et surtout ouvrir les plaies du passé qui n’étaient pas totalement cautérisées… Par le vent pleuré frôle le roman noir en explorant au passé et au présent quelques thèmes typiques : une relation fraternelle entravée par un grand-père dominateur, le mensonge et le secret, l’adolescence, l’alcool, la culpabilité et offre quatre portraits forts de personnages parfaitement réalistes qui aimantent le lecteur du début à la fin de ce court roman.
Ecouter la lecture de la première page de "Par le vent pleuré"Fiche #2010
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Reinharez
Les lapins seraient si mignons avec une culotte ! Et si en plus, les culottes étaient de couleurs différentes, les champs et prés deviendraient bigarrés et joyeux, le bonheur ! Et pourtant, les lapins préfèrent gambader nus dans les prés, pour quelles raisons ? Personne à ce jour n’a fourni une réponse vraisemblable, mais rassurez-vous Antonin Louchard s’est penché sur le problème ! L’inénarrable Antonin Louchard a l’art de terminer ses albums, des fins toujours inattendues, avec un humour singulier qui surprend toujours le petit et le grand lecteur, pour leur plus grand plaisir naturellement.
Fiche #1886
Thème(s) : Jeunesse
Au cœur de la Virginie, une jeune étudiante homosexuelle tombe amoureuse de son professeur de poésie, lui aussi homosexuel. Et aussi surprenant que cela puisse paraître (mais la surprise et l’étrangeté font partie intégrante de la trame de ce roman), ils vont se marier et auront deux enfants. Néanmoins, leur quotidien ne fut pas un long fleuve tranquille… il devint rapidement tendu et la séparation inéluctable : Peggy a perdu son indépendance en devenant la femme de M. le professeur, et choisit alors de disparaître en emmenant sa fille dans le sud des Etats-Unis abandonnant époux et fils. Elles squattent et rejoignent le camp des invisibles, des noirs, de la pauvreté et du racisme. Le lecteur suit donc en parallèle la vie du père et du fils et de la mère et de la fille. Quinze années de séparation mais le hasard de la vie les réuniront ultérieurement. Un portrait décalé de l’Amérique des années 60 à 80.
« C’est bête de croire qu’on a le choix. On nous l’a appris en philo. C’est très libérateur. »
Fiche #1877
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Charles Recoursé
Fredrik Welin, médecin en retraite de soixante-dix ans, vit en solitaire affirmé sur une petite île de la Baltique. Après une tragique erreur médicale, il a rejoint la maison de ses grands-parents pour la fin de ses jours. Seul au milieu du froid, de la neige et de la glace, du vent et de la mer. Une nature rude et extrême mais appréciée. Cette vie en retrait est bouleversée au début du roman par un accident tragique : sa maison et ses affaires disparaissent dans les flammes, feu étrange dont il est rapidement soupçonné. Cet évènement et les soupçons qui l’accompagnent déclenchent en lui une panique mais aussi une multitude de questions sur son passé, ces petits faits anodins qui font une vie (comme acheter une paire de bottes suédoises à sa taille), son histoire, ses choix, sa relation aux autres, son avenir. Le vieil ours grognon est contraint de rencontrer de nouvelles personnes, de supporter quelques visites (notamment celle de sa fille qu’il connaît à peine), voire d’envisager avec peur une dernière histoire d’amour. Un ultime opus d’Henning Mankell poignant avec en toile de fond la solitude, la vieillesse et la mort et un vieux bougon qui craint autant qu’il n’espère la solitude au coeur d’une Baltique si attirante.
« Ce n’est pas la vie qu’on mesure. C’est le temps. »
« Vieillir, c’est s’aventurer sur une glace de moins en moins solide. »
Fiche #1870
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anna Gibson
La neige est tombée, quelle joie ! Les animaux de la forêt ont en effet rendez-vous avec leur ami, le bonhomme de neige. Ils se dépêchent et courent à sa rencontre. Le bonhomme leur raconte ses aventures et ils sont émerveillés. Jusqu’au jour où l’écureuil trouve un menaçant crocus. La course contre le temps s’accélère ! Quelle solution pour ne pas perdre leur ami ? Thierry Dedieu a trouvé Le dénouement débordant de poésie et d’espoir afin que la bande de copains patiente jusqu’à l’année prochaine ! Superbe !
