« Car c’est la capacité d’adaptation de l’humain qui crée la plus grande souffrance. »
Jens Liljestrand
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Un enfant abandonné sur les marches d’une église vénézuelienne marque le début de la nouvelle saga familiale de Miguel Bonnefoy : Antonio avec comme seul signe distinctif un machine à rouler les cigarettes, en fer-blanc, décoré de fines arabesques sera recueilli par une mendiante qui y voit rapidement son intérêt. Antonio est né débordant de vie, d’espoirs, de rêves, courageux, combatif et entêté, rien ne l’arrêtera. Le chemin sera parfois dangereux et violent mais l'issue lumineuse. Parti de rien il deviendra l’un des plus illustres chirurgiens de son pays. Mais le serait-il devenu sans sa femme Ana Maria ? Une femme de la même trempe, aussi persévérante que son époux, première femme médecin, toujours prête à s’engager pour les causes qu’elle juge juste. Un couple engagé au cœur d’une Amérique Latine toujours secouée par des soubresauts politiques. Naturellement, leur fille, Venezuela et leur petit-fils Cristobal ne dépareilleront pas et seront dignes de la lignée ! Quel immense bonheur que de retrouver ce conteur hors pair qu’est Miguel Bonnefoy, retrouver ses personnages denses, humains, attachants, retrouver sa fougue pour un récit virevoltant, flamboyant, foisonnant sur un rythme effréné entre Amérique Latine et France. Avec Miguel Bonnefoy, on rentre dans la danse dès les premiers mots pour ne s’arrêter qu’à regret au point final !
« … on est esclave de ce qu’on dit et maître de ce qu’on tait. »
Fiche #3201
Thème(s) : Littérature française
Cléricourt est une petite ville paisible jusqu’à l’apparition sur les réseaux de messages signés par le serviteur. Alors que trois jeunes filles viennent de disparaître, il s’accuse et revendique jour après jour meurtres et décapitations. Aucun corps n’est pourtant retrouvé mais l’inquiétude croît, les rumeurs courent, la peur s’installe, les réseaux s’enflamment. Qui est ce serviteur ? quel est ce fou ? ce terroriste ? Où sont les morts et qui sont-ils ? Les politiques, la police, les journalistes, la population sont sur le qui-vive, le quotidien en est naturellement bouleversé mais la vie continue néanmoins impactée par ces messages, certains liens s'estompent, d'autres se créent ou se renforçent. Et pourtant Tibor est sous leurs yeux, ils le connaissent tous. Après ses meurtres, il fréquente la médiathèque (et la bibliothécaire) pour envoyer ces messages, mettre des mots sur ses actes et les partager avec tous, avec nous et peut-être avec les responsables de sa folie meurtrière ? L’enquête le mettra-t-il à jour ? Quelles sont ses motivations ? Suspense digne d’un excellent polar, Fabien Truong pour son premier roman propose un texte parfaitement construit et maîtrisé, surprenant (le résumer sans révéler le moindre indice est un tour de force !), inquiétant, questionnant, et abordant des problématiques très contemporaines touchant chacun de nous.
Premier roman
Fiche #3149
Thème(s) : Littérature française
Juliette, Chloé, Manon et Thaïs vont enfin goûter à la liberté, quatre copines (des beaux quartiers pour la plupart) qui se sont connues à Henri IV. Elles ont réussi de haute lutte à convaincre leurs parents de les laisser partir seules pendant les vacances en Afrique du Sud. Ces quatre amies aux caractères différents se retrouvent dans une maison louée dans un quartier protégé, seul lien avec la France : le téléphone et Albert un vieil ami de la mère de Chloé installé en Afrique du Sud. Mais l’Afrique du Sud reste un pays violent et après un tentative de racket, un vol de voiture, l’une d’elles est enlevée pendant la nuit et rapidement retrouvée morte, sauvagement assassinée. Le voyage tourne au désastre et prend dramatiquement fin. Les parents de la défunte débarquent avant que tout le monde ne reparte en France. Chacun (les jeunes femmes et leurs parents dont certains nous font vivre les dérives du monde de l’édition) nous fait partager ses sentiments, ses angoisses, ses secrets tout en suivant la progression de l’enquête. Dès la première page, Jérémy Fel donne le ton : au détour d’une page, la violence surgira, une violence brute, animale, absolue. D’où vient-elle ? Est-elle en chacun de nous ? Quand et pourquoi éclate-t-elle ? Au cœur de l’intrigue qui nous tient en haleine, le mal et le violence ont des origines profondes, et l’enfance devrait rester une période sacrée et protégée…
« L’histoire démontre sans cesse que dès que l’homme a la possibilité de répandre le mal à l’abri des lois, jamais il n’y renonce, toujours il s’épanche. Une fois le feu réveillé en nous, rien ne doit venir l’étouffer. »
« Cet instinct de prédation est inhérent à chaque être vivant et nous seuls en sommes castrés, nous seuls rejetons cet appétit si constitutif de notre personne, sauf quand nos braves gouvernements décident du contraire à leurs fins personnelles. »
Fiche #3114
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Elder a choisi l’extrême ouest de la Cornouaille pour prendre des distances avec son ancien monde : de la police (il est retraité), de son ex (il est divorcé), de sa fille (il peine à communiquer avec elle). Il bricole, se balade, aide de temps à autre la police locale sur des enquêtes, et passe de bons moments quand elle n’est pas en tournée avec Vicki une chanteuse. Jusqu’au jour où, immense surprise, Katherine, sa fille, lui annonce sa venue en exigeant qu’il ne pose aucune question. Elle a subi à seize ans un énorme traumatisme (enlèvement et violence) et même si Elder a arrêté le coupable, il s'en veut toujours de ne pas avoir pu empêcher le drame et su protéger sa fille. Katherine arrive les poignets bandés et évidemment Elder reste flic et ne pourra s’empêcher de la questionner. Quelques temps après, l’artiste pour lequel Katherine pose, est retrouvé assassiné puis son ancien bourreau s’évade. Elder est de retour ! Du blues, du noir, et peut-être la dernière enquête du flegmatique Elder et il ne faudra pas qu’il se rate, l’avenir de sa fille est en jeu.
