« Les politiques viennent et repartent, mais le peuple, lui, reste. »
Vladimir Vertlib

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Année 2016-2017



Dorit RABINYAN

Sous la même étoile
Les Escales

174 | 390 pages | 15-08-2017 | 21.9€

« Sous la même étoile » se déroule à New-York, enfin, pas tout à fait… C’est en effet le lieu où Liat et Hilmi, deux trentenaires, vont se rencontrer et s’aimer. Liat est une Israélienne de Tel Aviv tandis que Hilmi est un Palestinien de Ramallah. Ils sont en terrain neutre et tentent d’oublier que cette rencontre ne pourra être qu’éphémère, « une aventure, une île perdue dans le temps ». Liat ne restera que 6 mois à un an alors que Hilmi, artiste peintre amoureux du bleu, est là depuis déjà plusieurs années. Il est le cœur, le rêve, elle est la raison. Ils ont évidemment des idées précises et bien arrêtées sur leurs deux pays, sur leurs futurs. Mais leurs pays leur manquent comme leurs familles et même éloignés, leurs sentiments et comportements en sont encore puissamment influencés. Leur rencontre montre qu’ils sont tous les deux des Moyen-Orientaux donc pas si différents l’un de l’autre, ils aiment leur pays d’où ils contemplent les mêmes étoiles, la même végétation, les mêmes arbres, le soleil… mais malgré tout, ils peinent à échapper aux stéréotypes, aux visions caricaturales l’un de l’autre. Hilmi reste serein, calme et Liat semble toujours ressentir une forme d’agression et en proie à l’énervement. Sans l’avouer ouvertement, il met en évidence chez elle des blocages (« Nous sommes désormais inséparables de vous »), une angoisse de l’autre, une peur de son amour pour Hilmi qui la perturbent intimement. Ils choisiront tous les deux de rentrer, chacun dans leur pays, et se retrouveront aussi proches qu’éloignés. Sur un sujet toujours aussi brûlant, Dorit Rabinyan faisant preuve de finesse et de subtilité le traite avec humanité et équilibre, la haine n’a pas voix au chapitre, et l’amour, la compréhension et l’acceptation de l’autre restent la seule issue dans ce long et épineux chemin vers la paix.

Ecouter la lecture de la première page de "Sous la même étoile"

Fiche #2006
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Laurent Cohen


Max GENÈVE

Le transformiste
Serge Safran

173 | 200 pages | 03-08-2017 | 16.9€

Jonas Jonassaint est un caméléon moderne à « l’identité flottante », l’homme égaille sa vie en se déguisant, en changeant d’apparence en permanence. Il le fait dans la joie et la bonne humeur, sans arrière pensée. Les femmes en sont surprises, intriguées mais finalement pas si déroutées. Ses mutations le mènent à exercer moult métiers, acteur, musicien, militaire… il sera même employé par les services secrets, consécration suprême ou dangereuse ! Le ton est léger et plein d’humour, la trame loufoque ou jubilatoire, un vrai bol d’air vivifiant qui transforme allègrement la vie pour mieux y plonger !

Ecouter la lecture de la première page de "Le transformiste"

Fiche #1996
Thème(s) : Littérature française


Jean HEGLAND

Dans la forêt
Gallmeister

172 | 302 pages | 26-07-2017 | 23.5€

Le monde tel que nous le connaissons, notre monde, s’éclipse. Personne n’en connaît vraiment la cause, mais la peur règne et les survivants se cachent. Nell et Eva, deux jeunes sœurs, vivaient déjà à l’écart, mais leurs parents disparaissent rapidement et elles se retrouvent alors seules, isolées, dans la forêt, avec quelques réserves qui s’épuisent rapidement. L’électricité est coupée, finis internet, la musique, le téléphone... Alors, il va falloir survivre au cœur de cette forêt aussi accueillante et protectrice que menaçante et dangereuse. Elle peut apporter nourriture, médicaments naturels comme maladie et mort. Elles la connaissent, elles la comprennent, elles font partie d’elle, elle fait partie d’elles. Les saisons passent apportant leur lot de bonnes choses et de moins bonnes. Elles tentent toutes les deux de poursuivre et entretenir leur passion, la danse et la lecture. Elles ne peuvent naturellement se passer l’une de l’autre, mais leur proximité permanente peut aussi parfois être insupportable. Pour que l’aventure humaine continue, il faudra courage, confiance et entraide. Un roman puissant et tendu qui questionne sur la place de l’homme, hommage équilibré à une vie différente, à une forêt vivifiante et sans concession, lieu privilégié de la vie et de l’imagination et enfin une description riche d’une relation fusionnelle entre deux sœurs.

Premier roman

« Nous avons la passion des survivants, et le manque de prudence des survivants. »

« Etudier l’encyclopédie, c’est comme manger de la poudre de caroube et appeler ça de la mousse au chocolat. »

« L’éducation, c’est une question de connexions, de relations qui existent entre tout ce qui se trouve dans l’univers, c’est se dire que chaque gosse de l’école primaire de Redwood possède quelques atomes de Shakespeare dans son corps. »

Ecouter la lecture de la première page de "Dans la forêt"

Fiche #1990
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Josette Chicheportiche

Les titres de Jean Hegland lus par Vaux Livres


Aro SAINZ DE LA MAZA

Les muselés
Actes Sud

171 | 368 pages | 03-07-2017 | 22.8€

Le corps d’une jeune étudiante « presque modèle » est retrouvé à peine caché sous des feuilles dans la banlieue de Barcelone. L’inspecteur Milo Malart, chargé de l’enquête accompagné de la sous-inspectrice Rebeca, reconnaît en elle l’archétype de l’étudiante barcelonaise d’aujourd’hui étouffée par une crise toujours aussi violente : elle est issue d’une famille modeste, travaille dans un cabinet d’avocats au service des recouvrements (très occupé en ce moment !) et complète en faisant l’escort-girl. L’homme en est ému et sa colère en sort renforcée. Alors que l’enquête piétine, un des associés du cabinet d’avocats est également retrouvé assassiné et dans le même temps, un sadique s’amuse à empaler des chiens et à les exposer dans les parcs publics. La pression s’accroît sur les enquêteurs et Milo redoute que le coupable soit l’un de ces exclus, de ces muselés, qui, écrasé par l’économie agonisante et la crise, ait décidé de se venger. Un inspecteur un peu bancal mais touchant, « légèrement éreinté » par ses soucis familiaux, par sa solitude, par sa clairvoyance qui l’empêche de prendre le train de Podemos même s’il adhère à leurs idées, un portrait réaliste de Barcelone au cœur de la crise et des habitants des quartiers populaires, et une intrigue efficace.

Ecouter la lecture de la première page de "Les muselés"

Fiche #1980
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Serge Mestre


Gwendal BLONDELLE

Mei BOYINGTON

Monstre loup et maître Miam
Alice

170 | 26-06-2017 | 12€

Le loup, dans sa forêt, a très très faim et quand le loup a faim, il dévore tout ! Hélas, un jour, la forêt devient désertique, plus rien à se mettre sous les crocs ! Alors, le loup va voir du côté de la ville, un endroit où d'autres prédateurs à deux pattes exploitent, polluent, souillent, mangent... Il détecte néanmoins la présence d'un lapin dans cet endroit inhospitalier avec de drôles d'odeurs. Mais le lapin des villes sera-t-il aussi gouteux que le lapin des campagnes ? En tous cas, il est très rusé et réussira même à changer radicalement l'alimentation du loup !

Fiche #1977
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Gwendal Blondelle lus par Vaux Livres


Ingrid CHABBERT

GURIDI

Le jour où je suis devenu un oiseau
Gallimard

169 | 26-06-2017 | 12€

C'est la rentrée, un regard suffit au héros de cette histoire pour devenir amoureux de la belle Candela. Mais comment attirer son attention ? Elle admire et adore les oiseaux, alors c'est décidé, il va devenir un oiseau ! Une belle histoire d'amour débordant de douceur et tendresse aussi bien dans le texte que dans le dessin.

Fiche #1978
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ingrid Chabbert lus par Vaux Livres


Sylvain ALZIAL

Sébastien TOUACHE

Chapeau les signes !
Sarbacane

168 | 26-06-2017 | 15.5€

en stock

Dans la jungle, au pied d’un immense manguier, un marchand de chapeau, exténué, vient de s’endormir après une lourde journée. Dans l’arbre, une colonie de singes l’observe et curieux s’approche. Joueurs, ils dérobent les chapeaux et les portent en jouant et sautant de branche en branche. Au réveil, le marchand est furieux, mais on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace ! Il réussira en rusant à récupérer ses chapeaux. Des années plus tard, son petit-fils se retrouve dans la même situation ! Drôle et irrésistible !

Fiche #1979
Thème(s) : Jeunesse


Marie SIZUN

Vous n'avez pas vu Violette ?
Arléa

167 | 170 pages | 25-06-2017 | 19€

Marie Sizun nous revient avec son premier recueil de nouvelles, vingt textes, pour certains très courts, et en son centre, les femmes, fragiles, en quête de délicatesse et de liberté. Des points de vue féminins de vies de couple déséquilibrées observées parfois par des enfants en détresse. Néanmoins, ces femmes traverseront l’instant où il faudra décider, choisir délibérément et consciemment, accepter enfin l’exigence d’être soi-même, espérer être soi avec l’autre, sans altération. Marie Sizun laisse filtrer heureusement quelques brefs instants fragiles de bonheur, mais si rares, il faut en effet dire que, au cœur de ces vingt nouvelles, les hommes ne semblent guère à la hauteur et en mesure de maîtriser ce mystère qu’est l’amour, ils sont souvent pressés, arrogants voire violents et mufles. Alors tel le personnage du tableau de Hopper présent sur le bandeau du livre, les femmes seraient-elles condamnées à trouver le bonheur, seules, isolées, et dans son cas, par la littérature…

Ecouter la lecture de la première page de "Vous n'avez pas vu Violette ?"

Fiche #1976
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Sizun lus par Vaux Livres


Cédric MAYEN

Lucy MAZEL

Edelweiss
Vents d'Ouest

166 | 95 pages | 24-06-2017 | 17.5€

en stock

En 1947, les bals attiraient encore nombre de jeunes filles et jeunes gens issus d’horizon différent et prêts à apprendre à se connaître… Olympe et Edmond y échangèrent les premiers regards, le premier baiser… Edmond est ouvrier dans une usine et Olympe fille d’une grande famille bourgeoise. Elle pourrait ne pas travailler mais elle a deux passions : la couture et la mode et surtout la montagne. Elle aimerait suivre les traces de son aïeule Henriette d’Angeville l’une des premières femmes à avoir gravi le Mont-Blanc. Une belle histoire de vie, d’amour et de passion. Superbe découverte (autant pour le scénario que pour le graphisme) pour de belles émotions.

Fiche #1975
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Richard STARK

Demandez au perroquet
Rivages

165 | 270 pages | 21-06-2017 | 7.9€

en stock

Un homme court sur la colline. Il se retourne et voit au loin la meute, des chiens et des policiers. Le temps lui est compté. Il vient de commettre un hold-up avec deux acolytes. Ils se sont séparés mais il va falloir courir et encore courir pour espérer leur échapper. C’est alors qu’au détour d’un virage, il se retrouve face à face avec un chasseur, calme, armé, et qui semble ne pas s’inquiéter de la situation, qu’il prend immédiatement en main. Il lui dit de monter dans sa voiture, prennent des chemins de traverse et sèment sans soucis aucun leurs poursuivants. Ils se retrouvent rapidement dans la maison du chasseur où seul un perroquet laisse paraître un semblant d’humanité… Quelle chance pour Parker d’être tombé sur ce Lindhal ! Mais est-ce vraiment une chance ? Lindhal semble en effet avoir tout prévu et propose au milieu d’une ville devenu un camp retranché un nouveau casse, sur son ancien lieu de travail, un hippodrome où les paris suffisent à constituer un pécule raisonnable ! Un excellent récit, tendu, où deux caractères opposés vont s’affronter, où jusqu’au bout le lecteur se demandera lequel des deux prendra le dessus, et si Parker pourra éviter la traque qui le poursuit. Du suspense, de la tension, de la noirceur, un brin d’humour, deux beaux personnages et caractères accompagnés de personnages secondaires accomplis, vous n’oublierez pas le perroquet et cette course contre la montre haletante !

Ecouter la lecture de la première page de "Demandez au perroquet"

Fiche #1974
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Marie-Caroline Aubert


Patrick DE WITT

Heurs et malheurs du sous majordome Minor
Actes Sud

164 | 395 pages | 19-06-2017 | 23€

Lucien Minor, dit Lucy, pense avoir trouver sa place loin de sa petite et triste bourgade : il prend le poste de sous-majordome au château von Aux, demeure lugubre digne des plus horribles contes, sur lequel règne M. Olderglough. Lucy est fier quand on fait appel à lui, mais souvent libre, il observe et ausculte ce lieu insolite occupé par une population atypique, aussi étrange qu’inquiétante. Il tombe amoureux de Klara une jolie jeune femme également convoitée par le soldat Adolphus. Il découvre un monde où le mensonge est la règle et la perversité l’habitude. Une comédie de mœurs grinçante, noire, folle et totalement décalée, à lire avec une gousse d'ail à proximité !

Ecouter la lecture de la première page de "Heurs et malheurs du sous majordome Minor"

Fiche #1973
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Emmanuelle Aronson, Philippe Aronson


Carole LLEWELLYN

Une ombre chacun
Belfond

163 | 295 pages | 18-06-2017 | 17€

Clara survit depuis son enfance, elle est mariée à Charles, homme d’affaires riche, égocentrique, sans considération pour son entourage. Clara est sa chose, et elle supporte cette relation déséquilibrée en silence. Et puis, Charles décide qu’il veut un enfant, aucune discussion envisageable, c’est comme ça, « Il lui demanderait juste un enfant comme on demandait un deuxième whisky et, comme toujours, elle dirait oui. ». Clara est alors déstabilisée et organise méthodiquement son départ afin que personne ne puisse la retrouver. Elle disparaît et Charles offre alors un prime conséquente à qui la retrouvera. Seven Smith, ancien soldat américain, se lance sur ses traces, mais elle aura longtemps un coup d’avance. Tel un limier entêté, il retrouve de minces indices et la suit, une quête qui redonne à cet ancien Marine aussi une envie de vivre. Ces deux personnages qui se poursuivent autant qu’ils sont en quête d’eux-mêmes se croiseront-ils ? Charles retrouvera-t-il son objet fétiche ? Une enquête réussie avec quelques rebondissements très inattendus…

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Une ombre chacun"

Fiche #1972
Thème(s) : Littérature française


Ian MCEWAN

Dans une coque de noix
Gallimard

162 | 212 pages | 17-06-2017 | 20€

L’image que vous avez d’un fœtus, bien au chaud, protégé, dans le ventre de sa mère, va être bouleversée par ce roman ! Son narrateur si singulier est en effet un fœtus qui nous fait partager ce qu’il entend, comprend, ressent, ses réactions et avis, et il est donc très vite au courant de ce qui l’attend ! Sa mère a déjà quitté son père John, un poète, pour rejoindre son frère, Claude, un homme avide d’argent et de sexe et peu tendre. Et les compères ont décidé d’éliminer John, un meurtre auquel le narrateur redoute de participer, néanmoins son avis reste annexe... Le décor shakespearien est planté ! Mais le fœtus ne se contente pas de suivre les péripéties et le quotidien mouvementé du trio, il appréhende déjà précisément le monde dans toute sa globalité et sa noirceur. Et pourtant il décidera d’y plonger !

Ecouter la lecture de la première page de "Dans une coque de noix"

Fiche #1971
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : France Camus-Pichon

Les titres de Ian McEwan lus par Vaux Livres


Hyun-wook PARK

Comment ma femme s'est mariée
Philippe Picquier

161 | 395 pages | 15-06-2017 | 19€

Le narrateur, fan du Real Madrid, a trouvé l’âme sœur, mais catastrophe, elle, de son côté, adule le FC Barcelone. Et pourtant, ils rentrent tous les deux sur le terrain et le match va être vif et vivifiant. Le Classico se jouera donc tous les jours ! Quelques feintes et autres passements de jambe, un pénalty et un gardien de but angoissé, des tactiques différentes et ils se renvoient en permanence la balle, même si elle joue principalement un poste d’attaquant et fait preuve d’une terrifiante efficacité... Lui préfèrerait garder le terrain pour eux deux, elle est prête à faire rentrer d’autres joueurs, quelques cartons jaune ou rouge, une mi-temps pour se ressourcer et permettre des retrouvailles. Un texte truffé de références footballistiques particulièrement frais et original qui aborde la question du couple, de la vie, du bonheur et du foot sous des angles totalement inattendus ! La philosophie, le ballon et la vie ne font plus qu’un !

« On dit que c’est le papillon qui choisit la fleur, alors qu’en fait ce sont les fleurs qui décident de s’offrir ou non à tel ou tel papillon. »

Ecouter la lecture de la première page de "Comment ma femme s'est mariée"

Fiche #1970
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Lim Yeong-hee


Joël ALESSANDRA

Lady Whisky
Casterman

160 | 141 pages | 14-06-2017 | 22€

Helen Arthur a consacré son existence au whisky. Réputée dans le monde entier, reconnue de tous, sa mort prématurée laisse un grand vide. Or, elle n’avait pas encore déniché « Le » whisky aux saveurs particulières qu’elle recherchait pour sa marque. Alors son ami, tout à sa peine, Joël Alessandra décide de continuer sa quête et de le trouver. Mais où aller ? Quel pays ? Quelle région ? Il opte pour l’Ecosse et pour l’île d’Islay, un voyage éclairé par des rencontres avec des passionnés qui lui dévoilent secrets et histoire de ce breuvage. Mais Joël trouvera-t-il la perle rare dans cette contrée ? Entre le carnet de voyage et la BD, un voyage initiatique émouvant et instructif pour tout savoir, sans aucune modération, de ce breuvage unique et pourtant si multiple.

Fiche #1969
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Kahane JULIETTE

Jours d'exil
L'Olivier

159 | 186 pages | 12-06-2017 | 18€

Hannah est une ancienne militante d’extrême gauche des années 70, mais le temps a passé, les engagements et convictions s’étiolent, elle a changé un peu, son mari beaucoup, « … Félix a tout abandonné de sa jeunesse révolutionnaire à part la conviction de détenir la vérité et de devoir en faire bénéficier les autres. ». Pourtant, durant l’été 2015, le lycée Jean-Quarré, au nord de Paris, est occupé par des centaines de réfugiés et Hannah décide de s’impliquer, d’apporter son aide, peut-être pour se convaincre qu’elle reste fidèle à ses convictions, elle retrouvera d’ailleurs sur place quelques vieux camarades. Mais surtout, elle va se retrouver face aux migrants et aux aidants et le panel humain est large et représentatif : des gens sympathiques ou non, des gens désintéressés ou non, des gens prêts à écouter l’autre ou non… Le récit non dénué d'humour décrit avec humanité ce microcosme sans épargner personne, et dépeint aussi la violence qui s’installe progressivement entre les hommes qui ont rapidement recréé leur communauté dans cet espace. Un roman authentique au cœur de l’actualité.

Ecouter la lecture de la première page de "Jours d'exil"

Fiche #1968
Thème(s) : Littérature française


Jérôme LAFARGUE

Un souffle sauvage
Les Editions du Sonneur

158 | 61 pages | 11-06-2017 | 9€

en stock

Deux plaisirs en un avec ce court texte : un nouvel opus dans la collection « Ce que signifie la vie pour moi » des éditions du Sonneur et nos retrouvailles avec Jérôme Lafargue ! Belle réussite ! On retrouve la belle écriture précise de Jérôme Lafargue, son amour pour la nature, la forêt et les arbres propices aux mythes et aventures. Cette fois, il quitte la fiction pour un récit autobiographique. Néanmoins, le lecteur peut ignorer ce basculement tant l’écriture, les descriptions, et la thématique l’emportent et le propos devient vite universel. Une forêt, un père, un fils, des relations distendues et une dernière promenade. Alors pour l’écrivain, avec son histoire, mais aussi sa passion pour l’écriture (« Ecrire est une sublime maladie dont on ne peut se débarrasser. ») et la lecture, il est temps de nous faire revenir sur ce lieu, source de toute son inspiration et qui restera à jamais lié à son père (« Mon âme d’enfant ne s’est pas perdue dans ces bois ce jour-là. Au contraire. Les plus sensés d’entre nous continuent de voir le monde avec leurs yeux d’enfant. ») et à son enfance. On est donc bien loin du témoignage larmoyant ! L’émotion et l’attention du lecteur demeurent à leur acmé de la première et la dernière page !

« Ni imagination ni originalité ici, parler de la vie c’est parler de la mort, les deux choses les plus absurdes et inconséquentes qui soient. »

« Vivre est absurde, alors qu’écrire, non. »

Ecouter la lecture de la première page de "Un souffle sauvage"

Fiche #1966
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jérôme Lafargue lus par Vaux Livres


Steinunn SIGURDARDOTTIR

Maîtresses femmes
Héloïse d'Ormesson

157 | 218 pages | 11-06-2017 | 19€

Maria est une vulcanologue islandaise reconnue. Elle vient en France pour un congrès et fait la connaissance de Gemma, une superbe et énigmatique Italienne qui cherche à la séduire. Résolument hétérosexuelle, Maria repousse ses avances. Mais Gemma insiste et au-delà de la séduction amoureuse, lui présente ses projets de société et son ambition, dépasser et refuser l’égalité homme-femme, repousser les hommes, ils ont fait leur temps, les éloigner de leur quotidien, prendre le pouvoir, ils ont tellement fait preuve d’incapacité et de violences depuis tant d’années, « Les hommes anéantissent l’amour, c’est la définition d’un homme »… Vous devinez donc que les hommes ne sortent pas grandis de ce récit vif et ironique qui en sus d’un portrait de l’Islande (le premier pays à élire démocratiquement une femme présidente), revient sur les questions (et les réponses) qui peuvent tourmenter certaines : l’enfance et ses implications, les relations amoureuses homme-femme mais aussi entre femmes, les relations de pouvoir entre femmes et hommes, la maternité, l’amitié… Une comédie dramatique tendre, parfois insolente ou dérangeante et souvent drôle.

« … et la meilleure définition de la vie est peut-être qu’elle est un cataclysme naturel. »

Ecouter la lecture de la première page de "Maîtresses femmes"

Fiche #1967
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Catherine Eyjolfsson


Jade LAGARDÈRE

Butch GUICE

Amber Blake - La fille de Merton Castle - Volume 1
Glénat

156 | 48 pages | 08-06-2017 | 14.5€

Amber Blake, petite fille, a rejoint le programme Cleverland, un réseau d’écoles dirigé par un richissime Indien qui vient en aide aux enfants les plus défavorisés. Et dans ces milieux le meilleur et le plus désintéressé côtoie le pire ! En effet, Jeff Kavotz, le directeur de l’école londonienne, est un pervers qui manipule, terrorise et violente les enfants sans retenue. Amber après avoir été témoin du meurtre de sa meilleure amie fuit l’école et brillante et déterminée, est immédiatement récupérée par une organisation secrète qui combat les crimes contre l’humain. Amber hyper-motivée se dévoue immédiatement pour les actions de l’organisation sans oublier Jeff Kavotz… Tendu, très rythmé et super efficace !

Fiche #1963
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Tonino BENACQUISTA

Nicolas BARRAL

Le guide mondial des records
Dargaud

155 | 65 pages | 08-06-2017 | 17.5€

Paul Baron est un modeste, un discret. Mais l’homme exerce un métier singulier, il est vérificateur pour le guide mondial des records : il passe sa vie à mesurer, à compter, à peser, à accepter mais aussi à refuser les propositions sans fin des hommes amoureux de la compétition et de la notoriété. Même son voisin, à chaque rencontre, lui montre les exploits de son chien. Mais Paul conserve sa motivation, jusqu’au jour, où un candidat se propose de devenir le meilleur tueur en série de tous les temps ! Drôle et noir, donc indispensable !

Fiche #1964
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Craig JOHNSON

La dent du serpent
Gallmeister

154 | 372 pages | 08-06-2017 | 22.8€

Walt Longmire est de retour accompagné de son équipe. Ils tuent leur ennui tranquillement, tombent sur Cord, un gamin fugueur par hasard, et Walt Longmire décide naturellement de le ramener chez lui. Mais le lieu où vit ce gamin singulier est entouré de barbelés et surveillé depuis des miradors par des hommes guère causant et souriant. Personne ne reconnaît Cord et ne se souvient de sa mère disparue. Mais Walt Longmire est têtu et le voici contraint de se lancer dans une enquête au cœur d’une secte où certains ne vivent pas seulement d’amour et d’eau fraiche et dégainent facilement !

Fiche #1965
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Sophie Aslanides

Les titres de Craig Johnson lus par Vaux Livres


Antoine CHOPLIN

Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar
La Fosse aux Ours

153 | 218 pages | 07-06-2017 | 18€

en stock

Tomas Kusar, en pleine période communiste, est garde-barrière en Tchécoslovaquie. Sa vie est assez solitaire et paisible et il est heureux au cœur de la nature et parmi les arbres. Jusqu’au jour où, par hasard, il croise Vaclav Havel, lui apporte son aide, et leurs destins seront définitivement liés. Une amitié immédiate empreinte de respect et d’admiration mutuels. Tomas s’engage alors auprès de Vaclav dans un pays surveillé, où chacun peut être à tout moment espionné, arrêté et emprisonné. Mais Tomas ne se pose aucune question. Tranquillement, sans fracas et sans rien attendre en retour, il se doit de participer, d’aider, de résister, c’est ainsi, comme le dit Vaclav, « …je peux simplement essayer de me comporter, dans la vie de tous les jours, d’une manière qui me semble juste et appropriée… ». Ces hommes ne rient pas, ils sourient et ils seront toujours sincères et fidèles en amitié. Un bel hommage aux anonymes qui s’engagent, simplement, modestement, sans le crier mais aussi à l’amitié, à la nature et aux arbres, et à la littérature, au théâtre et à son pouvoir. Et ces hommages sont sublimés par l’écriture sobre et précise d’Antoine Choplin et son art de suggérer, débordant de sensibilité, de douceur et d’humanité. Un roman de plus sur l’étagère où se trouvent déjà la bibliographie complète d’Antoine Choplin, "pilier" de la librairie Vaux Livres !

Ecouter la lecture de la première page de "Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar"

Fiche #1961
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Antoine Choplin lus par Vaux Livres


Elisabeth LAUREAU-DAULL

La jument de Socrate
Les Editions du Sonneur

152 | 120 pages | 07-06-2017 | 15.5€

Socrate fut mariée à Xanthippe, une femme beaucoup plus jeune que lui que l’histoire a oubliée. Pourtant, alors que Socrate est condamné à boire la ciguë, c’est elle qui parcourt, comme une jument folle, Athènes, la ville à qui Socrate a tout donné, pour tenter d’obtenir une révision de son procès. Le lecteur accompagne Xanthippe dans une visite guidée de la ville, de sa justice, de son monde intellectuel, du déroulement du procès. Elle aimerait tant le sauver (« Le jour où on écoutera une femme n’est pas venu encore. »), lui, qui lui a accordé une vraie place dans leur intimité (« Grâce à lui, elle était épouse et mère, mais aussi quelque chose de plus, elle ne saurait dire quoi, ni comment cela s’était fait. ») en permettant une relation équilibrée. Elle espère plus que tout continuer de l’écouter, encore et encore. Le portrait érudit d’une femme amoureuse, en colère, pleine de fougue, déterminée à livrer combat, une femme libre déjà si moderne.