Fiche #1868
Thème(s) : Jeunesse
Entre 1960 et 1980, régulièrement, des personnes s’éclipsent, disparaissent au Japon sans raison évidente, aucune trace, pas d’indices, une enquête succincte, fugue, suicide, évaporés (cf. « Les évaporés ») ou in fine kamikakushi (c’est-à-dire cachés des Dieux)… qui s’arrête rapidement et le mystère demeure. Il faudra attendre longtemps pour en avoir l’explication et Eclipses japonaises nous conte ces événements. L’explosion en 1987 du vol de la Korean Air sera à l’origine de la résolution de cette énigme. Pour cela plusieurs voix s’entremêlent dans la narration et les destins se croisent, un GI déserteur disparu en 1966 et une future infirmière, une jeune adolescente japonaise, un archéologue à l'oeil affûté, et une espionne nord-coréenne experte en culture japonaise. Eric Faye construit un roman-enquête à suspense mené par un vieux journaliste persévérant basé sur une histoire hélas bien réelle qui nous parle des relations entre le Japon et la Corée du Nord, d’embrigadement, de pouvoir totalitaire sans limite, de propagande, de violence aveugle, de la négation de toute humanité. Instructif et glaçant, fascinant et terrifiant.
« En m’entendant répéter les phrases apprises par cœur, je me dis qu’on peut obtenir n’importe quoi d’un être humain qui espère. »
Fiche #1864
Thème(s) : Littérature française
Une famille, une maison, un pays : intimité des notables libanais entre grandeur et déclin, splendeur et misère, paix et guerre, le tout observé par le chauffeur de la famille, proche mais toujours extérieur au clan, au cercle. Skandar, le patriarche, dirige la famille et son entreprise de négoce en tissus. La maison est habitée par la rivalité entre sa femme et sa sœur mais aussi par un personnel féminin important. Skandar règne sur ce monde fragile qui va se détériorer progressivement, la famille, l’entreprise, le pays. Après sa disparition subite, restent les femmes et il va falloir lutter, lutter pour conserver son mode de vie, ses privilèges. Une fresque attachante notamment grâce au point de vue extérieur adopté qui nous plonge au cœur de l’histoire d’un pays singulier au centre du Moyen-Orient et de ses conflits.
Ecouter la lecture de la première page de "Villa des femmes"Fiche #1720
Thème(s) : Littérature étrangère
Dovalé occupe la scène d'une petite ville d'Israël. Comique, il semble apprécier les plaisanteries grasses et salaces, mais sait jouer de, et avec son public. Sans retenue, il emporte chaque soir le public dans son délire. Mais ce soir là, il a convié à son spectacle le juge Salazar qu'il a connu à l'âge de l'adolescence. Et le spectacle suit un autre chemin, Dovalé entre deux plaisanteries se confesse, parle de son enfance et notamment d'un jour particulier de son adolescence où il apprit une nouvelle gravissime qui le marquera à vie. L'atmosphère se tend, les spectateurs sentent que Dovalé est dangereusement sur le fil, la salle réagit plus ou moins bien face à ce spectacle inédit de ce « gamin de cinquante-sept ans (qui) se reflète dans un vieillard de quatorze. ». Portrait d'un homme blessé à jamais, roman éprouvant que les ruptures de ton rendent parfois perturbant.
« L'homme propose et Dieu le nique... »
Fiche #1697
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nicolas Weill
Lorsque l'on est un jeune orphelin de Pointe-Noire et que le prêtre de l'établissement décide de vous appeler Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko soit « Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres », en lingala, la suite ne peut être que singulière ! Néanmoins, heureusement pour le lecteur, cet enfant adoptera vite le surnom « Petit Piment » suite à un exploit mémorable. C'est à cette époque que la révolution socialiste redistribue les cartes, tout semble possible, enfin presque… Petit Piment choisit de suivre les dangereux jumeaux de la chambrée et de quitter Bonaventure son meilleur ami pour partir vers l'inconnu, vers l'aventure mais aussi la vie donc la folie… Il rencontrera un série de personnages mémorables, comme Maman Fiat 500 une patronne de bordel très maternelle et diverses petites frappes de Pointe Noire. Un récit initiatique sauvé par la fantaisie, l'invention, la liberté et la gouaille d'Alain Mabanckou.
Ecouter la lecture de la première page de "Petit Piment"Fiche #1694
Thème(s) : Littérature étrangère
Une tribu débarque dans un village balnéaire de la côte atlantique pour la saison, des Lyonnais qui fabriquent des bijoux l'hiver et ont décidé de tenter l'aventure, La Saison, sur un marché de la côte. « Les Bijoux » rejoignent le camp des marchands ambulants : Bruno, grand, costaud, fier, Jeanne, sa femme beaucoup plus jeune, Alexis, onze ans, leur jeune fils, et Virgile, le sage, la soixantaine qui a beaucoup bourlingué. Le marché est régi par un petit chef au grand pouvoir, Forgeaud, sans scrupules, manipulateur, qui place, déplace, fait payer, surtaxe (« Forgeaud représentait à ses yeux un spécimen formidable des principaux traits, selon lui, du génie français : la roublardise, le cynisme et la félonie. Ne manquait pas l'arrogance, elle provenait d'un fonds de bêtise, de brutalité sans faille. »). Le monde des ambulants s'en accommode et Eric Holder nous décrit un monde vivant, où les amitiés se nouent, les personnalités s'affrontent, la solidarité habituelle, où chacun se bat pour gagner un peu d'argent parfois avec des méthodes un peu limite et pour obtenir sa part de bonheur malgré les difficultés évidentes. Un roman truculent et vif au coeur d'un microcosme rarement évoqué et constitué de personnages attachants capables d'affronter les situations les plus cocasses.