« Une des dures leçons qu’elle avait apprises, il le savait, c’était que la sécurité n’existait pas. Nulle part. »
« C'est la vie, on joue avec les cartes qu'on a reçues. »
Fiche #2944
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Fabienne Duvigneau
L’héroïne de ce roman fleuve nous parle d’outre-tombe. Elle nous raconte son parcours, son enfance, sa jeunesse, son adolescence, sa vie tourmentée de femme qui tentera de choisir sa vie, une vie initialement dans un village typique français puis son arrivée à Paris… ses rencontres notamment avec deux hommes, Orcel, malien qui mourra lors d’un triste concert, un homme sensible et bon, et Makenzy, un blanc manipulateur et hypocrite, deux faces du même homme, deux faces de l’humanité qui se répondent. Portrait de destins individuels, portrait des France, un roman si dense et intense qu’il est impossible à résumer, exubérant, chatoyant, tourbillonnant, rythmé et sans pause, un style exigeant (les points et les majuscules ont par exemple disparu), un roman ambitieux et puissant.
« … notre monde n’est rien qu’un vaste espace occupé par une grosse équipe de tournage, nous naissons, grandissons, faisons des études, travaillons, aimons, faisons des enfants, décédons, se succèdent les générations d’après dans le même sens, la continuation du même tournage depuis des millions d’années du film d’un dieu pervers et exigeant… »
Fiche #2939
Thème(s) : Littérature étrangère
La passagère prend ses racines au Cap-Vert, le pays de la sodade et le lieu de naissance en 1941 de Mame, l’ancêtre d’une lignée de femmes et Léna la fille de Reine nous fait partager leur destin. Mame poursuivie par la pauvreté, l’âpreté de la vie, le départ de son homme, la contraignent à l’exil avec sa fille, Reine. Après une halte au Portugal, elles s’installeront à Paris. Reine fera d’elle sa nouvelle culture alors que Mame restera très critique envers la France (« un pays riche rempli de pauvres ») et les Français. Reine lors de son premier mariage voit Mame repartir au Cap-Vert. Après un deuxième mariage, Lena naît puis son petit frère Max. Cette lignée de femmes est évidemment marquée par le déracinement et l’exil, l’exil qui broie, l’exil qui déchire et écartèle et la peur qui l’accompagne, une peur et une détresse qui s’héritent et se propagent de génération en génération ; mais aussi par l’absence des hommes, des hommes sans respect, « une tonne de mensonges dans les poches », « des mauviettes », elles devront faire sans. La musique et le piano suffiront-ils à Léna pour ne pas laisser cet héritage la broyer, se dégager des côtés les plus toxiques et conserver le meilleur ?
Premier roman
Fiche #2870
Thème(s) : Littérature française
Qui connaît aujourd’hui Augustin Mouchot ? En ces temps, où les ressources énergétiques deviennent un enjeu crucial, il était temps ! Né en Bourgogne, son intelligence et ses capacités sont vite remarqués. Professeur de mathématiques, l’homme est un modeste, un acharné, voire un laborieux. Alors que le charbon inonde le monde, qu’il est partout, noircit déjà tout, Augustin Mouchot, lui, ressent le potentiel et la puissance du soleil. Il se tourne vers le soleil sans jamais chercher la lumière. Après moult échecs, ses inventions sont remarquées, elles atteignent même les oreilles de l’Empereur Napoléon III. Il partira en Algérie pour affronter le soleil et à force de s'y frotter s’y brûlera les yeux. Pionnier de l’énergie solaire, il sera reconnu lors de l’Exposition Universelle de 1878 en fabriquant du froid avec du chaud, puis, floué, disparaîtra discrètement (et pauvrement) à l’image de son existence, une existence chaotique où les épreuves de la vie s'enchaînent invariablement avec les succès. La verve et l’énergie solaire débordante de Miguel Bonnefoy nous entraînent dans un tourbillon lumineux sur les traces de ce formidable inventeur aussi attachant que méconnu, l’erreur est brillamment réparée !
Ecouter la lecture de la première page de "L'inventeur"Fiche #2861
Thème(s) : Littérature française
Thomas Thomassin téléopérateur s’est retrouvé seul après sa séparation de sa compagne. Il a également perdu son frère, adoré de ses parents. Alors il plonge dans une vie terne, anesthésiée et monotone. Il est destiné à disparaître, devenir invisible. Seuls éclaircis, seuls écarts, ses collages. Des collages envahis par la personnalité énigmatique et le visage de Kim-Ly, une de ses collègues. Jusqu’au jour où il doit faire appel à un plombier. Joël va débarquer dans sa vie et tout bousculer. Il est son opposé, va s’imposer, intervenir, secouer, même s’installer chez lui avec son chien. Electrochoc nécessaire et peut-être attendu et souhaité, en tous cas souhaitable, pour repartir, recommencer, trouver un nouveau chemin de vie : « Il suffit de se laisser porter par le mouvement, de s’en remettre à la vie, qui seule sait où tout cela mène. Peut-être vers un éternel recommencement. »
Fiche #2848
Thème(s) : Littérature française
L’agneau des neiges s’ouvre sur un accouchement difficile au lendemain de la révolution dans le nord de la Russie, pays de neige, de froid extrême. Maria nait sans pleurs, sans cris, peut-être les conserve-t-elle pour la suite tant elle sera éprouvante. Le combat s’amorce dès son premier souffle. En effet, Maria nait handicapée, avec un pied bot. Mise à l’écart, regard de biais, moquerie dès les premiers jours. Elle aurait dû mourir, elle survivra. Ensuite elle éprouvera l’histoire de la Russie au plus profond de sa chair pour finir en apocalypse avec le siège de Leningrad subissant la famine tout en protégeant douze orphelins. Une vie de voyage, de courage, de combat face à la violence, elle saura toujours s’adapter au gré de ses rencontres belles ou dangereuses et fera en permanence preuve d’un courage immense à la fois avec les autres et à côté des autres. Un style singulier et envoûtant pour un bouleversant et émouvant portrait.
