« …le seul avantage d’un mari, c’est qu’au moins il ne t’emprunte pas tes culottes ou tes soutiens-gorge. »
Alejandro Palomas
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
L'ours tient avant tout à sa quiétude. Personne ne rentre chez lui. Il refuse obstinément et éloigne les importuns. Jusqu'au jour où la petite souris frappe à sa porte. Il la repousse. Elle insiste... elle est obstinée la petite souris ! Un superbe album attendrissant pour comprendre ce qu'est l'amitié et combien elle est nécessaire.
Fiche #800
Thème(s) : Jeunesse
Un recueil de nouvelles primé en Suisse chez le toujours excellent éditeur Bernard Campiche qui plonge littéralement le lecteur dans une folie, loin, très loin, du commun, de l’ordinaire. Vous serez définitivement happé par ces histoires, ces trajectoires heurtées, dures, où l’absurde, la cruauté, le mal-être affleurent à chaque page. On est vraiment dans l’extraordinaire de la folie intime tapie au plus profond de chacun, une folie terrifiante, glaçante et dérangeante. Ces neuf fous vous bousculeront violemment !
Fiche #794
Thème(s) : Littérature étrangère
Une fois n'est pas coutume, trois petits loups, gentils, travailleurs, consciencieux sont importunés par un gros cochon ! Que faire pour s'en débarrasser ? Seront-ils assez rusés ? Encore un excellent Battut !
Fiche #793
Thème(s) : Jeunesse
Dans la "petite" collection de nouvelles de l'Atelier In8, vous constaterez que la lecture peut devenir dangereuse ! Thomas Besson se réfugie dans la lecture, béquille à une vie morose et à la dérive. Il compte y trouver rêve, réconfort, espoir... Quelle erreur ! Quand la fiction rejoint la réalité, tout est possible !!! Et si vous avez apprécié cette nouvelle, courez lire L'ami Butler.
Fiche #795
Thème(s) : Littérature française
De retour de l’opéra, les époux Ransome, anglais représentatifs de la petite bourgeoisie, ont la désagréable surprise de découvrir leur appartement cambriolé. Mais il s’agit d’un cambriolage singulier : tout a littéralement disparu, l’appartement est totalement vide, tout, absolument tout, a été emporté. Tandis que son époux s’évertue à identifier les auteurs de ce crime, Madame Ransome s’adapte rapidement à son environnement et y voit presqu’une change, en tous cas, un nouveau départ, une nouvelle vie. Tous les gestes quotidiens sont prétextes à de nouvelles découvertes, elle explore les gestes les plus simples de la vie, rencontre ses voisins, les petits commerçants de son quartier. Mais son mari n’en démord pas, il faudra trouver les coupables ! Britsh, so british !
Fiche #779
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Pierre Ménard
Tol est l’histoire d’une vengeance et démarre sur un rythme effréné qui ne faiblira pas, les premières pages secouent le lecteur : « Tranquillement, comme s’il allait à la boulangerie : je sors. Je vais me venger et je reviens. ». Trois personnages prédominent et mêlent leur voix en enchassant leurs récits : Oguz révolutionnaire de la cause kurde des années 60-70, Sair activiste de la même génération qui s’exilera à Paris avant de revenir en Turquie après l’amnistie, Yusuf qui n’a pas connu son père en quête d’identité. Trois trajectoires qui luttent contre l'oppression, oeuvrent pour plus de liberté et témoignent de l’histoire de leur pays par leurs engagements, leurs illusions puis leurs désillusions et leurs échecs qu’ils peineront à supporter. Un roman noir, brûlant, exigeant tant dans sa construction et que dans son écriture.
Fiche #780
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Jean Descat
Un superbe album pour les petits et les grands qui rend un hommage émouvant et attendrissant par l'intermédiaire de Ninette à toutes les grands-mères, avec leur amour, leur tendresse, leur attention et leur écoute mais aussi avec leurs habitudes, leurs tics. Et puis un jour, grand-mère s'en va, et il faudra grandir sans l'oublier.
Fiche #776
Thème(s) : Jeunesse
L’intrigue se déroule à Syracuse, état de New-York. L’héroïne, Lena, appartient à une unité scientifique de la police en tant qu’experte en empreintes digitales. Elle complète cette expertise par une sensibilité extrême qui lui permet pratiquement de ressentir l’indicible. Ses capacités sont connues et reconnues mais sa fragilité l’empêche d’occuper le devant de la scène. Ses failles proviennent de son enfance, Lena se sait orpheline, adoptée dans des circonstances obscures et ses parents adoptifs lui refusent toute explication quant à son passé. Bébé, elle croit avoir partager le quotidien de singes dans une immense forêt. Ses origines inconnues la perturbe perpétuellement, alors, lorsque son enquête semble la confronter à un serial killer de bébés, son passé la rattrape. D’autant plus, qu’elle se sent de plus en plus liée à cette série de meurtres. Réalité ou folie ? Fantasme ou réalité ? Lena mènera jusqu’au bout son enquête (sa quête ?) quoi qu’il lui en coûte… Un thriller qui descend lentement mais sûrement au plus profond de l’âme humaine.
Premier roman
Fiche #775
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Edith Ochs
Adam subit sa vie : il est seul, vient de perdre son emploi, un frère qui n’hésite pas à le juger… Il quitte Johannesburg pour se retirer dans une maison abandonnée de longue date dans une petite ville du bush sud-africain. Il semble décider à renouer avec sa passion passée, la poésie. Pourtant, peu de temps après son arrivée, un homme vient bousculer son quotidien. Alors que la solitude lui pèse et que l’écriture peine, un certain Canning se présente comme un ancien camarade de classe dont Adam n'en a aucun souvenir, il se laisse pourtant entraîner par cet homme, nouveau riche de l’Afrique du Sud, homme d’affaires sans scrupule et cynique : une maison luxueuse, des projets immobiliers et une superbe femme noire séduisante mais distante. Intrigué par cet homme et ce couple de la nouvelle Afrique du Sud, Adam se plonge dans un tourbillon sans fin, entre attirance et répulsion. En mélant le destin d’un homme et de son pays, l’Afrique du Sud de l’après apartheid, Damon Calgut nous offre un texte oppressant non dénué d’étrangeté et de mystères qui imperceptiblement dresse aussi un portrait de l’Afrique du Sud actuelle.
Fiche #774
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Hélène Papot
Que feriez-vous si vous trouviez au coin d'une rue, par hasard, un pingouin désespéré, persuadé de savoir voler mais incapable de prendre son envol ? Le narrateur quant à lui fera preuve d'une grande imagination alors que la solution est si simple et si naturelle... Une belle histoire non dénuée d'humour aux illustrations réalistes et superbes.
Fiche #772
Thème(s) : Jeunesse
Suzanne BOGEAT
Les carottes sont cuites pour le grand méchant loup !
L'Elan vert
175 | 17-05-2010 | 13.2€
Griffu le grand méchant loup déprime. La grande forme est bien loin, difficile d'attraper le vif mouton, le cochon rusé, quant au chaperon rouge, n'en parlons pas... Il enchaîne les maladies et la faim le tenaille. Il décide donc de consulter Binocle le médecin qui saura peut-être émettre un diagnostic salvateur qui puisse satisfaire tout le monde ! Un loup sympathique embelli par les illustrations exceptionnelles de X. Devos.
Fiche #773
Thème(s) : Jeunesse
Dans le Paris du début du XXème, Joseph qui va prochainement être ordonné prêtre, se dit capable de converser avec les morts et sa réputation grandit au point que le peuple le surnomme Saint-Joseph des Morts. Joseph n’hésite pas à braver le danger pour tenter de percer les mystères de l’après-vie. En outre, ses recherches lui prouveront rapidement qu’il n’est pas le seul dans Paris à s’intéresser à ce sujet ! Son enquête l’emmènera au plus proche du pouvoir officiel et souterrain : la Présidente Desnoyelles, le préfet Lépine, le tsar Nicolas II en visite exceptionnelle dans le métro, Fulgence Bienvenüe et ses jumeaux, Lénine préparant sa Révolution, le Paris occulte avec le Grand Kahn directement venu de l’Enfer et sa Horde (sauvage) d’Or, sa fille Lucrèce, Gérard Encausse dit Papus qui espère maîtriser le passage du monde des humains aux enfers en respectant la règle de l’équilibre un humain contre un démon ! Entre thriller, roman historique, roman fantastique, polar, aventure, Jean-Philippe Depotte mêle avec tact la fiction et la réalité dans un Paris du début du siècle qui se cherche entre modernité et passé ; ses personnages écrivent une histoire fantastique et périlleuse avec une trame qui malgré quelques petits détours inutiles plongera le lecteur dans les gouffres de l’enfer… Imaginatif !
Premier roman
« Newton a observé les objets inanimés et a compris que l’Univers n’a pas besoin de Dieu pour ordonner les astres et les planètes. Darwin a observé les plantes et les animaux et a compris que la Vie n’a pas besoin de Dieu pour créer les espèces et concevoir l’Homme. Aujourd’hui, en observant les morts, Joseph Sterbing a découvert que l’Au-delà n’a pas besoin de Dieu pour juger les âmes ! »
Fiche #771
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Charly est joueur et malicieux. Lorsqu'il accueille Marlon, un jeune chiot, sur ses lieux de jeux, il est loin de se douter qu'il vient de fonder une amitié indéfectible qui l'accompagnera tout au long de son existence.
Fiche #766
Thème(s) : Jeunesse
Maud BRUNAUD
Lucie RICHARD
Suzanna, une petite fille pas comme les autres...
Eponymes
172 | 08-05-2010 | 6€
Suzanna est une petite fille qui s'isole, se sent différente, spéciale. Qui permettra à Suzanna d'enfin s'accepter et comprendre qu'elle est simplement unique ?
Fiche #767
Thème(s) : Jeunesse
Un joli conte sur l'amitié improbable entre un escargot et un éléphant au lendemain d'un effrayant affrontement.
Fiche #768
Thème(s) : Jeunesse
Séraphin est un jeune loup différent, il refuse de manger ce qu'on lui apporte, il est maigre et son entourage s'inquiète, chacun tente de le ramener à la joie et à la vie. Un joli conte qui fait intervenir tous les acteurs des contes classiques à "loups".
Fiche #769
Thème(s) : Jeunesse
Un conte ludique qui permet de découvrir la fabrication par des lombrics d'un engrais exceptionnel à partir des déchets quotidiens générés par une famille. Le conte est complété par un petit cahier qui permet à chaque enfant de créer simplement chez soi un lombricomposteur.
Fiche #770
Thème(s) : Jeunesse
Nella LARSEN
Clair-obscur
Climats
168 | 182 pages | 02-05-2010 | 17.3€
Claire et Irène sont des jeunes amies. Elles sont doubles, blanches de peau, elles ont du sang noir dans les veines. Que faire alors face à cette Amérique qui continue de mettre les noirs de côté ? Irène choisira de demeurer au sein de la communauté noire et de sa famille alors que Claire adopte le « passing » et rejoint les blancs en cachant ses origines, elle pense que sa réussite passe par ce chemin. Elle endosse dès lors une ambivalence qui l’atteint à tout point de vue : noire, blanche, douceur, violence, gentillesse, méchanceté… mais toujours envoûtante et séduisante. Elles se retrouvent des années plus tard après une rencontre fortuite à Chicago. Ce retour vers le passé inquiète rapidement Irène et bien que Claire semble croire ou veut croire avoir tiré un trait définitif sur ses origines, elle revient aussi vers Irène pour tenter de mettre un point final à son histoire, de comprendre enfin ces deux choix initiaux qui les entraînèrent vers deux vies opposées, blanche ou noire, stable ou périlleuse, vérité ou duplicité mais la duplicité peut-elle perdurer sans conséquence fatale ? Tel un vieux blues âpre et rocailleux, un drame des années 20 qui reste d'actualité.
Fiche #765
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Guillaume Villeneuve
Laurence l’héroïne et la narratrice de Zéro Positif arrive à un âge où ses amies sont devenues mères et la pression familiale et de l’entourage lui rappèlent pesamment et constamment qu’elle et son mari demeurent un couple sans enfant, anormal donc. Pourtant, elle ne se sent pas prête et au cours de cette longue introspection au ton libre, direct et vrai, elle nous fait part de ses doutes de femme et de femme amoureuse, de son violent rejet de la maternité, de sa place qu’elle ne trouve pas dans ce monde étrange... Son mari passionné par son violoncelle et la musique ressent véritablement son trouble mais ne peut empêcher une dérive dangereuse et dépressive où l’alcool annihile toute tentative de réaction. L’écriture et le style toujours aussi remarquables comme la liberté de parole d’Anne-Lise Grobéty rendent cette histoire intemporelle et particulièrement attachante. Anne-Lise Grobéty un auteur majeur à découvrir absolument.
« … qu’est-ce qu’on veut de moi ? On me dit qu’il ne faut pas que je reste dans ma cuisine, que le talent se noie dans l’eau de vaisselle, que d’avoir des gosses ça vous empêche de vivre, qu’il faut s’épanouir dans sa profession ; on me dit : avoir un enfant, un petit fils potelé aux fesses de velours, quelle merveille, la femme doit, les enfants… J’avoue : je reste là comme une idiote, à ne pas savoir, et je me demande comment elles font les autres pour savoir, pour ne pas rester prostrées sur place en se demandant ce qu’il faut faire ; profession-bidon, geste mille fois répétés ici ou ailleurs, offrir son ventre à la vie… »
Fiche #762
Thème(s) : Littérature étrangère
Myrtille est une jeune femme dynamique, sorte de feu follet née avec une tache de vin sur le visage, reine de l'imaginaire et du rêve. Sa recherche du bonheur est marquée par sa rencontre au parc Monceau avec un étrange personnage au masque d'oiseau, maître de deux inséparables, par son amour pour Angelo et enfin par un livre qui n'est pas arrivé par hasard entre ses mains (comme Myrtille n'arrivera pas par hasard non plus entre les votres...). Un joli conte entre Prévert et Amélie Poulain, débordant de fantaisie et de joie, hymne aux mots et aux livres, lumineux et poétique où chaque lecteur puisera son propre bonheur. Un pur plaisir !
Premier roman
Fiche #763
Thème(s) : Littérature française
Sébastien se retrouve à 13 ans à Paris dans un poste de police et raconte son histoire. Les chapitres de la vie de Sébastien alternent avec ceux où le policier tente de le faire parler. Sébastien explique ainsi son cheminement, ses sentiments, ce qu'il a ressenti face aux autres enfants et à leur cruauté, aux adultes, leurs regards, leurs jugements définitifs. Sébastien fait partie de ceux qui sont jugés différents, mis à l'index, écartés, petit mouton noir qui dérange voire effraie cette société en mal d'uniformité. L'enfant jauge rapidement les adultes et sait immédiatement qui lui fait face, sans illusion, sauf pour son grand-père, un des rares adultes trouvant grâce à ses yeux... Un texte ciselé et percutant sur la détresse et l'isolement, sur un enfant lucide sans compromission face aux injustices et rejetant le monde des adultes souvent méprisable face à la différence.
Fiche #764
Thème(s) : Littérature française
Pour ceux qui connaissent les cartes postales en vente chez Vaux Livres, vous avez certainement déjà repéré et apprécié celles de l’illustratrice Gaëlle Boissonnard. Et bien, elle vient enfin de publier un album pour petits et grands aux illustrations naturellement superbes qui viennent renforcer le beau texte de Diane Peylin. Il s’agit d’une histoire de fées, de tristes fées recluses dans un monde gris, terne, uniforme où la couleur et les différences sont absentes. Elles vivent dans la grisaille de l’autre côté du monde des Ohmes, et personne ne semble connaître les raisons de cette séparation. Heureusement, l’une d’entre elles, Noa, est prête à braver les interdits, et son courage la pousse à passer le pont détruit pour découvrir l’autre monde mais que trouvera-t-elle de l’autre côté, son courage sera-t-il récompensé ? Superbe album aux thèmes multiples et rempli d’espoir.
Fiche #761
Thème(s) : Jeunesse
Motti passe son temps à rêver sa vie, mais à trop la ou les rêver, il omet de la vivre. Jeune instituteur, il partage son temps libre entre ses rêves, l’observation de sa jeune voisine qui prolonge également ses rêves, et Laïka sa chienne adorée seule témoignage concret et physique du réel. Replié sur lui-même, il subit « le monde », sa force, son autorité, Menahem notamment un ami rencontré à l’armée, tout son contraire, un homme bien planté dans le réel et dans ces problèmes. Lorsqu’ils provoquent un accident mortel, Motti se dénonce et se sacrifie pour son ami. Il passe quelques années en prison et a tout le temps de prolonger ses songes… Les rêves, la vie, la mort, l’amour, le fil du destin reste souvent inattendu…
Fiche #756
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Guy Séniak
Lianke Yan nous surprend à chaque nouveau livre. Cette fois il nous propose une autobiographie de sa jeunesse prétexte à un bilan lucide de son comportement et de sa personnalité. Douze chapitres, sortes de nouvelles, nous offrent une rencontre avec cet auteur important mais aussi avec cet immense continent mystérieux qu'est la Chine ; la dernière nouvelle s'impose par son thème et l'importance qu'elle revêt pour l'auteur puisqu'il s'agit de la disparition de son père. Un joli texte rempli d'émotion par un auteur lucide et que la culpabilité continue d'harceler.
"Aujourd'hui enfin, je me suis assis pour écrire. Je me suis assis pour écrire et je peux, à travers la vie et la mort de mon père, comprendre le monde, regarder en face ce qu'il y a de bon et de mauvais en moi, regarder en face la vie et la mort, la décadence et la prospérité de toutes choses, l'eau tarie du fleuve, les feuilles mortes, regarder en face, à travers ma propre vie, la disparition et la renaissance, la renaissance et la disparition de tout ce qui vit."
Fiche #757
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Brigitte Guilbaud
Un bel album dans la collection "Pont des Arts" qui se base sur le tableau "Le cirque" de Georges Seurat pour imaginer les débuts de Louise au cirque.
Fiche #754
Thème(s) : Jeunesse
"Ma Soeur-Etoile" marque les débuts d'Alain Mabanckou en littérature jeunesse (adaptation d'une nouvelle déjà parue) mais on avait déjà noté ses qualités de conteur ! C'est l'histoire d'un petit garçon (Alain Mabanckou) qui va chercher dans le rêve et dans les étoiles une grande soeur trop tôt disparue. Un cheminement solitaire au milieu de la fammille, des croyances et mythes (et des références littéraires) qui lui permettra aussi de découvrir l'amitié.
Fiche #755
Thème(s) : Jeunesse
Un nuage obscurcit le quotidien d'Arto, ses parents se déchirent, crient, pleurent. Arto est désemparé lorsqu'il rencontre Tara, la fée des livres. Tara est relieuse, elle répare les livres et les âmes. Elle redonnera confiance à Arto en réparant avec son aide l'album de photos souvenirs de la famille. Une jolie histoire mélancolique, hommage à ces amoureux des livres que sont les relieurs.
Fiche #758
Thème(s) : Jeunesse
Un superbe conte sur la différence : que vont devenir petit loup et petit mouton ? Chacun d'eux est regardé d'un mauvais oeil par ses congénères : le petit loup n'hurle pas la tête haute, le mouton refuse de brouter tête basse dans la prairie. Qu'adviendra-t-il lorsque ces deux héros se rencontreront ?
Fiche #759
Thème(s) : Jeunesse
Jo, ver de terre, est assommée par une pomme. Heureux présage, et grand festin à venir. Pourtant, Jean-Pierre, autre ver, aimerait bien profiter de l'aubaine. Mais, Jo, dans un premier temps tout du moins, ne le voit pas arriver d'un bon oeil mais le ver est prêteur... Bel album sur le partage et l'amitié.