« Ils sont comme tous les ambulants, amoureux de plein air et de vent. A la côte, il y a moins de dehors, il y a moins de dedans. Dedans c'est dehors et réciproquement. »
Fiche #1660
Thème(s) : Littérature française
C'est l'histoire d'un caneton qui se prend pour un lion et qui va rencontrer un crocodile. Et que croyez-vous qu'il arriva ? Hilarant !
Fiche #1620
Thème(s) : Jeunesse
C'est l'histoire d'un chercheur et d'un microbe. Le chercheur a enfin trouvé ce qu'il recherchait : un microbe inconnu à qui il donne son nom. Mais le microbe n'a pas dit son dernier mot et ne laissera pas ce scientifique maître de son destin !
Fiche #1622
Thème(s) : Jeunesse
Poussières d’exil est une énorme saga familiale qui court de 1890 à 2013 entre l’Espagne et la France. Une famille nombreuse, pauvre, qui naviguera sans cesse entre l’Espagne et la France pour sauver sa peau, pour vivre, qui s’engagera, qui connaîtra la peur (qui ne les quittera jamais), le goût âpre du sang. Une famille de révolutionnaires loin des salons et des grandes envolées lyriques des salons parisiens ou autres. A l’origine, il y a Lea, la fille d’un curé qui a engrossé sa mère, morte en couches et qui la confie aux terribles bonnes sœurs. Lea se mariera avec un ouvrier menuisier et aura de nombreux enfants. La famille naviguera entre l’Espagne et la France, ils s’engageront, côté Républicain, mais pas nécessairement dans la même mouvance. Ils connaîtront la misère et la faim, l’exploitation par les propriétaires, l’envie de révolte et de justice, la Révolte des Vignerons du Sud de la France, Franco, la place de l’église dans ces évènements, la guerre civile, la prison, les combats, les déchirures, la mort, et enfin le sentiment de liberté avec la République. Des vies courageuses, de combat mais aussi de fidélité qui montrent brillamment combien l’histoire de la France et de l’Espagne sont imbriquées.
Ecouter la lecture de la première page de "Poussières d'exil"Fiche #1616
Thème(s) : Littérature française
C'est une histoire de grand-mère, de petite fille, de loup et de cauchemar. Irrésistible !
Fiche #1529
Thème(s) : Jeunesse
Javier Mallarino est une référence en Colombie, craint par certains, adulé par d’autres, célèbre caricaturiste, son influence et son pouvoir sont grands et reconnus, et le pays va lui rendre un hommage appuyé et le décorer. Il représente la mémoire politique du pays. Pourtant, des années plus tôt, il a vécu et participé à un évènement lors d’une soirée privée qu’il s’est empressé d’oublier. Et lorsque la jeune Samanta vient frapper à sa porte des années plus tard, le passé resurgit et va l’interroger sur sa mémoire, sur la mémoire, le pousser à réfléchir sur son pouvoir (ses limites et ses excès), à un examen de conscience franc et douloureux qui croisera l’Histoire du pays et son histoire intime et personnelle. Une belle découverte, profonde, féroce et dense, sur un thème au coeur de l’actualité !
« La mémoire est vraiment bizarre : elle nous permet de nous souvenir de ce qu’on n’a pas vécu. »
« Parce que, dans ce pays, on ne devient quelqu’un que lorsque quelqu’un d’autre cherche à te faire du mal. »
« Les caricatures peuvent forcer la réalité, pas l’inventer. Elles peuvent déformer, jamais mentir. »
« Une tribu indigène du Paraguay, ou peut-être de Bolivie, pense que le passé est devant nous, car nous le voyons et nous le connaissons, alors que l’avenir est derrière : tout ce que nous ne pouvons ni voir ni connaître… Il faut affronter le futur. C’est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu’à reculons. »
Fiche #1516
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon
Pas pleurer entrelace deux voies qui nous plongent dans l’Histoire. D’un côté, une femme du peuple, mauvaise pauvre (« Une mauvaise pauvre est une pauvre qui ouvre sa gueule »), née en 1921, vit à 15 ans la fondation de la République espagnole comme une promesse de liberté et de bonheur. Soixante-quinze ans après, sa mémoire s'estompe mais néanmoins, elle n’a pas oublié cette année particulière et revient sur tous les évènements jusqu’à La retirada et son installation en France (« Après maintes péripéties, elle finit par échouer dans un village du Languedoc, où elle dut apprendre une nouvelle langue (à laquelle elle fit subir un certain nombre d’outrages) et de nouvelles façons de vivre et de se comporter, pas pleurer. Elle y vit encore aujourd’hui. »). Elle bouscule la langue pour raconter cette année marquante à sa fille qui reçoit avec un regard tendre l'histoire de sa mère mais aussi l'histoire de l'Espagne. De l’autre, Georges Bernanos fervent catholique voit ses convictions totalement ébranlées par le contact direct avec le conflit et ses horreurs. Sans retenue, il fait part de ses doutes et condamne l’église espagnole, et une caste de dirigeants intéressés (« l’association mafieuse de l’épiscopat avec les militaires et les classes possédantes, afin de mieux défendre ses propres intérêts. »). Sans artifice les faits exposés démontrent la bassesse et la lâcheté des acteurs, la violence dont sont capables les hommes, les trahisons et rivalités internes mais aussi l’utopie et le rêve qui permettent aussi de vivre. Un texte souvent terrifiant qui revient sur une période cruciale de l’Histoire européenne qui trouve de nombreuses résonances dans l’actualité d’aujourd’hui.