« Peut-être, tous, on recherche l’inconsolable. Et que personne ne nous parle de la consolation. Personne. On n’acceptera jamais la consolation d’un consolé. Jamais. Seul un être à jamais inconsolable pourra nous consoler. Tout est là...
Fiche #2745
Thème(s) : Littérature française
Cinquante ans de vies en Amérique, de 1970 à nos jours, une chronique de la famille Sorensen. Marylin et David, les parents, s’aiment comme au premier jour, un amour et un désir intacts, un bonheur partagé. Un bonheur parfois handicapant pour leurs quatre filles (« … sont tellement heureux qu’ils me donnent envie de me mettre la tête dans le four. »). Comment ces quatre là vont-elles trouver leur place : Wendy, « pyromane de sa vie », reine des addictions, Violet, celle qui paraît parfaite mais dont le secret – partagé avec Wendy – réapparaîtra des années plus tard, Liza prof à l’université et la petite dernière, Grace souvent dans la difficulté mais adepte du mensonge, « Quand on était la benjamine, c’était les aînées qui plaçaient la barre ». « Tout le bonheur du monde » relate donc la saga des Sorensen, le couple parental central, l’adolescence de leurs filles, leur passage à l’âge adulte, les rivalités, soutiens, disputes, jalousie, entraides, rires et pleurs mais toujours l’amour… Le secret de Violet prendra la forme de Jonah, un adolescent de quinze ans, qui bousculera l’équilibre familial et permettra de suivre les réactions de David et de ses femmes. Drôle, émouvant, vif, rythmé, une vraie saga entre passé et présent à découvrir en attendant son adaptation cinématographique.
Premier roman
Fiche #2685
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laetitia Devaux
Le phylloxera provoqua en France un bouleversement à la fin du XIX ème : pratiquement l’ensemble du vignoble français fut touché et disparut (notamment à Vaux-le-Pénil !). Cette catastrophe eut évidemment des conséquences humaines. En 1873, un vigneron du côté de Lons-le-Saunier, sur les coteaux du Jura, vit sa vigne dépérir et mourir et décida du jour au lendemain de fuir la misère annoncée avec quelques économies et pieds de vigne en poche et partit vers la Californie. Le hasard ou le destin le fit accoster à Valparaiso au Chili, fondement de cette saga familiale sur quatre générations. Une longue renaissance attendait cet homme (et sa vigne) : un mariage, trois fils et la France se rappelle à son bon souvenir. Les trois fils partent pour la première guerre et seul Lazare reviendra, personnage central du roman. Une saga qui s’étire jusqu’à la mort de Salvador Allende, moment où le dernier de la lignée bouclera le cycle de l’exil en revenant en France après avoir été torturé puis libéré notamment grâce au combat de sa mère. Le premier Lonsaunier changea de nom en arrivant au Chili, le dernier fera de même en revenant en France. Un saga exceptionnelle entre deux pays, entre deux cultures, avec des personnages puissants, lumineux, qui décideront à un moment ou à un autre de leur destin et qui nous rappelle si besoin que l’histoire de l’humanité est une histoire d’exil et de déracinement. Une construction habile qui ne perd jamais le lecteur, un style maîtrisé, un conte (avec un zeste de magie sud-américaine) qui vous emporte aux côtés de personnages principaux et secondaires inoubliables, à découvrir absolument.
Ecouter la lecture de la première page de "Héritage"Fiche #2583
Thème(s) : Littérature française
« A Glasgow, les hommes étaient petits et râblés. » mais aussi amateurs de whisky, de pubs et autres milieux interlopes. Et Harry McCoy y nage comme un poisson dans l’eau. 1973, trente ans et Harry McCoy vient d’être nommé inspecteur. Il continue néanmoins de fréquenter les bordels et son ami d’enfance Stevie Cooper qui lui a sauvé plusieurs fois la mise dans les foyers et est devenu un caïd aussi dangereux que violent. Murray, son chef, est exigeant mais l’a déjà protégé d’un faux pas qui aurait pu lui coûter sa place. Un de ses indics en prison lui assure qu’une jeune femme va être assassinée. Avant qu’il ne la trouve, elle est effectivement tuée par un jeune gars qui se suicide immédiatement après. Pourquoi ce meurtre ? Pourquoi ce suicide ? Comment ces deux là sont-ils liés ? Pourquoi cet indic l’a appelé ? McCoy accompagné de son jeune et très inexpérimenté adjoint se lancent dans l’enquête dans une ville où la pauvreté côtoie à chaque coin de rue l’extrême richesse. Et quand ils trouvent les traces de la puissante et intouchable famille Dunlop, tout se complique, McCoy a en effet un lourd arriéré et un amer contentieux avec cette famille… Une enquête de vingt jours, un flic pas net, atypique, borderline mais qu’on a envie de connaître, amoureux de Glasgow grande ville européenne explorée à la fois du côté des plus pauvres comme du côté des puissants, un climat brouillardeux, une ambiance parfois glauque, de la violence, du sexe mais aussi de l’humanité, premier volet d’une série de douze romans autour de l’inspecteur Harrie McCoy, nous lirons la suite !