Fiche #760
Thème(s) : Jeunesse
Deux contes traditionnels chinois revisités où il est dangereux d'affronter ou de contrarier le roi, le tigre. Deux animaux s'y frottent, chacun avec son caractère et sa personnalité. L'un, le renard, sera sauvé in extremis par sa ruse alors que le second, l'âne, s'y piquera mortellement... Et finalement, les morales dignes de La Fontaine concluront avec efficacité ces deux aventures !
Fiche #751
Thème(s) : Jeunesse
Carotte, le petit lapin, se désespère. A la maison, ses parents passent de plus en plus de temps à se disputer et semblent le délaisser quelque peu. Il s'inquiète, craint que l'amour n'ait déserté le foyer mais heureusement Oscar veille...
Fiche #752
Thème(s) : Jeunesse
Mikado l'escargot n'a qu'un unique défaut, il est gourmand, si gourmand qu'il se sent à l'étroit dans sa coquille et qu'il va falloir la changer... Suivons sa quête avec bonheur.
Fiche #753
Thème(s) : Jeunesse
La jeune Bleunwenn devenue parisienne se lasse depuis Paris de ses origines bretonnes. Elle décide d'abandonner ses parents pour rejoindre la vallée de l'Aulne où sévissent ses grands-parents, s'inscrire en seconde au lycée des Monts d'Arrée et apprendre le Breton. Elle arrive en pleine déprime : son grand-père, Lulu, se désespère depuis la disparition des saumons dans les hauts de l'Aulne. La rivière se meurt, les écluses comme la pollution empêchent ce poisson royal et mythique de remonter le cours de la rivière et de faire la joie des pêcheurs. Bleunwenn ne peut rester inactive, elle va prendre l'affaire en main mais pourra-t-elle, même aidée par Gwendal son jeune amoureux celte, sauver son grand-père, la rivière et les saumons ? Hervé Jaouen nous offre avec ce "petit" livre vert une belle fable réjouissante, drôle et vivifiante. A déguster accompagné d'un petit muscadet bien frais !
Fiche #750
Thème(s) : Littérature française
Paul Auster continue de jouer avec ses lecteurs en cachant la fiction derrière la réalité et vice-versa. Un jeune américain, Adam Walker, naïf amoureux de la poésie et des poètes lie son destin à un mystérieux mécène français, Rudolf Born. Promesses professionnelles dans le financement d’un journal, promesses amoureuses en la personne de la femme de Rudolf mais toujours obscures promesses. Ils deviennent liés jusqu’au soir où de retour d’une soirée, Adam croit ou est certain d’être le témoin d’un crime, Rudolf assassine un jeune les ayant menacés. Sa vérité le mine, l'obnubile et l’aveugle. Il rejoindra, traquera Rudolf jusqu’en France pour le démasquer, crier sa vérité. Sa vérité ou la vérité ? Illusion ou certitude ?
Fiche #748
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Christine Le Boeuf
Andrea IOVINELLI
MORAIL
Vestiges - La renaissance des Dieux
Clair de Lune
151 | 48 pages | 15-04-2010 | 13.5€
Dans les montagnes continue de vivre un peuple, les Lambinubi, descendant d'humains qui défièrent les semi-dieux. Les légendes accompagnent ces temps passés, les seuls vrais témoignages ont la forme d'êtres gigantesques, d'une force inhumaine et la connaissance même dans cette contrée éloignée demeure un enjeu de pouvoir... Beau graphisme et scénario prometteur pour la suite.
Fiche #749
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
La montagne invisible décrit l’ascension continue et obstinée de trois générations de femmes, Pajarita, Eva et Salomé vers une indépendance si chère à obtenir et conserver. Pajarita, « Petit oiseau », tire son prénom du miracle qui initie sa vie : disparue à un an, elle est retrouvée à la cime d’un arbre le 1er janvier 1900. Elle se marie à un étranger Ignazio, vénitien en exil et amoureux des gondoles qui n’a pas vu la montagne en arrivant à Montevideo. Il deviendra magicien, elle sera guérisseuse grâce à sa connaissance des plantes médicinales. Eva, sa fille, dès son plus jeune âge, se découvre une passion pour la poésie. Elle fréquente les lieux interlopes mais poétiques de la capitale, partage les soirées enfumées des intellectuels uruguayens. Elle espère en une autre vie alors que son quotidien lui rappelle chaque jour les sentiments les plus noirs des hommes. Accompagnée de son amour de jeunesse, elle s’enfuit finalement vers l’Argentine d’Eva Peron où, lors d’une hospitalisation, elle rencontre un grand médecin qui tombe immédiatement amoureux et l’enlève littéralement. Elle donne naissance à Salomé en présence d’Ernesto Guevara, jeune interne de service, présage du futur de la jeune fille préoccupée dès son plus jeune âge par le destin de son pays qu’elle retrouve rapidement suite aux évènements politiques en Argentine provoquant un retour au pays de la famille. Lycéenne, elle rejoint les rebelles Tuparamos alors que l’Uruguay subit le joug d’une dictature intraitable mais commence de réagir. Un engagement qu’elle ne regrettera jamais mais qui l’éprouvera dans sa chair et dans ce qu’elle aura de plus cher…
Une superbe fresque de trois femmes du peuple dont le destin épouse celui d’un pays méconnu, du quotidien le plus simple aux grandes ambitions politiques. Un récit épique qui monte en puissance au fil des chapitres comme l’empathie du lecteur pour ses trois femmes courageuses, animées par un amour familial sans faille et décidées à préserver une part de liberté envers et contre tout.
Premier roman
Article paru dans la revue "Page des Libraires"
Fiche #747
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Daphné Bernard
La pièce du fond se déroule dans un petit village où tout est immuable, un village figé dans la douleur et le silence où personne ne prend garde à son voisin, on se salue mais on s’ignore. Pourtant quand Sofia ira au devant d’un homme solitaire et taciturne installé sur la place du village, l’entourage et le voisinage s’inquiètent. Lorsqu’une nouvelle psychiatre s’exprime avec sincérité dans la clinique psychiatrique du village, le train-train semble s’ébranler. Deux présences étranges, insolentes, qui viennent bousculer les habitudes et il n’en faut pas moins pour faire éclore les sentiments des villageois mis jusqu’à maintenant sous éteignoir. Eugenia Almeida propose avec une écriture poétique et métaphorique une série de portraits (« Nous avons tous nos problèmes. A tous il nous manque plus ou moins quelque chose ») d’une grande justesse dans un village qui mourait dans ces certitudes et que deux personnages inattendus réveilleront subrepticement.
Fiche #746
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
François Gaudry
Le premier niveau de l’Agence (française) de Sécurité Economique est constituée de trois hommes et deux femmes avec Eléonore de Coursange dite Léo à sa tête. Alors qu’elle est aux ordres du mystérieux et opaque Gerbod, sorte d’éminence grise inquiétante, elle dirige le groupe d’une main de fer tout en demeurant attentive à son groupe voire attentionnée. Chaque membre fait preuve d’un sérieux et d’un dévouement sans faille tout en demeurant à l’écoute des autres. Léo adore son mari également au service de l’état mais ne peut oublier sa fille disparue. Elle espère toujours la voir réapparaître dans un aéroport quelconque et reste en veille permanente attendant de voir son visage ou sa silhouette sur un écran de surveillance des zones aéroportuaires. Les affaires de l’Agence touche à la sûreté économique de l’état et tous les coups sont permis pour assurer la suprématie économique d’une société, d’un état. La guerre économique est sans merci, sans sentiments : désinformation, sabotage, espionnage, chantage, meurtre, terrorisme, rien ne nous est épargné, même l’Agence s’alloue des droits loin des lois judiciaires habituelles. Alors quand il s’agit d’autonomie alimentaire, d’OGM et de semences, de monopoles (cela ne vous rappelle-t-il pas une célèbre multinationale ?), cela devient brûlant, très brûlant, surtout lorsque certains membres d’officines «étatiques semblent également comploter… Léo saura-t-elle mener de front les enquêtes officielles de son agence et l’enquête plus personnelle l’atteignant, elle et son époux ? Un magistral et dense thriller d’espionnage économique qui nous tient en haleine du début à la fin notamment par la multitude des intrigues qui s’enchaînent les unes après les autres toujours pour notre plus grand bonheur. Après «Camino 999» (toujours en vente chez Vaux Livres), Catherine Fradier confirme si nécessaire son talent à la fois pour mener ses intrigues étayées par une documentation évidente mais aussi par la galerie de portraits réussis qui les accompagne. Vivement la suite !
Article paru dans la revue "Page des Libraires"
Fiche #745
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
On retrouve avec grand plaisir les aventures de Nénette la grenouille. Cette fois, elle se réveille couverte de boutons et tous ses compères la prennent à son grand désespoir pour une madame crapaud ! Comment va-t-elle faire pour changer la donne ? Elle part à la rencontre de chacun des habitants de la mare pour trouver le remède…
Fiche #742
Thème(s) : Jeunesse
Le mariage de la princesse Aya est annoncé, un mariage d’intérêt organisé par son père. Pourtant, un soir, parmi les fleurs de son parc, toutes plus belles les unes que les autres, elle est sauvée par un jeune samouraï, aussi beau que mystérieux puisqu’il disparaît aussi vite qu’il est apparu. La princesse Aya s’en trouve toute bouleversée… Un conte traditionnel japonais aux illustrations exceptionnelles !
Fiche #743
Thème(s) : Jeunesse
C’est la fête du printemps dans la forêt et tous les animaux préparent un pique-nique géant. Pourtant les animaux se mettent à trembler de peur lorsqu’ils entendent un lourd ronflement en provenance d’un arbre creux. Un immense ours dort à l’intérieur et il vaudrait mieux éviter de le réveiller ! Prudence, prudence…
Fiche #744
Thème(s) : Jeunesse
Syrie, Alep, 1943, la belle et jeune Djémilé vient de perdre son époux Rassime après une union née d’un mariage forcé. Elle décide de reprendre la route, nouvel exil vers son pays d’origine la Turquie. Elle est accompagnée de ses cinq enfants, d’une cousine et d’un guide qui les abandonnera rapidement après avoir encaissé l’argent de la course. Elle recommence sa vie, retrouve ses racines, accompagnée de ses enfants et petits-enfants. Témoignage de trois générations (surtout féminines) qui abordent moult thèmes souvent évoqués avec poésie : l’exil, les racines, la famille, le deuil, les relations hommes-femmes, les relations entre nations et communautés, le poids de la famille mais aussi du pouvoir politique sur chaque destin personnel. Un récit qui chante au gré des roucoulements des tourterelles.
Premier roman
Fiche #741
Thème(s) : Littérature française
Un hommage tout en en douceur et en tendresse à l'enfance et aux géants que sont les parents. La douceur des dessins de Mayalen Goust associée à la poésie d'Agnès De Lestrade, que du bonheur !
Fiche #740
Thème(s) : Jeunesse
A Santiago, trois sexagénaires (anciens) militants politiques de retour d’exil se retrouvent et se souviennent de leur jeunesse, de leur engagement et de leurs luttes. Les trois hommes ont participé à de nombreuses actions et se retournent vers ces actes révolutionnaires qu’ils continuent de revendiquer. Ces militants ne peuvent demeurer passifs. Ils attendent un quatrième larron « Le spécialiste » et envisagent une nouvelle (ultime ?) action révolutionnaire, attaquer le système en son sein pour « le bonheur des damnés de la terre ». Le monde actuel et ses exigences les éreintent. Pourtant il continue de les broyer, de bouleverser leurs espoirs et projets et la preuve, un tourne-disque jeté par une fenêtre semble tout remettre en question... Luis Sepulveda nous offre trois portraits attachants et tendres d’hommes qui ont cru, espéré par leur engagement, leurs idées et leurs actions, construire un monde juste et meilleur et qui, sans avoir perdu leur humour, se retournent avec nostalgie et mélancolie sur un passé perdu et vain face à la violence de notre société contemporaine. Engagement, émotion, et humour, le tiercé de la réussite !
Fiche #739
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Bertille Hausberg
Histoire d'un quartier, de nos quartiers. Dortoir ou quartier paisible, et pourtant, la tension comme le sentiment d'insécurité montent... Un banal cambriolage et les masques tombent. Des patrouilles de vigilance sont mises en place pour apporter de l'aide aux forces de police. Henri et Robert se retrouvent associés pour des rondes où rien ne se passe donc propices aux confidences. Jusqu'au soir où un cadavre vient perturber leur routine... Robert disparait et Henri demeure seul face à ses réflexions, face à ses doutes et à sa solitude. Même les quartiers les plus calmes ont leurs secrets et leur part d'ombre...
Fiche #738
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Tatiana, la narratrice, a 14 ans quand elle vient la première fois à Berlin. Dans le métro, elle croit voir Hitler, résurgence de l’histoire, à travers les traits d’une vieille dame. Personne évidemment ne donnera crédit à son observation. Tatiana revient 16 ans plus tard à Berlin qu’elle visite de fond en comble la ville en allant au-devant de rencontres toutes les plus intrigantes que les autres. Elle travaille au service d’un vieil historien dont elle retranscrit les réflexions enregistrées sur un dictaphone. Bien que toujours isolée, dans son monde, dans ses nuages (mais Chloe Aridjis démontre avec justesse et poésie le parallèle évident entre le monde des nuages et l’humanité), elle est totalement happée par la ville, les bruits, les odeurs, une ville qui réalise encore aujourd’hui le grand écart permanent entre modernité et histoire ou passé.
Fiche #736
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean-Pierre Aoustin
"Quand le requin dort" (premier roman de Milena Agus) est le portrait d'une famille sarde loin de la normalité traditionnelle. Un père voyageur, une mère introvertie, un frère musicien et la narratrice adolescente vivant une relation sadomasochiste avec un homme marié. Milena Agus réussit parfaitement à décrire des caractères, des vies, des dialogues oscillant entre candeur et violence, entre tendresse et démence. Un livre contrasté...
Fiche #737
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Françoise Brun
Ours vert adore le vert, uniquement le vert. Aussi il voit d'un mauvais oeil l'installation à proximité d'une ourse rouge. Du rouge, quelle honte, quel manque de goût ! Et puis, en se cotoyant, jour après jour, on apprend à se connaître et finalement le rouge, ça n'est pas si mal ! Un joli album au thème très actuel traité avec tact et délicatesse.
Fiche #734
Thème(s) : Jeunesse
Premier volume d'une aventure historique mettant en scène principalement dix personnages oubliés par les troupes napoléoniennes à Moscou en 1812. Les dix fuyards tentent de rattraper les troupes, mais le chemin au milieu du froid et de la neige est semé d'embûches... Un premier volume prometteur.
Fiche #735
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
Clovis Nzila échappe de peu à un contrôle de routine (…) de la police sur les quais de la gare de Lyon. Apeuré, tremblant, il monte au hasard dans un train en partance pour la banlieue. Il prend place dans un wagon en cherchant à devenir invisible malgré son état de terreur et sa piètre apparence. Pourtant, peu à peu, il relève la tête et observe la femme assise en face de lui. Il sent la détresse, elle sent la solitude, les regards s’accrochent et ils descendront ensemble. Protectrice, Christelle le fait rentrer chez elle et dans un état second, ils vont peu à peu se dévoiler, ouvrir le passé pour mieux renaître. Mais ne naît-on pas qu’une seule fois… Wilfried N’Sonde, romancier et musicien, nous offre un second roman qui continue de dresser des ponts entre l’Afrique et le France et oscille cette fois, tant dans le rythme que dans les thèmes, entre berceuse ou chanson d’amour et le plus violent des hard-rocks !
Ecouter la lecture de la première page de "Le silence des esprits"Fiche #733
Thème(s) : Littérature française
Ce petit pois là voit ses frères tous identiques, et fiers de l'être mais lui, rêve d'autre chose. Il prend la route pour grandir, et part à la rencontre du monde. Il rencontre le paon et veut sa beauté, le tigre et veut sa force... Un joli album sur la différence et l'identité.
Fiche #731
Thème(s) : Jeunesse
Le père de Balthazar pense qu'il est maintenant temps qu'il choisisse son métier. Dans la famille, on est monstres de père en fils, mais monstre de quoi ? Monstre d'égoïsme ? Monstre sacré ? Monstre classique ? Monstre de tendresse... Balthazar fera le tour de la famille afin de déterminer sa monstrueuse vocation. Une monstrueuse histoire qui ravira petits et parents.
Fiche #732
Thème(s) : Jeunesse
Eugène Galton, journaliste hypochondriaque, est miné : la peur de la maladie et la peur de mourir l’obsèdent et il n’existe qu’un seul moyen d’y échapper définitivement : le clonage. Son obsession est tel qu’il décide d’aller jusqu’au bout de son rêve. Par la même occasion, il intègre le service médical de son journal et la génétique devient sa marotte exclusive. Sa folie commence cependant de produire quelques dégâts sur son entourage qui voie d’un œil inquiet et dubitatif son dernier projet. Autre effet secondaire, sa vie amoureuse est atteinte et devient chaotique. Lorsqu’il a enfin trouvé un obscur laboratoire implanté dans les Balkans prêt à réaliser (dans la discrétion) le clonage humain, Eugène est certain qu’il va enfanter, seul, et de lui-même ! Pourtant Eugène ne mesure peut-être pas totalement l’ampleur de l’expérience… Jacques Girardon s’en est donné à cœur joie dans ce premier roman où les passages où l’humour transparait supplantent ceux où les explications scientifiques sont parfois un peu longues.
Premier roman
Fiche #730
Thème(s) : Littérature française
Carla Guelfenbein revient sur les relations au sein d’un trio (cf. Ma femme de ta vie) cette fois constitué d’un homme, d’une femme et d’un enfant. Tommy petit garçon de 12 ans, malade du cœur, observe avec attention, enregistre les conversations des adultes et réussit ainsi à donner sens au silence qui accompagne ses relations, ses liens familiaux. Le garçon est malade dans son corps mais pas dans sa tête ! Lucide, attentif, il développe une grande capacité d'analyse et une parfaite compréhension du monde des adultes. Juan, le père taciturne, veuf, chirurgien, peine à exprimer l’amour qu’il ressent pour son entourage. Alma, nouvelle épouse, mère d’une petite Lola et belle mère attentionnée de Tommy, assiste avec impuissance à la dérive du trio. Les trois voix s’entremêlent mais jamais ne pourront s’unir. Chacune dévoile ses sentiments profonds, ses peurs, sa fragilité avec émotion et retenue mais jamais ne pourra l’exprimer, l’offrir à l’autre. Un roman sur l’intimité de nos vies : homme, mari, père, femme, épouse, mère… où quand les silences, les secrets familiaux et la difficulté d’exprimer nos sentiments entravent un quotidien pourtant prometteur. "Parfois les mots sont comme des flèches. Ils vont et viennent, blessent et tuent, comme à la guerre", mais le silence n’est-il pas pire ?
Fiche #728
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Claude Bleton
Ivan part pour un long séjour dans l'espace, le plus long. Il sera accompagné périodiquement par deux autres personnes. Départ depuis Baïkonour : Ivan, médecin, laisse sa femme et ses deux enfants pour accompagner deux scientifiques ingénieurs et s’installer dans une station orbitale pendant plus d’un an, course vers un record. Dans cette expérience et dans sa volonté d’exister, Ivan espère donner un sens à sa vie, à la vie, rempli d’espoir en la science. Il est programmé pour réussir et rien d’autre ne compte. Mais dès le départ, l’équipe est bancale ce qui ne facilite pas la cohabitation. Malaise renforcé par l’isolement, l’apesanteur, le confinement et la promiscuité. Ivan n’en sortira pas indemne. Page après page, jour après jour, le lecteur assiste aux profondes mutations psychologiques et physiques d’Ivan qui en devient ainsi plus attachant. Il est parti comme "une bête à expériences", il reviendra Homme. Hugo Boris confirme son don pour étonner et surprendre le lecteur, un troisième livre loin des deux précédents déjà très différents pour notre plus grand plaisir avec toujours au centre l’humain et une écriture particulièrement aboutie.