« … les hommes d’argent méprisent ceux qui les servent par conviction ou par sottise, car ils ne se croient réellement défendus que par les corrompus et ne mettent leur confiance que dans les corrompus. »
« Bernanos découvrait, le cœur défait, que lorsque la peur gouverne, lorsque les mots sont épouvantés, lorsque les émotions sont sous surveillance, un calme, hurlant, immobile s’installe, dont les maîtres du moment se félicitent. »
« Je crois que le suprême service que je puisse rendre à ces derniers (les honnêtes gens) serait précisément de les mettre en garde contre les imbéciles ou les canailles qui exploitent aujourd’hui, avec cynisme, leur grande peur. »
Fiche #1496
Thème(s) : Littérature française
La famille lapin vit bien au chaud la fin de l'hiver. Comme la forêt, tous attendent avec impatience le printemps. Pourtant, le plus jeune, Petit lapin, n'a encore jamais rencontré le printemps. A quoi peut-il bien ressembler ? Tendre et doux à la fois.
Fiche #1427
Thème(s) : Jeunesse
14-18 Une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux
Le Seuil
30 | 12-03-2014 | 18€
Un livre coup de poing qui montre en une série de gros plans la guerre, la guerre meurtrière, aveugle et violente. Sombre, sans texte, le dessin de T. Dedieu suffit. Pas de commentaire, grimaçant, le souffle coupé, pour ne pas oublier l'horreur de la guerre.
Fiche #1429
Thème(s) : Jeunesse
Un album à rabats original qui permet au petit lecteur de suivre Léon, ou plutôt le crayon de Léon, passionné d'écriture et de dessin !
Fiche #1257
Thème(s) : Jeunesse
Michela Murgia nous transporte à nouveau au sein de la culture sarde, de ses croyances et coutumes. Le guide est Maurizio, un gamin solitaire, qui n’attend que l’été pour rejoindre ses grands-parents et pouvoir enfin vivre. Il y retrouve quelques copains et leurs aventures initiatiques leur font découvrir l’amitié, les conflits quand ils se retrouveront au milieu d’une bataille à la Don Camillo entre deux quartiers, la vie quoi ! Pourtant, si vous souhaitez découvrir Michela Murgia et la Sardaigne, préférez l’excellent « Accabadora », un premier roman inoubliable.
"Que soit toujours béni le respect pour la chair de notre chair, mais la rue et le fait d'avoir joué ensemble offrent aux enfants un lien de parenté plus étroit qu'ils n'oublieront pas à l'âge adulte. Il n'y a rien d'intuitif dans la génération : le sang suit des parcours troubles, et aucun gamin ne peut imaginer que partager le nom d'un père suffit pour revendiquer une semence commune."
Fiche #1241
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Nathalie Bauer
Une petite fille s'ennuie, mais s'ennuie et s'ennuie encore ! Et ce n'est pas une patate qui va y changer quelque chose ! Quoique...
Fiche #1235
Thème(s) : Jeunesse
Le petit roi règne d'une main de fer sur son royaume. Belliqueux, il est à la recherche de l'ennemi qui lui permettra de se lancer dans de violents combats. Il a hâte de l'affronter, il dresse pièges, armée, stratagèmes... Seul souci, il ne trouve personne à affronter. Il reste seul et finira par se déclarer la guerre ! Quelle bêtise la guerre !
Fiche #1207
Thème(s) : Jeunesse
C'est avec un immense plaisir que l'on retrouve le doux et gentil petit dragon Charles ! Il peut maintenant parcourir le monde, mais parcourir le monde seul, est-ce bien intéressant ? Charles part donc à la recherche d'un ami, et cela n'est pas si simple pour un petit dragon !