Ecouter la lecture de la première page de "Janvier noir"Fiche #2528
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Olivier Deparis
Atlanta, quartier Darktown, 1948. Quelques politiques aux motivations diverses imposent au département de la police d’Atlanta la création d’une patrouille de huit policiers noirs. Parmi eux Tommy Smith médaillé de la seconde guerre et Lucius Boggs fils du pasteur noir très connu dans la ville. Mais naturellement, ces flics n’ont absolument pas les mêmes droits que leurs collègues blancs. Peu de droit, peu de pouvoir, juste autoriser à observer leurs collègues tabasser les noirs, les juger sans aucune preuve voire à créer ces preuves, accepter en baissant la tête leur mépris, sans parler de toutes les violences, lynchages, magouilles et corruptions quotidiennes. Un noir en uniforme reste un affront pour tous. Un soir de patrouille, Lucius et Tommy assistent à un accident et dans la voiture se trouvent un blanc qui les envoie paître et une jeune femme noire superbe qui semble s’être faite tabasser. Quelques jours après, elle est retrouvée morte, assassinée, dans un dépotoir. Evidemment personne n’enquêtera pour trouver ses assassins. Lucius et Tommy décident d’enquêter aussi discrètement que possible risquant leur poste et leur vie. Bienvenue dans l’enfer et l’horreur de la ségrégation ! Un vrai polar avec une vraie enquête, une vraie tension (Thomas Mullen réussit parfaitement à nous faire ressentir la peur pour et de Lucius et Tommy), un vrai suspense, mais aussi le portrait réussi d’une société revendiquant son racisme, refusant la population noire, refusant ces huit pionniers, une société blanche, violente, sans limite n’admettant pas l’évolution qui arrive sur la pointe des pieds !
« … je ne peux imaginer pour toi d’endroit plus abominable qu’Atlanta. Tu ne t’apercevras pas avec horreur que le monde autour de toi est gangrené, parce que tu le sais déjà. Ici, le mal ne recèle aucun mystère. Il se prélasse en pleine lumière et frappe quiconque ose l’approcher… »
Fiche #2519
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Anne-Marie Carrière
C'est un beau roman (voire Roman) c'est une belle histoire (même si Fugain est peut-être éloigné des nombreuses références musicales de ce texte) : une histoire d’amour, de passion entre Ana et Roman. Mais les histoires d’amour finissent mal en général… Il faut dire que le handicap était lourd pour ces deux là. On découvre l’enfance de Roman au fil de son quotidien d’adulte : des parents qui boivent jusqu’à la déraison, la violence d’un père qui n’hésite pas à frapper femme et enfant, jusqu’au jour, où, à l’âge de douze ans, Roman se retrouve seul. La boxe le sauvera dans un premier temps. Puis on viendra le chercher pour rejoindre des frères, des anges, une vraie famille et Ana. Une vie où chacun (tous écorchés vifs, abimés de la vie) prend soin de l’autre, une vie trépidante, tendue, débordant de musique, d’alcool, de drogues, de violence, de sexe, d’argent et de fêtes nocturnes. Mais pour le mériter, périodiquement, l’équipe unie, solidaire et très organisée, doit braquer des villas pour dérober des objets d’art repérés par Igor, leur chef au pouvoir absolu craint de tous. Roman et Ana (la belle perdue) ont trouvé leur marque dans cette famille et leur amour grandit au fil des opérations. Roman commence même parfois à croire en ce bonheur et à retrouver sa poésie naturelle. Mais naturellement, tout ça ne pouvait pas durer éternellement et la boule que Roman avait dans le ventre dès les premières heures après sa seconde naissance parmi les anges va accélérer sa croissance et son destin va le rattraper… C’est noir, vif, rythmé, intense, le drame était inévitable, le destin tracé et ces instants de bonheur pour Roman et Ana ne pouvait être qu’une courte parenthèse, c’était écrit, et Joseph d’Anvers l’a écrit avec talent.
Ecouter la lecture de la première page de "Juste une belle perdue"Fiche #2510
Thème(s) : Littérature française
Dans la famille Alter, ils sont quatre, les parents Francine et Arthur et les deux enfants Maggie et Ethan. Famille juive de classe moyenne, le récit oscille entre le passé, le présent et le futur de ce clan. Francine est une mère dévouée (« L’incarnation de ce qu’on attendait des femmes, de ce à quoi elles devaient renoncer pour s’y conformer. »), aimante, qui meurt rapidement d’un cancer. Arthur n’a pas la même appréhension de l’altruisme… Un premier échec professionnel en Afrique puis des postes précaires d’enseignant concourt peut-être à une certaine aigreur (« Il est incapable de faire une chose gentille sans veiller à ce que la terre entière soit au courant. ») et isolement. Maggie voudrait tout faire pour aider les autres, s’engage en ce sens face au système mais peine à supporter les mauvais côtés de son père et la mort de sa mère. Ethan a annoncé assez jeune son homosexualité mais depuis la mort de sa mère s’est retiré du monde. Une saga familiale réussie avec des personnages pouvant susciter pour certains de la sympathie et pour d’autres de l’antipathie avec des réflexions non dénuées d’humour et d’ironie sur la vie, la mort, le couple, les enfants, l’argent, l’égoïsme ou le partage et la judéité.
Premier roman
« On travaille, on travaille, on travaille dans le but déconseillé de ne jamais avoir besoin de travailler. »
« En vieillissant, tu t’en apercevras plus tard, on a de plus en plus de mal à éprouver de l’empathie. C’est un muscle qui s’atrophie… Tu te mets à penser à toi, à ta cellule personnelle, et rapidement tu oublies les autres. »
Fiche #2412
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Olivier Deparis
Non loin de Calais, un peu à l’écart de tout, dans un campement atypique, un vieux solitaire passe son temps à sculpter et créer des oiseaux biscornus avec du matériel de récupération et à préparer ses fusils pour la prochaine saison de chasse. Néanmoins, Anatole accepte dans son domaine tout d’abord Lucille une ex-institutrice partie aidée les migrants de la jungle et dégoûtée par son démantèlement et l’abandon de ses occupants. Vient se joindre rapidement Loïk, un ex-taulard, imprévisible, coléreux (« Loïk, c’était ce qu’on faisait de mieux dans le pire. ») mais auquel le duo va s’attacher. Entre Proust, Gabin et Capdevielle, le trio apprend à se connaître, à s’écouter, chacun trouvant sa place. Les trois sont installés maintenant dans la marge, peut-être définitivement, ne rêvent plus à grand-chose, même si parfois, un lueur d’espoir les anime encore : « Ce qui serait bien avant de mourir, ça serait d’être heureux, un peu, tu ne crois pas ? ». Ils ont choisi une certaine liberté sachant que la société les a exclus et ne leur donnera plus rien (« Parce que tu viens d’où tu viens, tu avanceras toujours dans la vie avec du plomb dans les jambes. Tu iras moins vite et moins loin. »), entre solitude et amitié, progressivement le trio prend son élan, « Il y avait plus de réussite à essayer de vaincre le danger ensemble, parfois ça marchait. » et parfois non ! Un superbe et amer triple portrait d’exclus (avec des répliques frisant le Audiard) qui sauront créer quelques instants un cocon d’amitié et de solidarité auquel on a envie de croire mais qui explosera violemment comme s’ils ne pouvaient échapper à leur destin et que leur horizon jamais ne pourra s’éclaircir.