Fiche #729
Thème(s) : Littérature française
Frédéric LACOMBAT
Mikaël BLANC
Mammouth : secret défense
Atelier du Poisson Soluble
130 | 32 pages | 27-02-2010 | 16€
en stockLors de fouilles, des chercheurs découvrent un crâne de mammouth. Un grand-père adoré par son petit-fils lui raconte les aventures périlleuses d'un bébé de cette espèce. Chaque page est séparée en deux pour offrir deux récits croisés, une fiction et un documentaire. Très réussi.
Fiche #726
Thème(s) : Jeunesse
Qu'est-ce que le courage ? Est-ce une notion absolue ou relative ? Est-ce la même chose pour la grenouille et le moineau ? Est-ce différent pour l'escargot ou la souris ? Les aventures de ces quatre amis permettront de répondre simplement à ces questions philosophiques !
Fiche #727
Thème(s) : Jeunesse
Gabriel débarque à Dakar en se présentant comme ange et se disant déjà mort. Ange au pouvoir exceptionnel, il est pourtant à la poursuite d’une espèce de salut et à la recherche de deux âmes à sauver. Le lecteur va le suivre auprès de gens simples et communs en plongeant au plus profond de la capitale sénégalaise qui oscille entre tradition et modernité. Deux femmes deviendront ses protégées. Salie, jeune et belle, d’origine franco-sénégalaise rêve de partir à la rencontre de son père inconnu en France, il ne lui manque qu’une chose, un visa… Emma, Française, seule et lasse, semble à la dérive, elle ne croit plus à la vie et se laisse vivre sans but, il ne lui manque qu’une chose, un enfant… Une belle description sans misérabilisme de la vie contemporaine et des préoccupations des habitants de Dakar enrichie par des portraits de personnages auxquels le lecteur s’attache progressivement.
Premier roman
Fiche #725
Thème(s) : Littérature française
Une BD pour les plus jeunes qui narre les aventures d'un jeune garçon qui, suite à un violent éternuement, perd son visage : nez, bouche, yeux disparaissent de son visage ! Il faudra toute l'expérience et l'aide de ses amis pour qu'il retrouve enfin son vrai visage !
Fiche #720
Thème(s) : Jeunesse Bandes dessinées
Prince Blingbling est un enfant gâté qui veut toujours plus, toujours plus grand, toujours plus cher, uniquement pour lui seul. Sans ami, il trouve refuge dans ses envies de possession. Rien ne lui est refusé ! Jusqu'au jour où devant sa porte, un enfant joue seul aux échecs, simplement. Une rencontre amicale qui bouleversera le caractère du prince Blingbling qui partagera enfin avec un ami !
Fiche #721
Thème(s) : Jeunesse
Thomas a reçu en héritage un nom prestigieux et on savait lui rappeler à chaque instant : Thomas Edison ! Il devait donc suivre la même voie et le petit Thomas serait inventeur ! Pourtant quelques échecs plus tard, il saurait trouver sa propre voie, là où ses vrais talents l'entraîneraient.
Fiche #722
Thème(s) : Jeunesse
Un joli conte qui nous propose une explication des origines du thé des nuages. La mère de la petite Tashi ramasse chaque jour les feuilles de thé sous l'oeil sévère et intransigeant du contremaître et son salaire permet à la famille de survivre. Pourtant, un matin, malade, elle ne peut se rendre à son travail. Tashi tente de la remplacer mais elle est trop petite pour ramasser les feuilles de thé, seul un miracle pourrait la sauver...
Fiche #723
Thème(s) : Jeunesse
Deux loups tracent leur chemin dans la neige. Loin du monde, loin des autres, solitaires. Pourtant, lorsqu'un long cri plaintif déchire le silence de la nuit, ils n'hésitent pas, et courent à sa rencontre... Un joli album tout en douceur sur l'amitié et l'entraide.
Fiche #724
Thème(s) : Jeunesse
Sophie POIRIER
La libraire a aimé
Ana Editions
122 | 71 pages | 18-02-2010 | 9.63€
Un homme et une femme se retrouvent chaque jour à une terrasse de café autour d’un whisky et … de livres. Corinne et Paul partagent leurs lectures, leur passion, leur métier, puis repartent chacun de son côté. Rien d’autre. Pourtant l’attachement se crée, indiciblement. Seule l’absence fera éclater au grand jour les liens invisibles qui se sont créés. Un jour, l’homme ne vient pas. La femme se rend compte qu’elle ne le connaît pas et qu’elle est peut-être passée à côté de quelque chose. Elle part à sa recherche dans une sorte de folie désespérée au cours de laquelle les rencontres toutes plus singulières les unes que les autres la guideront dans sa quête. Un joli texte mélancolique qui met en scène ces personnages atypiques que sont les libraires !
Premier roman
Fiche #719
Thème(s) : Littérature française
Ru est le récit d’une jeune femme vietnamienne ayant émigré au Canada par les terribles boat people et qui trie aléatoirement dans ses souvenirs, des souvenirs nombreux tant la petite fille qu’elle était semble fine observatrice. Le récit oscille entre passé et présent, enfance et maturité, évocation familiale et universelle, douceur et violence, climat apaisé et guerrier... Un court récit poétique à la prose maîtrisée qui distille une douce violence aimantant le lecteur du début à la fin.
Premier roman
Fiche #718
Thème(s) : Littérature étrangère
L’enfance peut aussi être le temps de la solitude : la petite Jeanne Chemin s’isole dans sa tristesse, ses parents trop occupés la délaissent, les petits gestes d’amour sont absents, la distance et la froideur dominent. Heureusement l’enfance est pleine de ressors et Jeanne a l’imaginaire qui vagabonde, elle se crée un monde extraordinaire dont le héros est Paulin, jeune Apollinaire cambrioleur, qui la visite les soirs où ses parents se rendent à l’opéra. Paulin, cambrioleur amateur, clochard émérite, l’entraîne vers la vie, vers les bas-fonds parisiens mais qui est vraiment cet homme ? Deux mondes se rencontrent sans jamais s’unir et Jeanne pourra-t-elle revenir indemne de ce voyage ? Un duo attachant.
Premier roman
« Les Chemin font partie de ces adultes qui se persuadent d’éduquer leurs enfants en les inondant d’activités extrascolaires. Gymnastique le lundi, équitation le mardi, piano le mercredi, solfège le jeudi, danse le vendredi, piscine le samedi… La méthode est de les arroser au maximum, en se disant qu’il en germera bien quelque chose. »
Fiche #717
Thème(s) : Littérature française
Petite Cane est couchée et prend peur : du bruit sous son lit laisse penser qu'un monstre se prépare à en jaillir ! Elle fera appel à tous ses amis pour résoudre cette énigme apeurante ! Une belle histoire de (petit) monstre et de peur.
Fiche #715
Thème(s) : Jeunesse
"Un livre" met chaque petit lecteur au centre de son histoire qui en devient son acteur principal. Concerne les formes, les couleurs, les chiffres, les sens. Un album très original.
Fiche #716
Thème(s) : Jeunesse
Après la Sonate de l’Assassin, excellent premier roman, le second opus de Jean-Baptiste Destremau était très attendu, et sur un tout autre registre, avec le même souci de construction aboutie, c’est encore une réussite. Claire, seize ans, est en vacances dans l’Ouest américain, un séjour longuement et minitieusement préparé par son père afin de ne pas laisser place à l’improvisation et au hasard et pourtant... Elle est accompagnée par ses parents et son petit frère. Au bout de quelques jours, un drame cruel et définitif frappe la famille, Claire restant la seule survivante après une crue subite dans un canyon. Elle ne doit sa vie sauve semble-t-il qu’au hasard, un coup de dé. Effondrée, anéantie par la tristesse et un lourd sentiment de culpabilité, elle décide de remettre sa destinée entre les mains du hasard, de ne plus intervenir, de laisser couler le flot de sa vie aux hasards des rencontres, des chemins périlleux ou joyeux, des aventures… Elle disparaît avant l’arrivée de sa grand-mère et part sur les routes, au hasard de ses rencontres ("...le hasard comme antidote..."), laissant filer les jours mais sans oublier les trois disparus. Puis, peu à peu, aventures après aventures, rencontres après rencontres, ce road movie qui la mènera jusqu’au Japon, lui rappelera qu’il est parfois salvateur de forcer la main du destin.
Fiche #714
Thème(s) : Littérature française
La narratrice Louise mariée avec le même homme depuis 40 ans atteint un âge clé, temps des bilans… Elle semble emblématique d’une génération volontaire et engagée qui pense et espère avoir maîtrisé et changé sa vie par rapport à celle de leurs mères. Pourtant le bilan sans concession s’avère particulièrement morose. Une vie de mensonges, de petites acceptations, asphyxiant toutes les rebellions, qui, cependant, ne sont rien devant ce lent vieillissement, inexorable, avilissant, terrifiant qui transforme le corps, le déforme, l’éprouve, le mord, le ronge. Devant cet affaiblissement et cette déchéance physique accompagnés par des sentiments noirs de dégoûts et de colère qui n’épargnent rien ni personne, Louise se décide enfin à franchir le pas : « L’idée de prendre la fuite est venue après, quand, demeurée seule sur la cuvette W-C, j’ai senti mes jambes trembler, courir loin. Là où il me serait permis d’usurper toutes les identités. Ni Louise, Ni Singer, ni Serin. Ni cancéreuse, ni mère, ni rien. Quelqu’un de neuf, peut-être ». Une rupture sur le chemin de la liberté, mais sera-t-elle capable et pourra-t-elle en jouir pleinement ?
Fiche #713
Thème(s) : Littérature française
Trigone est le dernier opus de la trilogie « La dernière guerre (2008-2011) » de Guillaume Lebeau. Les aventures de Jean d’Estavil arrivent à leur terme, elles le mèneront de Stockholm à Singapour en passant par la Syrie, l’Irak et l’Amérique du Sud. Accompagné du hacker Suricate et du flic atypique Le Fugu, il devra tenter de lire de mystérieuses disquettes obsolètes tout en semant de mystérieux tueurs professionnels qui ne les lâchent pas d’une semelle. Une course contre la montre au cœur du terrorisme et au plus proche de ses acteurs qui leur fera découvrir un secret particulièrement envié qui pourrait aussi bien détruire la planète que la sauver alors que des meurtres mystérieux atteignent des ingénieurs nucléaires européens et que des attentats s’attaquant à la technologie frappent l’Europe en divers points. Mais Jean est cette fois décidé à aller jusqu’au bout et continue d’espérer trouver la clé de la disparition de sa femme. Un troisième volume qui conclut avec brio la trilogie de politique fiction de Guillaume Lebeau.
Fiche #711
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Feu couvre une journée de canicule du narrateur, Hughes Worm, journaliste de 44 ans, brillant à ses débuts qui sombre dans le désespoir et vit retiré du monde. Le lecteur le suit heure après heure dans son isolement, il n’a plus guère de contact avec le monde extérieur, seuls quelques appels à sa mère, sa femme et sa maîtresse. L’histoire banale d’un homme qui finalement a toujours été malheureux, en marge, et qui rapidement a renoncé à lutter, a laissé la solitude l’étouffer et continue de se laisser envahir par le désespoir. Un mal être que l’on ressent, obsédant, que l’on sent inexorable, trop fort pour cet homme qui ne peut lutter et se laisser submerger en attendant la mort. Un livre fort écrit à la seconde personne du singulier, le ton y est donc direct, froid, les vérités sont scandées, sans discussion, comme un cri de désespoir.
Fiche #712
Thème(s) : Littérature étrangère
« Un si beau printemps » pourrait être le livre bilan d’une génération, une génération pleine d’espérances et d’idéaux de justice, de fraternité et d’égalité qui a vécu des engagements avec vigueur sur la lancée des mouvements d’après-guerre. Pourtant elle a vu ses désillusions naitre, croître puis éteindre ses ardeurs. Une génération maintenant désabusée qui essaie de comprendre à quel instant la machine s’est grippée : « Une révolution a eu lieu. Pas celle que nous espérions ». Michel Bühler (chanteur romancier) nous offre un récit très contemporain dans un dialogue avec deux enfants de ses amis (une Française et un Africain) en tentant de les convaincre (ou de se convaincre ?) que leur destin est entre leurs mains, que le monde peut être changé quoiqu’en disent certains (« Pourtant, la première victoire de ceux qui nous ont imposé ce monde est d’avoir instillé dans la tête de gens l’idée qu’ils étaient seuls, et que se regrouper pour lutter était inutile, ridicule, voire néfaste.). Un livre bilan jamais ennuyeux, assez pessimiste, qui expose toutes les dérives suivies par nos sociétés au cours des dernières décennies.
Fiche #710
Thème(s) : Littérature étrangère
La seconde guerre se termine et Maria Liedmann fuit un Berlin dévasté. Elle retrouve son père alors qu’elle vient de perdre son enfant, le petit Gregor. Elle se laisse balloter dans cette fuite sans but, parmi une foule hagarde et apeurée. Emil, son père, est prêt à tout pour tenter de redonner vie à sa fille, même un fils ! Il croise un orphelin, saisit sa chance, et le confie à sa fille. Il sera son fils. Gregor. Personne n’y trouvera rien à redire. Pourtant soixante plus tard, Gregor en est encore à se demander qui il est. Un ami d’Emil son grand-père a instillé très tôt le doute dans la tête de Gregor quant à ses origines. Gregor n’aura de cesse d’élucider l’énigme de ses origines. Ne serait-il pas un petit orphelin juif à qui l’on aurait menti depuis le début ? Gregor pourra-t-il se construire, devenir quelqu’un ou conserver ce sentiment de n’être « comme personne » et continuer d’errer dans une vie hésitante...
« Il a toujours dû s’arranger avec son passé et développer, jeune homme, des procédés, certaines aptitudes qui lui permettaient de filtrer l’indésirable. Vannage et triage : c’est l’expression qui lui est venue pour décrire cette activité mentale au cours de laquelle chacun arrange ses propres souvenirs de façon à pouvoir vivre avec. »
« Existe-t-il des personnes qui n’ont pas le don d’aimer, comme d’autres n’ont pas l’oreille musicale, le don de la danse ou ce sens de l’équilibre qui permet de faire tourner une assiette sur un bâton ? Des êtres dont l’histoire est dévastée. Dont la poitrine accueille un cœur froid. A qui cette précieuse substance a été arrachée à un moment ou à un autre. Qui n’ont jamais trouvé le moyen de l’exprimer ou de la recevoir. L’amour n’est-il rien d’autres qu’une manifestation d’insécurité ? »
Fiche #709
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Joseph Antoine
Le narrateur est un vieux monsieur qui vit seul, enfin presque... Mme Ambrunaz, sa femme de ménage, l’aide, le surveille, l’épaule, l’encadre… Une vie bien paisible jusqu’au jour où un courrier d’apparence anodine bouleversera ses journées : on lui annonce une décoration prochaine pour une importante découverte scientifique réalisée de longues années en arrière et à son insu ! Surpris, déconcerté mais jamais flatté, le vieil homme qui estime ce prix injustifié regarde les évènements d’un œil sage et amusé, parfois interrogatif mais toujours sans illusion. Ils lui procurent l’occasion de faire une pause pour mieux explorer sa solitude et son éloignement. Un portrait bien attachant et non dénué d’humour.
Premier roman
Fiche #708
Thème(s) : Littérature française
Léo et son père font partie des ouvriers de l’usine en grève depuis plus de quinze jours après l’annonce de sa fermeture. Ils appartiennent au même monde, ont le même environnement, le même univers, mais vivent-ils réellement le même quotidien ? Les rêves et ambitions les éloignent. Cette dernière lutte est emblématique de leurs différences. Le père, vieux militant syndical, est ancré dans Son usine. Le fils est ailleurs, trompettiste, il rêve de Thelonious Monk et du prochain concert qu’il donnera avec ses amis. Il n’existe plus que des individualités qui se côtoient et même s’entraident mais dont les espoirs et rêves isolent. Un monde s’éteint, un autre se cherche. La nouvelle partition d'Antoine Choplin joue avec retenue et respect, sans jugement ferme et définitif, deux mondes qui se croisent et représentés surtout par le désarroi de leurs acteurs.
Fiche #706
Thème(s) : Littérature française
Braine revient d’un hôpital militaire après plusieurs mois de convalescence. Gravement commotionné, il semble avoir repris le chemin de la vie lorsque trois vivants l’accueillent à la gare le 20 juillet : sa femme Lily, son fils Louis et la petite chienne Lucie. Pourtant la vie hésite encore, une anxiété et une menace pèsent, le trio vacille, tangue malgré tous les efforts de Lily pour maintenir le cap dans ce réapprentissage de la vie. L’arrivée de la pulpeuse Rose semble réveiller des tourments oubliés : elle rappelle à Braine qu’il a été un brillant musicien et qu’avec quelques compères il pourrait revenir sur les planches avec succès. Braine ne sait dire non et « c’était peut-être ça, sa véritable infirmité. L’invalidité qu’il avait rapportée de là-bas. Une incapacité à ne pas aimer… ». Le lecteur espère page après page que le couple Lily et Braine surmontera les obstacles qui se dressent jour après jour devant leur bonheur. Christian Gailly grâce à son écriture par petites touches et suggestive excelle vraiment à décrire aussi bien le monde des musiciens et des clubs de jazz que les sentiments humains. Une belle musique !
Fiche #705
Thème(s) : Littérature française
Rod est journaliste, quelque peu à la dérive et alcoolisé, hébergé par sa mère et lorsqu’il est appelé pour couvrir le meurtre d’un notable de Lausanne, le docteur Attila Szabo, il ne se doute pas qu’il vient de s’engager une pente plus que glissante. Attiré par la veuve du défunt, il se retrouve plongé dans le monde des notables lausannois, un monde aux mœurs légères et interconnecté avec la pègre locale. Attila faisait parti d’un petit groupe de la bourgeoisie mené par un homme douteux où tout s’échange mais, un à un voire deux à deux, les participants disparaissent. Hécatombe qui commence d’inquiéter la population et les communautés de Lausanne mais aussi de ridiculiser la police un peu perdue face à ces disparitions toutes plus violentes les unes que les autres… mais heureusement Rod, journaliste atypique, teigneux et têtu ne lâchera pas l’enquête pourtant particulièrement dangereuse…
Premier roman
Fiche #704
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Personne est le portrait douloureux d’un père, portrait dressé par sa fille après sa mort. Le témoignage offre les deux points de vue simultanément, celui de la fille qui ressent tous les sentiments devant ce père qui n’est pas dans la « norme » et celui du père qui malgré tous ses efforts ne pourra être comme les autres et qu’aucun soutien ne pourra sauver de la maladie. Cet homme longtemps endossera un masque pour paraître dans la société mais ne pourra jamais accepter et intégrer le monde et progressivement, deviendra personne et sombrera. Ce roman-abécédaire (vingt-six chapitres, un pour chaque lettre de l’alphabet) expose l’évolution de cet homme atteint de psychose maniaco-dépressive face à son entourage personnel et professionnel (il est avocat) et surtout devant les yeux attendris, interloqués, apeurés de ses deux filles. Un texte bouleversant.