Fiche #1194
Thème(s) : Jeunesse
Antonio Yammara et l’énigmatique Ricardo Laverde se sont rencontrés dans une salle de billard. Ricardo intriguait et attirait Antonio jusqu’au jour où dans la rue, Ricardo se fait assassiner et Antonio est grièvement blessé. Malgré l’aide de sa famille qu’il adore, Antonio en reste traumatisé. Une angoisse latente le mine continuellement. Deux ans après, Maya, la fille de Ricardo, l’appelle. Elle n’a pas connu son père et espère compléter et comprendre l’histoire de ses parents. A partir de cette rencontre, Maya et Ricardo se lanceront dans une véritable enquête (à rebondissements) concernant autant Ricardo que l’histoire de la Colombie, de Bogota et de ses trafics, une histoire violente, sans limite qui a écrasé une génération complète. Avec son écriture aussi limpide que précise, Juan Gabriel Vasquez plonge le lecteur dans cette quête du passé, son acceptation pour espérer atteindre une certaine sérénité.
Ecouter la lecture de la première page de "Le bruit des choses qui tombent"Fiche #1190
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon
Michelino, 13 ans, s’ennuie pendant ses vacances au bord de lac Majeur chez ses grands-parents. Pourtant, le vieux jardinier de la maison l’intrigue et l’attire. Vieux bougon, il perd la mémoire et les mots et Michelino entreprend de l’aider. Il invente des règles, un jeu, pour que le vieux solitaire espère retrouver mots et souvenirs. Aussi, Michelino apprendra à connaître cet homme et son histoire intimement liée à la famille et au domaine. Il découvrira également les causes de sa haine viscérale envers les limaces françaises qu’il prend un malin plaisir à supprimer avec sa bêche… Limace après limace, mot après mot, souvenir après souvenir, l’amitié les réunira et Michelino ouvrira les portes d’un passé trouble.
Ecouter la lecture de la première page de "Les limaces françaises"Fiche #1083
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Paul Manganaro
Cet album d'une extrême douceur et tendresse relate la première nuit de Lapin passée loin de sa mère et il a beau être accompagné de son crocodile, il n'est pas fier, Lapin !
Fiche #1065
Thème(s) : Jeunesse
Dans un petit village de Sardaigne, la petite Maria quitte sa famille pour être accueillie par la vieille couturière Tzia Bonaria, veuve et sans enfant conformément à une vieille tradition sarde. Elle attendait cette fille d’âme (Fill’e anima) de longue date. Même si l’éducation est stricte, Maria est choyée, brillante à l’école, attentive au métier de Tzia, une vraie complicité pleine de tendresse s’établit au quotidien entre elles deux. Le village finit par oublier leur histoire et Maria sa famille d’origine. Seules quelques absences nocturnes de sa mère adoptive étonnent Maria. Elles demeurent sans explication jusqu’au jour où le secret lui est dévoilé, Tzia est l’accabadora du village, c’est-à-dire la dernière mère, celle qui accompagne et précipite les derniers instants de vie. Maria vit cette révélation comme une trahison et choisit de rompre. Des années seront nécessaires à Maria pour enfin pardonner et renouer tardivement avec Tzia. Michela Murgia nous offre deux portraits émouvants et une description précise et touchante de leurs rapports intimes en évoquant aussi bien des thèmes liés aux traditions sardes que des thèmes universels. Un texte captivant au déroulement très cinématographique.
Sélection Prix Page des Libraires 2011
« A vingt ans, Bonaria avait assez vécu pour savoir que le mot ``héros’’ constitue le masculin singulier du mot ``veuves’’… »
« Aucun être vivant n’atteint son heure sans avoir eu des pères et des mères à chaque coin de rue… »
Fiche #999
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Nathalie Bauer
Le roi est triste ! Il est seul, isolé, sans amis. Il décide de tout quitter et part sur la route. Un nez rouge bouleversera son avenir !
Fiche #857
Thème(s) : Jeunesse
"Ma Soeur-Etoile" marque les débuts d'Alain Mabanckou en littérature jeunesse (adaptation d'une nouvelle déjà parue) mais on avait déjà noté ses qualités de conteur ! C'est l'histoire d'un petit garçon (Alain Mabanckou) qui va chercher dans le rêve et dans les étoiles une grande soeur trop tôt disparue. Un cheminement solitaire au milieu de la fammille, des croyances et mythes (et des références littéraires) qui lui permettra aussi de découvrir l'amitié.
Fiche #755
Thème(s) : Jeunesse
Thomas a reçu en héritage un nom prestigieux et on savait lui rappeler à chaque instant : Thomas Edison ! Il devait donc suivre la même voie et le petit Thomas serait inventeur ! Pourtant quelques échecs plus tard, il saurait trouver sa propre voie, là où ses vrais talents l'entraîneraient.