« Ce n’était pas le monde que nous voulions, et pourtant nous y vivions, sans trop de désir mais avec une certaine volonté. »
« Personne, me suis-je dit, n’a trouvé la solution pour combler la solitude. »
« Tu as du mal à prendre du plaisir quand personne ne te l’a appris. »
Fiche #2396
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Un couple et ses deux enfants accueillent une jeune femme, elle vient prendre le poste de gouvernante et s’occupera principalement d’Elena, la petite dernière. Elle semble polie, discrète, attentive. Immédiatement, elle trouve sa place dans la famille, proche des parents et d’Elena, seul le garçon restant distant, mais rapidement le lecteur ressent une tension et des motivations autres. En effet, elle participe à un protocole établi par un mystérieux Lewis, une oeuvre collective au sein d’un collectif anonyme. Chaque pion connaît sa place et son rôle dans cette œuvre folle, magistrale qui risque d’ébranler les certitudes de beaucoup dans un dérèglement absolu mais aussi de révéler à chacun ce qui est ou était vraiment important. Une œuvre de cette ampleur se met en place dans le silence, dans le secret par des anonymes insaisissables, puzzle géant où chaque pièce se dessine avant de prendre place et en ne laissant aucune trace. Au top départ, chacun sait ce qu’il doit effectuer et plus personne ne pourra stopper cette immense armée blanche. Un premier roman intriguant, tendu du début à la fin et parfois dérangeant par le vouvoiement employé qui place le lecteur du côté de l’organisation, comme si, lui aussi, pouvait se laisser aller à guider, ordonner la gouvernante et ses acolytes.
Premier roman
« La vie, disait Lewis, si vous en contrôlez les paramètres accessoires, c’est comme un coup de billard à cinq bandes. Si l’impact de départ est précis, vous pouvez prévoir au millimètre où arrivera la boule. »
Fiche #2368
Thème(s) : Littérature française
Sa mère vient de mourir. Sam a treize ans et se retrouve seul avec sa peine et son père. Un père rude qui dépèce les baleines et décide pour Sam qu’il est peut-être temps de devenir un homme et qu’il a été trop protégé jusque là. Alors il l’emmène sur les chantiers de Moreton Island. Mais Sam ressent immédiatement leur différence notamment devant l’horreur de son travail. C’est son père, il partage son deuil, ils ont une histoire en commun, mais il espèrera progressivement dévier du chemin paternel et même peut-être entraîner dans ses pas ce père taciturne et dur. Même quand il lui offre un chiot, il tente de lui imposer une éducation violente. Pourtant le père et le fils vont progressivement se rapprocher, s’apprivoiser, s’accepter. Conte initiatique, « Le rêve de la baleine » dépeint un face à face âpre qui passera par des étapes violentes pour espérer un apaisement commun.
Premier roman
« Son père était comme ça. Ne rien montrer, faire avec, ne pas se plaindre. Mais il savait que lui n’était pas comme ça et il commençait à craindre que son père ne cherchât à lui enlever sa douceur, cette part en lui qu’il avait héritée de sa mère. »
« Il prit alors conscience qu’il ne serait jamais à la hauteur des attentes de son père, ce qui fut un soulagement. Il n’aimait pas la personne qui était son père, sa sévérité, son indifférence, et pourtant il désirait son approbation. »
Fiche #2344
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Alexandre Lassalle
La baie de Hong Kong s’apprête à éprouver le passage d’un violent typhon. Ethan Coetzer a donc choisi ce moment particulier pour inviter ses richissimes clients à venir à l’abri de son bunker déguster quelques uns des plus grands millésimes. Il leur loue en effet cet espace hyper sécurisé pour conserver les plus grands vins de la planète. Mais la place est déjà occupée. Elles sont trois, ou plutôt ils sont quatre : trois femmes et un rat. Trois braqueuses et un rat dressé aux ordres de ces femmes atypiques, provocatrices, drôles, esthètes et très professionnelles. Un braquage ne peut être une réussite que dans la soudaineté, alors Bacchantes est un court texte rythmé qui se lit d’une traite. Céline Minard adore les références et autres clins d’œil, l'inspectrice Jackie Thran ne dira pas le contraire, et là, ça déborde ; elle apprécie aussi les fins qui interrogent voire bousculent le lecteur, et ici, on est au sommet !
Fiche #2263
Thème(s) : Littérature française
Boris est un naturaliste aguerri, de grandes connaissances, une passion mais il faut bien vivre… Alors il se met au service de grandes entreprises spécialisées dans les grands projets d’urbanisation ou autres et rend ses expertises souvent favorables. Il est bien parfois troublé par ses conclusions devant le vol d’une libellule en voie de disparition, mais ses doutes s’éteignent rapidement… Cette fois, il œuvre dans les Landes et ironie du sort, loge chez un couple sympathique mais qui milite contre le projet et se lie avec un vieux loup sauvage également en guerre. Non loin de là, un nouveau riche a passé outre les lois du littoral pour ériger une villa moderne au milieu des dunes et face à la mer et une ZAD commence de prendre de l’ampleur pour empêcher la mise en place d’une zone de stockage de produits dangereux. L’orage approche, l’atmosphère se tend, tout est en place, même la météo, pour un joli et dangereux feu d’artifice ! Un roman vert noir efficace !