« Pourquoi se mettre en peine du vulgaire et de son opinion ? »

« La beauté est-elle dans la chose regardée ou dans l’œil qui regarde ? »

« Une liberté dont on ne fait rien, est-ce encore liberté ? »

Ecouter la lecture de la première page de "La jument de Socrate"

Fiche #1962
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Elisabeth Laureau-Daull lus par Vaux Livres


Geneviève DAMAS

Patricia
Gallimard

151 | 135 pages | 05-06-2017 | 12€

Patricia, court roman, est partagé en trois parties, trois voix (Jean, Patricia et Vanessa), trois visions intimes partageant la même histoire qui se complètent, s'opposent, se répondent et rythment le récit. Jean Iritimbi est un Centrafricain installé au Canada pour travailler en attendant de faire venir sa famille. Dans l’hôtel où il travaille, il rencontre Patricia, une Française solitaire. Elle veut le protéger, le garder et décide de le remmener avec elle en France. Il avait omis de lui annoncer qu’il avait femme et enfants. Or sa femme l'appelle pour lui apprendre qu’elles prennent un bateau et arriveront prochainement en France. Le bateau fera naufrage et seule Vanessa, l’une de ses filles survivra. Patricia, sans la connaître, fera alors la promesse de veiller sur elle. Et en effet, elle la tiendra et elles apprendront à se connaître. Envers et contre tout et même parfois contre Vanessa ("...à présent que nous sommes dans cet appartement, je ne vois plus que la distance, l'hostilité farouche, le refus définitif. Comment venir à bout de tout cela ? Quelle vie mener ensemble, toi et moi?"). Geneviève Damas nous offre un nouveau roman intense, émouvant, percutant mais jamais larmoyant qui donne corps et identité aux migrants, bien loin des images télévisuelles, qui se suivent et s’oublient aussi vite : Jean et Vanessa vous accompagneront longtemps et vous ne les oublierez pas, ni Patricia et sa volonté totale de trouver solution au mal-être et au désespoir de Vanessa. Tout s’est écroulé autour de la petite et retrouver le chemin de la vie sera un véritable combat ; Patricia a décidé d’ouvrir ses bras et son cœur, elle devait le faire, pour Vanessa, pour elle et pour nous tous. Une abnégation sans aucune retenue, une grande humanité, simple et modeste, à hauteur de femme, qui redonne espoir en l’Homme.

Ecouter la lecture de la première page de "Patricia"

Fiche #1960
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Geneviève Damas lus par Vaux Livres


Bénédicte CARBONEILL

Michaël DERULLIEUX

Lis-moi une histoire !
Mijade

150 | 31-05-2017 | 5.2€

Un père et sa petit fille sont en pleine nature, assis sur un banc et le papa lit une histoire à l'enfant. Le son est un peu élevé et il réveille un loup en pleine sieste ! Le loup s'approche prêt à les croquer mais l'histoire l'aimante et le voici qui se met à écouter sagement et gentiment. Puis, grosse déception, le père referme le livre avant la fin ! Le loup part immédiatement à la recherche de celui qui pourra l'aider à terminer l'histoire ! Et on le sait, avec la lecture et l'imagination, tout devient possible !

Fiche #1958
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Bénédicte Carboneill lus par Vaux Livres

Les titres de Michaël Derullieux lus par Vaux Livres


RODOLPHE

Christophe DUBOIS

Ter - L'étranger - T1
Daniel Maghen

149 | 80 pages | 31-05-2017 | 16€

Sur Ter, Bas-Courtil est une cité entourée d’eau. Les habitants en sortent rarement hormis maître Pip qui chaque nuit part piller discrètement les tombes. C’est au cours d’une de ces nuits qu’il découvre dan l’un de ces tombes, un jeune homme nu, dans une totale amnésie. Il ne parle pas, ne se souvient de rien et ne peut donc fournir aucune explication. Pip décide de le ramener à la cité. On lui donne un nom, on lui apprend à parler, il intrigue. Qui est-il ? Un prophète ou un usurpateur ? Inoffensif ou dangereux ? Cache-t-il quelque chose ? Le mystère reste ouvert et les peurs commencent d’apparaître… Un premier volume superbe et prometteur pour la suite, encore une vraie réussite chez Daniel Maghen !

Fiche #1959
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Rodolphe lus par Vaux Livres

Les titres de Christophe Dubois lus par Vaux Livres


Sylvain PATTIEU

Nous avons arpenté un chemin caillouteux
Plein Jour

148 | 137 pages | 27-05-2017 | 13€

Jean et Melvin naissent en 1946 et 1948 aux Etats-Unis. Leur généalogie est à l’image du pays, sangs mêlés, des ancêtres amérindiens, écossais… et pourtant ils sont noirs à une époque où « manquer de respect à des Blancs, c’est une question de vie ou de mort. » Le racisme, le mépris, les violences et les morts sont le quotidien habituel dans une indifférence quasi-généralisée. Alors certains se regroupent, agissent, et tentent d’interpeler, de sensibiliser, de faire réagir et fin des années soixante, les détournements d’avion se multiplient. Jean, Melvin et la petite communauté qu’ils ont formée, passent à l’acte en 1972. Cinq adultes et trois enfants détournent le vol 841, Détroit-Miami, pour l’Algérie. Le déroulement de l’opération ne suivra pas le plan prévu. Mais c’est l’époque d’une France très engagée, évitant le pragmatisme et les compromis, et la France les fait sortir de l’Algérie et les accueille, ils devront réapprendre à vivre ensemble, trouveront leurs places dans le monde social, éducatif ou sportif. Un récit émouvant et instructif qui place l’engagement au cœur de la vie des Hommes et ici de ce couple qui restera fidèle jusqu’au bout aux siens, rappelle ses conséquences, montre que le pouvoir et l’Histoire n’oublient jamais ces actes et ne pardonnent jamais même si l’horizon souhaité était celui d’un monde meilleur.

Ecouter la lecture de la première page de "Nous avons arpenté un chemin caillouteux"

Fiche #1957
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Sylvain Pattieu lus par Vaux Livres


Ingrid THOBOIS

La confiance règne
Mijade

147 | 144 pages | 26-05-2017 | 7€

en stock

Leïla grande lectrice de Psycho Magazine est une lycéenne pleine de vie et d’envies. Des copines fidèles, des amours éternels qui se nouent et se dénouent et Balthazar, le fidèle compagnon de toujours, un ami, un frère, un confident attentif et idéal qui l’écoute patiemment raconter ses amours, ses envies et rêves, ses ruptures (« Un chien, ça repose des humains… et des garçons. ») mais qui reste, pour l’instant, transparent pour Leïla, manque de style, de caractère… Un joli portrait très rythmé d’une jeune ado qui croque la vie avec insouciance et trouvera son chemin, à son rythme, éventuellement par des voies détournées.

Ecouter la lecture de la première page de "La confiance règne"

Fiche #1956
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ingrid Thobois lus par Vaux Livres


Christos IKONOMOU

Le salut viendra de la mer
Quidam

146 | 190 pages | 26-05-2017 | 20€

La Grèce s’épuise face à une crise étouffante qui n’en finit pas. Certains choisissent de partir, de trouver un ailleurs, de prendre la mer. L’espoir les anime encore quand ils font le premier pas sur une île de l’Egée, prêts à fonder une nouvelle société, de nouvelles coutumes. Mais l’île est déjà occupée et les habitants de souche ne les voient pas arriver d’un œil bienveillant. La langue ne suffit pas pour les réunir, pacifier, on est toujours l’étranger de l’autre et même dans le berceau de la civilisation, la violence n’a pas disparu, la haine et la peur, mais « laquelle des deux engendre l’autre », annihilent tout espoir de société fraternelle et apaisée. Alors quoi faire de plus que de supporter et enchaîner les évènements plus ou moins désagréables et violents, petits bonheurs et grands malheurs, illusions et désillusions, le salut ne viendra hélas pas de l’homme… Un conte philosophique (sous forme de nouvelles) perturbant qui crie, qui hurle, qui bouscule, qui assène et contraint chaque lecteur à se regarder dans le miroir…

« Les hommes ont découvert les contes et les ont remplis de monstres pour ne pas devenir eux-mêmes des monstres. Car la vérité peut faire de toi un monstre. Tu dois devenir un monstre pour supporter la vérité. »

« Tu regardais le bleu du ciel et il te venait des larmes d’être né avec des bras au lieu des ailes. »

« Le début est toujours devant. »

Fiche #1955
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Michel Volkovitch


Didier CASTINO

Rue Monsieur-le-Prince
Liana Levi

145 | 202 pages | 22-05-2017 | 17.5€

1986 serait-elle une année charnière, un tournant ? Comment ont grandi, vieilli, les étudiants de l’époque qui participaient aux manifestations contre la loi Devaquet ? Qu’ont-ils accepté ? Renoncements ou continuité ? Ils ne peuvent avoir oublié Malik Oussekine et sa course, sa fuite, lui qui ne manifestait pas, simplement mis en mouvement par la peur (« On court parce que les forces ne sont pas égales, on court parce qu’il y a un déséquilibre, l’un veut s’enfuir, d’autres veulent l’atteindre, le soumettre. ») qui le mènera derrière une porte d’immeuble où les voltigeurs le retrouveront, le tabasseront et le tueront. 20 rue Monsieur-le-Prince. Ils ne peuvent oublier les commentaires affligeants après sa mort. Ils ne peuvent oublier les discours de haine du Front National qui poussait la porte médiatique. 1961, 1968, 1986, on peut énumérer les années où l’état et son bras armé ont choisi la violence pour étouffer des convictions, des engagements, des désaccords, des luttes et des vies. Quelle évolution depuis ? A partir de la vie de Hervé et de ses questionnements et des courses infinies et pour le plaisir de son frère Victor, Didier Castino rend un hommage, une dignité à toutes les victimes de la violence d’état. Il revient sur l’Histoire, les luttes, les engagements, incite chaque lecteur à réfléchir, à se souvenir, à se questionner sans jamais donner de leçon. Un livre indispensable pour replacer définitivement Malik Oussekine au cœur de l’Histoire, de notre Histoire.

Ecouter la lecture de la première page de "Rue Monsieur-le-Prince"

Fiche #1954
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Didier Castino lus par Vaux Livres


Laurence BERTELS

Le silence de Belle-Île
Luce Wilquin

144 | 235 pages | 21-05-2017 | 20€

Cédric, la quarantaine, est un homme seul. Il n’a jamais vraiment ressenti l’amour des femmes de sa vie, sa femme, sa mère, sa grand-mère. La seule personne avec laquelle il a établi des liens forts, une complicité, une écoute est son grand-père, Jacques Le Garrec, notaire à Saint-Pierre-Quiberon. Mais à 84 ans, le vieux monsieur fatigue. Lors de sa mort, Cédric est sur la presqu’île et décide d’y rester le temps des funérailles. A cette occasion, il lira le journal intime de sa grand-mère devenue muette après un naufrage et découvrira un secret familial qu’il ne soupçonnait pas. Ces révélations le bouleverseront et remettront en cause son identité même. Un roman agréable, bien mené, sur les silences et secrets familiaux avec comme cadre et arrière-plan, Belle-Île, ses falaises, la mer, la navigation et chaque voyage à Belle-Île est unique et inoubliable !

« …mais parce que la personne dont on partage l’oreiller est la dernière à qui l’on confie sa détresse. Tandis que l’ami, et mieux encore l’étranger, pouvait, après les confidences, continuer son chemin et abandonner ce fardeau sur le bord de la route. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le silence de Belle-Île"

Fiche #1953
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Laurence Bertels lus par Vaux Livres


Rudi MIEL

Paolo GRELLA

Libertalia - Le triomphe ou la mort - T1
Casterman

143 | 48 pages | 15-05-2017 | 13.95€

Olivier Misson est un gentilhomme différent, il ne supporte plus les arrangements de sa classe avec l’esclavage, et il va le faire savoir ! Ses convictions, ses réactions vont le mener sur les mers et il serait à l’origine d’une société libertaire fondée au début du XVIIIème non loin de Madagascar. Accompagné d’un prêtre italien défroqué, il est prêt à s’inspirer des théories de Thomas More pour une nouvelle société mais évidemment certains ne voient pas ses projets d’un œil bienveillant, les luttes et les combats seront âpres… Superbe ! A découvrir absolument.

Fiche #1952
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Serge LE TENDRE

Frédéric PEYNET

Le projet Bleiberg - Les fantômes du passé - T1
Dargaud

142 | 64 pages | 14-05-2017 | 17€

Adaptation du roman de David S. Khara, on retrouve tout dans ce premier volume ! Le suspense, la tension, la dimension historique, des services secrets et de l’espionnage, une quête d’identité, des personnages puissants. Très efficace !

Fiche #1950
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Augustin LEBON

Hugo POUPELIN

Résilience - Les terres mortes - T1
Casterman

141 | 65 pages | 14-05-2017 | 15.5€

En 2068, un pouvoir dictatorial règne sur l’Europe. Le monde agricole est mort et le pouvoir est intiment lié à une firme multinationale qui organise la production et les récoltes d’une alimentation qui n’a pas grand-chose à voir avec les légumes et fruits de nos jardins ! Les pesticides continuent leur œuvre et à grande échelle ! Une milice fait régner l’ordre et la peur paralyse la population. Deux groupes tentent de résister, l’un a choisi la violence alors que « Résilience » privilégie l’action, la culture, et les échanges de semences. Dans une ferme isolée bien loin de la ville, Adam et Agnès vivent en cachette avec les parents d’Adam. Et avant de mourir, ils somment Adam et Agnès de partir à la ville pour rejoindre le réseau « Résilience » dans la cité (très réussie). Portrait réaliste et bien triste d’une société qui pointe déjà le bout de son nez… Mise en garde évidente, pourvu qu’il ne soit pas trop tard !

Fiche #1951
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Hubert BEN KEMOUN

Piégés dans le train de l'enfer
Flammarion

140 | 164 pages | 10-05-2017 | 13€

en stock

Le lecteur comme les héros de « Piégés dans le train de l’enfer » ont trois heures devant eux pour démêler les fils de l’intrigue et se sauver de l’enchaînement d’évènements improbables et inattendus ! Le lecteur sera dans son canapé confortablement installé, nous l’espérons, les protagonistes dans un train à destination de Toulouse qui fera une halte à Bordeaux. Peu de voyageurs dans le wagon concerné : chacun aura sa part de l’histoire et nous fera partager son point de vue. Teddy est ce qu’on appelle une mule, il convoie pour une belle somme (et ce n’est pas la première fois) un sac de sport fermé par un mince cadenas dont il ignore le contenu. Dimitri a pris place par hasard dans ce train pour passer le temps et apprécier la valeur de ses derniers larcins. Un couple de touristes, deux loustics qui passent leur temps à se provoquer, une jeune femme que son amant vient de quitter et qui a l’air un peu perdue, et quelques autres anonymes. Tous espèrent un voyage calme et sans anicroche… Néanmoins, leurs destins vont se croiser, voire se heurter, ils ne sont pas au bout de leur surprise et se souviendront longtemps de ce voyage singulier, certains d’ailleurs n’en reviendront pas… Le rythme est échevelé, l’intrigue parfaitement construite, le suspense brillant, la construction maîtrisée et justifiée. Un huis clos très très addictif, bravo !

Fiche #1948
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Hubert Ben Kemoun lus par Vaux Livres


André-Philippe CÔTÉ

Richard VALLERAND

Automne rouge
La Pastèque

139 | 103 pages | 10-05-2017 | 22€

Automne rouge est autant une chronique sociale que familiale dans le Québec des années 70. L’histoire en relatant les luttes sociales et politiques du monde adulte montre leurs conséquences sur le mondes des enfants et des ados. Le récit prend sa source dans un projet scolaire où l’on demande aux jeunes d’inventer un héros québécois. Laurent vit seul avec sa mère, reste discret mais aime le dessin et a beaucoup d’imagination. Contrairement à Jason un jeune Huron toujours en colère, rempli de haine et qui n’a pas peur de la violence. Un récit agréable malgré sa densité.

Fiche #1949
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Marine KERGADALLAN

Terre d'encre
Diabase

138 | 94 pages | 08-05-2017 | 10€

en stock

Après l’inoubliable « Le ciel de Célestine », Marine Kergadallan nous revient avec, à nouveau, un court texte sublimé par son écriture poétique, maîtrisée, concise et pourtant si descriptive des sentiments comme des paysages. Or le héros de Terre d’encre est particulièrement sensible aux paysages. Il arrive en effet de Paris en scooter pour retrouver, après la forêt, une vieille maison à la campagne. Et toutes les maisons de ce type hébergent leur fantôme. Idéal, pour cet homme, qui aurait pu peindre et manier les couleurs, sculpter et malaxer la terre, mais à l’encre noire, il écrit et décrit les contrastes de la vie, seul dans cette maison, face aux paysages de la campagne, face à la lumière et l’ombre, face à l’immensité de la vie et de la mort.

Ecouter la lecture de la première page de "Terre d'encre"

Fiche #1947
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marine Kergadallan lus par Vaux Livres


Jacques PRÉVERT

Ronan BADEL

Embrasse-moi
Gallimard

137 | 04-05-2017 | 14.9€

en stock

Un superbe album pour présenter 20 poèmes d'amour du grand Jacques. Grande douceur, énorme tendresse, sensible, un album très très "sempéïen" !

Fiche #1946
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ronan Badel lus par Vaux Livres


Rosa MOGLIASSO

Si belle, mais si morte
Finitude

136 | 132 pages | 19-04-2017 | 14.5€

Les berges des fleuves sont souvent des endroits calmes et agréables, propices aux balades, parfois discrètes. Aussi, de nombreux promeneurs les empruntent et se croisent parfois. Des personnes différentes qui peuvent former un panel représentatif de notre société. Et ce matin-là, les promeneurs du jour se souviendront de leur escapade ! Ils croiseront une belle jeune femme, élégante, chaussée de talons aiguilles rouge vif. Ils ne pouvaient l’ignorer ! Surtout qu’elle était allongée et… morte ! Pourtant, aucun d’eux n’interviendra, ne la signalera, indifférence, lâcheté, chacun avait naturellement une bonne raison mais tous souhaiteraient revoir ensuite le corps, tous resteront torturés par cette vision et cette fuite. Un geste irréfléchi ou trop réfléchi, ou une absence de geste et en instant une vie bascule. Le lecteur suit leurs réflexions, leurs doutes, épie leurs sentiments, arrive à sourire, a parfois envie de les bousculer, et quoiqu’il en soit, devra patienter jusqu’à la dernière page pour forger définitivement son jugement !

Ecouter la lecture de la première page de "Si belle, mais si morte"

Fiche #1945
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Joseph Incardona


Christian PERRISIN

Christian DURIEUX

Geisha ou le jeu du shamisen
Futuropolis

135 | 85 pages | 16-04-2017 | 19€

Le lecteur est immédiatement plongé dans l’ambiance du Japon des années 20. Nous suivons d’abord l’arrivée à la ville d’une famille de villageois. Le père, ancien samouraï, est devenu menuisier mais peine à subvenir aux besoins de sa femme et ses filles. Les évènements malheureux s’enchaîne, et il choisit alors de vendre sa fille aînée à la propriétaire d’une maison de geishas. Celle-ci gère son « entreprise » d’un main de fer et devenir geisha n’est pas donné à toute ! L’apprentissage de Kitsune ne sera pas un long fleuve tranquille jusqu’à ce qu’elle découvre sa passion et son art de jouer du shamisen, une guitare à trois cordes. L’atmosphère, le dessin, le scénario, tout emporte le lecteur loin de son quotidien et on attend avec impatience le second tome pour connaître la destinée de Kitsune à laquelle on s’est évidemment attaché !

Fiche #1940
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Christian Durieux lus par Vaux Livres


James Carlos BLAKE

La loi des Wolfe
Rivages

134 | 318 pages | 16-04-2017 | 8.9€

en stock

La contrebande est aussi une affaire de famille, et chez les Wolfe, ce n’est pas un vain mot ! Elle aimerait bien que le jeune Eddie Gato Wolfe poursuive ses études. Mais lui, impétueux et survolté, préfèrerait participer aux activités de la famille. N’espérant plus leur accord, il décide de s’exiler au Mexique, change de nom et s’engage auprès d’un cartel mexicain. Son boulot est apprécié, tout se passe bien, mais quand il croise le regard de la maîtresse de l’un des chefs du cartel, c’est le début d’un engrenage qui va le mener loin, bien loin et même jusqu’à espérer retrouver sa famille… Une superbe cavale tendue au cœur de la guerre des gangs, sans répit, un couple attachant au milieu d’une violence évidente. On attend l’adaptation cinématographique !

Ecouter la lecture de la première page de "La loi des Wolfe"

Fiche #1941
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Emmanuel Pailler


NIMROD

Les jambes d'Alice
Actes Sud

133 | 142 pages | 16-04-2017 | 16.3€

Le narrateur est professeur de français au Tchad, une vie bien installée avec sa femme et sa petite fille. Mais la guerre bouleverse les vies et la guerre civile au Tchad pousse les habitants de N’Djamena à retrouver le calme des campagnes. Le jeune prof croise alors Alice, et ne peut repousser ses fantasmes, les jambes de son élève le fascinent. C’est la guerre et il franchit le pas, ose, se lâche et ils partent ensemble pour assouvir leur passion. Mais le fantasme réalisé, que deviendront-ils ? Que deviendra-t-il ? La guerre ne permet qu’exceptionnellement de fonder des projets de vie… Une écriture subtile et sensuelle, une prose poétique à lire à voix haute pour mieux appréhender l’amour infini du narrateur pour les femmes tchadiennes mais aussi la guerre et ses implications.

« Les pieds montent et tanguent dans l’espace – qui s’en trouve poli, – atterrissent et, de nouveau, rebondissent. Rien de violent, rien que de la souplesse. L’eau, l’air et le vent sont leur royaume. »

« … la beauté n’offre aucun recours devant un fusil d’assaut. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les jambes d'Alice"

Fiche #1942
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Nimrod lus par Vaux Livres


Louis-Philippe DALEMBERT

Avant que les ombres s'effacent
Sabine Wespieser

132 | 295 pages | 16-04-2017 | 21€

Après le séisme de 2010 de Haïti, le moment est venu pour Ruben Schwarzberg, à plus de 90 ans, de dresser le bilan de sa vie. Sa petite cousine vient d’arriver d’Israël pour aider après cette catastrophe. Il va lui conter sa vie, ses fuites multiples, ses passages en Pologne, en Allemagne, en France, avant de trouver à Haïti un apaisement et une sérénité, sa Terre Promise. Il fit de brillantes études de médecine à Berlin mais connaîtra aussi le camp de Buchenwald. Il prendra le bateau à destination de Cuba qui sera refoulé mais fera partie ensuite de ceux qui seront sauvés par un petit pays, fier et visionnaire (comme il l’avait déjà été à propos de l’esclavage), qui dès 1939, promulguera un décret autorisant les consulats à aider les Juifs qui voudraient rejoindre Haïti. Le vieil homme raconte alors avec calme, reconnaissance et tendresse sa trajectoire, préférant se souvenir en premier lieu de l’humanité de ceux qui les ont aidés et accueillis. Un joli portrait d’un homme contraint à l’exode, une intégration réussie, un hommage vibrant à Haïti terre d’accueil, un rappel historique nécessaire, une écriture toujours aussi poétique et un ton non dénué d’humour, tous les ingrédients sont là pour que l’on dévore goulûment ces ombres !

« Et les Parisiens, c’est connu, sont peu patients avec ceux qui mastiquent mal leur langue, une manière habile, au fond, pour cacher leurs lacunes dans celles des autres. »

« Le passé d’un individu, c’est comme son ombre, on la porte toujours avec soi. Parfois il disparaît. Parfois il revient… Il faut apprendre à vivre avec, à s’en servir au mieux pour avancer. »

« L’être humain s’habitue hélas à tout. »

« Aucun rêve n’est fou, si on se donne les moyens de le réaliser. »

Ecouter la lecture de la première page de "Avant que les ombres s'effacent"

Fiche #1943
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Louis-Philippe Dalembert lus par Vaux Livres


Claude BENDEL

L'Accident
Flammarion

131 | 188 pages | 16-04-2017 | 16€

Thomas Leurling adore les livres et se plonger dans leurs univers, un refuge salvateur. Quand il osera écrire, il écrira le livre de sa vie et ce sera le seul. C’est son avocat commis d’office qui le lui avait demandé alors qu’il était en prison après un Accident mortel où tout l’accuse, même s’il continue de clamer son innocence. En écrivant, il remonte l’histoire de sa vie dans les années 60 dans l’Est de la France, de son enfance, de sa famille (sans fantaisie) et de ses secrets, de sa destinée tragique mais finalement attendue, aucun avenir n’était en effet prévu pour lui. Un premier roman avec une superbe écriture, où la littérature a un rôle bien plus attachant et émouvant que la justice !

Premier roman

« La justice serait un monde cruel où règnent le hasard et la violence. »

« … un des plaisirs de la lecture est la découverte, le hasard, le tâtonnement. Fréquente les librairies, lis quelques lignes, tu trouveras ta voie. Puis un livre conduit toujours à un autre livre, je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça. »

« L’un des mystères insondables de la vie est celui de la présence dans la même personnes d’une intelligence supérieure et d’une âme basse. Le talent ne préserve pas de l’ignominie… »

Ecouter la lecture de la première page de "L'Accident"

Fiche #1944
Thème(s) : Littérature française


Hyacinthe REISCH

Pressé de patienter
Le Chineur

130 | 21-03-2017 | 13.5€

L'ours et l'indien sont amis et l'ours adore aider l'indien et sa famille et encore plus depuis qu'un bébé est arrivé. Jusqu'au jour où Yun fait goûter à son ami du miel, une révélation ! L'ours s'impatiente, il veut à nouveau se délecter de ce nectar, mais, patience, il faut du temps aux abeilles pour le fabriquer. Encore un petit bijou avec cette fois quelques légères traces de couleurs.

Fiche #1938
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Hyacinthe Reisch lus par Vaux Livres


Morgane De CADIER

Florian PIGÉ

Chut !
Hong Fei

129 | 21-03-2017 | 15.5€

Deux lapins sont voisins. L'un d'eux, Monsieur Franklin aspire au calme et est souvent grognon. Le bruit, la lumière, tout le dérange chez son voisin et il le fait savoir, chut ! Il ne veut voir personne et préfère sa solitude. Et puis un jour, un oiseau installe son nid sur le toit de sa maison, il n'est évidemment pas le bienvenu... Un joli conte sur les problèmes de voisinage, l'entraide, les rencontres et l'ouverture à l'autre.

Fiche #1939
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Florian Pigé lus par Vaux Livres


Karin KALISA

La mélodie familière de la boutique Sung
Héloïse d'Ormesson

128 | 282 pages | 20-03-2017 | 20€

L’école primaire du quartier Prenzlauer Berg de Berlin doit animer une semaine cosmopolite, « le directeur devait faire progresser l’école en matière d’entente entre les peuples, était-il écrit. » Dans la RDA d’alors, une belle communauté vietnamienne s’était installée pour travailler et seuls seize malheureux petits vietnamiens occupaient les bancs de cette école que le pouvoir central avait néanmoins désignée, c’était comme ça ! Sung, le père du petit Minh, tient une boutique proposant toutes sortes de produits vietnamiens et dans la famille, seule la grand-mère est née au Vietnam, alors quand il s’agit d’apporter à l’école un objet typique, on se retourne vers elle. Elle confie alors « une grande marionnette en bois de plus de quatre-vingts ans ». Et c’est cet objet anodin qui, va non pas changer le monde, naturellement, mais provoquer des bouleversements dans le quartier, des rencontres, des dialogues, de l’écoute, des découvertes et apprendre à certains à mieux se connaître, à s’ouvrir aux autres et ainsi faciliter le vivre ensemble. Le récit de cette semaine évoque aussi l’histoire de cette communauté, l’histoire chaotique du Vietnam, ces marionnettes sur l’eau art populaire traditionnel du pays, l’installation en Allemagne de l’Est, à la chute du mur, certains repartiront, d’autres resteront. Ode à la différence, message d’espoir réjouissant et optimiste même si les moments difficiles ne sont pas gommés, rythmé, vif, et évidemment d’actualité !