Prix Femina 2009
« C’était cela peut-être qu’il lui fallait : arracher l’ancre, larguer les amarres, quitter les regards, prendre la route avec pour seule compagnie une vieille jument paresseuse et deux petites filles hilares et débraillées. Son masque, pourtant, il y tenait, à moins qu’il n’ait été tenu par lui. Quand j’ai appris que masque en latin se dit persona, j’ai aussitôt pensé à lui. Un instant j’ai cru comprendre son anxiété des codes, de l’ordre, des hiérarchies. S’il s’escrimait ainsi à jouer les grandes personnes, c’est peut-être que sous son masque, il n’y avait personne… »
Fiche #703
Thème(s) : Littérature française
Deux hommes. Un père et son fils. Jim a décidé d’emmener son fils de treize ans dans une île déserte pour une vie solitaire, à deux, éloignés de tout et de tous et surtout de toutes. Jim en effet espère digérer ses multiples échecs, échecs personnels, amoureux, professionnels mais également renouer les liens avec Roy. Ecoute, affrontement, compréhension, rejet... Roy observe son père, le découvre avec inquiétude, un Robinson de plus en plus défaillant. Ils tentent cependant de préparer le long hiver qui les attend lorsque le drame survient. Un drame inattendu et terrible qui transforme leur séjour en drame. David Vann nous offre avec ce premier roman ténébreux et terrifiant un suspense insoutenable et le portrait noir d’un homme à la dérive, épuisé et sans espoir. David Vann réussit à toucher à la fois l'épouvantable et la beauté lumineuse, du grand art. Une tempête glaciale va vous emporter !
Premier roman
Fiche #701
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Laura Derajinski
Martin MALERMME
Jean-François SOLMON
Marius et le vieux châtaignier
Artim
105 | 38 pages | 17-12-2009 | 13.9€
Marius élève dans une petite école est catastrophé. Un imposant châtaignier occupe le centre de la cour de l’école et Marius est son plus fervent admirateur. Pourtant devant sa fâcheuse tendance à pencher vers les toits de l’école, les adultes craintifs ont décidé de s’en débarrasser et de couper le géant au grand désespoir de Marius qui promet de trouver la solution pour éviter cette mort prématurée. Le problème est ardu, voire insurmontable. Peut-être son amie la taupe Grignotte pourra-t-il l’épauler ?
Fiche #699
Thème(s) : Jeunesse
Un joli conte particulièrement dépaysant puisqu’il nous entraîne dans un pays qui accueille les retours des personnes disparues : une règle, le retour est possible mais sous une autre forme. C’est le tour d’une femme décédée à 95 ans qui sans hésiter choisit de revenir sous la forme d’un dragon, un joli mais gros dragon. Son fils l’accueille avec plaisir mais rapidement elle s’ennuie de son mari puis de son chat… Les deux pourront-ils rejoindre le pays des retours et surtout sous quelles formes…
Fiche #702
Thème(s) : Jeunesse
Bernard DEVILLAIRE
La complainte des inondés
Cheminements
103 | 300 pages | 16-12-2009 | 20€
« La complainte des inondés » plonge le lecteur dans le quotidien catastrophique de crues répétées dans le petit village de Donnelle-sur-Almont. Un village paisible jusqu’à la petite rivière qui la traverse, grossisse, grossisse jusqu’à tout emporter sur son passage. Les passions se déchaînent, les tensions exacerbées par l’humidité ambiante explosent, l’auteur dans une trame particulièrement réaliste et concrète décrypte tous les mécanismes, décisions collectives ou individuelles, les antagonismes qui favorisent ces crues sans oublier aucun des acteurs : les élus politiques, le monde associatif écologiste ou non, les individus lambdas... Un roman qui touchera tous les lecteurs, les inondés comme les autres !
Fiche #700
Thème(s) : Littérature française
La grand-mère de la narratrice vient de décéder au Liban en 2006. Avant de repartir en France, elle quitte les « corbeaux » et leurs condoléances pour s’isoler dans un petit boudoir. Elle aimait par-dessus tout sa grand-mère et parmi les carnets, courriers et autres notes de celle-ci, elle la découvre, redécouvre, elle la retient, la prolonge. Sa grand-mère d’origine arménienne a perdu son mari à 31 ans et lui a fait vœu de fidélité comme elle est restée fidèle à sa maison malgré les pressions : une maison située entre Beyrouth est et Beyrouth ouest au centre d’un Liban si multiple. Comme cette maison, cette femme est demeurée ouverte, attentive aux autres quelque soit leur camp, leurs origines. Elle est continuellement restée fidèle à elle-même, sans concession, libre et a aidé sa petite fille à tenter d’acquérir sa liberté dans sa vie personnelle (« Se libérer est aisé. C’est rester libre qui compte. Droit devant c’est un mur. »). Un brillant et brûlant hommage à une femme libre marquée par l’Histoire, représentative d’un Liban ouvert et tolérant, elle respectera ses convictions sur les hommes et sur la vie sans jamais se soucier des conséquences au sein d’un Liban perpétuellement torturé.
Fiche #697
Thème(s) : Littérature étrangère
Janna CARIOLI
Martina MARCOLIN
Le phare d’Alexandre
Editions du Baron Perché
101 | 07-12-2009 | 14.2€
Alexandre vit dans un phare, tout en haut. Sa vie est rythmée par la mer et ses marées. La mer est son seul compagnon mais il se demande qui peut bien vivre de l’autre côté. Il jette des bouteilles régulièrement à l’eau avec des messages à son futur ami de l’autre côté. Jusqu’au jour où…
Fiche #698
Thème(s) : Jeunesse
Jakub (comme Stefan Chwin) est enseignant à Gdansk (Dantzig), couronné de succès professionnels et bien ancré dans ses certitudes jusqu’à ce jour où un fait anodin au premier abord bouleversera son existence. Une candidate à l’examen d’entrée aux études supérieures lui demande de vérifier la validité de sa note ce qu’il refuse. Peu de temps après, il entend parler du possible suicide d’une étudiante et immédiatement, le souvenir de cette jeune fille le bouleverse. Pourtant sans certitude, sa culpabilité l’étrangle, l’étouffe. Cette journée est un tournant définitif, sans retour, le gouffre s’ouvre devant lui et il s’y précipite. Une descente aux enfers inattendue même si finalement sa vie antérieure n’en était peut-être qu’un état préparatoire. Jakub devient mendiant, SDF, commet larcins et vols, connaît tous les stades de l’humiliation et de la déchéance tout en restant lucide sur notre monde et ses dérives comme sur la fragilité du destin de chaque homme ce qui rend ce roman aussi universel. Remercions encore les éditions Circé pour les découvertes qu’elles procurent aux lecteurs.
Fiche #696
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Frédérique Laurent
Charles Friedman a réussi sa vie professionnelle et personnelle à New York : il est gérant d'un fonds de placement, il est marié à une femme amoureuse et a deux enfants. Jusqu'au jour, où, exceptionnellement, il doit prendre le train pour se rendre à son travail. Un train qui n'arrivera pas à destination, les premiers wagons sont pulvérisés par une explosion. Le même jour, un homme est retrouvé mort au milieu de la chaussée. Deux évènements apparemment sans liens. Mais lorsque Karen découvre que la gestion de son mari n'était pas aussi limpide que prévu, elle se lance alors épaulée par un flic solitaire, amoureux et indépendant dans une enquête périlleuse qui les plonge au coeur des milieux financiers où l'argent sale se mêle allègrement aux placements financiers communs. Un thriller efficace et intense.
Fiche #694
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Nathalie Bru
Fumus est un joli petit dragon et cherche sa place dans un monde qui ne l'attend plus : les dragons ont perdu de leur originalité, ils sont devenus communs et plus personne ne leur porte attention. Mais Fumus ne désespèrera pas et saura forcer son destin !
Fiche #692
Thème(s) : Jeunesse
Deux frères viennent de voir leurs parents disparaître. Dès le partage de l'héritage, l'aîné s'impose et le partage s'en ressent... Il ne le laissera jamais tranquille jusqu'au jour où le cadet s'aperçoit qu'il produit des pets parfumés et qu'il peut les monnayer. Un don qui causera la perte de son frère toujours aussi envieux...
Fiche #693
Thème(s) : Jeunesse
Albert est une petite marmotte comme les autres, elle joue sur les flancs de la montagne, surveille l'aigle et ses serres affûtées. Un ami inattendu va agrémenter ses journées : le jeune Frantz et Albert en quatre mois vont s'apprivoiser, apprendre à se connaître, et la jeune marmotte acceptera l'enfant à ses côtés. Pourtant l'hiver arrive, et Albert disparaît au fond de son terrier. Comment Frantz supportera cette longue séparation ? Une belle histoire d'amitié pleine de tendresse.
Fiche #695
Thème(s) : Jeunesse
Mansuétude est la disposition de l’esprit qui entraîne à une bonté indulgente mais c’est aussi la ville qui lie les personnages de ce sixième roman de Françoise Moreau. Des habitants simples, proches de chacun de nous, qui vivent au jour le jour, les uns à côté des autres, qui courent après leurs projets jusqu’au grain de sable qui bouleversera leur quotidien. Maryline Moreau à la beauté intimidante conduit avec sa passion son bus. Mansuétude réunit les personnages du roman et Maryline va faire le lien entre eux, occasion pour chacun d’eux de se dévoiler. Un hymne à une vie simple attentive à la nature mais aussi partagée et construite avec et non à côté des autres.
« Forcément personne ne regarde plus le ciel. Chacun avance, les yeux sur les voitures pour les esquiver, sur les vitrines pour rêver, sur ses pieds pour éviter les crottes ou plus souvent sur ses pensées. »
« ... On peut lire les colonnes d'oiseaux comme des mots vivants... Tout passe. Tout change. Tout renaît. »
Fiche #689
Thème(s) : Littérature française
Les deux protagonistes Leslie D. et Paul K sont deux « bestioles » quelque peu différentes de celles qui occupent cette « grosse boule ». Les autres courent, grimpent, glissent, tombent sans trop penser. Ils parlent parfois trop, parfois pas assez mais tous éprouvent au quotidien les difficultés d’être un homme dans ce monde contemporain, dans cette société individualiste. Elle travaille avec des enfants d’un quartier dit sensible, il est journaliste radiophonique, la parole est donc au centre de leur vie professionnelle mais aussi privée. Les deux tentent de survivre ( « … mais qu’en fait il ne sait pas trop ce que c’est que de vivre. ) » tout en acceptant leur condition humaine et en observant la fragilité terrifiante de ces bestioles qui vivent les unes à côté des autres, sans trop se voir ni se comprendre. Un beau texte au style original sur la difficulté d’être, de vivre dans notre monde.
Fiche #690
Thème(s) : Littérature française
Le testament caché est un roman à deux voix : deux journaux intimes qui se répondent, s’interpellent, s’entremêlent. Roseanne, cent ans, est internée depuis de longues années dans un institut psychiatrique. Depuis un coin de sa chambre, le docteur Grene l’observe, la questionne avec précaution et attention. L’institut doit déménager et il doit évaluer ses patients afin d’en renvoyer certains vers « l’extérieur ». Mais le docteur Grene a eu une vraie empathie envers Roseanne et il tente de découvrir son passé, un passé imbriqué avec l’histoire de l’Irlande imprégnée de religion et donc avec la sienne... Le personnage de Roseanne est vraiment attachant et on ne peut que s’émouvoir devant son destin douloureux. Un beau livre dans la brume irlandaise.
Fiche #691
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Florence Lévy-Paolini
Sophie a un physique bien éloigné des canons de la beauté contemporains : large embonpoint, strabisme, bec de lièvre, une nature atypique qui pendant 34 ans fut un obstacle pour sa vie sentimentale. Et puis, Tanaka, expert de l'équipe de médecine interne, 40 ans, célibataire sans enfant, vint. Cet homme amoureux de ses rondeurs, de ses plis, lui fit découvrir l'Amour, un Amour ultime, sans retenu, étouffant...
Fiche #678
Thème(s) : Littérature française
Jacob est cordonnier mais aussi poète. Il sait adapter ses mots et ses chaussures à ses clients. Des mots qui mèneront ses pas vers un double attendu de longue date... Un beau texte à la Prévert.
Fiche #679
Thème(s) : Jeunesse
La petite Lucie se lance et part à l'aventure de la grande montagne et souhaite en atteindre le sommet pour voir le Monde. Mais l'aventure est périlleuse et la nuit la surprend, la peur l'étreint et la paralyse. Seules les lucioles la sauveront de ce mauvais pas.
Fiche #680
Thème(s) : Jeunesse
Un bel album né de la rencontre fortuite et fugitive avec une renarde qui saura toujours garder son indépendance et sa liberté.
Fiche #681
Thème(s) : Jeunesse
Léna s'inquiète, les saisons ont disparu, le monde est devenu morne et gris. Le géant Haïku aurait-il disparu ? Léna part à sa recherche guidée par des haïkus superbes.
Fiche #682
Thème(s) : Jeunesse
Dans le square, l'enfant retrouve chaque jour ses deux amis, l'ogre et l'arbre. L'amitié qui les lie est le résultat d'un long cheminenement par lequel ils ont appris à se connaître, mais cela ne contente pas tout le monde... Un bel album tout en douceur sur l'amitié et la différence avec un dessin à la Sempé qui renforce les sentiments exprimés.
Fiche #683
Thème(s) : Jeunesse
Buttercup est un lointain cousin de Mary Poppins et comme elle, il parcourt le monde. C'est un lutin chasseur, chasseur ? Chasseur singulier, chasseur d'impossible : il est chasseur d'odeurs, tâche aussi extraordinaire que passionnante. Venez respirer cet album aux superbes illustrations d'un ton sépia apaisant.
Fiche #684
Thème(s) : Jeunesse
Cléofée vit près de Corte et c'est la fée des mots. On vient de loin pour qu'elle nous tricote ses mots, des créations toutes plus jolies et poétiques les unes que les autres mais toujours adaptées à la situation. Mais personne n'est à l'abri d'une erreur, les mots sont dangereux...
Fiche #685
Thème(s) : Jeunesse
Binette SCHROEDER
La toute petite bataille des chevaliers Sans-Peur & Sans-Soucis
Nord Sud
84 | 11-11-2009 | 14€
Les Sans-Peur et les Sans-Soucis sont voisins, leurs châteaux sont séparés par un mur qui tombe en ruine tant l'amitié qui les unit est forte. Jusqu'au jour où ils découvrent une chose extraordinaire que chacun d'eux souhaite posséder pour lui-même, sans partage... Un joli conte sur le partage, la jalousie et l'absurdité de nombre de conflits...
Fiche #686
Thème(s) : Jeunesse
Jean-Marie ROBILLARD
Florent ESPANA
Le voyage de petit nuage
Le Buveur d'Encre
83 | 42 pages | 11-11-2009 | 18€
Un conte particulièrement dépaysant qui vous fera voyager tout au long du fleuve Niger sur les traces d'un petit nuage qui vivra sa vie au gré des vents africains.
Fiche #687
Thème(s) : Jeunesse
Céleste est une allumette. Elle est confinée dans une boîte, serrée contre ses soeurs, attendant avec impatience sa sortie et d'éclairer la nuit de sa lumière et de sa chaleur. Un bel hommage à H.C. Andersen et sa petite fille aux allumettes dans ce coffret à la forme de boîte d'allumettes.
Fiche #688
Thème(s) : Jeunesse
Le handicap est abordé régulièrement ces derniers temps mais l’axe diffèrent à chaque texte et évitent parfaitement l’écueil des larmoiements : l’ironie et l’humour noir de JL Fournier dans « Où on va papa ? », la vision de la sœur du handicapé dans « Les lits en diagonale » alors que Cristovao Tezza s’attaque au parcours chaotique d’un homme vers une vraie paternité dans la différence de son fils. A vingt-huit ans, le narrateur ancien hippie (« Vivre parmi les autres et se sentir l’un d’eux : il n’y est jamais arrivé, et cela paraît si simple. ») qui refuse de vieillir se veut écrivain, vit aux crochets de sa femme, et puis il arrive, ce fils, différent, atteint du syndrome de Down, c’est-à-dire trisomique. Après avoir refusé cet enfant jusqu’à souhaiter sa disparition, pas à pas, nous allons suivre le questionnement, le lent cheminement (« Il faut faire un certain effort pour l’aimer, pense-t-il – ou ne pense-t-il pas, le père, il ne pense à rien ») de cet homme différent vers une paternité accomplie, une acceptation de son enfant mais aussi de lui-même par des chapitres alternant les souvenirs de jeunesse et sa vie avec son fils. Pas à pas, le père comme il se qualifie tout au long du texte va s’attacher à son fils et s’en va accepter son passé comme son présent. Un beau texte sur la paternité et sur la différence.
Fiche #677
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Sébastien Roy
Marie est heureuse dans sa petite maison avec son chat jusqu’au jour de son anniversaire où ses amis lui offre un débardeur rouge qui met en évidence son « léger » embonpoint et l’aspire à un combat (désespéré) vers une minceur de magazine... une lutte qui lui ouvrira les yeux sur le chemin du bonheur…
Fiche #671
Thème(s) : Jeunesse
Annabelle vit dans un catalogue de jouets aux pages « petites filles », dînettes, poupées et cie. Grand Jim occupe les pages des « petits garçons », robots, bulldozers… Pourtant chacun ne sent pas à sa place dans ces pages… Et si le hasard pouvait les faire se rencontrer d’abord à l’abri des regards des autres puis mélanger aux yeux de tous les pages roses et les pages bleues d’un catalogue conventionnel…
Fiche #672
Thème(s) : Jeunesse
Les moutons en ont assez de se faire tondre (j’ai bien dit les moutons !). Ils se regroupent et lancent la grève ! Les chiens de berger n’y pourront rien, unis les moutons les repoussent et désobéissent à leurs ordres. L’affrontement ne peut être évité… Comment sortir du conflit et que chaque partie y trouve son compte ? Un bel album qui rappellera quelques bons ou mauvais souvenirs aux parents…
Fiche #673
Thème(s) : Jeunesse
Une très bonne idée que cette mise en BD du roman « Cannibale » de Didier Daeninckx : il s’agit de l’histoire de ces kanaks que la France a « généreusement invité » à Paris pour l’exposition coloniale de 1931. La France les présente comme anthropophages et caricature leur culture et comportements, une France coloniale outrancière dont il est parfois bon de se remémorer les dérives…
Fiche #674
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
Dix nouvelles, dix nouvelles pour pleurer, rire, s’émouvoir devant le regard singulier d’un chien, cet animal qui épaule, encadre, suit, devance l’Homme depuis si longtemps. Dix situations communes, différentes, jusqu’à la dernière qui justifie en elle-même l’édition de ces nouvelles !
Premier roman
Fiche #675
Thème(s) : Littérature française
Garin Bressol est devenu éditeur par son mariage. Un mariage vite oublié. Son auteur fétiche le bellâtre Antoine Maurier, auteur de science-fiction lui a assuré reconnaissance et confort financier. Pourtant le Diable va s’en mêler. Maurier passe à la concurrence, la plantureuse Marylin nouvelle comptable annonce un dépôt de bilan proche, et le Diable récupère une à une les âmes des protagonistes jusqu’à l’arrivée depuis Laon de Josette Gougeard, caricature de la ménagère de 50 ans mais surtout auteur semble-t-il des excellentes « Mémoires d’une jeune fille plumée ». « Diabolo pacte » est vraiment à sa place dans la collection « Facéties » des éditions de l’Arganier.
Premier roman
Fiche #676
Thème(s) : Littérature française
Après "Ma grand-mère", sans cette suite, grand-père aurait été jaloux ! Sur le même modèle (douceur des illustrations, humour du texte), un bel hommage à tous les grands-pères. Deux albums à ne rater sous aucun prétexte !