« … car il arrivera un jour où l’humanité aura terriblement peur de crever. »
Fiche #2232
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Norma Hewitt vit dans une maison isolée au coeur du Kansas, avec beaucoup d’espace autour d’elle. Elle a eu deux maris. Ils sont morts tous les deux, et le second lors d’un mystérieux accident de chasse. Elle couve ses trois enfants comme une mère poule. Graham le plus âgé est en train de s’éloigner tranquillement de la maison familiale et espère partir avec son amoureuse vers New York. Tommy après une violente altercation s’est fait exclure de l’école et elle lui a trouvé un travail dans un commerce d’Emporia ; il est secrètement amoureux de Tessa mais n’ose l’approcher, il l’observe, l’épie de loin, en attendant le moment propice. Mais Tommy est différent, il possède en lui une violence inexpliquée qui prend parfois le dessus et le pousse à des actes terrifiants. Enfin, Cindy est la petite dernière, une vraie poupée ; sa mère l’a inscrite à un concours de mini miss et prend très à cœur sa participation, un rayon de soleil dans son existence. A Wichita (environ 150 kms d’Emporia) Hayley Hives est une jeune femme moderne, beaucoup de sorties où circulent alcool et drogues, quelques amis, un amoureux élu… Sa mère est morte dans un accident de voiture et son père semble ne rien pouvoir lui refuser. Elle a décidé de reprendre le golf pour participer à un grand tournoi qui devrait lui apporter la célébrité. Elle s’apprête à prendre la route qui passe par Emporia… Ces deux mondes vont se rencontrer, s’aider, se heurter, s’affronter. La violence, l’amour, la haine, l’amitié atteindront un paroxysme stupéfiant. Norma est à la tête d’un clan, et elle fera tout pour qu’il reste uni mais parfois, une décision (Norma ou n’importe qui d’autres), prise sous la pression, en une fraction de seconde, peut entraîner définitivement, comme un effet papillon, des existences sur des chemins obscurs et dangereux dont on revient jamais indemne. Jeremy Fel nous offre un récit haletant, entre le roman noir et le thriller psychologique, plus de 700 pages n’offrant aucun répit au lecteur qui en redemande !
« Comment expliquer aux autres qu’une vie simple, sans histoires, abritait en son sein le plus inavouable des cauchemars. »
Fiche #2202
Thème(s) : Littérature française
Vivian Gornick aime les villes, l’urbain et particulièrement New York et Manhattan (« La plupart des gens qui vivent ici ont besoin – en grande quantité – des preuves de l’existence humaine, et ils n’en ont pas besoin de temps en temps, mais chaque jour. C’est de ça dont ils ont besoin. Ceux qui s’exilent dans des villes plus sages sont capables de s’en passer. Pas ceux qui viennent à New York. »). Alors la ville lui sert de confidente et elle nous entraîne dans ses pérégrinations new yorkaises accompagnée de son ami homo. Ils se sentent tous les deux différents (« Je n’étais ni dans le monde ni en moi. ») et ont l’œil aiguisé. Ils observent précisément la faune de chaque quartier et rendent compte de leurs avis et impressions, captent les émotions. Mais dans le même temps, elle s’interroge sur son vécu, sur ses combats, ce qui la représente, parle de ses passions notamment pour la littérature (le texte est étayé de remarquables citations), de la liberté, du féminisme, de la solitude autant redoutée que souhaitée. Un joli double portrait d’une femme exceptionnelle et d’une ville qui l’est tout autant.
Ecouter la lecture de la première page de "La femme à part"Fiche #2192
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laetitia Devaux
Hugues Pagan et son inspecteur Schneider qui n’a toujours pas oublié l’épisode algérien et d’une froideur égale sont de retour. Chef du Groupe criminel, accompagné de son adjoint Catala et de son équipe, des méthodes policières parfois limites, un supérieur hiérarchique collant, une rencontre avec Cheroquee une jeune femme mystérieuse et attirante, et une enquête sur le meurtre d’un collègue des stups après un interrogatoire rapide et singulier d’un petit dealer connu de tous : voici tous les ingrédients pour un roman noir parfait notamment grâce au style inimitable de Hugues Pagan pouvant mêler sans choquer sur la même ligne un argot imagé et un plus-que-parfait du subjonctif. Grand retour !
Ecouter la lecture de la première page de "Profil perdu"Fiche #2125
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Sonny a seize ans, vit dans l’Irlande pauvre qui trime pour survivre. Il est déjà familier des petits boulots, de la précarité et de quelques larcins. Il a une copine border-line mais avec qui il peut parler. Puis il va rencontrer Vera, une jeune femme plus âgée, belle, attirante, appartenant à un autre monde, habitant en effet dans les beaux quartiers de Dublin. Il tombe éperdument amoureux de cette femme mystérieuse. Une histoire intense, il sent sa fragilité sans savoir l’expliquer, et aimerait naturellement l’aider, la protéger. Elle sait l’écouter et simplement, sans démonstration, lui apporte un peu de lumière tout en lui offrant les clés d’un autre monde (les livres, la lecture, la poésie, la peinture…) qu’il ignorait. A la deuxième personne du singulier, le récit est brut, rend parfaitement compte de la solitude et du quotidien éprouvant de certains quartiers irlandais et le dénouement final est plus qu’émouvant.