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "La mélodie familière de la boutique Sung"

Fiche #1936
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Rose Labourie


Yann MENS

A table, Président !
Thierry Magnier

127 | 42 pages | 20-03-2017 | 3.9€

Les repas de la famille Toucouleur sont toujours très animés et vivants ! Quatre gamins, tous adoptés, tous de couleurs différentes et venant des quatre coins de la planète. En cachette, Arsène participe à un concours, envoie son bulletin et bingo ! C’est gagné ! Un jour, la télé appelle et félicite le père d’Arsène, il a gagné le gros lot ! Et quel gros lot ! Le président et sa femme viendront prendre un repas avec eux, c’est la panique totale ! Mais heureusement, le président aime tout et tout le monde, enfin presque, et Arsène saura le détecter…

Fiche #1937
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Yann Mens lus par Vaux Livres


Lianke YAN

Un chant céleste
Philippe Picquier

126 | 90 pages | 19-03-2017 | 13€

You Sipo est devenue malgré elle une figure du village des Monts Balou où elle s’est installée quelques années plus tôt, on l’appelle même le village des « quatre idiots ». Elle a en effet donné naissance à quatre enfants, quatre simplets, quatre idiots. Elle en est évidemment totalement bouleversée. Comment les élever seule, son mari étant décédé ? Que vont-ils devenir ? Comment leur trouver maris et femmes ? Elle arpente inlassablement la vallée pour découvrir leur compagnon idéal mais les malédictions n’ont pas bonne réputation dans la campagne chinoise. Aujourd’hui, c’est la Troisième qui veut mari et elle est exigeante, elle veut gens-complet. Tâche ardue pour You Sipo… Et c’est au cours de cette quête qu’elle apprend qu’une décoction d’os d’un proche parent pourrait ramener à la raison sa lignée. Inutile de rappeler qu’une mère est prête à tout, vraiment tout, pour ses petits… Dans la lignée de l’excellent (mais inégalable) « Les jours, les mois, les années », Yan Lianke nous revient pour notre plus grand plaisir avec un court conte philosophique qui place en son cœur l’amour maternel absolu et la puissance des croyances populaires (ou non...).

Ecouter la lecture de la première page de "Un chant céleste"

Fiche #1935
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Gentil

Les titres de Lianke Yan lus par Vaux Livres


Aki SHIMAZAKI

Suisen - L'ombre du chardon
Actes Sud

125 | 162 pages | 18-03-2017 | 16€

Aki Shimazaki continue son chemin, elle nous propose un nouvel opus dans sa série en cours, chaque (court) volume pouvant être lu indépendamment des autres et proposant sous un angle différent l’existence des mêmes personnages tout en dressant un portrait tout en nuance du Japon, de son histoire et de ses coutumes. Cette fois, dans Suisen (narcisse en Japonais) le personnage central, Gorô, à la tête d’une société prospère de spiritueux, n’est guère sympathique : sûr de lui, ambitieux, arrogant, égocentrique, méprisant, il s’est construit deux vies. Dans la première, il est l’homme au foyer qui entretient sa femme effacée et ses deux enfants, pour lesquels il a déjà fixé l'avenir. Dans l’autre, adepte des partys, il entretient deux maîtresses, dont une célèbre et superbe actrice. Il pense être au centre de ce monde, croit en l’admiration de tous, exhibe les portraits de ses rencontres avec les célébrités actuelles, il est en effet très fier de ce qu’il a construit et le doute est une notion qui lui est inconnue : « Je suis tout le temps entouré de nombreuses personnes. Les partys me plaisent. Je ne rencontre personne de façon désintéressée. Je me vante de rencontrer des célébrités en montrant leurs photos avec moi. Tout le monde m’envie... » Jusqu’au jour où ce monde s’écroulera brutalement, en lui rappelant qu’il demeure un « enfant blessé » et que les failles de son enfance qu’il avait feint d’oublier sont encore à vif… Et il fallait au moins cela pour que Narcisse voit enfin sa véritable image dans le miroir…

« Les femmes aiment aimer, et les hommes aiment être aimés, voilà ce que je crois. »

Ecouter la lecture de la première page de "Suisen - L'ombre du chardon"

Fiche #1933
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Aki Shimazaki lus par Vaux Livres


Myriam BELLECOUR

Vite, ma retraite !
Gaïa

124 | 142 pages | 18-03-2017 | 10€

Marie est une battante, avocate hyperactive et survoltée. Elle court, elle court, ne s’arrête jamais et rien ne semble pouvoir la stopper. Enfin, presque. Le burn-out se rapproche à grands pas. Alors un matin, en sortant de la douche, « … une idée merveilleuse me traverse l’esprit : si seulement je ne travaillais plus, si seulement quelqu’un d’autre me prenait en charge, s’occupait de ma journée, si je n’avais rien d’autre à faire que de penser à moi, de faire des choses pour moi… » Marie a en effet l’idée extravagante de prendre sa retraite à 43 ans et de rejoindre La Retraite Paisible à Giverny, car sans rire, elle « aspire à la sérénité entourée de retraités qui ont le recul et la sagesse de l’âge et l’envie de profiter de la vie. » et après tout, « La retraite ce n’est pas une question d’âge c’est une question de philosophie. » Le lecteur, un sourire permanent aux lèvres, suit donc l’immersion totale d’une quadragénaire parmi ceux qui pourraient être ses grands-parents. Chacun joue son rôle, peut-être pour éviter le désespoir. L’entraide, l’humour et les coquetteries (voire la drague) restent d’actualité, les activités diverses les réunissant quotidiennement les maintiennent en vie et « Je me demande si être senior ce n’est pas comme être adolescent, l’acné et les sautes d’humeur en moins. » Un court roman tendre, drôle et ironique pour tous les âges !

Premier roman

« A partir de quel âge vit-on par procuration ou à travers ses souvenirs au lieu de vivre tout court ? »

Ecouter la lecture de la première page de "Vite, ma retraite !"

Fiche #1934
Thème(s) : Littérature française


Marie LE GALL

Mon étrange soeur
Grasset

123 | 215 pages | 17-03-2017 | 18.9€

Elles sont sœurs et ne font qu’une malgré leur grande différence d’âge, dix-neuf années les séparant. En effet, devenue adulte, la narratrice, la plus jeune d’entre elles, se décide enfin à revenir sur leur existence. Ses cinq premières années furent baignées par son admiration et son amour absolus pour sa grande sœur. Une sœur différente, restée enfant, versatile, aussi joyeuse que triste, aussi rieuse que désespérée. La cause restait mystérieuse pour la petite fille, une maladie infantile, la terreur ressentie pendant les bombardements de Brest ou autre chose… Leur relation oscille entre joie et souffrance, compréhension et incompréhension, puis les adultes décidèrent de les séparer, la petite a cinq ans, et l’éloignement de sa sœur la bouleverse. Les rôles s’inverseront rapidement, la petite portera la famille sur ses frêles épaules, toujours, jusqu’à la fin, une vie sous influence, effacée, ignorée, bien loin de la liberté : « Alors il n’y avait plus rien, plus rien qu’elle, elle encore, la Sœur qui prenait toute la place, qui me volait ma vie jusqu’au bout, jusqu’à ce que je n’en puisse plus de lutter pour ma liberté. Comme si j’avais eu un autre chemin que le sien ! Comme si j’avais eu une autre peau que la sienne collée à la mienne ! Comme si j’avais eu un seul désir et la liberté de le réaliser ! » Elle passera beaucoup de temps dans les établissements médicaux, pour suivre sa sœur mais aussi sa mère. Un chemin oppressant, exclusif qui aurait pu la voir se perdre. Le personnel médical, pas toujours à la hauteur, est parfois loin de mesurer le poids de cette prise en charge solitaire. Puis son regard évolue, son appréhension de cette sœur différente change, les questions commencent à poindre, les silences questionnent, quelques énigmes apparaissent... Un long chemin, une émouvante confession où folie et amour s’unissent pour découvrir une vérité stupéfiante qui libèrera enfin la narratrice.

« Les normaux ne comprennent rien, ce sont eux qui sont fous. »

« Faut-il donc des êtres qui souffrent pour que les autres puissent goûter avec plus de délices leur misérable bonheur, savourer leurs joies dérisoires, s’empiffrer de leurs minuscules plaisirs d’un bout à l’autre de leur vie ? »

« Les fous marchent sur la crête de la vie, un souffle les renverse. »

Ecouter la lecture de la première page de "Mon étrange soeur"

Fiche #1931
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Le Gall lus par Vaux Livres


Jim THOMPSON

Une jolie poupée
Rivages

122 | 236 pages | 17-03-2017 | 8€

en stock

Dusty aurait aimé devenir médecin mais il a dû interrompre (temporairement l’espère-t-il) ses études. Il est maintenant groom la nuit dans un petit hôtel, le Manton, et touche un bon salaire agrémenté de quelques pourboires bienvenus pour entretenir son père malade qui erre dans son appartement. Sa vie sans surprise est bouleversée le jour où Marcia Hillis franchit le seuil de l’hôtel : Marcia n’est pas une femme, c’est la Femme. Dusty est trahi par son émotion et ses sentiments immédiats et Marcia s’en aperçoit évidemment. Et même si le Manton accueille parfois quelques clients aux activités et comportements suspects, le groom se doit d’être irréprochable et les jolis poupées sont souvent bien dangereuses… Les situations extrêmes permettent parfois à chacun de se révéler, pour le meilleur et pour le pire… Des personnages épais et noirs, du suspense, machinations et manipulations croisées, caractères et personnalités affirmés, un roman noir efficace et tendu !

Ecouter la lecture de la première page de "Une jolie poupée"

Fiche #1932
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Alexis Nolent


Benjamin DESMARES

Des poings dans le ventre
Le Rouergue

121 | 78 pages | 11-03-2017 | 8.7€

Blaise est une terreur au collège. Il frappe sans raison, choisit un victime au hasard et frappe toujours et encore pour faire mal. Il a sa botte secrète, « Ba-Ba-Bam », trois coups de poings enchaînés, dans le ventre. La victime s’écroule. A chaque fois. Blaise ne parle pas, son moyen d’expression, c’est la violence. Blaise est seul et en colère, a la haine, contre le monde entier mais contre lui aussi. Pourquoi cette colère ? Pourquoi ces cauchemars qui lui font peur, lui qui ne craint personne ? Le narrateur le tutoie, donc le suit, pas à pas, bagarre après bagarre, et le pousse dans ses retranchements pour qu’enfin il dévoile ses failles. Un texte aussi court que percutant sur un ado d’aujourd’hui à la dérive qui touche et émeut.

Ecouter la lecture de la première page de "Des poings dans le ventre"

Fiche #1930
Thème(s) : Jeunesse


Scott SNYDER

Attila FUTAKI

Severed - Destins mutilés
Urban Comics

120 | 208 pages | 09-03-2017 | 18€

en stock

Sur les routes américaines du début du XX ème, les rencontres peuvent être parfois dangereuses. Alors quand Jack Garron décide de quitter la femme qui se disait sa mère pour rechercher son père, un musicien itinérant, il n’a aucune idée de ce qui l’attend… Il apprendra notamment que les ogres existent bien et comme, dans tout conte, ils adorent la chair d’enfants… Construction et scénario maîtrisés, couleur et dessin parfaits, décors réalistes, suspense et horreur, un roadtrip pour trembler !

Fiche #1929
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées
Traduction : Jérôme Wicky

Les titres de Attila Futaki lus par Vaux Livres


Stéphane LOUIS

Lionel MARTY

L'amour est une haine comme les autres
Bamboo

119 | 72 pages | 06-03-2017 | 17.9€

Le récit débute avec un lynchage en 1948 aux Etats-Unis. Un jeune noir chétif, Abe, est en train de prendre une raclée et le combat est déloyal. Suit un flash-back qui remonte aux sources d’une amitié interdite entre un gamin noir et un petit blanc, le fils du patron de l’usine du coin. Ils se retrouvent souvent en cachette et jouent ensemble. Un jour, Will sauve Abe de la noyade, et l’amitié devient éternelle : Abe s’engage à aider Will pour l’école où il ne trouve pas sa place et Will à toujours lui trouver du travail. Néanmoins, l’Amérique (et la Louisiane) vit encore en 1928 un racisme absolu et leur amitié ne peut s’exposer. Ils la vivront en cachette… Le récit est tendu et direct, il décrit avec précision un contexte historique et une belle et vraie amitié et le tout est renforcé par un dessin traduisant aussi bien la violence que la douceur.

Fiche #1928
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Stéphane Louis lus par Vaux Livres


Sinan ANTOON

Seul le grenadier
Actes Sud

118 | 320 pages | 05-03-2017 | 22€

Jawad est le fils cadet d’une famille chiite de Bagdad en plein règne de Saddam Hussein. Son père exerce un métier primordial pour la communauté, il lave et purifie les morts, les prépare avant de les remettre aux familles pour l’enterrement. Jawad aimerait échapper à son destin sur les traces de son père, et ainsi repousser quelques instants la mort : il espère devenir sculpteur au désespoir de son paternel, faire le choix de l’art qui « … permet à l’enfant enfoui dans l’adulte de s’épanouir. Il lui donne la liberté de jouer et de célébrer le monde et sa beauté. ». Au cœur de la guerre, les morts s’enchaînent, la mort étend son linceul et peu à peu rattrape Jawad et l’étreint, l’étouffe : « Mais, à l’époque, la mort était plutôt pudique et réservée, tandis que celle d’aujourd’hui ne nous lâche plus, elle s’est éprise de nous jusqu’à l’obsession. ». Les rêves disparaissent, ses études ne sont plus qu’un lointain souvenir, et le départ impossible, son destin comme le grenadier est au cœur de ce pays, Jawad prendra la succession de son père à sa mort. Il vit alors dans une grande solitude tandis que la frontière entre la vie et la mort s’estompe. Quotidien et chronologie d’une ville ravagée par les combats et les haines, d’un pays qui s’efface progressivement et douloureusement et des hommes qui l’habitent : éprouvant et hélas toujours d’actualité !

« Tous ces termes m’étouffaient, comme si c’étaient des clous rouillés dans mes poumons : chiite, sunnite, chrétien, juif, mandéen, yazidi, kitabi, rafidite, nasibite, athée. Si seulement je pouvais les effacer ou enterrer des mines dans la langue et les faire exploser pour qu’on ne puisse plus les employer. Mais encore, cela ne changerait pas le sens que portent les mots et les idées qu’ils symbolisent. Me voilà qui utilise, à mon tour, la langue du massacre et de la destruction. »

Ecouter la lecture de la première page de "Seul le grenadier"

Fiche #1925
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Leyla Mansour


NIMROD

L'enfant n'est pas mort
Bruno Doucey

117 | 160 pages | 05-03-2017 | 15.5€

en stock

En 1994, lorsque Nelson Mandela prononça son discours d’investiture en récitant un poème « L’enfant n’est pas mort », il stupéfia l’assemblée qui s’interrogea sur son auteur : « Elle s’appelait Ingrid Jonker. Elle était à la fois poète et Sud-Africaine. Elle était à la fois une Afrikaner et une Africaine. Elle était à la fois une artiste et un être humain. Au milieu du désespoir, elle a célébré l’espoir. Face à la mort, elle a célébré la beauté de la vie. » Nelson Mandela n’a évidemment pas choisi ce texte et cette auteur par hasard. Naturellement, leur combat ne font qu’un et la fulgurance, la simplicité et l’évidence des textes d’Ingrid Jonker ont participé à sa survie dans les geôles sud-africaines, « il s’est acheté du rêve avec du rêve. Telle est l’exacte définition du captif. » et continuent de l’habiter. Nimrod avec une écriture recherchée et poétique tisse les portraits de ces deux résistants qui s’entremêlent ou s’enchaînent : ils sont tous les deux Sud-Africains, un homme et une femme, un noir et une blanche (« La société sud-africaine est ainsi faite que le bonheur est blanc et le malheur, noir. »), le rêve le sauve en prison et « elle est nostalgique du rêve à l’état pur », tous les deux abhorrent l’apartheid, il passa de longues années en prison, elle chercha à rompre avec sa prison familiale, il survécut à l’apartheid, elle s’y noya. Ils choisirent la justice, l’égalité, la fraternité et la liberté et ils en souffrirent tous les deux. Nous découvrons Ingrid Jonker et retrouvons avec un immense plaisir à travers les mots choisis de Nimrod le visage souriant même avec une larme à l’œil de Nelson Mandela. Nimrod nous passionne en entrelaçant ces deux destins issus de camps opposés et qui décideront de rester debout au-delà des conséquences, d’affronter un système oppresseur en évitant toujours la violence, en choisissant le camp de l’intelligence et de la poésie. Lecture obligatoire pour tous !

« L'espèce humaine est fort patiente »

« Il ne cessera jamais d'être un bagnard. Ce n'est pas seulement le regard des gens qui le lui rappelle, ce sont aussi ses souvenirs. »

Ecouter la lecture de la première page de "L'enfant n'est pas mort"

Fiche #1926
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Nimrod lus par Vaux Livres


Andrée POULIN

Enzo Lord MARIANO

Y'a pas de place chez nous
Québec Amérique

116 | 05-03-2017 | 13€

Deux frères fuient leur pays et la guerre, rejoignent les Sans-Pays et rament, rament encore et encore. Un album émouvant pour illustrer l'actualité et rappeler qu'un exil est toujours douloureux et que le plus difficile reste souvent à venir, trouver sa place !

Fiche #1927
Thème(s) : Jeunesse


Carole FRÉCHETTE

Thierry DEDIEU

Si j'étais ministre de la culture
Hong Fei

115 | 04-03-2017 | 14.5€

Thierry Dedieu a eu la lumineuse idée de reprendre et d’illustrer un texte de Carole Fréchette publié en 2014 à l’occasion de la campagne électorale québécoise. Les échéances approchent aujourd’hui chez nous, la campagne est lancée et parle-t-on de culture ? Que nenni ! Alors que se passerait-il dans un monde sans culture, la question est posée et cet album pour petits et grands apportent une réponse éclairée ! Un texte indispensable à lire et à relire !

Fiche #1924
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Thierry Dedieu lus par Vaux Livres


Attila FUTAKI

Laurent GALANDON

Hypnos, l'apprentie, volume 1
Le Lombard

114 | 56 pages | 01-03-2017 | 14.5€

en stock

1919, Camille Harland vient de se faire virer de son boulot. C’est la catastrophe, elle vit seule avec sa fille, gravement malade et qui devrait suivre une cure. Sans le sou, la petite est condamnée. Alors Camille se souvient qu’elle a observé son mari décédé aujourd’hui pratiquer l’hypnose. Elle va s’en servir pour détrousser un homme rencontré un soir dans un bar. Dans le même, Clémenceau prépare la conférence de la paix et certains groupuscules aimeraient bien contrecarrer ses plans… Hypnose, services secrets, suspense, milieux anarchistes, pouvoir, tous les ingrédients pour un superbe album sans oublier le dessin parfait d’Attila Futaki !

Fiche #1918
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Attila Futaki lus par Vaux Livres

Les titres de Laurent Galandon lus par Vaux Livres


Alessandro RICCIONI

Simone REA

Voilà le vent
Cambourakis

113 | 01-03-2017 | 14€

Un matin d’hiver, le vent se leva de très mauvaise humeur, alors, évidemment, il se mit à souffler et souffler encore. Les chapeaux s’envolèrent et leurs propriétaires, un peu tristes, ne purent que les accompagner du regard… Impuissants, ils se demandaient comment calmer cette colère et ce qu’allaient devenir leurs chapeaux… Douceur et poésie…

Fiche #1919
Thème(s) : Jeunesse


Edith de CORNULIER-LUCINIÈRE

SARA

Si les chats de Venise...
Le Genévrier

112 | 01-03-2017 | 15€

Sara et ses chats nous offrent une visite poétiques et singulières d’une Venise inoubliable.

Fiche #1920
Thème(s) : Jeunesse


Benoît CHARLAT

Ninille la chenille
Sarbacane

111 | 01-03-2017 | 12.9€

Un livre cartonné en forme de poire qui permet aux plus petits de suivre l'existence mouvementée de ninille la chenille au coeur de ce fruit jusqu'à sa transformation finale !

Fiche #1921
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Benoît Charlat lus par Vaux Livres


Eric DODON

Le lion est mort de soir
Beurre Salé

110 | 01-03-2017 | 9.9€

en stock

Le lion est mort ce soir, d'accord mais de quoi ? L'album énumère toutes les causes possibles jusqu'au plus farfelues mais évidemment la plus ordinaire est pour la fin ! Hilarant !

Fiche #1922
Thème(s) : Jeunesse


Denitza MINEVA

Les Touverts
Editions du Jasmin

109 | 01-03-2017 | 13.5€

Dans le monde des Touverts, tout est vert, absolument tout. C’est comme ça, personne ne sait pourquoi, et ça n’est pas la peine de poser la question. On peut vivre heureux entre soi, n’est-ce pas ? … Mais lorsqu’un Touvert tomera sur un Tourouge venant d’un monde où tout est rouge, que se passera-t-il ? Rencontre amicale, amoureuse ou lutte acharnée et sans merci ? Un superbe album pour nous parler (avec d'excellents jeux de mots) de couleurs, de différences, d’harmonie et d’espoir…

Fiche #1923
Thème(s) : Jeunesse


Séverine De LA CROIX

Pauline ROLAND

Le chat qui n'aimait pas les poils
Splash

108 | 25-02-2017 | 8.95€

en stock

Eusèbe est un chat sympa, une bonne bouille, des yeux filous, mais Eusèbe a un problème ! Il n’aime pas les poils ! Et s’en débarrasser sans douleur ni tracas n’est pas si simple ! Une aventure pleine de rire, des dessins au niveau du texte avec des scènes hilarantes. Un grand bol d’air frais sans poils !

Fiche #1915
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Séverine De La Croix lus par Vaux Livres

Les titres de Pauline Roland lus par Vaux Livres


MATHIS

Le petit oiseau, la vache et le renard
Thierry Magnier

107 | 25-02-2017 | 12€

Une fable noire et hilarante qui suit les tribulations d'un oisillon que la vie va malmener, il commencera par tomber du nid avant de... Nos amis ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit !

Fiche #1916
Thème(s) : Jeunesse


Jean GOUROUNAS

Les ogres
Le Rouergue

106 | 25-02-2017 | 13.9€

La couverture semble entraîner le petit lecteur vers une sombre histoire et une atmosphère pesant. Des découpes sur chaque page le confirment. Un monstre paraît s’être installé dans la maison et cela va être terrible ! Et pourtant, et pourtant, que nenni ! Jean Gourounas nous offre une très belle surprise, fraîche et colorée et immédiatement une deuxième lecture s’impose !

Fiche #1917
Thème(s) : Jeunesse


Max LOBE

Confidences
Zoé

105 | 285 pages | 24-02-2017 | 20.5€

Max Lobe est enfin de retour au pays avec « la joie, mais aussi la peur de rentrer à la maison. » Il a en effet passé ses dix-huit premières années au Cameroun où il est né puis s’est installé en Suisse. Alors qui de mieux que Mâ Maliga du haut de ses quatre-vingts ans pour lui conter l’histoire de son pays, elle l’a vécue, elle a vu les Allemands, les Anglais, les Français s’installer, profiter, s’enrichir puis partir. Elle a observé le mouvement pour l’indépendance triompher alors que son père le redoutait et sa mère l’attendait. Et Mâ Maliga raconte tout ça avec sa verve – « Je vais te raconter la vraie vérité sur tout ce que je connais de cette histoire-là. », sa vivacité, sa franchise, et l’alcool délie les langues, Mâ Maliga aime en effet partager le matango (vin de palme) avec Max ! Le récit alterne le discours de Mâ Maliga et la vision du Cameroun, de sa famille, de son histoire personnelle par Max. Cela entraîne évidemment un rappel du déroulement de la colonisation et de ses conséquences, de ses principaux acteurs notamment Pierre Messmer pour la France et Ruben Um Nyobè pour le Cameroun mais aussi un questionnement sur l’histoire intime et les racines d’un exilé installé de longue date dans un pays européen. Telle une discussion (non dénuée d’humour) sous l’arbre à palabre, Max Lobe entraîne dans sa quête d’identité le lecteur qui a parfois l’impression de toucher et d’entendre la voix chantante de Mâ Maliga, un personnage et une langue que l’on n’oublie pas !

Ecouter la lecture de la première page de "Confidences"

Fiche #1914
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Max Lobe lus par Vaux Livres


René GOUICHOUX

ZAÜ

La bille d'Idriss
Rue du Monde

104 | 23-02-2017 | 17.5€

en stock

Idriss et sa mère doivent fuir leur quotidien, leur village, leur pays, l’exil est devenu obligatoire. Ils prennent la route, et Idriss, même avec son regard d’enfant, ressent le danger et la peur. Heureusement, il a avec lui son seul bagage, son passeport pour la vie, son nouveau pays et sa nouvelle existence, une petite bille… Un joli album, avec le dessin toujours aussi fort et expressif de Zaü, sur la déchirure de l’exil mais aussi sur les liens qui se créent à l’arrivée.

Fiche #1912
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de René Gouichoux lus par Vaux Livres

Les titres de Zaü lus par Vaux Livres


Eirikur Örn NORDDAHL

Heimska La stupidité
Métailié

103 | 158 pages | 23-02-2017 | 17€

Un couple d’écrivains islandais vient d’exploser, ils vivent dans une société sous surVeillance (« Aki et Lenita étaient jadis deux individus civilisés. »), les caméras sont partout, la téléréalité est devenue réalité, transparence totale, tous sont surveillés tout en surveillant les autres, pour leur sécurité naturellement, la population l’a acceptée et le supporte, peut-être l’a-t-elle attendue cette solitude moderne ! Alors en toute transparence, Aki et Lenita vont s’affronter, compétition sexuelle et littéraire (le plagiat dans la transparence est-il possible ?). Ils écrivent le même roman et partagent par caméras interposées leurs ébats… Pourtant, certains, installés dans une ancienne usine de crevettes, envisagent une autre société mais il leur en coûtera cher… Court roman mordant et percutant, au rythme et au style impeccables, décrivant avec grande vraisemblance et ironie (voire joie) une société aliénée à l’observation de son voisin adoré !

Sur le même thème mais sur un tout autre ton, lire l'indispensable "Sauvagerie" de Ballard.

« L’avenir n’a rien à voir non plus avec un quelconque salmigondis – on ne saurait le lire dans le marc de café au fond d’une tasse en porcelaine, ni dans les lignes de la main, ni dans les boyaux d’un agneau, pas plus que dans les reflets d’une boule de cristal. Il n’a rien à voir avec les conjectures de nature sociale, l’imagination des poètes, les équations des scientifiques, la gouvernance du pouvoir politique ou les attentes et les exigences de la population. Il est réel. »

Ecouter la lecture de la première page de "Heimska La stupidité"

Fiche #1913
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Eric Boury

Les titres de Eirikur Örn Norddahl lus par Vaux Livres


Bruno BAYEN

Elève
Bourgois

102 | 300 pages | 20-02-2017 | 16€

Le narrateur, consul de France à Belém, passe beaucoup de son temps dans les bibliothèques et son type d’ouvrages favori est le dictionnaire, « les dictionnaires sont des livres d’aventures, des romans noirs, avec règlements de comptes entre des bandes qui se disputent des mots, rien n’y est jamais nommé, rien que surnommé. », ses contes à lui. Or, le consulat doit fermer et il a la charge de disperser sa bibliothèque avant de revenir chez lui. Cette rupture l’incite à revenir sur son enfance et à raconter sa famille et son éducation de la langue et du silence. Immédiatement, le lecteur détecte qu’il n’a pas affaire à un roman comme les autres, les héros sont les mots et la langue (« La langue est une danseuse qui accompagne la caravane humaine. »), l’auteur danse et jongle avec, nous entraîne dans son tourbillon, à son rythme, ses expressions anciennes ou non, populaires ou non, connues ou non, nous émerveillent page après page. On ressent la jouissance de l’écrivain à pratiquer ce jeu raffiné avec les mots et l’écriture et on en demeure longtemps émerveillé.