Fiche #722
Thème(s) : Jeunesse
Askia originaire d’un pays du Sahel est chauffeur de taxi à Paris depuis 2005. Il n’a jamais réussi à chasser de sa mémoire son père Sidi (ou son fantôme) et le recherche inlassablement. Il a suivi le même chemin que son père, le chemin de l’exil pour une quête du père, une quête d’identité. Son chemin passe par les squats crasseux, le Paris noir, peu accueillant, la peur et la traque des skinheads mais aussi par la rencontre d’Olia une exilée bulgare. Mais l’espoir de retrouver son père, cet homme enturbanné que certains affirment avoir croisé, lui permet de supporter cette vie d’exil et cette route que les siens ont toujours parcourue : « Longtemps, nous avons été sur les routes, mon fils. Et partout, on nous a appelé les pieds sales. Si tu partais, tu comprendrais ». Un joli texte qui en mêlant fiction et réalité émeut le lecteur et lui fait partager un brin de route dans ce labyrinthe où se perdent les exilés toujours en marche.
Fiche #639
Thème(s) : Littérature étrangère
Lucas a des soucis, quand il dort chez sa grand-mère, les monstres l’empêchent de dormir le soir. Cauchemars terribles et terrifiants… Mami trouvera-t-elle la solution pour que Lucas retrouve un sommeil apaisé ?
Fiche #585
Thème(s) : Jeunesse
Premier roman de JR Huguenin paru peu de temps avant sa mort accidentelle à 26 ans. « La côte sauvage » raconte l’histoire d’Olivier le frère qui rentre après son service militaire et retrouve sa chère sœur Anne qui s’apprête à épouser son meilleur ami Pierre. Olivier adore toujours et encore sa sœur et tente de reprendre ses habitudes et sa relation avec Anne. Olivier hypersensible, à vif, vit difficilement avec ou à côté des autres et est prêt à tout pour empêcher ce mariage. Du romantisme brut que cette passion qui puise sa puissance dans l’enfance des héros.
« Tu es un type qu’il faut adorer aveuglement… ou tuer. Mais tu méprises ceux qui t’adorent, et tu sera toujours seul »
Fiche #574
Thème(s) : Littérature française
Booker prize en 1972, G. est un monument de la littérature et emblématique de l’œuvre et de la personnalité de John Berger, homme toujours et encore engagé et révolté. Difficile de mieux en parler que la préface de George Steiner, tout y est. Le récit accompagne G. de sa naissance à sa mort. Fils d’une aristocrate anglaise et d’un négociant Italien, entre don Giovanni et Garibaldi, entre l’amour et le politique, G. est vite séparé de ses parents et placé à la campagne. Une enfance qui le marquera à jamais et que ses nombreuses rencontres féminines ne lui feront pas oublier. Le lecteur suit l’évolution de cet homme, ses motivations, la genèse de ses idées et désirs. Le récit est entrecoupé par les remarques, les avis, les révoltes de l’auteur (« L’auteur fait perpétuellement intrusion in propria persona, s’adresse à lui-même, à ses personnages, à ses lecteurs, à différents niveaux d’intimité. »). Le lecteur est interpellé, pris à témoin, interrogé. La forme et le fond rendent inqualifiables ce texte, roman, essais, prose poétique : « G. est un collage délibéré, un patchwork comportant de la narration pure, des maximes philosophiques, des fragments poétiques, du documentaire historique. ». Un roman exigeant qui confirme la place à part de John Berger.
Fiche #565
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Motsch
William Maynard dit Le Magicien écume les tables de jeu de Chicago en tant que tricheur professionnel. Sa dextérité le protège jusqu’au jour où il est découvert et doit quitter Chicago dans la précipitation, deux dents en moins et un pouce cassé, le pouce gauche si utile dans son métier. Dans son périple, il s’arrête dans la première ville où un dentiste peut réparer les dégâts. La chance lui sourit : le dentiste lui ouvre une table de poker où des amis s’affrontent chaque semaine, l’idéal ! Le très riche avocat Murray Rogers les accueille et William découvre sa très jeune et très belle femme, Joyce : coup de foudre, il est séduit immédiatement. Après leur première rencontre, Joyce qui a vu clair dans son jeu lui fait part de son envie de retrouver sa liberté et d’abandonner cette vie paisible et parvenue mais si morne. Cependant, Murray Rogers est un avocat et un testament pointilleux protège son union… il va falloir que Le Magicien fasse preuve d’ingéniosité… surtout que Murray n’est pas bon perdant…
Fiche #555
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Aline Weill
Pour les amateurs de série américaine : roman très cinématographique qui met en scène Weiss un ancien flic qui dirige une boîte de détectives et notamment son petit protégé Bishop au passé trouble. L'histoire est constituée par une triple intrigue (sans liens directs à part la boîte de détectives). La première a comme acteurs principaux Bishop et une bande de motards sans foi ni loi qu’il a intégré afin d’exfiltrer une fille à papa aussi belle que dangereuse et désespérée. Périlleuse mission... La seconde touche Weiss qui enquête pour le compte d’une femme universitaire militante pour l’équivalent du MLF et qui reçoit des mails chauds, chauds, très chauds... Et enfin, la troisième concerne une prostituée en danger que Weiss souhaiterait protéger voire plus… Polar à ambiance pour les bikers et amateurs du genre.