Fiche #669
Thème(s) : Jeunesse
La mouche suit chaque animal et se demande ce qu'il fait, pose une question, et surprise, derrière un volet, le lecteur trouve une réponse toujours à la sonorité étudiée ! Mais au fait, la mouche, quant à elle, que fait-elle ?
Fiche #670
Thème(s) : Jeunesse
Anne-Lise Grobéty nous revient avec ce recueil de nouvelles et son écriture toujours aussi poétique, une prose poétique qui chante et particulièrement soignée étayée par un vocabulaire précis et recherché mais sans lourdeur. Ces nouvelles concernent des femmes et des filles, le malheur et la souffrance ébranlent à tous les âges, avec une présence éclairante de la nature. Elles abordent nombre de sujets contemporains qui font notre monde : la séparation, le désir, la mort, le racisme, les rapports incestueux, l’amour, la haine, le désespoir, la maladie… Anne-Lise Grobéty un vrai écrivain que l’on n’oublie pas.
Fiche #667
Thème(s) : Littérature étrangère
La guerre d’Espagne continue de bouleverser, d’intriguer, d’intéresser, une période où les hommes (« Des hommes » comme dirait Mauvignier) se sont révélés dans leur vérité profonde, intrinsèque. L’histoire débute en 1953 lors de l’évasion de deux jeunes femmes Esther et Julia (18 et 13 ans) lors du transfert d’un couvent organisé par les militaires et les sœurs. Le roman au gré d’allers-retours dans le temps détaille le destin réservé aux enfants des « Rouges », des Républicains, par le régime franquiste. Esther et Julia seront placées dans un couvent et subiront la cruauté à l’état brut des sœurs et autres curés, petits bras armés du régime. Un régime sur lequel le roman revient : les horreurs, les tortures, le mépris, la haine et l’arrogance des Franquistes réduisent à néant l’humanité pendant que certains résistent, des Héros, ce qui n’empêche pas l’avenir de demeurer problématique : comment vivre après ? les conséquences d’un tel traumatisme peuvent-elles s’amoindrir ? Un livre prenant, grave et dur qui revient sur un passé proche toujours aussi présent.
Fiche #668
Thème(s) : Littérature française
Par un parallèle entre animaux et humains, Emilio Uberuaga met en évidence avec un oeil pétillant la diversité des caractères, des physiques, des sentiments, des préoccupations, autrement dit du monde et pointe le point commun de ces acteurs : la planète partagée par tous, une belle maison à protéger...
Fiche #666
Thème(s) : Jeunesse
Ann Lindell est l’enquêtrice récurrente de Kjell Eriksson. Mais cette fois, elle sera légèrement en retrait pour cause de congé de maternité. Cela n’empêche pas la société suédoise d’engendrer violence, meurtres et autres déviances. Fin décembre, par un matin enneigé, Uppsala se réveille avec la mort de Petit-John. Petit-John était un ancien petit voyou, maintenant rangé auprès de sa femme et de son fils. Bien qu’excellent dans son métier de soudeur, son patron l’a licencié depuis peu. Il vivote et se consacre encore plus à sa passion, Petit-John est un expert reconnu en poissons tropicaux et notamment africains. Son frère aîné, lui, n’a pas su retrouver le chemin d’une vie rangée, et son meurtre l’anéantit et va mener sa propre enquête en espérant le venger. Un bon suspense pour une enquête dans une société très contemporaine au plus près de la population suédoise et de ses préoccupations quotidiennes.
Prix du meilleur roman suédois 2002
Fiche #662
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Philippe Bouquet
Une version revisitée de l’histoire du bon roi Dagobert et de sa ou plutôt de ses culottes ! Il va en essayer des culottes ! Toutes plus farfelues les unes que les autres... Un ton particulièrement joyeux et jubilatoire servi par de belles illustrations et des pages à volet bienvenues. Une réussite.
Fiche #663
Thème(s) : Jeunesse
Pixi le petit hérisson est mal dans sa peau. Il va d’amis en amis et trouve chacun d’eux, meilleur, plus fort, plus beaux, plus doux, plus brillants alors que lui s’estime transparent, piquant, petit, faible… Mais ses amis sont là pour le ramener à la réalité et à s’accepter. Un bel album sur l’estime de soi des petits.
Fiche #664
Thème(s) : Jeunesse
Dans la série des trilogies, la dernière née s’attaque à l’histoire de la montée du nazisme. L’idéologie nazie commence de semer le trouble et avance à peine masquée dans ce premier volume. Cette saga mène de front avec réussite le rappel de l’Histoire et le destin de personnages s’agitant ambition et sentiments amoureux.
Fiche #665
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
Deborah est en souffrance et se confesse. Encore enfant, ses parents l’ont placée dans un institut spécialisé, et l’ont laissée là, tel un paquet, elle, l’enfant différente, qu’ils ne comprennent plus ou refusent de comprendre (« … son père et moi disons qu’elle est… qu’elle est spéciale. »). Entre rêves et souvenirs, réalité et imagination, la vérité de Deborah s’installe, mot après mot, phrases brèves après phrases brèves. Une vérité terrible et terrifiante, poids du monde adulte étouffant, atrophiant le monde innocent des enfants, un monde qui n’oublie rien. L’émotion pénétrante qui accompagne l’éclatement de la vérité est accrue par le style et le rythme de l’écriture d’Alma Brami.
Fiche #661
Thème(s) : Littérature française
Un homme venu du sud s’installe dans un village du nord de l’Italie. Les habitants surnomment cet étranger, « Noir ». A la mort de sa femme et après le départ de son fils, « Noir » tel un loup solitaire ne trouve son bonheur que dans la nature. C’est un homme sauvage et attachant qui voue une admiration sans limite à la nature, aux animaux, aux arbres, à une sorte de vie qui disparaît peu à peu sous les coups répétés des hommes et de leur violence (« Noir aimait cette campagne, les arbres qui y poussaient : c’était surtout cet amour qui le séparait des autres. Les gens d’ici maltraitaient la nature comme si elle pouvait tout supporter. Ils se vengeaient sur elle de leurs instincts violents, de leurs échecs, de leurs rancoeurs accumulées »). Par un dur labeur, il a remis en état une propriété devenue un havre de paix pour la faune et la flore qu’il défend corps et âme notamment contre les chasseurs avides de gibiers. Ainsi quand une louve arrive dans la région, elle aussi traquée, il tente de la protéger mais ces deux solitaires qui effraient tant les autres par leurs différences pourront-ils survivre à la violence des hommes… La très belle écriture d’Anna Luisa Pignatelli fait ressentir parfaitement l’anxiété et l’inquiétude latentes de « Noir » et la violence envers cet homme solitaire et amoureux fou de la nature. Un superbe portrait d’un homme emblématique mais aussi extinction d’un certain type d’hommes et d’un mode de vie respectueux des autres et de la nature.
Fiche #659
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Alain Adaken
Lorsque le troupeau de moutons (blancs) attend des nouveaux venus, tout le monde se prépare à la fête, notamment le jeune Robert qui espère en l’arrivée d’un copain supplémentaire pour de nouveaux jeux. Et patatra ! Les trois nouveaux arrivants sont noirs et le troupeau s'éloigne et les ignore… Double catastrophe pour Robert, le petit mouton est une petite brebis ! Mais la curiosité de Robert est plus grande que celle des adultes et elle lui permettra de démontrer que les moutons noirs et blancs sont les mêmes et en outre, il apprendra que les petites brebis peuvent être plus courageuses et futées que n’importe quel petit mouton ! Une première lecture attrayante et instructive !
Fiche #660
Thème(s) : Jeunesse
La narratrice, la quarantaine, sait ce que représente le temps qui passe, qui coule et s’écoule. Elle a senti le regard des hommes la délaisser puis peu à peu l’ignorer, l’espoir d’enfanter s’est éloigné, elle reconnaît les effets du temps sur le corps, sur les corps, le temps s’égraine au gré des pages qui nous mènent dans un voyage au fil des étapes de la vie. Récit, roman, réflexions philosophiques, méditations, sans retenue ni mensonge, le sablier s'écoule face au miroir de la vie qui passe.
Fiche #655
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Bourguignon
James RUMFORD
La musique des mots, l’histoire d’Ali un enfant de Bagdad
Circonflexe
61 | 32 pages | 26-09-2009 | 12.5€
Un bel album pour confirmer la puissance des mots, ici dans la bouche ou plutôt sur les cahiers d’Ali passionné de football mais surtout de calligraphie. Certains mots glissent sur le papier alors que d’autres résistent, d’autant que la guerre s’invite dans le quotidien des Irakiens. Des mots pour surmonter sa peur. Un bel album avec un message rempli d’espoir.
Fiche #656
Thème(s) : Jeunesse
Un court roman (une centaine de pages) particulièrement prenant et envoûtant par son thème et sa structure. Le style et le rythme sont vifs et entraînent le lecteur dans les pas de Markus et Franck. Deux adolescents très liés, amis, un peu isolés qui vont vivre un drame. Lors de l’une de leurs balades en mobylette, un accident les détruit. Franck a les deux jambes brisées et en restera marqué à vie alors que Markus plonge dans un coma profond. Deux vies, deux corps brisés. Franck nous raconte cette histoire et dévoilera dans les dernières pages le dénouement bouleversant de ces deux vies qui ont basculé un soir pas comme les autres.
Fiche #657
Thème(s) : Littérature française
J’ai rêvé que j’étais un garçon est un roman sur l’adolescence, sur la séduction mais surtout sur l’identité et l’ambiguïté. Michèle (prénom neutre…) est une collégienne solitaire et observatrice, attentive. Elle a un an d’avance mais son redoublement bouleverse sa vie (« Maintenant tout a changé. J’ai le même âge que les autres. La même taille. Les mêmes lectures, les mêmes sujets de conversation. C’est comme si j’avais grandi d’un seul coup. ») d’autant plus qu’elle rencontre Annie, la lumineuse Annie que chacun admire et aime. Mais pour Annie, Michèle est une présence parmi d'autres alors que Michèle voudrait tant devenir son Amie, son double. Pour tenter de rompre sa solitude, de s’accepter dans sa globalité, son corps, ses sentiments, pour accepter les autres, leurs regards, Michèle imagine un jeu troublant, ambigu, espérant approcher l’intouchable Annie, comme un défi nécessaire à son accomplissement : « J’ai peur, j’ai honte mais je ne céderai pas ma place, aussi inconfortable soit-elle. Je me souviens brusquement des phrases incantatoires du petit homme en noir : l’illusion, c’est la vie, c’est la vraie vie. L’illusion est toute puissante. L’illusion domine le monde. Elle le façonne, elle le fabrique, elle le crée. L’illusion est le moteur du réel. Il faut que j’aille jusqu’au bout. Je n’ai plus le choix. »
Fiche #658
Thème(s) : Littérature française
Un petit lézard perd malencontreusement le bout de sa queue. Il est désespéré et cherche un autre animal qui pour lui vendre ou lui prêter la sienne. Le temps de la recherche permettra à la nature de faire son oeuvre...
Fiche #651
Thème(s) : Jeunesse
Dis maman, pourquoi les dinosaures ne vont-ils pas à l'école ?
Mijade
57 | 19-09-2009 | 11€
On retrouve le trait si doux et expressif de Quentin Gréban pour ce petit album qui apporte des réponses toutes plus étonnantes les unes que les autres à des questions simples et pourtant essentielles !
Fiche #652
Thème(s) : Jeunesse
Un bel album pour cette collection "Pont des arts" qui à partir d'un tableau célèbre propose un conte. Il s'agit ici "des roulottes" de Vincent Van Gogh. Les roulottes se sont installés derrière la maison de Paul. Ces voleurs de poules et d'enfants ! Paul les observe pourtant passant outre les recommandations de sa famille et rencontrera une petite gitane qu'il n'oubliera pas...
Fiche #653
Thème(s) : Jeunesse
Nin et sa grand-mère sont très complices et Nin n'a de cesse de raconter ses aventures à sa grand-mère. Sauf que deux chipies vient régulièrement les interrompre, les deux biquettes Mireille et Elsa qui n'ont de cesse de commettre pitreries et bétises et surtout de jouer ! Il va donc falloir trouver une solution...
Fiche #650
Thème(s) : Jeunesse
Nikita est en quête, il ne peut oublier Iassia son amour de jeunesse et parcourt le pays à la recherche de "la Russie". Il s’interroge sur les Russes, ce que représente la Russie, hier, aujourd’hui (« Et pourquoi la Russie ne pourrait pas être en toi aussi ? Puisqu’elle est en nous , Pourquoi cherches-tu la Russie des autres ? La tienne ne te suffit pas ? »). Ses rencontres sont en souffrance, mais continuent de vivre, voire parfois de survivre, chacun à sa manière. Les personnages expriment tous les sentiments : colère, mélancolie, humour, obsession, tendresse, fatalité, amour… Un roman riche, multiple, flamboyant, haut en couleurs, image d’une Russie contemporaine et jeune qui n’a pas oublié son passé.
Premier roman
Fiche #654
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Joëlle Roche-Parfenov
Les citations en exergue intriguent le lecteur et donnent le ton d’emblée : Sartre, Garnier, Céline, Proust, et le meilleur pour la fin…, San Antonio ! L’histoire débute le jour de la célébration de la retraite d’Angelbert le cantonnier amoureux de la nature. Sont présents les héros de l’histoire, triplette bien connue, le maire, l’instituteur et le curé accompagnés du notable du coin, le vicomte de Vieux-Moulin-les-Guimard mais les proches d’Angelbert sont là aussi : Achille un facteur toujours entre deux vins, un Ecossais aussi farfelu qu’exubérant, et le discret fils du vicomte, Hilaire. La fête reste convenue si ce n’est un cadeau qui suscite interrogations et enquête de la part d’Angelbert… Lors de l’une de ses premières promenades, Angelbert sauve du suicide le fils du vicomte et les aventures trépidantes d’Angelbert, d’Achille et d’Hilaire sont lancées afin de permettre de le sortir du filet tendu par le vicomte et sa triplette. Les pieds nickelés n’ont qu’à bien se tenir ! Les bons mots se succèdent les uns aux autres, toujours les bienvenus, toujours imagés, la verve est tantôt mordante, tantôt moqueuse toujours joyeuse. Une aventure jubilatoire, un grand bol d’air !
Fiche #649
Thème(s) : Littérature française
Matthieu BLANCHIN
Christian PERRISSIN
Martha Jane Cannary, les années 1852-1869
Futuropolis
52 | 126 pages | 14-09-2009 | 22.25€
Cette superbe BD au ton sépia rend compte des aventures de Martha Jane Cannary, dite Calimity Jane. Le premier tome concerne sa jeunesse et les aventures de cette jeune femme ainée de six enfants éprise de liberté et d’indépendance. Elle devient rapidement responsable de ses frères et soeurs après la mort de leurs parent, mais pourtant, elle reprend la route pour des aventures périlleuses. Il s’agit aussi éviedement d’un témoignage (libre) de la conquête de l’Ouest et de la naissance des Etats-Unis. Vraiment superbe, le tome 2 est prévu pour octobre 2009 !
Fiche #648
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
Géométrie d’un rêve est le journal d’un romancier qui a été fou d’amour de Fedora, une soprano lyrique. Il croit fuir sa mémoire et son passé en s’installant sur les côtes du Finistère dans un vieux manoir. Mais l’ambiance des lieux le ramène inexorablement vers son histoire et il entreprend donc un journal. Son enfance, ses rencontres, Fedora, Amalya étudiante connue à Kyoto se mêlent aux nombreux personnages de fiction compagnons du romancier. Les personnages déteignent les uns sur les autres, la réalité étouffe la fiction et vice-versa. La frontière devient floue et peu à peu, si le lecteur franchit le pas, se laisse bousculer, il est happé dans le tourbillon et s’imprègne des nombreuses références qui enrichissent le texte. Un roman exigeant et ambitieux.
Fiche #647
Thème(s) : Littérature française
Gilbert et Gérard sont deux frères totalement différents, opposés qui se sont éloignés l’un de l’autre depuis la disparition de leur mère. Gilbert est professeur d’histoire de l’art, séducteur invétéré alors que le second est solitaire et obèse. Lorsque Gérard se retrouve en cavale avec de lourds soupçons de détournement de mineur qui pèsent sur lui, Gilbert décide de partir sur ses traces accompagné de l’une de ses collègues. Le voyage que Gérard entreprend est double : voyage vers son frère et dans le passé (ils retrouvent les lieux où ils pensent que son frère aimerait s’isoler) mais aussi voyage artistique puisque Gérard est totalement imprégné par les personnages des tableaux des frères Le Nain et notamment par Isaac, le cinquième frère énigmatique des Le Nain. Deux voyages qui s’entremêlent pour mieux se rapprocher à l’image des personnages de ce roman à l’écriture affirmée dans lequel il ne manque qu’un détail, un tableau des Le Nain !
Fiche #645
Thème(s) : Littérature française
Anne-Catherine appartient à la haute société genevoise et pour fuir ses souvenirs, elle souhaite se débarrasser d’un tableau et contacte alors Guido Gianotti, professeur d’histoire de l’art à la retraite. Guido se lance dans des recherches qui nous fait découvrir les grands peintres de la Renaissance florentine ainsi que leurs techniques. Mais au cours de cette enquête, et malgré leurs différences, Anne-Catherine et Guido se rapprochent dans une relation déséquilibrée : Guido reste fortement préoccupé par sa puissance sexuelle en déclin alors qu’Anne-Catherine recherche tendresse, bonheur et dialogue. Metin Arditi réussit à merveille à démontrer que l’imprévisible est possible tant dans la vie que dans l’art dans cette histoire d’amour crépusculaire.
Fiche #646
Thème(s) : Littérature étrangère
Sam Démon est chauffeur de car et pompier volontaire dans un petit village du sud-est de la France dans le Jabron et la montagne des Baronnies. L’homme vit toujours avec sa mère Elise et n’a jamais connu son père dont il ne connaît pas l’identité. Sa mère voue une dévotion extrême et étrange à une cascade asséchée et entourée de miroirs. Mais Sam étouffe et le jour où un gigantesque incendie se déclare, son destin bascule. Il trouve un homme décédé dans les flammes et endosse son identité. Il devient mort pour le village et pour sa mère et prend la route sur les traces du jeune ornithologue dont il a usurpé l’identité. Il s’installe dans sa maison près des Saintes-Marie-de-la-mer mais ne pourra se satisfaire totalement de sa nouvelle identité et surtout échapper à l’emprise de sa mère. Un retour aux « sources » pourra-t-il éventuellement ramener son fantôme à la réalité ? Un roman à l’écriture raffinée et aboutie qui navigue entre cette Nature ambivalente qui exerce toute sa puissance sur des personnages esseulés et l’intimité, les tourments et la psychologie de ces personnages.
Fiche #644
Thème(s) : Littérature française
Frédéric MICHAUD
Irène sur le plancher des vaches
Delphine Montalant
47 | 107 pages | 30-08-2009 | 15€
Un court texte qui expose simplement, avec tact et retenue, à partir de l’exemple d’Abbéfontaine, un petit village du Premier Plateau du Jura, le dépérissement de la France rurale. De 1960 à 2005, tous les cinq ans, un nouveau personnage apparaît, son quotidien ou ses préoccupations sont narrés et apparaît en filigramme la disparition des exploitations agricoles, cinq ans, c’est long dans la vie d’une exploitation et tous les cinq ans certaines ont disparu. 1960 voit la famille Gauthier et surtout les trois filles de la ferme au travail et 2005 verra l’une d’elles revenir sur les lieux de son enfance et constater son évolution. Frédéric Michaud fait ressentir avec délicatesse le malaise d’une couche sociale qui disparaît tranquillement, silencieusement, à l’image des vies rudes de ces femmes et hommes.