« Silence : là où il a lieu tu te souviens du silence - mais tu ne te souviens pas plus loin - le silence est sans passé. »

Ecouter la lecture de la première page de "Elève"

Fiche #1911
Thème(s) : Littérature française


Aaron BLABEY

Les Super Méchants, Tome 1, Opération toutus
Casterman

101 | 145 pages | 19-02-2017 | 9.9€

en stock

Le loup est désespéré, il en a ras-le-bol d’être toujours considérer comme le méchant loup et faire peur à tout le monde. C’est décidé, il sera gentil et sauvera le monde ! Mais pour cela, il a besoin d’une équipe et elle sera fine ! Il s’entoure de Bill le reptile, de Senor Piranha, du requin Bob l’enclume, le gang des gentils est né et sa première opération n’est pas si évidente : sauver un chat perdu sur la cime d’un arbre ! Un roman graphique décapant et drôle qui installe parfaitement les personnages de cette nouvelle série.

Fiche #1908
Thème(s) : Jeunesse


Mathilde ALET

Petite fantôme
Luce Wilquin

100 | 155 pages | 19-02-2017 | 16€

Jo et Gil sont deux sœurs très différentes. Jo est la plus âgée, la plus belle, et depuis son retour de Chine, les deux sœurs se retrouvent dans un café pour discuter. De là naîtra leur projet, écrire un roman à deux, se partager, et donner naissance à un auteur à deux têtes et quatre mains. Une expérience inédite qui va naturellement bouleverser leur quotidien, leur relation, qui ira vers la lumière, qui s’enfoncera dans une solitude accrue ? Comment la notoriété éprouvera-t-elle leur relation de sœurs ? Une variation sur les relations entre sœurs, « Quand on a une grande sœur, on passe les quinze premières années de sa vie à essayer de lui ressembler et les suivantes à essayer d’être différente. », et sur la naissance d’un écrivain.

Ecouter la lecture de la première page de "Petite fantôme"

Fiche #1909
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Mathilde Alet lus par Vaux Livres


François GARDE

L'effroi
Gallimard

99 | 302 pages | 19-02-2017 | 20€

Sébastien Armant participe un 20 avril à une première à l’Opéra Garnier sous la direction d’un chef de renommée internationale, Louis Craon. Au début du concert, Louis Craon effectue le salut nazi et la soirée et le concert auraient certainement continué si Sébastien Armant ne s’était pas retourné en tournant le dos au chef. Geste instinctif né de l’effroi devant ce salut ? Geste de résistance face à une histoire qu’il croyait disparue ? En tous cas, un acte qui bouleverse totalement la vie de Sébastien. En effet, il en faut moins pour que les médias s’emballent ! Les sollicitations pleuvent, et Sébastien n’en est pas fier, il se sent utiliser comme une bête curieuse, un objet de foire, malaxer par ce monde artificiel, on le fait parler, on parle à sa place. Il semble attendre l’instant où on le jettera et l’oubliera. L’effroi l’envahit, l’étouffe, pourra-t-il redevenir maître et acteur de sa vie ? Un portrait efficace d’un anonyme, héros ordinaire, qui se lève et par un geste instinctif bascule dans une autre vie mais aussi portrait grinçant d’un monde médiatique cynique sans retenue et sans éthique.

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Fiche #1910
Thème(s) : Littérature française


Valérie MANTEAU

Calme et tranquille
Le Tripode

98 | 196 pages | 15-02-2017 | 15€

Faire partie d’une famille où les suicides ne sont pas rares aurait pu entraîner Valérie Manteau du « mauvais » côté du balcon. Et dans chaque suicide, il y a souvent une zone qui reste insondable, une part d’incompréhension. Comme dans cette journée que personne n’a oubliée où nos piliers ont été ébranlés, où des hommes libres, exigeants, moqueurs et engagés, enfants terribles pour certains, frères adulés pour d’autres, sont tombés sous les balles dans les locaux de Charlie. Elle aurait dû être présente, ce jour, à cette heure, elle était absente. Alors évidemment il est question de mort, de violence, de souvenirs, de souffrance, de culpabilité, d’interrogation mais également et surtout de résistance et de vie, d’amour. Valérie Manteau nous raconte aussi bien les morts que les survivants, le passé, la déconnade et les fous rires, les blagues continuelles, les réactions qui heurtent comme celles qui soutiennent, la recherche de réponses dans la littérature, la quête absolue d’une vie totale et libre pour se reconstruire. Le style est vif, le rythme étudié, les mots précis, un livre bien loin d’un témoignage larmoyant qu’on ne quitte pas et qui nous habite longtemps, très longtemps. Un émouvant cri de vie à lire et relire pour faire soi la citation de Sony Labou Tansi , « J’exige le courage tragique de se marrer en connaissance de cause. » et espérer être à nouveau un jour calme et tranquille sans rien oublier ni personne.

« Six pieds sous terre camarade, tu n’es pas mort. Comme le prédisait Rimbaud, viendront d’autres horribles travailleurs. Et ils commenceront par les horizons où tu t’es effondré. »

« Il faut vous dire qu’ils sont morts comme ils ont voulu vivre, libres… »

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Fiche #1907
Thème(s) : Littérature française


Emmanuel VENET

Marcher droit, tourner en rond
Verdier

97 | 125 pages | 14-02-2017 | 7.5€

Le monologue du narrateur prend naissance lors des funérailles de sa grand-mère. La personne qui prononce le discours est évidemment élogieuse, les morts flirtent toujours avec la perfection, n’est-ce pas ? Et ceci a le don d’exaspérer le narrateur. Il est en effet atteint du syndrome d’Asperger et pour lui, tout compromis est interdit, seules la vérité et la logique priment : « Le syndrome d’Asperger me rend non seulement cohérent avec moi-même et d’une franchise absolue, mais aussi routinier et solitaire. Il me déplairait qu’on gomme ou atténue ces qualités morales quand on prononcera mon oraison funèbre. » Il dressera donc le portrait de sa grand-mère et passera en revue les personnes présentes ou absentes à cet enterrement. Sans compromis, les mots font mouche, les petits mensonges pour conserver sa tranquillité sont dévoilés sans artifice et les travers individuels sont aussi révélateurs de notre société ! Et naturellement, ceci n’est possible que dans une certaine solitude, « un esseulement radical ». Même dans sa vie amoureuse, il adopte le même comportement, « un engagement absolu, une constante préoccupation pour le bonheur de l’être aimé et une droiture sans faille à son égard. », et continue de rêver de Sophie Sylvestre, son amour d’adolescent. Un portrait émouvant, un miroir qui interroge chacun de nous, d’un solitaire idéaliste sans compromis (donc en colère) à l’appréhension toute particulière de la vie et des relations qui la composent.

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Fiche #1906
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Emmanuel Venet lus par Vaux Livres


Violaine BÉROT

Nue, sous la lune
Buchet-Chastel

96 | 120 pages | 13-02-2017 | 14€

en stock

La narratrice est une jeune sculptrice à l’avenir rayonnant quand elle se rend chez un sculpteur plus âgé, un grand artiste. Elle va rester, l’aimer au-dessus de tout, au-dessus de sa vie elle-même. Il deviendra le Maître, elle sera là, il ne la verra pas, « Tu étais celui qui détenait le savoir et moi j’exécutais, c’était aussi simple que cela. ». Jour après jour, il se nourrit d’elle alors qu’elle disparaît progressivement. Il l’utilise au même titre qu’un outil de sculpture. L’œuvre de destruction est en marche, le couple s’établit entre soumission et violence autant psychique que physique à l’insu des visiteurs. L’emprise est totale, elle sait qu’elle doit partir, mais elle reste malgré la peur qui l’étreint (« J’ai peur et je ne sais même pas de quoi. »), et quand elle part enfin, à notre grand désarroi, elle reviendra, « Pour ton sourire, je sais que je pourrais me damner à nouveau. » Le lecteur, tendu, attend le hurlement libérateur qui lui apportera une respiration et la délivrera enfin de cet étouffement. Un roman aussi court qu’intense de souffrance, l’amour peut être aussi douloureux que dangereux !

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Fiche #1904
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Violaine Bérot lus par Vaux Livres


Emmanuel VILLIN

Sporting Club
Asphalte

95 | 136 pages | 13-02-2017 | 15€

Le narrateur séjourne dans une ville méditerranéenne en vilain état, et le Sporting Club où il s’installe régulièrement est à son image. Délabré, frisant l’abandon, et néanmoins, la vie persiste et continue. Une piscine en bord de mer où il enchaîne les longueurs et observe avec acuité cette ville fascinante. Il y est venu pour rencontrer Camille image de cette ville et de son passé et écrire un livre. Mais Camille s’échappe, les rendez-vous sont repoussés, et lorsqu’ils se rencontrent, il s’évade, les sujets de discussion dérivent. Alors, le narrateur épie cette ville insolite, les ruines face au ciel bleu et au soleil, atmosphère étrange, entre tumulte et lenteur. Il constate ses changements, regrette parfois ses bouleversements, « La forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel. » Un portrait contemplatif et élégant empruntant les voies de traverse d’une grande ville du Moyen Orient (que nous ne dévoilerons pas !).

Premier roman

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Fiche #1905
Thème(s) : Littérature française


Dominique COSTERMANS

Outre-Mère
Luce Wilquin

94 | 175 pages | 11-02-2017 | 17€

Dominique Costermans, habituée aux recueils de nouvelles, nous offre un premier roman maîtrisé inspiré d’une histoire réelle, celle de Charles Morgenstern, juif bruxellois, qui se mettra aux services de la Gestapo. Pourtant, il ne s’agit pas d’un récit sur la collaboration mais plutôt de son impact sur les générations à venir, sur le silence familial et ses conséquences et enfin sur les réactions face à sa révélation aux yeux de tous. En outre, l’auteur étudie le cheminement de l’information puisque la famille est tentaculaire, Charles a partagé en effet la vie de quatre femmes… et c’est l’une de ses petites-filles, Lucie, qui se charge du récit et de l’enquête, une vie pour connaître et dénouer les fils de l’histoire familiale ce qui lui permettra d’affirmer « Je suis la petite-fille de cet homme-là. Ce destin me pèse depuis cinquante ans. Mais désormais je suis aussi la petite-fille de cette femme-là. ». Il est donc question de famille mais aussi d’adoption et dans tous les cas, du poids de l’héritage qui continue au-delà de la mort à entretenir douleurs et souffrance.

« Ca fait partie de mon histoire, j’en suis conscient et j’y suis fidèle. Mais je ne suis pas cette histoire. Je ne suis pas que cette histoire. »

« Je sais que les secrets de famille se nourrissent dans l’ombre de nos inconscients, restreignant la part de liberté de ceux qui les subissent. »

Premier roman

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Fiche #1903
Thème(s) : Littérature étrangère


Christian OSTER

La vie automatique
L'Olivier

93 | 140 pages | 10-02-2017 | 16.5€

Jean, acteur sexagénaire habitué aux troisièmes rôles de séries, meurt d’envie de partir, de changer de vie. Alors quand il oublie une casserole sur le feu qui finalement embrase sa maison, Jean, pour une fois, ne gâche pas l’opportunité, il laisse le feu prendre, fait sa valise et s’éloigne discrètement sans se retourner. Il ne lui reste plus qu’à se laisser aller, disparaître, enfin presque… puisque sur le chemin, il fera néanmoins quelques rencontres, les hasards de la vie, une actrice et son fils adulte qui sort d’un hôpital psychiatrique. Il ne vit pas plus sa vie, c’est elle qui dirige, tranquillement, sa sortie du monde. Lui, l’acteur, se réfugie dans la fiction, mais sa vie ne serait-elle pas aussi une fiction ? On retrouve la petite musique qui accompagne chaque texte de Christian Oster, lancinante, entre humour et désenchantement, douceur et noirceur et qui nous entraîne en rythme sur les pas de cette dérive.

"... je ne craignais pas grand-chose de grand monde, en vérité, mon pire ennemi c'était plutôt moi et, pour ce qui était de m'affronter, je connaissais mes failles et j'avais l'avantage."

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Fiche #1901
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Christian Oster lus par Vaux Livres


Rosa MONTERO

La chair
Métailié

92 | 192 pages | 10-02-2017 | 18€

Soledad est une grande séductrice et elle redoute plus que tout de devoir dire qu’elle était une grande séductrice. Elle a en effet maintenant la soixantaine et son amant vient de la quitter pour rejoindre une jeune femme à qui il fera un enfant. Doute sur son avenir, sur sa capacité de séduire, crainte de voir le désir s’envoler à jamais, peur de ne plus jamais sentir un regard se poser sur soi. Son métier, elle prépare une exposition sur les écrivains maudits, ne peut lui suffire. Alors, pour faire la leçon à son ancien amant, elle engage Adam, un jeune gigolo, beau comme un Dieu, attirant. Elle sort avec lui, il devient son amant et elle, addict. Sans limite, frisant parfois le pathétique, elle est prête à tout pour lui et même pour ses proches. La chair est évidemment une réflexion lucide au ton vif non dénué d’humour sur le vieillissement au féminin, la hantise de ne plus séduire, d’être mise sur la touche, à l’écart et place avant tout l’Amour au centre de l’existence.

"Etre maudit, c'est savoir que votre discours ne peut avoir d'écho, parce qu'il n'y a pas d'oreilles capables de vous comprendre. En cela, être maudit ressemble à la folie, lâcha brusquement Soledad. Etre maudit, c'est ne pas correspondre à son époque, à sa classe sociale, à son milieu, à sa langue, à la culture à laquelle on est censé appartenir. Etre maudit, c'est désirer être comme les autres, mais ne pas pouvoir. Et vouloir être aimé, mais ne susciter que de la peur ou peut-être du rire. Etre maudit, c'est ne pas supporter la vie et surtout ne pas se supporter soi-même."

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Fiche #1902
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Chirousse

Les titres de Rosa Montero lus par Vaux Livres


Karine REYSSET

La fille sur la photo
Flammarion

91 | 294 pages | 09-02-2017 | 19€

Anna, la narratrice, a vécu plus de dix années avec Serge et ses trois enfants. Anna était la troisième compagne de Serge. Il eut un garçon avec sa première femme qui s’est suicidée et deux filles avec la deuxième. Un modèle de famille recomposée donc. Elle raconte la complicité qui s’était installée avec ces enfants qui n’étaient pas les siens, les rires, les jeux, leur connivence et les moments inoubliables… Mais elle raconte aussi, petit à petit, son éloignement de Serge, l’impression de ne pas exister. Elle attend tout de lui, il ne donnera rien. Elle revient également sur son enfance et son abandon par sa mère. Alors elle quittera elle aussi Serge et partira vers un amour plus chaotique. Un roman intimiste qui décline la fragilité des êtres, explore l’abandon, la séparation et les traumatismes qu’elle génère, les marques indélébiles de l’enfance et montre que nos choix d’adulte y sont souvent directement reliés.

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Fiche #1900
Thème(s) : Littérature française


Carla GUELFENBEIN

Etre à distance
Actes Sud

90 | 315 pages | 08-02-2017 | 22.5€

Vera Segall, romancière octogénaire, meurt dès le début du roman et néanmoins, elle est au centre du récit. En effet, l’admiration que lui vouent les autres personnages, même à 80 ans elle les happe, la révèlera totalement au lecteur. Vera Sigall est tombée accidentellement, l’enquête tout du moins semble se diriger vers cette conclusion alors qu’elle est plongée dans le coma. Son jeune voisin, Daniel, l’admirait profondément et doute de l’enquête. Malgré sa vie d’architecte, sa jeune et belle femme, il éprouve une fascination évidente pour Vera et continue d’aller la visiter à l’hôpital. Il y rencontre Emilia, une jeune franco-chilienne venue pour faire une thèse sur Vera et son œuvre et qui souffre d’un trouble handicapant ; elle commença une nouvelle vie à 8 ans après un accident, « Une vie où mon corps se retrouva à l’envers. Un corps que personne ne pouvait toucher. » Elle vient sur la recommandation de Horacio, un poète qui a aimé Vera et dont l’œuvre s’invitera étonnamment dans le travail d’Emilia. Tour à tour, Emilia, Daniel et Horacio prennent la parole, se confient et dressent le portrait de Vera mais aussi nous parlent d’amour et de non-dits permettant ainsi au lecteur de découvrir une double histoire d’amour et un secret final inattendu. Comme à son habitude, Carla Guelfenbein sait tenir en haleine le lecteur et explore avec retenue la diversité des sentiments de ses personnages toujours attachants en nous offrant ainsi un récit parfaitement maîtrisé et sensible.

« Tu me disais souvent que toute la richesse d’un créateur, c’étaient ses fractures, ses incertitudes, ses questions et ses faiblesses, le doute constant de la raison ultime des choses. »

« Et je me dis que le bonheur et la douleur allaient ensemble et que nous ne pouvions pas savoir à l’avance quand l’un ou l’autre prendrait l’avantage. »

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Fiche #1899
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Claude Bleton

Les titres de Carla Guelfenbein lus par Vaux Livres


Christophe CARLIER

Ressentiments distingués
Phébus

89 | 175 pages | 07-02-2017 | 16€

« La première enveloppe arriva le 13 octobre qui ne tombait pas un vendredi. », ce n’était donc pas jour de chance sur l’île ! Et ce n’était que la première ! Evidemment, le quotidien de l’île s’en trouve bouleverser. Les relations ne sont plus les mêmes, les comportements changent, les soupçons grandissent, les rancoeurs renaissent, l’inquiétude croît. Le café « La Marine » devient le centre de l’île, le lieu ou l’on parle, où l’on explique, où l’on annonce, où l’on s’observe, où l’on se côtoie en se regardant de biais… Progressivement, l’atmosphère devient pesante, un mauvais esprit se répand et les habitants se sentent cernés, tournent en rond, étouffent bientôt sur ce petit espace perdu au milieu de l’eau… Dans la seconde partie, le lecteur se retrouve face à face avec le corbeau, l’observe à son tour, découvre ses motivations et ses interrogations quand une corneille se prend à l’imiter… Le corbeau se fera-t-il plumer ? Avec Christophe Carlier, rien n’est moins sûr, les chutes sur une île sont souvent fatales et surprenantes !

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Fiche #1897
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Christophe Carlier lus par Vaux Livres


Charlotte ERLIH

Stéphane SOULARUE

A 4 mètres du sol
Sarbacane

88 | 110 pages | 07-02-2017 | 19.5€

Raoul règne sur sa bande. Hâbleur, râleur, frimeur, parfois violent, il est le roi ! Et la belle métisse, Aurélie, lui est évidemment promise. Néanmoins arrive un petit nouveau dans la classe, vite surnommé "Le sac", grain de sable dans le monde de Raoul. Il est beau, ne s'en laisse pas compter et en plus, il excelle sur sa slackline ! L'affrontement est donc inévitable. Une belle chronique d'adolescents d'aujourd'hui.

Fiche #1898
Thème(s) : Jeunesse Bandes dessinées

Les titres de Charlotte Erlih lus par Vaux Livres


Xavier GLOUBOKII

Ecorces
Liana Levi

87 | 185 pages | 06-02-2017 | 17€

Ahmed est le shérif d’un comté proche d’une forêt que seule les scieries dérangent et menacent, le béton gagne du terrain, inexorablement. Pour le reste, c’est le calme plat ! Jusqu’à l’arrivée de quelques membres du Renouveau Organique, drôles d’oiseaux venus défendre les arbres et la forêt. Déguisés en arbres, ils sont bien décidés à s’opposer aux coupes dévastatrices et œuvrer pour préserver cet espace naturel. Maria l’amie d’Ahmed lui annonce avoir trouvé une bête, ou plutôt ce qu’il en restait, « un tronc sans queue, ni tête, ni pattes. » La forêt devient étrange, elle recrache animal après animal, tous mutilés et elle semble épier les visiteurs. Atmosphère étrange voire inquiétante. Ahmed saura-t-il éclaircir ce mystère ?

Premier roman

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Fiche #1896
Thème(s) : Littérature française


Michèle LESBRE

Chère brigande
Sabine Wespieser

86 | 78 pages | 30-01-2017 | 12€

Michèle Lesbre dans ce court texte ou cette longue lettre s’adresse voire se confie à Marion du Faouët, une femme rebelle, fougueuse, libre (« Ta liberté est ta force »), refusant l’ordre établi et insolente donc définitivement à la marge et elle le paiera cher. C’est un regard, une difficulté à créer un lien, une relation (« Elle me refusait le confort de la bonne conscience… la dignité de cette femme était inflexible. »), avec Marion, une jeune SDF aux cheveux roux qui déclenche cette rencontre avec Marion du Faouët mais aussi un jaillissement de ses souvenirs et engagements de jeunesse. Michèle Lesbre en écrivant son désarroi face au monde actuel met clairement en évidence une large passerelle entre les deux époques et hélas, certains points communs comme l’injustice, la pauvreté, la violence de la majorité pensante… Marion était aussi une femme et elle mourut sur le gibet. Un court texte débordant d’humanité et qui nous rappelle que rien n'est acquis, que le "progrès" reste infime et que les luttes pour les libertés restent cruciales et vitales !

« J’ai voulu l’océan. Je l’ai voulu comme une caresse. »

« J’ai d’autres frontières, une autre patrie, celles des belles utopies auxquelles je n’ai pas renoncé et qui excluent le racisme, la xénophobie, la violence, l’irrespect de tout être humain. »

« Tu n’étais pas un ange, mais les anges n’existent pas. »

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Fiche #1895
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Michèle Lesbre lus par Vaux Livres


Jo WITEK

Y a pas de héros dans ma famille !
Actes Sud

85 | 135 pages | 29-01-2017 | 13.5€

en stock

Maurice Dambeck est un joyeux luron de CM2, bien dans ses baskets, heureux à l’école comme à la maison. Pour cela, il y a deux Maurice ! Le Maurice de l’école, qui se tient bien, bon élève à l’écoute, poli et attentionné. Le Maurice ou Mo de la maison, plus libre, plus fou, plus bruyant, plus remuant : « J’ai l’habitude d’avoir un double lexique. C’est comme d’être bilingue. ». Jusqu’au jour où les deux Maurice ne peuvent plus se sentir, et « vu que les deux, c’était moi, c’était horrible ! » Et tout ça, la faute à Hyppolyte Castant venu à la maison pour préparer un exposé : Maurice se trouve tellement ridicule, sans parler de sa famille, des zéros par rapport à la famille Castant, Mo et Maurice sont devenus « un nul dans une famille de nuls ! » Mais heureusement, Mo a une super maîtresse au « super-sourire de maîtresse celui qui nous donne des ailes » et une vraie famille attentionnée et aimante qui saura redonner confiance à Mo et remplir à nouveau son regard d’étoiles lumineuses ! Comme d’habitude, lire un Witek nous remplit de bonheur !

« Je sais que les vrais héros sont ceux que les gens aiment, mais aussi ceux qui savent aimer. Ceux qui rendent les autres plus forts, au lieu de se croire les plus forts. »

Ecouter la lecture de la première page de "Y a pas de héros dans ma famille !"

Fiche #1894
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Jo Witek lus par Vaux Livres


Mathieu MARIOLLE

Nicola GENZIANELLA

William Adams, Samouraï, Tome 1
Casterman

84 | 56 pages | 26-01-2017 | 14.5€

Une plongée dans le XVII ème pour rencontrer William Adams un marin anglais qui échoue par hasard sur les côtes japonaises, un pays au bord de la guerre civile qui l'entraînera bien loin de ses convictions... Le chemin est périlleux et hasardeux, deviendra-t-il pirate, samouraï ? Réussira-t-il à fuir ou sera-t-il contraint de s'impliquer totalement dans l'histoire de pays étrange ? Une belle épopée !

Fiche #1892
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


DOBBS

Vicente CIFUENTES

La guerre des Mondes 1/2
Glénat

83 | 56 pages | 26-01-2017 | 14.95€

Une superbe adaptation du célèbre roman de H.G. Wells, on retrouve l'intrigue et les dessins sont au niveau !

Fiche #1893
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Lenka HORNÁKOVÁ-CIVADE

Giboulées de soleil
Alma

82 | 298 pages | 12-01-2017 | 18€

en stock

« Giboulées de soleil » donne la parole à trois femmes d’une même lignée, trois femmes tchèques gigognes, Magdalena, Liba et Eva qui donneront naissance à leur premier enfant hors mariage, une famille de bâtardes (« ... on est des bâtardes de mère en fille, comme certains sont boulangers ou roi. »), avec au-dessus d’elles l’ombre du pilier de la lignée, Marie, elle-même fille-mère et qui, comme un pied de nez, est devenue sage-femme dans la campagne de Moravie où elle s’est exilée. En effet, au début du XXème, un enfant sans père reste un bâtard même si ce père a souvent lâchement fui, et le mépris, voire la haine, ébranle leur enfance comme leur vie adulte, la ligne du père sur les papiers d’identité restera vide à jamais. Mais ces quatre femmes de caractère reliées par le fil de la broderie qu’elles pratiquent avec art conservent la tête haute, fières, courageuses, elles affrontent le regard des autres (« Je n’ai pas honte de toi, ma fille. Ce n’est pas à nous d’avoir honte, sache-le.), se construisent avec cette différence et non contre, mais néanmoins face aux autres, en luttant en permanence pour dégager quelques espaces de liberté (« Tu n’appartiens à personne. Tu es libre. Il n’y a que ça qui compte. Ne l’oublie jamais. »). Leurs vies s’entremêlent, Elles deviennent expertes en adaptation, goûtent chaque petit éclat de bonheur, rai de soleil au cœur de la giboulée : « Les moments de grâce sont de cette nature, furtifs, insaisissables. » Leurs existences sont aussi inscrites dans l’Histoire de leur pays, la proximité attirante de l’Autriche, le nazisme, la montée du communisme et l’arrivée des soldats russes installant l’autorité soviétique. Lenka Horňáková-Civade trouve le ton juste et l’équilibre parfait entre l’histoire personnelle, individuelle et la grande Histoire qui est évoquée et rappelée subrepticement, sans lourdeur. Un superbe premier roman qui fourmille d’idées lumineuses malgré l’âpreté des destins, trois portraits émouvants de femmes inoubliables, « à l'instinct de survie très développé », dignes et passionnées qui passeront leur existence à tenter d’inventer leurs vies et à se battre face aux regards accusateurs du quidam qui, définitivement, n’apprécie pas la différence. Ouvrez ce livre et vous serez immanquablement emporté par son souffle franco-tchèque !

Premier roman

« Prends la vie comme elle vient mais ne baisse jamais la tête, surtout devant ce petite monde-là ! Tu ne peux pas fuir ce que tu es, mais il y a différentes façons de s'y prendre. Ne laisse jamais les gens avoir pitié de toi ; la pitié c'est ce qui se change en haine le plus rapidement. Après l'amour. »

« On peut pleurer lorsqu'on rencontre la beauté. Le jour où tu pleureras pour ça, tes larmes auront de l'importance. Tu verras. »

« On cesse d'être innocent et ignorant quand on s'aperçoit qu'on ne sait rien. Et c'est déjà trop tard. »

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Fiche #1891
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Lenka Hornáková-Civade lus par Vaux Livres


Olivier BOISCOMMUN

Sylvain RUNBERG

Le règne - La saison des démons
Le Lombard

81 | 58 pages | 11-01-2017 | 15.95€

L’apocalypse a fait disparaître l’humanité. Reste des animaux qui leur ressemblent terriblement, des hordes, prêtes à tout pour survivre et gagner leur place. Ils partent vers le Shrine pour échapper aux démons, vestiges de l’ancien monde. Une famille avance péniblement, brave les dangers tant bien que mal et se voit contrainte d’accepter l’aide de trois mercenaires, une guéparde, un tigre et un bouc, particulièrement efficaces pour faire place nette ! Le dessin exceptionnel de Boiscommun associé à la puissance du scénario de Runberg, on piaffe d’impatience en attendant le second tome de la première saison !