Fiche #469
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : William Olivier Desmond
Les loups regardent les moutons avec envie et prélèvent l'un d'eux quand la faim les tiraille. La vie dans la meute est violente. Pourtant, l'un d'eux est différent : doux comme un mouton, tellement doux qu'il souhaiterait changer de camp ! Mais est-ce possible ? Les moutons l'accepteront il ? Devra-t-il évoluer pour être accueilli par ses nouveaux amis ?
Fiche #468
Thème(s) : Jeunesse
Rébecca Dautremer servie par les superbes illustrations d'Arthur Leboeuf nous conte une version new-yorkaise revue et corrigée du petit chaperon rouge. Un enfant doit traverser New-York pour retrouver son grand-père et naturellement, chemin faisant, il rencontrera le célèbre Chili Vince, le loup du quartier qui saura lui soutirer l'adresse du grand-père. S'en suit une course entre les deux pour rejoindre le vieux Johnson mais celui-ci a plus d'un tour dans son sac !
Fiche #370
Thème(s) : Jeunesse
Trois voix pour une disparition. Maurice Gil, marié, une fille, part brusquement aux Antilles, à Marie-Galante pour des motifs professionnels, clame-t-il tout du moins. La date de retour n’est pas fixée mais implicitement prévue. Pourtant il ne reviendra pas et disparaîtra même après quelques temps passés à Marie-Galante. Fuite ou révolte, sa disparition demeure inexpliquée. Un nouveau départ pour tracer sa voie d’homme libre ? Trois voix expriment leurs sentiments sur ce départ et ce mystère. Lucie sa petite fille qui ne l’a pas connu part quelques jours à Marie-Galante pour suivre ses traces, le chercher sans le chercher vraiment. Ses yeux indigo la font immédiatement reconnaître par les Antillais qui ont connu son grand-père mais ils conserveront le silence. Sa fille Isabelle également aux yeux indigo n’a jamais accepté ce départ et cette disparition. Le deuil reste impossible et un espoir même tenu subsiste. Enfin, l’Antillais qui a proposé à Maurice ce poste et qui l’a accueilli sur l’île, parle de cet homme qui reste pour lui une légende malgré le sentiment de culpabilité qui l’habite. Un beau texte sur un homme absent mais dont on ressent terriblement les sentiments si humains et si actuels qui le torturent.
Fiche #367
Thème(s) : Littérature française
Une petite chance est l’histoire d’une attente, attente interminable et douloureuse d’une petite fille et de sa mère. Le père médecin humanitaire part dans des contrées lointaines et dangereuses. La petite fille commence à ressentir le danger de ces expéditions. Sa mère tente de la rassurer mais il faudrait qu’elle soit elle-même totalement convaincue pour y réussir… Même le recours aux probabilités s’avère inefficace… Un livre grave et léger, émouvant, teinté d’humour et de candeur.
Fiche #344
Thème(s) : Jeunesse
Un roman écrit avec les tripes qui immerge le lecteur dans la vie de quelques jeunes d’une zone urbaine où la tension est permanente, les relations constamment sur le fil du rasoir. Le héros Lies est boxeur et apprend les rudiments de ce sport aux jeunes du quartier mais aussi aux prisonniers de l’établissement carcéral voisin. Quartiers de haute insécurité, ils se sentent en marge et délaissés, observés, analysés mais incompris, et surtout sont sans espoir. Lies tentent de survivre dans cet univers désespéré. Son voisin amoureux du noble art, Shérazade la sœur de l’un de ses « élèves » vont l’épauler. Le destin l’amènera à participer à un casting où son naturel et son vécu lui permettront d’accéder à un rôle de policier... Mais ce destin est-il possible, la cité le laissera-t-il suivre cette trace et sortir de cet univers ? Un roman non larmoyant qui décrit simplement une réalité avec rage.
Fiche #254
Thème(s) : Littérature française
Premier texte de Sophie Maurer qui démontre une parfaite maîtrise de la langue et un style affuté. Asthmes est un roman où chaque mot est compté, travaillé, à sa place : dix fragments de vie de personnages simples, chacun d’eux croise le suivant et lui passe le relais. Ce croisement est furtif (les personnages peuvent même ne pas en être conscients) mais significatif et le passage d’un personnage à l’autre est réellement une réussite. Tous ces personnages décrits par petites touches sont loin d’être l’image du bonheur mais plutôt des funambules de la vie. Ils ont en commun une faille, une gène, une tristesse, une mélancolie… mais sans jamais tomber dans le pathos. Un premier roman à découvrir.