Premier roman
« Nous sommes des serre-livres, toi et moi, tu vois ce que je veux dire ? Ton esprit se projette, il va de l’avant, tu penses à l’avenir. Moi, je pense au passé, je pense... »
Fiche #2055
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Céline Leroy
Un homme court sur la colline. Il se retourne et voit au loin la meute, des chiens et des policiers. Le temps lui est compté. Il vient de commettre un hold-up avec deux acolytes. Ils se sont séparés mais il va falloir courir et encore courir pour espérer leur échapper. C’est alors qu’au détour d’un virage, il se retrouve face à face avec un chasseur, calme, armé, et qui semble ne pas s’inquiéter de la situation, qu’il prend immédiatement en main. Il lui dit de monter dans sa voiture, prennent des chemins de traverse et sèment sans soucis aucun leurs poursuivants. Ils se retrouvent rapidement dans la maison du chasseur où seul un perroquet laisse paraître un semblant d’humanité… Quelle chance pour Parker d’être tombé sur ce Lindhal ! Mais est-ce vraiment une chance ? Lindhal semble en effet avoir tout prévu et propose au milieu d’une ville devenu un camp retranché un nouveau casse, sur son ancien lieu de travail, un hippodrome où les paris suffisent à constituer un pécule raisonnable ! Un excellent récit, tendu, où deux caractères opposés vont s’affronter, où jusqu’au bout le lecteur se demandera lequel des deux prendra le dessus, et si Parker pourra éviter la traque qui le poursuit. Du suspense, de la tension, de la noirceur, un brin d’humour, deux beaux personnages et caractères accompagnés de personnages secondaires accomplis, vous n’oublierez pas le perroquet et cette course contre la montre haletante !
Ecouter la lecture de la première page de "Demandez au perroquet"Fiche #1974
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Marie-Caroline Aubert
La contrebande est aussi une affaire de famille, et chez les Wolfe, ce n’est pas un vain mot ! Elle aimerait bien que le jeune Eddie Gato Wolfe poursuive ses études. Mais lui, impétueux et survolté, préfèrerait participer aux activités de la famille. N’espérant plus leur accord, il décide de s’exiler au Mexique, change de nom et s’engage auprès d’un cartel mexicain. Son boulot est apprécié, tout se passe bien, mais quand il croise le regard de la maîtresse de l’un des chefs du cartel, c’est le début d’un engrenage qui va le mener loin, bien loin et même jusqu’à espérer retrouver sa famille… Une superbe cavale tendue au cœur de la guerre des gangs, sans répit, un couple attachant au milieu d’une violence évidente. On attend l’adaptation cinématographique !
Ecouter la lecture de la première page de "La loi des Wolfe"Fiche #1941
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Emmanuel Pailler
Dusty aurait aimé devenir médecin mais il a dû interrompre (temporairement l’espère-t-il) ses études. Il est maintenant groom la nuit dans un petit hôtel, le Manton, et touche un bon salaire agrémenté de quelques pourboires bienvenus pour entretenir son père malade qui erre dans son appartement. Sa vie sans surprise est bouleversée le jour où Marcia Hillis franchit le seuil de l’hôtel : Marcia n’est pas une femme, c’est la Femme. Dusty est trahi par son émotion et ses sentiments immédiats et Marcia s’en aperçoit évidemment. Et même si le Manton accueille parfois quelques clients aux activités et comportements suspects, le groom se doit d’être irréprochable et les jolis poupées sont souvent bien dangereuses… Les situations extrêmes permettent parfois à chacun de se révéler, pour le meilleur et pour le pire… Des personnages épais et noirs, du suspense, machinations et manipulations croisées, caractères et personnalités affirmés, un roman noir efficace et tendu !
Ecouter la lecture de la première page de "Une jolie poupée"Fiche #1932
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Alexis Nolent
François a été embauché dans une Revue pour être correcteur, « J’avais justement choisi ce métier afin de ne pas être pris en faute… » Il reprend les lourdeurs, les coquilles, corrige les fautes puis confie son texte à Reine, sa patronne aussi séduisante qu’inquiétante et manipulatrice, « Reine faisait partie de ces femmes qui vous prennent tout. », qu’il désire autant qu’il craint. Il s’aperçoit que le texte que lui rend Reine a été modifié, des coquilles sont réapparues, une lettre changée, la roulure se transforme en coulure et le mot et le sens s’évaporent pour faire place en effet à un autre, une autre phrase, un autre sens. François s’interroge, doute, pourrait-il fauter ou quelqu’un falsifierait-il ses textes ? Dans quel but ? Il tient un carnet, son agenda des coquilles, où il répertorie consciencieusement chaque coquille en espérant percer le mystère. Mais l’homme est seul, étouffé par une grande solitude, sa mère est morte même si elle reste toujours omniprésente à ses côtés, les relations avec sa femme se distendent. Il a toujours subi sa vie, les décisions des autres, seuls les souvenirs et son imagination demeurent fertiles…
Premier roman
Fiche #1869
Thème(s) : Littérature française
Une femme a choisi de s’isoler en haute montagne, un choix réfléchi et volontaire, accepter la solitude au plus près de la nature, être seule pour enfin agréer la promesse de la vie. Elle a construit un refuge adapté au milieu et à sa solitude : « S’il y a une esthétique dans ce volume, c’est celle de la survie. ». Seule dans la montagne, elle entretient son physique comme son esprit, les tâches sont variées et l’ennui inconnu, « Les habitudes aussi, il faut les construire. ». Mais le temps n’usera-t-il pas cette vie monacale ? Et les aléas climatiques ne viendront-ils pas bouleverser les prévisions même les plus pessimistes ? Elle pense avoir tout prévu et ne semble pas douter. Mais dans toute aventure humaine, un grain de sable vient toujours gripper les plus belles machines. Le monstre des montagnes prend cette fois la forme d’une ermite qui s’installe dans son domaine, partager son espace n’était pas programmé... Promesse de vie ou menace ? En effet, la solitude disparaît et la présence de cette inconnue devient obsédante, dérangeante et en outre elle interroge avec insistance les motivations de cette retraite, ne serait-ce pas in fine qu’une fuite ? L’aventure pourra-t-elle se poursuivre ?
Un roman philosophique brillant qui nous interroge sur la solitude, sur le lien social, les relations humaines, la frontière ou le miroir entre soi et l’autre, le temps et les promesses de la vie, sur la capacité à vivre sans promesse ni projet, donc au cœur du fameux (et essentiel selon certains) questionnement du sens de la vie.