Fiche #1890
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Sylvain Runberg lus par Vaux Livres


Ernst LOTHAR

Mélodie de Vienne
Liana Levi

80 | 670 pages | 12-12-2016 | 13€

« Mélodie de Vienne » relate la vie d’Henriette Stein, une jeune femme juive, belle et élégante, une jeune Autrichienne de la fin du XIX ème qui se marie, sans amour, avec Franz Alt. Elle rejoint donc sa famille (facteurs de piano), la bousculant dans ses habitudes et dans la vie bien rangée qu’elle mène. Ils ne sont pas nobles, mais les fréquentent, un monde de faux-semblants où l’ambiance est feutrée (« …les phrases convenues, si peu vivantes… ») et où la frivolité d’Henriette détonne. Pourtant, ils vivent tous ensemble, et elle sera contrainte de mentir, de mentir, pour vivre, elle, la sensible au cœur d’un monde froid et distant. Une magistrale saga familiale illuminée par une écriture élégante et délicate mais aussi un portrait rare de l’Autriche de la fin du XIXème au début du XXème qui a évidemment des résonances avec notre époque : l’Autriche des Habsbourg aussi raffinée qu’irrespectueuse de l’humain, l’Autriche fière, l’Autriche de la musique et de la littérature qui suivra Hitler, l’Autriche guerrière et expansionniste.

« Gouverner signifie donner aux gens un présent et - surtout - un avenir ! Or tout ce qu’on nous donne, c’est, au mieux, un passé galvanisé ! »

« Mais la vie est fondée sur le respect, et qui n’en a pas, comme vous, et ne l’exige pas comme moi, n’est pas libre comme vous le pensez, mais moins libre que tous, car il est dominé par des jugements arbitraires ou faux. »

Ecouter la lecture de la première page de "Mélodie de Vienne"

Fiche #1889
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Landes


Pierre PELOT

Une autre saison comme le printemps
Héloïse d'Ormesson

79 | 248 pages | 08-12-2016 | 18€

L’imaginaire et l’étrange happent le lecteur dès les premières lignes. La vie, la mort, où sont réellement les frontières ? Un chien meurt sous les roues d’un camion sur une nouvelle route, puis vient gratter à la porte de son maître ; un enfant tient par la main un homme qu’il adore mais mort « accidentellement » depuis quelques temps… Hallucination ? Illusion ? Rêve ? Puissance de l’amour ? Un disparu aimé au-dessus de tout disparaît-il vraiment ? François Dorall vit aux Etats-Unis mais revient à Metz pour un festival de polars. Il croise Elisa, une amie d’enfance, qui le presse de l’aider et de partir à la recherche de son fils disparu. Elle est certaine que l’auteur de polars pourrait résoudre cette enquête, mais, in fine, le désire-t-elle vraiment ? Un roman singulier, à la fois, polar, fantastique, conte, roman noir, parfait pour intriguer les lecteurs prêts à se laisser emporter par l’imagination folle de Pierre Pelot !

Ecouter la lecture de la première page de "Une autre saison comme le printemps"

Fiche #1888
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Pierre Pelot lus par Vaux Livres


Benoît MINVILLE

Les belles vies
Sarbacane

78 | 235 pages | 30-11-2016 | 16€

Vasco et Djib sont deux loulous inséparables, deux p’tits gars emblématiques de la banlieue d’aujourd’hui, Vasco d’origine portugaise et Djib africaine. Mais cette année après la bagarre de trop, les familles ont décidé, sans discussion possible. Pour les remettre sur le bon chemin, ils n’iront pas au pays pendant les vacances : direction une famille d’accueil, dans le Morvan. La campagne, le quasi-désert, les paysans, beaucoup de vieux, quelques racistes inéluctablement, et des ados qui les regardent de travers. Ils rejoignent la tribu de Tonton et Tata, respectivement 80 et 60 ans, qui hébergent des enfants et ados pour des séjours plus ou moins longs, des gamins souvent en rupture avec leur famille et qui ont vécu des épisodes douloureux : notamment la belle Jessica et son frère, le nerveux Dylan délaissés par leur mère, la sage Chloé qui rêve de théâtre. Tata et Tonton ont su créer un cocon, un environnement favorable, ou tranquillement, chacun, à son rythme, reprend son envol. Vasco et Djib y trouvent aussi rapidement leurs marques. Du moins, dans la maison, car à l’extérieur les embrouilles ne vont pas tarder à s’enchaîner. Un émouvant et captivant roman qui nous montre deux ados attachants qui vont grandir main dans la main en apprenant des autres mais aussi grâce à leur amitié indéfectible. Un texte sensible, ode à l’amitié, à l’attention à l’autre et à la tolérance, tendre, plein de vie, de belles vies.

Ecouter la lecture de la première page de "Les belles vies"

Fiche #1887
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Benoît Minville lus par Vaux Livres


Didier DAENINCKX

PEF

Papa, pourquoi t'as voté Hitler ?
Rue du Monde

77 | 45 pages | 26-11-2016 | 15.8€

5 mars 1933. Nous sommes le 5 mars 1933 et le petit Rudi observe ses parents. Ils s’apprêtent à sortir pour aller voter et ils ne sont pas d’accord. Le père voit en Hitler le sauveur, l’homme qui va sortir l’Allemagne de la misère et de la pauvreté. La mère a tout compris. Hitler prend le pouvoir et le récit décrit, sur le modèle de la célèbre citation du pasteur Martin Niemöller, l’évolution du quotidien de la famille qui se retrouvera vite concernée par la folie du nazisme et de ses adeptes. Petite et brillante piqûre de rappel indispensable par les temps qui courent…

Fiche #1885
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Didier Daeninckx lus par Vaux Livres

Les titres de Pef lus par Vaux Livres


Antonin LOUCHARD

Pourquoi les lapins ne portent pas de culotte
Le Seuil

76 | 26-11-2016 | 14.5€

Les lapins seraient si mignons avec une culotte ! Et si en plus, les culottes étaient de couleurs différentes, les champs et prés deviendraient bigarrés et joyeux, le bonheur ! Et pourtant, les lapins préfèrent gambader nus dans les prés, pour quelles raisons ? Personne à ce jour n’a fourni une réponse vraisemblable, mais rassurez-vous Antonin Louchard s’est penché sur le problème ! L’inénarrable Antonin Louchard a l’art de terminer ses albums, des fins toujours inattendues, avec un humour singulier qui surprend toujours le petit et le grand lecteur, pour leur plus grand plaisir naturellement.

Fiche #1886
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Antonin Louchard lus par Vaux Livres


Leïla SLIMANI

Le diable est dans les détails
L'Aube

75 | 62 pages | 25-11-2016 | 9.9€

Joli cadeau de Leïla Slimani des éditions de l’Aube que ces six nouvelles du Goncourt 2016, avis personnel, analyse ou fiction, on reconnaît sa puissance, sa voix, sa détermination, ses cris, le Diable n’a qu’à bien se tenir !

Fiche #1884
Thème(s) : Littérature française


Nicolas DUPLESSIER

Eté pourri à Melun plage
Atelier Mosésu

74 | 260 pages | 12-11-2016 | 13€

Florian pourrait être emblématique de la ville où il traîne son ennui : « Melun sera toujours Melun », une ville qui peine à se détacher de sa réputation… Son existence semble bien triste, un boulot alimentaire de manutentionnaire, un projet immobilier foireux (bien connu des Melunais) qui le contraint à habiter une caravane dans le camping de la ville, une vie amoureuse sans éclat, la grande joie ! Il reprend espoir quand il rencontre une vieille connaissance, l’ex-grand amour, la superbe Roxanne, et c’est évidemment tout le contraire qui se produit : Roxanne disparaît rapidement et mystérieusement en laissant sa voiture à proximité du camping et si Florian veut éviter la condamnation hâtive de la police, il se doit d’enquêter. L’homme est plus qu’entêté et l’on sent vite qu’il n’abandonnera pas même s’il doit se confronter à une faune dangereuse et violente, proxénètes, trafiquants, organisateurs de parties fines... mais le danger ultime n’est rarement là où on l’attend ! Un premier roman efficace, noir émaillé de quelques pointes d’humour rafraîchissantes.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Eté pourri à Melun plage"

Fiche #1882
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Ernest J. GAINES

L'homme qui fouettait les enfants
Liana Levi

73 | 112 pages | 12-11-2016 | 12€

Le tribunal vient de rendre son verdict : le jeune homme accusé est condamné et à cet instant, un cri retentit dans la salle : « Fils ! », deux coups de feu suivent tuant le condamné. Le shérif Mapes même s’il a quelques difficultés à remuer ses cent cinquante kilos arrive rapidement et accorde étonnamment les deux heures que le vieux Brady Sims, l’auteur des coups de feu, lui demande. Un jeune journaliste est présent et aimerait bien comprendre cette surprenante autorisation. Il va savoir prendre le temps et écouter ceux qui savent. Tranquillement, sans les brusquer. Il se retrouve dans un salon de coiffure où quelques hommes sont présents et vont conter le parcours de Brady Sims, une fois lancés, on ne peut plus les arrêter, leurs témoignages s’entremêlent et aimantent les présents (comme le lecteur). Un court roman à la construction originale, chronique sociale, portrait des noirs américains toujours suspects jamais tranquilles avec une forte et obsédante odeur de blues.

Ecouter la lecture de la première page de "L'homme qui fouettait les enfants"

Fiche #1883
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Michelle Herpe-Volinsky


Nell ZINK

Une comédie des erreurs
Le Seuil

72 | 303 pages | 07-11-2016 | 20.5€

Au cœur de la Virginie, une jeune étudiante homosexuelle tombe amoureuse de son professeur de poésie, lui aussi homosexuel. Et aussi surprenant que cela puisse paraître (mais la surprise et l’étrangeté font partie intégrante de la trame de ce roman), ils vont se marier et auront deux enfants. Néanmoins, leur quotidien ne fut pas un long fleuve tranquille… il devint rapidement tendu et la séparation inéluctable : Peggy a perdu son indépendance en devenant la femme de M. le professeur, et choisit alors de disparaître en emmenant sa fille dans le sud des Etats-Unis abandonnant époux et fils. Elles squattent et rejoignent le camp des invisibles, des noirs, de la pauvreté et du racisme. Le lecteur suit donc en parallèle la vie du père et du fils et de la mère et de la fille. Quinze années de séparation mais le hasard de la vie les réuniront ultérieurement. Un portrait décalé de l’Amérique des années 60 à 80.

« C’est bête de croire qu’on a le choix. On nous l’a appris en philo. C’est très libérateur. »

Ecouter la lecture de la première page de "Une comédie des erreurs"

Fiche #1877
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Charles Recoursé


Pascal BRESSON

Erwan LE SAËC

Bugaled Breizh - 37 secondes
Locus Solus

71 | 144 pages | 07-11-2016 | 20€

37 secondes. En 2004, il n’a pas fallu plus de 37 secondes pour que cinq marins disparaissent avec leur chalutier, le Bugaled Breizh. Et depuis, la justice alors saisie ne propose aucune explication indiscutable et plausible. Cette BD reportage revient sur les faits et les doutes qui ont accompagné cette enquête marine. Un vrai témoignage émouvant pour ne pas oublier les cinq disparus et espérer que la justice, l’armée et l’état accepteront un jour que la vérité éclate…

Fiche #1878
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Marie SELLIER

Catherine LOUIS

Le jardin de Madame Li
Philippe Picquier

70 | 07-11-2016 | 14.5€

Madame Li est une petite vieille, toute ridée, usée et fatiguée notamment par ses allées et venues pour remplir d’eau ses deux pots de terre. Les voyages se renouvellent d’autant plus vite que l’un des pots est fêlé, mais Madame Li a un secret et n’échangerait pour rien au monde ce vieux pot… Superbe et tendre conte chinois avec sur chaque page l'idéogramme d'un mot significatif.

Fiche #1879
Thème(s) : Jeunesse


Jean-François DUMONT

Les bons comptes font les bons amis
Père Castor

69 | 07-11-2016 | 12.5€

en stock

Robert est un mouton différent. Il a une obsession : il compte, et compte, et compte encore. Mais ses congénères sont un peu las de l’entendre compter tout et n’importe quoi. Et Robert se retrouve isolé et bien seul. Et il faudra attendre l’arrivée du loup pour que cela change ! Toujours aussi efficace les albums de Jean-François Dumont !

Fiche #1880
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Jean-François Dumont lus par Vaux Livres


MAËL

KRIS

Notre Amérique - Quitter l'hiver
Futuropolis

68 | 58 pages | 07-11-2016 | 16€

L’hiver 1918 vit la fin de la guerre. Les hommes posèrent le fusil, les vainqueurs comme les perdants. Parmi eux, Julien un jeune photographe français et Max un soldat allemand que les drapeaux emblêmes des nations n’ont jamais fait rêver… Le nouveau destin de l’Allemagne n’est pas encore totalement fixé et les deux souhaitent bien y participer alors que bien loin de là, le Mexique est en train de vivre des évènements révolutionnaires… Premier volume d’une nouvelle série après l’excellent « Notre mère la guerre » et on attend déjà la suite !

Fiche #1881
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Maël lus par Vaux Livres

Les titres de Kris lus par Vaux Livres


Marcus MALTE

Le Garçon
Zulma

67 | 535 pages | 06-11-2016 | 24.5€

Le garçon n’a ni prénom, ni nom, et il ne parle pas, un enfant sauvage, une page quasi-vierge. Il a vécu avec sa mère et pas grand-chose, dans le sud de la France, au cœur d’une campagne éloignée de tout. A la mort de sa mère, il prend la route en 1908, décide de partir et débute une autre vie, la rencontre avec les hommes (il ne sait rien, « eux savent ») et l’humanité et son quotidien : une lumière ténue parfois, de la noirceur souvent, mais il part affronter la vie, « Sens, touche, goûte, étreins, respire. ». Au hasard de ses pérégrinations, il croise un géant, l’Ogre des Carpates, avec qui il demeure quelques instants et écrit les premières lignes apaisées de sa vie puis Emma, sa première rencontre féminine (après sa mère). C’est alors que la première guerre éclate et le garçon se retrouve au cœur des carnages, de l’horreur et de l’absurdité de ce conflit. Blessé, il rentrera à Paris avant de reprendre la route. Le héros de Marcus Malte est muet, ne prononcera jamais un mot et pourtant, en refermant le livre, le lecteur est convaincu de le connaître intimement, de ressentir ses émotions, le portrait est donc parfaitement réussi mais Marcus Malte mène de front un rappel de l’histoire de cette période (première partie du XXème), le style est travaillé et personnel avec de belles trouvailles, le texte est rythmé, un pavé que l’on dévore avec grand bonheur, Marcus Malte s’est éloigné avec talent de ses romans noirs habituels et c’est une vrai réussite !

« Et de grâce faites que le mystère perdure. L’indéchiffrable et l’indicible. Que nul ne sache jamais d’où provient l’émotion qui nous étreint devant la beauté d’un chant, d’un récit, d’un vers. »

« L’homme peut tout inventer. Il peut tout créer et peut tout détruire. Au choix. »

« Les habitudes sont tenaces mais on n’est pas obligé de vivre, on peut se contenter d’être en vie. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le Garçon"

Fiche #1874
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marcus Malte lus par Vaux Livres


Torben KUHLMANN

Armstrong, l'extraordinaire voyage d'une souris sur la lune
NordSud

66 | 06-11-2016 | 17€

en stock

On retrouve avec grand plaisir notre souris aventureuse. Après la traversée de l'Atlantique, elle va aller beaucoup plus loin ! La lune, rien que ça, une souris astronaute et rien ne l'arrêtera ! Toujours aussi réussi.

Fiche #1875
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Torben Kuhlmann lus par Vaux Livres


Rébecca DAUTREMER

Le bois dormait
Sarbacane

65 | 06-11-2016 | 19.9€

Deux personnages, l'un ressemblant à un jeune prince, dialoguent et observent leur entourage. Tout est statique, tout le monde dort même la belle, et depuis longtemps. Pour quelle raison ? Dorment-ils vraiment ? Est-il possible de les réveiller ? Le prince, vous l'avez deviné, a évidemment la solution ! Les illustrations de Rebecca Dautrement une nouvelle fois exceptionnelles au service de cette nouvelle version d'un conte classique. A lire et à relire, pour les petits et les grands.

Fiche #1876
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Rébecca Dautremer lus par Vaux Livres


Valério ROMÃO

Autisme
Chandeigne

64 | 390 pages | 03-11-2016 | 22€

Le petit Henrique est au cœur du roman de Valério Romaõ où les dialogues et les descriptions s’enchaînent dans un rythme singulier. Et pourtant Henrique ne parlera pas, n’exprimera désespérément aucune idée, aucune parole, aucun sentiment. Henrique est autiste et l’on suit le combat de sa famille, parents et grands-parents, un combat individuel mais aussi d’un couple mis à l’épreuve évidemment, chacun réagit avec sa personnalité, son degré d'acceptation et se trouve souvent en opposition. Un instant unis et l’instant d’après en désaccord, « On était d’accord sur les désaccords. » Une vie définitivement phagocytée, un écueil en chasse un autre : identifier la maladie, la nommer, trouver des solutions pour la vie de tous les jours, trouver les personnes aptes à intervenir, reconnaître les médecins compétents comme les charlatans ou « guérisseurs de foire ». Qui pourrait aider ? Quelle structure serait adaptée ? Et pourtant, face à l’accident, Henrique devient un enfant comme un autre et ses parents, des parents comme les autres, la peur, la douleur, l’angoisse, le fossé immense avec le monde médical... Un portrait éprouvant de parents face à la maladie, à l’incompréhension, aux progressions comme aux régressions, à un quotidien accablant mais aussi à la froideur des urgences servi par une écriture jouant parfaitement sur les rythmes et les répétitions.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Autisme"

Fiche #1873
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Monteiro Rodrigues


Henning MANKELL

Les bottes suédoises
Le Seuil

63 | 356 pages | 01-11-2016 | 21€

Fredrik Welin, médecin en retraite de soixante-dix ans, vit en solitaire affirmé sur une petite île de la Baltique. Après une tragique erreur médicale, il a rejoint la maison de ses grands-parents pour la fin de ses jours. Seul au milieu du froid, de la neige et de la glace, du vent et de la mer. Une nature rude et extrême mais appréciée. Cette vie en retrait est bouleversée au début du roman par un accident tragique : sa maison et ses affaires disparaissent dans les flammes, feu étrange dont il est rapidement soupçonné. Cet évènement et les soupçons qui l’accompagnent déclenchent en lui une panique mais aussi une multitude de questions sur son passé, ces petits faits anodins qui font une vie (comme acheter une paire de bottes suédoises à sa taille), son histoire, ses choix, sa relation aux autres, son avenir. Le vieil ours grognon est contraint de rencontrer de nouvelles personnes, de supporter quelques visites (notamment celle de sa fille qu’il connaît à peine), voire d’envisager avec peur une dernière histoire d’amour. Un ultime opus d’Henning Mankell poignant avec en toile de fond la solitude, la vieillesse et la mort et un vieux bougon qui craint autant qu’il n’espère la solitude au coeur d’une Baltique si attirante.

« Ce n’est pas la vie qu’on mesure. C’est le temps. »

« Vieillir, c’est s’aventurer sur une glace de moins en moins solide. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les bottes suédoises"

Fiche #1870
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anna Gibson


Olivier LIRON

Danse d'atomes d'or
Alma

62 | 230 pages | 01-11-2016 | 17€

en stock

O. rencontre Loren un soir chez des amis. Coup de foudre fulgurant. Ils tombent amoureux, partagent une passion incroyable, intense, brûlante, vive et joyeuse, dansante, même si l’on ressent que Loren tait des moments plus douloureux. Ils progressent émerveillés sur le chemin de l’amour et puis, sans prévenir, Loren disparaît subitement. O. est désespéré, anéanti mais conserve sa rage de vivre malgré la douleur immense ; il refuse d’abdiquer et cherche une explication qui passera par un voyage dans un petit village normand. Un superbe premier roman rythmé, sensible et romantique à l’écriture poétique très personnelle.

Premier roman

« La vie est une chose magnifique mais il ne faut jamais la croire quand elle veut nous faire désespérer. On peut dire la même chose de la littérature. »

« Oui, l’amour est une négation du temps, disait-elle. Nous sommes éphémères comme le monde mais éternels comme la jouissance. »

Ecouter la lecture de la première page de "Danse d'atomes d'or"

Fiche #1872
Thème(s) : Littérature française


Elodie LLORCA

La correction
Rivages

61 | 188 pages | 29-10-2016 | 18€

François a été embauché dans une Revue pour être correcteur, « J’avais justement choisi ce métier afin de ne pas être pris en faute… » Il reprend les lourdeurs, les coquilles, corrige les fautes puis confie son texte à Reine, sa patronne aussi séduisante qu’inquiétante et manipulatrice, « Reine faisait partie de ces femmes qui vous prennent tout. », qu’il désire autant qu’il craint. Il s’aperçoit que le texte que lui rend Reine a été modifié, des coquilles sont réapparues, une lettre changée, la roulure se transforme en coulure et le mot et le sens s’évaporent pour faire place en effet à un autre, une autre phrase, un autre sens. François s’interroge, doute, pourrait-il fauter ou quelqu’un falsifierait-il ses textes ? Dans quel but ? Il tient un carnet, son agenda des coquilles, où il répertorie consciencieusement chaque coquille en espérant percer le mystère. Mais l’homme est seul, étouffé par une grande solitude, sa mère est morte même si elle reste toujours omniprésente à ses côtés, les relations avec sa femme se distendent. Il a toujours subi sa vie, les décisions des autres, seuls les souvenirs et son imagination demeurent fertiles…

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "La correction"

Fiche #1869
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Elodie Llorca lus par Vaux Livres


Véronique OVALDÉ

Soyez imprudents les enfants
Flammarion

60 | 348 pages | 27-10-2016 | 20€

Atanasia est une jeune adolescente pleine de rêves et d’espoir, mais le monde est triste, il faut en effet le changer, c’est simple et si vrai. D’autant plus qu’elle appartient à une famille d’imprudents touchée par « cette fatalité qui leur fait prendre leurs rêves pour argent comptant, qui leur attribue la conviction candide qu’ils pourront changer le cours des choses et qui les fait sombrer dans la mélancolie. » Etre imprudent n’est pas tous les jours facile, mais « … c’est quand on ne fait pas ce qu’on a toujours voulu faire qu’on devient un vieux con dépité. » Pour Atanasia, le déclic se produira lors d’une visite du musée de Bilbao devant une toile de Roberto Diaz Uribe. Cette peinture lui parle et elle souhaiterait rencontrer le peintre qu’on dit retiré sur une île. Atanasia part donc à sa recherche et l’enquête prendra la forme d’un voyage initiatique ouvrant les portes du monde et de la vie à Atanasia. Un nouveau personnage féminin attachant, vif et volontaire à la palette ovaldienne, le seul risque après la lecture de ce nouveau roman, c’est que vous refusiez de mettre un orteil à l’eau devant la vision de la moindre méduse, un animal loin d’être en voie de disparition !

Ecouter la lecture de la première page de "Soyez imprudents les enfants"

Fiche #1867
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Véronique Ovaldé lus par Vaux Livres


Thierry DEDIEU

Les bonhommes de neige sont éternels
Le Seuil

59 | 27-10-2016 | 18€

La neige est tombée, quelle joie ! Les animaux de la forêt ont en effet rendez-vous avec leur ami, le bonhomme de neige. Ils se dépêchent et courent à sa rencontre. Le bonhomme leur raconte ses aventures et ils sont émerveillés. Jusqu’au jour où l’écureuil trouve un menaçant crocus. La course contre le temps s’accélère ! Quelle solution pour ne pas perdre leur ami ? Thierry Dedieu a trouvé Le dénouement débordant de poésie et d’espoir afin que la bande de copains patiente jusqu’à l’année prochaine ! Superbe !

Fiche #1868
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Thierry Dedieu lus par Vaux Livres


David VANN

Aquarium
Gallmeister

58 | 272 pages | 22-10-2016 | 23€

Caitlin vit seule avec sa mère, Sheri. Même si sa mère fait tout pour elle, le quotidien demeure pénible. Sheri travaille beaucoup, un boulot inintéressant et éprouvant, des horaires impossibles, elle enchaîne les heures supplémentaires pour gagner quelques dollars de plus et tenter de satisfaire Caitlin. Mais elle s’use et craque périodiquement. Caitlin trouve son bonheur et un apaisement certain auprès de son amie Shalini mais aussi dans ses visites quotidiennes à un aquarium où elle s’immerge au milieu des poissons, ses véritables amis, « le monde entier est contenu dans ces bassins ». Elle devient experte et rêve d’un métier en lien avec eux. C’est là qu’elle rencontre un vieil homme, qui, comme elle, peut rester des heures, le visage et le nez scotchés sur la paroi d’un aquarium à observer le comportement anodin d’un poisson que seul lui connaît. Ils se rencontrent chaque jour, dialoguent et une certaine complicité s’installe entre eux. Jusqu’au jour où Caitlin naïve et pleine d’espoir espère partager son amitié et son ami avec sa mère qui reconnaît immédiatement le vieil homme et qui, après lui avoir révélé le secret de cet homme, plonge dans une folie destructrice incontrôlable. Ce secret est en effet lié à l’enfance de Sheri, saura-t-elle pardonner ? Saura-t-elle oublier même partiellement les blessures du passé pour repartir vers une vie apaisée, « parfois, les pires moments mènent aux meilleurs » ? David Vann après une longue introduction où il fait preuve contrairement à son habitude d’une grande douceur et d’un apaisement évidents, nous plonge dans une tempête voire au cœur d’un ouragan en nous posant la question du pardon mais aussi de la reproduction par une victime des violences subies et dans l’extrême, David Vann excelle ! Chaque roman de David Vann fait mal, bouscule mais c’est si bon !

« Que sommes-nous tenus de rembourser pour ce qui s’est déroulé avant nous, dans les générations passées ? »

« Tout est possible avec un parent. Les parents sont des dieux. Ils nous font et nous détruisent. Ils déforment le monde, le recréent à leur manière, et c’est ce monde-là qu’on connaît ensuite, pour toujours. C’est le seul monde. »

« Chaque chose qui nous arrive, chacune d’elles laisse sur nous une indentation, et cette indentation restera à jamais. Chacun de nous est un accident sur pattes. »

« Ce sont les meilleures questions, celles qui restent sans réponse. »

Ecouter la lecture de la première page de "Aquarium"

Fiche #1866
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Laura Derajinski

Les titres de David Vann lus par Vaux Livres


Luis SEPULVEDA

Histoire d'un chien mapuche
Métailié

57 | 94 pages | 16-10-2016 | 12€

en stock

Une troupe d’hommes armés pourchassent un jeune indien mapuche blessé. Pour cela, ils ont le chien, un chien singulier, fort, puissant, ils le lancent à sa poursuite. Mais ce chien ne s’appelle pas « le chien » mais « Afmau » ce qui signifie loyal et fidèle en Mapuche et il ne l’a pas oublié. Son passé lui revient en mémoire pendant qu’il attend que ces hommes lui ordonnent de suivre les traces du fugitif. Encore un superbe et émouvant conte illustré dans cette belle collection avec un hommage appuyé à la nature, au peuple Mapuche qui la respecte tant, à la loyauté et à la fidélité.