Fiche #242
Thème(s) : Littérature française
Alors que les dates des élections présidentielles françaises 2007 viennent d’être publiées, José Saramago nous propose un préambule inquiétant, éventuellement réaliste, et toujours pessimiste. Dans « L’aveuglement », il nous faisait rencontrer les habitants d’un pays qui devenaient aveugles à l’exception d’une femme, témoin des évènements. A la fin du roman, les survivants recouvraient la vue et aucune explication ne pouvait éclairer cette épisode tragique. Quatre ans plus tard, nous retrouvons cette cité et ses habitants dans « La lucidité ». Une nouvelle épidémie frappe cette contrée : les votes blancs aux élections sont majoritaires, 83% de votes blancs sans aucune abstention ! Que croyez-vous qu’il arriva ? Un questionnement, des remises en question individuelles ou collectives ? Que nenni ! Le gouvernement crie à la conspiration, quitte la ville qu’il place en quarantaine et décide de punir les habitants. Conspiration, coups tordus s’enchaînent pour trouver les coupables et le meneur de cette insurrection. Certains se souviennent alors de la première épidémie et trouvent le conspirateur dans la femme qui y avait échappé. Cependant, un homme chargé de l’enquête refuse ce nouveau type de chasse à la sorcière ce qui lui coutera cher...
Fiche #165
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Geneviève Leibrich
Le narrateur nous raconte l'histoire de Blanche, sa femme, qui attend son premier enfant. Il s'adresse à son enfant, suit sa croissance et celle du ventre de sa mère, exprime ses doutes, ses sentiments devant cette merveille. Ode à l'amour, à sa femme et à son futur enfant, Patrice Pluyette nous offre un livre intime, doux et sentimental.
Fiche #155
Thème(s) : Littérature française
A. Mabanckou nous propose à sa manière un conte africain truculent : dérision, ironie, malice l’agrémentent pour notre plus grand bonheur. En effet, peut-être l’ignoriez-vous, mais chaque être humain possède un double animal qui peut être pacifique ou nuisible. Kibandi vient de mourir et son double nuisible (« j’acceptais l’idée que je descendais d’une lignée de porcs-épics dont le destin était de servir les humains, pas pour le meilleur, mais pour le pire… ») fut un porc-épic, animal redoutables par ses piquants. Celui-ci bizarrement a survécu à la mort de son double et craint de le suivre dans l’autre monde. Il se place alors sous la protection d’un gigantesque baobab et lui raconte sa vie et celle de Kibandi. Vies animées puisqu’ils ont « mangé » moult vies : enfants, femmes, hommes, personne ne fut épargné. Le porc-épic totalement dévoué à son maître et obéissant ne nous cache rien, sa vision de la sexualité humaine et animale est notamment irrésistible… Vous découvrirez également comment une noix de palme permet de résister à l’épreuve du cadavre qui consiste à déterminer le responsable de la mort d’une personne.
Un livre que vous dévorerez vous et votre double par son sujet mais aussi par son forme : aucun point, aucune majuscule, tout s’enchaîne, fluide…
« A force d’espérer une condition meilleure, le crapaud s’est retrouvé sans queue pour l’éternité »
« Les ethnologues sont des gens qui racontent des choses au sujet des mœurs des autres hommes qu’ils considèrent comme des curiosités par rapport à leur propre culture ».
Fiche #146
Thème(s) : Littérature étrangère
Marc lycéen de 17 ans apprend que son frère entre en prison, celui-ci lui demandant son aide afin de veiller sur sa compagne Lina et son fils Kevin. L'adolescent pas encore prêt va se retrouver confronter immédiatement aux difficultés qu'ils rencontrent. Il est accompagné par un ami, son second frère, au passé douloureux qui, sans scrupules, contribue à lui rendre encore plus la vie difficile. Tout est là : la découverte des lieux interlopes de Paris lui fera connaitre drogue, violence, sexe, prostitution, meurtre... Même si l'amitié et la fraternité accompagnent le récit, un roman dur, sombre et parfois troublant.
Fiche #47
Thème(s) : Littérature française
NEW SCIENTIST
Mais qui mange les guêpes ? et 100 autres questions idiotes et passionnantes
Le Seuil
1 | 30-12-2005 | 14.2€
Un recueil de questions des lecteurs de la revue "New Scientist" avec quelques réponses souvent non dénuées d'humour. Petite florilège :
"Quelle est la taille maximale d'une paille pour boire une boisson gazeuse ? Pourquoi une tartine de pain recouverte de miel devient-elle peu à peu concave ? Savez-vous combien d'espèces différentes vivent à l'intérieur du corps humain ? Combien pèse une tête ? Existe-t-il une formule qui permette de calculer la quantité d'excréments que donne une quantité donnée de nourriture ? Y-a-t-il des particularités anatomiques qui permettent de chanter juste ? Pourquoi les bleus passent-ils par toutes sortes de teinte avant de disparaître ? Qu'est-ce que la cellulite ? Les gouttes d'eau se trouvent le matin au bout des herbes, comment font-elles pour rester dans cette position précaire ?...".
Fiche #80
Thème(s) : Littérature étrangère
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