« Est-ce que la sagesse serait de supporter sans amertume ni tristesse que la promesse implicite de la relation humaine ne soit pas tenue ? »
« Tous les matins, il faut se souvenir qu’on rencontrera un ingrat, un envieux, un imbécile – tant qu’on est en position de croiser un homme. »
« Paniquer c’est se choisir un maître. »
« La promesse et la menace sont-elles deux façons d’évaluer et de traiter le risque inhérent à toute rencontre humaine ? »
« On emprunte un chemin : on le rend quand on est arrivé à destination. »
Fiche #1809
Thème(s) : Littérature française
Alors que son fils rencontre la musique dans un chemin chaotique, Michka Assayas qui connaît si bien l’histoire du rock, nous confie son expérience inédite de musicien, une aventure artistique qui lui permettra également de recréer du lien avec du fils, ce côté fut une réussite. Michka Assayas se libère enfin, malgré sa peur : « La politique dominait tout, c’est vrai, mais moi, je ressentais surtout le malaise de ne pas être à la hauteur. » Le fils et le père appartenaient à des mondes différents, le monde de la musique pourra les réunir et créer une nouvelle complicité mais pour cela, le père, lui le spécialiste reconnu du rock, devra accepter son incompétence en tant qu’interprète musical et sa vulnérabilité et Michka Assayas réussit à nous faire partager cette expérience en toute modestie et honnêteté.
« Enfin, voilà : j’avais beau avoir la quarantaine passée, je me sentais comme un jeune punk aussi enthousiaste qu’incapable, qui n’allait pas laisser son incompétence et ses limites le freiner. »
« Renoncer à son idéal au nom d’une exigence écrasante traduit une haute idée de l’art qui, de nos jours, se fait rare. »
Fiche #1778
Thème(s) : Littérature française
Mary, « Je m’appelle Mary. C’et un nom. », un nom, mais deux femmes et deux époques. La première est une jeune Américaine des années 50 qui quitte l’Amérique en plein maccarthysme pour suivre son époux artiste peintre. La seconde est une adolescente des années 2000 internée avec sa mère dans un château, sorte d’hôpital psychiatrique. Quels liens unissent ces deux femmes ? Les portraits deviennent flous, les différences s’estompent, la folie et la réalité se mêlent, le lecteur est intrigué, dérangé, s’interroge. Des sensations l’envahissent, aucune certitude, il devine un lien fort mais ne peut le deviner, reste hésitant, interdit. Un texte qui bouscule et occupe longtemps l’esprit du lecteur !
Premier roman
Fiche #1742
Thème(s) : Littérature française
En 2003, Douglas meurt subitement dans un accident. Sa bande de vieux copains se retrouvent pour ses obsèques. Ils étaient ensemble au moment de la guerre du Vietnam et à cet instant, l’Amérique se prépare à déclarer la guerre à l’Irak. Douglas était au centre de ce groupe, et chacun revient avec ses souvenirs, ses illusions mais qui a conservé ses convictions ? ses rêves ? Le Douglas qui vient de mourir correspond-il au Douglas de leur jeunesse qu'ils admiraient tant ? Chacun revient donc avec son passé mais aussi son présent, son couple, et ses amours et chacun va se révéler dans cet instant particulier.
« … tout être humain possédait un ''corps subtil’’ mystique, que ce soit à l’intérieur, ou sous la forme d’une enveloppe, ou d’une émanation, et qu’il révélait des choses à celui capable de le distinguer. Ces corps subtils t’indiquent l’essence d’une personne, ses secrets, par exemple. Si tu es suffisamment attentive, tu les aperçois. Leur couleur et leur intensité varient. »
Fiche #1722
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Hélène Papot
Michael Turner a choisi de rejoindre Londres après la mort de sa femme Caroline assassinée au Pakistan. L'homme est encore meurtri voire névrosé mais il a lié connaissance avec ses voisins, les Nelson, un couple sans histoires et leurs deux petites filles. Il devient le confident, l'ami sûr, toujours là quand il le faut, aussi complice avec Josh qu'avec Samantha. L'histoire s'ouvre avec son entrée dans la maison des Nelson, portes ouvertes et pourtant personne dans la maison semble-t-il du moins... Très loin de Londres, dans le Nevada, un autre homme est blessé, meurtri et peine à se relever. Le commandant McCullen qui a toujours été fier de son métier et de son action, était l'homme qui commandait le drone à l'origine de la mort de Caroline, le monde est si petit, et la culpabilité l'étreint... Owen Sheers nous offre un roman haletant et tendu à souhait que l'on dévore et qui nous parle de culpabilité, d'amour, de vie et de mort, de vérité et de mensonge, de ces instants furtifs où les vies basculent, de notre monde d'aujourd'hui hyper connecté.
Fiche #1668
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Mathilde Bach
Imaginez que vous receviez d'abord un chèque de 1000 euros, puis un second, puis un troisième... sans raison apparente, sans en connaître l'origine : que feriez-vous ? Josh comme trois autres personnes cède à la facilité et encaisse les chèques pendant plusieurs années. Grave erreur ! Il en fait devenu sans le savoir une taupe en attente de missions et lorsque ses "employeurs" viendront le réveiller ("Vous êtes à présent en service actif"), l'enfer commencera. Comment se sortir de cette situation périlleuse face à des professionnels de l'espionnage et de l'arnaque prêts à tout ?
Fiche #244
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Mathilde Martin
- Bonnefoy - Truong - Fel - Harvey - Orcel - Fonlupt - Bonnefoy - Llorca - Bortnikov - Lombardo - Bonnefoy - Parks - Mullen - D'Anvers - Ridker - Dessaint - Lavenant - Hobson - Minard - Dessaint - Fel - Gornick - Pagan - Geary - Stark - Blake - Thompson - Llorca - Minard - Assayas - Barnett - Rush - Sheers - Westlake