Fiche #1865
Thème(s) : Jeunesse
Traduction : Anne Marie Métailié

Les titres de Luis Sepulveda lus par Vaux Livres


Eric FAYE

Eclipses japonaises
Le Seuil

56 | 232 pages | 13-10-2016 | 18€

Entre 1960 et 1980, régulièrement, des personnes s’éclipsent, disparaissent au Japon sans raison évidente, aucune trace, pas d’indices, une enquête succincte, fugue, suicide, évaporés (cf. « Les évaporés ») ou in fine kamikakushi (c’est-à-dire cachés des Dieux)… qui s’arrête rapidement et le mystère demeure. Il faudra attendre longtemps pour en avoir l’explication et Eclipses japonaises nous conte ces événements. L’explosion en 1987 du vol de la Korean Air sera à l’origine de la résolution de cette énigme. Pour cela plusieurs voix s’entremêlent dans la narration et les destins se croisent, un GI déserteur disparu en 1966 et une future infirmière, une jeune adolescente japonaise, un archéologue à l'oeil affûté, et une espionne nord-coréenne experte en culture japonaise. Eric Faye construit un roman-enquête à suspense mené par un vieux journaliste persévérant basé sur une histoire hélas bien réelle qui nous parle des relations entre le Japon et la Corée du Nord, d’embrigadement, de pouvoir totalitaire sans limite, de propagande, de violence aveugle, de la négation de toute humanité. Instructif et glaçant, fascinant et terrifiant.

« En m’entendant répéter les phrases apprises par cœur, je me dis qu’on peut obtenir n’importe quoi d’un être humain qui espère. »

Ecouter la lecture de la première page de "Eclipses japonaises"

Fiche #1864
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Eric Faye lus par Vaux Livres


Pierre-Emmanuel DEQUEST

Akki le clan disparu
Sarbacane

55 | 46 pages | 12-10-2016 | 13.5€

Le clan va mal, les tensions commencent à devenir dangereuses… La faim tiraille ses membres, dans les steppes, le froid dure, les rennes ont fui, les chasseurs reviennent bredouilles chaque jour. Akki, petit orphelin, a été accueilli par le clan il y a quelques temps et Olma, la vieille chamane, se souvient qu’à son arrivée, il chantait une comptine indiquant un lieu où le poisson pullulait. Du poisson ? Pour des chasseurs, quel affront ! Le clan refuse de partir à la recherche de ce lieu qui les sauverait et regarde partir, dubitatif, Olma et Akki dans leur aventure. Réussiront-ils à trouver le lieu et le clan pourra-t-il survivre encore longtemps ? Beau dessin et belle aventure !

Fiche #1862
Thème(s) : Jeunesse Bandes dessinées


Stéphanie CHAILLOU

Alice ou le choix des armes
Alma

54 | 140 pages | 12-10-2016 | 16€

Samuel Tison est mort. Assassiné. Il a été retrouvé sous le pont Garibaldi. Il travaillait depuis 1999 chez Luxacor et était devenu chef de service. C’est lui qui avait recruté Alice Delcourt puis choisi de travailler avec elle. Rapidement soupçonnée, le lecteur suit son interrogatoire qui met à jour le harcèlement moral évident de Tison. Alice a été niée, effacée, s’est retrouvée derrière. Il y avait un ordre à respecter (« …Comme s’ils n’étaient pas vraiment des hommes. Pas des hommes et des femmes comme eux, ceux qui les recevaient. ») et elle l’avait fait. En silence. Sans jamais dire non, « sensation d’immense solitude, de perte de soi. », étouffée sous l’oppression constante. Alors elle raconte, elle explique, elle témoigne, peut-être pour « pouvoir comprendre comment une personne peut un jour désirer en détruire une autre… Comment une personne peut avec tout ça, grâce à tout ça, orchestrer une destruction, désirer mettre en œuvre une destruction. » Avec un ton sec, cassant, incisif, un rythme rapide et des répétitions, Stéphanie Chaillou réussit parfaitement à faire ressentir l’oppression, la tension permanente de ce personnel nié, ignoré, bafoué. Elle n’oublie pas de souligner les doutes, et la culpabilité de ces salariés devant leur impuissance à se lever et dire non pour rester vivant, mais Alice en choisissant de parler n’a-t-elle pas marqué son retour parmi les Hommes ?

Ecouter la lecture de la première page de "Alice ou le choix des armes"

Fiche #1863
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Stéphanie Chaillou lus par Vaux Livres


Isabelle BARY

Ce qu'elle ne m'a pas dit
Luce Wilquin

53 | 255 pages | 08-10-2016 | 20€

Marie, quarante-sept ans, partage sa vie avec son mari, Alex, et sa fille Nola, une vraie adolescente. Une vie moderne assez classique entre boulot prenant et loisirs apaisants. Jusqu’au jour où le passé et ses secrets viennent bouleverser le quotidien de la cellule familiale. Marie a en effet été élevée par sa grand-mère après la disparition de ses parents alors qu’elle avait trois ans. Sa grand-mère ne lui a jamais parlé de cette disparition. Or, à la mort de Mamysuzy, Marie hérite de deux cahiers éclairant cet épisode grâce à l’enquête de Mamysuzy suite à l’accident de voiture des parents de Marie. Une enquête qui nous transporte au Canada au contact des amérindiens et sur les traces des coutumes et légendes innues. Le retour du passé permettra aussi à Nola et Marie de se rapprocher et d’envisager un avenir mieux partagé. La construction du texte rend la lecture captivante et rythmée, chaque protagoniste prend la parole alternativement alors que l’enquête et le quotidien s’entremêlent agréablement et le suspense va grandissant.

« Seul le silence restait impuni. Et le silence n’avait pas de couleur : ni indien, ni blanc. Il était apatride. Invincible. »

Ecouter la lecture de la première page de "Ce qu'elle ne m'a pas dit"

Fiche #1861
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Isabelle Bary lus par Vaux Livres


Antoine DOLE

Mon coeur caméléon
Actes Sud

52 | 100 pages | 04-10-2016 | 6.9€

Arthur dans la cour de l’école a repéré Camille et Bérénice, deux sœurs jumelle qui pourtant ne se ressemblent absolument pas. Et Arthur se refuse de choisir, il aime les deux ! Alors Arthur va devoir jongler, se partager. Mais Arthur n’a peur de rien même pas de Mme Faverio qui surveille l’œil aiguisé la cour de l’école ou de se lancer dans des expériences scientifiques périlleuses, mais si c’est pour l’amour, il est excusé d’avance !

Fiche #1858
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Antoine Dole lus par Vaux Livres


Michel ZÜRCHER

Ronan BADEL

Il était trop de fois
Thierry Magnier

51 | 04-10-2016 | 10.9€

en stock

L’histoire démarre sur les chapeaux de roues… C’est un conte, alors il y a forcément une petite fille, et un méchant loup. Et patatras, dès la deuxième page, un trublion intervient, et crie son ras-le-bol des loups ! Il s’interpose à tout-va, coupe le texte et les propositions du narrateur pour obtenir le conte de ses rêves ! Enfin, ça n’est pas simple que ça d’écrire un conte ! Un petit album rose hilarant pour les petits et grands garçons (et les grandes filles), le lire, c’est l’adopter !

Fiche #1859
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Ronan Badel lus par Vaux Livres


Canek Sanchez GUEVARA

33 révolutions
Métailié

50 | 110 pages | 04-10-2016 | 9€

Un trentenaire tourne en rond à Cuba, sur cette île isolée, bloqué, il tourne, et tourne encore, comme un disque rayé. Seul espoir, la mer et le départ, mais la mer est aussi un cimetière pour beaucoup de Cubains. Alors il nous raconte Cuba, de manière directe, sans concession, sans artifice ni embellissement. Il nous parle de la résignation des Cubains, de leurs rêves bafoués qui se transforment en cauchemar, de la surveillance permanente mise en place par le pouvoir, une détresse de tous les instants souvent noyée dans l’alcool. Et tout le monde tourne, et tourne encore, sur place, sans évolution possible, « le désarroi est la seule certitude. » Avec une écriture épurée qui fait tilt à chaque phrase, il s’agit du seul roman (posthume) du petit-fils du Che, un texte noir qui rappelle que la mer fut le seul horizon pour beaucoup de Cubains.

Ecouter la lecture de la première page de "33 révolutions"

Fiche #1860
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : René Solis


Patrick PRUGNE

Iroquois
Daniel Maghen

49 | 104 pages | 03-10-2016 | 19.5€

en stock

C’est toujours avec une grande impatience et une grande envie que l’on découvre le dernier opus de Patrick Prugne et une nouvelle fois, on reste béat d’admiration ! Tout y est, le scénario, les personnages, l’Histoire, les couleurs, les planches et leur agencement, des planches pleine page exceptionnelles, la perfection n’est pas loin ! Iroquois nous relate l’expédition de Samuel de Champlain en 1609 missionné par Henri IV sur le Saint-Laurent dans le Québec qu’il a fondé. Il a établi des relations de confiance et commerciales avec les autochtones excepté avec les Iroquois qui multiplient les assassinats. Champlain décide donc d’aller à leur rencontre avec une quarantaine d’hommes, quelques indiens, une otage, Petite Loutre, fille d’un chef Iroquois et le Basque un marin qui fait des affaires dans la région. Une expédition qui laissera des traces et entraînera de longues années de haine et d’affrontements avec les Iroquois.

Fiche #1857
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Patrick Prugne lus par Vaux Livres


Anaïs LLOBET

Les mains lachées
Plon

48 | 155 pages | 02-10-2016 | 16€

Madel est quasiment au paradis : elle vit sur une petite île des Philippines avec son compagnon Jan, un chirurgien esthétique revenu au pays. Elle est journaliste et a été engagée par une radio télé locale. Ils sont dans la maison de Jan, lorsque le typhon annoncé, Yolanda, attaque l’île. Un typhon plus fort, plus puissant que d’habitude, un véritable tsunami qui emporte tout sur son passage en quelques longues minutes sans que la population ne comprenne vraiment ce qui lui arrivait. Jan disparaît et Madel qui tenait la main du petit Radjun ne peut le retenir. Terrifiant, « Le silence des hommes me fait frissonner ; il n’y a que la mer qui parle encore à Tacloban ». L’île et ses habitants ne seront plus jamais comme avant. En un instant, tout a changé. La mer a tout gommé, s’est installé, a tout détruit. Le roman nous parle de l’après, de la recherche obsédante et désespérée des disparus, de l’entraide absolue, du soutien dans la douleur et l’horreur. Mais il est aussi question des médias, de leur rôle, de leur comportement. Et Madel a évidemment un double rôle, c’est une rescapée avec ses propres disparus et sa culpabilité mais c’est aussi une journaliste qui se doit de témoigner, d’informer tout en respectant les victimes et leur douleur, « Nous ne sommes pas des charognes, ne devenez pas des vautours. ». Un roman âpre qui place réellement le lecteur au plus près des victimes, de la douleur, des odeurs, et où la mer n’apparaît pas dans son plus beau rôle, mais « Madel, un jour, il va falloir pardonner à la mer. »

Premier roman

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Fiche #1854
Thème(s) : Littérature française


Ito OGAWA

Le jardin Arc-en-Ciel
Philippe Picquier

47 | 296 pages | 02-10-2016 | 19.5€

Izumi, jeune mère, et son fils Sôsuke sont à la gare quand ils vont faire une rencontre qui bouleversera à jamais leur vie. Sôsuke presque par inadvertance et sans vraiment le savoir évite le suicide d’une jeune lycéenne, Chiyoko. Izumi et Chiyoko se retrouveront, s’aimeront et ne se quitteront plus, restera à déterminer qui a sauvé qui... Elles partiront avec Sôsuke vers un village de montagne pour rénover une maison en ruine et la transformer en maison d’hôtes, l’Arc-en-Ciel. Lorsque Chiyoko accouche d’une petite fille, la famille Takashima est née, une famille heureuse mais que tout le monde n’accueille pas avec sourire et bienveillance… Et pourtant, malgré les évènements et comportements parfois pénibles face à leur homosexualité affichée, l’ambiance reste solaire, étoilée et douce. La Constitution de la famille en dit long sur leur philosophie de vie : « Ne jamais de se mentir à soi-même, Rire à gorge déployée une fois par jour, Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble, Ne surtout pas se forcer. Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter. » Une approche qu’elles tentent de faire partager aux divers clients qui poussent la porte de l’Arc-en-Ciel. Un livre lumineux, tendre et doux où l’amour et l’attention à l’autre redeviennent essentiels et ça fait du bien !

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Fiche #1855
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Myriam Dartois-Ako

Les titres de Ito Ogawa lus par Vaux Livres


Antonio MORESCO

Les incendiés
Verdier

46 | 188 pages | 02-10-2016 | 16€

Un homme anonyme, on ne sait qui il est, d’où il vient, est malheureux. Il sait enfin qu’il a tout raté, et préfère s’éloigner, être seul. Enfin presque. Il est vieux, elle est jeune. Il va la chercher, ils vont se retrouver. Le monde est en train de brûler, l’esclavagisme a adopté d’autres formes et les hommes demeurent enchaînés, les mondes des vivants et des morts se rejoignent jusqu’à se confondre. Une fable bien noire où l’on retrouve en plus sombre les thèmes de « Fable d’amour », l’amour impossible, un vieil homme crasseux et une jeune princesse, le sexe, la mort, l’absurdité de notre monde et sa fin annoncée.

"Pour qu'il n'y ait plus de morts, il ne faut plus qu'il y ait de vivants."

Ecouter la lecture de la première page de "Les incendiés"

Fiche #1856
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Laurent Lombard

Les titres de Antonio Moresco lus par Vaux Livres


Emmanuelle PIROTTE

De Profundis
Le Cherche Midi

45 | 286 pages | 30-09-2016 | 17€

Bruxelles n’a pas été épargnée par la terrible épidémie d’Ebola III qui plonge l’Europe dans une phase terrifiante. Les morts se multiplient, la sauvagerie se développe au grand jour, chacun s’isole, se protège, la peur de l’autre est permanente. Roxanne vit seule, se drogue aux médicaments pour tenter de survivre encore quelques temps, mais le cœur n’y est plus, même si Mehdi vient encore lui rappeler ce que vivre veut dire. C’est alors qu’un évènement vient bouleverser son quotidien, voire son avenir. Son ex parti avec sa fille a contracté le virus, y succombe mais lui laisse Stella leur fille murée dans le silence et qui ne connaît finalement pas sa mère qui reste interdite devant cette petite personne étrange. Une nuit, la violence franchit le seuil de leur appartement et décide Roxanne au départ. Elle se souvient de sa maison de famille, loin dans la campagne, et choisit l’exil espérant s’éloigner de la barbarie et du virus et peut-être créer de réels liens mère-fille avec Stella. Chacune prend ses marques dans la maison, Roxanne retrouve quelques connaissances qui l’accueillent avec joie, mais hélas, la violence n’épargne pas la campagne et en outre, une présence fantôme étrange semble occuper la maison, et les fantômes, chacun le sait, peuvent être inquiétants ou protecteurs…

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Fiche #1852
Thème(s) : Littérature française


Jérôme CHANTREAU

Avant que naisse la forêt
Les Escales

44 | 220 pages | 30-09-2016 | 17.9€

La mère d’Albert vient de mourir. Albert rejoint alors avec l’urne funéraire la maison familiale de Mayenne dont ses parents avaient hérité au cœur d’une large forêt. Une affaire de quelques jours, une fois la chanson pour la cérémonie funèbre choisie. Pourtant, Albert retrouve immédiatement les odeurs et les lumières d’antan, les bruits… Finalement, tout le monde repart et Albert se retrouve seul, avec sa mémoire, l’héritage familiale (la forêt est-elle le lieu idéal pour retrouver ses racines ?) et la légende qui l’accompagne, un ermite habiterait les bois. Albert se noie dans ses souvenirs à la recherche de sa mère et dans la forêt, une forêt qui l’appelle et qui peut être aussi bien douce et protectrice que violente et dangereuse, aussi bien fraîche qu’oppressante et avec le risque permanent de s’y perdre. Dans une forêt, la vie s’expose, les naissances et les morts se côtoient à tout instant. Pour les amoureux des contes, des arbres et des forêts qui n’ont pas peur des héritages, « Ce n’est même pas l’amour de la nature. C’est un truc morbide à nous. On est programmé dans cette maison. ». Un premier roman envoûtant illuminé par une écriture souvent poétique.

Premier roman

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Fiche #1853
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jérôme Chantreau lus par Vaux Livres


Michel PLESSIX

Frank LE GALL

Là où vont les fourmis
Casterman

43 | 66 pages | 29-09-2016 | 18€

Saïd a mieux à faire qu’aller à l’école. Il aimerait plus tout que répondre à une question complexe mais où vont les fourmis ? et pour le savoir, quoi de mieux que les suivre ! Et sur leur trace, il se retrouve nez à nez avec son grand-père et ses chèvres. Et cela tombe mieux, le grand-père part pour son pèlerinage et charge Saïd de garder son troupeau. Saïd se retrouve seul, isolé, et la peur le paralyse mais heureusement, une chèvre, Zakia, va le réconforter, et à sa grande surprise, elle parle ! Une deuxième énigme à résoudre pour le brave Saïd ! Un superbe conte plein de douceur, de tendresse et de sagesse, un grand souffle d’humanité !

Fiche #1851
Thème(s) : Jeunesse Bandes dessinées


Stéphane BENHAMOU

La rentrée n'aura pas lieu
Don Quichotte

42 | 170 pages | 27-09-2016 | 16.9€

C’est bientôt la rentrée. Les Aoûtiens profitent des derniers jours, mais finalement, une question que l’on est nombreux à s’être posé un jour sur le sable chaud d’une plage bretonne, au bord d’un lac d’altitude ou au cœur d’une forêt accueillante, mais, au fait, pourquoi rentrer ? Sans se concerter, cette année, les Aoûtiens décident que la rentrée n’aura pas lieu ! Onze millions de Français restent dans la nature plutôt que de rejoindre sagement leurs bureaux. Bison futé rejoint les rangs des chômeurs ! Bouleversement total, tout d’abord pour les vacanciers de septembre qui trouvent la place occupée, mais aussi pour les politiques, qui n’avaient pas senti venir le drame pour l’économie. La panique guette, on dépêche un émissaire, le sourire joyeux laisse progressivement place à un sourire crispé, « l’incertitude provoque l’inquiétude »… La tension monte… La société et les politiques n’ont jamais apprécié les minorités qui embrassent les chemins de traverse. Une fable efficace, drôle, jubilatoire mais qui dit aussi beaucoup sur notre société, le discours pouvant être généralisé à volonté à bien d’autres situations !

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "La rentrée n'aura pas lieu"

Fiche #1850
Thème(s) : Littérature française


Miles HYMAN

La loterie
Casterman

41 | 160 pages | 26-09-2016 | 23€

Cette bande dessinée est l’adaptation d’une nouvelle de Shirley Jackson publiée dans les années 50. L’histoire se déroule dans un petit village de la Nouvelle-Angleterre où, comme dans les villages voisins, chaque année est organisée une loterie. Chacun s'y prépare, une certaine tension règne, du gamin qui joue après l’école au grand-père qui fend son bois. Quel est ce rituel ? Quelle est sa justification ? Pourquoi perpétuer cette tradition ? Et surtout que gagne « l’heureux vainqueur » ? Très de peu de dialogues et de textes, des dessins hyper-réalistes aux douces couleurs, et le lecteur devra attendre la dernière planche pour tout comprendre et découvrir l’horreur de cette histoire. Une BD étonnante, terrifiante et glaçante qui bousculera indubitablement chaque lecteur en rappelant que les traditions peuvent être si archaïques !

Fiche #1848
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Hélène GESTERN

L'odeur de la forêt
Arléa

40 | 700 pages | 26-09-2016 | 18€

Elisabeth Bathori, une historienne de la photographie, travaille à l’Institut pour la Mémoire Photographique du siècle, on ne sera donc pas surpris de retrouver d’emblée deux mots chers à Hélène Gestern : mémoire et photographie. Elisabeth Bathori est naturellement une vraie enquêtrice, elle ne peut lire un extrait de correspondances sans réagir. Alors quand elle se retrouve en possession des lettres qu’Albert Willecot mort pendant la première guerre a écrit à son ami Anatole Massis où il n’hésite pas à parler de l’horreur de la guerre qui fait oublier jusqu’à l’odeur de la forêt sans oublier sa passion pour la poésie d’Anatole, elle ne peut que partir à la recherche des réponses d’Anatole. Photos après photos, cartes postales de propagande, lettres après lettres, Elisabeth remonte le temps et la mémoire pour suivre les traces des deux hommes et retranscrire leurs vies, la petite histoire au cœur de la grande. La narration mêle cette enquête au quotidien d’Elisabeth, à son intimité, une vie en marche vers une reconstruction et plus de sérénité. Comme à son habitude, Hélène Gestern multiplie les sources d’information pour construire une enquête efficace qui nous parle de mémoire, d’identités et de lignées, d’histoire, de guerres, de destins, dans un texte construit, dense, riche et ample, avec une intrigue qui tient en haleine. Du grand art !

« J’empruntais la vie d’une autre, je mettais mes pas dans les siens, j’adoptais son histoire. Etait-ce malsain, morbide, immoral ? Je ne le savais pas et je n’avais pas voulu me poser la question, me laissant guider par une mémoire qui ne m’appartenait pas, mais dont j’épousais sans discuter les méandres. Parce que, à la faveur de cette enquête sur les lettres centenaires d’un soldat dont j’ignorais l’existence quelques mois plus tôt, quelque chose d’infiniment lent avait commencé à remuer à l’intérieur de moi, quelque chose qui n’avait pas encore ni forme ni nom, mais qui poussait obscurément les parois du chagrin pour réclamer l’énoncé de la lumière. »

Ecouter la lecture de la première page de "L'odeur de la forêt"

Fiche #1849
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Hélène Gestern lus par Vaux Livres


Jeff LEMIRE

Winter road
Futuropolis

39 | 250 pages | 24-09-2016 | 28€

en stock

Si vous aimez le bruit des pas dans la neige gelée, si vous aimez le climat hivernal canadien, si vous aimez les petites villes où chacun se connaît et s’épie, si vous aimez les personnages âpres voire violents, si vous aimez les romans noirs n’interdisant pas une lueur d’espoir, ce bijou de BD est pour vous ! Tout y est ! Le dessin, les couleurs, les personnages, même les bruits !

Fiche #1847
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées


Damien CUVILLIER

KRIS

Nuit noire sur Brest - Septembre 1937
Futuropolis

38 | 75 pages | 18-09-2016 | 17€

en stock

En 1937, un sous-marin espagnol traine dans les eaux françaises non loin de Brest, heurte un bateau de pêche et se retrouve immobilisé au port. Les franquistes et les républicains s’affrontent alors en Espagne et le sang coule… Le Front Populaire joue de son côté la carte de la neutralité. Un sous-marin est une arme redoutable et celui-ci va devenir un enjeu important pour tous les camps. Les réseaux s’activent, les espions se croisent, les armes pointent leur nez… Kris et ses compagnons nous révèlent encore avec talent un évènement historique ignoré et pourtant si révélateur, un vrai bonheur.

Fiche #1844
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Damien Cuvillier lus par Vaux Livres

Les titres de Kris lus par Vaux Livres


François RAVARD

Aurélien DUCOUDRAY

Mort aux vaches
Futuropolis

37 | 108 pages | 18-09-2016 | 19€

Ils sont quatre dont une jeune pin-up qui ne s’en laisse pas conter. Déterminés. Le casse d’une banque. Ils réussissent à s’enfuir avec le magot et décident de se cacher quelques temps et ne pas toucher au trésor. L’un d’eux se souvient qu’il est originaire de la campagne et que son oncle a toujours une ferme. Mise au vert et planque idéale même si l’oncle accueille « le petit » d’un direct du droit. Mais les planques se passent rarement comme prévu… C’est noir, c’est drôle, un poil désespéré, c’est bourré de clins d’œil, c’est tendu, c’est fort. A ne pas rater.

Fiche #1845
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de François Ravard lus par Vaux Livres


Valentine GOBY

Un paquebot dans les arbres
Actes sud

36 | 270 pages | 18-09-2016 | 19.8€

Odile et Paul Blanc tiennent un café à la Roche-Guyon sur les bords de Seine dans les années 50. Ils ont trois enfants et la vie coule jour après jour. Les clients du café sont devenus des proches voire des amis, Paul les connaît tous, les aide souvent, les fait danser avec son Hohner. Puis la famille s’effondre, Paul tombe malade, la tuberculose, bientôt imité par son épouse. Or, ils n’ont pas de sécurité sociale et doivent partir en sanatorium alors que tous leur ont tourné le dos, plus d’amis, la tuberculose et la contagion font peur. Les enfants, Mathilde et Jean, sont placés en famille d’accueil et les assistantes sociales rentrent dans la ronde… Mathilde, la cadette, prend en charge la famille, tous et tout, les rôles s’inversant. Elle rencontrera beaucoup d’égoïsme, d’abjection, mais aussi quelques autres qui seront l’épauler et lui réserver quelques brefs instants lumineux. Le roman dresse un portrait émouvant et attachant d’une gamine courageuse qui affronte la vie avec une volonté sans faille (elle acquerra son émancipation) mais aussi nous distille avec justesse et à bon escient des rappels historiques : la tuberculose torturait âprement les corps, la sécurité sociale n’a pas toujours existé, la misère existait aussi pendant les fameuses Trente Glorieuses, la guerre d’Algérie se déroulait aussi en métropole et enfin, les familles d’accueil n’étaient pas toujours bienveillantes...

Ecouter la lecture de la première page de "Un paquebot dans les arbres"

Fiche #1846
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Valentine Goby lus par Vaux Livres


Jean-Marc CECI

Monsieur Origami
Gallimard

35 | 160 pages | 14-09-2016 | 15€

Le jeune Kurogiku croise furtivement une jeune femme au Japon et en tombe immédiatement amoureux. Pour la retrouver, il choisit l’exil et s’installe seul dans une maison isolée toscane. Rêvant continuellement à cette femme, il s’adonne à l’art du washi, le papier japonais et à l’origami, ce qui lui vaut son surnom Monsieur Origami. Un jour, un jeune horloger passe la porte et lui fait part de son rêve, fabriquer une montre avec toutes les mesures du temps. Le roman confronte ces deux rêveurs, leurs deux utopies, l’un court après une ombre, une image, l’autre après une ambition, une création. Leur rencontre est faite de silence, de méditation. Le fond, la forme et le style dépouillé engendrent poésie et douceur, chaque page dégage une grande sérénité, une sagesse évidente. Il est aussi question de papier, de pliages, de grues qui ne pourront éviter la mort de la petite Sadako, de philosophie de vie. « Toute beauté a sa part d’ombre » mais on a vraiment beaucoup de mal à discerner cette ombre dans ce lumineux et singulier roman. Monsieur Origami vous offrira un joli moment d’apaisement.

Premier roman

« L’homme ne comprend pas le temps. L’homme a inventé sa mesure. Il a enroulé le temps autour d’un cadran, puis il l’a plié. »

« A quoi sert-il d’avoir si être nous manque. »

Ecouter la lecture de la première page de "Monsieur Origami"

Fiche #1843
Thème(s) : Littérature française


Jean-Paul DUBOIS

La succession
L'Olivier

34 | 235 pages | 05-09-2016 | 19€

Paul Katrakilis a fait des études de médecine, comme son père, mais n’a jamais exercé (« J’avais passé mon enfance à travailler, étudier, apprendre les choses inutiles et insensées sous le regard étrange d’une famille restreinte de quatre personnes totalement déroutantes, déboussolées et parfois même terrifiantes. »). Il a préféré s’éloigner, mettre de la distance entre lui et sa famille, « … loin de ceux qui m’avaient mis au monde par des voies naturelles, m’avaient élevé, éduqué, détraqué et sans aucun doute transmis le pire de leurs gènes, la lie de leurs chromosomes » et partir à Miami, où il assouvit sa passion, le sport et la cesta punta. Mais la famille rattrape souvent les brebis égarées… Il apprend par le consulat la mort de son père. Comme sa mère, comme son oncle, il a choisi de se suicider « sans un mot pour son enfant », malédiction familiale ou maladie héréditaire ? Paul reviendra en France et deviendra enfin médecin. Il découvrira son père mais aussi ses pratiques et la place que le médecin peut prendre lors de la fin de vie de ses patients (« Personne ne nous avait appris à éteindre des vies, à voir quelqu’un s’en aller sur notre injonction. »). Son nouveau métier l’isole, l’épuise, le plonge dans une solitude pesante, « Peut-être mon père était-il lui aussi reclus dans une forme de solitude, enfermé dans une prison familiale avec des détenus dont il ne parlait pas la langue. », Paul échappera-t-il au destin familial et saura-t-il trouver sa place ? Jean-Paul Dubois propose un questionnement déchirant et émouvant sur la famille et la mort donc sur la vie avec son ton habituel entre gravité et ironie, sérieux et légèreté mais toujours avec grande humanité.