Fiche #642
Thème(s) : Littérature française
Un nouveau petit bijou des éditions OQO. Mademoiselle Ecureuil vient de faire une rencontre mystérieuse. Depuis, elle ne peut s’empêcher d’y penser. Elle a alors le nez qui pique, sa voix qui se noue, son estomac qui se serre… Elle va aller chercher conseils auprès de chacun de ses amis de la forêt et un à un proposera sa solution et à chaque avis, la curiosité du jeune lecteur ira crescendo et pourtant il devra peut-être attendre la dernière page pour identifier ce que ressent Mademoiselle Ecureuil et l’heureux élu ! Un conte délicieux, poétique et sensible éclairé par des illustrations fraiches et délicates.
Fiche #643
Thème(s) : Jeunesse
Claire est photographe, la quarantaine, marié à Alexandre et deux enfants. Elle retrouve un homme qu’elle a connu lorsqu’elle avait vingt ans, M. est devenu un homme de pouvoir en vue. Elle tombe à nouveau amoureuse et conte ses rencontres, ses rendez-vous, ses attentes, sa passion. Tiraillée entre deux hommes, Claire Chaque chapitre où Claire s’expose, en miroir, lui répond le récit d’Esmeralda, son ange gardien, qui raconte à sa façon ce qui se passe dans l’âme de « sa petite ». Deux versions des faits parfois convergentes, parfois divergentes. Aux côtés de Claire, depuis toujours, subsiste Pierre « un enfant qui n’aurait jamais franchi le cap de l’adolescence », Pierre si sensible et qu’elle s’efforcera sans relâche d’aider. Les rapports entre Claire et M. sont au centre du livre, mais moult thèmes l’enrichissent : l’amour, le désir, la sexualité, le pouvoir, les élections, la famille, le bonheur, les loisirs, l’art… Un récit vif, tumultueux et bien ancré dans notre monde.
Premier roman
Fiche #641
Thème(s) : Littérature française
Askia originaire d’un pays du Sahel est chauffeur de taxi à Paris depuis 2005. Il n’a jamais réussi à chasser de sa mémoire son père Sidi (ou son fantôme) et le recherche inlassablement. Il a suivi le même chemin que son père, le chemin de l’exil pour une quête du père, une quête d’identité. Son chemin passe par les squats crasseux, le Paris noir, peu accueillant, la peur et la traque des skinheads mais aussi par la rencontre d’Olia une exilée bulgare. Mais l’espoir de retrouver son père, cet homme enturbanné que certains affirment avoir croisé, lui permet de supporter cette vie d’exil et cette route que les siens ont toujours parcourue : « Longtemps, nous avons été sur les routes, mon fils. Et partout, on nous a appelé les pieds sales. Si tu partais, tu comprendrais ». Un joli texte qui en mêlant fiction et réalité émeut le lecteur et lui fait partager un brin de route dans ce labyrinthe où se perdent les exilés toujours en marche.
Fiche #639
Thème(s) : Littérature étrangère
Un groupe de touristes se retrouvent pour aller à la rencontre de Papous, dépaysant, non ? Leurs raisons sont variées : Ludivine vient de voir fermer son école en France et veut rebondir à l’étranger afin de continuer de mettre en œuvre ses théories pédagogiques. Vanessa et Fabien sont un couple de Melunais (et si, Fabien travaille même à Casto !) qui recherche le dépaysement et le repos mais peut être aussi la mise à l’épreuve de leur couple déséquilibré. Aymeric est agronome et parcourt le monde surtout à la recherche de sa prochaine conquête féminine alors que sa femme l’attend sagement en France. Peter est un riche américain et ses motivations plus énigmatiques seront dévoilées au cours de leurs péripéties. Enfin, Monique vient effectuer le voyage qu’elle aurait dû mener avec son mari décédé depuis. Chacun arrive avec ses préjugés, ses croyances, sa vision d’occidental et le voyage va tourner au cauchemar : quelques hommes à demi nus, se disant indépendantistes les enlèvent et leur font parcourir la forêt indonésienne dans le plus grand dénuement où chacun se révèlera alors qu’en arrière plan la diplomatie s’agite dans des bureaux feutrés… Un roman plaisant au ton parfois grinçant.
Fiche #640
Thème(s) : Littérature française
Amy a vécu son adolescence à Bay City ville du Michigan représentative de la vie américaine. Elle partage son existence principalement avec sa tante, son oncle, son cousin, sa mère et son frère. Les deux sœurs sont venues pour trouver une nouvelle vie et quitter l’Europe et son histoire à l’issue de la seconde guerre. Juives polonaises, le passé familial est lourd pour ces deux survivantes. Il marque aussi Amy qui peine à accepter sa vie et même sa présence sur terre (« On n’en finit jamais de la honte d’exister… On voudrait demander vengeance pour la vie. Mais à qui ? »). Amy aurait pu être une adolescente comme les autres mais ce passé accompagné de ses tristes fantômes comme le ciel gris de Bay City l’entraînent sur des voies différentes. Les chapitres alternent entre le présent d’Amy et les jours de 1979 qui vont marquer à jamais son destin mais à tout instant, il s’agit pour Amy de combattre la malédiction familiale et d’en finir enfin avec son passé, mais peut-on gommer d’un trait son histoire personnelle ?
Sélection Prix Page des Libraires 2009
« Mon existence pourtant m’a été pénible. Et la mort inéluctable ne saura que m’apaiser. Chaque matin de ma vie, tout est à recommencer. Je n’ai jamais acquis, comme tant d’autres l’ont fait, la confiance dans le jour. Le matin, je n’ai jamais su si je verrais le soleil se coucher au loin dans le désert, et le soir, dans mon lit, au moment de m’endormir, je n’ai jamais pensé que demain m’apporterait un jour tout neuf, rempli d’espoirs et de nouveautés. Pour moi le quotidien est resté folie. Les jours se sont accumulés sans m’apporter la moindre foi en eux. »
Fiche #614
Thème(s) : Littérature étrangère
Le petit village de Cluquet voit un jour s’installer dans le bois jouxtant un homme différent se faisant appeler Elébotham. Il est immédiatement craint pour ses dons, ses silences, ses révoltes, son isolement alors que lui-même ne craint personne... Seule Mado s’en amourache et sans le comprendre totalement est prête à le suivre jusqu’au bout du monde. La guerre l’emportera comme tant d’autres. Pourtant c’est le premier de la lignée des Gueudespin et elle n’a pas fini sa route ! Le narrateur est Audric son arrière-petit fils et l’histoire de sa famille pèse sur ses larges épaules. Une famille constituée d’hommes aux destins extraordinaires et tragiques. Il tente un bref instant de rejoindre la vie des hommes mais revient rapidement dans la maison familiale plantée au sommet d’une dune face aux vagues dans lesquelles il s’oublie sur sa planche de surf à l’image de son père, surfeur atypique. Mais, est-t-il réellement possible d’oublier le destin et l’histoire d’une ascendance si prégnants et pesants. Le monde extérieur peu attirant ne peut que s’estomper devant les trajectoires des hommes du passé qu’Audric s’efforce de découvrir et de suivre.
Sélection Prix Page des Libraires 2009
Fiche #615
Thème(s) : Littérature française
Franz Schubert est mort à 31 ans. Pierre Charras raconte sous forme d’un requiem les tourments de ce génie. Les causes en sont multiples. Il ne s’habituera jamais à son physique, il estime sa musique inférieure aux génies de l’époque, ses soucis d’argent font qu’il doit être logé par ses amis. L’écriture et le style limpides montrent toute la douleur, tous les tourments, toutes les angoisses de celui qui restera pour la postérité un génie, génie qui a toujours douté, s’est sous-estimé. Un livre douloureux qui montre les doutes de Franz dans toutes les circonstances de sa vie, amours, maladies, maîtres, familles qui le feront accepter avec une certaine fatalité une mort précoce : « Tout au long de mon bref passage ici, je me suis senti précaire. Toute ma vie, bien qu’il fût tôt, j’ai toujours eu l’impression qu’il était trop tard. »
Fiche #616
Thème(s) : Littérature française
Le narrateur de « La double vie d’Anna Song » est Paul Desroches mari d’Anna Song amoureux depuis leur tendre jeunesse. La narration est entrecoupée de coupures de presse rendant compte de l’aventure de Paul et Anna. Paul orphelin a rencontré Anna chez sa grand-mère. Paul devient très proche d’Anna par cette relation tendre qui le porte, le soutient, la passion d’Anna pour la musique, ses dons exceptionnels, les légendes vietnamiennes qu’elle lui conte illuminent le quotidien de Paul. La carrière d’Anna est brisée par une maladie qui l’empêche de mener à bien ses projets. Mais l’amour et la passion de Paul sont plus forts que la mort. Il crée un studio d’enregistrement, et diffuse les CD d’Anna. Grâce à Internet notamment, le succès d’Anna devient gigantesque et les admirateurs conquis extrêmement nombreux. Jusqu’au jour, où l’un d’eux découvre la supercherie. Anna n’a pas enregistré une note, les morceaux ont été créés de toute pièce à partir de différentes interprétations. Le scandale éclate et contraint Paul à exposer ses confidences et le mythe qu’il a créé et qui l’a épaulé dans sa vie de tous les jours. Minh Tran Huy confirme ici la réussite de son premier roman avec cette histoire (inspirée d’une histoire vraie) sur la passion, la folie d’aimer, les mythes, la musique et toujours et encore en arrière-fond le Vietnam.
Fiche #617
Thème(s) : Littérature française
Le père du narrateur est en prison et avant sa libération après sept années d’enfermement, il va détailler la suite des évènements qui ont entraîné une famille moyenne vers l’explosion et la catastrophe. Les parents avaient un travail stable, deux salaires, un fils qui ne semblait pas être au centre de leur intérêt. Le couple bien ancré dans notre société de consommation enchaînait emprunt sur emprunt, prêt sur prêt. Spirale de l’endettement avec comme seule issue possible, le divorce et le sur-endettement. Le fils choisira de vivre avec son père celui qui aura donné le plus de preuves d’amour. Hélas son voyage vers l’enfer est loin d’être achevé. Le regard du fils sur père reste tendre et ému et saura attendre sa sortie de prison. Malgré son destin tragique, cet homme continue de vivre, pas toujours heureux, souvent sans espoir, mais continue de vivre : « J’avais conscience d’appartenir au dixième de la population mondiale qui mange à sa faim et reçoit tous les soins vitaux, à cette partie somme toute chanceuse de l’humanité qui a le loisir de se demander si on l’aime assez et le ventre assez plein pour s’intéresser à la réponse. C’était déjà ça. »
Sélection Prix Page des Libraires 2009
Fiche #618
Thème(s) : Littérature française
Le continent africain se meurt de ses guerres intestines, de ses haines, de ses rancoeurs… Les rebelles sanguinaires tuent aveuglement, sans regret, au jour le jour, selon leurs humeurs. Trois frères dirigent les troupes et rêvent de grandeur. Ils enrôlent de force les enfants lors de leurs raids meurtriers dans les villages de la région. Pourtant, Epa les a rejoint de son plein gré. Les évènements tragiques lui feront prendre réellement conscience de l’impasse dans laquelle ces guerres fratricides entraînent l’Afrique mais également de tout le poids du passé et de l’histoire du Continent sur la vie d’aujourd’hui (« Cette faille, c’était l’âme crevassée des peuples continentaux, qui ne fraternisaient pas autour de leur avenir, se fédérant sur la croûte d’anciennes meurtrissures »). Epa est différent (« Sans le savoir, je refusais de m’endurcir. Le meurtre ne deviendrait pas, pour moi, un acte banal. ») réussira à s’échapper et à rejoindre Ayané, la fille de l’étrangère qui l’aidera à reprendre goût à la vie en espérant que son destin comme celui de l’Afrique sauront rejoindre des aubes lumineuses et cesseront de s’automutiler en commençant par conjurer les esprits des disparus de la traite négrière qui continuent de veiller sur le Continent.
Sélection Prix Page des Libraires 2009
« Homme, n’aie aucun doute : cette histoire est bien la tienne. Elle parle de tous les arrachements, de tous les enfermements, de toutes les dispersions. Elle dit les pertes innombrables, mais aussi, l’immensité des possibles… Va, maintenant »
Fiche #619
Thème(s) : Littérature étrangère
Notre monde va mal, les experts se succèdent pour tenter de trouver les explications, les causes et autres pseudo remèdes. Ne cherchez pas plus loin, Vincent Wackenheim a trouvé l’explication suite à une question anodine (mais n’est-ce pas toujours le cas pour les grandes découvertes) de sa fille qui s’inquiétait de savoir si les dinosaures se trouvaient sur l’Arche de Noé… Il n’en fallait pas plus pour libérer l’imagination de Vincent Wackenheim, une imagination pleine d’humour, d’ironie et basée sur une connaissance objective et réaliste de l’Homme… Vous embarquerez donc à bord de l’Arche avec Noé et l’ensemble de la création animale mais par couple évidemment. Noé tente d’imposer des règles de savoir-vivre et de régir le quotidien de ce zoo fou. Mais il se sent vite déborder alors que Mme Noé intrigue dans l’arrière soute… Rien n’empêchera pourtant le naufrage de l’Arche, restera alors Dieu et le Diable… Jubilatoire et instructif !
Fiche #620
Thème(s) : Littérature française
C’est une histoire de famille, de relation filiale qui n’aboutira pas, de secrets et de silences. L’atmosphère est pesante et Marie-Yvonne, la narratrice, « petite fossoyeuse amoureuse des cimetières », y est sensible dès son plus jeune âge, les ancêtres, invisibles, rodent alors que les morts et la mort unifient la famille dans ces maisons imprégnées du passé et dans les cimetières (« On respecte les morts. Ils existent. On les aime jusqu’au bout et surtout au-delà. »). Initialement et pour très longtemps, la cause lui en demeure inconnue. Elle vole au détour d’une conversation un mot, une phrase, une question qui éveillent sa curiosité. Mais ce sont surtout "les encadrés" de la maison qui pèsent par leurs regards fixes, froids et définitifs sur la famille qui se tait et s’efface devant ses morts. La mort est omniprésente : « C’est l’histoire d’un homme, cinquième d’une famille de dix enfants, fils d’agriculteurs du Porzay, Finistère sud, ouvrier de l’arsenal de Brest, marquis de la p’tite gamelle, un homme assis chaque soir à table en face de ma mère. ». La narratrice est la fille de cet homme bien que, jamais de son vivant, elle ne pourra l’appeler papa ou mon père, il restera le Menuisier, cet homme taciturne. Ils se regardent de biais, s’épient, s’aiment mais jamais n’ébaucheront ne serait-ce que le début d’un dialogue. Leur symbiose totale les empêche finalement de se connaître, de se rencontrer. Ce n’est après qu’une longue enquête qu’elle découvrira le lourd passé dont elle a hérité, qu’elle a toujours ressenti et qui demeure inscrit en elle. Une belle écriture au service d’une quête lente et obstinée d’un secret familial entêtant dans la Bretagne des années 50.
Premier roman
« Je savais que la mort pouvait entrer sans prévenir comme une voleuse, que, sans la voir, on pouvait sentir sa présence toute-puissante et paralysante. Mais ça se passait chez les autres, ou avant ma vie. A la maison, elle était seulement sur les murs, c’était sa place, immuable. Nous étions les gardiens de nos morts. »
« Nous ne sommes pas seulement héritier d’un patrimoine génétique, mais d’un nombre infini d’émotions transmises à notre insu dans une absence de mots, et plus fortes que les mots. »
Fiche #621
Thème(s) : Littérature française
Le livre raconte l’histoire d’un pensionnat suisse, l’Institut Alderson, à la fin de l’année 1959. Cet institut situé près de Lausanne est réservé aux gosses de riches mais subit actuellement quelques difficultés financières. Madame veuve Alderson envisage la vente de l’établissement à un repreneur américain. Les enfants sont envoyés là très jeunes pour diverses raisons, loin des bras de leurs parents mais quelles que soient leurs différences auront toujours un point en commun, l’abandon froid et réfléchi de leurs parents (« Les internes de l’Institut, ils sont éduqués, ils sont riches, ils sont ceci, ils sont cela. Mais on les a mis de côté ! Et qui les a mis de côté ? Qui ? Leurs parents ! Pas la vie. Pas la guerre. Pas la misère. »). Leur famille s’éloigne dans l’isolement et la solitude malgré un apprentissage complet ce qui permet à Metin Arditi d’aborder avec réussite de nombreux thèmes : la photographie, le sport et notamment le football, la danse, la musique... Les seules personnes avec lesquelles les enfants pourraient entretenir des relations humaines sont leurs professeurs. Mais ceux-ci à l’image de leurs parents ne leur seront pas d’un grand secours. On apprendra leurs secrets, leurs faiblesses, leurs sentiments. Une belle brochette de personnages tourmentés qui se révèleront à l’approche de l’audit nécessaire au rachat de l’institut qui devrait provoquer inévitablement quelques départs... Chacun passera sur le gril d’un entretien individuel, choisira de se raconter ou de se taire, d’accepter ou de réagir, de se vendre ou de refuser le marché. Un beau texte sur la solitude et les rencontres qui jalonnent l’existence permettant de l’éclairer autant qu’il est possible.
Fiche #622
Thème(s) : Littérature étrangère
Thérèse est seule dans sa maison d’un petit village corse. Sa solitude entre autres suscite ses confidences totales, elle raconte à trois compères singuliers ce qu’elle n’a certainement jamais exprimé. Une vie à double facettes : calme et tempête, amour et haine, beauté et laideur... Thérèse découvre subrepticement au même instant l’horreur d’une exécution capitale à Cayenne et l’amour par un baiser à l’odeur de tabac. Tout au long de son existence, Thérèse continuera d’espérer et d’attendre l’amour mais en même temps le redoutera. Après un passage revigorant en Italie, elle rejoint avec sa famille le village corse où elle sera crainte et moquée. La vie de Thérèse bascule en effet le jour où sa lourde compagne, « la gamba », la rejoint pour une union désespérante. De son second amour naîtra sa fille, Juliette, qui soufflera encore le chaud et le froid sur l’existence de Thérèse. Un beau portrait de femme singulière au triste destin servi par une belle écriture.
Premier roman
Fiche #623
Thème(s) : Littérature française
Munich, 1933. Le bruit des bottes résonne déjà dans la ville et les discours du petit chancelier occupent les ondes. Un peintre se voit chargé de dresser le portrait d’une enfant image de l’avenir radieux de la nouvelle Allemagne. Insensible aux discours haineux ambiant, le peintre en acceptant trouve là une bonne raison de rester à l’écart du monde et d’éviter de se mêler à la folie ambiante. Deux mondes fermés et apparemment imperméables (« …détachez vous du monde, et il ne manquerait jamais une âme pour vous y ramenez à coup de botte.). Il accueille sa jeune pensionnaire avec un projet déjà bien établi (« On m’avait apporté une merveille, j’allais la façonner comme une masse de terre glaise, et en faire mon chef-d’œuvre. Le reste ne comptait pas. Dehors tout était loin et irréel »). Secondé par Félice sa logeuse mais aussi par Werner Troost un prothésiste aussi génial que fou, ce projet va vite dérivé. L’enfant devient son objet, son jouet, sa poupée (« Oui, jouer, c’était cela au fond qui me plaisait. Jouer jusqu’au dernier moment »). Un lien semble s’établir entre eux deux mais le lecteur demeure toujours dans l’incertitude. La poupée totalement soumise devient une espèce d’automate aux ordres du peintre. Ses incursions momentanées dans le monde extérieur le font suivre l’évolution du régime. Deux mondes, deux évolutions, un même but ? Oppression, soumission, identité, humanité niée… un univers kafkaïen particulièrement noir et pessimiste. Un huis clos réussi parfois dérangeant qui entraîne le lecteur dans une spirale kafkaïenne.