Ecouter la lecture de la première page de "La succession"

Fiche #1841
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Paul Dubois lus par Vaux Livres


Rabih ALAMEDDINE

Les vies de papier
Les Escales

33 | 340 pages | 05-09-2016 | 20.9€

L’héroïne Aaliya Saleh est une vieille Libanaise (« J’ai atteint l’âge où la vie est devenue une série de défaites acceptées. ») qui habite Beyrouth, ville belle et désespérée, qui continue de vivre malgré les tragédies qui s’y déroulent depuis si longtemps, « l’Elizabeth Taylor des villes : démente, magnifique, vulgaire, croulante, vieillissante et toujours chargée de drames. Elle épousera n’importe quel prétendant énamouré lui promettant une vie plus confortable, aussi mal choisi soit-il ». Elle, comme ses habitants, résiste, plie, mais ne rompt pas, et vole quelques instants d’apaisement. Aaliya Saleh, dans sa solitude qu’elle apprécie, en fait de même dans son appartement, son petit cocon protecteur. Elle a été libraire pendant cinquante ans mais a surtout passé sa vie sans que quiconque ne s’en doute, à traduire les auteurs étrangers qu’elle adore et ils sont nombreux ! « Les vies de papier » parcourt sa vie personnelle gouvernée par son caractère entier, ses passions absolues pour la littérature et la musique, « Je me suis glissée dans l’art pour échapper à la vie. Je me suis enfuie en littérature. », sa solitude malgré son mari, « l’insecte impuissant », et sa rencontre avec ses voisines, ces « trois sorcières », qui l’aideront à prendre du recul et gagner en sérénité. Roman dense et riche sans être pédant qui constitue un remarquable et magnifique hommage aux livres, à la littérature et à Beyrouth accompagné d’un portrait attachant d’une vieille femme libanaise libre et de caractère.

« Nulle nostalgie n’est vécue avec autant d’intensité que la nostalgie de ce qui n’a pas eu lieu. »

« Quiconque prétend que le stylo est plus fort que l’épée ne s’est jamais retrouvé nez à nez avec un pistolet. »

« Essayer de connaître un autre être humain me semble aussi impossible, et aussi ridicule, qu’essayer d’attraper l’ombre d’une hirondelle. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les vies de papier"

Fiche #1842
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Nicolas Richard


Elisa SHUA DUSAPIN

Hiver à Sokcho
Zoé

32 | 140 pages | 03-09-2016 | 15.5€

Sokcho, petite ville portuaire de la mer du Japon, proche de la Corée du Nord, semble vivre au ralenti, embuée et embrumée dans l’hiver qui s’installe. Une ambiance feutrée, un peu triste, « Suintant l’hiver et le poisson, Sokcho attendait. Sokcho ne faisait qu’attendre. Les touristes, les bateaux, les hommes, le retour du printemps. », et néanmoins cette impression de sérénité, de tranquillité même si les évènements et les psychologies des personnages sont en opposition avec ces sentiments. Une jeune franco-coréenne accueille un dessinateur de BD français venu chercher l’inspiration. Le roman nous les montre se rapprochant lentement tout en intégrant et mesurant leurs différences marquées, tant au niveau de leur personnalité que culturellement. Elle est restée à Sokcho pour ne pas quitter sa mère, son père étant parti rapidement sans laisser de traces. Ayant appris le Français au lycée, elle connaît la littérature française. Les deux s’observent entre deux dessins et deux plats cuisinés, parlent peu. Ils s’effleurent à peine du regard et pourtant ils sauront rompre la frontière, franchir le mur d’incompréhension qui les séparait. On est dans le ressenti, on sent, on ressent, par petites touches, l’auteur met en place une atmosphère singulière empreinte de douceur et de lenteur et tisse le portrait intime d’une jeune femme aimantée par ce lieu qu'elle ne pourra quitter. Un court roman qui nous emporte pourtant très loin dans les brumes des rêves et la poésie.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Hiver à Sokcho"

Fiche #1840
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Elisa Shua Dusapin lus par Vaux Livres


Pascal RABATÉ

La déconfiture
Futuropolis

31 | 95 pages | 02-09-2016 | 19€

La seconde guerre, ce fut des combats âpres, la résistance, mais aussi la débâcle. Une fuite éperdue des civils avec leurs matelas pour tenter d’échapper au pire. Pascal Rabaté a choisi de nous décrire cette période, pour l’armée, la débâcle tournait à la déconfiture ! Les soldats, parfois sans jamais avoir combattu, isolés, courraient après leur régiment, croisaient par hasard qui une colonne de blindés, qui un avion allemand qui les bombardaient, qui une ferme isolée où demeuraient quelques victuailles… Pascal Rabaté avec une économie des mots évidente et un dessin toujours aussi expressif rend compte non sans humour et ironie de ces évènements tragiques pendant lesquels la vie subsistait et démontre une nouvelle fois l’absurdité de la guerre. On attend la suite avec impatience !

Fiche #1839
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées

Les titres de Pascal Rabaté lus par Vaux Livres


Florence SEYVOS

La sainte famille
L'Olivier

30 | 172 pages | 01-09-2016 | 17.5€

Un lac, une maison mystérieuse et isolée, une famille. Une famille nombreuse et pourtant quelle solitude ! Suzanne et Thomas, les deux enfants complices, vont grandir marqués par le lieu et cette éducation catholique où les sentiments sont tus ou absents. Aucune douceur, aucune protection, des regards froids, « la vérité de son visage, c’est la dureté. », de la peur, « la gifle est dans le ton glacial ». C’est un constat dur, franc, direct, où chacun grandit dans sa solitude et le silence, en refusant « d’appeler au secours », le passage à l’âge adulte sera douloureux.

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Fiche #1838
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Florence Seyvos lus par Vaux Livres


Anne-Frédérique ROCHAT

L'autre Edgar
Luce Wilquin

29 | 255 pages | 30-08-2016 | 20€

Un Edgar disparaît, un autre apparaît. Edgar est mort, mort subite du nourrisson. L’autre Edgar est né, on ne choisit ni sa famille, ni son prénom ! En effet, ses parents ont choisi pour lui le même prénom, le remplaçant est né. Quelle sera sa place ? La trouvera-t-il ? Est-ce vraiment lui que l’on aime ? Qui est-il vraiment ? Edgar va grandir avec ce fantôme, cette ombre qui pèse sur sa vie mais aussi écrasé par l’amour exclusif et possessif de sa mère. La seule femme de sa vie qui voit d’un mauvais œil toute autre présence féminine à ses côtés, notamment Mathilde la vieille voisine attentionnée. Anne-Frédérique Rochat dresse le portrait émouvant d’un enfant que l’on regarde grandir et tenter de devenir homme dans la difficulté, les troubles d’identités accompagnés évidemment des sentiments de culpabilité et de doute qui l’assaillent à chaque instant.

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Fiche #1837
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne-Frédérique Rochat lus par Vaux Livres


Magyd CHERFI

Ma part de Gaulois
Actes Sud

28 | 260 pages | 29-08-2016 | 19.8€

Magyd deviendra-t-il le premier bachelier de la cité (« le bac est une anecdote pour le blanc et un exploit pour l'indigène »), quartiers nord de Toulouse alors que Mitterrand accède au pouvoir et que la cité prend peur. Quelques-uns le souhaitent, beaucoup d’autres non. Et lui ? Sa mère a misé sur lui, l’a choisi : « J’ai longtemps maudit ma mère de m’avoir tant couvé, dans les cités, ça ramollit l’âme, ça vous fait poli, poète et merdeux, détesté de la bande. ». Alors Magyd nous fait partager sa schizophrénie identitaire, sa double vie, celle à l’école sur le chemin de la liberté et celle dans la cité où beaucoup refusent de faire place au p’tit intello, ce traître, ce « pédé » qui a choisi le camp des Gaulois et de la littérature (« Oui les livres mettaient l’accent sur tout ce qui nous faisait défaut. ») et le lui rappèleront violemment... Un témoignage de l’intérieur, la chronique d’un rendez-vous manqué avec les banlieues, avec une franchise totale où surgissent les colères, la tendresse, les espoirs et déceptions, les illusions (« J’ai maudit cette illusion de croire qu’un livre vous sauve, un livre quartier nord ça vous écourte le passage sur terre. »), les contradictions, l’engagement, la violence, la souffrance, les doutes (être Algérien, Gaulois, les deux ?), le combat pour les femmes, la libération du poids des traditions sans les oublier, le tout avec une autodérision évidente, un humour salvateur et enfin une langue singulière qui oscille entre le subjonctif et la phonétique. « Le mac du poème, l’Al Capone du vers » pose évidemment ouvertement la question de l’identité, qui est Français ? qui le parait ? l’apparence de certains les empêcheront-ils toujours d’être Français aux yeux des autres ? qui le devient ? peut-on le devenir ? En chroniquant une année qui date de plus de 25 ans, Magid Cherfi démontre ainsi clairement que les problématiques d'alors demeurent intactes…

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Fiche #1835
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Magyd Cherfi lus par Vaux Livres


Alexandre SEURAT

L'administrateur provisoire
Le Rouergue

27 | 185 pages | 29-08-2016 | 18.5€

Le narrateur ne sait pas grand-chose de son arrière-grand-père, Raoul H.. Sa famille en parlait rarement, et peu d’informations filtraient : « C’était un monde où les vivants étaient sévèrement gardés par des ombres gigantesques. », ombres des adultes, ombres du passé, ombres des morts. Et puis le narrateur comme le lecteur, dès les premières pages, découvre le secret qui entoure l’existence de Raoul : il fut administrateur provisoire pendant la seconde guerre et s’occupa donc de la spoliation des biens juifs, de récupérer leurs biens, au service de l’Etat évidemment, il ne faisait donc que son devoir... Mais le narrateur ne se contente pas des silences de sa famille, « Tu dois prendre de la distance avec tout ça, et tu verras c’est beaucoup plus simple après. », et choisit d’enquêter dans la mémoire familiale et aux Archives, d’aller au bout, de percer les silences et non-dits, pour la vérité et pour son frère, hanté par la Shoah, qui s’est suicidé. Peu à peu, l’ombre de Raoul devient plus marquée, et l’homme prend forme avec toute son horreur. Alexandre Seurat nous offre un deuxième roman tourmenté, noir, déstabilisant, à la construction singulière oscillant entre rêve, enquête, analyse historique, procès fictif. Très fort et nécessaire !

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Fiche #1836
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Alexandre Seurat lus par Vaux Livres


Armelle RENOULT

Eléonore THUILLIER

La jungle en haleine
Les P'tits Bérets

26 | 28-08-2016 | 12.9€

Le lion se repose après un bon repas, le ventre bien plein. Le perroquet qui passait par là, lui signale, un brin moqueur, que son haleine est digne de celle d’un chacal ! Remarque qui vexe le lion comme le chacal ! Alors le lion part en quête d’un remède et le perroquet n’aura qu’à bien se tenir !

Fiche #1832
Thème(s) : Jeunesse

Les titres de Eléonore Thuillier lus par Vaux Livres


Noë MONIN

Luc VENRIES

Les lames d'Âpretagne - Le tonnerre de Brest
Casterman

25 | 65 pages | 28-08-2016 | 14.5€

Faust est du monde d’Enbâs et il vient d’être capturé par les assassins de son petit frère. Faut se retrouve donc prisonnier et enchaîné, sa chance peut-être, puisqu’il va être repéré par Van un des héritier du roi d’Âpretagne. Une rencontre incongrue qui va réunir les deux héros de ce conte dans un à l’atmosphère médiéval-fantastique. Premier tome prometteur (aventure, humour, suspens, intrigue, zest de violence…) d’une nouvelle série.

Fiche #1833
Thème(s) : Jeunesse Bandes dessinées


Louis-Ferdinand DESPREEZ

La Toubabesse
La Différence

24 | 288 pages | 28-08-2016 | 17€

Esther exerce un vieux métier à Johannesburg. Superbe, elle vend ses charmes et son corps dans les hôtels de la ville mais ne s’enrichit guère, car son homme veille et frappe… Et puis, une rencontre fortuite avec un Ministre africain, change son destin. Les rencontres sont mieux payées et surtout son client lui propose de venir avec lui dans son pays, changement de lieu, changement de classe. Surtout qu’à son arrivée, elle devient la première Dame du pays, le vieux Président en effet ne peut rester insensible à ses longues jambes blanches et galbées et au reste… Et Esther sait y faire… Néanmoins Esther ne sera pas une première Dame comme les autres (« Une bonne petite femme comme ça, si généreuse, toujours préoccupée du bien-être de son bon peuple… »), elle se moque des résidences européennes, des fondations factices, des vêtements de luxe, Esther se découvre une âme de révolutionnaire et n’accepte pas ce que l’on fait subir au peuple. Elle crie à l’injustice et lance projet sur projet en obtenant les financements sans limite de son nouveau compagnon ! Mais est-il possible de bousculer les habitudes, surtout quand chacun peut se servir et profiter du pouvoir… Un voyage satirique, dépaysant et drôle au ton direct et très singulier.

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Fiche #1834
Thème(s) : Littérature étrangère


Vénus KHOURY-GHATA

Les derniers jours de Mandelstam
Mercure de France

23 | 135 pages | 23-08-2016 | 14€

Ossip Mandelstam est mort le crayon à la main (« Ecrire jusqu’à la dernière palpitation du sang dans ses veines. »), la poésie aux lèvres. Il est mort pour un vers, un vers moqueur, un vers direct que le monstrueux Staline n’apprécia. Un vers que Mandelstam ne renia jamais. De camp en camp, de cellule en cellule, Staline l’écrasa, l’affama, le réduit au néant. Mais Mandelstam choisit de résister, seul, avec sa femme et sa poésie. Il ne put rejoindre les poètes et écrivains officiels, la cour des courbés, il subit, plia, jusqu’à la rupture. Et pourtant, « La faim devenait une obsession. » et l’éloignait à chaque instant de la poésie. Vénus Khoury-Ghata nous livre une description émouvante des dernières instants de Mandelstam, de son combat perdu d’avance, et rappelle l’intransigeance et la barbarie de l’époque stalinienne qui n’acceptait remises en cause et critiques. Mais comme le démontre Laurent Gaudé dans son dernier roman Ecoutez nos défaites, le temps choisit souvent d’inverser le résultat des combats historiques et le perdant devient alors un nouveau vainqueur intemporel, pauvre Joseph...

« La terre est morte mais elle ne le sait pas encore. Elle continue de tourner. »

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Fiche #1830
Thème(s) : Littérature française


Yasmina REZA

Babylone
Flammarion

22 | 220 pages | 23-08-2016 | 20€

Dans un immeuble, les voisins se croisent, se saluent et puis un soir, c’est l’invitation. Les Manoscrivi, Lydie et Jean-Lino, se retrouvent dans l’appartement d’Elisabeth et Pierre. Petite soirée tranquille avec les proches d’Elisabeth et Pierre et ces nouveaux venus, chacun tente de charmer l’autre, de plaisanter, on boit un peu plus que d’habitude, mais la raison veille. Et puis, chacun regagne ses appartements. Lydie et Jean-Lino continue la soirée, et un mot en appelle un autre, et un agacement devient énervement, et extraordinairement Jean-Lino tue Lydie, pour Lydie, c’était le moment : « On est quelque dans le paysage jusqu’au jour où on n’y est plus. » Sans réaction, ne sachant que faire, il court avouer à Elisabeth et Pierre son acte. Que faire ? Elisabeth et Pierre n’appréhendent pas de la même façon le fait divers et ses conséquences… Et chaque minute qui passe, chaque geste, peuvent laisser des séquelles, sauf pour Lydie, il est trop tard… Yasmina Reza décrypte avec humour l’engrenage qui amène parfois certains sur des chemins incertains…

« Toi aussi tu avances en âge de même que tous ceux que tu connais, et je me suis sentie comme appartenant à cette foule en route, main dans la main, avançant en âge vers une chose inconnue. »

« L’autre jour à la télé, j’ai entendu un type pas du tout vieux dire, Dieu me guide, chaque jour je lui demande conseil, même avant de venir sur ce plateau. Je me souviens d’une époque où une phrase pareille aurait provoqué l’hilarité. Aujourd’hui tout le monde trouve ça normal y compris sur les plateaux de télé intellos. »

« Ils ont du bol ceux qui pensent que la vie fait partie d’un ensemble ordonné. »

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Fiche #1831
Thème(s) : Littérature française


Catherine MAVRIKAKIS

Oscar de Profundis
Sabine Wespieser

21 | 306 pages | 17-08-2016 | 21€

en stock

Notre monde est en train de s’éteindre. Même le ciel est de la partie. Un gouvernement mondial s’est mis en place et feint de continuer de maitriser la destinée de tous. La division de la société a atteint son paroxysme. Les nantis semblent ignorer l’état de la société, se protègent et continuent leurs occupations volages en ignorant les gueux qui occupent les rues, survivent, ont pour la plupart accepté leur destin et attendent la mort (« Ils avaient appris à se voir comme des rats en sursis. Ils ne possédaient aucune légitimité à être. »). Dans ce contexte, Oscar de Profundis, une rock star à l’échelle mondiale, entre la folie et la mégalomanie, arrive à Montréal, la ville qui l’a vu grandir. C’est dans cette ville qu’il a vécu son plus grand drame qu’il n’a pas oublié, la mort de son petit frère. Son entourage, aux petits soins, a réglé à la seconde près, son séjour. Néanmoins, la période est mal choisie ! La maladie noire s’est déclarée dans la ville. Etonnamment, elle n’atteint que les gueux qui meurent dans d’atroces souffrances. Il faut donc attendre qu’elle fasse son travail puis nettoyer la ville ! Ca se complique lorsque l’état d’urgence est déclaré et que quelques irréductibles plutôt que d’attendre la mort en faisant la fête décident de prendre en main leur destin… Catherine Mavrikakis grâce à deux portraits extrêmement contrastés nous livre un conte apocalyptique noir qui décrit un monde en perdition qui a abandonné toute ambition d’humanité.

« Leur destin était de disparaître. Contre eux, il n’y avait pas à signer de déclaration de guerre ou encore à fomenter à la hâte quelque holocauste. Il suffisait de laisser la vie aller. Les plus faibles se trouveraient éliminés avant la fin du monde. C’était la loi. Le ciel absent, occupé à s’éloigner de la Terre, en avait décidé ainsi. »

« Les touristes avaient afflué : en voyage, l’encanaillement et le danger acquièrent un attrait incomparable. »

« Trois ou quatre immenses compagnies géraient l’ensemble des ressources de la Terre en diversifiant leurs marques de commerce pour que les populations nanties n’y voient que du feu. Les êtres qui ne pouvaient s’accommoder de cet état de choses étaient devenus des parias ou des fous… »

« L’uniformité et l’homogénéité des esprits et des corps étaient les garanties de la stabilité de l’Etat. »

« … elle pensait, malgré ses études de médecine, sa culture humaniste d’autodidacte et sa foi dans la raison, que des heures meilleures, si elles voyaient le jour, devraient passer par l’horreur apocalyptique qu’elle et les siens connaissaient. Dans les derniers temps, la fin du monde était devenue l’unique espoir pour un être comme Cate. »

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Fiche #1829
Thème(s) : Littérature étrangère

Les titres de Catherine Mavrikakis lus par Vaux Livres


Alex TAYLOR

Le verger de marbre
Gallmeister

20 | 275 pages | 14-08-2016 | 20€

Beam Sheetmire, dix-sept ans, Derna sa mère et Clem son père, assure le passage de la Gasping River dans le Kentucky par un bac ancien modèle. Les clients se font rares, un soir où c’est Beam qui dirige le bac, un type louche au comportement et questions bizarres souhaite passer la rivière. La discussion dégénère, et Beam tue le passager sans savoir qu’il est le fils de Loat Duncan, le caïd local craint de tous. Et il ignore aussi beaucoup d’autres faits du passé que va réveiller cet assassinat. En particulier les liens dangereux et haineux entre son père, sa mère, Loat et Daryl qui a perdu ses deux bras très jeune. Clem ordonne immédiatement à Beam de fuir, de quitter la région avec à ses trousses le passé et le shérif local. Un premier roman puissant, âpre, diabolique, le goût du sang affleure chaque page, et l’intrigue tendue du début à la fin.

Premier roman

« Tu es jeune, ça se voit. Un type de ton âge, il croit que le monde va se briser s’il tape assez fort. Il croit qu’il peut tenir tête, mais c’est pas comme ça que ça marche… Le monde peut pas se briser. Le mieux qu’on puisse faire, c’est s’écarter de son chemin et espérer passer inaperçu. »

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Fiche #1828
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Anatole Pons

Les titres de Alex Taylor lus par Vaux Livres


Eric VUILLARD

14 juillet
Actes Sud

19 | 205 pages | 12-08-2016 | 19€

14 juillet, une date universelle ! Connue de tous, un jour historique, une journée charnière mais que sait précisément chacun de nous de ce jour si particulier ? L’histoire officielle, académique, nous a appris les grands noms, les grands discours, les grands effets de manche, les grandes joutes oratoires, le théâtre habituel. En effet, la Révolution ne se situe pas seulement dans les gymnases et les couloirs de l’Assemblée. D’autres peut-être sans toujours savoir réellement pourquoi sont sortis de leur maison, ont abandonné une femme et un enfant, ont pris la rue, les armes, ont crié, couru, sont morts et ce sont ces anonymes qui ont rendu possible ce bouleversement. Et Eric Vuillard se range ostensiblement à leur côté, il recadre, donne chair, remet l’humain au centre des événements, c’est aussi un charretier de Bourgogne arrivé on ne sait comment à Paris et on ne sait quand qui a fait la Révolution ne supportant plus le prix des perruques (les coiffeurs de nos têtes couronnées nous ont donc toujours coûté cher !) et le faste de la cour. Le récit nous plonge au cœur de la révolte, dans la place, loin de l’histoire lisse et propre, au plus près des acteurs anonymes, qui prennent part, souvent de façon très fugace (« Son épopée n’a duré que quelques minutes. ») aux actions du jour, même si « Personne ne sait de quoi la liberté est faite, de quelle façon l’égalité s’obtient. ». Un récit épique haletant qui revient de manière originale sur une journée fondatrice et arrive à point nommé tant l’éloignement entre le peuple et le pouvoir demeure une constante historique !

« Les nobles bouffent les rogatons de première main. Les domestiques rongent les carcasses. Et puis on jette les écailles d’huîtres, les os par les fenêtres. Les pauvres et les chiens récupèrent les reliefs. On appelle ça la chaîne alimentaire. »

« Dès qu’un esprit fermente, on l’emprisonne, dès que cent ou mille esprits fermentent, on envoie les gendarmes leur tirer dessus, mais quand des dizaines de milliers d’esprits fermentent de conserve, alors on envoie une députation, on noue un tire-jus au bout de son stick, et on l’ébroue gentiment. »

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Fiche #1827
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Eric Vuillard lus par Vaux Livres


Rhéa GALANAKI

L'ultime humiliation
Galaade

18 | 292 pages | 11-08-2016 | 24€

Rhéa Galanaki dresse un triple portrait dans L’ultime humiliation : deux vieilles dames au caractère trempé qui vivent dans un foyer-appartement et ont décidé de s’appeler Tirésia et Nymphe et Athènes, la ville à l’histoire grandissime et au quotidien révolutionnaire. Nous sommes en effet en 2012. Athènes vit et subit la crise, les Athéniens n’ont alors pas encore abdiqué devant le roulot compresseur européen et la rue athénienne s’en ressent ! Les deux femmes vivent les évènements par procuration depuis leur appartement, à la télé, devant leur fenêtre tout en caressant le chat Balthazar, par la venue dans leur antre de quelques acteurs de la révolte. Et puis, un jour, elles veulent se confronter à la réalité, rejoindre le peuple des invisibles, et discrètement s’évadent. Elles mettront de long mois à retoruver le chemin du foyer… Rhéa Galanaki ne contente pas de dresser un portrait indirect de la tragédie grecque, elle glisse tout au long des aventures de Tirésia et Nymphe quelques pistes historiques sur ses causes.

« Tragédie et démocratie sont les enfants d’une même mère, mais qui n’ont pas été conçus au même moment. »

« Sa vie à elle lui avait appris de la façon la plus amère qu’aucune espèce d’hommes, pas même les gens d’Eglise, n’appartient à une seule catégorie, que primo, les humains diffèrent entre eux et que secundo, ils changent en fonction des époques et de la société dans laquelle ils vivent. »

« ...la douleur éprouvée par un sans-abri excède même ce qu’il peut en dire, qu’il ait ou non de l’éducation ou un diplôme. Elle est plus profonde, plus sourde, plus sombre que ces mots morts-nés dont nous disposons pour communiquer chaque jour et peut-être aussi que tous les vocables dont nous nous servons pour écrire… Nous ne croyons plus aux lettres : elles n’ont pas su protéger de la chute ceux qui les maîtrisaient. »

« Les animaux ne versent pas de larmes quand ils pleurent. »

« Car la terre natale est un pays étranger quand on prend, des années plus tard, le chemin du retour… C’est moins le pays que l’homme qui change au fil du temps… »

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Fiche #1826
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Loïc Marcou


Laurent GAUDÉ

Ecoutez nos défaites
Actes Sud

17 | 288 pages | 10-08-2016 | 20€

Assem Graïeb appartient aux services secrets français. Il se rend sur les différents conflits et terrains d’affrontements d’aujourd’hui. La mort l’accompagne, la donner, la recevoir. Vaincre ou vaincu, défaite ou victoire mais toujours pour le pays qui l’a engagé évidemment. L’histoire du monde, l’histoire de l’homme. Au cours de ses missions, il croise Mariam une Irakienne amenée à surveiller les sites archéologiques, symboles de l’Histoire. Une rencontre furtive mais marquante. Le récit suit ensuite leurs aventures sur les routes du monde étayé par trois retours historiques, la guerre de Sécession, Hannibal et ses conquêtes, le parcours du Négus, un entremêlement constant des hommes, du temps, pour placer chacun devant son destin, ses victoires, ses défaites (mais qu’est-ce qu’une victoire, sa validité ne s’étiole-t-elle pas avec le temps jusqu’à un renversement possible), sa capacité à apprendre de l’histoire pour gérer le présent. Evidemment, il s’agit ici de Laurent Gaudé, donc c’est subtil, dense, réfléchi, construit, les perspectives historique et mythologique toujours proches, du grand art !