Premier roman
Fiche #624
Thème(s) : Littérature française
Trois femmes d’une même lignée en Amérique du Sud. Rose, Violette et Vera Candida Bustamente, grand-mère, mère et petite-fille. Trois femmes, trois pères absents. Trois femmes debout, combattantes sur cette île de Vatapuana, trois femmes qui ont enfanté dans le silence, le nom du père restant tu à chaque naissance. Et puis, Vera Candida tente de rompre avec le destin et déjà enceinte, elle quitte sa grand-mère et Vatapuana pour la grande ville Lahomeria. Elle arrive seule dans la grande ville mais le combat continue, de tous les instants : se loger, travailler, aimer, donner naissance à sa petite fille, vivre mais Vera Candida toujours combative, jamais désespérée, est bien décidée à rester libre et maîtresse de son destin, jusqu’à son dernier souffle ! Un superbe portrait d’une femme de caractère et éprise de liberté qui ensorcellera le lecteur page après page.
Fiche #625
Thème(s) : Littérature française
Le titre aurait pu être aussi « Ubu au pays de la justice » tant ce texte est un témoignage impertinent de la folie surréaliste de la justice ce qui serait sans conséquences si au centre de ce naufrage ne se trouvaient les hommes. On sent le vécu ! Etienne Lanos ancien avocat vient d’être nommé substitut du procureur dans un tribunal de province, nouveau substitut atypique que la loi des statistiques n’arrive pas à émouvoir et qui aborde son métier avec le justiciable au centre de ses préoccupations et un questionnement de tous les instants comme un regard acerbe sur ses collègues et son institution. Le texte alterne les témoignages concrets, les explications pédagogiques sur le fonctionnement quotidien de la justice et les réflexions du narrateur ce qui procure un ensemble drôle, grinçant et alerte sur ce corps intouchable et ses dérives actuelles.
Premier roman
« Pardonnez-moi, mais je ne suis pas d’accord : la justice n’a pas à s’identifier à la victime. En aucun cas. C’est le prévenu qu’elle juge et personne d’autre. C’est lui qui compte, dans sa faute et dans sa présomption d’innocence ; on ne condamne pas pour faire plaisir à la victime. Or, tout s’inverse aujourd’hui. »
Fiche #626
Thème(s) : Littérature française
Dès la première page, par son écriture, par ses descriptions, par ses dialogues, par ses personnages, Laurent Mauvignier capte le lecteur et ne le lâche plus. Né en 1967, Laurent Mauvignier n’a pas vécu la guerre d’Algérie ; longtemps les combattants de base ont gardé le silence à leur retour. Mais un jour pas comme les autres, le besoin est là, le passé et le présent ne font qu’un et il faut cracher le venin qui les infecte depuis 1962 par une confession sans retenue. Dans une petite ville française où tout le monde se connaît, Solange fête ses soixante ans dans la salle des fêtes du village. Les invités voient débouler son frère Bernard qu’on appelle maintenant Feu-de-Bois eu égard à l’odeur qui l’accompagne. Bernard vit à l’écart, seul, souvent saoul et sans le sou. Il offre à sa sœur une superbe broche et aussitôt la tension monte : où a-t-il trouvé l’argent ? Les vieilles affaires familiales ressurgissent… Bousculade, insulte, insulte raciste, coup de sang… Une enquête est déclenchée, déclic pour son cousin Rabut présent sur les lieux qui a vécu avec Bernard la guerre d’Algérie et n’en peut plus de son mutisme. Ces hommes brûlés de l’intérieur pour lesquels la guerre ne se terminera jamais vont se dévoiler dans cette tragédie en quatre actes. Sa longue confession revient sur son passé terrible et inoubliable qui terrifie toutes ses longues nuits. Laurent Mauvignier fait preuve d’une grande maîtrise dans cette évocation d’une histoire récente et encore brûlante où il ne s’agit jamais de juger, de choisir un camp, mais bien au contraire, où il s’agit des hommes et de leur capacité infinie d’(auto-)destruction. Il démontre encore une fois la puissance mais peut-être aussi la dangerosité du roman.
« Peut-être que ça n’a aucune importance, tout ça, cette histoire, qu’on ne sait pas ce qu’est une histoire tant qu’on n’a pas soulevé celles qui sont dessous et qui sont les seules à compter, comme les fantômes, nos fantômes qui s’accumulent et forment les pierres d’une drôle de maison dans laquelle on s’enferme tout seul, chacun sa maison, et quelles fenêtres, combien de fenêtres ? Et moi, à ce moment-là, j’ai pensé qu’il faudrait bouger le moins possible tout le temps de sa vie pour ne pas se fabriquer du passé, comme on fait tous les jours ; et ce passé qui fabrique des pierres, et les pierres, des murs. »
Fiche #627
Thème(s) : Littérature française
Inès est une jeune adolescente lorsque sa mère meurt accidentellement, trop tôt, beaucoup trop tôt. Elle reste seule avec son père, son frère aîné voguant depuis longue date dans un autre univers, là où la réussite l’a mené. Peu de temps après, son père malade disparaît également. Les treize desserts est la confession de cette jeune femme qui quitte Arles pour rejoindre son frère à Paris loin de ses racines arlésienne et espagnole. Elle suit un long chemin pentu et tortueux pour tenter de se (re)construire, découvre un peu plus l’histoire de ses parents, alors qu’il faudra qu’elle arrive à dépasser l’image de ce couple idéal que formait ses parents prématurément disparus, couple parfait, complémentaire et s’aimant mutuellement jusqu’aux derniers instants.
Premier roman
Fiche #628
Thème(s) : Littérature française
Les autres, c’est rien que des sales types
Julliard
27 | 134 pages | 24-08-2009 | 16€
Un nouveau Jacques A. Bertrand toujours avec autant d’humour et de malice sur les autres, cet autre qui fait rire, qui fait peur, dont on se moque avec ironie, simplicité voire méchanceté. Tout y passe, tous les standard de notre bonne société d’Homo Sapiens Sapiens le touriste, le Parisien, le provincial, le jeune, le voisin… jusqu’à l’écrivain évidemment et la boucle est bouclée avec toujours le sourire aux lèvres. Mais au fait, quels « sales types » sont les lecteurs ?
Fiche #629
Thème(s) : Littérature française
Eric alors que son futur mariage est pratiquement annoncé décide (initialement) de faire une pause et quitte tout. Il quitte ses parents et sa sœur, Paris pour New York, deux villes différentes, deux vies différentes, deux cultures différentes. New York, la ville où les personnes qui n’ont pas de rêves viennent les chercher. Eric vient réaliser ses fantasmes, fixer ses désirs et provoquer son avenir, mais aussi par cette rupture, oublier son histoire, son passé, se forger sa propre identité et s’accepter. Au cours de son séjour, son père tombe malade et c’est le retour. On apprend que son père était un père absent, à côté de la famille, son seul souhait était qu’elle soit heureuse mais s’effaçait toujours devant elle : un père transparent qu’Eric ne connaît pas. Après la mort de son père, il décide finalement de retourner à New York et fera la rencontre peut-être qui marquera sa naissance : Mick un écrivain truculent sans manière, à la vie sans retenue, franc et grand observateur. Ils se rencontrent autour de Leonard Cohen et Mick va permettre à Eric de se révéler à lui-même. Leur amitié et leur discussion l’amèneront à respecter le point de vue de Kerouac, « on finissait fatalement par rentrer chez soi, et ce qu’il fallait retenir en définitive, c’était le nombre de tours de piste qu’on avait réalisés entre le moment de son départ et celui du retour programmé. », un ultime voyage vers Paris qui lui permettra de constater que son père était plus proche de lui qu’il ne le pensait jusqu’au point où il n’est peut-être venu à New York que pour réaliser les rêves de son père. Ce premier roman est une vraie réussite, une très belle découverte.
Premier roman
« Moi, la création, je la mets à un niveau organique, j’écris comme je pisse. Et je pisse rarement dans la cuvette, j’éclabousse le sol, je me salis le pantalon et les doigts. Ouais, c’est ça l’écriture pour moi, un machin supposé rendre l’imperfection du monde en lui conférant une touche de beauté. »
Fiche #630
Thème(s) : Littérature française
Les souvenirs d’enfance ne rejaillissent pas selon une chronologie parfaite et Marie Sizun a donc mis en concordance son récit avec cette réalité. De retour, dans son quartier du nord de Paris, son vagabondage de rues en rues, d’immeubles en immeubles, de commerces en commerces, laisse remonter de sa mémoire ces pépites d’enfance qui l’ont marquées. Le Paris des années 50, grand village, accueille l’enfant, sa mère, le petit frère et temporairement le père. L’enfant renaît au fil des pages et au gré de l’errance de la narratrice. Eclats d’enfance, éclats de bonheur, éclats de douleur, éclats de lumière de cette petite fille en recherche constante de liberté, d’attention et d’amour. Très tôt, elle ressentira sa différence et celle de sa mère sans vraiment pouvoir la caractériser. Une mère isolée aux yeux tristes et souvent absents, un père absent parti à la guerre qui les quitte rapidement à son retour, une enfance où le silence et l’effacement prennent une grande place mais qui n’empêcheront pas l’explosion de ces éclats d’enfance qui construisent l’Homme dans la souffrance et l’amour. Nous retrouvons encore avec grand plaisir l’écriture de Marie Sizun et ce récit qui complète les quelques indices laissés dans ses deux premiers romans (toujours coups de cœur de Vaux Livres).
Fiche #631
Thème(s) : Littérature française
Deux sœurs aux caractères opposés ont pris place dans un avion pour le trajet Berlin-Paris, une heure et trente minutes offertes à l’une d’elles pour un long monologue intérieur. Monologue lancinant, obsédant, redondant (« Tu as des idées sur tout, aurait pu dire le pianiste mais ne l’avait pas dit, il est parfois bon de se taire, aurait-il pu dire, aurait ainsi interrompu, par cette remarque de bon sens, les interminables réflexions et ingénieuses associations d’idées qui me venaient, chaque nouvelle idée plus étonnante, subtile, singulière, et formidable que la précédente… ») formant une autobiographie qui aborde à la fois la personnalité de cette jeune femme désinvolte et torturée mais aussi ses préoccupations artistiques. Le récit oscille donc entre propos légers, propos personnels et considérations sur l’art et l’histoire allemande. Sa rencontre avec un pianiste-compositeur marqué par le destin d’Arnold Schönberg donne le tempo du récit agrémenté par ses lectures des lettres de Theodor W. Adorno à Thomas Mann. De la haute voltige musicale et littéraire parfaitement maîtrisée !
Premier roman
Fiche #632
Thème(s) : Littérature française
Zak, le narrateur, orphelin depuis que ses parents sont morts sous les bombes de la seconde guerre, reste un inconditionnel du Reich alors qu’il est recueilli par un oncle ancien nazi en Autriche. Amoureux de sa cousine Ilse, poétesse et romancière, il raconte les amours difficiles entre Ilse et Lenz un poète roumain rescapé de l’holocauste. Malgré toutes leurs oppositions, leurs visions différentes de la vie, de l’humanité, Zak restera le confident d’Ilse, témoin « noir » à l’opposé des combats de cette femme sans concession (« La certitude qu’elle avait de ne pas tricher la maintenait en vie ») et de ses idéaux. La passion qui la lie à Lenz est orageuse, elle les rapproche et les éloigne simultanément, autant dans la vie que sur le plan littéraire où des divergences les opposent (« Nous étions affamés de bonheur, quoique parfaitement inaptes à en saisir les occasions. Elles se présentaient à nous pourtant, et beaucoup plus souvent que nos discours chagrins ne le concédaient. Je pense que notre tristesse s’enferrait dans une indécrottable mauvaise foi. »). Pourtant, ils se trouvent, se retrouvent… jusqu’à la folie… Ordalie est un livre pluriel à l’écriture parfaite, exigeante sur l’histoire d’un amour impossible, sur la création comme sur l’art, sur l’Allemagne et son passé mais aussi un hommage aux deux figures de la littérature que sont Paul Celan et Ingeborg Bachmann.
Fiche #633
Thème(s) : Littérature française
L’hypothèse des forêts est un cri de désespoir d’une femme qui revient sur le passé douloureux de sa famille. Rose est la benjamine de trois sœurs, trois sœurs unies face à la folie de leur mère, Marianne. Elle raconte les parcours chaotiques de ses deux sœurs marquées à jamais par cette folie. Une fois la mère internée, les sœurs se retrouvent chez leur tante mais le mal est déjà fait. Rejetée par sa mère, seule Rose a réussi quelque peu à survivre grâce aussi à son amour de la forêt et incarne la mémoire, les racines de la lignée. Son récit témoigne que les destins des trois sœurs seront figés à jamais par des enfances prisonnières de la maladie maternelle. Une histoire noire et douloureuse mais pas totalement désespérée au style percutant et vivant.
« Je suis Rose. Je me souviens des origines. Je suis Rose que la forêt veille et anime. Où que j’aille, par les déserts et par les foules, je suis partout dans la forêt. Je suis Rose, aux racines profondes, aux espérances têtues. Un végétal. Une force silencieuse. Je suis Rose, sœur de Léonie et Hortense, fille de Marianne. »
Fiche #634
Thème(s) : Littérature française
Nina est fille unique et arrive à l’âge de l’adolescence. Rien ne bouge dans cette famille jusqu’à cet été où elle accueille pour les vacances Sabine, deux ans plus âgées que Nina. L’énigmatique, Sabine, dont ils ne connaissent pas grand-chose. Ils rejoignent comme tous les ans une maison de vacances située sur une île méditerranéenne. Sabine perturbe aussitôt l’équilibre du trio. Tout chez elle, ses silences, ses réactions, ses désirs bousculent la famille. Elle s’impose et impose à Nina son univers. La rencontre avec Toni, un jeune du village, accroît encore l’intensité des jeux, jeux pervers, rapports de force, influence… Les parents commencent de s’inquiéter de l’éventuelle influence sur Nina de cette ado mutique dont ils n’arrivent pas en connaître plus. Jusqu’au jour où ils décident de partir en randonnée, une randonnée qui mettra un point final à cette rencontre, et qui mettra un terme à l’adolescence de Nina. Pour le reste, chaque lecteur en décidera…
Fiche #635
Thème(s) : Littérature française
L’Arabe s’installe un jour dans un village du sud, sans prévenir, les yeux baissés. Le jour, il travaille sur un chantier de terrassement, la nuit, il occupe une cave prêtée par un villageois. Que vient-il faire ici ? Se cache-t-il ? Et dans ce cas, quelles en sont les raisons ? Personne ne sait, tout le monde suppute. Les regards sont de biais, horrifiés, apeurés, énervés (« Juste ne croyait qu’aux hommes dont on a connu le père, et de préférence le grand-père »), non seulement il est étranger mais pire que tout, il est Arabe ! Et puis un meurtre est commis dans une famille où chaque membre est plus tragique que l’autre. L’Arabe y est forcément pour quelque chose… Même s’il trouve du réconfort auprès d’une femme en marge qui travaille sur le même chantier et même si le commandant de gendarmerie évite un lynchage annoncé, la machine infernale alimentée par la bêtise ambiante est lancée et qui pourra la stopper ? Un roman qui pourrait être le compte-rendu d’un fait divers tragique à la une du vingt heures, un soir parmi les autres, vite regardé, vite oublié… un roman aux personnages particulièrement réussis où aucune des facettes de notre humanité, de la plus sombre à la plus lumineuse, n’est oubliée.
Fiche #636
Thème(s) : Littérature française
Mathilda Savitch est la narratrice, jeune adolescente qui du jour au lendemain voit son quotidien et son avenir totalement obscurcis ce qui provoque une rupture totale dans son évolution vers le monde adulte. A l’orée du livre, on ne connaît pas grand-chose sur le passé de Mathilda mais on apprend immédiatement que sa sœur Helene est morte écrasée sous un train. Mathilda laisse courir son imagination sur l’histoire de sa sœur, sur ses sentiments, ses amours, sur le déroulement de l’accident… L’adolescente est perdue, désespérée, elle oscille entre naïveté et perversité, gentillesse et méchanceté, sensibilité et cruauté mais cherche avant tout à attirer l’attention de ses parents totalement désorientés par ses réactions (même le paisible chien Luke de la famille subit ses écarts) eux-mêmes restant déboussolés par la perte de leur fille aînée (le couple tangue dans la tempête), et par ses amis quelque peu apeurés par ce qui lui arrive et par son comportement. Tout est prétexte à imaginer le pire, même l’ambiance de peur face au terrorisme est un terrain de jeu pour la petite. Un texte sans retenue sur cette adolescente en perdition particulièrement imaginative.
Premier roman
Fiche #637
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Fanchita Gonzalez-Batlle
Lorsque Denise Desantis part avec ses deux fils pour acheter des coussins au magasin l’Etoile, elle ne se doute pas que le malheur l’attend au bout du village. Le petit David est dans la poussette et Antoine court devant. Lorsqu’elle arrive devant le magasin, elle pense n’en avoir que pour quelques minutes, elle abandonne sans peur la poussette avec le petit David devant le magasin. A sa sortie, l’horreur se lit sur son visage, la poussette est vide et David a disparu. Panique. Course en tous sens puis appel aux autorités. Le juge Conrad réputé pour son humanité prend en charge l’enquête épaulé par deux policiers. Harzee est un flic consciencieux, au flair sûr alors que Veruik semble quelque peu en retrait. Les trois hommes avancent prudemment, chacun avec ses convictions et cherchant avant tout à éviter l’erreur judiciaire et à ménager la famille durement éprouvée mais l’art de juger demeure toujours périlleux même dans un pays toujours hanté par l’affaire Dutroux. Un roman qui se lit comme un polar et qui, mine de rien, offre une réflexion sur la justice.
Fiche #638
Thème(s) : Littérature étrangère
Un pays imaginaire du nord de l'Europe, non loin du cercle polaire… Les élections se préparent et Stalitlën, un tyran populiste dangereusement raciste, s'apprête à être élu démocratiquement, sur fond de haine et de racisme. Deux êtres qui ne semblent pas se connaître vivent ces évènements dans Medisën, la capitale, mais els vivent-ils vraiment ? Paul Janüs journaliste de la rubrique musique d’un journal semble finalement fasciné par Stalitlën ou du moins intrigué et attentif. Il assiste, sans volonté et presque sans avis à la mise en place de ce nouveau régime (« J’étais influencé par mon entourage, j’évoluais comme un caméléon toujours en quête de couleurs… Ils assumaient leur point de vue et savaient s’y tenir. Cela me fascinait »). Philip Niels, héros de la nation devenu handicapé part à la recherche de son voisin transparent mais pourtant disparu mystérieusement. Stätliten est finalement élu sur la haine et la peur de la minorité norda venue de la République du nord voisine. Un roman qui montre simplement combien il est important de savoir se lever et dire non au bon moment !
Fiche #613
Thème(s) : Littérature française
Née en Irak, Zeina fuit adolescente vers les USA avec ses parents, son père, présentateur de télévision sans histoire, ayant pourtant été accusé de conspiration contre le régime de Saddam Hussein et donc torturé. Ses grands parents maternels auxquels elle était très liée restent vivre quant à eux à Bagdad. Ecartelée entre les deux pays, les deux cultures, Zeina est cependant bien intégrée dans la société américaine, a un ami américain, tout en restant fière d’avoir su conserver sa langue maternelle, grâce à la lecture de poésies irakiennes et à la fréquentation d’un groupe d’amis irakiens, libanais et syriens. Reconnaissante aux USA d’avoir accueilli sa famille, elle se souvient avec fierté du jour de l’obtention de sa nationalité américaine, au contraire de sa mère, qui elle, a pleuré de tristesse ce jour là.
Le lendemain du 11 septembre, hébétée, elle postule à un poste d’interprète arabe mais elle n’est pas retenue.
A la déclaration de guerre contre l’Irak, elle renouvelle sa candidature. Encore Irakienne mais déjà Américaine, elle part à la fois dans l’idée de rembourser une dette qu'elle aurait envers les USA mais aussi pour aider les habitants du pays de ses racines.
Elle débarque dans des conditions rocambolesques à Tikrit, dans un ancien palais de Saddam Hussein investi par les américains. Là elle va traduire des documents saisis, renseigner les militaires sur les habitudes de vie des habitants et servir d’interprète pour des interrogatoires de suspects, interrogatoires parfois musclés ou absurdes. Elle décrit le quotidien et les dangers de cette vie et surtout sa prise de conscience qu’elle « n’est pas dans la même tranchée que les habitants de ce pays » qui la regarde avec hostilité. Elle retrouve avec émotion sa grand-mère qui vit toujours à Bagdad, à qui elle aura honte d’avouer qu’elle travaille pour l’armée américaine. Celle-ci, très attachée à sa petite fille mais enrageant de son engagement, ne va pas hésiter à lui présenter les fils de son ancienne nourrice, pour essayer de la ramener dans le droit chemin, de « refaire son éducation ». Mais de prise de conscience du rôle ambigu de son armée, en chagrins de deuils elle rentre avec « un chagrin pareil à du miel raffiné - épais, poisseux et translucide », avec lequel il lui faudra apprendre à vivre.
Un beau portrait d’un pays lacéré et d’une femme déchirée (le portrait de la grand-mère vaut aussi le détour) entre deux identités qui rend compte de la vie des Irakiens expatriés en Amérique, de leur relation fusionnelle avec la mère-patrie, une femme qui, sur le terrain, réalise l’impasse dans lequel se sont engagés les USA mais incrimine aussi les Irakiens qui n’ont pas su profiter de l’opportunité qui leur était offerte.
Premier roman
Fiche #610
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Khaled Osman,
Ola Mehanna
« Je vous raconterai » expose la confession sans retenue d’un « homme sans qualité », témoignage d’un homme lucide sur lui-même, sur vous, lecteur voyeur et acteur, sur le monde, au parcours si contemporain et hélas de moins en moins singulier : une perte d’emploi, un divorce, et la rue, cette rue qui devient immédiatement pesante, violente, absurde, excluant. Pourtant, au bord du suicide, cet homme devenu S.D.F. va défier la vie et son destin. Un homme mystérieux lui propose de l’aider à mourir sans souffrances : dans un lieu luxueux, devant une assistance attentive et tendue, il doit jouer à la roulette russe, un revolver, une balle, une gachette, un tir. La tension ressentie, la sensation de pouvoir et de maitrise, la proximité de la mort, l’attention du public (l’Autre), la victoire sur la vie et sur la mort, tout est fait pour qu’il poursuive le jeu, jeu qui tangue avec la folie mais ses victoires aussi inattendues que provocatrices en font le Protégé. On ne sort cependant pas indemne de cette expérience et de ces miracles, et il va devoir recouvrer son passé, pour mieux apprécier ses nouvelles passions, et achever l’élaboration de sa légende. Un texte sans concession, provoquant ou attendrissant, déstabilisant ou tout en retenue, il interpelle, prend à témoin le lecteur et l'aspire littéralement, entre témoin et acteur, dans une spirale infernale.
Sélection Prix Page des Libraires 2009
Fiche #611
Thème(s) : Littérature française
Un texte bref constitué de quatre parties pour percer un personnage hors du commun : Lester est géomètre et poète, beau et séduisant, aimant les femmes, sachant charmé avec un détachement inouï, menteur invétéré. Lester exerce sur son entourage une véritable fascination. Quatre chapitres pour tenter de cerner ce personnage atypique : une naissance où la mort rode projetant un destin tragique ; un collègue entre ami et amoureux, fasciné, qui désire attiré son attention mais Lester préfère l’extraordinaire, les poètes, les artistes en marge, la lie (« Lester dit qu’être trainé dans la boue – c’est bien ce qu’il a dit ? – était une façon de se rendre à soi-même reconnaissable ») et Clay ne pouvant s’immiscer dans la vie de Lester provoque son suicide ; sa maîtresse Sarah découvre une nouvelle facette de l’homme qu’elle a aimé, adulé plus que tout sans qu’elle puisse se réfréner, elle va revivre par saccades les moments qu’ils ont partagés, sans ombres et sans mensonges ; enfin, dans la dernière partie, Lester se livre ou plutôt livre ses réflexions souvent philosophiques sur sa vie, sur lui, sur les autres… Un texte au style travaillé qui offre en miroir sur fond d’amour et de mort le portrait d’un homme épris d’absolu.
Premier roman
Fiche #612
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Dominique Goy-Blanquet
« Tu vas mourir, aujourd’hui, et tu ne le sais pas encore ». Dès la première phrase, tout est dit, le sujet et la forme narrative sont spécifiés. Le narrateur (mais qui est-il ?) tutoie le héros qui vient de débuter à son insu sa dernière journée. Ce narrateur témoin, miroir, rarement juge, suit pas à pas cette dernière journée faite de petits riens et du temps qui passe mais peut également remonter le passé de cet homme qui a quitté Paris à la mort accidentelle de ses parents. Enseignant, il est venu s’installer dans cette ville du sud-ouest de la côte atlantique où son quotidien se partage entre son seul ami et confident collègue philosophe au verbe ironique et détaché et une petite marchande de jouets amoureuse folle du héros et de la vie. Les heures passent inexorablement alors que Mlle Mystère et son frère rodent dans la ville décidés à mettre en œuvre une vieille vengeance venue d'un passé familial… Une variante de polar sans suspense au premier abord, mais d'ailleurs, lecteur, en es-tu si certain ?
Sélection Prix Page des Libraires 2009
Fiche #609
Thème(s) : Littérature française
Alberto NESSI
La semaine prochaine peut-être
Bernard Campiche Editeur
12 | 198 pages | 17-07-2009 | 17€
José Fontana est né le 28 octobre 1840 au Tessin et mort à Lisbonne le 2 septembre 1876 suite à son suicide alors qu’il est atteint de tuberculose. Une vie brève, mais remplie et engagée. Sur la fin de sa vie, il décide de tenir un journal, pour comprendre sa vie, comprendre ce qui l’a poussé à tant d’indignation face aux maux de ses prochains, face à son éclopitude (« se sentir boiteux avec les boiteux, bègue avec les bègues, misérables avec les miséreux ») mais aussi pour tenter de freiner le temps face à la progression inéluctable de la maladie dont il connaît l’issue. Il navigue alors entre le passé et le présent. Il est né dans le Tessin d’une mère portugaise et d’un père suisse. A la mort précoce de son père, il part chez son oncle dans le Jura suisse se soigner. Il est alors confronté à la pauvreté, à l’âpreté de la vie paysanne, aux superstitions religieuses, aux engagements de son oncle (« C’est peut-être dans les étables de l’enfance qu’est née mon éclopitude »). A la mort de sa mère et de sa sœur, il part pour le Portugal où il finit par tenir une librairie et décide de se consacrer à la politique et à ses engagements avec le mouvement ouvrier portugais, combat acharné, sans concession et non violent en faveur des humbles. Mais la maladie progresse et l’homme souhaite rester debout et toujours volontaire dans ses choix même ultimes (« Pourquoi se laisser consumer jusqu’à l’impuissance ? C’est moi qui déciderai ») et il part avec un certain espoir convaincu que « l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Un vibrant appel à la solidarité que cette belle fresque construite à partir de l’itinéraire exemplaire d’un anonyme solidaire et dévoué à la cause commune.
« Tant qu’il n’y aura pas d’égalité économique, l’égalité politique est un mensonge »
Fiche #608
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Cuneo
Pierre a 28 ans et a choisi de s’éloigner de la vie parisienne pour s’installer à la campagne, dans la Sarthe. Pourquoi a-t-il quitté cette vie colorée, animée et multiple pour la solitude ? Pas à pas, sur des tons multiples, Pierre se dévoile au lecteur, dévoile ses craintes, ses peurs, ses sentiments, ses amours, mais surtout les fantômes vivants ou morts qui le hantent lui apportant peur, regrets ou bonheur. La vie de Pierre s’intègre totalement dans la vie campagnarde comme le récit d’Anne Percin, Pierre citadin ou campagnard reste sans complaisance avec lui-même. Après une thèse sur Simone Weil, il s’atèle à une biographie sur Rosa Bonheur femme aussi sans concession et différente. Entre deux chapitres, il revient sur son amour pour R. un photographe indépendant toujours sur le départ avec qui il vécut une passion brûlante pendant huit années, un amour qui continue d’exister et entretenu par les visites épisodiques de R. dans sa retraite de la Sarthe. Cette passion et cette confession telle une bouée de secours adouciront les douleurs de l’écorché vif qu’est Pierre, qui pourra ainsi commencer de s’accepter tout en restant fidèle à lui-même et continuer de vivre des moments même fugitifs de bonheur.
Premier roman
Fiche #604
Thème(s) : Littérature française
Mathurin D. Saint-Fort est un jeune et brillant avocat installé à Port-au-Prince. Mathurin D. Saint-Fort a décidé d’oublier son passé et ses origines, l’initiale de son prénom le trahit pourtant pour certains. Il vient de la campagne haïtienne, a fait le grand voyage vers la grande ville et ne souhaite plus se retourner confirmant ainsi le morcellement de la société haïtienne. Il croit avoir réussi son intégration dans un monde bourgeois, aveugle face à la réalité. Jusqu’au jour où Charlie, jeune ado en cavale, fait irruption sur son lieu de travail et s’accroche à lui telle une sangsue. Charlie l’emporte, l’entraîne vers son passé mais aussi vers des milieux qu’il feignait d’ignorer. Quelques souvenirs bien enterrés resurgissent… Un monde violent, sans pitié, souvent désespéré où cependant des niches d’amour et d’amitié subsistent. Lyonel Trouillot toujours aussi efficace pour nous décrire le peuple d’Haïti fait appel à quatre personnages, quatre voies, quatre trajectoires dans le Haïti contemporain où la pauvreté biaise les destins de chacun et les entraîne souvent involontairement sur des voix pas toujours choisis alors que la classe dominante continue elle de s’enrichir sans état d’âme particulier.
Sélection Prix Page des Libraires 2009
Fiche #605
Thème(s) : Littérature française
Par une écriture raffinée, délicate et travaillée, empreinte de mélancolie, Pierre Silvain expose le lien fort et indéfectible d’un enfant à sa mère. L’enfant se souvient de sa vie au Maroc où sa mère résignée a rejoint son père avant sa naissance. Une vie imposée et supportée avec langueur. Il se souvient avec tendresse de leur soutien mutuel, de leur complicité et souhaiterait la voir durer indéfiniment. Il se souvient des moments où assise devant la mer, elle semble si lointaine et oublie totalement son environnement en regardant au loin, là où les autres ne peuvent voir, des pages particulièrement émouvantes. Mais comment ne pas céder à la nostalgie et prolonger cette complicité sinon en remontant le temps pour ne plus faire qu’un.
Fiche #606
Thème(s) : Littérature française
Paul vit dans une ferme à Fridières, dans le Cantal. Pourtant entouré de sa sœur et de ses deux oncles, il est seul et ne veut pas disparaître seul. Aussi, il passe une annonce dans le Chasseur français pour rechercher une compagne. A l’autre bout de la France, dans le Nord, Annette, 37 ans, vit avec son fils et peine à quitter un mari alcoolique et violent. Mais elle va franchir le pas, pour elle, pour son fils, pour la vie. Les deux meurtris vont d’abord converser au téléphone, puis se rencontrer et enfin franchir le pas dans la douceur et la lucidité, ils se connaissent, connaissent leur passé et leur âge, savent que la folie de la passion ne les animent pas, mais ils sont décidés, obstinés, ils feront un bout de chemin ensemble (« Ni Annette ni Paul n’iraient extirper ce qui restait, s’incrustait, dessous. On ne gratterait pas les vieilles plaies de solitude et de peur, on n’était pas armé pour ça, pas équipé ; on s’arrangerait autrement. »). Pourtant Annette ne trouvera pas une terre d’accueil ouverte et attentive. Chacun a sa place dans le domaine, et elle et Eric viennent quelque peu bousculer des habitudes bien établies. Heureusement, Paul, même si l’on peut le classer parmi les taiseux (ses mains parlent plus que lui), avec obstination et tendresse, saura épauler Annette afin qu’elle trouve sa place et revienne à la vie.
Sélection Prix Page des Libraires 2009
Fiche #607
Thème(s) : Littérature française
Jemma Musk est une artiste peintre australienne mais avant tout une femme libre, une femme à part, singulière. Indépendante, artiste, des caractères que la bonne société n’apprécie guère... Son histoire commence véritablement en 1868 alors qu’elle peint une famille en train de pique-niquer. Lorsque le vent se lève, elle continue de peindre, et quand la violence du vent soulève la petite fille, absorbée, passionnée, elle ne réagira que tardivement ce qui fixera à jamais sa réputation. Elle épousera un émigré italien et deviendra mère. Un bonheur éphémère que les évènements balayeront telle une tornade. Mais Jemma demeurera toujours debout, combative, passionnée. Un récit captivant, riche, aux multiples facettes, éclairé par la trajectoire de cette femme libre et entière.
Fiche #603
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Isabelle Roy
Antoine Choplin a l’art de dérouter son lecteur tant il écrit des livres différents. Sa prose ici est travaillée et précieuse pour une pause dans la vie de cet apnéiste lexicographe ! En effet, lorsqu’il se rendait à une séance d’apnée, cet homme tombe en panne à Plan-les-Ouates, petite bourgade inconnue. Il lui reste à s’occuper le temps de la réparation. Plan-les-Ouates, comment s’occuper ? Après avoir envisagé diverses stratégies pour visiter le bourg, il décide de choisir au hasard une personne et de la suivre. Il entreprend alors la filature d’une femme qui semble connaître la ville mais pourtant la visite armée d’un appareil photographique. Arsène Margay saura-t-il rester qu’un obscur observateur ou les chemins de ces deux visiteurs seront-ils amenés à se croiser ? Deux personnages intrigants servis par une belle écriture.
Fiche #600
Thème(s) : Littérature française
Tino et Tina sont frère et sœur. Ils sont parisiens et habitent dans deux appartements qui se font face. Leur mère les a laissés là et s’en allée alors qu’ils étaient encore adolescents. Deux ados qui ne se sont jamais quittés et ne se quitteront plus, à la vie, à la mort... Ils continueront de grandir ensemble, et le passage à l’âge adulte sera commun. Tels Charybde et Scylla, un petit texte étrange pour deux personnages mythologiques.
Premier roman
Fiche #601
Thème(s) : Littérature française
Philippe et Anne sont frère et sœur. Anne est la narratrice et s’adresse principalement à Philippe mais surtout, elle fut, elle est, elle sera d’abord et toujours la sœur de Philippe, elle, la petite fille « normale » et lui, le petit garçon « pas comme les autres ». Philippe est l’aîné et Anne devra l’aider, apprendre à le connaître et à l’accepter, et ne jamais l’abandonner. Ils apprendront à faire face, et ne feront plus qu’un, face aux autres. L’enfance d’Anne ne sera donc jamais l’enfance d’une petite fille classique, petite fille devenue responsable si tôt, le poids de son frère est là, pesant comme le poids de ses responsabilités, les relations familiales et extra-familiales s’en trouvent biaisées à jamais. « Les lits en diagonale » est un texte touchant, prenant, bouleversant et la prose faite de phrases courtes et percutantes renforce l’émotion ressentie.
« J’ai compris qu’on pouvait aimer et haïr à la fois. Et le dire. Regretter, en vouloir, mais admirer. Et le dire. Qu’être la sœur d’un handicapé, ce n’est pas plus facile que d’en être la mère ou le père. Et le dire. Que c’est différent. Qu’on s’en prend aussi pour toute la vie. De sa naissance à sa mort. Qu’on passe par tous les états. Mais que l’éventail de sentiments, du pire au meilleur, qu’offre cette fraternité bancale est un véritable don. Et le dire. Je te le dis. »
Fiche #602
Thème(s) : Littérature française
Dès les premières pages, le lecteur apprend l’identité de la narratrice : Niamh, Mary, Ann est née en Irlande un 18 octobre, l’année nous reste inconnue, seule indication, elle a « atteint un âge canonique ». Elle n’a plus le temps, et sa confession adopte sa liberté de ton habituelle, elle, l’amoureuse de la vie et toujours de son Georges, l’amour de sa vie. Vieillie mais encore terriblement vivante. Elle est, reste et restera une femme libre et son regard lucide sur son passé, son présent et son futur le démontre. Le récit oscille entre un passé douloureux ou heureux et un triste présent. Maintenant qu’elle se retrouve dans une Nursing home, elle espère enfin lever les troubles de son passé en continuant son chemin sereinement. Les variations de ton happent le lecteur : ironie, tristesse, lucidité, joie, humour, rire, larmes, Hélène Le Chatelier souffle le chaud et le froid et bouleverse et déstabilise le lecteur qui suit avec émotion un parcours dont la fin est pourtant connue de tous.
Premier roman
Fiche #598
Thème(s) : Littérature française
Souriceau est fâché et tape du pied. Mais ses amis, le lièvre, le lynx, et l’ours le trouvent si ridicule… moquerie et épreuve renforcent la colère de Souriceau… jusqu’à ce que Souriceau trouve le moyen de renverser la situation. Un bel album plein de fraîcheur.
Fiche #599
Thème(s) : Jeunesse
Le pont dont il s'agit n'est pas le pont de la couverture du livre. C'est un pont à la fois plus modeste et plus vaste. Le pont entre le pays des Hommes et le pays des Sages crée un lien ou une séparation entre deux régions africaines. Les personnages forment aussi un pont entre l’Afrique et l’Europe. Trois personnages, trois destinées : Joos le journaliste venu pour obtenir des révélations sur le massacre de Kilimangolo, massacre symbolique, hélas maintes fois rencontré dans l’histoire mondiale ; Von Kaenel vieux colon suisse qui a trempé dans toutes les affaires plus ou moins saines du pays, toujours proche du pouvoir ; enfin, Alida, ancienne femme de ministre, devenue femme de ménage de notables suisses et exilée avec l’un de ses fils. Jean-François tisse habilement des liens entre ses personnages et deux continents au passé et au présent liés pour le meilleur et le pire.
« Je vais vous dire, moi : le seul charme du tourisme dans les pays pauvres, quand on ne s’est pas fait arnaquer par des truands, c’est de transformer le moindre pékin en maharadjah pendant une ou deux semaines. Ca n’a jamais été la meilleure façon de se cultiver. Si on voulait vraiment s’instruire, il faudrait commencer par reconnaître qu’on ne sait presque rien. Observer, écouter. Mais les gens sont vaniteux et pressés, ils songent surtout à se distraire vite fait et à épater leur entourage. Ca leur évite de se demander ce qu’ils foutent sur leur terre. »
Fiche #597
Thème(s) : Littérature étrangère
Nouvelle consultation des comptes-rendus de lecture
Les comptes-rendus de lecture de l'année précédente (2008-2009)
Les comptes-rendus de lecture de l'année suivante (2010-2011)
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