« … il sait, lui, que l’obscurité tombe, lorsque le dernier adversaire est battu, le pire commence, car c’est le moment où il faut bien accepter de retourner à ses propres tics et à ses tourments. »

« Les historiens ont écrit, encore et encore, sur chaque massacre, chaque génocide, chaque convulsion de l’Histoire. Plus jamais cela. Chaque génération a prononcé cette phrase. Est-ce que l’Histoire ne sert à rien ? »

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Fiche #1824
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurent Gaudé lus par Vaux Livres


Négar DJAVADI

Désorientale
Liana Levi

16 | 350 pages | 10-08-2016 | 22€

Désorientale suit l’itinéraire personnel et familial de Kimiâ, d’Iran en France à partir des années 60, à la recherche de son propre chemin, de sa maison. Par son intermédiaire, le lecteur balaye l’histoire récente de l’Iran, le régime du Shah, l’arrivée au pouvoir de Khomeiny puis son accueil par la France, la répression des opposants (dont faisaient partie ses parents) aux deux régimes, Négar Djavadi entremêle cette grande Histoire à la fresque de la famille Sadr sur trois générations. Une famille nombreuse et virevoltante, un pays à forte culture, un exil périlleux à travers la montagne, un nouveau pays, une nouvelle langue, trouver son identité et son équilibre et pour cela Kimiâ devra faire d’autres rencontres, l’image, la musique, Anna, la procréation assistée, d’autres voyages peut-être moins lointains et moins éprouvants mais tout aussi essentiels et bénéfiques pour se détacher sensiblement de son pays natal et trouver sa propre identité, sa place et apprendre lentement à être heureuse. Un premier roman ambitieux et parfaitement maîtrisé, le ton est vif et personnel, il interpelle et entraîne immédiatement le lecteur confident ou témoin, l’équilibre entre l’intime et l’Histoire est judicieux, tout est imbriqué, le contraste permanent, les thèmes sont multiples et traités en profondeur, la fougue, le tempérament et l’envie de liberté de l’héroïne vivifiants. Un premier roman au top !

« Comment croire, alors que la vie s’étale devant soi aussi infinie que le monde, qu’un simple mot puisse la résumer tout entière ? »

« On a la vie de ses risques, mes chatons. Si on ne prend pas de risque, on subit, et si on subit on meurt ne serait-ce que d’ennui. »

« Sauf que la liberté est un leurre, ce qui change c'est la taille de la prison. »

Ecouter la lecture de la première page de "Désorientale"

Fiche #1825
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Négar Djavadi lus par Vaux Livres


Jean-Paul DELFINO

Les pêcheurs d'étoiles
Le Passage

15 | 235 pages | 08-08-2016 | 9.5€

en stock

Les pêcheurs d’étoiles nous font un cadeau exceptionnel en nous permettant d’accompagner un temps un couple très singulier, deux monstres aujourd’hui, et pourtant à l’époque (années 20 à Paris), bien éloignés de la gloire, plutôt démunis (« Tout de noir vêtu, Satie avait des coquetteries d’homme du monde, mais des moyens de crève-la-faim. ») et mal fagotés ! Blaise Cendrars, colosse avec un bras en moins, est beaucoup plus jeune qu’Erik Satie et néanmoins les deux vont se lier d’une belle amitié construite autour du respect et de la tendresse, pas vrai « ma vieille » ? Les deux oiseaux partent à la rencontre des nuits parisiennes de la Belle Epoque pêcher leurs étoiles, et notamment recherchent une femme qu’Erik Satie a aimée il y a plus de trente ans et n’a jamais remplacée. Ils croisent le milieu artistique et intellectuel de ces années pas toujours tendre et notamment Jean Cocteau, « ce farfadet » qui ne sort pas grandi de ce texte. Cendrars est un poète touché d’une folie aimable qui raconte ses voyages, ses rêves, mais rêveur ou menteur, les rêves ne sont-ils pas des voyages ? Satie le suit sans retenue sur les chemins empruntés et parfois extravagants. Une paire d’acolytes attachante, pleine de fraîcheur et d’humanité. Une belle histoire d’amitié entre un pêcheur d’étoiles et un musicien de l’inutile, deux génies non reconnus à leur juste valeur, deux amoureux de la vie et de l’art, « on avait qu’une seule vie, et il fallait en profiter, brûler la chandelle par les deux bouts et s’offrir du plaisir, autant qu’on le pouvait, à chaque fois qu’il passait à votre portée. » Une très belle et inattendue rencontre !

« … ce n’est pas parce que l’on fréquente des cons que l’on est un con soi-même. On peut le devenir. Méfiez-vous. C’est un travers qui s’attrape sans que l’on ne s’en rende compte… »

« C’est comme les guerres. On veut bien que les mômes les fassent et, même, on est fier de les accompagner dans les trains de la mort en chantant La Marseillaise. Mais quand la vieille crevure vomit les gamins qu’elle a pas pu digérer, il se trouve plus grand monde pour les accueillir à la maison. Quand il leur manque en plus un œil ou une jambe, on préfère pas les voir. »

« Je crois que lorsqu’on meurt, on ne part pas tout de suite. On reste encore un peu, peut-être par nostalgie, peut-être pour régler ses dernières affaires ou pour s’excuser de la peine qu’on a pu faire aux gens. On a quitté son corps, c’est certain. Mais on volette toujours comme un moineau. »

« Le parfum le plus terrible, celui que rien ne pouvait masquer et qui s’accrochait à vous comme du lierre grimpant ou de la clématite à un mur, lui non plus n’avait pas disparu. C’était celui de la solitude et du désespoir. Celui qui vous rappelle que, quoi qu’il arrive, on se retrouve seul. Toujours. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les pêcheurs d'étoiles"

Fiche #1823
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Jean-Paul Delfino lus par Vaux Livres


Valter Hugo MÃE

Le fils de mille hommes
Métailié

14 | 187 pages | 05-08-2016 | 18€

Crisòstomo est un pêcheur, solitaire, il a maintenant quarante ans et regrette de ne pas avoir de fils. Il décide donc d’adopter Camilo, le petit orphelin du village, vif, doué. Il va l’apprivoiser, l’aimer, les liens du sang ne sont pas nécessaires pour fonder une famille. Et ce n’est que le début ! Isaura, une femme singulière, laide, maigre, rejetée de tous, sort d’un mariage raté avec Antonino qui est homosexuel et se joint eux. Antonino subit toutes les humiliations et la haine possibles dans le village, et Isaura, se sentant encore responsable de lui, l'accepte à ses côtés et il rejoint également la petite communauté. Une communauté d’éclopés de la vie réunis par Crisòstomo le sage qui mettent en commun leur histoire, leur passé, et se place en opposition totale avec le monde qui les entoure, d’un côté l’amour, la bonté, la bienveillance et de l’autre haine, violence, mensonge… Un joli conte qui met en avant ceux qui ont décidé de prendre en main leur destin et croient encore en l’amour et la fraternité écrit dans un style personnel qui chante et accroche le lecteur du début à la fin, l’interpelle, voire le bouscule à bon escient.

« Celui qui n’a pas peur de souffrir a plus de chance d’être heureux. »

« Celui qui n’est personne, il ne lui manque rien. L’amour ne lui manque pas, et il n’attend rien ! »

« Si on n’attend rien de la vie, disait-il, le peu qu’on a c’est déjà de l’abondance. »

« ... nous naissons tous enfants de mille pères et de plus de mille mères, la solitude est surtout l'incapacité de voir l'autre comme nous appartenant, pour qu'il nous appartienne en vrai et que nous inventions une attention réciproque. Comme si nos mille pères et nos mille mères coïncidaient en partie, comme si nous étions tous frères, frères les uns des autres. Nous sommes le résultat de tant de gens, de tant d'histoires, de tant de grands rêves se transmettant de génération en génération que nous ne serons jamais seuls. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le fils de mille hommes"

Fiche #1821
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Daniel Schramm

Les titres de Valter Hugo Mãe lus par Vaux Livres


Laure des ACCORDS

Grichka
Verdier

13 | 120 pages | 05-08-2016 | 13€

Grichka Vyssotski a sa place au fond de la salle de classe, seul, comme souvent, comme toujours. Il semble ailleurs, enfermé dans son silence, « A l’école, il est Grichka-sans-voix ». Sa professeur de français rage d’être impuissante, se révolte intérieurement, mais reste sans réaction, désarmée devant ce mur impressionnant et qui l'émeut singulièrement. Et, puis un jour, au hasard d’une poésie, Grichka détourne les yeux vers sa prof, premier regard pour se confronter à la vie. De la poésie au théâtre, il n’y a que quelques mots d’écart… Et Grichka franchira cet espace vers un théâtre philosophique lui permettant de briser le silence, de révéler les secrets qui l’accompagnent lui et ses proches douloureusement éprouvés par la violence des hommes, donc de se libérer et trouver enfin sa route. Un livre ambitieux tant sur le fond que la forme et aux références multiples, sur le silence, la solitude, les horreurs commises par les hommes, les mots, le théâtre, la puissance de la poésie et de la littérature.

« Ce soir je veux seulement entendre le bruit de ta voix, le bruit de ta chemise sur mon ventre, oublier les silences de Mika, les silences de mon fils, les silences de ma mère. Entre les mots, il y a toujours ces silencieux petits secrets, noirs, effrayants, ou trop grands pour moi ou trop vivants, parce que peut-être il est déjà trop tard. »

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Fiche #1822
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laure des Accords lus par Vaux Livres


Anne PERCIN

Sous la vague
Le Rouergue

12 | 204 pages | 04-08-2016 | 18.8€

Bertrand Berger-Lafitte est l’héritier d’une propriété de Cognac en 2011. L’exportation est importante pour son commerce et le Japon primordial. La catastrophe nucléaire au Japon marque le début des catastrophes pour Bertrand et son entreprise. Les cours sur les bourses mondiales s’effondrent, sa fille multiplie les provocations et tombe enceinte d’un ouvrier syndicaliste, les trahisons se multiplient au conseil d’administration avec à la tête du complot son ex-femme. Il trouve ses seuls moments de calme et sérénité auprès de son chauffeur, Eddy, personnage atypique et intrigant mais aussi au côté d’un faon grâce auquel il retrouve quelques sensations de son enfance. Lorsque Eddy disparaît à son tour, son monde s’écroule… La vie de riche propriétaire de domaine du Cognac peut être terrible, nous compatissons !

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Fiche #1820
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Anne Percin lus par Vaux Livres


Laurent SAGALOVITSCH

Vera Kaplan
Buchet-Chastel

11 | 142 pages | 03-08-2016 | 13€

Le narrateur qui vit maintenant à Montréal a vingt ans d’écart avec sa mère qui s’est installée à Tel Aviv. A 50 ans, elle meurt d’un cancer et peu avant, il l’avait encore interrogée sur ses origines, son père, ses grands-parents, sans succès. Il se heurtait à un mur grimaçant, « des phrases cinglantes qu’elle me lançait au visage d’un ton saccadé, heurté, éruptif, comme si les mots lui brûlaient la langue... », une mère à part, détachée de tout et de tous. Des années plus tard, il revient à Tel Aviv dans l’appartement de sa mère, sur les traces de son fantôme. C’est ici qu’il reçoit une lettre d’un notaire de Wiesbaden qui lui annonce le suicide de sa grand-mère Vera Schwartz ou Vera Kaplan de son vrai nom le 2 mai 1998 et lui précise qu’il a été difficile de le retrouver. Et l’histoire de ses origines est la source de ces difficultés, le carnet de Vera Kaplan lui fournit en effet la trajectoire précise de sa mère et de sa grand-mère, de son enfance à la décision ultime de son suicide. L’histoire de cette femme nous plonge dans l’Allemagne de la seconde guerre et décrit la situation des juifs allemands. Vera choisira la vie, définitivement et exclusivement la vie, « sa destinée était de vivre. De vivre à tout prix. ». En aucun cas, elle n’accepte pas la mort (« Que jamais je n’accepterais de mourir parce que mon seul tort, mon unique faute, était d’être née juive. »), choisit le combat, prête à tout pour ne pas devenir « complice de l’extermination de mon propre peuple en acceptant sans broncher leurs commandements de monter dans des wagons m’emmenant vers une mort certaine », ne jamais renoncer, sans limite, en toute conscience, en assumant jusqu'au bout ses actes. Mais qui pourrait assurer dans sa situation choisir froidement la mort ? Un court roman qui nous interroge sans jamais juger à partir du « destin extraordinaire » et entravé d’une femme juive née à Berlin en 1921.

« On ne peut divorcer de son peuple, Joseph. Il finit toujours par vous rattraper. »

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Fiche #1818
Thème(s) : Littérature française


Serge JONCOUR

Repose-toi sur moi
Flammarion

10 | 428 pages | 03-08-2016 | 21€

Aurore et Ludovic ne partagent qu’une chose : la cour sur laquelle donne leur domicile respectif. Sinon absolument tout les sépare : leur origine sociale, leur éducation, leur niveau social, leur vision du monde, leur aspect, leur habitat, leur intégration à la vie parisienne... Et pourtant, au hasard d’une rencontre, l’état d’esprit de l’instant, une réaction particulière, et une relation forte va naitre entre eux deux. Ludovic vient de la campagne, il a laissé la ferme familiale à sa sœur et son beau-frère, et comme une sorte de corbeau des villes, il œuvre dans le recouvrement de dettes et côtoie en permanence « ces braves endettés qui se font piéger par des crédits… le plus souvent c’est à des vaincus qu’il a affaire… ». Il vit seul dans un petit appartement vétuste. Aurore poursuit une belle carrière de styliste, Parisienne typique, mariée à un Américain, cadre supérieur et sûr de lui, de beaux salaires, un bel appartement luxueux, deux enfants. Ils se croisent parfois et s’ignorent toujours. Puis, un jour, il s’aperçoit qu’elle ressent une peur bleue à la vue de deux corbeaux qui ont élu domicile dans leur cour. Et pour elle, il les tuera, acte singulier et violent mais néanmoins fondateur de leur relation ! Ils vont se rencontrer, se côtoyer, apprendre à se connaître et s’aimer mais aussi à se soutenir, se reposer l’un sur l’autre. Serge Joncour nous captive une nouvelle fois par ce double portrait qu’il dresse avec tendresse et humour mais aussi par la description de notre société, de ses dérives et de nos comportements et comme toujours, il fait preuve d’un grand discernement sur notre monde qui ne pourra être sauvé que par l’Amour !

« Il le sent bien, où qu’on aille on est d’ailleurs, et c’est sans fin qu’on n’est pas d’ici. »

« Une famille, c’est une embarcation fragile… »

« Ils sont rares ceux qui donnent vraiment, ceux qui écoutent vraiment. »

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Fiche #1819
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Serge Joncour lus par Vaux Livres


Laurent MAUVIGNIER

Continuer
Minuit

9 | 240 pages | 02-08-2016 | 19€

Sybille fut une jeune étudiante brillante, et pleine de vie. Son quotidien oscillait entre révisions, fêtes et amours. Elle ambitionnait de devenir chirurgien et la voie était ouverte. Puis, en une nuit, sa vie bascule et se réoriente définitivement. Une vie moins étincelante, elle se marie néanmoins, et a un fils, Samuel. Alors quand Samuel semble emprunter un chemin chaotique et dangereux, elle réagit enfin, elle ne peut le laisser se fourvoyer sans rien tenter. Elle a le projet insensé de partir seule avec Samuel quelques temps au Kirghizistan et de randonner dans les montagnes à cheval. Sauver Samuel par la solitude et l’immensité des paysages, le ramener à la réalité par les rencontres et l’hospitalité des Kirghizes pourtant bien loin du confort bordelais de Samuel, recréer des liens pour pouvoir espérer continuer. Encore un grand Mauvignier qui campe avec Sybille un personnage fragile et volontaire, humain et attachant, analyse avec précision les relations filiales entre un ado et sa mère placés dans des situations très variées voire extrêmes, et confirme qu’il est toujours aussi efficace quand il joue avec le rythme de la narration.

« Si on a peur des autres, on est foutu. Aller vers les autres, si on ne le fait pas un peu, même un peu, de temps en temps, tu comprends, je crois qu’on peut en crever. Les gens, mais les pays aussi en crèvent, tu comprends, tous, si on croit qu’on n’a pas besoin des autres ou que les autres sont seulement des dangers, alors on est foutu. Aller vers les autres, c’est pas renoncer à soi. »

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Fiche #1816
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurent Mauvignier lus par Vaux Livres


Myriam CHIROUSSE

Le sanglier
Buchet-Chastel

8 | 158 pages | 02-08-2016 | 16€

Carole et Christian vivent isolés à la campagne. Elle vend (difficilement) sur internet des objets qu’elle fabrique alors qu’il travaille dans une scierie. Une nuit, Christian parle en rêvant et Carole pense qu’il a prononcé le mot « Sanglier ». Le lendemain, les événements s’enchaînent et les problèmes se succèdent les uns aux autres. Le lecteur assiste aux réactions du couple et apprend ainsi à les connaître. Les objets sont personnifiés, prennent leur part à l’aventure de ce couple, un couple légèrement usé et surtout qui a laissé se construire à son insu un mur d’incompréhension que seul, peut-être, le regard perçant et brillant d’un sanglier pourra percer…

"Il n'imaginait pas ça quand il avait dix-neuf ans, que même la personne la plus proche de vous pouvait très bien ne jamais arriver à vous comprendre un jour."

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Fiche #1817
Thème(s) : Littérature française


Isabelle KAUFFMANN

Les corps fragiles
Le Passage

7 | 140 pages | 31-07-2016 | 15€

en stock

Marie-Antoinette toute jeune enfant aidait gentiment chaque matin sa voisine atteinte de polyarthrite rhumatoïde et dès l’âge de 6 ans, elle s’est promise de consacrer sa vie à la santé des autres, de tous les autres. Marie-Antoinette fut en effet la première infirmière libérale installée à Lyon dans les années 50. Marie-Antoinette soigne évidemment les corps voire les âmes mais avant tout, les gens : « Ouvrir les yeux, et regarder les autres. » Dévouée, elle est disponible et sait établir une relation de confiance qui suscite les confidences, un abandon et un suivi efficace. Elle écoute, sait entendre les demandes même tues, calmer les peurs, appréhender les fragilités. Elle passe à l’infini d’un patient à l’autre, d’un corps à l’autre, d’une partie de corps à une autre, mais jamais elle ne se lasse de ce pouvoir de changer le monde à son échelle. Elle nous parle de ses patients, de leurs maladies, de leurs guérisons, de leurs corps, de la vision qu’elle en a. En outre, Marie-Antoinette vit l’évolution de la médecine mais reste du côté de l’humain, toujours : « Observer, surveiller, comparer sont essentiels. Surtout, ne pas devenir une simple exécutante. » Un superbe portrait d’une héroïne anonyme totalement dévouée à son métier et à son prochain, une vie au service des autres et d’une médecine humaniste.

« Au bout du compte, l’homme, aussi intelligent soit-il, se résume à une tête, un cou, deux bras, deux jambes, un dos, un ventre. »

« Mais il vaut mieux que les mots soient lâchés, sinon il ne reste que les regards. Et le silence, c’est déjà la mort. »

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Fiche #1814
Thème(s) : Littérature française


Audur Ava OLAFSDOTTIR

Le rouge vif de la rhubarbe
Zulma

6 | 156 pages | 31-07-2016 | 18.5€

Zulma publie enfin le premier roman d’Audur Ava Olafsdottir (après les trois suivants !). On retrouve déjà la poésie et la tendresse présentes dans les trois ouvrages suivants. Des personnages (ordinaires) et un pays (contrasté) rudes, mais éclairés par des moments lumineux ouvrant à une certaine sérénité. Agustina est une gamine handicapée peinant à se déplacer. Sa mère est partie sur les traces d’oiseaux migrateurs et son père n’a fait que passer, « Elle a été drôlement courte, l’union de tes parents, dit Nina. Quatre ou cinq jours tout au plus. Et il a plu tout le temps. ». Elle aurait été conçu dans un champ de rhubarbes sauvages où elle aime maintenant à s’allonger. Nina une femme d’une soixantaine d’années, qu'on aimerait rencontrer, prend soin d’elle avec tendresse, humour et simplicité. Agustina a du caractère et, encouragée par Nina, se lance un défi, gravir le sommet voisin (844 m)… Audur Ava Olafsdottir nous enchante une nouvelle fois avec ses personnages attachants et son amour de la vie.

Premier roman

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Fiche #1815
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Catherine Eyjolfsson

Les titres de Audur Ava Olafsdottir lus par Vaux Livres


Mélanie RICHOZ

J'ai tué papa
Slatkine

5 | 95 pages | 30-07-2016 | 12€

Ils sont trois. Papa. Maman. Antoine. Un trio unis, inséparables. Les trois livrent leurs réactions, sentiments face à leur quotidien qu’Antoine accapare. Antoine est en effet un petit autiste, enfant malicieux, intelligent, joueur mais différent : « Mon cerveau est une terre en constante rotation, soumise aux forces de gravitation exercées par les autres corps présents dans l’espace. ». Et dans la cour de l’école, la différence n’est toujours pas une notion bien acceptée et Antoine l’éprouve dès sa première rentrée… Les parents totalement dévoués épaulent Antoine, chaque moment de la journée est programmé, accompagné d’un rite bien rodé, le matin, Antoine met en joue son papa, jusqu’au jour où il tombera et ne pourra se relever. Un court roman qui nous plonge avec réalisme au cœur d’une famille vivant l’autisme au jour le jour, le ton est frais, presque joyeux, mais le fond et les épreuves de la vie demeurent extrêmement éprouvants.

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Fiche #1811
Thème(s) : Littérature française


Marie SIZUN

La gouvernante suédoise
Arléa

4 | 308 pages | 30-07-2016 | 20€

Une petite fille accompagne régulièrement sa mère au cimetière de Meudon. Elles y retrouvent la tombe familiale des Sézeneau, un patronyme bien français aux côtés de prénoms suédois. Une ombre plane autour de cette tombe, des questions demeurent sans réponse, un trouble. La petite entend des mots, attrape des bouts de phrase qui prendront sens plus tard. Puis sa mère donne sa version du secret, et à sa mort, la fille récupère nombre de photos de la famille, Hulda la mère de tante Alice, Léonard le mari d’Hulda, un couple singulier de la fin du XIX ème. Bizarrement, sa mère lui avait parlé de leur gouvernante Livia, mais elle ne retrouve aucune photographie contrairement au journal intime d’Hulda où elle parle de Livia, livre ses sentiments, ses doutes, mais toujours sa retenue et ses peurs l’empêchent d’être libre, une fois de plus : « Hulda se remet à tenir son journal – pauvre petit journal, puéril, naïf, plein de redites –,… elle s’y attache comme au seul confident possible. Encore qu’elle n’ose pas toujours aller au fond de sa pensée, avouer ses véritables inquiétudes, laisser échapper, comme elle l’écrit joliment, ``ce qui ne devrait jamais franchir ses lèvres’’ ». Tout cela méritait bien une enquête qui ira de Stockholm dans le luxe et la réussite à Meudon (« Que les journées sont longues à Meudon… ») où la famille vivra des moments plus difficiles et pas uniquement financièrement. Sur les traces de sa famille, Marie Sizun nous offre un vrai roman (à suspense) entre légèreté et drame, s’appuyant essentiellement sur deux personnages féminins denses, attachants, romantiques, deux amoureuses éperdues entravées par leur attachement définitif à l’homme qu’elles ont choisi et qui les a choisies mais aussi sur ces non-dits et secrets qui minent les familles et font le miel des romanciers ! Un excellent cru franco-suédois !

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Fiche #1812
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Marie Sizun lus par Vaux Livres


Laurence VILAINE

La grande villa
Gaïa

3 | 80 pages | 30-07-2016 | 8.5€

La narratrice nous raconte par petites touches délicates et sensibles son retour dans la Villa. Elle nous livre le flux ininterrompu de ses pensées, tel l’eau d’un ruisseau calme. La Villa est entourée de la mer et du vent, deux inséparables éternels. Son père et la Villa, eux, ont été séparés, son père est mort. Elle s’adresse à lui, elle souhaiterait renouer, lui dire qu’elle savait et ce qu’elle ne savait pas. Elle revient sur les relations entre son père et son grand-père et sur le silence qui les habitait. Elle nous parle de ses bouées qui l’épaulent dans cet instant, la nage (« Nager m’entraine et m’aide… la seule préoccupation est d’avancer, sans regarder derrière… ») et l’écriture (« Ecrire calme un peu le flux de mes pensées… ») alors que les mots s’échappent au début de cette période : « Comment écrire avec des mots qui rêvent de partir en courant… Comment ferais-je de la littérature avec des mots qui ne répondent pas quand on les demande ? ». Mais peu à peu, la lumière revient, les mots s’articulent entre eux, trouvent leur place, les idées plus sereines continuant de s’enchaîner face à la mer et au vent. Un court texte débordant d’émotion, de tendresse et de poésie éclairé par le style et l’écriture.

Ecouter la lecture de la première page de "La grande villa"

Fiche #1813
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Laurence Vilaine lus par Vaux Livres


Marin LEDUN

En douce
Ombres noires

2 | 252 pages | 25-07-2016 | 18€

Comme à chaque opus de Marin Ledun, le lecteur est immédiatement dans l’ambiance, les personnages campés dans leurs situations dès les premières pages, le lecteur sait tout, demeure l'analyse... Marin Ledun s’attelle ensuite en effet à démêler les fils de l’aventure humaine (noire évidemment) qui ont poussé, motivé, incité ses personnages au passage à l’acte. Naturellement, la notion de rupture n’est jamais éloignée… Dans le sud de la France, un homme à la carrure impressionnante se retrouve néanmoins enfermé et otage d’une jeune femme. Emilie fut infirmière, socialement intégrée, elle est maintenant seule, isolée, travaille dans un chenil et boîte. Pour l’accueillir, elle lui tire une balle dans la jambe puis l'enferme et le soigne avec le matériel du chenil. Mais Emilie est une femme en colère et n’a pas l’intention de le relâcher. Ils doivent parler. Elle doit comprendre. Marin Ledun continue d’analyser avec précision les dérives de notre société qui laissent au bord du chemin des humains, vous, moi, nos frères, les vrais assassins ne sont pas à la une des faits divers !

Ecouter la lecture de la première page de "En douce"

Fiche #1810
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir

Les titres de Marin Ledun lus par Vaux Livres


Céline MINARD

Le grand jeu
Rivages

1 | 190 pages | 24-07-2016 | 18€

Une femme a choisi de s’isoler en haute montagne, un choix réfléchi et volontaire, accepter la solitude au plus près de la nature, être seule pour enfin agréer la promesse de la vie. Elle a construit un refuge adapté au milieu et à sa solitude : « S’il y a une esthétique dans ce volume, c’est celle de la survie. ». Seule dans la montagne, elle entretient son physique comme son esprit, les tâches sont variées et l’ennui inconnu, « Les habitudes aussi, il faut les construire. ». Mais le temps n’usera-t-il pas cette vie monacale ? Et les aléas climatiques ne viendront-ils pas bouleverser les prévisions même les plus pessimistes ? Elle pense avoir tout prévu et ne semble pas douter. Mais dans toute aventure humaine, un grain de sable vient toujours gripper les plus belles machines. Le monstre des montagnes prend cette fois la forme d’une ermite qui s’installe dans son domaine, partager son espace n’était pas programmé... Promesse de vie ou menace ? En effet, la solitude disparaît et la présence de cette inconnue devient obsédante, dérangeante et en outre elle interroge avec insistance les motivations de cette retraite, ne serait-ce pas in fine qu’une fuite ? L’aventure pourra-t-elle se poursuivre ?
Un roman philosophique brillant qui nous interroge sur la solitude, sur le lien social, les relations humaines, la frontière ou le miroir entre soi et l’autre, le temps et les promesses de la vie, sur la capacité à vivre sans promesse ni projet, donc au cœur du fameux (et essentiel selon certains) questionnement du sens de la vie.

« Est-ce que la sagesse serait de supporter sans amertume ni tristesse que la promesse implicite de la relation humaine ne soit pas tenue ? »

« Tous les matins, il faut se souvenir qu’on rencontrera un ingrat, un envieux, un imbécile – tant qu’on est en position de croiser un homme. »

« Paniquer c’est se choisir un maître. »

« La promesse et la menace sont-elles deux façons d’évaluer et de traiter le risque inhérent à toute rencontre humaine ? »

« On emprunte un chemin : on le rend quand on est arrivé à destination. »

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Fiche #1809
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Céline Minard lus par Vaux Livres


Nouvelle consultation des comptes-rendus de lecture

Les comptes-rendus de lecture de l'année précédente (2015-2016)

Les comptes-rendus de lecture de l'année suivante (2017-2018)


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